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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invité à expliquer à votre comité mon projet de loi, le .
J'estime qu'ensemble, nous pouvons lutter contre la production et le trafic de méthamphétamine et les souffrances que cette drogue provoque dans nos familles et nos collectivités, partout au pays.
Contrairement aux autres drogues, la méthamphétamine n'est ni importée ni cultivée, mais synthétisée à partir d'éléments faciles à obtenir. Deux points sont particulièrement importants: la méthamphétamine peut être synthétisée très rapidement à partir de produits légaux faciles à obtenir et elle peut aussi être distribuée en très peu de temps.
Chers collègues, bien qu'elle soit fabriquée à partir de substances légales, la méthamphétamine est l'une des drogues de rue les plus dommageables et les plus toxicomanogènes, et ses conséquences tragiques sur les vies qu'elle frappe sont inacceptables. Monsieur le président, trop de nos concitoyens perdent des années de leur vie prisonniers des effets dévastateurs de cette drogue, et certains en meurent.
Pour établir le contexte de notre discussion d'aujourd'hui, je vous expliquerai d'abord ce qu'est la méthamphétamine, quels sont ses effets concrets sur notre société et quelle est l'envergure du problème auquel nous faisons face.
La méthamphétamine est un stimulant. C'est un dérivé d'un stimulant synthétique qui a été produit pour la première fois en 1919. La méthamphétamine est vendue dans la rue sous diverses appellations telles que crack, speed, ice, meth, cristal meth et autres. La méthamphétamine est vendue sous forme de poudre et peut être prise par voie orale, nasale ou par injection.
Habituellement, la drogue est chauffée ou vaporisée et les vapeurs sont inhalées, ce qui permet à la drogue d'entrer dans le système sanguin très rapidement. Il suffit d'environ huit secondes pour que la drogue se rende jusqu'au cerveau.
La méthamphétamine peut aussi être fumée; c'est la forme la plus puissante de la drogue et c'est ce qui fait que tant de jeunes sont attirés par la méthamphétamine.
La méthamphétamine est relativement simple et peu coûteuse à fabriquer à l'aide d'ingrédients qu'on trouve facilement et qu'on appelle des produits chimiques précurseurs. Pour faire de la méthamphétamine, on utilise des produits tels que des remèdes contre le rhume en vente libre, du diluant à peinture, des produits ménagers tels que ceux qui servent à nettoyer les tuyaux, et des produits chimiques d'usage agricole tels que le gaz ammoniac.
Comme on peut trouver facilement ces produits chez Wal-Mart ou au Superstore, et qu'on peut produire de la méthamphétamine pratiquement n'importe où, cette drogue est particulièrement dangereuse.
Il est extrêmement difficile pour la police d'intervenir. Je sais que mon projet de loi seul ne mettra pas fin à la production de méthamphétamine, mais j'espère qu'il donnera aux autorités des outils additionnels pour freiner la production et la distribution de méthamphétamine.
La méthamphétamine peut être produite pratiquement n'importe où, mais ce sont de grands laboratoires clandestins qui produisent la plus grande part de la drogue vendue dans les rues à l'heure actuelle. Ces laboratoires rudimentaires sont des lieux dangereux où des personnes sans expérience ni compétence de la manipulation de produits dangereux mélangent des liquides extrêmement inflammables et des substances chimiques corrosives. Ces laboratoires clandestins présentent de nombreux dangers. On y est exposé à des produits chimiques et parfois à des gaz et vapeurs toxiques pendant la production de la méthamphétamine. Il y a eu des cas où l'équipement en piteux état a provoqué des explosions et des incendies. Des personnes sont mortes ou ont été gravement brûlées dans ces explosions et incendies.
Ces endroits présentent aussi un danger pour les intervenants de première ligne, tels que les policiers, les pompiers et les travailleurs sociaux qui se rendent sur place. De plus, les restes de produits chimiques précurseurs et l'équipement de laboratoire usagé laissent des sous-produits toxiques qui polluent la terre, l'air et l'eau là où ils sont rejetés ou déversés.
Dans ces super laboratoires, on utilise des quantités énormes de produits chimiques précurseurs pour produire de la méthamphétamine. En donnant aux autorités les outils prévus dans mon projet de loi, celles-ci disposeront de moyens supplémentaires pour mettre fin à la production ici, au Canada.
Les dangers de la méthamphétamine vont bien au-delà de la production. N'oublions pas qu'au coeur de ce problème, il y a des gens. Ce projet de loi propose un changement essentiel à la loi actuelle et je prie pour qu'il contribue à lutter efficacement contre cette drogue. La méthamphétamine est si toxicomanogène qu'il est dangereux de simplement expérimenter cette drogue.
Un participant aux consultations menées dans ma province sur cette drogue a dit: « Aucun être humain ne devrait consommer un mélange d'engrais, d'iode, de Drano et d'acide sulfurique avec un peu d'éphédrine ». Mais c'est précisément ce que font les consommateurs de méthamphétamine.
Nous devons défendre les jeunes et les familles contre cette drogue nuisible qui détruit des vies.
Pour vous donner une idée du contexte, il faut comprendre que les consommateurs de méthamphétamine sont généralement âgés de 10 à 25 ans. Beaucoup d'entre eux commencent à consommer cette drogue alors qu'ils vivent encore chez leurs parents, qu'ils fréquentent l'école ou qu'ils ont un emploi, mais à mesure que l'accoutumance s'intensifie, ils se retrouvent dans la rue.
Il est alarmant d'apprendre que des enfants, des adolescents et de jeunes adultes qui sont exposés à la méthamphétamine ne le savent pas toujours. De plus en plus de trafiquants mélangent de la méthamphétamine à d'autres drogues, car elle est très peu coûteuse et très toxicomagène. J'ai d'ailleurs récemment vu des statistiques selon lesquelles de 70 à 75 p. 100 de l'ecstasy vendue dans les rues de ma province contient de la méthamphétamine, car cela permet de faire augmenter la demande.
La méthamphétamine est une drogue extrêmement toxicomanogène qui produit une euphorie forte et durable. La dépendance pour ceux qui en consomment est très rapide; plus l'usage est prolongé, plus les effets sont intenses. L'usage et l'abus de méthamphétamine est à la hausse partout au pays. Elle devient de plus en plus répandue à mesure que les trafiquants trouvent de nouvelles façons de cibler d'éventuels consommateurs et de vendre leur drogue.
Dans le cadre de mes efforts en vue de réduire les préjudices causés par la méthamphétamine dans ma collectivité, j'ai fait différentes choses, dont visité des écoles dans ma circonscription pour parler des conséquences horribles de la consommation de méthamphétamine. J'ai été abasourdi d'apprendre, dans une classe de sixième année, que des élèves connaissaient cette drogue depuis que, dans leur quartier, un trafiquant en vendait sous forme de bonbons « pop rock ».
Monsieur le président, cette folie doit cesser.
L'accès aux produits chimiques précurseurs et à l'équipement servant à fabriquer cette drogue mortelle est un grave problème. La police a besoin d'une loi pour freiner la progression du trafic et de la consommation de cette drogue mortelle. La disponibilité des précurseurs et le faible coût de production de cette drogue ont une incidence sur tous les groupes sociaux et économiques. Il faut poursuivre et punir avec vigueur toute personne qui exploite sciemment des adolescents pour des gains financiers. Je n'ai aucune tolérance envers ceux qui encouragent délibérément la toxicomanie et ses effets destructeurs.
Les utilisateurs de méthamphétamine ont généralement entre 10 et 25 ans. Il s'agit donc des plus vulnérables de notre société. Ces enfants et ces adolescents sont ceux qui ont le plus à perdre, ceux qui subissent le plus les effets de la méthamphétamine. J'estime qu'il nous incombe à nous, législateurs, d'adopter des mesures pour que ceux qui, de leur plein gré, produisent ou aident à produire cette substance nuisible aient des comptes à rendre.
Je vous remercie, monsieur le président, et je serai heureux de répondre au mieux de mes connaissances à vos questions.
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Bonjour, monsieur Warkentin. Je veux vous remercier d'être ici pour nous présenter ce projet de loi qui nous interpelle tous.
La première question de M. Bagnell visait à savoir ce que ce projet de loi apportera qui n'existe déjà dans la loi. Effectivement, il y a actuellement la Loi réglementant certaines drogues et autres substances qui inclut les précurseurs A et les précurseurs B. Nous avons aussi le Règlement sur les précurseurs. Soit dit en passant, le Règlement sur les précurseurs vise à contrôler et à surveiller l'utilisation des précurseurs tout en évitant l'imposition des restrictions au commerce légitime.
D'après ce que je peux voir, les mesures que vous demandez existent déjà. À cette question, vous avez répondu que les différences se situaient sur le plan de la production. En allant voir un peu plus loin, on constate qu'il y a eu une modification importante dans les lois et règlements pour la méthamphétamine, le 10 août 2005. On a effectivement augmenté les peines maximales pour possession, trafic et production de méthamphétamine. C'est donc déjà prévu, et on a même prévu un emprisonnement à perpétuité pour la production.
Votre projet de loi me laisse sceptique parce qu'on a déjà tout ça. Le seul ajout que vous proposez est de rendre criminel la possession et la vente de toute substance.
Or, dans le Règlement sur les précurseurs, on dit bien que celui-ci a été fait dans le but de contrôler et de surveiller l'utilisation des précurseurs tout en évitant l'imposition de restrictions à son commerce légitime.
J'en possède chez moi, et ce sont des produits très anodins. Dans toutes les maisons, on trouvera des piles au lithium, des cartons d'allumettes, du diluant à peinture, du papier d'aluminium et des articles de verre. Votre projet de loi ferait une infraction criminelle du fait d'en posséder ou d'en vendre.
Le but de l'exercice me semble très louable, mais je crois qu'il faut améliorer le moyen préconisé pour combattre ce fléau.
Qu'en pensez-vous?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous remercie énormément d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui.
Je crois qu'il s'agit d'un dossier important, parce que bien des personnes s'inquiètent de la consommation de substances et des problèmes liés aux stupéfiants dans les collectivités. Je crois que notre réaction face à ce dossier est toute aussi importante. Je dois vous dire que ma première question allait être la même que celle posée par M. Bagnell et Mme Freeman; lorsqu'on lit l'article 7 de la loi réglementant certaines drogues et autres substances, il est déjà très clair que l'équipement et les précurseurs sont déjà désignés illégaux, et que l'on y prévoit des peines très sévères, y compris une peine d'emprisonnement à vie.
Je ne suis pas convaincue lorsque vous dites que votre projet de loi visera les personnes qui utilisent ces substances sciemment. La seule différence que je puisse voir, c'est que votre projet de loi fait mention de l'équipement. Je vais faire certaines observations. Il y a une chose que vous devrez clarifier.
Je ne sais pas si vous le savez, mais en 2002, Santé Canada a modifié le règlement afin d'y inclure tous les précurseurs. En fait, je sais qu'il y a eu un sommet des premiers ministres des provinces de l'Ouest en 2004.
Vous avez piqué ma curiosité, parce que vous dites que la consommation de crystal meth est à la hausse; j'aimerais bien que vous en fournissiez les preuves. Certains rapports récents indiquent que depuis 2004 — car nos statistiques remontent à 2004 —, on a accordé une plus grande attention à l'incidence du crystal meth, et on a observé que la consommation est en réalité à la baisse, notamment grâce à la réaction musclée de la police, des collectivités, des groupes de parents, des éducateurs, des groupes de revendication, des groupes travaillant auprès des jeunes, une réaction qui met davantage l'accent sur l'éducation.
Je crois qu'il faudrait renforcer notre approche axée sur la prévention et l'éducation. Je ne sais pas si vous connaissez un excellent rapport qui a été produit par la ville de Vancouver en novembre 2005. Vous pouvez consulter le site Web de la ville pour l'obtenir. Le rapport, intitulé Preventing Harm from Psychoactive Substance Use, porte, entre autres, sur le crystal meth.
On y retrouve le message suivant: puisque cette substance est si facile à obtenir, la solution véritable consiste à mettre l'accent sur l'éducation et la prévention auprès des jeunes. Dans ma ville, Vancouver, nous savons, par exemple, que dans bien des cas, des jeunes sans abri consomment du crystal meth pour rester éveillés, afin d'être moins vulnérables. Il s'agit d'une population très vulnérable et à risque. Les auteurs ont établi un lien entre la consommation et un autre problème: l'itinérance. Nous devons aborder ce problème si nous voulons lutter contre la consommation de ce stupéfiant.
Mes questions sont donc les suivantes: tout d'abord, en quoi votre projet de loi diffère-t-il de la loi existante? Deuxièmement, pourriez-vous fournir des renseignements pour étayer la hausse de la consommation? Et troisièmement, que devons-nous faire au chapitre de la prévention? À mon avis, la preuve montre que c'est la prévention qui permet d'obtenir des résultats, de changer le comportement des gens.
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Je crois pouvoir répondre à certaines de vos préoccupations.
Il faut que tous les membres du comité sachent que la loi fait une référence particulière à la vente. La loi actuelle ne vise pas une personne qui vendrait sciemment des substances à quelqu'un qui allait produire du crystal meth.
J'ai déjà discuté de cette question avec votre collègue, M. Comartin. Je crois que c'est lui-même qui a suggéré que l'on introduise le mot « sciemment », car il jugeait que ce serait important de viser la question de la vente. Nous avons discuté du travail fait aux États-Unis pour contrôler la quantité de certains produits qui entrent dans certains territoires, justement afin de s'attaquer à la vente.
Les gens qui sont aux prises avec ce problème dans leur collectivité me disent que ce projet de loi les aiderait à intenter des poursuites contre des personnes qui participent ou aident sciemment à la production de crystal meth.
Je ne peux pas vous parler de Vancouver — ce n'est pas ma région —, mais je peux vous dire que le groupe de travail mis sur pied par le premier ministre de l'Alberta sur le crystal meth vient de rendre publiques des statistiques qui font très peur quant à la hausse de la consommation du crystal meth. Je peux vous dire, à titre officieux, que l'on a observé une hausse dans l'Est du Canada aussi.
Comme vous le dites, nos statistiques ne sont pas à jour, mais je crois que nous devons agir lorsque nous percevons un problème ou une situation compliquée, et apporter les modifications mineures nécessaires à la loi afin de nous assurer que des policiers ont tous les outils nécessaires pour lutter contre ce problème. Ainsi, dans quatre ans, lorsque nous récolterons le résultat de nos efforts actuels, nous verrons une inversion de la tendance.
Je suis convaincu, également, que nous devons associer ce projet de loi à d'autres initiatives. Je ne sais pas si vous étiez là lorsque j'ai parlé de ces initiatives. Ce projet de loi n'est pas une panacée, il s'agit d'un élément de la solution destiné à aider les forces de l'ordre à enrayer la production de méthamphétamine.
Vous avez tout à fait raison lorsque vous dites que nous devons également prévoir une politique d'éducation. C'est la raison pour laquelle je suis très heureux de l'annonce faite par notre gouvernement, indiquant que 60 millions de dollars seront destinés à des projets d'éducation en la matière. Je travaille d'arrache-pied sur ce dossier depuis que j'ai été élu.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci, monsieur le secrétaire parlementaire.
D'abord, je vous félicite, monsieur Warkentin, d'avoir réussi à faire en sorte que votre projet de loi d'initiative parlementaire se rende jusqu'ici. Dieu sait comme c'est difficile. Comme le disait souvent M. Ménard, c'est tout un honneur pour vous d'être devant nous aujourd'hui.
J'ai lu le projet de loi, du moins l'amendement que vous avez apporté à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Pour bien saisir ce que vous nous présentez, je vais faire un parallèle avec ce que je connais en matière de droit criminel à titre d'avocat pour l'avoir déjà plaidé.
Vous utilisez le terme « précurseurs ». On sait qu'il est dans la loi. Selon différentes catégories, ce sont des produits que nous pouvons avoir à la maison, que nous pouvons mélanger, et à un moment donné, cela devient ce qu'on appelle du crystal meth, soit le produit que l'on veut justement criminaliser.
Voici la question que je me pose. Faites-vous une relation avec l'article 351 du Code criminel, qui traite de la possession d’outils de cambriolage? Par exemple, si je possède une pince-monseigneur, un marteau, un pied-de-biche ou toutes sortes d'instruments, lorsqu'ils sont séparés les uns des autres, ce n'est pas grave, tous les menuisiers en possèdent dans leur garage, mais si on met tous ces outils ensemble dans une voiture, cela peut indiquer l'intention de voler ou de commettre un acte criminel prévu dans le Code criminel.
Est-ce que l'intention que vous avez donnée au mot « précurseurs » — et je recoupe la question de Mme Freeman — est de criminaliser justement, comme dans le Code criminel, le fait d'avoir plusieurs produits qui viennent de la maison ou que quelqu'un pourrait mettre ensemble? Cela voudrait dire que s'ils sont pris séparément, on ne peut pas vous poursuivre, mais s'ils sont mis ensemble, on peut vous poursuivre. Est-ce là ce que vous recherchez? Tous ces produits, dans certains cas, sont permis sur le marché.
Je veux donc savoir si c'est ce que vous recherchez à faire avec le projet de loi , soit l'équivalent de ce qu'on retrouve dans le Code criminel au sujet de la possession d'outils pour fin de cambriolage. Ce sont tous des outils qui, pris séparément, ne sont pas prohibés, mais s'ils sont mis ensemble, ils le deviennent. Est-ce le cas?
Votre intention est très claire. Vous voulez faire quelque chose pour lutter contre le problème de la méthamphétamine, et c'est tout à votre honneur.
Lorsque je lis votre projet de loi, une question me vient à l'esprit. Quel serait l'impact réel du projet de loi sur la réussite des efforts d'application de la loi? Nous devons déterminer si les mécanismes actuels sont efficaces.
À titre d'exemple, il existe une loi sur le crime organisé. Elle prévoit des pénalités très sévères pour toute personne qui participe sciemment au crime organisé. Cette loi n'a jamais été appliquée. Je ne sais pas si vous le savez, mais cette loi n'a jamais été appliquée. Il existe également un règlement concernant les permis à l'intention des entreprises qui vendent des précurseurs de méthamphétamine.
Qu'avez-vous à dire là-dessus? Vous répondez qu'il faut modifier la loi. Mais est-ce que cette modification entraînera une meilleure application de la loi? Voilà ma question.
Je crois que c'est à vous de nous montrer que vous avez raison. On devrait accorder la priorité aux efforts de prévention et d'éducation face aux dangers associés à ces substances. Je crois que nous aurions davantage de succès.
J'aimerais savoir ce que votre projet de loi ferait en matière d'application de la loi.
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Bonjour; je vous remercie de l'invitation. Je ne prendrai pas beaucoup de temps.
Je vais vous décrire brièvement la situation de Drayton Valley -- situation qui n'est pas unique à Drayton Valley -- et le leadership dont a fait preuve notre communauté. Toute la communauté a déployé des efforts.
Il y a environ sept ou huit ans, lorsque j'ai commencé à siéger au conseil, nous nous sommes mis à examiner le problème de la drogue et de la criminalité liée aux drogues, et nous nous sommes demandé comment nous pouvions mobiliser toute la communauté pour régler ces problèmes. Nous avons créé une coalition communautaire, en quelque sorte, composée d'intervenants de partout dans la communauté. À ce moment-là, les policiers commençaient à évoquer un problème de métamphétamine.
Le groupe d'intervenants, déjà formé, a demandé une subvention fédérale, que nous avons été très reconnaissants d'obtenir. La subvention nous a permis d'embaucher quelqu'un pour mobiliser la communauté, qui allait faire de la sensibilisation et de la prévention auprès des étudiants, des enseignants, des entreprises et de toute la communauté relativement à cette drogue. Les agents de la police communautaire ont aussi fait leur part.
La personne que nous avons embauchée était un ancien toxicomane qui comprenait bien le monde de la drogue et de la criminalité liée aux stupéfiants. Guérie depuis de nombreuses années, cette personne a été une excellente ressource pour nous et pour la GRC.
Au même moment, nous avons obtenu quelque chose de très unique pour une communauté de notre taille en Alberta: nous avons engagé une équipe de services d'enquête généraux de la GRC, composée de deux agents, afin de régler les problèmes de drogue et de criminalité qui s'y rattachent. Nous avons adopté une approche holistique, soit prévention et sensibilisation, de même que collaboration avec la GRC pour l'application de la loi.
Pendant ce temps, nous avons appris que Drayton Valley et tout le corridor de l'autoroute 16 de notre communauté commençaient à être aux prises avec un problème de métamphétamine. Nous avons appris plus tard qu'il y avait une importante maison de trafiquants dans le corridor de l'autoroute 16, laquelle a ensuite été démantelée.
Dans le cadre de nos discussions avec l'équipe de prévention, et surtout lorsqu'un agent de la GRC est venu à l'une de nos réunions de comité, nous avons posé la question suivante: pouvons-nous faire quelque chose, et quoi, du point de vue législatif, pour régler ce problème? Nous prenons des mesures en matière d'application de la loi et de prévention, mais pouvons-nous faire quelque chose en matière législative qui puisse avoir un effet domino et aider non seulement notre communauté, mais le Canada dans son ensemble?
Nous avons discuté, et notre conseil a rédigé une résolution avec la GRC et les superviseurs de la division K. Je crois que vous avez en mains une copie de cette résolution. Nous l'avons d'abord acheminée à l'Association des municipalités urbaines de l'Alberta, qui l'a approuvée. Nous l'avons ensuite envoyée à l'Association des districts et comtés municipaux de l'Alberta, une Association rurale albertaine, qui a aussi donné son approbation. La résolution a ensuite été formatée et transmise à la Fédération canadienne des municipalités. Toutes les municipalités du Canada ont donc eu l'occasion de l'examiner, d'en discuter et de l'approuver.
Je sais que vous avez en mains cette résolution. La dernière clause exhorte le gouvernement du Canada à mettre en oeuvre des règlements afin de contrôler de façon stricte la vente et la possession de grandes quantités de produits chimiques utilisés pour faire des métamphétamines -- quelques exemples sont donnés --, et aussi de prévoir les déclarations requises pour signaler la vente et la possession de ces produits chimiques. Nous croyons fermement, tout comme la majorité des municipalités canadiennes qui ont approuvé la résolution, qu'il s'agit d'un projet de loi très important.
Drayton Valley a... J'ai siégé au comité de travail du premier ministre Klein il y a un an...
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Lorsque j'ai siégé au comité de travail de notre premier ministre Klein avec le Dr Colleen Klein et d'autres, je me suis rendu compte que c'était un problème provincial et pancanadien. À Drayton Valley, toute la communauté a eu le courage et le soutien nécessaires pour s'attaquer à ce problème. Nous n'avons pas fait l'autruche; nous avons reconnu que ce problème touchait nos jeunes — et pas seulement eux, mais de nombreuses personnes d'âge moyen également. Nous voulions régler le problème. C'est pourquoi nous avons rédigé et fait circuler cette résolution.
L'approche holistique en matière de prévention, de sensibilisation et d'application de la loi, de même que le travail d'équipe ont eu beaucoup de succès dans notre communauté. Selon la GRC et notre organisme provincial de réglementation, le Alberta Drug Awareness Group, le trafic de méthamphétamine a chuté considérablement. Ces statistiques sont stables dans notre communauté depuis maintenant environ trois ans.
Nous sommes très fiers du travail que nous avons réalisé, et nous croyons que cette réduction est en bonne partie attribuable à l'importante initiative de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes, des enseignants, des propriétaires d'entreprises et de la collectivité dans son ensemble. Nous avons renseigné les gens sur les produits chimiques utilisés dans la production de cette drogue et leur avons donné les faits relativement à cette drogue comparativement à d'autres. C'était un vrai programme de sensibilisation et une initiative importante dans notre communauté, que je félicite pour cela.
En ce qui concerne ce projet de loi... Je tiens à féliciter aussi les employés du gouvernement fédéral qui ont approuvé la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, mais je crois qu'il faut aller plus loin. Nous avons observé un recul et nous voulons veiller à ce que la tendance se poursuive. L'économie tourne à plein régime, et d'autres drogues, plus chères, sont consommées. Nous savons que l'économie suit un cycle, et nous ne voulons pas que les consommateurs recommencent à prendre cette drogue.
Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour surveiller et contrôler les substances importées au pays ainsi que la possession et la vente de ces produits chimiques. Il faut aussi réglementer les quantités de produits chimiques pouvant être vendues.
J'ai écouté le témoin précédent parler de Wal-Mart, des pharmacies et de ce genre de commerce. On peut garder ces produits derrière le comptoir et nous pouvons réglementer leur vente en imposant qu'elle soit déclarée. Comme on l'a dit, il s'agit d'un outil. Permettez-moi de vous donner un exemple.
Il y a quelques années, nous avons imposé un couvre-feu dans notre communauté. Le règlement n'a jamais été appliqué, mais il a été un excellent outil pour nos agents de police communautaire de la GRC, qui ont donné des avertissements aux enfants. Le règlement sert également d'outil aux parents.
Ce projet de loi est un autre outil pour eux — et je sais que vous examinez d'autres mesures législatives. Je crois que plus nous avons d'outils, mieux nous pouvons aider nos services de police, que ce soient les corps policiers provinciaux ou ceux de la GRC. Nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour donner aux policiers et à nos collectivités davantage d'outils et pour faire comprendre clairement que le Canada ne veut pas de cette drogue dans ses communautés, que le Canada connaît les effets dévastateurs de cette drogue chez les jeunes et chez les consommateurs, et que les Canadiens et les législateurs feront tout en leur pouvoir pour mettre fin à la vente et à la possession de ces produits chimiques et de cette drogue.
Je m'arrête là et suis disposée à répondre à toutes vos questions.
Bonjour.
J'aimerais d'abord vous féliciter de vous attaquer à ce problème très grave qui touche les Canadiens, y compris les jeunes, et remercier le comité de permettre à notre groupe de faire un exposé sur cette question délicate et critique à la fois. Je suis en faveur de ce projet de loi et je l'appuie à 100 p. 100.
Je m'appelle André Bigras. Je représente le Drug Prevention Network of Canada. Notre organisme a été fondé en 2005 pour veiller à ce que la stratégie canadienne antidrogue donne lieu à une approche équilibrée relativement à la consommation, à la surconsommation et aux autres problèmes liés aux drogues illégales. Notre travail est axé sur la prévention, la sensibilisation, le traitement et l'application de la loi.
Pour vous aider à mieux comprendre notre organisme, permettez-moi de vous parler du rôle des membres du conseil d'administration du DPNC.
Tous les membres du conseil national canadien sont sur un pied d'égalité. Ils se consacrent et adhèrent aux principes suivants: promotion d'un style de vie sain, sans drogue; promotion de l'abstinence en matière de drogues illégales et de la modération en ce qui a trait aux drogues légales, y compris l'alcool, le tabac et les solvants; opposition à la légalisation des drogues; soutien des conventions et traités des Nations Unies concernant les drogues et les substances psychotropes; participation au sein du DPNC et soutien de celui-ci.
Tous les membres du conseil doivent appuyer les principes de réduction de la demande et favoriser la communication et la coopération entre les ONG qui travaillent pour enrayer la consommation de drogues illicites partout dans le monde.
Tous les membres du conseil doivent favoriser la participation des citoyens et la collaboration communautaire pour régler le problème de la drogue à l'échelle locale.
Tous les membres du conseil doivent encourager la tenue de conférences et les initiatives axées sur la sensibilisation à la prévention en matière de drogue, l'établissement de réseaux de prévention en matière de drogue et les coalitions antidrogue communautaires, en plus de faire la promotion de normes et d'attitudes positives, saines et sans drogue dans la société.
Il n'y a pas de solution magique au problème de la drogue, mais nous pouvons contribuer de façon positive en faisant beaucoup de petits gestes, en ayant une approche multidimensionnelle qui transmet sans relâche le message que les drogues illégales sont dangereuses, et que même les drogues légales sous ordonnance et les médicaments en vente libre peuvent être dangereux si on en abuse.
La nouvelle stratégie canadienne antidrogue est certainement un pas dans la bonne direction, et le Drug Prevention Network of Canada a hâte de travailler dans le cadre de cette nouvelle stratégie pour améliorer le sort des toxicomanes et les conditions pour les Canadiens en général.
La métamphétamine en cristaux est l'une des drogues les plus mortelles, et pourtant l'une des plus abordables au Canada. Ceux qui en consomment ont un sentiment de pouvoir et de puissance sexuelle, ce qui peut également mener à la transmission de maladies sexuelles. Cette drogue a également un effet sur la partie du cerveau qui contrôle le jugement et la pensée rationnelle; c'est la raison pour laquelle elle est dangereuse. Cette drogue crée une forte dépendance; voilà pourquoi, notamment, il faut mettre en oeuvre des lois pour tenter de minimiser les dégâts, surtout chez les jeunes Canadiens. Il s'agit de l'une des drogues qui crée le plus facilement une dépendance, dont il est le plus difficile de se libérer.
Les amendements recommandés dans ce projet de loi constituent un pas dans la bonne direction et recueillent l'appui, sans réserve, du Drug Prevention Network of Canada, et ce, même si les règlements de contrôle des précurseurs ont été récemment resserrés. Les entreprises qui vendent des produits chimiques précurseurs doivent obtenir une déclaration de quiconque achète les produits chimiques en question. De cette façon, seuls les fabricants légitimes peuvent obtenir des produits chimiques précurseurs. Ainsi, nous pouvons contrôler qui achète ces produits.
Ces contrôles doivent être assortis de lois et de pouvoirs en matière d'inspection et d'application de la loi; sinon, à quoi bon? Par analogie, si l'on retire une clôture autour d'un pommier et qu'on cesse d'appliquer la peine pour la cueillette de pommes, eh bien en peu de temps, il ne restera plus de pommes.
Le même raisonnement s'applique à nos nouvelles lois en matière de drogues. Si elles n'ont pas de mordant, elles ne sont pas efficaces. Voilà pourquoi les modifications dont nous sommes saisis aujourd'hui doivent être assorties d'une approche multidimensionnelle. Avec les bonnes mesures de protection, certaines pommes seront volées, mais la majorité resteront dans l'arbre.
Je recommande de commencer par les produits en vente dans les pharmacies, comme l'éphédrine et la pseudoéphédrine, des produits chimiques précurseurs clés nécessaires à la fabrication de métamphétamine. Comme il faut presque 700 comprimés pour produire une once de métamphétamine, les pharmacies pourraient limiter le nombre de boîtes d'éphédrine à deux par client ou garder ces produits derrière le comptoir, de façon à ce que le client ait à demander le produit. Tout ce que nous faisons pour en limiter la disponibilité en dissuadera certains. Plus il y a de restrictions, quelles qu'elles soient, plus il deviendra difficile de fabriquer de la métamphétamine.
Le meilleur cadeau de Noël qu'on puisse donner à notre société est l'espoir. Le meilleur cadeau qu'on puisse donner aux parents est de minimiser et de limiter, au meilleur de notre capacité, l'accès facile aux drogues et aux produits chimiques précurseurs et de mettre en place des centres de traitement pour rendre la santé à ceux qui ont été la proie de ce fléau. Nous devons aussi donner aux organismes d'application de la loi les outils nécessaires pour leur permettre d'arrêter les trafiquants, les fabricants et les importateurs de drogues ou de produits précurseurs. Ces mesures correspondent à la nouvelle stratégie canadienne antidrogue qui fait la promotion de la compassion envers les toxicomanes et de mesures punitives pour ceux qui tentent de détruire le plus grand atout de notre pays, nos jeunes.
Je n'ai pas fait mon exposé dans les deux langues officielles en raison du court préavis qui m'a été donné; je m'en excuse. Toutefois, je répondrai aux questions en français.
Voilà qui met fin à mon témoignage.
Je vous remercie.
Dans nos efforts de prévention et d'application de la loi, nous avons travaillé avec la GRC. Nous avons demandé aux agents quels outils pourraient leur être utiles et leur permettre d'avoir plus de succès en matière d'application de la loi. C'est de là qu'est venue l'idée de la résolution. Je crois que le projet de loi correspond vraiment aux intentions de la résolution.
Nous avons beaucoup fait, mais il est très facile pour les gens d'avoir accès aux drogues utilisées pour produire de la méthamphétamine. Plus nous rendrons cet accès difficile, moins il y aura de drogue sur le marché. Quant aux ventes de grandes quantités de produits, nous pouvons faire mieux. Nous avons inclus la surveillance de la possession de ces drogues, de ces produits chimiques, dans la résolution, parce qu'en fait, certains de ces produits chimiques sont utilisés souvent et sans problème. Ils sont utilisés dans les exploitations agricoles et ailleurs, mais l'objectif est d'avoir un outil pour les surveiller. Il faut savoir qui les achète et où. Ainsi, la GRC a l'information nécessaire pour assurer une surveillance, pour vérifier pourquoi de grandes quantités de produits chimiques sont achetés par un client en particulier de façon régulière. C'est un outil, en quelque sorte.
Je crois que le projet de loi tente même d'aller un peu plus loin, et nous appuyons certainement l'intention du projet de loi . Nous sommes favorables à l'amendement.
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Je ne polémiquerai pas avec vous sur la stratégie de réduction des méfaits, je vais laisser ce soin à ma collègue Mme Libby.
Au fond, votre logique est un peu discutable dans la mesure où il y a, au Canada, une stratégie prohibitionniste à l'endroit de la drogue depuis le XIXe siècle.
On fait des statistiques, enquête après enquête. La méthamphétamine est une réalité un peu différente, mais je vois mal en quoi une seule inscription dans un projet de loi pourrait avoir à ce point une vertu dissuasive.
Au fond, vous dites que si on inscrit cela dans la loi, un segment de consommateurs, particulièrement des jeunes, vont s'en remettre à ça. Jusqu'à présent, aucune étude ne soutient ce point de vue, au contraire. Je ne vous demande pas de répondre à cela.
S'il me reste du temps, je vais plutôt m'adresser à la mairesse.
On nous avait parlé de l'originalité d'une expérience menée dans votre ville. Je saisis mal en quoi ce modèle est original. Je suis convaincu que votre conseil de ville, dont vous êtes la mairesse, est très préoccupé par cette question. Vous nous avez parlé d'une combinaison d'éducation et de dissuasion, ce qui me semble se faire dans plusieurs communautés.
Où réside l'originalité de l'expérience que vous avez conduite dans votre municipalité?
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Ce qui est original, c'est que toute la communauté s'est mobilisée: tous les organismes, les écoles, les services de santé et sociaux, les pasteurs — toute la communauté y a mis du sien. Nous avons été proactifs. Beaucoup de communautés en Alberta ne voulaient même pas en parler. Personne ne voulait reconnaître qu'il y avait un problème de méthamphétamine. Parce que cela nuirait aux relations dans la communauté ou au développement économique, personne ne voulait aborder le sujet. Notre communauté voulait régler le problème afin de protéger les jeunes à qui elle causait du tort.
Notre communauté est très proactive. Je crois que c'est ce qui a fait la différence pour Drayton Valley; nous nous sommes attaqués au problème avant qu'il ne prenne trop d'ampleur. Nous avons commencé à le régler bien avant que d'autres communautés n'acceptent d'en parler. De nombreuses communautés nous ont demandé pourquoi nous discutions du problème, pourquoi nous voudrions nuire à notre communauté et à son développement économique.
Nous avons travaillé fort; nous avons été proactifs. Nous avons investi en prévention et en application de la loi et nous avons adopté une approche holistique dans toute la communauté. Dès que nous avons informé les gens au sujet de cette drogue, de ses effets dévastateurs, de la rapidité avec laquelle on pouvait en devenir dépendant et de la différence entre les produits chimiques utilisés pour fabriquer cette drogue et ceux d'autres drogues, toute la communauté nous a appuyés.
Ce qui a été unique, à Drayton Valley, c'est que nous avons donné à nos citoyens et à toute la communauté toute la vérité sur cette drogue et ce, pendant notre campagne de sensibilisation. Nous avons travaillé extrêmement fort pour mettre les gens au courant.
Nous avons aussi aidé d'autres communautés de la province et du pays — en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, par exemple — en leur transmettant l'information que nous avions.
Je crois que ce qui est unique, à Drayton Valley, c'est que nous avons une excellente réputation en matière de partage des ressources et de mobilisation. S'il y a un problème, nous nous efforçons de le régler, peu importe les difficultés. Voilà ce qui nous rend uniques.
Je remercie aussi la province de l'Alberta d'avoir appuyé cette initiative d'application de la loi et de prévention en veillant, par l'intermédiaire de la Commission albertaine contre l'alcool et les toxicomanies, à ce qu'autant de gens que possible dans la province soient sensibilisés à cette drogue et renseignés à son sujet. La province travaille également dans notre communauté, en appliquant le même genre d'approche, afin d'informer les gens sur les méfaits de cette drogue.
Je pourrais discuter longuement avec vous de la réduction des méfaits, mais je ne réussirai probablement pas à vous convaincre, et vous à moi, non plus. Mais de toute évidence, votre organisme n'a pas cet élément.
Madame la mairesse McQueen, ce que vous avez fait dans votre communauté a l'air intéressant, parce que vous avez tenté de mobiliser divers intervenants.
J'ai deux points à soulever.
Je crois que la résolution que vous nous avez remise date de 2003. Je ne sais pas combien de temps vous avez pris pour l'acheminer à la FCM, mais je me demande si les règlements dont nous avons parlé plus tôt ont été adoptés par la suite, parce que je crois qu'il y a beaucoup d'activités dans les communautés, et certainement en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, entre les premiers ministres de l'Ouest.
Monsieur le président, j'y pense... Je sais qu'il y a une autre séance jeudi, mais il me semble qu'il nous faudrait obtenir de l'information, soit de Santé Canada, soit du ministère de la Justice, pour mieux comprendre certaines des statistiques et ces règlements.
J'aimerais faire remarquer à la mairesse McQueen que, selon ma compréhension du rapport de la Ville de Vancouver, un des changements apportés exige que les exploitants d'entreprises aient un permis d'importation, d'exportation, de fabrication et de distribution... et qu'ils dressent la liste des divers éléments. Je crois donc que certains des changements les plus récents donnent suite à votre résolution.
Voici ma question. Vous avez dit avoir fait de la prévention, et je ne sais pas ce que vous avez pu faire en matière de traitement. Dans notre communauté, l'une des plus grandes difficultés est la pénurie de ressources en matière de traitement, surtout pour les jeunes. Il y a un manque de traitements accessibles, ouverts, vers lesquels on peut se tourner pour obtenir du soutien à long terme... Mais il est même très difficile pour les gens de faire inscrire leur nom sur une liste d'attente.
Je ne sais pas si la situation est semblable dans votre communauté, mais je me demandais si vous pouviez nous en dire un peu plus sur ce que vous avez fait en matière de prévention et de sensibilisation, et nous dire si vous avez réussi à faire des progrès en matière de traitement.
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Merci, madame Davies, de votre question.
Il est certain que notre bilan est excellent en matière de prévention et de sensibilisation.
Cela est attribuable en partie au groupe de travail du premier ministre Klein qui s'est attaqué au manque de centres de traitement dans notre province, un manque qui se fait probablement sentir dans les autres provinces aussi.
Le plus difficile pour nous a toujours été le traitement. Notre ville ne compte que 7 000 habitants; par conséquent, sauf pour l'appui que nous recevons de l'AADAC, nous n'avons pas les ressources nécessaires pour offrir ce genre de soins. Ceux qui ont besoin d'un traitement doivent aller à Edmonton ou dans d'autres grands centres de la province. Le traitement administré aux toxicomanes consommateurs de méthamphétamine est, en outre, bien particulier, selon les experts.
Nous manquons donc de centres de traitement, mais je sais qu'actuellement, sous l'égide du premier ministre Stelmach, on travaille à trouver des solutions dans le cadre de l'initiative de lutte contre la criminalité.
C'est le principal problème à régler dans notre province, le manque de centres de traitement. Nous avons fait du mieux que nous pouvions avec nos ressources au chapitre de la prévention, de la sensibilisation et de l'application de la loi, mais nous avons vu qu'il y avait des lacunes. La résolution a été adoptée et nous remercions le gouvernement fédéral d'avoir adopté des mesures législatives. Nous en sommes très fiers et, vous avez tout à fait raison, cela a provoqué certains mouvements. Nous en sommes très reconnaissants, comme toutes les localités de l'Alberta.
Nous avons encore du pain sur la planche en matière de traitement. Nous comptons parmi les premiers champions de cette cause, car nous avons dû faire face à ce problème avant d'autres, mais le travail est loin d'être terminé. Le projet de loi dont vous êtes saisis montre bien que ce député a compris que le travail est loin d'être fini. Il faut en faire davantage au niveau législatif et aussi en matière de traitement.
Selon moi, c'est à ces deux niveaux qu'il faut agir.
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Je vous remercie, votre question comporte plusieurs sous-questions.
Il ne fait aucun doute que la GRC est plus habilitée à y répondre que moi. Cela étant dit, que je sache, on n'a trouvé aucun laboratoire de méthamphétamine dans les limites de la ville de Drayton Valley. D'ailleurs, vous entendrez souvent dire que bon nombre de ces laboratoires, surtout les plus grands, déménagent de plus en plus dans les régions rurales, où ils pourront passer inaperçus. Ils sont situés de plus en plus loin dans ces régions rurales. C'était certainement le cas du grand laboratoire qui se trouvait dans la région de Gainford, dans le corridor de l'autoroute 16, dans une région très rurale, petite et éloignée. C'est de plus en plus dans des lieux semblables qu'on trouve de la drogue.
Vous n'ignorez pas non plus que nous sommes très près d'Edmonton, à environ une heure trente de route. Il est donc normal que beaucoup de drogue provienne de cette région. Enfin, nous savons que les stupéfiants viennent certainement de ce corridor de l'autoroute 16, de la région de Edson-Hinton-Whitecourt-Drayton Valley ainsi que de la ville.
À ma connaissance, toutefois, il n'existe pas de labo dans la ville elle-même ni dans notre comté.
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Je demanderais aux membres du comité de bien vouloir revenir à leur place.
Nous devons nous saisir brièvement de deux questions.
La première, bien entendu, porte sur les travaux futurs du comité. Après les vacances, il faudra que nous nous penchions sur les projets de loi qu'on nous a confiés. Il y a deux questions émanant du Sénat que j'aimerais nous voir étudier, le projet de loi, qui porte sur la cruauté envers les animaux — il est en quelque sorte dans les limbes en ce moment — et la motion présentée par M. Moore au sujet de la conduite avec facultés affaiblies.
Je demanderai aux membres du comité de bien vouloir nous faire parvenir leurs listes de témoins. Nous avons eu de véritables problèmes au sujet de ce projet de loi, car nous avons convoqué les témoins à la dernière minute pour meubler le temps. Il ne faudrait pas que ça soit ainsi. Nous savions fort bien de quoi il serait question. Or, nous avons vraiment manqué de témoins.
Pour ce qui est du projet de loi dont nous sommes présentement saisis, jeudi prochain, nous accueillerons des témoins de la Gendarmerie royale du Canada, du ministère de la Santé, ainsi qu'un professeur de l'Université de Montréal.