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Tout le plaisir est pour moi, monsieur le président.
Encore une fois, je suis heureux de comparaître devant le Comité permanent de la justice et des droits de la personne pour répondre aux questions portant sur le Budget supplémentaire des dépenses.
Je suis heureux également d'être accompagné de M. John Sims, le sous-ministre de la Justice.
Monsieur le président, comme vous le savez, à titre de ministre la Justice et de procureur général, j'ai donné comme priorité au ministère de la Justice l'élaboration d'un projet de loi et d'une politique afin de lutter plus efficacement contre les crimes et accroître la confiance des Canadiens dans le système juridique. Ce travail s'inscrit tout à fait dans le contexte qui consiste à assurer l'accessibilité à notre système juridique, son efficience et son équité; à promouvoir le respect de la règle de droit et à offrir des conseils juridiques au gouvernement.
Dans un sens plus général, à titre de ministre du gouvernement au pouvoir, je me suis par ailleurs engagé à respecter les priorités des Canadiens qui consistent entre autres à être responsable et à dépenser judicieusement l'argent des contribuables, à offrir des avantages concrets aux travailleurs ordinaires et à leurs familles, à défendre et faire progresser les intérêts et les valeurs du Canada dans le monde, à lutter contre les crimes et à accroître la sécurité dans nos collectivités.
C'est sur cette dernière priorité que j'ai surtout travaillé en collaboration avec mon collègue, l'honorable Stockwell Day, ministre de la Sécurité publique, et je suis heureux des progrès que nous avons accomplis. Au cours des 21 derniers mois, nous avons adopté des mesures législatives pour imposer de plus lourdes peines pour les courses de voitures dans les rues; nous avons adopté des mesures législatives pour mettre fin aux peines d'emprisonnement avec sursis imposées pour sévices graves à la personne, et j'aurais aimé que ce projet de loi aille plus loin, mais quoi qu'il en soit, monsieur le président, c'est maintenant une loi du pays; nous avons investi dans des projets de prévention du crime dans les collectivités qui ciblent les jeunes; et nous avons présenté la Stratégie canadienne antidrogue dans laquelle nous avons investi de nouvelles ressources de l'ordre de 64 millions de dollars pour les deux prochaines années budgétaires.
Nous avons maintenu notre engagement à lutter contre les crimes et continué d'essayer d'atteindre énergiquement cet objectif depuis la reprise parlementaire, car le crime touche tout le monde: familles, entreprises et collectivités. Les Canadiens ont dit à de nombreuses reprises qu'ils voulaient un système de justice pénale solide et à cet effet, l'une des premières choses que nous avons faites à l'ouverture de la nouvelle session a été de présenter la Loi sur la lutte contre les crimes violents. Cette loi reprend les importants projets de loi sur les crimes qui avaient fait l'objet de nombreux débats au cours de la dernière session et qui n'avaient jamais été adoptés et qui comprenaient entre autres: des peines d'emprisonnement obligatoires et des dispositions plus sévères sur la mise en liberté sous caution des personnes ayant commis des crimes graves avec une arme à feu; l'augmentation de l'âge du consentement sexuel de 14 à 16 ans; la répression à l'encontre des conducteurs ivres ou drogués; l'imposition de peines plus sévères pour les délinquants à risque élevé et les délinquants dangereux et qu'ils soient mieux suivis après leur libération afin d'empêcher la récidive.
Comme vous le savez, toutes ces mesures ont été présentées lors de la dernière législature, et hier soir, j'ai été heureux de constater que ce projet de loi avait été adopté avec un appui considérable à la Chambre des communes à l'étape du rapport.
Par ailleurs, monsieur le président, comme vous le savez, nous avons déposé trois nouveaux projets de loi la semaine dernière en vue de protéger nos collectivités à divers égards. Tout d'abord, nous avons présenté des amendements à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Ces amendements prévoient l'utilisation de la détermination de la peine comme moyen de dissuasion et de dénonciation et ils modifieraient la disposition actuelle de la loi pour les adolescents relative à la détention avant le procès afin de faciliter la détention d'un prévenu avant le procès s'il présente un risque pour la sécurité publique. Ces changements reflètent les attentes des Canadiens. Ils veulent avoir l'assurance que les jeunes délinquants, tout comme les délinquants adultes, doivent subir des conséquences sérieuses lorsqu'ils commettent des crimes graves.
Deuxièmement, nous avons déposé des mesures législatives qui proposent une peine d'emprisonnement obligatoire pour ceux qui commettent un crime grave lié à la drogue. Nous savons que les drogues illicites sont dangereuses et destructrices. Les drogues s’infiltrent dans nos quartiers, transformant des maisons de banlieue en installations de culture de marijuana et en laboratoires de méthamphétamines et nous savons qu'elles sont directement impliquées dans le décès d’un grand nombre de Canadiens chaque année, dont un grand nombre de jeunes.
Les producteurs et vendeurs de drogues menacent la sécurité de nos collectivités. Ils doivent faire face à des peines plus sévères. Nous proposons que les trafiquants de drogues telles que la marijuana soient passibles d’une peine d’emprisonnement minimale d’un an s’ils font le trafic aux fins du crime organisé ou ont recours à une arme ou à la violence; que les trafiquants de drogues soient passibles d’une peine d’emprisonnement minimale de deux ans s’ils vendent des drogues comme la cocaïne, l'héroïne ou des méthamphétamines à des jeunes ou s’ils font le trafic de ces drogues près d’un endroit normalement fréquenté par les jeunes ou s'ils exploitent une installation importante de culture de marijuana comportant au moins 500 plants.
Une plus grande sévérité à l'égard des producteurs et des trafiquants de drogue fait partie de la Stratégie canadienne antidrogue annoncée en octobre. Nous voulons cependant également empêcher les gens de devenir esclaves de la drogue et les aider à s’en libérer lorsqu’ils en sont dépendants. Le projet de loi à l'étude contient donc une exception qui permet à un tribunal de traitement de la toxicomanie d'imposer une pénalité moindre si le contrevenant réussit le programme approuvé par le tribunal et si l'infraction ne comporte pas des facteurs aggravants comme la violence.
Par ailleurs, monsieur le président, nous avons présenté un amendement au Code criminel afin de lutter contre le problème croissant du vol d'identité. Il s'agit d'un problème croissant qui fait perdre aux Canadiens 2 milliards de dollars par an. Donc, l'obtention, la possession ou le trafic d'informations sur l'identité d'autres personnes deviendrait une infraction s'il y a intention d'utiliser cette information pour commettre un crime. À mon avis, il s'agit là d'une mesure très raisonnable et un pas en avant très important qui comble une lacune dans le Code criminel. Des agences de l'application de la loi au pays m'ont fait remarquer que, oui, naturellement, utiliser une fausse carte de crédit constitue une infraction au Canada et cela a toujours été le cas. Mais ceux qui recueillent cette information, la distribuent ou la vendent pour faciliter la commission d'un crime ne sont pas encore reconnus comme des délinquants et nous voulons qu'ils le soient aussi.
Monsieur le président, nous nous sommes engagés à protéger les citoyens canadiens, mais nous devons également contribuer à la prévention du crime. En donnant des choix aux adolescents à risque nous pouvons aider à nous assurer qu'ils ne fassent pas usage de drogues et de violence. Nous avons donc promis 20 millions de dollars sur une période de deux ans pour appuyer la prévention dans la collectivité et des projets d'intervention afin d'empêcher les jeunes à faire partie de bandes et de les aider à n'en plus faire partie.
Je vais vous donner un exemple. Dans ma région, celle du Niagara, à St. Catharines, j'ai annoncé, avec mon collègue Stockwell Day, un projet de 1,7 million de dollars pour travailler avec les jeunes à risque ayant des démêlés avec la justice ou qui sont membres de bandes, car nous voulons réduire les activités liées aux bandes.
La criminalité varie d'une province à l'autre et d'une région à l'autre. C'est la raison pour laquelle je crois que les programmes communautaires sont les plus efficaces, et pour qu'ils le soient encore plus, mon ministère demande un fonds supplémentaire de 53 millions de dollars, ainsi notre gouvernement continuera d'appuyer les provinces et les territoires qui font partie intégrante du système judiciaire de notre pays.
Je vais maintenant parler de points concernant la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. C'est le 100e anniversaire du premier système de justice pénale pour les adolescents au Canada. C'est le cinquième anniversaire de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Je pense que le moment est approprié pour entreprendre un examen sur la façon dont notre pays traite les adolescents. Donc, en plus des amendements que nous avons présentés à la Chambre des communes sur la Loi sur le système de juste pénale pour les adolescents, nous allons lancer un examen plus large du système de justice pour les adolescents. Nous communiquerons les détails de cet examen, notamment sa portée, dans un avenir rapproché.
Monsieur le président, je voudrais souligner qu'un autre anniversaire arrive. Le mois prochain, ce sera le premier anniversaire de la création du Bureau du directeur des poursuites pénales en tant qu'entité distincte du ministère de la Justice. Nous avons pris cette mesure dans l'intérêt de la responsabilisation et pour mettre en évidence le fait que les poursuites criminelles sont indépendantes de toute influence politique. Nous continuons le processus de sélection d'un directeur permanent pour ce bureau et nous espérons pouvoir faire une annonce sous peu à cet égard. À titre de procureur général, je nommerai cette personne et ce choix sera soumis à l'approbation d'un comité du Parlement.
Pour ce qui est de l'avenir, je vais continuer à travailler dur à mon poste de ministre de la Justice afin de m'assurer que le programme gouvernemental de lutte contre les crimes progresse au Parlement pour que nous puissions tous profiter d'une sécurité accrue dans nos rues et nos collectivités.
Pour conclure, monsieur le président, je voudrais vous remercier, vous et les membres de votre comité, de l'important travail que vous accomplissez.
Le ministère de la Justice contribue de façon importante aux initiatives du gouvernement visant à répondre aux besoins des Canadiens. Nos nombreux programmes et initiatives nécessitent évidemment une collaboration avec nos partenaires des provinces et territoires, et aussi des municipalités et des autres ministères. Le ministère, pour pouvoir poursuivre ses efforts en vue de rendre nos collectivités et nos rues plus sûres, et pour améliorer notre système de justice, devra continuer à recevoir des fonds.
Merci beaucoup, monsieur le président, de m'avoir permis de faire ces remarques liminaires. Si les membres du comité ont des questions, je serais heureux d'y répondre.
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Comme vous vous en doutez, on me fait toutes sortes de suggestions concernant la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.
Je voudrais rappeler qu'on avait demandé au juge Nunn de se pencher précisément sur une préoccupation, à savoir toute la question de la détention avant le procès. C'était à la suite d'un incident tout à fait tragique qui s'est déroulé en Nouvelle-Écosse, la mort d'une femme causée par un individu qui avait été arrêté, remis en liberté, arrêté de nouveau et remis en liberté. Outre ma conviction qu'il est nécessaire de repenser complètement la loi, j'ai estimé qu'il était important que cet aspect soit couvert. C'est ainsi que nous avons introduit cette modification particulière, comme vous le savez, dans le projet de loi déposé au Parlement.
J'ai été assez réconforté d'entendre le nouveau procureur général de la Nouvelle-Écosse, ainsi que son prédécesseur, exprimer publiquement leur appui aux mesures que nous prenons à cet égard. Bien que certaines choses soient controversées, j'espère que ce projet de loi en particulier, celui que nous avons déposé, pourra cheminer rapidement à travers les étapes du processus parlementaire. Je suis ravi qu'au moins votre collègue, M. Savage, ait indiqué que, de façon générale, il appuie ce que nous faisons. Encore une fois, j'espère que cela signifie que le projet de loi progressera aussi rapidement que possible jusqu'à son adoption.
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Monsieur le ministre, je vous remercie de comparaître devant nous aujourd'hui.
Tout d'abord, vous êtes certainement l'un des ministres les plus entreprenants que le Parlement ait connu depuis de nombreuses années. Si vous étiez payé à l'acte, vous seriez certainement un homme riche. J'imagine que vous brûlez de déposer un autre projet de loi cette semaine.
Cela étant dit, je voudrais vous poser trois questions. Vous savez sûrement qu'un vaste sondage portant sur différentes questions a été réalisé auprès de 10 000 Canadiens pendant plusieurs mois. Je ne sais pas qui a payé pour ce sondage. S'agissait-il de votre ministère, du bureau du premier ministre ou du Conseil privé? Je n'ai pas noté qu'il y ait eu des questions sur la peine de mort, mais il y en a eu sur la réhabilitation, la tolérance et les mesures pénales. J'aimerais d'abord savoir qui a payé pour ce sondage, dont le journal La Presse, au Québec, a fait grand état, notamment le journaliste M. Hugo de Grandpré?
D'autre part, je suis très content que votre ministère demande un crédit additionnel de 53 millions de dollars pour des services de soutien. Il est question de fonds aux provinces et aux territoires pour soutenir des services de justice destinés aux jeunes. Si je comprends bien, ce sont des fonds qui s'ajoutent à la Stratégie nationale pour la prévention du crime. J'aimerais que vous puissiez nous en parler un peu plus et j'aimerais savoir combien d'argent, de ce 53 millions de dollars, sera alloué au Québec.
Si je comprends bien, on demande 100 millions de dollars de plus pour la Stratégie nationale antidrogue. J'aurai l'occasion d'y revenir, mais j'aimerais aussi avoir plus d'information.
J'aimerais donc savoir qui a payé pour le sondage de 10 000 Canadiens de début d'année. Que doit-on comprendre du 53 millions de dollars pour soutenir les jeunes et combien le Québec recevra-t-il?
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Merci beaucoup pour vos commentaires, notamment sur notre plan de lutte contre la criminalité.
Pour commencer, vous avez dit recevoir des réactions positives dans votre circonscription, et je peux vous confirmer que partout où je vais au Canada, ceux qui se sont penchés sur notre travail réagissent positivement aussi, et pour la plupart, nous en félicitent.
Vous avez parlé de l'adoption des projets de loi à la Chambre des communes et au Sénat. Je sais que vous ferez de votre mieux, comme nous devons tous faire, pour faire adopter ces mesures législatives, que désirent les Canadiens et qui sont bonnes pour le Canada. Je comprends que les projets de loi doivent être étudiés, que des discours doivent être prononcés, mais personne ne veut les retarder. J'espère que personne ne veut les retarder et j'apprécie donc tous vos efforts.
Je vois ici le député de St. Catharines qui était le président du comité législatif chargé de la Loi sur la lutte contre le crime violent. Comme ses collègues de tous les partis, il a fait un excellent travail pour son adoption. Je salue le leadership dont il a fait preuve et je suis convaincu que les électeurs de St. Catharines apprécient aussi beaucoup ses efforts.
Vous m'avez posé une question au sujet de la stratégie relative à la justice applicable aux Autochtones. Je pense avoir effleuré le sujet en réponse à la question de M. Ménard, ou était-ce la question d'un libéral? Il y a un aspect intéressant à mes yeux, pour ce programme: d'après les commentaires reçus, les participants au programme sont deux fois moins susceptibles de récidive que ceux qui ne participent à aucun programme de ce genre.
On peut avoir divers programmes, mais comme mon collègue Stockwell Day vous le dira, il faut produire des résultats. On veut changer des choses. Je comprends que c'est parfois très difficile à mesurer, mais d'après les renseignements qu'on m'a fournis sur le système de justice autochtone et les réactions dont on m'a parlé, les gens sont contents, c'est efficace.
Je tiens à rappeler notre responsabilité constitutionnelle à l'égard des Autochtones. Le gouvernement du Canada a en effet la responsabilité supplémentaire d'aider les Autochtones qui, malheureusement dans certains cas, ont des démêlés avec la justice. Vous avez raison de signaler que les budgets supplémentaires des dépenses prévoient des fonds pour ce programme, et c'est la raison de notre présence ici. Le budget de 2007, vous nous le rappeliez, annonçait un financement sur deux ans, qui sera bonifié. À mon avis, c'est de l'argent bien dépensé. J'appuie à fond ce programme comme, je crois, les membres de votre comité. C'est positif et c'est efficace.
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Vous avez abordé des questions touchant l'aide juridique et vous avez, à juste titre, signalé que les demandes d'aide de fonds pour l'aide juridique figuraient dans le budget supplémentaire des dépenses qui vous a été remis.
Je pense que vous parlez ici de l'aide juridique sur le plan civil et vous avez raison. Lorsque j'étais ici dans les années 1980 et 1990, le gouvernement du Canada avait effectivement au budget un poste pour l'aide juridique au plan civil. Il me semble que c'est ce que nous appelons aujourd'hui le Transferts canadien en matière de programmes sociaux. Il y avait un poste pour l'aide juridique au plan civil, mais ce poste a été supprimé en 1995. D'ailleurs, vous étiez ici à l'époque. Ce n'est pas moi qui suis le mieux placé pour savoir pourquoi ce poste budgétaire avait été supprimé. Vous êtes probablement mieux placée que moi, pour le savoir.
Pour ce qui est maintenant du fait que ce poste figurait dans la liste des transferts aux provinces, j'ai moi-même particulièrement veillé à ce que les provinces reçoivent davantage d'argent à ce titre. Ainsi, lorsque mon collègue M. Flaherty a déposé son budget et lorsque j'ai constaté qu'il y avait 63 milliards de dollars de plus qui allaient passer aux provinces, j'étais de ceux qui s'en sont réjouis et je l'avais d'ailleurs félicité. Je l'ai félicité, je ne m'en cache pas, en ma qualité de ministre de la Justice, parce qu'à mon avis c'était là une merveilleuse nouvelle car les provinces ont désormais à leur disposition davantage d'argent et qu'elles se trouvent bien mieux placées pour offrir leur concours à l'aide juridique tant sur le plan civil que sur le plan pénal.
Cela dit, si les procureurs généraux des provinces n'ont rien reçu de cet argent, c'est très décevant. Je peux toutefois vous dire que c'est l'une des choses que j'attendais lorsque M. Flaherty a proposé son budget. Lorsque j'ai vu que les transferts aux provinces allaient ainsi augmenter, j'en ai été fort content, content en tant que ministre de la Justice, je le répète, parce que je savais que cela allait signifier davantage d'argent pour l'aide juridique, au civil comme au pénal, deux initiatives que je soutiens...
En ce qui concerne l'argent annoncé, les deux tiers seront consacrés à la prévention et au traitement, et c'est ce qu'il faudrait faire, à mon avis. Évidemment, une des choses sur lesquelles les gens m'interpellent le plus souvent concerne le volet application de la loi, les sanctions, et bien entendu c'est très raisonnable.
Une partie de la Stratégie canadienne antidrogue fait intervenir deux de mes autres collègues, nommément Stockwell Day et, bien sûr, le ministre de la Santé, Tony Clement. À mon sens, chaque fois qu'il s'agit de jeunes personnes ou de personnes mêlées à la drogue, il faut que ce soit un programme global. C'est pourquoi je me réjouis que cet argent, pour l'essentiel, et il s'agit de nouvelles ressources, sera consacré à la prévention et au traitement. Je crois que c'est tout à fait approprié.
Je n'ai pas de ventilation de la part que recevra chaque province, mais là encore, je prends acte de vos arguments et de ceux de M. Ménard, à savoir qu'il faut évidemment que le partage se fasse équitablement dans l'ensemble du pays. Pourquoi? Parce que nous savons que le problème existe. Le problème n'est pas limité aux grandes villes. Il est limité à toutes les villes canadiennes, petites comme grandes. Donc, encore une fois, je puis vous assurer que ce sera fait de façon raisonnable.
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Merci beaucoup. Avec grand plaisir!
Je pense que tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une approche globale chaque fois que l'on est confronté à ce genre de problème. Comme je l'ai dit à Mme Freeman à propos de la Stratégie nationale antidrogue, il faut adopter une approche holistique à ce chapitre. La répression seule ne suffit pas. En effet, nous devons intervenir, que ce soit en faisant de la sensibilisation ou en travaillant avec les personnes en difficulté. Nous devons faire quelque chose pour les aider à éviter ce genre de problème ou à s'en sortir dès qu'ils commencent à les avoir. Là encore, vous avez mis le doigt dessus quand vous avez indiqué que mon collègue, Stockwell Day, et d'autres jouent un rôle très actif dans ces programmes.
Une partie du mérite vous revient, monsieur Dykstra, pour l'annonce faite dans votre circonscription de St. Catherines par le Comité consultatif des citoyens qui fournit une aide dans toute la région du Niagara. Une des choses qui m'a impressionné, c'est que ce programme communautaire existe depuis presque 20 ans. Il a commencé, me semble-t-il, aux alentours de 1988 et a fait ses preuves pour ce qui d'aider les personnes en difficulté ou qui risquent d'avoir des démêlés avec la justice.
J'ai été très impressionné, quand avec vous et votre collègue, nous avons annoncé un financement de 1,7 million de dollars pour les quatre prochaines années. Je le répète, les groupes communautaires peuvent avoir accès à cet argent. J'encourage les autres groupes à ce programme et en tirer avantage, car tout le monde y trouve son compte.
Je trouve que cet organisme et ses plans futurs sont forts impressionnants. Grâce à ce nouveau financement, l'organisme sera en mesure d'aider directement 80 jeunes qui ont des déjà des démêlés avec la justice ou qui risquent d'en avoir. L'organisme aura les moyens de les aider.
Vous vous rappellerez, monsieur Dykstra, qu'on nous a indiqué que l'organisme serait en mesure de tendre la main à des centaines d'autres jeunes et leur faire savoir qu'on peut les aider, et qu'entrer dans des bandes, consommer de la drogue ou commettre des crimes violents n'est pas la seule solution. À mon sens, c'était la combinaison parfaite, puisqu'il s'agit d'un organisme qui a fait ses preuves et dont les efforts sont couronnés de succès.
Le gouvernement devrait-il le soutenir? Je crois que oui, bien sûr. Là encore, j'ai déjà dit que nous payons tous le prix quand nous laissons passer des gens entre les mailles du filet. Cet argent sera dépensé à bon escient si nous pouvons collaborer avec des groupes, des organismes, voire des programmes, comme l'a dit M. Ménard, avec le concours direct des provinces et que nous les aidons dans le cadre de leur programmes de sensibilisation des jeunes et de ceux ayant des démêlés avec la justice. Je crois que cela doit en faire partie.
J'ai indiqué il y a quelques instants que les gens me parlent très souvent de répression et de sanctions, mais je leur réponds que cela n'est pas suffisant. Tout comme vous et vos collègues, je soutiens la mise en oeuvre de ces initiatives par nos collègues Stockwell Day et Tony Clément. Il me semble que le soutien doit être global.
Vous avez énuméré certains des défis que nous devons relever. Je vous remercie de votre appui. Encore une fois, je vous suis reconnaissant de votre contribution. Votre participation aux travaux de cet organisme de la péninsule du Niagara améliorent la qualité de vie des habitants de la région. Vous assurez ainsi que les jeunes puissent mener des vies productives et, en fin de compte, tout le monde en bénéficie.
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Je mise sur un succès si nous faisons adopter ces mesures au Parlement, monsieur Bagnell.
En fait, le budget du ministère de la Justice, dont je suis venu vous parler aujourd'hui, est désormais séparé de celui du Bureau du directeur des poursuites pénales. Vous allez donc recevoir un budget distinct pour le bureau. Ce bureau a été créé il y a une année. Je crois que le premier anniversaire est prévu dans quelques jours. J'en suis tout à fait enthousiasmé. J'espère que vous soutiendrez son programme.
J'ai remarqué que devant le comité législatif, vous avez dit qu'un gouvernement libéral soumettrait certains éléments de la Loi sur la lutte contre les crimes violents à la Cour suprême pour un renvoi et qu'il en supprimerait d'autres éléments. J'espère sincèrement que ce ne sera pas le cas. L'ensemble de la Loi sur la lutte contre les crimes violents est à mon avis très important. Il s'agit de mesures qu'on attendait depuis longtemps. Quelqu'un m'a dit que vous essayiez de prolonger l'ancienne législation au XXIe siècle. La loi qui permet à des prédateurs adultes de s'en prendre à des jeunes de 14 et 15 ans date du XIXe siècle et même pas du XXe. On aurait dû la modifier il y a déjà bien des années.
Il vous revient de décider d'appuyer ou non notre projet de loi. Évidemment, c'est là votre privilège. Je ne sais pas exactement quels articles vous soumettriez à la Cour suprême. Je ne sais pas non plus quels articles vous voulez supprimer. J'ai trouvé réconfortant qu'hier, à l'étape du rapport, nous ayons apparemment réussi à obtenir un appui presque unanime.
Je tiens à faire avancer ce dossier mais pour répondre à votre question, nous avons besoin de faire adopter le projet de loi pour qu'il réussisse. Nous devons le faire entrer dans la législation canadienne. Toutes ces mesures sont indispensables et vont contribuer à renforcer la sécurité dans nos collectivités et dans nos rues, ainsi qu'à défendre les victimes de la criminalité, ce qui nous ramène à l'une de nos préoccupations concernant les victimes. Nous devons prendre leur défense.
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Bonjour, monsieur le ministre. Je suis très content de vous voir, car cela fait déjà quelque temps que nous nous sommes vus lors d'une réunion du comité. J'aimerais d'abord, en mon nom personnel, vous féliciter d'avoir présenté le projet de loi , qui est finalement prêt.
D'autre part, quand j'examine le budget général, je cherche toujours à voir s'il y a un équilibre entre la « répression » et la réhabilitation.
Je suis très honoré de faire partie de ce gouvernement. J'ai pratiqué le droit pendant 34 ans, notamment au niveau du droit criminel. Jamais, jamais auparavant le gouvernement fédéral ne nous avait présenté ce que vous avez présenté: un ombudsman pour les victimes. On n'a jamais eu cela auparavant. On a négligé les victimes.
D'autre part, votre budget introduit une notion très particulière: l'aide aux jeunes — ou du moins aux personnes qui consomment de la drogue — qui pourraient être réhabilités au lieu d'être incarcérés. Ces personnes pourraient redevenir « normales », si elles se comparent à ce qu'elles étaient auparavant. C'est encore une question d'aide aux victimes, aux gens qui sont vraiment dans une triste situation.
J'ai aussi remarqué que votre budget prévoit de l'argent supplémentaire pour la Commission d’enquête relative aux mesures d’investigation prises à la suite de l’attentat à la bombe perpétré contre le vol 182 d’Air India. Il ne faut quand même pas oublier que cela date de 1985. C'est la plus grosse catastrophe que le Canada ait connu, il y a eu 395 victimes. Je suis fier que notre gouvernement y consacre des fonds.
Toutefois, je voudrais surtout vous entendre sur un point particulier, parce que nous sommes devant les caméras. Certains ont tendance à dire que nous sommes répressifs, alors que notre gouvernement est le seul, jusqu'à présent, à avoir créé un poste d'ombudsman pour les victimes et à prévoir même de la réhabilitation quand les gens ont un problème de drogue. J'aimerais que vous expliquiez plus en détail ce problème, parce que je considère que nous nous occupons des victimes, et la preuve en est que votre budget prévoit justement des fonds pour la réhabilitation des victimes. Il n'y a jamais eu d'ombudsman auparavant. Nous sommes le premier gouvernement à avoir créé ce poste.
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Merci beaucoup, monsieur Petit.
Vous venez d'évoquer une très vaste palette de sujets. C'est avec plaisir que je vous ai entendu parler des niveaux de financement permanent accordés à l'enquête d'Air India. Effectivement, j'estime que cela est important et que nous devons offrir notre concours. Comme vous l'avez dit vous-même, il s'agit du pire assassinat collectif de toute notre histoire et, par conséquent, il est important d'obtenir quelques réponses, qui jusqu'à présent, ne nous ont pas été données.
Vous avez également dit quelques mots au sujet des tribunaux de traitement de la toxicomanie, et l'on m'a d'ailleurs déjà interrogé à ce sujet. Effectivement, ce sont des bonnes idées et nous devons faire preuve d'innovation. Nous devons aider les plans, les programmes et, en l'occurence, une modification du système judiciaire qui nous permettrait d'aider ces gens à se libérer de la dépendance aux drogues. C'est notre volonté. Nous ne voulons pas voir des gens gâcher leur vie, et se détruire, voire détruire la vie d'autrui. De sorte que oui, je souscris entièrement à ce programme.
Vous parlez également d'un ombudsman fédéral pour les victimes d'actes criminels. C'est là une question qui me tient particulièrement à coeur, tout comme vous, je le sais. Vous m'en avez déjà parlé, je sais donc que c'est en toute sincérité que vous vous imposez en tant que défenseur des victimes innocentes d'actes criminels. Je sais par ailleurs que tout notre programme vous satisfait pleinement étant donné que tout cela s'inscrit dans un tout cohérent. Nous prenons très sérieux les problèmes qu'éprouvent les victimes d'actes criminels, de sorte qu'effectivement, cette annonce que j'ai faite a été un des temps forts de l'année dernière pour mon portefeuille de ministre de la Justice, annonce à l'effet qu'effectivement, il y aurait un bureau de ce genre et une personne responsable de ce type de dossiers.
Je ne tiens pas du tout à ce qu'une victime d'un acte criminel ait un jour à rencontrer chez son épicier la personne qui lui avait ainsi fait du mal. Je ne tiens pas du tout à ce que cela se produise et que cette victime puisse dire: « Pourquoi ne m'a-t-on pas parlé de l'audience de libération conditionnelle? Pourquoi n'ai-je pas été mis au courant? ». Je veux que ces victimes puissent adresser à un bureau leurs inquiétudes légitimes, leurs préoccupations légitimes, en tant que victimes. Je tiens également à un peu plus de souplesse en ce qui concerne le fonds pour les victimes, parce que je sais qu'il est parfois très difficile, voire très coûteux, d'aller assister à ces audiences de libération conditionnelle afin de pouvoir se faire entendre. Je tiens donc à ce que le fonds soit suffisamment garni pour qu'il puisse leur venir en aide.
C'est là tout un ensemble de choses que nous sommes en train de faire, et qui, en fait, reviennent toutes au même point: nous sommes à l'écoute de ce que nous disent les victimes. Il s'agit d'innocents qui, malheureusement, sont devenus la cible de criminels. Nous tenons à ce que ces personnes sachent que nous sommes à l'écoute et que nous leur offrons un concours, que nous leur offrons un endroit où aller, monsieur le président. Ces gens sauront désormais à qui s'adresser s'ils ont des préoccupations légitimes.
Je suis extrêmement heureux d'avoir pu être utile dans ce sens. Encore une fois, je tiens à vous remercier pour votre appui, parce que vous n'avez jamais cessé d'appuyer ce programme.
Dans ma propre circonscription, j'ai organisé des réunions publiques au cours desquelles les gens étaient venus me parler de la justice pénale pour les adolescents en me disant qu'ils voulaient qu'on y apporte des changements, mais sachant aussi qu'il fallait travailler au niveau de la prévention et de la réhabilitation, et que le fait de s'occuper des jeunes gens après qu'ils aient commis un crime n'était que l'une des pièces du puzzle.
Ainsi donc, nous venons ici. Jeudi dernier, j'ai pris la parole au sujet du projet de loi et à cette occasion, j'ai mentionné certaines des questions dont je viens de vous parler ici. En principe, il y a dans ce projet de loi beaucoup de choses auxquelles je peux souscrire. Je m'interroge par contre un peu sur la mise en oeuvre sélective du rapport Nunn. Cela m'interpelle un peu, mais il n'empêche qu'il s'agit là d'une mesure législative importante. Il a fallu à votre gouvernement près de deux ans pour proposer quelque chose sur la justice pénale pour les adolescents et après une seule journée, votre leader parlementaire nous accuse de traîner les pieds. Après un seul jour de débat, alors que cela fait deux ans que nous attendons. Et maintenant, vous venez me dire que vous voulez qu'on fasse avancer les choses avec diligence.
C'est quoi, pour vous, faire diligence, et à votre avis, quel est le rôle du Parlement?
Pour commencer, pourquoi présenter maintenant cette mesure législative? Croyez-moi, lorsque j'ai comparu en avril dernier devant le comité, si vous m'aviez dit alors qu'après tout ce temps, nous n'aurions pas encore pu faire adopter la mesure législative faisant passer de 14 à 16 ans l'âge du consentement sexuel, je ne vous aurais pas cru et je vous aurais dit: « C'est quoi, le problème? »
Je sais fort bien que le comité a consacré beaucoup de temps à la question des peines obligatoires pour les crimes graves commis avec une arme à feu, mais si vous voulez que je vous dise pourquoi la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents nous arrive seulement maintenant, sachez que c'est parce que j'essaie toujours d'obtenir pour ces adolescents les mesures de protection que nous réclamons dans le projet de loi . Le processus a été beaucoup plus long que je ne l'aurais voulu, voire prévu mais, encore une fois, si vous m'aviez demandé en avril... Je vous aurais répondu que j'étais persuadé que nous allions pouvoir faire passer tout cela.
En ce qui concerne maintenant notre calendrier pour le dépôt de ces mesures-ci, comme je le dis à mes collègues, nous venons tout juste de commencer; adoptez tout cela et nous pourrons passer à d'autres mesures législatives concernant la justice pénale.
À mon avis, les électeurs dont vous parlez seraient très heureux d'apprendre cela car nous avons beaucoup à faire. Nous avons déjà fait beaucoup dans le domaine de la justice pénale, mais en ce qui me concerne, je tiens à en faire plus encore.
Pour ce qui est...
C'est un point tout à fait pertinent étant donné ce qui s'est passé au printemps dernier, monsieur le président. Trois des projets de loi ont été renvoyés au Sénat. Mais on nous a fait comprendre très clairement que l'on ne pourrait compter que sur nous-mêmes pour faire avancer les choses. Je demande régulièrement au leader de l'opposition: « Est-ce que quelqu'un pourrait me téléphoner? Est-ce qu'on pourrait adopter certains de ces textes législatifs? »
La député a raison de dire qu'il ne suffit pas d'obtenir l'appui de la Chambre des communes. Je ne voudrais pas vous donner l'impression, monsieur le président, qu'on est sorti de l'auberge, que si on est en mesure de faire adopter la Loi sur la lutte contre les crimes violents, les Canadiens pourront jouir d'une telle loi... Il est clair que ce n'est pas le cas. J'en suis conscient. Il faut que le texte législatif soit adopté par le Sénat.
Encore une fois, j'ai eu le même problème au printemps dernier, et vous savez comment cela s'est soldé. On ne nous a pas beaucoup aidé. Cela dit, monsieur le président, je reste optimiste. Je suis convaincu que la Loi sur la lutte contre les crimes violents est exactement ce dont a besoin le pays.
Une voix: Monsieur le ministre...
L'hon. Rob Nicholson: J'espère que l'on pourra voter rapidement.
Une voix:: Monsieur le ministre, merci.
L'hon. Rob Nicholson: Adoptons le projet de loi promptement en comité et au Sénat.
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Merci beaucoup. J'apprécie ce que vous avez dit. J'apprécie tout le travail que vous faites comme secrétaire parlementaire auprès du ministre de la Justice. J'ai eu le privilège d'occuper ce poste pendant à peu près quatre ans et cela a été l'un des meilleurs moments de ma carrière de parlementaire, très franchement, de travailler dans le domaine des mesures législatives en matière de justice. Je peux vous dire que vous faites un travail exceptionnel à ce poste et je vous en suis très reconnaissant.
Je pourrais peut-être aussi insérer une autre remarque. Je veux aussi vous féliciter publiquement de la naissance de votre premier enfant, une fille. C'est merveilleux.
Des voix: Bravo! bravo!
L'hon. Rob Nicholson: Quand vous me demandez ce que j'entends d'un bout à l'autre du pays, voilà quelque une chose que j'ai entendue aussi et qui n'a aucun rapport à ce qui nous occupe.
Je trouve intéressant que ce poste permette d'entendre des choses différentes d'un bout à l'autre du pays et de rencontrer le plus de gens possible. Ce n'est pas parfait. On ne peut pas entendre tout le monde. Par exemple, quand je vais dans les grandes villes, j'aime visiter le ministère de la Justice parce que je veux remercier les employés de tout le travail qu'ils font dans leur province ou leur secteur de responsabilité. Alors, chaque fois que je suis dans une ville ou dans une autre, je me demande s'il est possible d'y arriver — je veux y arriver — parce qu'il est important pour moi qu'ils sachent combien les Canadiens, partout au pays, apprécient tout le dur travail qu'ils font partout. C'est apprécié par ceux d'entre nous qui sont au gouvernement.
Mais, dans mes rencontres avec des particuliers, dans la police, par exemple, ou des maires, parce qu'un autre groupe a demandé à me voir lors de mes déplacement à travers le pays, je constate effectivement des différences selon les régions. Si vous prenez le problème des vols de voiture, par exemple, dans certaines villes le problème est dû, la plupart du temps, à des jeunes qui souffrent parfois de toxicomanie ou de syndrome d'alcoolisation foetale, de ce genre de choses. Ils volent une voiture, l'abandonnent et en volent une autre, alors que dans d'autres villes on m'a parlé de réseaux très perfectionnés de vols de voitures, d'ateliers de cannibalisation, ce genre de choses. Honnêtement, quand j'entends parler de ça, ça m'amène à penser que nous allons devoir apporter plus de changements dans ce domaine. Vous êtes sans doute au courant du travail de votre collègue, Andrew Scheer, qui veut que le vol de voitures devienne une infraction distincte. Il répond aux préoccupations soulevées dans sa province.
Encore une fois, j'entends des choses différentes selon les diverses régions du pays.
Comme je l'ai dit, quand j'étais à Halifax il y a deux mois, j'ai entendu on ne peut plus clairement qu'ils voulaient des changements à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, et en particulier mes deux exceptionnels ministres de la Justice que mon collègue, M. Savage, vient de mentionner, ont tous deux été très clairs à ce sujet. Ils veulent des changements aux dispositions relatives à la détention avant le procès dans la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Je lui ai dit la vérité. C'est avec plaisir que j'exaucerai son souhait et nous allons essayer d'enclencher le processus. Nous allons faire ce que nous pouvons pour essayer de créer un consensus et faire adopter cela au Parlement.
Alors, oui, voilà ce que j'entends lors de mes déplacements. Quant au problème de la drogue, il n'y a pas un seul endroit où je suis allé au pays cette année où les gens ne m'ont pas exprimé leurs préoccupations à ce sujet.
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La question de confiance est quelque chose qui est réservée au premier ministre. C'est lui qui a déclaré que la Loi sur la lutte contre les crimes violents devait faire l'objet d'un vote de confiance. Cela fait en effet partie intégrante de ce qu'essaie de faire le gouvernement. De ce que nous avons promis aux Canadiens avant les dernières élections. Nous avons été très clairs et je crois qu'il est donc raisonnable de procéder ainsi.
Si vous avez entendu ce que j'ai dit à ce sujet à l'étape du rapport, car je ne voulais pas qu'il y ait de malentendus pour quiconque, c'est que si les amendements proposés étaient adoptés, nous considérerions cela comme une motion de confiance. Nous étions prêts et nous restons prêts...
Nous n'avons pas encore adopté le projet de loi en troisième lecture et je répète ce qu'a dit le premier ministre, à savoir qu'il s'agit d'une motion de confiance et que si celle-ci est rejetée en troisième lecture nous sommes prêts à déclencher des élections.
Pour ce qui des consultations, cela dépend du projet loi. Par exemple, ceux d'entre-nous qui se présentent aux élections, consultent leurs électeurs. Nous avons une réaction de nos électeurs; nous recevons des suggestions de nos électeurs quant aux mesures législatives à envisager. Je sais que le ministère de la Justice examine ces questions très attentivement. Je reçois, par exemple, les réactions des procureurs généraux provinciaux. M. Savage a parlé de deux ministres de la Justice de la Nouvelle-Écosse. Ils n'ont certes caché leurs sentiments à propos de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.
Dans ce projet de loi... Je vais vous donner un autre exemple; le rapport Nunn. Il contenait un certain nombre de recommandations dont l'une portait sur la détention avant le procès. Ceci fait également à mon avis partie des consultations.
Ceux d'entre-nous qui sont députés entendent ce que les gens ont à dire aux quatre coins du pays, mais écoutent aussi leurs électeurs et nous considérons que c'est très important pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie et que nous avançons.
Je répète que nous essayons de faire les choses correctement. Je puis vous dire que je suis très satisfait des projets de loi que nous avons présentés et convaincus qu'ils sont appropriés et généralement bien accueillis par les Canadiens.
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Je serai bref. Puisqu'on va au-delà de la question des crédits et qu'on aborde celle de la philosophie du gouvernement dans le cadre d'un certain nombre de projets de loi, je voudrais vous poser rapidement trois questions.
Croyez-vous qu'une majorité de Québécois et de Canadiens soient d'accord que des Canadiens et des Québécois peuvent avoir commis des crimes, dont on ne néglige ni minimise la gravité, et que ces gens, qui sont à l'extérieur du pays, puissent être passibles de la peine de mort et que le gouvernement du Canada, qui prétend adopter des projets de loi au nom du principe de la primauté du droit et d'un idéal de démocratie et de civilisation, puisse refuser de rapatrier ces gens afin qu'ils puissent purger leur peine ici et éviter la peine de mort? Comment situez-vous cela dans un idéal de vision de la primauté du droit et des valeurs qu'un gouvernement doit promouvoir? Il est assez difficile de comprendre le virage que votre gouvernement prend en la matière, et c'est même très inquiétant. Évidemment, on ne néglige pas la gravité des infractions qui ont été commises, mais la peine de mort, c'est la barbarie. Qu'elle soit pratiquée à l'étranger ou au Canada ne minimise en rien votre responsabilité.
D'autre part, quelque chose m'agace un peu dans le discours que vous tenez depuis tout à l'heure. C'est comme si vous étiez détenteur de l'appui d'une majorité de Canadiens. Je pense qu'il faut vous rappeler, monsieur le ministre, que vous avez obtenu l'appui de moins de 40 p. 100 des gens et qu'au moins 60 p. 100 des Québécois n'adhèrent ni à votre plate-forme électorale ni à la vision qui s'y rattache. Évidemment, cela ne fait pas de vous un ministre moins légitime, mais quand nous intervenons à la Chambre des communes, mes collègues du Bloc québécois et moi avons une vision alternative. Je n'ai jamais reçu de mes électeurs le mandat de défendre la vision du système de justice pénale qui sous-tend le projet de loi , basé sur un accroissement de la détention préventive et sur l'inscription du principe de la dissuasion, bien au contraire.
L'Assemblée nationale, vous vous en rappellerez, s'était élevée contre cette vision des choses. On verra pour la suite des choses, mais je crois qu'il faut vous ramener à la réalité: votre gouvernement est minoritaire, et 60 p. 100 des Canadiens et des Québécois n'adhèrent pas à votre vision. Plusieurs se félicitent que vous ne soyez pas majoritaires, et je pense, en toute amitié, que vous devez considérer que je suis du nombre.
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Merci beaucoup, monsieur Ménard.
Vous dites que nous refusons de rapatrier. Nous devons prendre une décision dans le cas où la question se présenterait. Nous devons décider s'il y a risque de peine de mort et nous devons considérer les demandes d'autres Canadiens qui sont détenus ou en prison à l'étranger. Il faut évidement décider si ces personnes seront ramenées au Canada pour purger leur peine ici. Il y a déjà une loi qui le permet. Évidemment, cela nécessite une décision dans chaque cas.
Je sais parfaitement que nous avons un gouvernement minoritaire. Si nous avions la majorité, certains de ces projets de loi auraient déjà été adoptés. Ils l'auraient d'ailleurs été depuis fort longtemps.
Je comprends ce que vous dites, mais nous avons également le droit, comme nous l'avons fait pour la Loi sur la lutte contre les crimes violents, d'indiquer très clairement que nous sommes prêts à traiter cela comme une motion de confiance. Cela aussi est la réalité d'une situation minoritaire et c'est une longue tradition de notre système parlementaire.
Je crois qu'il est tout à fait approprié que nous indiquions, et que nous indiquions clairement, que la Loi sur la lutte contre les crimes violents représente une motion de confiance. Cela ne vous retire pas le droit de voter contre ou de la rejeter, mais je crois qu'il nous appartenait de nous assurer que tout le monde y était favorable.
Maintenant, je peux vous dire --