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Merci, monsieur le président, de m'avoir invité à participer à cette présentation à votre comité aujourd'hui au nom de CARAS, de MusiCounts et des Prix Juno.
Le secteur canadien de la musique est une industrie d'un milliard de dollars par année, englobant les enregistrements sonores, la composition de chansons, l'édition, la gestion et les spectacles, et il emploie des milliers de Canadiens.
L'industrie de la musique a été considérablement perturbée au cours des 10 dernières années en raison de la façon dont les Canadiens consomment la musique. Le format des médias est passé de physique à numérique, de radio et télévision à en ligne et, dans de nombreux cas, de payant à gratuit.
Ces changements ont occasionné une grande réduction des recettes dans le secteur de la musique. Afin d'appuyer cette évolution du modèle d'entreprise, nous fournissons, entre autres, une exposition au talent musical incroyable qu'offre le pays, et ce, par le truchement d'activités de mise en vedette, des médias sociaux, d'émissions, de diffusions en ligne en continu, ainsi que par l'établissement d'une base pour le talent par le truchement de la formation musicale dans nos écoles.
CARAS, un organisme sans but lucratif, met en vedette le talent musical canadien au moyen de la cérémonie des Prix Juno, ainsi que d'événements culturels et de partenariats avec des organismes communautaires tout au long de l'année. CARAS a pour mandat de promouvoir la musique et les musiciens canadiens et de leur rendre hommage. Il est crucial que nous continuions à conserver, à protéger et à appuyer une programmation de calibre comme les Prix Juno afin de mettre en valeur au Canada et dans le monde l'immense talent qu'offre le pays.
Au cours des 10 dernières années, les Prix Juno ont traversé le Canada. Nous avons encouragé la participation du pays entier à la musique canadienne en attribuant 41 Prix Juno différents dans tous les genres de musique, y compris la musique populaire, le jazz, la musique classique, la musique francophone, la musique autochtone et la musique country, pour n'en citer que quelques-uns, qui englobent véritablement toute la diversité culturelle et musicale du Canada.
Dans chaque ville qui a hébergé les Prix Juno, l'incidence économique s'est élevée à plus de 10 millions de dollars, offrant un encouragement appréciable aux entreprises locales, y compris les hôtels, les centres de congrès, les restaurants, les réseaux de transport et les salles de spectacle. Au cours des 10 dernières années, l'impact économique dans l'ensemble du Canada s'est élevé à plus de 100 millions de dollars.
Cependant, le financement fédéral des Prix Juno par l'intermédiaire de FACTOR, l'entreprise privée de radiodiffusion du Canada, et le Fonds de la musique du Canada du ministère du Patrimoine canadien, est demeuré inchangé les quatre dernières années. Bien que les coûts de production et d'exploitation des Prix Juno continuent de croître, la proportion du financement par FACTOR a diminué. Par exemple, au cours des 10 dernières années, le financement fourni par FACTOR pour les Prix Juno est passé de 10 % des coûts de production et d'exploitation à moins de 4 % présentement.
Si nous voulons réussir, il nous faut recevoir du gouvernement fédéral un financement qui croît proportionnellement aux coûts de plus en plus élevés de la production de l'émission, ainsi qu'au coût des initiatives de promotion et de mise en valeur des artistes canadiens et de leur musique. Ce besoin se fonde sur plusieurs facteurs: l'augmentation des coûts associés à l'adaptation aux changements technologiques et au maintien d'une stratégie médiatique exhaustive et de pointe; l'augmentation des coûts de déplacement des artistes pour la participation à l'émission; l'augmentation des coûts de production de l'émission; la diminution du financement de la part des maisons de disques privées dont la contribution était considérable par le passé, mais qui ne peuvent plus maintenir le niveau d'appui en raison de la diminution de leurs recettes; et la réduction potentielle des contributions des radiodiffuseurs en raison de leurs réalités commerciales.
Mais surtout, nous devons veiller à continuer à promouvoir le talent musical au Canada pour appuyer l'industrie de la musique et maintenir en vie notre culture musicale chez tous les Canadiens. Ce fondement est encouragé, entre autres, par la stratégie clé que représente l'éducation musicale. Tous les artistes commencent quelque part, et pour bon nombre d'entre eux, la première occasion aura été dans la salle de classe.
MusiCounts est l'organisme caritatif d'éducation musicale du Canada associé à CARAS et aux Prix Juno. Nous sommes convaincus que, quelles que soient leur situation socio-économique et leur appartenance culturelle, tous les enfants méritent d'avoir l'occasion d'apprendre à jouer un instrument. Au cours des 17 dernières années, MusiCounts a attribué quelque 7 millions de dollars en subventions et bourses d'un bout à l'autre du pays dans le but d'appuyer l'éducation musicale dans nos écoles et nos collectivités.
Dans un monde idéal, nous n'aurions pas besoin d'exister, mais malheureusement, les coupures budgétaires dans les écoles ont menacé l'éducation musicale. Bien trop souvent, les programmes de musique et d'autres arts ont été les premiers à être coupés et, hélas, ils ne sont pas considérés comme faisant partie du programme-cadre. Nous sommes d'avis que cela doit changer. L'an dernier, MusiCounts a reçu des demandes de financement s'élevant à près de 5 millions de dollars à l'appui de l'éducation musicale, mais, malheureusement, les besoins dépassent de loin ce que nous pouvons donner.
De nombreuses études ont démontré les bienfaits d'apprendre à jouer d'un instrument de musique. L'éducation musicale nourrit l'estime de soi. Elle enseigne le travail d'équipe et la discipline. Elle encourage l'engagement des étudiants, et contribue à créer une collectivité respectueuse.
Mais il ne s'agit pas seulement d'encourager les prochains lauréats des Prix Juno. Il s'agit de créer de meilleurs citoyens et une population active plus forte et mieux équipée pour l'économie numérique.
Lors d'un de nos événements, le commandant Chris Hadfield a mentionné à quel point la musique l'a aidé à devenir un meilleur astronaute. Le président Bill Clinton aurait déclaré qu'il ne serait pas devenu président s'il n'avait pas pris des cours de musique de la 7e à la 12e année. Bien sûr, nous savons tous aussi à quel point notre aime écouter de la musique. Cependant, la raison la plus fondamentale qui nous amène à croire que chaque enfant doit recevoir une éducation musicale, c'est que la musique est un élément important de notre société. Toutes les cultures utilisent la musique pour exprimer leurs idéaux.
Le rapport de Music Canada sur l'industrie de la musique intitulé The Next Big Bang, ou le prochain Big Bang, énonce très clairement les nombreux bienfaits de l'éducation musicale et présente de solides arguments en faveur d'un meilleur appui de la part de tous les niveaux de gouvernement. Dans cette étude, Music Canada indique que l'éducation musicale est l'un des cinq piliers clés qui aideront l'industrie de la musique à se revigorer dans l'ère numérique.
La musique est un élément fondamental important quelquefois ignoré tant pour ce qui est d'amener les travailleurs à disposer des compétences nécessaires pour faire partie des économies numérique et artistique, que de les attirer et de les garder sur une scène culturelle pleine de vitalité. L'importance de la musique dans notre économie est incontestable.
Par ailleurs, MusiCounts a aussi été touché par les changements au sein du secteur de la musique. Les maisons de disques, autrefois notre principal contributeur, mais encore une très forte source d'appui, ont dû réduire leurs contributions annuelles. Il nous faut maintenant aller bien au-delà de l'industrie de la musique pour obtenir du financement.
Il y a tout juste une semaine, lors de la cérémonie des Prix Juno à Winnipeg, j'ai eu le plaisir de participer à la table ronde de la ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, où Graham Henderson de Music Canada a présenté un concept très intéressant. Voilà des années que le gouvernement fédéral encourage le bien-être physique de notre nation par le truchement du programme ParticipAction. Et si nous collaborions pour créer un programme qui encourage les Canadiens à bénéficier de l'éducation musicale, un programme de ParticipAction musicale en quelque sorte qui fournirait aux gens le même genre d'appui, d'outils et de motivation que pour les activités physiques? Pour bon nombre des étudiants qui ne sont pas de nature athlétique ou socialement actifs, nous sommes d'avis que la musique peut être un grand égalisateur. Un tel programme pourrait conscientiser notre nation aux avantages de l'éducation musicale de la même façon qu'a fonctionné ParticipAction.
J'ai passé 25 ans dans le monde de la musique à la direction d'artistes et d'activités de répertoire dans de grandes maisons de disque. J'ai été directeur général d'une maison de disque indépendante. À l'heure actuelle, je gère des artistes et des producteurs. J'ai eu la chance de recruter de grands artistes, des gens comme Jann Arden, Sam Roberts et Hedley. Je suis même marié à une artiste, et je sais donc très bien à quel point la musique peut changer une vie et, dans certains cas, même la sauver. Dans mon nouveau rôle actuel à MusiCounts, je me trouve dans la position incroyablement valorisante de semer le talent en mettant des instruments dans les mains d'enfants qui en ont le plus besoin.
Il y a un lien direct entre l'éducation musicale et l'inspiration, la motivation, le choix d'une carrière dans la musique, l'écriture de chansons et la composition, l'enregistrement ainsi que la réussite et la célébration, que cela soit par les Prix Juno ou la célébrité à l'échelle internationale. C'est un enchaînement continu d'engagement musical, de création et de célébration.
Je crois sincèrement qu'un investissement dans la musique est un investissement dans l'avenir du Canada.
Merci beaucoup.
Je m'appelle Brett Kissel. C'est un privilège pour moi de m'adresser à vous et de présenter mon point de vue sur l'industrie canadienne de la musique. En ce début de votre examen du secteur dynamique de la musique de notre pays, j'aimerais vous présenter certaines suggestions, idées, préoccupations et remarques générales dans le but, je l'espère, d'améliorer ce que nous avons à offrir à nos artistes et aux membres de notre secteur de la musique en général.
Peut-être aussi que nous devrions parler de l'état de l'Association canadienne de hockey et de la façon dont il n'y a plus maintenant qu'une seule équipe de hockey dans les éliminatoires. Nous pourrons parler de cela un peu plus tard.
L'avenir de l'industrie canadienne de la musique est entre les mains des futurs artistes canadiens et des vedettes actuelles. Mais permettez-moi aussi d'être réaliste et de vous faire le compliment de dire que l'avenir de notre industrie est entre les mains de notre gouvernement.
Avant d'entrer davantage dans le sujet, j'aimerais vous donner un bref aperçu de ma carrière, de mon cheminement et de mon évolution dans le monde de la musique. J'ai 23 ans et je suis un fier Canadien. Je suis un Albertain de cinquième génération dont les arrière-arrière-grands-parents ont émigré de l'Ukraine il y a plus d'un siècle à la recherche d'une meilleure qualité de vie ici au Canada.
À six ans, j'ai eu ma première guitare. Douze ans plus tard, je jouais à tous les rodéos et festivals aux alentours de notre petite ville de Saint-Paul, en Alberta. Aucune scène n'était trop grande ou trop petite pour moi, tandis que je me faisais les dents non seulement en tant que chanteur et guitariste, mais aussi en tant qu'amuseur. À 16 ans, j'avais déjà fait l'objet d'une nomination au prix de l'étoile montante de l'Association de la musique country canadienne, devenant ainsi le plus jeune candidat dans toute l'histoire de cette association. Aux abords de mon 24e anniversaire, je suis le fier lauréat du Prix Juno 2014 du meilleur artiste de la relève. La cérémonie des Prix Juno s'est déroulée à Winnipeg la fin de semaine dernière.
Ma montée dans le secteur canadien de la musique n'a pas été un trajet facile. Il y a eu bien des hauts et des bas. Cependant, j'ai pu traiter ma carrière comme n'importe quelle autre nouvelle entreprise canadienne. En tant qu'entrepreneur, je savais que je devais prendre certains risques et accepter un certain nombre de spectacles pour l'exposition et non pour l'argent, car cela serait profitable pour ma carrière à long terme.
J'ai toujours eu tendance à voir les choses dans leur ensemble, et c'est ce que je me suis naturellement efforcé de faire en tant qu'artiste. Et c'est là où le rôle du gouvernement canadien a été si important dans ma carrière et dans celle de mes amis dans le secteur.
J'ai encore quelques inquiétudes. Bien que nous nous efforcions beaucoup de créer de la grande musique ici au Canada, il nous est difficile de faire concurrence aux artistes américains car, trop souvent, leur qualité est meilleure que la nôtre. Les stations de radio canadiennes ne sont forcées qu'à un contenu canadien de 35 % dans leur liste de diffusion; par conséquent, l'espace réservé aux artistes locaux est très restreint. Incontestablement, les Américains ont automatiquement un plus grand nombre de capsules dans les stations de radio de tous les formats par rapport à nous les Canadiens. Il est à espérer que nous puissions corriger cela.
Ce sont là certaines de mes préoccupations et je crois bien pouvoir parler au nom de tous les artistes en disant qu'ils ont ces mêmes préoccupations, mais il y a quand même un aspect positif. Les programmes gouvernementaux comme FACTOR et d'autres associations comme le Radio Starmaker Fund sont d'importance cruciale dans notre industrie. De fait, ils sont si importants dans la perspective globale que sans eux, comme je l'ai mentionné, Brett Kissel, lauréat du Prix Juno et étoile montante qui travaille dur dans le monde des affaires canadien, ne serait pas ici aujourd'hui. Je demeurerais un entrepreneur qui travaille dur, je crois bien, mais j'ai eu l'avantage incroyable d'être en mesure d'accéder à des fonds gouvernementaux par le truchement de programmes de subventions comme FACTOR. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissez pas FACTOR, c'est le sigle de la Foundation Assisting Canadian Talent on Recordings.
Mon album a été financé par FACTOR. Ma première tournée nationale que je viens de terminer le mois dernier a été financée par le Radio Starmaker Fund et FACTOR. Il en va de même pour certains de mes copains dans l'industrie, voire presque tous.
Je suis si reconnaissant d'avoir pu accéder à des fonds me permettant de faire avancer ma carrière au niveau national et, sans vouloir être prétentieux, je sais que le grand succès que j'ai connu récemment n'aurait pas eu lieu sans ce merveilleux financement du gouvernement.
Comme on dit chez nous, à la ferme, je vais vous conter une histoire qui vient directement de la source. Alors que vous êtes rassemblés ici à discuter de l'attribution de fonds aux programmes musicaux, permettez-moi de vous donner un aperçu détaillé du cheminement de l'argent après une décision en salle de réunion.
Quand vous avez donné votre aval ou le feu vert à un montant d'argent X à mettre à la disposition des artistes, des imprésarios et des dirigeants de société d'enregistrement, nous soumettons une demande de subvention.
Une fois cette demande acceptée, nous sommes alors en mesure de prendre cet argent et de l'attribuer à la conception ou à l'amélioration de notre projet.
Quand l'album est terminé, nous envoyons notre musique à la radio.
Quand la radio diffuse le simple, cela lance nos activités de tournée.
Quand nos activités de tournée s'accélèrent, nous vendons notre marchandise et quand nous vendons des billets et de la marchandise, nous pouvons réinvestir cet argent dans nos carrières et dans l'économie canadienne.
Tout au long de ces étapes, un autre artiste plus jeune entreprend le même processus que je viens de décrire.
Une de mes chansons a été numéro un au palmarès de la radio country l'été dernier. Elle s'intitule Started With a Song, ou « Tout a commencé par une chanson ». Mais en réalité, cela n'a pas commencé par une chanson. Je crois que tout a commencé dans une salle de réunion comme celle-ci, avec un comité compétent qui est disposé à encourager la musique et les arts.
Quand je reçois la subvention, je ne suis pas le seul à en profiter, en tant qu'artiste; il y a une retombée économique incroyable sur les cinq musiciens qui m'accompagnent, les deux membres de mon équipe de soutien et mon imprésario qui a, lui, cinq enfants. Ils en profitent tous, ils réussissent tous et nous pouvons tous gagner un peu d'argent.
Je sais que certains d'entre eux, comme les musiciens de mon groupe ou ma compagnie de gestion, ont pu accéder à un financement du gouvernement. Cela a grandement aidé leur carrière et leur entreprise de musique. Comme vous pouvez le constater, le financement par le gouvernement constitue l'élan de départ d'un important processus qui a une grande incidence sur l'économie, bien au-delà de l'artiste lui-même.
Je sais que vous aimez tous la musique, et par cela j'inclus tout le monde dans cette salle, sur les côtés et autour de la table. Vous avez tous un artiste préféré. La musique influe sur les moments de votre vie. Cela, je peux le garantir. Ainsi donc, quand vous pouvez aider un artiste à exposer sa musique au public, que cela soit par le truchement de MusiCounts ou d'autre chose, vous pouvez contribuer à ces moments inoubliables.
Les artistes canadiens sont très importants. Nous savons tous que certains des meilleurs morceaux de musique viennent d'ici, au Canada. Notre capacité de pénétrer le marché international est plus importante que jamais. Nous savons tous maintenant que la musique est accessible dans le monde entier par le truchement des médias sociaux, de iTunes et de YouTube. Nous ne vivons plus dans une bulle. Les frontières n'existent plus. Cela signifie que notre musique a besoin d'être concurrentielle. Un soutien à l'échelle internationale ne fait qu'augmenter notre profil, nos réalisations canadiennes, et contribue à notre identité culturelle globale.
Après chaque concert dont j'ai fait partie, qu'il s'agisse du concert pour venir en aide aux inondés de l'Alberta au stade McMahon à Calgary devant 40 000 spectateurs et plus, ou d'un petit théâtre en région rurale du Québec devant 200 loyaux amateurs de musique, j'applique la méthode suivante et trois mots pour améliorer mes concerts et mes interprétations. Ce sont les mots « commence, arrête et continue ». Que vais-je commencer à faire? Que vais-je continuer de faire? Que vais-je arrêter de faire?
Devant ce comité aujourd'hui, je vous encourage tous à entreprendre une discussion avec d'autres artistes comme moi. Commencez à recueillir leurs points de vue sur l'état de l'industrie comme vous me le demandez à moi. Commencez à comprendre que le Canada a une excellente occasion de mettre en valeur certains des meilleurs talents au monde. Nous l'avons fait avec Shania Twain, Anne Murray et Leonard Cohen, pour n'en citer que quelques-uns. Commencez la préparation. Oui, préparez-vous, parce que les artistes canadiens ont beaucoup à offrir au monde. Nous avons tous besoin d'un solide point de départ, et c'est à ce niveau que le financement initial peut jouer.
Arrêtez. Arrêtez de porter des visières quand vous regardez l'industrie de la musique. Cessez de penser que les artistes ne sont que des créatifs, parce que nous sommes tous des gens d'affaires et peut-être même certains des plus grands entrepreneurs du Canada.
Continuez. Continuez l'excellent travail que vous accomplissez en encourageant les jeunes artistes. Continuez à travailler à bâtir l'avenir de notre industrie. Vous avez accordé à tant d'artistes la chance de réussir. J'ai grandement bénéficié de certains merveilleux programmes du gouvernement. Continuez donc à faire cela et sachez à quel point nous apprécions ce soutien inégalé. Laissez-moi vous dire que mes amis à Nashville sont très jaloux des merveilleuses occasions dont j'ai la chance de pouvoir profiter.
En conclusion, j'aimerais vous remercier de m'avoir écouté. Je vous suis reconnaissant de m'avoir donné l'occasion de vous parler, de vous communiquer mes idées et de vous conter mon histoire aujourd'hui.
Pour ceux d'entre vous qui sont intéressés à suivre l'évolution de ma carrière, je vous encourage à consacrer un peu de temps aux médias sociaux pour que nous apprenions à nous connaître.
Nous espérons que vous pourrez continuer à faire le merveilleux travail que vous faites. Faites-en davantage, simplement.
Merci.
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Je vous remercie de votre présence. Merci pour tout ce que vous faites et votre contribution à tous.
J'aimerais ajouter aussi mes félicitations, Brett, pour votre succès. Bien sûr, vous n'auriez pas pu le faire sans l'appui de personnes comme M. O'Reilly et M. Reid.
Ce qu'un certain nombre de témoins ont dit au sujet du besoin d'éducation m'intéresse beaucoup. De fait, la semaine prochaine, je rencontre deux groupes dans ma circonscription à London qui participent beaucoup à cela. Ce sont des organismes caritatifs. Il s'agit de l'église anglicane Saint-Paul, qui fait un travail remarquable dans toute notre collectivité, et du Aeolian Hall.
Le Aeolian Hall est un merveilleux vieux music-hall. Je suis sûre que vous le connaissez. Vous connaissez Clark ainsi que les personnes fantastiques qui ont fait vibrer ce hall en appuyant les artistes canadiens établis et les nouveaux artistes. Elles ont un programme d'éducation pour les enfants dans les quartiers les plus pauvres de ma collectivité, et laissez-moi vous dire que certains quartiers sont incroyablement pauvres.
Comme dans le cas de Saint-Paul, on y amène les enfants après l'école. L'organisme fournit des instruments et ses membres constatent qu'en plus d'aider ces enfants à avoir quelque chose de positif à faire après l'école — en dehors de tout ce qui se passe d'autre dans leur vie —, ils sont aussi en mesure d'entreprendre de véritables activités de développement communautaire avec ces enfants. Cela ne se limite pas au développement du talent musical, bien que ce soit absolument important, mais ces enfants finissent par acquérir une appréciation de la musique pour le reste de leur vie, le genre d'appréciation qui va produire la prochaine génération de talents incroyables que nous avons ici. Les enfants apprennent aussi à communiquer avec respect et de façon positive. Cela leur permet d'acquérir un tout nouvel intérêt.
Bien que je sois très reconnaissante de cette volonté d'aller obtenir un financement privé, il me semble que, comme vous le dites, le gouvernement fédéral a un rôle très réel ici.
Il va falloir, je sais bien, mener un vaste processus de consultation, peut-être auprès de groupes comme Bio Music et St. Paul, mais que devrions-nous faire en ce qui concerne le gouvernement fédéral? Je ne voudrais pas qu'il se défile en disant que cela relève de la province. Je veux qu'il comprenne à quel point il est important de participer à ces collectivités. Nous ne sommes pas aussi loin de nos collectivités que nous semblons le prétendre ici, à Ottawa. Nous devons en faire solidement partie.
J'aimerais que vous me donniez votre opinion là-dessus, et me disiez quelle a été votre expérience et ce que vous pensez.
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La musique est un bâtisseur communautaire. Il y a, de fait, un programme que j'aimerais vous mentionner et dont vous devriez parler à ces organismes.
À MusiCounts, nous nous sommes toujours concentrés essentiellement sur la salle de classe, mais l'an dernier, nous avons lancé un tout nouveau programme de concert avec la Banque TD, le Programme de subventions de musique MusiCounts — communauté TD, dont l'objectif est de créer des occasions de programmes parascolaires.
Ce programme est en vigueur maintenant. En effet, nous allons remettre des subventions allant jusqu'à 25 000 $ à des organismes qui souhaitent créer des occasions transformationnelles dans leur collectivité par le truchement de la musique. Nous fournissons des instruments et du matériel musicaux. Nous ne fournissons pas l'espace ni les enseignants. Ils doivent prendre cet engagement. Je vous dis cela en encart. Assurez-vous qu'ils présentent une demande. La date limite est le 9 mai.
La musique est un incroyable bâtisseur communautaire qui s'étend au-delà de la classe au sein des collectivités elles-mêmes.
Au cours de la cérémonie des Prix Juno à Winnipeg, nous avons eu deux bénéficiaires de subvention dans le cadre du programme TD, dont un dirige une organisation appelée Status4. De fait, c'est un ami de la ministre Glover, qui travaillait auparavant avec elle. Il s'appelle Kevin Gibson, et travaille présentement aux services policiers de Winnipeg.
Il y a quelques années, alors qu'il patrouillait son secteur, il a remarqué qu'il arrêtait un grand nombre des enfants à plusieurs reprises pour des petits crimes, drogue et autres choses du genre. À son avis, les traîner au poste n'aidait pas. Il a donc pensé qu'il devait créer une nouvelle occasion pour ces enfants et leur trouver un endroit où ils pourraient aller et se sentiraient à l'aise, en sécurité et, surtout, intéressés à participer.
Il s'est adressé à l'hôtel de ville. Il a trouvé un bâtiment qui était quasi abandonné, un petit centre communautaire qu'il a pris en charge. Mettant en service ses propres compétences de menuisier et son dur labeur, il a créé un tout petit programme appelé Status4 Inc. Il a encouragé les enfants du voisinage à venir l'essayer. Le sujet était la musique, et il avait quelques guitares. Pendant les deux ou trois années suivantes, il s'est élargi. Il a soumis une demande de subvention auprès de nous. Nous lui avons attribué une subvention de 25 000 $ avec laquelle il a acheté, je crois bien, 20 guitares, des claviers, une batterie, des amplis de basse, et tout ce que vous pouvez imaginer.
À l'heure actuelle, 85 jeunes participent à ce programme. Ce nombre va bientôt doubler à environ 160 dans sa collectivité. Le taux de criminalité dans son secteur a chuté considérablement. D'après lui, cela découle directement du fait qu'il a offert à ces enfants un endroit où aller. Je ne veux pas dire que tous les jeunes sont des criminels non plus, pas du tout, mais cela leur ouvre des possibilités.
D'après un grand nombre d'études, c'est entre 15 heures et 18 heures que les enfants font des mauvais coups. Un tel programme offre à ces enfants un endroit où aller. Le nouveau programme finance des organismes comme celui-ci d'un bout à l'autre du pays. Il est très différent du travail en classe que nous faisons dans le cadre de Band Aid. Voir ce que ces gens font dans leurs collectivités est extraordinaire. Ce sont des saints.
Nous sommes la conduite qui amène l'argent dans un programme et le distribue à ces gens, mais quand je dis qu'il sauve des vies, je n'exagère absolument pas.
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Sans compter que cela produit de meilleurs jeunes Canadiens.
Nous inculquons à ces enfants la notion de travail d'équipe et de discipline, nous leur enseignons l'estime de soi, et ils en sortent...
Nous procédons à des célébrations Band Aid dans les écoles où nous oeuvrons, et nous présentons à l'école une subvention de 5 000 ou 10 000 $. De fait, Brett participera à une de ces célébrations le 6 mai à l'école de Bowmanville. Nous remettrons à cette école des instruments d'une valeur de 10 000 $.
À moins que vous n'ayez été présent vous-même dans la salle, il est difficile de décrire ce que cela représente de remettre à un enfant un nouvel instrument, et comment cela le touche. J'ai passé 25 ans dans le monde de la musique à faire de la recherche de talent et à recruter des artistes, et j'étais plutôt blasé. Dans une école de Halifax où j'étais allé avec un artiste appelé Joel Plaskett, nous avons présenté des instruments à l'école. Une jeune fille est venue me voir par la suite en disant: « M. Reid, vous ne pouvez pas imaginer ce que ce saxophone a fait pour moi. »
C'était un moment Glee classique, parce que ces enfants étaient les perdants de l'école. C'était une école fortement axée sur l'athlétisme. Nous étions supposés avoir la célébration dans le gymnase de l'école, mais nous avons été relégués à la cafétéria parce que l'équipe de basketball avait une séance de pratique. On nous a écartés. Il y avait seulement les étudiants membres du groupe ainsi que Joel Plaskett avec nous, qui est lui aussi, un lauréat du Prix Juno et un artiste bien connu sur la côte Est. Nous avons présenté à ces enfants leurs instruments et on pouvait voir sur leur visage qu'ils se disaient: « Aujourd'hui, nous sommes les vedettes rock de cette école. Vous nous avez amené cet artiste. Vous allez valider notre programme de musique. Vous avez dit à tout le monde que nous sommes importants. »
De fait, les autres étudiants n'étaient pas admis à la cérémonie. La classe de musique a déclaré que quiconque recueillait la plus grande quantité d'aliments pour la banque d'aliments locale pourrait se joindre à la célébration. L'école a fini par recueillir — je ne me rappelle plus exactement — des milliers de livres d'aliments pour une banque d'aliments locale, tout ceci s'articulant autour d'un seul élément central, la musique.
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Merci, monsieur le président, et membres du comité.
Je m'appelle Ian MacKay, et je suis président de Ré:Sonne, Société de gestion de la musique.
Ré:Sonne est un organisme sans but lucratif qui veille à ce que les artistes et les maisons de disques obtiennent une rémunération juste pour leurs droits d'exécution et de communication. Nous défendons le droit aux redevances de plus de 12 000 musiciens, dont des têtes d'affiche, des musiciens de session et des maisons de disques, lorsque leur musique est jouée par les radios commerciales, les radios satellites, les services sonores payants, les services de flux musical en ligne et toute autre entreprise qui utilise la musique. L'argent que nous récoltons est réparti en parts égales entre les artistes et les étiquettes.
Les organisations membres de Ré:Sonne sont Artisti qui est représenté ici aujourd'hui, ACTRA RACS, la Musicians Rights Organization of Canada, MROC, la Société de gestion des droits des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes du Québec, SOPROQ, et Connect Music Licensing, qui a déjà comparu devant ce comité.
Le comité a déjà entendu un certain nombre de témoins lui parler des défis auxquels l'industrie de la musique est confrontée et de la façon dont cette industrie est en train de changer. Indéniablement, la musique enregistrée est consommée de plus de façons que jamais auparavant; certaines sources de revenus, comme les ventes de CD, ont baissé, et l'usage numérique a augmenté.
La distinction entre la consommation primaire de la musique et la consommation secondaire n'est pas aussi claire qu'elle l'était auparavant. De nos jours, une proportion considérable du revenu perçu par les musiciens et les sociétés d'enregistrement provient de redevances pour l'usage de musique enregistrée dans la radiodiffusion, la radio satellite, les services sonores payants et, de plus en plus, les services de flux musical en ligne. Ré:Sonne émet des licences pour ces usages au nom des artistes et des sociétés d'enregistrement à des tarifs certifiés par la Commission du droit d'auteur du Canada.
Comme vous l'a mentionné Stuart Johnston, le président de la Canadian Independent Music Association, il y a deux ou trois semaines, les sources de revenus de l'industrie se sont fragmentées et un secteur qui comptait ses revenus en dollar les compte maintenant en cents. À Ré:Sonne, nous nous attachons à obtenir des tarifs justes pour les créateurs de musique enregistrée, recueillant tous ces cents et les remettant aux détenteurs des droits, faisant notre part pour la santé de l'écosystème musical.
Ré:Sonne aimerait présenter au comité aujourd'hui deux recommandations qui, à notre avis, permettront de faire en sorte que le Canada continue d'avoir par la suite une solide industrie de musique enregistrée.
Notre première recommandation porte sur l'élimination de l'exemption de 1,25 million de dollars pour la radio commerciale. En deuxième lieu, nous recommandons que le processus de réglementation ici au Canada soit bien équipé pour encourager une économie musicale florissante et un marché numérique efficient. Je vais maintenant parler de chacune de ces recommandations un peu plus en détail.
Tout d'abord, l'élimination de l'exemption de 1,25 million de dollars.
En 1997, une modification à la Loi sur le droit d'auteur a accordé aux artistes et aux créateurs d'enregistrements sonores le droit de recevoir une rémunération juste pour l'exécution et la communication publiques de leurs oeuvres. Cette modification a permis au Canada de se joindre à 85 autres pays. Auparavant, seuls les compositeurs et les éditeurs, représentés par SOCAN, recevaient des redevances de la radio, alors que les gens qui jouaient dans ces enregistrements et les créaient n'en recevaient pas.
Il s'agissait de s'harmoniser au droit existant des compositeurs et éditeurs en vigueur dans les autres pays, mais il a été considérablement restreint à l'époque par une disposition stipulant que les radios commerciales n'aient à payer que 100 $ de redevances sur la partie de leurs recettes publicitaires qui ne dépassent pas 1,25 million de dollars. C'était, et c'est toujours, la seule subvention du genre dans la Loi sur le droit d'auteur ou dans le monde.
Déjà en 2005, la Commission du droit d'auteur s'est penchée sur la question et a déclaré: « Même la plus petite des stations serait en mesure de verser les redevances homologuées. Permettre aux gros radiodiffuseurs qui réalisent de gros profits d'échapper au versement de la totalité des redevances prévues au tarif de Ré:Sonne sur toute portion de leurs revenus constitue au mieux une subvention à peine voilée. Cela ne repose sur aucune justification économique ou financière valable. »
Cette subvention élimine à peu près un tiers des redevances que les artistes et les producteurs auraient autrement perçues de la part des stations de radio commerciale. Elle réduit ces redevances d'environ huit millions de dollars par année. La majeure partie de cette subvention va à une petite poignée de grosses sociétés de radiodiffusion. L'élimination de la subvention ne coûterait rien au gouvernement, mais signifierait que les stations de radio commerciale verseraient les redevances appropriées établies par la Commission du droit d'auteur pour l'utilisation des enregistrements de musique, plutôt que le tarif considérablement subventionné qu'elles versent actuellement.
Ma deuxième recommandation, comme je l'ai dit, porte sur le processus de réglementation applicable à la musique. J'ai cité il y a quelques instants la Commission du droit d'auteur, et vous avez déjà entendu un certain nombre de témoins précédents vous parler du rôle crucial de cette commission. La Commission du droit d'auteur est le tribunal qui établit les tarifs que doivent payer les entreprises qui utilisent la musique, y compris les stations de radio commerciale, les radios satellite, les services de flux musical en ligne, ainsi que les diffuseurs Web.
Or, le changement rapide des modèles d'affaires dans l'industrie de la musique et la demande croissante exercée sur une Commission du droit d'auteur dont les ressources sont limitées pourraient faire en sorte que le processus de réglementation, sous sa forme actuelle, soit perçu comme étant un obstacle plutôt qu'un organe facilitateur.
De nombreux témoins au cours des quelques dernières semaines, y compris Jodie Ferneyhough, présidente de l'Association canadienne des éditeurs de musique, David Murphy, président de l'Association des professionnels de l'édition musicale, Gilles Daigle, avocat général de SOCAN et Victoria Shepherd, directrice exécutive de Connect Music Licensing, ont dit au comité qu'il faudrait établir un processus de réglementation plus rapide, surtout pour le marché numérique naissant. Cela est également mentionné dans le rapport de Music Canada de l'an dernier, intitulé The Next Big Bang: A New Direction for Music in Canada.
Victoria Shepherd a cité des statistiques indiquant que les revenus de diffusion en mode continu ont compté pour 21 % du revenu total de l'industrie. Au Canada, c'est moins de 7 %. Vanessa Thomas, directrice exécutive du service de diffusion en continu Songza, qui a comparu il y a une semaine ou deux, a déclaré que cet écart peut s'expliquer, en partie, par l'absence de lancement de services de musique au Canada en raison du fait que les investisseurs attendent de voir la Commission du droit d'auteur établir des tarifs.
Ces entreprises doivent savoir ce qu'elles auront à payer pour l'usage de la musique, et les détenteurs des droits, les artistes et les maisons de disques doivent savoir qu'est-ce qu'ils vont y gagner. Le Parlement doit veiller à ce que la Commission du droit d'auteur dispose des ressources adéquates pour que le processus de réglementation facilite la prospérité du commerce de la musique numérique et encourage la création de nouveaux modèles de distribution de la musique, le tout remplaçant alors ce que nous savons qui constitue le gros problème des services qui offrent de la musique pour laquelle personne n'est payé.
Merci de m'avoir écouté aujourd'hui. Je répondrai maintenant volontiers aux questions du comité.
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Bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle Sébastien Nasra.
Permettez-moi d'abord de vous remercier de ce privilège de prendre la parole dans le cadre de cet exercice, dont je salue la pertinence à un moment clé de l'évolution de l'industrie musicale canadienne.
[Traduction]
Je ferai mon exposé en ce que l'on pourrait appeler le franglais; gardez donc vos casques, et écoutez la musique.
Il a été dit de moi que je suis un touche-à-tout international dans l'industrie. J'ai reçu ma formation classique de percussionniste au Conservatoire de musique du Québec, et je suis le fier détenteur d'un diplôme de cégep en administration et d'un diplôme en droit de l'Université Laval.
En 1994, à l'âge de 23 ans, j'ai fondé Avalanche Productions et Avalanche Sound Publishing. Avalanche est devenue une entreprise tous azimuts bien établie de services aux artistes — gérance, édition, étiquette, disques et production de spectacles —, et un intervenant important dans l'industrie de la musique canadienne propulsant les carrières à l'échelle locale, nationale et quelquefois internationale d'artistes comme les Soul Attorneys, Jorane, Les Respectables, Beast, Elisapie Isaac, et d'autres encore.
En outre, ma détermination continue de franchir les frontières m'a amené à établir des ponts avec le reste du monde et à créer en 2006, M pour Montréal, une conférence plate-forme vitrine maintenant de renom international et appréciée localement, qui entreprend sa neuvième année d'existence. M est un tremplin vers les marchés internationaux qui a contribué à la carrière de nombreux artistes comme Moon Run, Patrick Watson, DJ Champion, Coeur de Pirate, Karkwa, Suuns, P.S. I Love You, et bien d'autres encore.
En 2011, de concert avec le programmateur chevronné Derek Andrews de Toronto, nous avons lancé Mundial Montréal, au service et à l'appui de la communauté de la musique du Canada par le truchement d'une conférence-vitrine et par la création actuellement d'un réseau inégalé de présentateurs ayant pour objectif clair de créer des débouchés pour les talents émergents de la richesse de la diversité culturelle du Canada.
En trois ans seulement, Mundial est devenu le principal lieu de rencontre en Amérique du Nord pour la musique du monde. Au nombre des autres activités dans différents aspects de l'industrie, je cite la participation au conseil d'administration d'organismes comme SOCAN. J'ai été un des membres fondateurs de l'APEM, l'Association des professionnels de l'édition musicale, et je siège actuellement au conseil de l'ADISQ. Mais on a assez parlé de moi.
[Français]
J'aimerais attirer votre attention sur certains des besoins de la musique canadienne et sur plusieurs possibilités d'avenir. Il faut d'abord réfuter certaines croyances erronées.
S'il est vrai que n'importe qui peut s'enregistrer dans son salon et mettre sa prestation sur YouTube, il n'en demeure pas moins que les coûts pour se donner les moyens nécessaires pour avoir un produit de qualité et lui donner une visibilité conséquente et cohérente sont de plus en plus importants.
Comment faire face au défi du numérique, des médias sociaux et du rôle élargi des entreprises? Selon nous, il y a quelques clés: main-d'oeuvre, main-d'oeuvre, main-d'oeuvre. Une aide doit permettre aux entreprises d'embaucher et d'intéresser une main-d'oeuvre spécialisée, notamment en marketing viral et en promotion par les médias sociaux.
[Traduction]
Tout se joue dans le réseautage social, n'est-ce pas? Pour cela, il faut des gens, de jeunes professionnels de l'avenir dans l'industrie de la musique qui offriront aux jeunes organismes la capacité d'augmenter leur personnel de soutien d'une façon plus efficace et plus efficiente.
Il ne faut pas oublier que quand le fonds a été établi, les besoins correspondant aux médias sociaux n'existaient pas du tout, et ceux-ci ne remplacent en aucune façon les besoins au niveau des médias et du marketing traditionnels, mais viennent plutôt s'ajouter aux besoins actuels en compétence et en influence en vue d'atteindre un degré de compétitivité dans le nouveau marché.
Le marché n'a pas beaucoup changé. Les gens veulent encore de la musique et cherchent plus que jamais à accéder à de la musique. C'est la façon de la leur faire découvrir et la faire jouer dans leurs oreilles qui a évolué avec la technologie, ainsi que le rythme auquel tout cela se fait.
J'ai quelques recommandations. Cela pourrait paraître bizarre, mais nous avons besoin de davantage de technophiles. C'est la revanche des intellos. Nous devons disposer des fonds qui nous permettront de suivre le rythme accéléré des besoins des médias sociaux, de la maintenance des réseaux, des plans de marketing en ligne, des conversations avec le public, de la création de contenu en ligne de qualité, d'innovation dans les pratiques et d'évolution de méthodes de pénétration du marché virtuel.
[Français]
Un peu plus tôt, on a parlé du développement du jeune public. Il faut, au primaire et au secondaire, éduquer les jeunes et les mettre en contact avec la musique qui, la preuve est faite, a des effets bénéfiques sur le développement cognitif et la motivation. Il faut aussi capter leur imaginaire avant qu'il ne soit happé par les jeux vidéos, les films et la télévision.
Parlons de marketing et de commercialisation. La production est relativement bien soutenue, mais il est devenu plus difficile et coûteux de vendre un produit. Il est important de maintenir le soutien à la création et à la production car, sans un produit de qualité, il n'y a aucune chance de trouver preneur malgré toute la commercialisation du monde.
La priorité est la tournée, la tournée et la tournée. En fin de compte, cela demeure la meilleure forme de promotion locale, nationale et internationale. Il est clair et prouvé qu'un artiste qui fait de la tournée ne peut qu'être appelé à se développer artistiquement, à développer son public et à développer une demande pour son projet tout en générant des retombées diverses, notamment l'emploi de gens pour l'accompagnement technique et autre.
En ce qui a trait aux recherches de nouveaux débouchés pour la musique, il manque cruellement de soutien au développement de nouvelles initiatives. Il s'agit d'un soutien aux plans d'affaires et aux études de marché pour faciliter la présence de la musique sur diverses plateformes non traditionnelles comme le film, la télévision, les jeux vidéos, le multimédia, la publicité, et j'en passe.
[Traduction]
J'aimerais parler de la diversité dans les villes. La mosaïque culturelle canadienne est plus étendue, plus grande et plus variée que jamais. Ce n'est plus le français et l'anglais seulement. Elle commence à se présenter comme le nouveau Canada.
La reconnaissance des organismes et des événements qui représentent, appuient et présentent aux masses les sons et les cultures d'une grande variété de rythmes et de voix du monde qui ont adopté le Canada comme pays est une étape essentielle vers le soutien des collectivités incroyablement diversifiées qui constituent la trame sociale de Canada 3.0.
En écoutant d'autres voix présenter leurs opinions dans le domaine, nous remarquons, notamment, que le gouvernement de l'Ontario et des poids lourds de l'industrie de la musique canadienne établis en Ontario démontrent un fort dynamisme stratégique axé davantage sur Toronto pour rétablir cette ville comme étant la plus importante plaque tournante de la musique au pays.
Bien que nous comprenions leurs motifs, nous aimerions bien croire que la magie de la scène musicale du Canada se trouve à plus d'un endroit. Par exemple, le National Music Center à Calgary, des initiatives comme BreakOut West, les prix d'ECMA, Les Francouvertes ou M pour Montréal, pour n'en citer que quelques-unes, contribuent tous, à leur façon, à faire du Canada un pays spécial, unique et diversifié. Là encore, le mot magique est « diversité ».
[Français]
Pour l'exportation, j'aimerais préciser que certains acteurs de l'industrie aimeraient voir un modèle unique et un guichet unique pour traiter et organiser les missions d'exportation. Nous ne croyons pas que ce modèle favorise la diversité, ni qu'il ne constitue la meilleure approche pour des résultats individuels tangibles pour les artistes.
Pourquoi? C'est parce que chaque projet a un contenu artistique différent, un timing différent, des besoins différents et des approches stratégiques différentes. Il est important que les outils à la disposition des artistes et des entrepreneurs canadiens demeurent flexibles, diversifiés et stratégiques pour qu'ils puissent répondre rapidement aux rares opportunités qui se présentent dans un marché international toujours plus compétitif.
Le ministère a d'ailleurs consulté l'industrie sur ce point spécifique à l'automne 2012 et il est clairement ressorti de cet exercice que la diversité des acteurs et la diversité des modèles d'affaire est la voie à suivre.
Enfin, nous souhaitons souligner la différence entre faire du rayonnement canadien et faire du développement de carrière d'artistes canadien, au sens du développement de marchés, bien sûr.
[Traduction]
Au bout du compte, c'est la musique qui est importante.
[Français]
Je vous remercie de votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Chers membres du comité, bonjour.
Tout d'abord, juste un mot pour vous remercier de nous avoir invités à nous prononcer sur les effets des changements technologiques sur la création, la distribution et la consommation de la musique canadienne.
L'UDA, aujourd'hui représentée par Richard Petit, l'un de ses administrateurs, est un syndicat professionnel représentant près de 12 000 artistes-interprètes, dont des chanteurs.
Artisti est la société de gestion collective qui a été créée par l'UDA, en 1997. Elle compte plus de 3100 adhérents, chanteurs et instrumentistes de toutes langues. Elle leur a, jusqu'à ce jour, réparti plus de 25 millions de dollars de redevances découlant de la rémunération équitable et du régime de la copie privée.
Revenons aux effets des changements technologiques. Ils sont nombreux et nous avons des recommandations à faire sur les mesures à prendre pour contrer ceux qui sont négatifs.
Rappelons qu'il est plus facile que jamais de copier la musique et de la consommer. Y accéder est un jeu d'enfant. Qu'il suffise de penser à iTunes, aux différents sites de streaming ou encore à YouTube, qui donnent accès à un immense catalogue musical. Toutefois, cet accès n'est pas toujours monnayable et les revenus qui devraient en principe parvenir aux artistes-interprètes de la musique ne sont pas au rendez-vous.
Revenons à YouTube. Presque tout le monde consomme de la musique en ligne sur YouTube. Or, pour écouter des pièces musicales liées aux vidéos ou aux images fixes sur ce canal, le public ne paie rien. Quant aux artistes-interprètes dont les prestations musicales sont ainsi accessibles, ils ne reçoivent souvent rien non plus.
Nous croyons que si des revenus sont versés à qui que ce soit en lien avec ces utilisations, il devrait y avoir une portion qui revienne aux artistes-interprètes, tout comme c'est le cas pour le régime de la rémunération équitable qui se trouve aux articles 19 et suivants de la Loi sur le droit d'auteur. Ce régime prévoit une répartition 50/50 des redevances entre les producteurs d'enregistrements sonores et les artistes-interprètes.
Pour ce faire, il faudrait apporter des modifications à la Loi sur le droit d'auteur pour prévoir que le régime de la rémunération équitable puisse couvrir ces diffusions gratuites de vidéo-clips intégrant de la musique.
Quant aux autres diffusions sur Internet, elles sont de deux types. Nous avons, d'une part, les diffusions simultanées d'émissions de radio et les streamings non-interactifs et semi-interactifs, comme par exemple Songza. Ceux-ci sont semblables à de la radio classique.
D'ailleurs, pour ces diffusions, les artistes-interprètes et les producteurs d'enregistrements sonores sont en attente d'un tarif de rémunération équitable sur le point d'être rendu par la Commission du droit d'auteur du Canada. Ces diffusions bénéficieront ultimement d'un mode de rémunération équitable prévoyant un partage 50/50 entre producteurs et artistes-interprètes, ce qui nous semble une bien bonne chose.
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Enfin, nous souhaiterions aborder la question du soutien aux artistes-interprètes du secteur de la musique.
Ce soutien est, jusqu'à présent, davantage orienté vers les maisons de production et les autres entités en place plutôt que vers l'artiste en soi. Si les entrepreneurs de la musique ont besoin de soutien, les artistes ont aussi besoin d'appui. Il faut savoir que les artistes qui travaillent à un album ne sont pas rémunérés pour le temps qu'ils y consacrent et ne reçoivent qu'un maigre cachet pour les séances d'enregistrement en studio.
Si les coûts de production de l'album sont entièrement remboursés, et ce, exclusivement par eux, ils pourront éventuellement percevoir des redevances. Toutefois, de nos jours, cela n'arrive pratiquement jamais. Pendant ce temps, qu'une production soit rentable ou non, les employés de la production perçoivent un salaire grâce à un système de subventions qui est en place alors que l'artiste, lui, continue de cumuler plusieurs emplois pour arriver à joindre les deux bouts.
Mme Couture, que vous avez entendue lors de la première journée des audiences, disait qu'il était bon de voir quels sont les vrais défis auxquels les artistes sont confrontés quotidiennement afin que les politiques soient ajustées en conséquence. L'un des défis auxquels ils font face est de vivre sans revenu pour toute la période qui précède la création d'un album. Pour le temps où l'artiste est en période de production, il faut qu'il reçoive un salaire afin de lui permettre de s'investir dans la création.
Nous déplorons que le modèle d'affaires qui permet à l'industrie de la musique de vivre est basé sur le quasi-bénévolat de l'artiste-interprète. Nous croyons que des subventions dédiés aux artistes permettraient de remédier à cette fâcheuse situation. Comment y parvenir? Ce serait en prévoyant que des subventions parallèles à celle de la production, tout en lui étant liées, soient vouées à procurer un salaire garanti à l'artiste, un salaire qui ne soit pas une simple avance remboursable. Si l'artiste est à la source du projet musical, il doit faire partie du mécanisme de financement et être payé.