:
Nous allons débuter la réunion. D'autres membres se joindront à nous plus tard. Je sais qu'ils ont été retardés à cause du vote.
Nous accueillons trois témoins d'Anciens Combattants Canada et je tiens à vous préciser que nous consacrerons un certain temps aux travaux du comité, à la fin de la réunion. Je suis un peu préoccupé, parce que nous allons devoir traiter de notre contribution à l'achat d'un cadeau pour la greffière. Je me demande combien de temps cela va nous prendre. Nous lèverons la séance à 17 h 15 pour passer aux travaux du comité, si cela vous convient.
Nous allons tout de suite entendre les fonctionnaires, c'est-à-dire Darragh Mogan, Brenda MacCormack et Doug Clorey d'Anciens Combattants Canada.
Allez-vous tous faire une déclaration d'ouverture ou est-ce qu'une seule personne va s'en charger? Monsieur Mogan, avez-vous des remarques liminaires?
Vous connaissez, je pense, la tradition au comité. Nous vous accordons 10 à 15 minutes pour vos remarques liminaires, après quoi nous passons aux questions par alternance entre les partis.
Vous pouvez commencer.
:
Merci beaucoup, monsieur le président et merci aux membres du comité de nous avoir invités.
Mes collègues, Brenda et Doug, vous présenteront la nouvelle Charte des anciens combattants, puisque vous avez commencé à l'étudier. Nous vous parlerons des fondements politiques de la charte, de son contenu, de là où nous en sommes ainsi que des possibilités d'avenir.
[Français]
C'est pour moi un privilège de vous présenter M. Doug Clorey, le directeur des Politiques sur la santé mentale, et Mme Brenda MacCormack, la directrice des Programmes de la nouvelle charte des anciens combattants.
[Traduction]
Brenda vous donnera un bref aperçu en s'appuyant sur les transparents qui vous ont été envoyés. J'espère qu'ils vous ont été remis, monsieur le président. Doug vous parlera ensuite brièvement de la question de la santé mentale.
Si vous me le permettez, monsieur le président, je vais maintenant céder la parole à Brenda.
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Merci, monsieur le président et merci aux membres du comité. J'apprécie l'occasion de pouvoir vous donner un rapide aperçu de la nouvelle Charte des anciens combattants. Nous vous fournirons aussi quelques informations sur la dimension santé mentale et vous situerons les programmes en contexte.
Je me propose de vous parler un peu de la situation avant l'adoption de la nouvelle Charte des anciens combattants et de certains des problèmes auxquels nous étions confrontés à l'époque. Je vous entretiendrai des solutions auxquelles nous sommes arrivés et vous résumerai la situation actuelle par quelques faits et chiffres, maintenant que trois ans se sont écoulés depuis l'adoption de la charte. Je vous parlerai aussi de santé mentale.
Pour vous montrer comment tout cela fonctionne pour les anciens combattants, j'appuierai mon propos sur des profils d'anciens combattants afin que vous puissiez comprendre la nature de notre clientèle, après quoi je conclurai en vous parlant de nos défis et de nos possibilités d'avenir.
Dans les années 1990, jusqu'au début des années 2000, nous avons assisté à une augmentation du nombre d'anciens combattants des Forces canadiennes. Vous savez bien sûr que le rythme opérationnel des FC a augmenté. À l'époque, nous avons également pris conscience que nous n'offrions pas énormément de services aux familles.
Le graphique de la page 4 présente l'évolution de la population que nous servons et donne une idée des groupes de clients à qui nous nous adressons. Si l'on constate une augmentation du rythme opérationnel dans le cas des vétérans modernes, on s'aperçoit que le nombre de vétérans traditionnels diminue tandis que leurs besoins augmentent. Cette situation a été pour nous source de pressions à cause des besoins différents de nos groupes de clients.
Par exemple, nous savions que des vétérans des FC avaient du mal à faire la transition de la vie militaire à la vie civile et nous savions qu'il fallait aider leurs familles. Nous n'appliquions alors pas de démarche globale intégrée en matière de transition à la vie civile et nous ne savions pas dans quelle mesure les vétérans des FC et leurs familles parvenaient à faire la transition.
À l'époque, nous proposions une pension d'invalidité et le versement de prestations associées à des traitements, mais il n'y avait pas de revenus après. Comme il n'existait pas de programme de réadaptation, la seule façon pour un vétéran de bénéficier d'une assistance accrue consistait à être encore plus malade et à réclamer d'avantage au fonds de pension d'invalidité. À l'époque, les délais de traitement des demandes de pension étaient très longs, si bien que nos interventions auprès de la clientèle étaient retardées.
À l'époque, nous avions vraiment l'impression que notre intervention était inadaptée. Nous ne réglions pas les problèmes et nous avions de plus en plus de responsabilités, si bien que nous avons décidé de lancer un ensemble de programmes regroupés sous le vocable de nouvelle Charte des anciens combattants. Désormais, notre investissement était axé sur le mieux-être de notre clientèle. Comme vous le constaterez dans ma présentation, il s'agit de programmes polyvalents qui ont véritablement changé la nature de l'intervention gouvernementale auprès de cette clientèle.
Si je devais résumer tout cela en une seule phrase, je dirais que la nouvelle Charte des anciens combattants se veut une réponse aux besoins individuels de nos clients, qu'elle est destinée à assurer des services et à conduire des interventions en fonction des besoins et qu'elle a pour objet de favoriser la transition de la vie militaire à la vie civile pour les membres et les vétérans des FC ainsi que pour leurs familles en leur garantissant débouchés et sécurité.
L'autre élément important, c'est que nous avons cherché et continuons de chercher à garantir une transition sans heurts de la vie militaire à la vie civile. Je vous décrirai chacun de nos programmes, mais je dois préciser d'emblée qu'ils ont été conçus pour être administrés de façon intégrée. Tous ces programmes trouvent leur force dans le fait qu'ils sont menés de front et qu'ils sont destinés à répondre aux besoins constatés. Quand ils ont été mis en oeuvre, en 2006, le gouvernement s'est engagé à les financer à hauteur d'un milliard de dollars sur cinq ans.
La réadaptation est la véritable pierre angulaire de la nouvelle Charte des anciens combattants en ce sens qu'elle met la priorité sur le mieux-être. Ce programme, très complet, s'appuie sur la gestion de cas individualisée et ses critères nous autorisent une certaine latitude dans le genre de services que nous pouvons offrir au client. Il axé sur le client et sa famille, il vise à offrir des services médicaux et un soutien de type psychosocial, de même que des services d'assistance professionnels.
Ce programme n'a donc pas pour seul objet de remettre les gens au travail, parce que c'est parfois impossible. Il est plutôt question d'améliorer leur qualité de vie et leur fonctionnement au sein de la collectivité et au travail, quand cela est approprié.
Différents avantages financiers sont consentis dans le cadre de notre double régime d'allocation. Il est essentiellement question d'atténuer les effets économiques du handicap, qu'il soit lié au service ou qu'il mette fin à la carrière. On énonce ici l'ensemble des dispositions prévues, qu'il s'agisse de l'allocation pour perte de revenu en cours de réadaptation, de la pension de retraite supplémentaire ou d'autres allocations de soutien du revenu que nous pourrions peut-être examiner plus en détail à la faveur d'un autre exposé.
L'indemnité d'invalidité est l'autre forme d'indemnité économique destinée à reconnaître les effets d'une invalidité liée au service sur la qualité de vie de la personne. Il s'agit d'une indemnité forfaitaire non imposable qui est fonction du niveau d'invalidité du bénéficiaire.
Notre clientèle a également accès aux prestations de soins de santé — du régime de soins de santé de la fonction publique — qui offrent deux types de protections: une protection complémentaire et une protection complète pour ceux qui ne seraient normalement pas protégés par un régime d'assurance-maladie.
Il existe aussi un Programme d'aide au placement, soit un programme de transition de carrière destiné à ceux qui sont en bonne santé et qui veulent passer de la vie militaire à la vie civile. Celui-ci s'adresse entièrement à ceux qui veulent faire la transition de la vie militaire à la vie civile, qu'ils soient malades ou qu'ils aient été blessés, ou encore à ceux qui ont décidé de voler de leurs propres ailes ou qui sont sur le point de prendre leur retraite. Le Programme d'aide au placement est essentiellement assorti de services d'aide à la transition de carrière qui permettent à nos clients de trouver un emploi dans le civil.
En toile de fond, on trouve la gestion des cas qui est essentielle à l'accompagnement du client, quand c'est nécessaire, car nous pouvons nous assurer qu'il dispose du soutien voulu au moment voulu et collaborer avec les Forces canadiennes du moment où le client quitte le service armé jusqu'au terme de son passage à la vie civile.
Nous soulignons aussi que la charte comporte un certain nombre de programmes de soutien à la famille. Je ne vous les décrirai pas en détail, mais sachez que la charte prend acte de la nécessité de reconnaître les besoins de la famille et de lui apporter le genre de soutien dont elle peut avoir besoin afin que le vétéran réussisse sa transition à la vie civile. J'ai cité certains éléments du programme aux diapositives 16 et 17.
Jusqu'ici, nous avons aidé près de 13 000 vétérans et militaires des FC ainsi que leurs familles. J'ai indiqué certaines activités de programmes en montrant combien de décisions nous avons rendues dans les différents volets du programme, de même que le pourcentage de décisions favorables.
Je vais maintenant laisser Doug vous parler un peu du contexte de la santé mentale, après quoi nous commenterons quelques études de cas pour vous donner une idée du fonctionnement du programme.
Bien que cette présentation concerne la nouvelle Charte des anciens combattants, nous avons jugé important de vous présenter le contexte de la santé mentale dans lequel se situe cette nouvelle charte. J'ai cru comprendre, monsieur le président, que le ministère vous fera un exposé distinct sur la stratégie de santé mentale dans les prochaines semaines. Nous espérons alors entrer plus dans le détail.
La diapositive 20 présente le contexte général de la santé mentale au Canada. Un Canadien sur cinq sera atteint d'une maladie mentale durant sa vie.
Le deuxième point est également intéressant, parce qu'il nous apprend qu'environ un tiers seulement des personnes pouvant bénéficier de services professionnels s'en prévalent, ce qui veut dire que les deux tiers ne le font pas. Cela semble avoir un effet sur notre clientèle. Nous présentons aussi les répercussions économiques de la santé mentale et l'on constate que celle-ci est assez coûteuse pour l'économie canadienne.
Vous savez sans doute à quel point les services de santé mentale sont nécessaires. La participation accrue des FC aux opérations militaires, la participation à des missions de combat et des déploiements plus fréquents donnant moins de temps au personnel pour récupérer entre deux affectations opérationnelles sont autant de facteurs qui ont contribué à l'augmentation des maladies mentales au sein des forces armées.
Le dernier point de la diapositive 21 présente les résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2002, dans le cas des militaires en particulier, qui nous a permis de dégager quatre grandes catégories de maladies mentales chez les militaires en situation d'active. Par ordre de prévalence, il s'agit de la dépression, de l'alcoolisme, de la phobie sociale et du SSPT. Ce qui est intéressant ici, c'est l'ordre de classement de ces maladies. Le SSPT, dont il est beaucoup question dans les médias ces jours-ci, arrive en fait en quatrième place sur la liste des problèmes de santé mentale.
À la fin mars 2008, nous recensions 11 888 clients atteints d'une affection mentale qui percevaient des prestations pour invalidité liées à un état psychiatrique, prestations qui sont administrées par le ministère des Anciens Combattants. Près de 63 p. 100 d'entre eux étaient des vétérans des FC, dont 12 p. 100 étaient encore en service actif, 24 p. 100 étaient des anciens combattants du service en temps de guerre et 14 p. 100 des gendarmes dont 5 p. 100 étaient encore en service actif à la GRC. Il convient de remarquer que la stratégie en matière de santé mentale du ministère ne s'adresse pas uniquement aux vétérans des FC, puisqu'elle concerne aussi les anciens combattants les plus âgés. Nous couvrons tout le spectre des affections mentales, de celles liées au service qui atteignent les plus jeunes, à la démence et à l'Alzheimer avec toutes les affections qui y sont liées. Nous avons constaté une augmentation d'environ 8 000 clients depuis mars 2003. Cela représente 1 500 à 1 600 nouveaux clients par an qui sont atteints d'une affection psychiatrique.
Soixante-huit pour cent de tous ces clients souffrent du SSPT. Je vous rappelle la diapositive précédente qui montrait que les deux tiers de nos clients souffrent de SSPT. Cela veut dire, et nous voudrons peut-être en reparler à un moment donné, que le SSPT semble être une affection que les militaires et les vétérans sont davantage disposés à reconnaître, par rapport à la dépression, par exemple.
Le troisième point montre le lien qui existe entre la nouvelle Charte des anciens combattants et le Programme de réadaptation. On constate que 60 p. 100 des clients qui se présentent au Programme de réadaptation — ce qui est sans doute une sous-estimation — sont aussi atteints d'affections mentales. À cause de cela, la réadaptation est à la fois dynamique et complexe.
La diapositive 23 est une ventilation statistique plus précise. Sur les 2 591 clients d'Anciens Combattants en réadaptation, environ 1 600 souffrent d'affections mentales. Un pourcentage important de nos clients qui cherchent à se réadapter pour intégrer la société souffrent donc de troubles mentaux.
La diapositive 24 résume notre stratégie en matière de santé mentale qui consiste essentiellement à favoriser l'accès à un ensemble de services et de prestations en santé mentale ou à offrir ces services au sein du ministère pour aider les vétérans et leurs familles à retrouver une fonctionnalité. Cette stratégie est axée sur une intervention précoce. Plus tôt on intervient auprès de ces personnes et plus on a de chances de les guérir, de leur permettre de continuer de fonctionner et de retrouver une vie normale.
Nous nous intéressons aussi à tous les aspects de la vie qui touchent à la santé mentale et au bien-être, ce qui est, nous le pensons, unique dans le cas des programmes de santé mentale s'adressant aux Anciens Combattants. Il n'est pas uniquement question d'offrir des services de santé par psychiatres et psychologues interposés, ou par d'autres professionnels de la santé, mais bien d'apporter un soutien social, économique et physique à domicile et d'appréhender chaque personne individuellement en appliquant le point de vue de l'Organisation mondiale de la santé qui est de traiter toute la personne, dans tous les aspects de sa vie. En outre, nous nous dotons d'une capacité et exerçons un leadership dans le domaine de la santé mentale. Tout cela, nous le faisons en partenariat avec beaucoup d'autres.
Je ne commenterai pas en détail la diapositive 25, mais sachez qu'elle donne une idée des services que nous offrons aux anciens combattants et à leurs familles pour qu'ils retrouvent leur santé mentale et leur bien-être.
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Nous avons prévu deux ou trois profils de vétérans pour vous montrer ce que donne le programme dans la pratique pour nos clients et pour montrer aussi comment fonctionnent nos interventions axées sur les besoins. Notre action dépend beaucoup de ce que déclarent nos clients et des besoins qu'ils expriment. Comme vous le constaterez dans ces scénarios, nos clients ont des niveaux de besoins très différents.
Le premier profil est celui de Justin qui, après avoir volontairement quitté l'armée, avait besoin d'un coup de main pour changer de carrière, comme pour la rédaction de son curriculum vitae. Il est parvenu à trouver un emploi dont il est très satisfait et il nous a adressé des commentaires très positifs relativement à ce que le programme avait signifié pour lui dans ce changement de vie professionnelle.
Le deuxième client, John, avait été libéré pour raison médicale en 2001, c'est-à-dire cinq ans avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Charte des anciens combattants. Ce vétéran était très malade quand il s'est présenté au programme, présentant un SSPT plutôt grave, ayant un problème d'alcoolisme, faisant face à des accusations criminelles et vivant un mariage très difficile avec une épouse également militaire.
La diapositive 30 décrit certaines des interventions que nous avons menées auprès de John: counselling psychologique, participation familiale à la thérapie, soutien par les pairs et instauration d'une relation de confiance. Nous constatons une amélioration chez ce client, mais celui-ci montre bien le genre de complexité auquel nous nous heurtons. Ce cas montre aussi que les clients peuvent sortir du programme et y revenir autant de fois qu'ils le veulent. Voilà un client qui a bénéficié d'un coup de main à sa sortie de l'armée, mais qui est encore aux prises avec des difficultés et qui revient nous voir. Nous continuons de l'accompagner. C'est donc un vétéran auprès de qui nous continuons d'agir. Il n'est pas encore apte au travail. Nous continuons de l'aider à améliorer son fonctionnement au sein de sa famille et de la collectivité. Son mariage est encore tendu. Tout cela constitue autant d'objectifs que nous poursuivons dans son cas et nous allons voir s'il atteindra ses objectifs professionnels.
Le dernier cas est celui de Greg. Il illustre la situation d'un militaire gravement handicapé en 1996, puisqu'il a fallu l'amputer des deux jambes au-dessous du genou, ce qui n'empêche que son passage à la vie civile s'est bien déroulé. Il est resté à domicile pendant de nombreuses années où il s'est occupé de ses deux jeunes fils. Ceux-ci sont maintenant scolarisés et il veut pouvoir contribuer davantage à la situation familiale. Le programme nous a permis d'aider Greg sur tous ces plans, outre qu'il a reçu de nouvelles prothèses pour lui permettre d'occuper le genre d'emploi qui l'intéresse et qu'il a bénéficié d'une formation susceptible de l'aider dans sa réorientation professionnelle. Il a réussi son dernier stage dans l'industrie maritime.
Voilà qui illustre certains des besoins auxquels nous devons répondre.
J'ai quelques questions. En ce qui a trait au traumatisme et au stress opérationnel, avez-vous, avec les années et la recherche, développé des moyens de prévenir davantage le stress opérationnel chez ceux qu'on envoie en mission militaire?
Avec la nouvelle charte, on voit que vous avez mis au point des programmes de réadaptation liés au stress opérationnel pour aider les anciens combattants. Quels résultats avez-vous obtenus?
On parle de problèmes de santé mentale. Y a-t-il d'autres problèmes de santé mentale qu'on retrouve chez les anciens militaires, outre le stress opérationnel? Quels sont ces types de maladies? Au Québec, quelle est votre collaboration avec, par exemple, les CLSC, qui donnent des services de première ligne?
Je sais très bien que les intervenants ont des expertises en ce qui a trait à certaines maladies mentales, mais il y en a d'autres où ils en ont moins. Donnez-vous de la formation à des spécialistes, des intervenants, des psychologues par le truchement de certains établissements de santé au Québec et au Canada, pour permettre à ces professionnels de pouvoir assurer des services à ces personnes, à proximité de leur milieu?
On parle des gens en milieu rural qui doivent souvent se déplacer très loin pour avoir accès à des services. Quelle est votre intervention à ce niveau? Avez-vous des projets pour améliorer la qualité des services à ces personnes?
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Je vais commencer. Vous avez posé beaucoup de questions.
Pour ce qui est de la prévention des traumatismes liés au stress opérationnel, sur quoi portait votre première question, la recherche a notamment permis de constater que la meilleure façon de prévenir ce problème, si tant il est qu'il soit possible de le prévenir, consiste à bâtir la résilience chez les individus afin qu'ils soient mieux préparés à affronter ce qui les attend. En règle générale, le ministère des Anciens Combattants n'intervient qu'en aval, c'est-à-dire quand il n'est plus possible de prévenir les traumatismes liés au stress opérationnel, puisqu'ils se sont déjà produits. Je ne peux m'exprimer au nom du ministère de la Défense nationale, mais je sais que celui-ci s'efforce d'améliorer la résilience des militaires afin qu'ils soient mieux préparés à confronter ce qui les attend et donc à éviter, on peut l'espérer, certains des traumatismes liés au stress opérationnel.
L'autre domaine d'intervention en matière de prévention est l'éducation. Nous faisons beaucoup pour mieux sensibiliser les gens, tout comme les Forces canadiennes, pour réduire les stigmates et bien faire comprendre qu'un traumatisme en santé mentale est un traumatisme, tout comme une blessure physique, et qu'il faut, dans les contacts avec les différents organismes de services et de traitement, aborder la chose de la même façon. Un traumatisme mental doit donner lieu aux prestations qui s'imposent.
Brenda pourrait vous parler de la deuxième partie de votre question concernant le taux de réussite en réadaptation. Aux Anciens Combattants, nous nous disons que le rétablissement est possible et qu'il doit être la norme. Dès lors, nous offrons toujours nos services comme si le rétablissement était au rendez-vous.
Nous ne disposons pas, pour l'instant, de bonnes statistiques sur toute la durée de vie. Dans quelle mesure nos efforts donnent-ils des résultats durant toute la vie de nos clients? C'est difficile à dire. Cependant, nous partons du principe que chacun va pouvoir se rétablir et c'est dans ce but que nous travaillons.
Pour ce qui est des autres problèmes de santé mentale, ce que nous constatons chez les vétérans est le reflet de la population canadienne en général. Nous constatons toutes sortes de problèmes de santé mentale dont certains sont liés aux opérations et d'autres pas. Il n'est donc pas inhabituel pour nous de faire ce genre de constat.
Nous essayons par ailleurs de collaborer avec les organismes locaux, comme au Québec, surtout à partir de nos bureaux de district. En outre, nous travaillons en étroite liaison avec nos cliniques de SSPT pour coordonner les efforts avec les organismes provinciaux en formation, éducation et sensibilisation. D'ailleurs, sachez que les cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel assument quatre fonctions. La première consiste à évaluer globalement la personne; la deuxième consiste à la traiter si besoin est; la troisième consiste à communiquer avec les fournisseurs de services locaux, comme ceux que vous avez mentionnés, et la quatrième consiste à faire de la recherche.
Il est très important pour nous de coordonner notre action avec les fournisseurs de services au sein des collectivités, parce que ces cliniques de SSPT n'offrent qu'un service temporaire. Nos clients finissent par retourner chez eux, par réintégrer leurs collectivités, et nous devons alors nous en remettre aux fournisseurs de services locaux. Une partie de notre travail consiste donc à collaborer avec ces fournisseurs de services afin qu'ils offrent le genre de prestations qui est nécessaire.
Ai-je répondu à la plupart de vos questions?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci de vous être déplacés.
Dans votre exposé, vous avez dit que votre clientèle d'anciens combattants traditionnels diminue d'environ 5 000 personnes par an. Il s'agit pourtant de votre clientèle de base. Corrigez-moi si j'ai tort, mais peut-on dire qu'en réalité nous perdons beaucoup plus de gens qui ne font pas partie de cette clientèle de base? Merci.
Comme vous le savez, en septembre dernier, le gouvernement a fait une promesse au sujet des anciens combattants alliés. Pourriez-vous nous donner une idée du moment où cette promesse sera respectée, en fonction des orientations qu'on vous a éventuellement fixées à cet égard?
De plus, je suppose que la plupart des décisions que vous mentionnez à la diapositive 19 sont des décisions du TACRA. Je me trompe?
Savez-vous combien de personnes se sont vu refuser une première demande? Bien sûr, la lettre qu'on leur envoie précise qu'elles peuvent se pourvoir en appel, mais il est possible qu'elles ne le fassent pas parce qu'elles appartiennent à une génération qui se dit que, si le gouvernement leur refuse quelque chose, il n'y a pas lieu d'espérer l'obtenir ensuite. Savez-vous combien de personnes ayant été refusées dans un premier temps n'ont pas fait appel par la suite?
Par ailleurs, la Légion royale du Canada nous a écrit pour exprimer ses réserves au sujet du versement de sommes forfaitaires en vertu de la nouvelle charte. Il faudrait éventuellement s'intéresser à cela. Des anciens combattants réclament le versement d'annuités à la place. Je me demande si vous ne pourriez pas régler ce problème.
Par ailleurs, deux de mes commettants — tous deux à Dartmouth — ont subi des traitements psychiatriques. Il a été déterminé que tous deux étaient guéris et le ministère a ensuite refusé toute assistance supplémentaire aux enfants parce que les parents ne recevaient plus d'aide psychiatrique. Comme les parents ne bénéficiaient plus de cette aide, on a coupé les services pour les enfants. Des témoins nous ont indiqué que le SSPT et les syndromes de ce type peuvent être transférables. Or, voilà qu'on a refusé à ces enfants de leur apporter davantage d'aide à ce sujet.
Je suis également saisi de beaucoup de plaintes relativement à la présence d'amiante à bord de navires. J'ai une dizaine de cas de ce genre sur mon bureau, qui viennent de partout au pays, des cas de personnes à qui l'on a refusé les demandes de sinistre pour amiantose. Or, nous savons que les navires construits dans les années 1940 et 1950 comportaient de l'amiante.
Il y a aussi les cas de perte d'ouïe. Comme vous le savez, après un cas qui s'est retrouvé devant les tribunaux il y a quelques années, le MAC a été contraint de faire machine arrière et de reprendre contact avec toutes les personnes dont les demandes pour perte d'ouïe avaient été rejetées. Pourriez-vous nous dire ce qui se passe de ce côté et si vous avez presque terminé ce processus.
Enfin, il y a la question des hôpitaux. Vous n'êtes pas sans savoir que les hôpitaux relevant du MAC — qui sont maintenant administrés par les provinces à l'exception de Sainte-Anne — s'adressent aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Que ferez-vous de ces hôpitaux quand la plupart de ces personnes seront décédées? Envisagez-vous d'en permettre l'accès aux vétérans modernes ou caressez-vous d'autres plans?
Merci beaucoup. J'aurais d'autres questions, mais je risque de me faire interrompre bientôt. Merci.
S'agissant du choix entre une somme forfaitaire et une annuité, tout dépend du bénéficiaire. Certains préfèrent une somme forfaitaire, car il est possible de l'investir, même si, comme on le sait, il faut être prudent de nos jours avec ces questions d'investissement.
Quant à un retour au versement de pensions dont le montant, par définition, est appelé à augmenter si le bénéficiaire démontre que son état s'aggrave, outre qu'il serait possible d'envisager la chose du point de vue des politiques, j'estime qu'on irait à l'encontre de notre approche axée sur le mieux-être. Je ne pense donc pas qu'on en revienne à l'ancienne formule consistant à verser une pension, mais je suis convaincu que le ministre est déterminé à améliorer la charte dans les plus brefs délais.
Monsieur le président, M. Stoffer a posé la question des enfants d'anciens combattants qui bénéficient d'une aide psychiatrique et il a dit ce qui se passait quand les parents ne recevaient plus une telle aide. Il faut examiner cela cas par cas. Comme nous avons le pouvoir de continuer d'aider ces enfants, vous pourriez peut-être nous donner des noms à la pause. Nous examinerons les dossiers.
S'agissant de l'amiantose des marins, nous sommes au courant de ce phénomène et nous sommes en train de l'étudier. Je ne peux vous dire où nous en sommes actuellement, mais je pourrai vous tenir au courant par la suite, si vous le désirez.
Pour ce qui est de la perte d'ouïe, il se trouve que nous tentons de réviser notre politique pour l'aligner sur la décision de la Cour d'appel fédérale. Nous étudions la façon de rendre des décisions relatives aux prestations d'invalidité qui soient conformes à la décision de la cour. Cette politique devrait bientôt être publiée.
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La fréquence peut varier, mais si l'on considère ce qui est advenu de la première Charte des anciens combattants, entre 1946 et 1953, je pense que celle-ci a été modifiée en trois temps. Au moment de la guerre de Corée, le Canada s'est doté de la Loi sur les avantages destinés aux anciens combattants qui s'est inscrite en complément de la Charte sur les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, pour répondre à votre question, sachez que nous nous intéressons surtout à l'amélioration du bien-être et à la transition réussie des vétérans à la vie civile grâce à une batterie de prestations et de services. Nous partons de notre expérience et nous avons entrepris une évaluation formelle de la nouvelle Charte des anciens combattants afin de dégager d'éventuelles lacunes. Nous avons déjà relevé certains problèmes du point de vue du soutien aux familles. À cet égard, nous travaillons en collaboration avec un groupe appelé le Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants, que nous venons juste de rencontrer aujourd'hui.
Pour ce qui est du soutien financier apporté à un vétéran en réadaptation, il y aurait par exemple lieu de se demander si 75 p. 100 du salaire d'un simple soldat pendant deux ans, c'est-à-dire pendant la réadaptation, permet de faire vivre une famille de quatre personnes. C'est mieux que le régime qui existait avant la charte, mais il n'est peut-être pas raisonnable de s'attendre à ce que quelqu'un vive avec si peu. Autrement dit, on risque de conduire les gens à l'échec si on ne leur verse pas un revenu de soutien suffisant pendant la phase de réadaptation.
En plus des services à la famille, il y a tout ce qui touche au domaine de la santé mentale. Nous avons réalisé d'énormes progrès dans la limite des pouvoirs qui nous sont conférés, mais il est, selon moi, impératif de tenir compte des problèmes constatés sur ce plan.
Quant à la périodicité des changements, les choses se feront dès que nous aurons obtenu les informations que nous sommes en train de recueillir et dès que le gouvernement du moment sera prêt à bouger et aura les ressources pour le faire. Nous voulons, comme tout le monde sans doute, bâtir un solide consensus parmi les vétérans modernes à propos des lacunes que nous avons relevées. La nouvelle Charte des anciens combattants repose sur de solides fondations, mais nous avons repéré quelques grands problèmes et nous allons pouvoir les régler assez rapidement.
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Qui dit réadaptation dit forcément travail au contact de la personne et de sa famille, d'où la reconnaissance du fait que les besoins de la famille doivent être intégrés dans tout programme de réadaptation.
La gestion des cas apporte ce genre d'influence stabilisatrice, ce point de contact unique où le gestionnaire de cas peut travailler au contact de son client, en liaison avec les ressources communautaires extérieures, au contact avec les professionnels chargés de soigner le vétéran et les membres de sa famille, pour aider les clients à naviguer dans le système, pour les défendre quand c'est nécessaire, pour les aider à se fixer des objectifs et pour contribuer à définir les interventions nécessaires visant èa aider les anciens combattants. Cette relation personnelle avec le gestionnaire de cas est donc primordiale.
Quant au travail auprès des familles, nous sommes bien sûr conscients qu'en présence de vétérans qui ont des besoins de santé complexes, les membres de leurs familles — c'est-à-dire leurs enfants et conjoints — seront concernés à cause de l'impact des affections mentales.
La gestion de cas est le moyen qui nous permet d'appliquer une approche globale et intégrée caractéristique du Programme de réadaptation.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de s'être déplacés.
Je vous présente mes excuses, parce qu'à cause d'une réunion, j'ai raté une partie de votre exposé. Veuillez m'en excuser.
Ayant servi 18 ans dans la GRC, avant de prendre ma retraite avec le grade de sergent, je suis très intéressé par ce que fait le ministère des Anciens Combattants.
On dénombre à présent beaucoup de vétérans de la GRC qui ont servi outre-mer. Ils ont servi leur pays. Ils ont servi la mère patrie. J'en ai vu beaucoup qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique. Il incombait au commandant de détachement ou à un sous-officier de recommander aux services de santé appropriés d'examiner éventuellement un gendarme pour déterminer s'il souffrait du syndrome de stress post-traumatique.
Quand la GRC a-t-elle été prise en compte dans le mandat du ministère des Anciens Combattants en ce qui concerne le syndrome de stress post-traumatique?
Au début, monsieur Clorey, vous avez parlé de stigmate. Judy a elle-même posé la question. Ce sont des choses dont on entend parler. D'ailleurs, tout à l'heure, mon ami a parlé de la GRC et je me souviens d'avoir travaillé sur cette question, il y a plusieurs années, quand vous avez tous entendu parler des gendarmes qui prenaient des congés liés au stress. Il n'était alors pas question de les traiter ni de les envoyer ailleurs, ils ne pouvaient qu'être dégagés du service.
Constate-t-on des progrès par rapport aux stigmates rattachés à la dépression et à l'alcoolisme, en particulier? Je ne suis pas certain de bien comprendre le phénomène de phobie sociale dont il a été question. Avez-vous l'impression que nous parvenons à faire reculer ces stigmates, pas uniquement au ministère des Anciens Combattants, mais pour ce qui est de la prestation des services en général?
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J'ai effectivement trois questions à poser. La première concerne les hôpitaux. Qu'envisagez-vous de faire des hôpitaux à longue échéance, quand la majorité des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée seront décédés?
En outre, le numéro 1-866 destiné aux vétérans en Nouvelle-Écosse ne répond plus après 16 h 30 et un répondeur invite les gens à rappeler le lendemain. Ne serait-il pas possible de changer ce système et de tout transférer à un centre d'appel national? C'est frustrant. Le service est excellent durant les heures d'ouverture, quand les préposés répondent. Le problème c'est que si on appelle après une certaine heure, on se fait dire qu'il faut rappeler le lendemain.
L'autre problème que vous avez vous-même mentionné — et nous sommes tout à fait au courant de cela, Doug — c'est que beaucoup au MDN touchent une pension du MAC. Pourriez-vous nous dire combien sont dans cette situation et s'ils sont englobés dans les données statistiques que vous nous avez communiquées? Si vous n'avez pas les chiffres ici, vous pourriez peut-être nous les faire parvenir plus tard. Il me semble contradictoire que ces gens, qui ne sont pas des vétérans, ce qui peut se comprendre, puissent percevoir une pension du MAC. Il serait donc intéressant de savoir combien d'entre eux se trouvent dans cette situation et s'ils sont englobés dans vos données statistiques.
Ce sera tout pour l'instant, j'aurais d'autres questions à poser, mais je suis certain que le président va m'interrompre.
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Je vais répondre aux deux premières et Doug pourra peut-être répondre à la troisième.
Pour ce qui est de notre plan à long terme dans le cas des hôpitaux, il faut dire qu'Anciens Combattants Canada a créé ces hôpitaux afin de combler un vide dans la collectivité. On recense pour l'instant quelque 250 000 à 260 000 lits de soins infirmiers au Canada qui n'étaient pas là au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. À la fin de cette guerre, les services de soins de longue durée se voulaient une importante mesure bouche-trou.
Désormais, les vétérans des anciens conflits agissent et réclament de plus en plus la possibilité de rester dans leurs collectivités. Nous envisageons donc, pour ces établissements — même pour les vétérans modernes parce qu'il est très important que les soins de longue durée puissent être prodigués à proximité du lieu de résidence de la famille ou du vétéran — de mettre l'accent sur un service de soutien individualisé à proximité du lieu de résidence du vétéran, dans les maisons de soins infirmiers existantes. Avec le temps, nous spécialiserons les soins et les services, dans les établissements offrant des lits retenus par contrat, pour les vétérans les plus anciens qui ne peuvent se faire soigner au sein de la collectivité, et je pense ici principalement aux soins de relève et aux soins gériatriques.
Nous pourrions donner à votre comité un exposé plus complet sur notre stratégie de soins de longue durée, mais je viens de vous résumer l'orientation que nous nous proposons de suivre. Même les vétérans traditionnels veulent demeurer à proximité de leurs collectivités. Par exemple, il n'est pas question pour eux d'aller à l'Hôpital Sunnybrook s'ils vivent à Barrie, en Ontario, parce qu'ils n'y reverront plus leurs familles.
L'amélioration de l'admissibilité des anciens combattants des Forces canadiennes est une décision politique qu'il faudra envisager à un moment donné.
Pour ce qui est du numéro 1-800, il faudra que je vérifie la disponibilité du service. J'ai l'impression que les heures devraient être plus longues, mais nous devrons vous en reparler plus tard.
Nous avons commencé les premières études en 1999 pour constituer le dossier sur lequel nous allions appuyer le passage d'un système de droits à un système fondé sur les besoins ou sur la recherche du mieux-être. Nous avons effectué une étude sur les besoins des anciens combattants des Forces canadiennes et leur avons demandé ce à quoi ils s'attendaient. Leurs réponses ne nous ont pas surpris. Nous avons également commencé à examiner les preuves empiriques et la raison de l'augmentation du nombre de demandes d'indemnités, outre que nous nous sommes posé la question des résultats pour ces personnes.
Tout est devenu très clair quand nous avons commencé à parler aux experts, puisque nous pouvions compter sur le Conseil consultatif des Forces canadiennes dont les membres sont des universitaires et des praticiens. Quand nous leur avons soumis les scénarios et les résultats de nos recherches, ils nous ont dit: « Écoutez, à cause de votre seul mode d'intervention, qui est un programme de pensions, vous encouragez involontairement les gens à rester invalides. Ce n'est pas ce que vous voulez et ce n'est pas ce que veulent les anciens combattants, mais la seule façon pour eux d'augmenter leurs revenus consiste à réclamer une indemnité supérieure et donc à faire réévaluer leur dossier, ce qui donne lieu à une augmentation de leur pension. Cela étant, vous n'investissez pas suffisamment tôt dans le mieux-être, par le truchement d'un programme de rééducation. »
C'était un résumé de ce que nous avons fait. Il nous a fallu investir environ quatre ans et demi de recherche afin de former les arguments que nous allions présenter au gouvernement. Tous les partis ont été d'accord avec ce que nous avons présenté et tous ont été d'accord avec le plan d'intervention proposé, ce que nous avons trouvé très encourageant. Cependant, il aura fallu tout un travail de préparation, de recherche, de rassemblement de la preuve, si l'on peut dire, pour justifier les changements et justifier la mise de fond importante de près de 1 milliard de dollars sur cinq ans.
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Je peux vous parler du service de télésanté mentale, si c'est ce à quoi vous faites allusion.
Le président: Oui.
M. Doug Clorey: Nous en sommes encore aux balbutiements. Au ministère, nous avons lancé trois projets pilotes pour nous assurer que nous savons ce qui nous attend avec cette question de la télésanté mentale.
Il s'agit d'un service offert dans toutes les provinces du Canada, mais il est délicat. Il faut pouvoir mettre en place toutes les sauvegardes nécessaires relativement à une intervention qui prend place dans un contexte où les personnes ne sont pas en présence l'une de l'autre.
Nous avons mené un projet pilote à Terre-Neuve, un à Calgary et un autre, récemment, à Fredericton afin d'élaborer des protocoles pour nous assurer que ces interventions, quand elles seront généralisées au ministère, donneront les résultats escomptés et que nous disposerons de toutes les sauvegardes nécessaires.