Je vais faire cet exposé au nom du portefeuille de la santé, comme vous l'avez mentionné. Merci beaucoup de nous avoir invités à vous entretenir aujourd'hui du vieillissement en santé de la population canadienne et vous expliquer comment les résultats de notre travail se rapportent à l'étude des soins de santé des anciens combattants engagée par le comité.
Vous nous avez demandé de mettre en lumière des enjeux touchant la catégorie générale des aînés que vous pourriez examiner lors de vos délibérations sur les recommandations contenues dans le rapport « Parole d'honneur » du Conseil consultatif de gérontologie. Vous nous avez demandé plus particulièrement de vous aider à analyser la recommandation en faveur d'une promotion accrue de la santé et la prestation de services novateurs susceptibles de mieux répondre aujourd'hui et dans les années à venir aux besoins sanitaires des anciens combattants.
[Français]
Aujourd'hui, j'entends mettre l'accent sur le rôle de la santé publique dans le cadre du vieillissement en santé, sa définition, sa réalisation et ses bienfaits pour les Canadiennes et les Canadiens âgés, leur famille et l'ensemble de la population du pays. Je vous ferai part de tendances et d'études qui appuient l'approche axée sur la promotion de la santé pour répondre aux besoins de santé des aînés, incluant les anciens combattants. Je fournirai aussi des exemples de projets, nombreux et variés, mis sur pied par l'Agence de la santé publique du Canada et ses partenaires du portefeuille fédéral de la santé.
Nos travaux confirment clairement l'importance d'intensifier les approches axées sur la population afin de favoriser un sain vieillissement.
[Traduction]
J'aimerais commencer par vous expliquer notre rôle. Le portefeuille fédéral de la santé, qui regroupe Santé Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et d'autres organismes, a pour mandat d'aider les Canadiennes et les Canadiens à conserver et à améliorer leur santé. L'Agence de la santé publique du Canada a pour mission de promouvoir et protéger la santé des Canadiennes et des Canadiens en misant sur le leadership, le partenariat, l'innovation et l'action en santé publique. Nous oeuvrons afin de promouvoir la santé, prévenir les maladies et blessures et prévoir des interventions efficaces en cas d'urgence. Nos travaux sont aussi axés sur les études en laboratoire et sur les règlements qui sous-tendent les mesures d'intervention en cas de flambée de maladie infectieuse et d'urgence.
La fonction de la santé publique par rapport aux aînés reflète l'accent mis sur le vieillissement en bonne santé, c'est-à-dire « le processus permanent d'optimisation des possibilités permettant d'améliorer et de préserver la santé et le bien-être physique, social et mental, l'autonomie et la qualité de vie, ainsi que de favoriser les transitions harmonieuses entre les différentes étapes de la vie. »
Cette définition générale est une adaptation conforme à la définition de « vieillissement actif » adoptée par l'Organisation mondiale de la santé. Elle reflète aussi ce que nous savons des nombreux facteurs interactifs qui influent sur notre bien-être physique, mental, social et spirituel, soit des facteurs tels que le revenu, l'éducation, les services de santé, les pratiques sanitaires personnelles et la faculté d'adaptation, pour n'en nommer que quelques-uns.
[Français]
Cette approche nous pousse à orienter nos efforts en amont, c'est-à-dire avant que les gens deviennent malades ou se blessent. En même temps, nous devons venir en aide aux individus aux prises avec une invalidité ou une maladie chronique, tout en contrant l'émergence d'autres maladies au sein de ce groupe vulnérable qui peut comprendre les anciens combattants.
Faisons d'abord le point sur la situation des aînés, la santé et le vieillissement en santé. Vous ne serez pas surpris d'entendre qu'en tant qu'individus et en tant que population, les Canadiens vieillissent. Aujourd'hui, les 65 ans et plus constituent environ 13 p. 100 de la population canadienne. D'ici à 2041, ils constitueront 25 p. 100 de la population totale, soit 9 millions d'individus.
[Traduction]
La bonne nouvelle, c'est que les Canadiens âgés vivent plus longtemps et en souffrant de moins d'invalidités que les générations précédentes.
Près des trois quarts des aînés vivant à domicile en 2003 qualifiaient leur santé de « bonne », « très bonne » ou « excellente ». Près de la moitié des aînés se disent physiquement actifs. Un tiers déclarent s'être faits vacciner contre la grippe au cours des 12 derniers mois, soit en 2005. Les aînés jouent un rôle actif dans la vie socioéconomique de leurs collectivités. Ils travaillent plus longtemps qu'avant, et après avoir quitté leur emploi rémunéré et pris leur retraite, ils continuent de jouer un rôle actif dans une large gamme d'activités communautaires — au sein de comités, dans les écoles et en fournissant une aide cruciale aux familles et aux autres aînés. À l'évidence, les aînés prennent soin de leur santé et de leur bien-être.
Mais ce n'est là qu'un tableau partiel. Nous savons aussi que la grande majorité des aînés — 85 p. 100 des personnes de 65 à 79 ans — souffrent d'au moins une maladie ou affection chronique, tel qu'asthme, arthrite, rhumatismes, hypertension, emphysème, maladie pulmonaire obstructive chronique, diabète, maladie cardiaque, cancer, schizophrénie, trouble de l'humeur ou anxieux ou obésité.
Plus d'une personne âgée sur quatre souffre de quatre maladies chroniques ou plus. Le taux de prévalence est plus élevé chez les aînés les plus vulnérables, par exemple les membres de groupes économiques défavorisés. Quelque 15 p. 100 des Canadiens âgés de 65 ans et plus ont été diagnostiqués comme diabétiques. En 2007, on estimait à 70 000 le nombre de nouveaux cancers chez les personnes de 70 ans et plus.
Les taux d'invalidité augmentent avec l'âge, passant de 31 p. 100 chez les aînés plus jeunes — soit le groupe de 65 à 74 ans — à 53 p. 100 chez ceux plus âgés. Ces personnes se voient obligées de restreindre leurs activités quotidiennes en raison d'une affection ou d'un problème de santé.
Les personnes âgées, surtout celles de 85 ans et plus — ont nettement plus tendance à souffrir de la maladie d'Alzheimer ou d'une forme de démence apparentée; une personne sur trois est touchée. D'ici 2031, on peut s'attendre à ce que le nombre de Canadiens atteints de démence triple par rapport au taux de 1991.
[Français]
Il est clair que les maladies chroniques imposent un très lourd fardeau aux individus, aux familles et aux autres aidants naturels, de même qu'au système de soins de santé et à l'économie du Canada.
Les coûts associés aux maladies chroniques constituent 67 p. 100 de l'ensemble des coûts directs en soins de santé et 60 p. 100 de l'ensemble des coûts indirects, donc 52 milliards de dollars, en raison des mortalités précoces, de perte de productivité et de la disparition du revenu.
Promouvoir la santé est donc une activité pleine de bons sens. Le gouvernement fédéral travaille de près avec les provinces et les territoires pour trouver des moyens de collaborer dans le domaine de la santé pour les aînés.
[Traduction]
Notre travail à titre de coresponsables du groupe de travail sur le vieillissement en santé et le bien-être des aînés — c'est un groupe de travail formé des ministres fédéral-provinciaux-territoriaux responsables des personnes âgées — a donné lieu à un rapport intitulé « Le vieillissement en santé au Canada: Une nouvelle vision, un investissement vital ». Ce rapport de 2006 compile les connaissances actuelles sur la santé des aînés et les résultats de recherche — notamment ce que nous savons ou ne savons pas au sujet des facteurs qui influent sur la santé et le bien-être des aînés et du rôle des interventions en santé publique — et propose un cadre d'action.
Ce rapport, s'ajoutant à d'autres études, fait ressortir clairement la nécessité d'aider les gens à conserver un niveau de santé optimal et que cette approche comporte de nets avantages à toutes les étapes de la vie.
Comparé à tous les autres groupes démographiques, c'est chez les aînés que les changements de mode de vie exercent le plus d'impact sur l'état de santé. À titre d'exemple, l'introduction d'une activité physique régulière à un âge avancé a pour effet de prolonger les années de vie et le nombre d'années de vie autonome, tout en améliorant la qualité de vie de ces personnes.
Les mesures de promotion de la santé sont importantes pour la prévention de la maladie. Jusqu'à 70 p. 100 des cancers, 90 p. 100 des cas de diabète de type 2 et de 50 à 70 p. 100 des accidents cérébrovasculaires sont jugés évitables.
En général, les aînés vivant à domicile cherchent à éviter d'entrer dans les centres de soins de longue durée. De plus, les soins à domicile constituent une alternative rentable aux soins offerts dans les établissements de longue durée. Les soins à long terme à domicile contribuent à réduire, voire éliminer les séjours coûteux en hôpital de soins actifs.
[Français]
Ainsi donc, en offrant le bon appui et les bons services au bon moment et au bon endroit, nous sommes mieux placés pour promouvoir et favoriser la santé des Canadiennes et des Canadiens au fur et à mesure qu'ils vieillissent, et pour alléger le fardeau d'un système déjà surchargé.
[Traduction]
Voyons maintenant nos activités récentes et actuelles, en commençant avec l'enrichissement de la base de données probantes.
Un aspect clé du travail de santé publique consiste à surveiller en continu les tendances et problèmes émergents. Nous collaborons avec des partenaires afin de recueillir et d'analyser les données sur les maladies chroniques et d'autres problèmes de santé, puis de transmettre les résultats aux chercheurs et aux décideurs. Voici quelques faits saillants:
Notre infobase sur les maladies chroniques renferme les profils épidémiologiques des principales maladies non transmissibles au Canada, notamment les types courants de cancers et de maladies cardiovasculaires et respiratoires, par province et territoire et service régional de santé.
Le système canadien intégré de surveillance de la santé publique constitue une alliance stratégique de professionnels de la santé publique et de l'informatique travaillant en collaboration à l'élaboration d'une suite intégrée d'outils informatiques conçus spécialement à l'usage des professionnels canadiens de la santé publique.
L'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada collaborent avec Statistique Canada à l'élaboration d'une composante vieillissement en santé dans l'Enquête sur le viellissement en santé dans les collectivités canadiennes. Cette enquête s'intéressera au vieillissement et aux facteurs qui influent sur le vieillissement en santé, tels que l'état de santé général et de bien-être, le recours aux soins, les réseaux de soutien social, ainsi que les transitions du travail à la retraite. La collecte des données durera un an et débutera à l'été 2008.
[Français]
Les Instituts de recherche en santé du Canada investissent dans la recherche liée à l'âge pour enrichir le savoir dans le domaine du vieillissement et pour le traduire en mesures concrètes dans le but d'améliorer la qualité de vie et la santé des Canadiennes et des Canadiens âgés. En 2006-2007, cet investissement dépassait 85 millions de dollars. Les instituts qui oeuvrent dans ce domaine sont l'Institut du vieillissement et l'Institut des services et des politiques de la santé.
Il faut trouver des moyens plus novateurs et efficaces de gérer les soins chroniques. Quoiqu'il s'avère essentiel de prévenir la maladie, nous devons aussi répondre aux besoins de la population canadienne, y compris les aînés, aux prises avec des maladies chroniques, afin de prévenir davantage les maladies, les blessures et les invalidités.
[Traduction]
L'une des grandes initiatives actuelles engagées en ce sens est le projet national de Stratégie canadienne sur le diabète mis sur pied avec la Coalition pour une vie active des aînés, projet visant à aider les personnes âgées à mener une vie saine et active. En bout de ligne, ces efforts donneront lieu à un plan d'action détaillé destiné à prévenir le diabète chez les adultes âgés.
Le Portail canadien des pratiques exemplaires en matière de promotion de la santé et de prévention des maladies chroniques offre des renseignements utiles et accessibles sur les meilleures pratiques afin de faciliter la prise de décisions par les professionnels, les décideurs et les chercheurs. À l'heure actuelle, le portail propose 16 interventions pour aider les aînés à prévenir les maladies chroniques ou y faire face et améliorer leur santé, sur les plans de la nutrition, de l'activité physique, du renoncement au tabac et d'autres sujets.
L'Agence de la santé publique du Canada collabore également avec un réseau national d'experts pour répondre aux besoins de santé publique des aînés atteints de cancer et chercher à comprendre en particulier la nature et l'étendue des appuis requis, ainsi que les enjeux associés aux conditions concomitantes et à la santé mentale, de même que l'éducation et la sensibilisation.
En ce qui concerne la santé mentale des aînés, on estime qu'une personne âgée sur cinq souffre d'un trouble mental tel que dépression, déficience cognitive et(ou) démence, anxiété, dépendance, psychose, bipolarité et schizophrénie. On s'attend à ce que le nombre d'aînés diagnostiqués avec la maladie d'Alzheimer double, pour passer de 435 000 en 2006 à 750 000 en 2031. Une santé mentale déficiente peut accélérer le déclin de la santé physique, exercer un stress énorme sur les familles et les amis, et conduire à un recours exagéré au système de soins de santé, avec notamment des séjours prolongés en milieu hospitalier.
L'Agence de la santé publique du Canada a versé des fonds à la Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées afin de lui permettre d'élaborer les premières lignes directrices nationales sur la santé mentale des aînés. Ces dernières faciliteront grandement l'évaluation, le diagnostic et le traitement des troubles mentaux chez ces derniers.
[Français]
De plus, l'agence a financé la production d'un guide stratégique à l'intention du personnel des soins à domicile qui les aidera à mieux répondre aux besoins de santé mentale des aînés. Nous coopérons avec les Instituts de recherche en santé du Canada — l'Institut du vieillissement — en appuyant les études sur le développement cognitif.
[Traduction]
La prévention des chutes chez les personnes âgées est aussi un domaine majeur. Les chutes constituent la cause première des blessures chez les aînés et elles sont évitables. Ces chutes entraînent des coûts énormes. Un aîné sur trois fait une chute chaque année. Les chutes représentent 85 p. 100 de toutes les hospitalisations dues à des blessures, et elles coûtent chaque année plus de 1 milliard de dollars au système de santé. Les blessures résultant de chutes et la crainte de tomber constituent autant d'obstacles qui nuisent à l'inclusion sociale des personnes âgées.
Parmi les efforts déployés dans ce domaine figure un projet coopératif de Santé Canada et d'Anciens combattants Canada qui consiste à financer des projets communautaires de promotion de la santé visant à définir des stratégies de prévention des chutes efficaces chez les anciens combattants et les aînés. Ce travail et ces résultats ont mené à des projets concrets. En Nouvelle-Écosse, par exemple, l'organisme sans but lucratif Community Links inaugurait en 2004 un projet intitulé « Prévenons ensemble les chutes » qui est devenu partie intégrante de la stratégie de prévention des blessures de la Nouvelle-Écosse.
[Français]
Partant de notre Rapport sur les chutes des aînés au Canada, l'Agence de la santé publique du Canada organisera en février un atelier pour recueillir les avis de praticiens, d'experts en surveillance et de chercheurs de partout au Canada s'intéressant au problème des chutes chez les personnes âgées. Cette rencontre jettera les bases d'un usage coordonné des sources de données et permettra davantage aux intervenants de vérifier la prévalence, l'incidence et les résultats des chutes des aînés au Canada.
[Traduction]
Sur le plan de la protection civile, parmi tous les groupes d'âge, ce sont les personnes de 60 ans et plus qui connaissent les taux de décès les plus élevés en cas de catastrophe. Certaines catastrophes récentes survenues au Canada et ailleurs font ressortir la vulnérabilité de ce groupe particulier et la nécessité de planifier et de coopérer pour prêter main forte aux aînés advenant des urgences telles que la crise du SRAS, divers désastres liés au climat et autres catastrophes.
L'Agence de santé publique du Canada, par l'intermédiaire de sa Division du vieillissement et des aînés et de son Centre de mesures et d'interventions d'urgence, continue d'assurer un leadership national et international en s'intéressant aux besoins et aux contributions des aînés advenant une situation d'urgence majeure.
Nous avons collaboré avec des partenaires canadiens et étrangers, avec des gouvernements et des ONG, avec des médias et des universités et avec le secteur privé, de même qu'avec des aînés, pour établir des plans d'intervention adaptés aux personnes âgées.
[Français]
On a invité le Canada à aborder la question à la réunion de la Commission du développement social des Nations Unies en février. Au mois de mars, nous organiserons un atelier international qui mettra l'accent sur le renforcement des réseaux, l'identification des pratiques exemplaires et la transmission de messages pertinents sur les mesures et les interventions d'urgence à l'intention des aînés.
[Traduction]
En dernier lieu, j'aimerais souligner l'important travail national et international accompli dans le cadre des Villes-amies des aînés. Nous savons que les défis collectifs à relever en vue d'établir des collectivités capables de répondre aux besoins d'une population vieillissante sont immenses. Pour produire des réponses viables et donner au Canada toutes les chances possibles de composer avec les complexités qui le confrontent, tous les secteurs de la société et tous les ordres de gouvernement doivent être engagés.
Comme d'autres vous l'ont dit aussi, les personnes âgées sont des interlocuteurs indispensables à la mise au point de solutions novatrices et efficaces. Ce sont elles qui vivent les difficultés, qui savent ce qui fonctionne bien ou moins bien et qui possèdent l'expérience voulue pour éclairer les approches et les décisions.
En même temps, les gens d'affaires, les dirigeants municipaux, les universités et les organismes bénévoles s'avèrent tous des participants intéressés et précieux. Au cours des deux dernières années, tant au niveau international que national, l'Agence de la santé publique du Canada a collaboré pour mettre au point des modèles innovateurs servant à promouvoir des collectivités-amies des aînés.
Dans une collectivité-amie, les politiques, les services et les structures qui sous-tendent l'environnement physique et social sont conçus de sorte à permettre aux personnes âgées de vieillir en restant actives, c'est-à-dire de vivre en toute sécurité, profiter d'une bonne santé et demeurer des membres à part entière de la société. Les lieux et les services commerciaux et publics sont conçus pour être facilement accessibles et pour accommoder divers niveaux d'habiletés.
[Français]
Les fournisseurs de services, les fonctionnaires, les leaders communautaires, les chefs religieux et les dirigeants d'entreprise qui souscrivent au concept des collectivités-amies tendent tous à: reconnaître la grande diversité parmi les aînés; valoriser et promouvoir leur inclusion et leur contribution dans tous les secteurs de la vie communautaire; respecter leurs décisions et les modes de vie qu'ils ont choisis; anticiper les besoins et les préférences d'une population vieillissante et y réagir en faisant preuve de souplesse.
[Traduction]
Des guides de travail à l'intention des villes et des petites collectivités ont été produits et ont soulevé beaucoup d'intérêt et susciter des réactions très enthousiastes à travers le Canada et à l'étranger. Le Manitoba et la Colombie-Britannique ont commencé à utiliser le modèle des collectivités-amies et d'autres provinces — Québec, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador — envisagent de les appliquer.
Je vais commencer par quelques observations, si vous le permettez. Lorsqu'on est assis et qu'on écoute parler d'autres membres, des idées vous viennent à l'esprit et l'envie vous prend d'en mentionner quelques-unes.
J'ai été très heureuse, soit dit en passant, de vous entendre dire que les ministères collaborent entre eux. Je trouve que c'est là un bienfait, au départ, que ce dialogue intergouvernemental ait lieu. Je trouve cela merveilleux.
Je suis tout à fait ravie — et je suis sûre que vous êtes très bien informé de cela — que pour la première fois dans l'histoire du Canada le gouvernement a désigné un ministre chargé expressément des aînés. C'est l'honorable Marjory LeBreton. Je suis sûre qu'elle serait ravie d'entendre tout ce que nous avons appris ici. Ce sont des renseignements merveilleux.
Je partage le souci exprimé tout à l'heure par mon collègue, M. Perron, concernant le nombre de médecins. Cela a été évoqué à plusieurs reprises tant lors de conversations personnelles que dans ce comité. Selon mon expérience personnelle, je peux vous dire sans hésiter qu'il faut un minimum de dix ans pour former un médecin. Je parle d'expérience, car il se trouve que je suis mère d'un médecin. S'il veut se spécialiser, cela prend encore plus de temps.
Nous avons donc pas mal de rattrapage à faire avant d'avoir suffisamment de médecins pour notre pays. Mais c'est un problème mondial. J'ai été heureuse de vous l'entendre dire également. Je ne voulais pas penser que j'étais seule à nourrir l'opinion que ce problème est mondial.
En ce qui concerne le vieillissement, je dois vous le dire, les chiffres que vous m'avez donnés m'ont causé un choc. Je regarde la page 6, où vous dites qu'une forte majorité des aînés — 85 p. 100 de ceux âgés de 65 à 79 ans — souffrent d'au moins une maladie ou affection chronique telle qu'asthme, arthrite, rhumatismes, hypertension, emphysème, maladie pulmonaire obstructive chronique, diabète, maladie cardiaque, cancer, schizophrénie, trouble de l'humeur et anxiété, et obésité.
À la page 9 vous dites que les efforts de promotion de la santé sont importants pour prévenir les maladies et que jusqu'à 70 p. 100 des cancers, 90 p. 100 des cas de diabète de type 2 et 50 à 70 p. 100 des accidents cérébrovasculaires sont évitables.
Vous m'avez d'abord fait peur à la page 6, puis vous m'avez donné de l'espoir à la page 9.
Je vais vous donner l'occasion d'expliquer. Il se peut fort bien que de nombreux aînés suivent la retransmission de cette séance. Pourriez-vous donc nous dire, en termes concis, ce que l'on peut faire pour prévenir ces maladies? Si vous prévenez 70 p. 100 des cancers, 90 p. 100 des diabètes de type 2 et 50 à 70 p. 100 des accidents cérébrovasculaires, je pense qu'il vaut la peine d'en parler.