:
Nous pensions vous faire une présentation un peu plus vivante et intéressante, mais vous avez accès à des photocopies. Si vous le voulez bien, je vais maintenant commencer.
Premièrement, j'aimerais vous remercier de nous avoir invitées à parler d'un sujet qui nous tient fortement à coeur, celui de la formation en français dans le domaine de la santé, en milieu minoritaire.
Je connais bien plusieurs personnes autour de cette table qui connaissent la Cité collégiale. Il y en a peut-être d'autres qui la connaissent moins. La Cité est un collège communautaire d'arts appliqués et de technologie en Ontario. Il y a deux collèges de langue française, en Ontario: la Cité collégiale, à Ottawa, et le Collège Boréal, à Sudbury.
La Cité collégiale a été créée en 1990. Nous desservons annuellement environ 16 000 étudiants-clients. De ce nombre, il y a environ 3 000 à 3 500 étudiants inscrits au postsecondaire à temps complet dans des programmes d'un, deux ou trois ans. Dans le secteur la santé, les services communautaires constituent environ le tiers de nos programmes. C'est vraiment un secteur très important et qui attire de nombreux étudiants.
Aujourd'hui, je veux vous parler de notre engagement au sein du CNFS, le Consortium national de formation en santé. Je vous mentionne en passant que la diapositive n° 4 montre la liste de tous les programmes en santé offerts à la Cité collégiale. En fait, ce sont les diapositives 4 et 5. Je ne vous en ferai pas la liste. Cela vous donne cependant une idée des types de programmes offerts à la Cité. Il y a des programmes de trois ans, comme celui de thérapie respiratoire, et des programmes de deux ans, comme ceux d'hygiène dentaire et de soins ambulanciers paramédicaux. Nous offrons aussi des programmes d'éducation permanente.
Cela fait quelques années que la Cité collégiale fait partie du Consortium national de formation en santé.
Le Consortium national de formation en santé est une entité créée il y a trois ans et qui regroupe dix institutions d'enseignement au Canada, à l'extérieur du Québec. Trois collèges en font partie: le Collège Boréal, la Cité collégiale et le Collège Communautaire du Nouveau-Brunswick. Le consortium comprend aussi sept universités. Vous en voyez ici la liste: l'Université Sainte-Anne de Nouvelle-Écosse, l'Université d'Ottawa, l'Université de Moncton — il y en a un peu partout —, le Collège universitaire de Saint-Boniface au Manitoba. Donc, le consortium regroupe ces dix institutions.
Son mandat est essentiellement de former des professionnels de la santé en français qui pourront dispenser des soins et des services aux communautés en milieu minoritaire. Tous et chacun d'entre vous connaissez les problèmes qui existent en santé et les pénuries de personnel dans ce domaine. L'objectif de départ était le suivant: le gouvernement fédéral a voulu augmenter aussi rapidement que possible le nombre de professionnels capables de travailler en français. Dans les communautés francophones en milieu minoritaire, c'est un problème réel parce que souvent il n'y a pas de professionnels aptes à servir les francophones. Cela cause de graves problèmes, entre autres dans le secteur des soins de longue durée, par exemple dans les résidences pour personnes âgées qui embauchent des infirmières auxiliaires. On sait que nos personnes âgées ont souvent de la difficulté à parler anglais. Il existe d'ailleurs plusieurs études qui expliquent à quel point c'est important, lorsqu'il s'agit de santé, d'être servi dans sa langue. Le mandat du CNFS s'inscrit donc dans ce contexte.
Les objectifs du CNFS sont de connaître les besoins spécifiques des communautés, favoriser l'insertion des professionnels. Il ne s'agit pas seulement de former des professionnels de la santé, mais autant que possible d'assurer leur retour dans leur communauté d'origine, une fois leurs études terminées, de favoriser l'accès à la formation par toutes sortes de moyens, par exemple la formation à distance, les partenariats, les collaborations, et ce, en essayant chaque fois de ne pas réinventer la roue. La santé est, comme vous le savez, un domaine de compétence provinciale.
Dans les communautés francophones en milieu minoritaire, les masses critiques sont petites et les ressources limitées. S'il n'y a pas de partenariats, de concertation et de liens, peu de choses se font.
Je vais maintenant parler de la valeur ajoutée du CNFS. Je vais le faire rapidement parce que je veux vous parler ensuite de l'impact qu'il a eu sur la Cité collégiale. Bien sûr, il s'agit ici de la collaboration accrue et des liens créés entre les institutions postsecondaires. On parle de deux domaines de compétence provinciale, soit la santé et l'éducation. Dans bien des cas, les communautés en milieu minoritaire travaillent en silo, avec peu de ressources. En Ontario, par exemple, on est assez privilégiés. On y trouve deux collèges communautaires de langue française et 22 de langue anglaise.
Par contre, en Colombie-Britannique ou au Manitoba, le problème est beaucoup plus sérieux. En Colombie-Britannique, il n'existe aucune institution accréditée au niveau collégial. Le Collège Éducacentre fait des choses très intéressantes, mais il n'y a rien d'autre. Quand on est seul, qu'on oeuvre dans un domaine de compétence uniquement provinciale et qu'il est question d'offrir de la formation ou de développer des programmes d'étude et du matériel didactique, il est vraiment très difficile de faire avancer le dossier. Ici, la valeur ajoutée du CNFS, la concertation entre institutions postsecondaires, prennent tout leur sens.
On parle aussi de concertation entre les établissements de santé et les membres de la communauté. Le Consortium national de formation en santé est, bien entendu, un regroupement d'institutions, mais il travaille avec les centres de santé, les hôpitaux, les centres pour personnes âgées, bref avec le milieu. On sait que l'organisme Santé en français, dont les représentants vous ont fait une présentation assez récemment, je crois, travaille en étroite collaboration avec les gens du consortium.
Par ailleurs, je ne vous apprends rien en vous disant qu'il y a deux solitudes au pays: les collèges et les universités. Il n'y a pas de communication entre eux. De plus en plus d'étudiants ne comprennent absolument rien à cette solitude. Qu'ils veuillent faire des études collégiales, travailler, poursuivre leurs études à l'université ou passer du collège à l'université, ils subissent les conséquences de cette situation, entre autres quand ils essaient de faire reconnaître des cours qu'ils ont suivis. C'est le cas dans plusieurs provinces, mais pas partout. En effet, certaines provinces prennent des initiatives très intéressantes. Dans le cadre du consortium, on travaille ensemble. On est condamnés à se parler, ce qui est une très bonne chose. Des liens sont en train de se créer.
À cause de l'isolement, les soins de santé dispensés en français en milieu minoritaire ne sont pas toujours aussi valorisés qu'ils devraient l'être. Les professionnels de la santé sont souvent très isolés dans leur milieu. Dans bien des cas, on observe une migration vers les grandes villes, des milieux où l'on retrouve des masses critiques. C'est fort malheureux parce que nos petites communautés ont des besoins énormes.
Toujours dans l'optique de la valeur ajoutée, je vais vous parler de la Cité collégiale, un exemple précis. Il y a 10 institutions de ce genre. Pour nous, le fait d'en avoir facilité l'accès a fait en sorte que 410 inscriptions s'ajoutent, ce qui représente une augmentation d'environ 55 p. 100 par rapport à ce qui était prévu.
Quand le CNFS a été créé, il a fallu faire des demandes et préciser le nombre d'inscriptions que nous prévoyions obtenir. Il reste encore deux ans avant la fin de la phase 2 du CNFS. À ce jour, on a réussi à obtenir 410 inscriptions additionnelles, c'est-à-dire des inscriptions qui ne se seraient pas faites sans les fonds du CNFS. Je préciserai un peu plus tard dans quels secteurs c'était. Je vous parle ici d'un collège, et il y en a trois. Il y a sept universités. Après trois ans seulement, 110 diplômés se sont ajoutés. Il s'agit d'une augmentation d'environ 108 p. 100 par rapport aux prévisions, ce qui est énorme.
Pourquoi y a-t-il moins de diplômés? Parce que les programmes d'études durent un, deux ou trois ans et qu'un certain délai est nécessaire avant qu'il y ait des diplômés. C'est évidemment plus long quand on parle d'études en médecine à l'université.
Le programme de radio-oncologie n'est pas lancé, mais il est élaboré et sera lancé en septembre 2007. Nous avons développé un partenariat avec l'Université d'Ottawa. Dans le secteur de la radio-oncologie, les besoins sont énormes. Ce sera un programme 2-2, donc deux ans au niveau collégial et deux ans au niveau universitaire. Ce programme sera lancé en septembre prochain.
Il y a aussi les programmes de soins ambulanciers. Je vous dirai que nous formons même des gens en soins ambulanciers pour des villes anglophones comme Toronto. Nous avons été surpris que la Ville de Toronto nous téléphone en disant qu'elle avait besoin de diplômés bilingues. On nous demandait de leur en envoyer. L'an dernier, les gens de cette ville ont embauché sept diplômés en soins ambulanciers. Nous ne nous attendions pas à cela. On s'y serait attendu de la part des villes d'Ottawa, de Sudbury et peut-être de Moncton, mais de la part de la Ville de Toronto, c'était un peu surprenant.
Les soins palliatifs font partie de l'élaboration des nouveaux programmes.
Nous avons également développé des programmes de collaboration uniques au Canada, comme des techniques d'électroneurophysiologie médicale. Si vous me demandez de vous expliquer en quoi consiste cette technique, je ne saurai pas vous répondre. C'est la raison pour laquelle je suis accompagnée de Linda, ce matin. C'est donc un nouveau programme.
Il y a également un programme pour l'autisme. De plus en plus, les parents demandent qu'il y ait dans les écoles des services de professionnels qui travaillent avec les enfants souffrant d'autisme. C'est donc un nouveau secteur. La Cité collégiale a pu annoncer à peu près 14 cours.
Les nouveaux partenariats ont représenté beaucoup de création et de nouveaux milieux de stages cliniques. Pourquoi les stages cliniques sont-ils importants? Lorsqu'on parle de former des professionnels de la santé, il faut favoriser la rétention en région, c'est-à-dire que les gens retournent chez eux. On pourrait prendre l'exemple de Hearst ou de n'importe quelle petite ville que ce soit. Nous nous sommes rendus compte que lorsqu'un étudiant fait son stage dans un hôpital local, dans 75 p. 100 des cas, l'hôpital l'embauche ensuite. L'étudiant retourne donc dans son milieu d'origine. L'importance de ces nouveaux milieux de stages cliniques est majeure, en ce qui a trait à la rétention en région. Il y a aussi des partenariats avec d'autres institutions. Je vais vous donner des exemples de développement de partenariats qui n'existaient pas.
Le Collège Éducacentre en Colombie-Britannique a été capable de lancer un programme de préposé aux services personnels de soutien. Ce programme forme les gens qui travaillent avec les personnes âgées dans le secteur des soins de longue durée. Ce programme n'existait pas, et il est maintenant offert à Vancouver. Victoria et Whitehorse, au Yukon, l'offrent dans le cadre de la formation à distance. C'est tout à fait nouveau. Nous avons pu le faire grâce au CNFS.
Nous avons développé, conjointement avec le Nouveau-Brunswick, un programme de soins palliatifs et un programme de techniques d'électrophysiologie qui se donnent au niveau collégial. J'en parle rapidement parce que je veux surtout vous donner des exemples. Au Collège Boréal, dans le Nord de l'Ontario, il y a eu du partage et du développement de matériel didactique pour les programmes existants.
L'Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, voulait offrir un programme de soins ambulanciers et paramédicaux. Les responsables n'étaient pas capables de développer ce programme, mais le CNFS a pu les aider à le faire. Il a travaillé avec eux à une adaptation du cursus, et du matériel didactique a été développé.
Je souligne que parce que la santé est une compétence provinciale, un programme développé dans une province n'est pas nécessairement facilement transférable à une autre. En effet, les normes sont différentes dans chaque province. Il faut donc voir comment un programme existant peut être adapté aux normes et aux standards d'une autre province, comme on l'a fait pour la Nouvelle-Écosse. Il ne suffit pas de transférer le dossier, il faut trouver comment le développer, l'adapter et le rendre conforme aux normes provinciales.
Au niveau universitaire, il existe des offres conjointes en sciences infirmières. J'ai déjà parlé de la radio-oncologie. Je vous ai aussi nommé des partenaires dans le secteur de la santé: l'hôpital Montfort, les Soeurs de la Charité d'Ottawa, l'Hôpital général et l'hôpital de Sudbury. Au Nouveau-Brunswick, il est question de développer des stages pour des programmes qui ne sont pas offerts, par exemple en thérapie respiratoire. À l'hôpital de Bathurst, à l'hôpital Enfant-Jésus de Caraquet, à l'Hôpital régional de Campbellton, avec l'hôpital Georges-Dumont, on a réussi à développer des stages, mais en travaillant avec le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick à Campbellton.
Il y a un exemple au Manitoba. Nous avons d'autres exemples de milieux de stage en Colombie-Britannique.
En ce qui concerne le secteur communautaire, il y a également des exemples dans les notes qui vous ont été remises. Je vous rappelle qu'il s'agit d'un collège et des ententes qui ont été développées avec ces centres.
Je vais passer à la question de la valeur ajoutée.
Jusqu'à maintenant, je vous ai parlé de la valeur ajoutée en rapport avec l'accès. La valeur ajoutée entre en jeu également dans la qualité des programmes et leur pertinence. La Cité collégiale a pu embaucher des professeurs additionnels et mettre en place des comités consultatifs où siègent environ 400 personnes.
Nous avons pu élaborer du matériel didactique et acquérir de nouveaux équipements. La santé est un secteur où, heureusement ou malheureusement, il n'est pas facile de donner de la formation, parce que cela coûte très cher. Comme vous le savez, la santé est un secteur où l'équipement évolue très rapidement.
Linda, peux-tu peux commenter?
:
La formation en santé coûte très cher. Quels sont les défis? Le plus grand défi est le recrutement et la réussite de la clientèle étudiante. Lorsqu'on se rend dans des régions éloignées, on y observe une décroissance de la population. On est souvent en recrutement, et le CNFS essaie de trouver des façons d'augmenter la clientèle.
Les étudiants qui viennent de programmes d'immersion et les immigrants francophones sont une source de recrutement absolument incroyable, malgré les accommodements qu'ils requièrent. Cette clientèle, la plupart du temps constituée d'immigrants de première génération, doit être intégrée avec succès au milieu de travail.
Je vais vous raconter une brève anecdote. On offre un programme d'infirmière auxiliaire. Au centre de soins de longue durée ici, à Ottawa, on s'est aperçu que nos étudiantes en stage quittaient le programme. Elles réussissaient très bien la théorie, mais elles quittaient leur stage. On a rencontré les gens du centre de santé et on s'est aperçu que les personnes âgées de 80, 82 ou 85 ans étaient très agressives et négatives parce qu'elles ne voulaient pas se faire traiter par une personne autre qu'une étudiante de race blanche. Elles étaient très dures envers nos étudiantes.
Changer une personne de 80, 85 ou 90 ans est très difficile. On a alors organisé beaucoup de sessions de travail avec nos propres étudiantes pour leur montrer comment composer avec succès avec ce milieu particulier et comment on peut le changer. Après la mise sur pied de ces ateliers, on a constaté un taux de réussite absolument incroyable. Les étudiantes sont restées dans le programme. Cela démontre que lorsqu'on a affaire à des clientèles différentes, surtout celles de première génération ou des immigrants, on doit faire un travail d'adaptation, si on veut réussir.
Un autre de nos défis consiste à retenir en région les professionnels de la santé. J'en ai déjà parlé et je n'y reviendrai pas.
Le recrutement peut s'avérer difficile, dans un contexte où le milieu de la santé est encore perçu extrêmement négativement, car on croit que ce n'est pas un milieu très facile. De plus, les étudiants sont très attirés par les institutions anglophones, parce qu'elles sont grandes et bien connues, de sorte que souvent, ils travailleront en anglais plutôt qu'en français. C'est un défi auquel toutes les institutions du CNFS font face.
Un défi énorme consiste à desservir les régions qui le sont moins au moyen de la médiatisation et de la formation à distance. Médiatiser coûte cher et n'est pas facile; il faut bien le faire. Qui plus est, la formation dans le domaine de la santé nécessite quelques rencontres en personne. Oui, on veut donner des techniques, mais on veut également transmettre des attitudes, ce qui est plus difficile à faire à distance.
Le recrutement de professionnels spécialisés représente également un autre défi. Les gens pensent que la Cité collégiale embauche beaucoup, parce qu'ils voient constamment nos annonces dans les journaux. On doit parfois annoncer quatre fois avant de réussir à embaucher; on a découvert qu'il fallait faire de la sollicitation active. C'est un défi pour l'ensemble du CNFS.
Il est aussi difficile de trouver des milieux de stage. Il faut les négocier. Plus tôt, je vous ai montré la longue liste de partenariats pour une seule institution. Cela signifie des rencontres avec les centres et les hôpitaux afin de s'entendre quant à l'encadrement de stages, etc.
Je ne reviendrai pas sur les coûts élevés des équipements. Les autres défis, vous les connaissez très bien: la pénurie de matériel pédagogique, un milieu qui évolue à un rythme incroyable et, finalement, la compétence, qui est provinciale.
Pour la Cité collégiale, le CNFS a été une grande réussite. Pourquoi? Parce qu'on constate une réussite au chapitre de l'accès de nos communautés. L'inscription de professionnels de la santé et le nombre de diplômés ont augmenté.
Je me suis permis de mettre l'accent sur l'impact sur le milieu. Des gens de l'hôpital de Saint-Boniface m'ont dit que lorsqu'ils ont commencé à recevoir des étudiants de langue française en stage, ils ont découvert que des professionnels qui ne parlaient jamais français étaient en fait des francophones. Il s'y trouvait également des anglophones qui avaient appris le français. Ces stages ont eu un impact sur l'hôpital, sur sa capacité et son ouverture à offrir des services en français. Cela n'est pas toujours un résultat comptabilisé et quantitatif.
J'ai parlé du développement des synergies avec les institutions d'enseignement, collèges et universités et avec le milieu. En ce qui concerne le développement de projets nationaux, je vous donnais l'exemple des immigrants, des professionnels de première génération. Au lieu de faire dix projets partout au Canada, nous nous sommes demandés comment développer de bonnes pratiques pour l'intégration, le succès et le recrutement de nos immigrants et de nos nouveaux arrivants.
En ce qui concerne les bénéfices, c'est sûr que ce sont la création et le développement accrus de programmes et la concertation avec des partenaires.
En conclusion, j'ai deux choses à dire. Souvent on se demande pourquoi le fédéral appuierait un projet à la fois en santé et en éducation, qui sont deux champs de compétence provinciale. Que fait-il dans ces domaines?
Lorsqu'il est question de francophones en milieu minoritaire, il est absolument essentiel de continuer cet appui. Vous savez qu'on négociera ou discutera à nouveau d'une phase 3 pour 2008-2013. Non seulement faut-il appuyer les francophones, mais il faut absolument s'assurer d'augmenter cet appui. En effet, la concertation canadienne qui permet les échanges interprovinciaux ne vient pas naturellement quand on est dans un champ de compétence provinciale. Cela ne se fait pas. Ce n'est pas une chose qui est nécessairement considérée comme étant désirable.
Monsieur le président, je m'excuse d'avoir pris beaucoup de temps.
:
Je vous remercie, monsieur le président. C'est un plaisir d'être ici afin de discuter des efforts que déploie mon ministère pour veiller au dynamisme des communautés francophones en situation minoritaire au Canada.
La croissance et la vitalité des communautés francophones hors Québec sont largement tributaires de l'immigration. Notre gouvernement prévoit donc attirer davantage d'immigrants francophones dans ces communautés et travailler avec nos partenaires pour aider ces nouveaux arrivants à réussir leur nouvelle vie.
[Traduction]
Le comité sait, j'en suis sûr, que le commissaire aux langues officielles et les communautés en situation minoritaire elles-mêmes ont, par le passé, exprimé leurs préoccupations quant aux répercussions de l'immigration et des politiques de mon ministère sur le développement de communautés minoritaires de langue officielle. Il s'agit également d'une importante préoccupation de Citoyenneté et Immigration Canada.
Mon ministère a un rôle clé à jouer pour ce qui est de bâtir l'avenir économique et social du Canada, et, chose certaine, pour jouer ce rôle, il se doit entre autres de préserver la dualité linguistique qui est notre patrimoine et de contribuer à sa vitalité. Pour atteindre ce but, il faut notamment attirer d'avantage d'immigrants d'expression française dans nos communautés francophones en situation minoritaire, bien les intégrer et les encourager à demeurer dans ces communautés. Le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à prendre les mesures requises pour appuyer le plan stratégique.
L'un des éléments essentiels de cet appui est la mise en place des ressources nécessaires pour améliorer l'intégration des nouveaux arrivants au Canada. Dans son budget de 2006, notre gouvernement a rempli cette promesse en accordant 307 millions de dollars en nouveaux fonds pour l'aide à l'établissement. Mais nous pouvons en faire davantage et nous ne nous arrêterons pas là.
[Français]
C'est donc avec plaisir que je peux dire aujourd'hui que le ministère a accompli des progrès importants dans ce domaine. Les membres du comité n'ignorent pas que le l'immigration est un domaine de compétence partagée. Il existe d'ailleurs de nombreux accords, fédéraux, provinciaux et territoriaux en vertu desquels les provinces et les territoires exercent leurs pouvoirs à cet égard.
[Traduction]
Mais les choses sont loin de se limiter à cela. L'immigration a beau être une compétence partagée, elle constitue avant tout une préoccupation universelle. Pour attirer et retenir des immigrants dans nos communautés francophones en situation minoritaire, nous devons aller au-delà des accords et nous efforcer de parvenir à une véritable collaboration.
Cette collaboration s'incarne dans les efforts des membres du Comité directeur des communautés francophones en situation minoritaire de Citoyenneté et Immigration Canada. Créé en 2002 pour élaborer des stratégies visant à promouvoir l'immigration vers les communautés francophones en situation minoritaire, le comité est présidé conjointement par un cadre supérieur de Citoyenneté et Immigration Canada et un représentant des communautés francophones en situation minoritaire du Canada.
Le comité tire bon nombre de ses membres de communautés francophones en situation minoritaire de partout au Canada, et il comprend des représentants des provinces, des territoires et d'autres ministères fédéraux. Notre gouvernement, le premier ministre Harper, la ministre Verner et CIC appuient le plan stratégique à travers la nouvelle infrastructure d'accueil et d'établissements mis en place à Edmonton, à Calgary et à Ottawa. De la même façon, nous appuyons le plan stratégique grâce à un certain nombre d'outils facilitant l'intégration des nouveaux arrivants, par exemple des guides de référence sur les services offerts en français dans six villes ontariennes, soit Ottawa, Toronto, Hamilton, Windsor, Sudbury et London.
Avec nos partenaires, nous appuyons le Plan stratégique en nous livrant à des activités de promotion et de recrutement dans des pays comme la France, le Maroc et l'Île Maurice. Des provinces et des communautés se sont jointes à CIC pour des événements promotionnels spéciaux tenus dans des villes francophones comme Nice, Bruxelles, Paris et Rabat, qui avaient pour objet d'accroître le nombre de demandes présentées dans la catégorie des travailleurs qualifiés. Plusieurs provinces ont collaboré avec nous dans la planification et la publicité concernant ces événements, qui ont attiré plus de 1 200 personnes.
Je sais que le comité a récemment reçu en audience Daniel Jean et Marc Arnal, coprésidents du comité directeur des communautés francophones en situation minoritaire, qui ont exposé notre plan stratégique pour favoriser l'immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire.
J'ai eu le plaisir de lancer le plan stratégique à Winnipeg le mois dernier. Ce plan évalue de façon réaliste les défis qui se dressent devant nous et les mesures que nous pouvons prendre pour les relever. Notre but est de faire passer le nombre d'immigrants en expression française à un minimum de 4,4 p. 100 du taux global d'immigration d'ici 2008. Nous souhaitons particulièrement que les communautés francophones en situation minoritaire accueillent davantage d'immigrants économiques et d'étudiants d'expression française. Pour relever ces défis, nous devons continuer de déployer des efforts à l'échelle internationale afin de recruter de nouveaux immigrants d'expression française pour nos communautés francophones en situation minoritaires, et nous devons travailler dans ces communautés, et avec elles, pour favoriser l'atteinte de nos objectifs en matière d'intégration et de conservation des immigrants. Cela signifie qu'il faut étendre et peaufiner les types d'initiatives que je viens de décrire, et qu'il faut présenter de nouvelles initiatives.
Le plan stratégique offre un certain nombre d'exemples d'initiative, dont une formation linguistique intensive adaptée au milieu de travail; une formation d'appoint et des stages de longue durée pour la mise à jour des compétences professionnelles et des habiletés reliées à l'employabilité; un appui soutenu aux clientèles vulnérables, y compris les femmes et les jeunes; et la sensibilisation des communautés locales à l'apport potentiel de l'immigration. Ces efforts seront appuyés par d'autres mesures déjà mises en place par notre gouvernement, comme celles consistant à réduire de moitié les frais relatifs au droit de résidence permanente; à faire en sorte qu'il soit possible aux étudiants étrangers de travailler hors du campus afin qu'ils puissent en apprendre davantage sur notre pays et nos langues; et à investir 18 millions de dollars dans le but de simplifier l'évaluation et la reconnaissance des titres de compétence étrangers.
Tout ce que nous faisons pour rendre le Canada plus intéressant pour les immigrants le rendra également plus attrayant pour les immigrants francophones.
[Français]
Monsieur le président, j'aimerais conclure en disant que les mesures que j'ai décrites visent spécifiquement à bâtir des communautés francophones solides au Canada, et en faisant cela, nous bâtirons également un Canada plus fort.
La dualité linguistique du Canada est le fondement de notre pays. Mon ministère, tout comme notre gouvernement, est résolu à maintenir et à renforcer ce fondement.
Merci beaucoup. Je répondrai avec plaisir aux questions des membres du comité.