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Chers collègues, nous allons commencer.
Je vous souhaite la bienvenue à la 17e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
J'ai trois choses à vous dire rapidement. Premièrement, la réunion de mardi prochain, soit le 9 juin, aura lieu de 17 heures à 19 heures, heure de l'Est.
Deuxièmement, je demande aux témoins à qui on posera des questions ou qui participeront à la série de questions de ne pas changer de langue lorsque vous faites une déclaration ou répondez à une question. Vous êtes priés de continuer dans la même langue officielle, plutôt que d'alterner entre l'anglais et le français. Cela aidera grandement nos techniciens, qui n'auront pas à faire basculer les canaux.
Troisièmement, chers collègues, M. Davies vous a remis, il me semble, sa déclaration dans les deux langues officielles. Toutefois, si nous le souhaitons et si nous sommes d'accord là-dessus, nous pouvons passer directement à une série de questions pour gagner du temps en adoptant la motion suivante: Que les notes d'allocution présentées par M. Davies soient considérées comme avoir été lues et jointes aux témoignages de la réunion d'aujourd'hui.
Les membres du Comité sont-ils d'accord?
Des députés: Oui.
[Voir en annexe — Notes d'allocution de Mitch Davies]
Le président: Dans ce cas-là, nous passerons directement à une série de questions. Les questions seront d'une longueur de six minutes, ensuite de cinq minutes, et enfin de deux minutes et demie.
Monsieur McCauley, vous êtes le premier intervenant et vous disposez de six minutes. À vous la parole.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Davies, permettez-moi de commencer en vous souhaitant la bienvenue à notre comité. Quel plaisir de vous voir. Je salue également l'excellent travail de votre ministère pour nous aider à mobiliser les secteurs industriels et de la recherche au Canada.
Dans votre déclaration, vous avez parlé des divers mécanismes qui s'offrent à nous et dont s'est servi le ministère, comme le Programme d'aide à la recherche industrielle, le Fonds stratégique pour l'innovation, les supergrappes d'innovation et Solutions innovatrices Canada.
Mon collègue, M. McCauley, a également posé des questions sur le soutien accordé à diverses organisations, que ce soit des fonds ou une subvention. Pouvons-nous revenir en arrière et parler de critères dont se sert le ministère aux termes de ces programmes, que ce soit pour conclure un marché à fournisseur unique ou évaluer l'organisation qui communique avec nous à des fins de recherche ou de réoutillage?
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Il y aura trois phases de travail ou d'analyse que le Comité va manifestement poursuivre, selon nous, mais je ne voudrais pas présumer de la façon dont ils souhaitent exécuter son mandat. Il va devoir étudier la situation actuelle dans nos secteurs, avec les défis et les contraintes qui lui sont propres. Il faudra qu'il les prenne en compte, et qu'il comprenne dans leur intégralité notre réponse sanitaire et la façon dont les conseils en santé publique et l'évolution de la reprise affectent ces secteurs.
La phase suivante va consister à chercher comment se stabiliser et s'assurer de motiver un retour au travail sécuritaire, pour que les gens aient confiance en l'innocuité de leur lieu de travail, et que la confiance générale en l'effort de reprise soit restaurée.
À la troisième phase, il s'agira de redessiner et de repenser les possibilités ouvertes par cette crise, revenir à la croissance, et étudier dans chaque secteur les possibilités pour le gouvernement, l'industrie et les parties prenantes, afin qu'elles travaillent ensemble pour dégager une voie solide vers la croissance au sortir de la crise.
Je pense que ce sont les trois phases de travail, mais encore une fois, je me référerais au Conseil. Il décidera de son propre chef de la façon de concevoir son programme et de le communiquer au gouvernement.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Et merci, monsieur Davies, de me demander de répondre. Le gouvernement du Canada a exploré différentes options d'applications mobiles qui permettraient aux Canadiens de surveiller leur exposition à la COVID-19 et de minimiser la propagation du virus. Au cours de la pandémie, Apple et Google ont remarqué l'introduction d'une API qui permettrait à la technologie Bluetooth de faciliter la capacité entre pairs des téléphones en vue de signaler les interactions, particulièrement les interactions qui peuvent réellement mettre en évidence le risque auquel les gens sont exposés en termes d'infection potentielle.
Le gouvernement du Canada a travaillé avec Apple et Google pour comprendre la nature de cette interface de programmation d'applications, API, ses fonctionnalités, la façon dont elle fonctionne dans l'espace téléphonique et la façon dont elle pourrait interagir avec l'application de signalement des expositions potentielles qui pourraient influer sur la compréhension qu'auraient les Canadiens du risque relatif qu'ils courent et de l'éventualité d'un contact avec la COVID-19.
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Le gouvernement du Canada explore de nombreuses options, et nous sommes évidemment conscients que l'un des facteurs critiques qui déterminent le succès des applications de notification d'exposition est la participation et une utilisation répandue.
L'un des moyens de favoriser cette utilisation est de permettre l'interopérabilité commune entre instances. C'est l'une des principales priorités dans le cadre de l'étude de ce dossier. Nous continuons de travailler avec les provinces et les territoires pour trouver une solution possible qui offrirait ce niveau d'interopérabilité et favoriserait cette participation.
Comme vous le constatez, sans une participation suffisante, vous courez deux risques. Le premier est que vous risquez de générer une fausse confiance chez les personnes qui ne croient pas avoir nécessairement été exposées, mais cela dépend du fait qu'elles n'entrent pas en contact avec d'autres personnes qui ont téléchargé l'application. L'autre est que nous savons qu'il y a des déplacements entre régions et provinces, et nous devons assurer l'interopérabilité entre celles qui reconnaissent la réalité des Canadiens qui traversent les frontières interprovinciales.
Nous continuons de travailler à l'atteinte de cet objectif en matière d'interopérabilité.
Dans la même veine, vous avez dit plus que vous avez rencontré... Je pense que c'est la première fois que nous entendons que les masques N95 seront livrés beaucoup plus tard. On a dit au Comité qu'ils seraient prêts, je crois, à la fin d'août. Il semble maintenant que ce soit pour plus tard.
Vous dites avoir rencontré des fournisseurs potentiels. Qui d'autres obtient des contrats? Je sais que c'est la responsabilité de SPAC, mais avec qui Industrie Canada s'entretient-il pour rendre possible la production de masques N95 au Canada? Medicom a obtenu un contrat à fournisseur unique, mais il semble maintenant qu'il n'en produira pas avant la fin de l'année, le cas échéant. Avec qui d'autres Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ISDE, s'entretient-il pour faire fabriquer les masques N95, qui semblent être le produit le plus rare et le plus difficile à obtenir?
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Merci, monsieur le président.
Il y a une base industrielle. Il y a des entreprises avec lesquels nous aimerions, nous-mêmes à l'échelle fédérale ainsi que les provinces, nous associer.
Nous comprenons le point et le besoin de coordination, étant donné que nous puisons tous les deux dans la même base industrielle et que nous avons le même objectif. À ISDE, nous avons mis en place des mécanismes pour travailler avec les provinces et les territoires à la réponse industrielle et pour échanger régulièrement avec eux de manière bilatérale et multilatérale. De plus, Services publics et Approvisionnement Canada a un comité fédéral-provincial-territorial où les membres discutent des mêmes sujets concernant ce qu'ils font en matière d'approvisionnement. Bien entendu, l'Agence de la santé publique du Canada discute directement avec les provinces et les territoires de leurs besoins.
Il y a une multitude de liens très forts avec les provinces et les territoires pour parvenir au même but ainsi que pour assurer une bonne coordination et unir nos efforts lorsque nous pouvons certainement le faire.
Monsieur Davies, monsieur Schann, madame McRae, merci beaucoup de votre comparution. Vos témoignages, comme toujours, ont été extrêmement instructifs. Je vous dis maintenant au revoir pour que nous puissions nous préparer à recevoir les témoins de la deuxième heure de notre séance.
Chers collègues, je vais maintenant suspendre la séance, mais je veux d'abord vous prévenir que nous devrons mettre fin à la séance à 13 heures pile, heure normale de l'Est. Nos techniciens doivent préparer une autre réunion Zoom, et nous avons donc une heure pour la deuxième partie de la séance.
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Reprenons. Chers collègues, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous devons mettre fin à la séance à 13 heures pile. Nous allons passer directement aux déclarations liminaires. Cependant, l'une de nos témoins, Mme Van Buren, de l'Association canadienne de la construction, a distribué aux membres du Comité sa déclaration dans les deux langues officielles.
Pour gagner un peu de temps, si nous le souhaitons, nous pouvons adopter une motion voulant que les notes d'allocution de Mme Mary Van Buren soient considérées comme ayant été lues et soient annexées aux témoignages de la journée. Nous pourrons ainsi gagner environ cinq minutes en passant directement aux questions après les déclarations des deux autres témoins, sans écouter la sienne.
Vous plaît-il d'adopter la motion, chers collègues?
Des députés: D'accord.
[Voir l'annexe—Observations de Mary Van Buren]
Le président: Madame Van Buren, vous n'avez pas à lire votre déclaration liminaire, mais vous participerez évidemment à la période des questions et des réponses.
Notre prochaine déclaration, qui durera cinq minutes, sera celle de Manufacturiers et exportateurs du Canada.
Monsieur Wilson, vous avez jusqu'à cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Merci de m'avoir invité à participer à la discussion d'aujourd'hui.
Je suis ravi d'être ici au nom des 90 000 manufacturiers et exportateurs du Canada ainsi que des 2 500 membres directs de l'association pour discuter de la COVID-19 et du secteur manufacturier du Canada. Aujourd'hui, je veux vous parler de la façon dont le secteur manufacturier du Canada est intervenu devant cette crise, de la façon dont l'aide gouvernementale s'est révélée cruciale à cet effort qui se poursuit et de la façon dont nous devons commencer à tracer le chemin qui nous sortira de cette crise afin que nous amorcions la relance et assurions la prospérité de tous les Canadiens.
Les entreprises membres de Manufacturiers et exportateurs du Canada sont des entreprises de toutes tailles qui se trouvent dans toutes les régions du pays et qui couvrent tous les secteurs industriels. Depuis le début de cette crise, nous travaillons avec nos membres et avec les gouvernements à accroître la fabrication et l'offre d'équipement de protection personnelle et de technologies relatives aux soins de santé qui sont absolument essentiels. Nous renseignons aussi les manufacturiers et nous les tenons au courant des derniers développements de la crise. Notamment, nous leur disons comment accéder aux mesures d'aide gouvernementale et comment protéger leurs employés et les chaînes d'approvisionnement. Nous nous efforçons de comprendre les répercussions de la crise sur notre secteur et faisons des pressions sur tous les ordres gouvernementaux pour qu'ils adoptent des politiques, des règlements et des programmes d'aide.
Tout au long de cette crise, le rôle et l'importance du secteur manufacturier du Canada n'ont jamais été aussi clairs et fait l'objet d'autant de discussions. Des centaines si ce n'est des milliers de manufacturiers ont modifié leur production afin de contribuer à la fabrication d'équipement de protection individuelle comme des masques, des ventilateurs, des écrans faciaux et des blouses. De nombreux éléments de notre secteur travaillent avec diligence à la conception de meilleurs tests ainsi que d'un vaccin contre la COVID-19.
Malgré le contexte difficile en ce moment, et contrairement à d'autres secteurs, la plupart des segments de l'industrie manufacturière ont pu continuer à fonctionner, bien que leur production soit nettement inférieure. Pendant les six premières semaines de la crise, jusqu'à la fin d'avril, la production a diminué de près de 10 % et les heures de travail réelles ont chuté de près de 30 %. Ce qui est pire encore, c'est que des 1,7 million de Canadiens directement employés dans ce secteur, 300 000 ont perdu leur emploi. Ces pertes d'emplois se sont surtout concentrées dans les secteurs où la demande des consommateurs a dégringolé, notamment ceux de l'automobile, de l'aérospatiale et de l'énergie. Cependant, si ce n'était des mesures prises par le gouvernement fédéral, ce serait encore bien pire.
Un sondage mené récemment auprès des membres de Manufacturiers et exportateurs du Canada a révélé que 85 % de nos répondants étaient d'accord avec les mesures prises par le gouvernement. La mesure la plus importante est le programme de subventions salariales, et près de 55 % des répondants se sont prévalus de la SSUC, la Subvention salariale d'urgence du Canada. C'est de loin le programme le plus utilisé; les programmes de report de l'impôt arrivent au deuxième rang, avec une participation de l'ordre de 30 %. La forte utilisation de ce programme peut s'expliquer par le fait que le secteur manufacturier peut continuer de fonctionner, mais que les volumes et les ventes sont nettement moindres. Il aurait été impossible de maintenir les effectifs sans la subvention salariale, étant donné les frais généraux élevés qui sont liés au maintien des activités de fabrication. Aujourd'hui, nos membres nous disent qu'ils réembauchent des milliers de Canadiens parce qu'ils se préparent à relancer et à accélérer leur production.
Malgré quelques problèmes à résoudre avec le programme de la SSUC, ainsi qu'avec la myriade d'autres programmes qui ont été créés à l'appui des Canadiens et de l'économie, nous sommes d'avis que les mesures prises par le gouvernement sont très utiles. En même temps, nous croyons qu'il est temps de planifier l'étape suivante. Nous devons commencer à réduire certains de ces programmes, à rouvrir l'économie et à rétablir l'équilibre des finances du pays.
Avec l'amorce de la transition, les gouvernements de tous les ordres seront naturellement enclins à mettre l'accent sur l'augmentation des taxes pour augmenter leurs revenus et rééquilibrer les finances. Ce serait une erreur, car cela aurait encore plus pour effet de nuire à l'économie, de miner un contexte commercial déjà fragile et d'affaiblir l'activité économique à long terme. Au lieu de cela, MEC réclame des gouvernements qu'ils mettent en œuvre, pour le pays, une stratégie de croissance menée par l'industrie manufacturière qui stimulerait l'activité économique et ferait augmenter les revenus du gouvernement, la création d'emplois et les exportations. La semaine prochaine, MEC va rendre publique sa stratégie de prospérité dont le but est d'établir un tel cadre pour le pays.
Cette stratégie en trois étapes peut se résumer comme suit. Premièrement, les gouvernements doivent rouvrir l'économie et amorcer la transition des mesures de soutien aux consommateurs afin de les encourager à se remettre à dépenser.
Deuxièmement, nous devons veiller à ce que les efforts, les investissements et les achats gouvernementaux soient axés sur des mesures qui vont soutenir la croissance économique et la compétitivité à long terme. En particulier, il faut une infrastructure qui favorise le commerce — routes, voies ferrées, pipelines et infrastructure numérique —, et il faut des mesures qui aideront les entreprises à investir dans de nouvelles technologies qui amélioreront leur capacité de production. Également, il faut mettre en place une stratégie « Fait au Canada » comportant une augmentation des efforts de marketing et de sensibilisation aux produits fabriqués au Canada auprès des consommateurs, des entreprises, des gouvernements, ainsi que de nos partenaires commerciaux.
Troisièmement, il est temps que le Canada s'occupe sérieusement de notre avenir industriel et qu'il mette en œuvre une stratégie manufacturière globale qui peut mener à la prospérité du Canada. Le climat des affaires au Canada ne favorise tout simplement pas la compétitivité. Deux points de données mettent cela en évidence: premièrement, les investissements des entreprises se situent au cinquième rang des pires résultats des pays de l'OCDE et correspondent à peu près au tiers de la moyenne des pays de l'OCDE; deuxièmement, la présence des produits manufacturés canadiens sur les marchés mondiaux a reculé de moitié depuis le début des années 2000. Ce rythme de déclin dépasse nettement ceux des autres pays industrialisés occidentaux.
Ce plan axé sur la prospérité doit comporter trois priorités. Premièrement, il doit avoir comme objectif de stimuler les investissements en abaissant les dépenses d'exploitation, en appuyant directement l'adoption de technologies et en comblant les lacunes en matière de compétences. La réduction du fardeau fiscal et l'accent mis sur la croissance plutôt que sur la taille des entreprises sont des éléments importants de cette stratégie.
Deuxièmement, le Canada doit réduire la complexité de son système de réglementation, lequel donne souvent l'impression que nous cherchons activement à freiner les investissements au Canada au moyen de facteurs comme des processus d'approbation des investissements qui prennent des années et l'interdiction d'utiliser des intrants courants et nécessaires comme le zinc, le cuivre et les matières plastiques.
Ensuite, nous devons nous concentrer sur les secteurs où nous avons des avantages concurrentiels. Créer une stratégie de développement des ressources naturelles…
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Bonjour. Je m'appelle Jocelyn Bamford. Je suis la présidente et la fondatrice de la Coalition of Concerned Manufacturers and Businesses of Canada. Je suis également la vice-présidente de notre entreprise familiale, Automatic Coating Ltd., à Scarborough, en Ontario. Nous employons 90 personnes et détenons quatre brevets dans le secteur des enduits anticorrosion.
Au cours des derniers mois, j'ai assisté à de nombreuses réunions de comités et tables rondes sur la relance après la pandémie. Voici ce que j'ai observé. De nombreux groupes d'experts sont constitués majoritairement de représentants d'ONG, d'universités, d'associations sans but lucratif et de syndicats. Les propriétaires d'entreprise, ces personnes qui emploient les gens, en fait, ne sont que très peu entendus. Cela signifie que ceux qui paient pour tout, pour chaque programme gouvernemental, sont sous-représentés. Leurs voix sont complètement couvertes par celles des preneurs.
Veuillez tenir compte de cela au moment de concevoir vos politiques. Ceux d'entre nous qui ont dû aller à l'ouvrage jour après jour pour continuer de faire fonctionner l'économie se retrouvent à se faire dire comment rouvrir par ceux qui ont pu rester bien en sécurité à la maison au plus fort de cette pandémie. C'est injuste. Il faut que le 92 % d'entreprises canadiennes qui emploient 100 personnes ou moins puissent se faire entendre sur la façon dont le gouvernement devrait rouvrir l'économie.
Premièrement, nous devons retourner au travail. Nous ne pouvons soutenir notre pays et notre économie si nous ne le faisons pas. Nous avons actuellement le taux de chômage le plus élevé en 38 ans. Ceux d'entre nous qui ont continué de travailler, étant jugés essentiels, ont rapidement appris comment s'adapter afin de veiller à ce que les usines puissent continuer de fonctionner en toute sécurité. Nous avons rapidement obtenu de l'équipement de protection personnelle et en avons fabriqué. Nous avons mis en place de nouvelles politiques et procédures. Nous avons engagé du personnel supplémentaire pour le nettoyage. Nous avons acheté une abondance de produits de nettoyage. Certains propriétaires d'entreprise ont même installé des tentes sur la pelouse avant afin que leurs employés puissent prendre leurs pauses et leurs repas du midi en étant à bonne distance les uns des autres. Nous avons installé des écrans de plastique. Nous avons inventé de l'équipement servant à protéger la tête et le visage pour tous nos employés, tout cela alors que le gouvernement fédéral essayait de dire que tout ce qui protégeait nos gens — le plastique — était toxique.
Nous n'arrivons pas à croire qu'en cette période où nous assumons des coûts supplémentaires, le gouvernement fédéral impose encore plus de frais aux manufacturiers en doublant la taxe sur le carbone. On dirait que le gouvernement fédéral essaie de tout faire en son pouvoir pour nous acculer à la faillite.
Qu'est-ce qu'il faut que nous fassions? Le Canada doit rétablir le secteur manufacturier. Depuis trois ans, depuis sa création, la coalition met en garde tous les ordres de gouvernement contre les éventuels effets catastrophiques des politiques conçues pour expulser le secteur manufacturier et le secteur des ressources du pays. Ces deux secteurs sont complètement interreliés. La pénurie d'équipement de protection personnelle et de fournitures médicales dans notre pays le démontre. Imaginez ce qui se produirait pendant la prochaine crise si, en plus de manquer d'équipement de protection personnelle, nous n'avions pas les ressources nécessaires pour faire fonctionner nos hôpitaux.
Qu'est-ce que nous devons faire pour que notre économie redevienne entièrement opérationnelle? Nous devons faire du dépistage. Cela signifie qu'il faut faire un dépistage rapide de la COVID, qu'il faut des délais d'exécution plus courts pour le dépistage du virus et des anticorps. Santé Canada doit rapidement mettre ces tests de dépistage en place. Un de nos membres qui fait l'entretien d'appareils de réfrigération a dû mettre en quarantaine tous ses employés de service à cause d'un cas de COVID qui n'en était pas un, en fin de compte. Un dépistage rapide aurait pu prévenir cette perte de productivité inutile de l'équipe entière pendant neuf jours. C'est là où il faut du financement.
S'il est une chose dont nous n'avons pas besoin, c'est que le gouvernement fédéral adhère à la politique désastreuse sur l'énergie verte de l'Ontario. À cause de cette politique, le coût de l'électricité est quatre fois plus élevé que le taux nord-américain, en raison des subventions versées pour les énergies éoliennes et solaires, coûteuses et inefficaces, et c'est de manière disproportionnée que les utilisateurs industriels de classe B assument ces coûts, sous la forme du rajustement global. En fait, un de mes membres vient de recevoir une facture d'électricité de 200 $, et un rajustement global de 20 000 $. Ce sont ces genres de factures qui poussent les entreprises à quitter le Canada. La taxe sur le carbone est pour le carburant ce que le rajustement global est pour l'électricité en Ontario. Nous ne sommes pas concurrentiels à cause de cela, en particulier par comparaison aux produits qui viennent de pays étrangers où de tels coûts n'existent pas.
En plus, les petites et moyennes entreprises ont besoin d'un soutien accru de la part du Tribunal canadien du commerce extérieur. Les entreprises canadiennes doivent soutenir la concurrence que leur imposent l'acier et les autres produits étrangers sous-évalués. Le TCCE, l'organisation qui est censée empêcher cela, semble souvent ignorer cette situation. Quand le TCCE se décide à signaler les pratiques commerciales injustes, le gouvernement fédéral passe outre aux objections soulevées, comme pour le projet LNG Canada. Non seulement les PME sont exclues des grands projets nord-américains à cause des politiques d'achat aux États-Unis, mais elles sont également exclues des grands projets d'infrastructure canadiens. Nous avons vu cela encore cette semaine, quand Atlas Tube a été exclue d'un projet d'énergie solaire de 200 millions de dollars en Alberta, contrat qui a plutôt été octroyé à une entreprise chinoise. Les entreprises canadiennes ne devraient pas être obligées de faire concurrence à des entreprises étrangères subventionnées pour nos propres projets d'infrastructure.
La coalition a confirmé son appui à Canadians for a Responsible Recovery, www.responsiblerecovery.ca...
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie nos témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Le 20 mars, le gouvernement fédéral annonçait un plan pour aider les entreprises canadiennes à accélérer la production des fournitures médicales nécessaires à la prestation de soins pendant la crise de la COVID-19. À ce moment-là, on nous a dit qu'il s'agissait d'une stratégie qui allait rapidement paver la voie au déploiement de ressources dans les entreprises canadiennes. Les entreprises qui étaient intéressées étaient invitées à visiter deux portails, dont l'un était le site Web d'ISDE, et l'autre, le site Web de SPAC.
Madame Bamford, étant donné que vous représentez la coalition, pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de la façon dont le gouvernement a abordé l'accélération de la production nationale d'équipement de protection personnelle, faire une comparaison avec les États-Unis, puis examiner l'effet sur notre capacité de fabriquer ces fournitures si importantes?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je remercie tous nos témoins.
Je les remercie d'avoir présenté le point de vue de leurs membres, de leurs industries et de leurs commerces.
[Traduction]
Comme vous vous en doutez, ma question visera le secteur de la construction, étant donné le ministère que je représente. Je sais que nous avons passé beaucoup de temps à réfléchir à la façon de gérer la crise et de s'en sortir. Je soulignerais simplement, chers collègues, que nous avons remarquablement bien réussi à exploiter les sites de travail de façon sécuritaire. Je reconnais toutefois qu'il faut demeurer vigilant, mais les projets de construction fédéraux — et les projets de construction en général — se déroulent en toute sécurité. Je crois que l'histoire nous montrera que même dans les pires moments, nous avons su poursuivre cet important projet sur la Colline parlementaire.
Je tiens à remercier Mme Van Buren et son équipe pour leur leadership: ils ont proposé des protocoles et des mesures qui permettaient une exploitation sécuritaire des sites de construction.
Ma question s'adresse à Mme Van Buren.
Je sais que vous en avez parlé dans votre exposé, mais vous pourriez peut-être nous en dire un peu plus sur les coûts encourus, et sur les mesures inattendues ou importantes que vous avez dû adopter et qui entraîneront des dépassements de coûts ou une amplification des coûts pour l'industrie, alors que nous passons à travers la pandémie de la COVID.
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Je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder ce sujet.
Nous avons établi un solide partenariat avec SPAC et avec bon nombre de ministères. Nous en sommes heureux. Au nom de nos 20 000 membres, je tiens à vous dire que nous sommes reconnaissants à l'égard du Parlement pour les mesures qui ont été prises en vue d'aider les Canadiens et les entreprises pendant la crise de la COVID-19.
Comme vous l'avez dit, la sécurité de nos employés et de nos collectivités a toujours été notre priorité alors que nous passons à travers la pandémie. Je crois que nous avons démontré que nous étions très résilients et que nous pouvions nous organiser rapidement pour livrer les projets. Parmi les coûts, il y a évidemment ceux associés à l'équipement de protection individuelle, notamment les masques et le désinfectant. Dans certains cas, les projets ont été retardés; nous avons donc dû prolonger les baux, ce qui a entraîné des coûts supplémentaires.
En ce qui a trait à la distanciation physique, le nombre de personnes sur un site de travail est inférieur à la normale. Par exemple, une seule personne peut se trouver à bord d'un camion et un nombre restreint de personnes peuvent se trouver au même endroit pendant un certain temps. Il faut aussi désinfecter l'équipement avant et après leur utilisation. L'industrie a dû assumer des coûts importants, sur le plan de la productivité et des coûts de base. Nous demandons au gouvernement — qui est un propriétaire juste et responsable — de nous rembourser ces frais associés aux projets fédéraux.
En règle générale, ces détails seraient réglés à la fin d'un contrat, mais pour certains de ces contrats fédéraux, il faudra compter entre un et trois ans pour cela. Bon nombre de nos entrepreneurs possèdent de très petites entreprises. En fait, notre industrie est composée à 70 % de petites et moyennes entreprises. Il est très important de leur donner l'argent maintenant, alors que nous accélérons les travaux et que nous aidons à la relance économique du Canada.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Ma première question va s'adresser aux Manufacturiers et exportateurs du Canada.
Depuis le début de la crise, le Bloc québécois demande au gouvernement toutes sortes de mesures, de changements, d'adaptations et de nouveaux programmes pour permettre aux contribuables, aux citoyens, mais aussi aux entreprises de sortir la tête de l'eau dans ce contexte difficile.
La fameuse subvention aux coûts fixes est l'une des mesures que le Bloc québécois a demandées. Les entreprises ont certes des frais variables, comme les salaires du personnel, mais l'entreprise cesse souvent de payer ces frais variables si elle est inactive. Par contre, elle doit continuer à payer ses frais fixes. Nous avons vu qu'il était nécessaire d'offrir une aide importante pour ces frais fixes et nous nous désolons que le gouvernement en a offert très peu.
En effet, la seule mesure offerte par le gouvernement a été l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. Cette aide restrictive ne vise que les immeubles hypothéqués et les loyers mensuels d'une valeur totale de moins de 50 000 $. C'est assez limité et il faut en plus que les propriétaires soient d'accord.
Est-ce que cela frustre les manufacturiers et les exportateurs du Québec qui, souvent, ont besoin d'installations importantes et de beaucoup d'espace pour leurs activités?
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Je vous remercie pour la question.
Vous avez soulevé deux points, et je vais en ajouter un troisième. En ce qui a trait au programme pour le loyer en tant que tel, bien franchement, nos membres nous disent qu'il n'est pas très pertinent, pour diverses raisons. La portée du programme est trop petite et ce sont les propriétaires qui doivent faire une demande de financement, pour ensuite encaisser des pertes de 25 %.
Nous proposons plutôt de donner l'argent directement aux locataires, comme c'est le cas pour le programme de subventions salariales. Ainsi, les locataires pourraient payer les propriétaires.
Nous croyons que le programme va dans le mauvais sens. Nous avons exprimé notre point de vue et nous espérons qu'il sera modifié en conséquence. Il faut que sa portée soit plus large et qu'il vise les locataires plutôt que les propriétaires.
L'autre point dont vous n'avez pas parlé — mais que d'autres ont évoqué — a trait au coût absolu de l'exploitation sécuritaire. Les obstacles supplémentaires auxquels nous devons faire face et l'équipement de protection individuelle exigé en vertu des nouvelles lignes directrices et des nouveaux règlements du gouvernement coûtent très cher. Pour maintenir la distanciation physique dans le cadre des opérations, nous ne pouvons même plus utiliser les salles de repos de la même manière qu'avant.
Les coûts supplémentaires sont importants. Je pense à la prise de température sur les lieux et à d'autres mesures que doivent prendre nos membres. Nous avons besoin d'aide pour cela, en plus de la formation des cadres et du personnel. Nous avons besoin d'aide avec les coûts fixes dans ces domaines.
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Merci, monsieur le président. Une fois de plus, je dois remercier le témoin précédent de m'avoir lancé sur ce sujet.
Pour ceux qui ne le savent pas, je suis député de Hamilton-Centre, et j'en suis très fier. Depuis 15 ans, à Hamilton, nous travaillons à un important projet d'infrastructure pour le développement d'un système léger sur rail, qui créerait des milliers d'emplois et stimulerait le développement économique pour la construction d'habitations basses, de condominiums, etc.
J'aimerais connaître l'avis de la représentante de l'Association canadienne de la construction quant au rôle que peuvent jouer les projets d'infrastructure publique associés à la densification urbaine et aux meilleures pratiques relatives aux carrefours de transport en commun et corridors de transit sur le rétablissement après la COVID et la relance de l'économie.
Madame Bamford, ma première question s'adresse à vous. Je sais que vous êtes du secteur de la fabrication. J'ai travaillé dans ce secteur pendant environ 11 ans. Je comprends que nous sommes en situation de désavantage: la productivité n'est pas optimale et les politiques ne nous aident pas à avoir un avantage sur le plan concurrentiel, ou du moins à produire pour les marchés locaux plutôt que d'exporter nos produits.
Nous allons bientôt permettre aux fournisseurs de se manifester et vous avez parlé de l'interférence politique dans leur choix. J'ai entendu des petites et moyennes entreprises se plaindre d'un favoritisme à l'égard des grands fournisseurs, surtout pour les marchés à fournisseur unique.
Nous en sommes maintenant à une autre étape: l'octroi des licences pour la production. Selon ce que je comprends, nous aurions dû ouvrir la porte aux petites entreprises du pays, et leur donner l'occasion de fabriquer les produits dont nous aurons besoin à long terme.
Croyez-vous qu'il y a de l'interférence politique dans l'octroi des licences de fabrication, surtout pour l'équipement de protection individuelle?
Nous avons écouté l'exposé des représentants du ministère de l'Industrie et je crois que l'exemple des masques N95 qui a été donné est un cas classique. C'était un marché à fournisseur unique. Encore une fois, il n'y a ni transparence ni reddition de comptes. Je n'ai rien contre le fonctionnaire en question, mais il n'a pas pu répondre à vos questions sur le moment où ces masques seraient livrés. C'est, bien sûr, un équipement de protection individuelle important.
Les petites et moyennes entreprises ont toujours de la difficulté à accéder aux programmes gouvernementaux comme celui-là en raison de toutes les tâches administratives et la bureaucratie nécessaires. C'est toujours un problème, surtout aujourd'hui, et tout le monde tente de faire les choses rapidement, alors le problème est accentué.
Je le répète: il faut de la transparence et une reddition de comptes, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. Dans le cas de cette entreprise qui fabrique les masques N95, le fonctionnaire ne pouvait pas vous dire quand les masques seraient disponibles, alors c'est un cas classique.
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Je vous remercie, monsieur Green.
Encore une fois, je ne vous apprends rien, mais la discussion de quatre heures du 17 juin est la seule possibilité, à moins qu'une motion comme celle de M. McCauley soit adoptée pour que nous examinions le Budget supplémentaire des dépenses avant cela.
Y a-t-il d'autres observations que celles de M. Green avant que nous mettions la motion de M. McCauley aux voix?
Je n'en vois pas. Nous allons mettre la motion aux voix.
(La motion est adoptée par 10 voix contre 0. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Je vais vous redonner la parole, monsieur McCauley. Il nous reste cinq minutes, et je n'ai pas soustrait de votre temps de parole...