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Bonjour mesdames et messieurs. Je me présente: Pierre Mallette, président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, affilié à la CSN. Je travaille depuis 1986 comme agent correctionnel à l’établissement Donnacona, pénitencier fédéral à sécurité maximale dans la province de Québec. Je voudrais d'abord remercier les membres du comité de nous permettre de nous exprimer sur cette question si importante qu'est la retraite.
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada représente plus de 6 000 membres oeuvrant dans 58 établissements répartis dans huit provinces. Nous reconnaissons et appuyons le projet de loi et son objectif, qui est d'améliorer de manière importante les prestations de retraite pour des groupes spécifiques qui le méritent sans aucun doute, notamment les membres des Forces armées canadiennes et les agents et agentes de la GRC.
Chacune de ces professions entraîne, pour ceux qui les exercent, des risques qui dépassent de beaucoup ceux que la majorité des autres fonctionnaires courent dans leur travail. La situation des agentes et agents correctionnels est en tout point identique à celle vécue par les militaires et les agents de la GRC. Nous faisons face à de la violence répétée, à des agressions, nous devons recourir à l'utilisation d'armes à feu et prendre rapidement des décisions qui sont des questions de vie ou de mort. Ces situations ont des impacts majeurs sur la santé physique et mentale des agents correctionnels et peuvent souvent résulter, entre autres, à un syndrome de stress post-traumatique.
Pour le Syndicat des agents correctionnels du Canada, l'amélioration du revenu de retraite est une préoccupation et une priorité depuis 2002. Dans notre mémoire, vous trouverez un résumé des nombreuses démarches entreprises par le syndicat pour convaincre les partis politiques, les différents gouvernements ainsi que le Conseil du Trésor de la justesse de cette demande. Notre demande est de faire passer le crédit de rentes annuelles de 2 p. 100 à 2,33 p. 100 par année de service. Pourquoi? Parce que nous croyons que notre formule est préférable. Une fois retraitées, les personnes visées pourront recevoir plus rapidement un revenu plus élevé que ce qui est prévu dans le projet de loi .
L'élimination de la réduction à 65 ans donnera un montant d'argent additionnel plusieurs années après la retraite, et non pendant la période où ils en ont le plus besoin, c'est-à-dire avant 65 ans. Pourquoi cette demande est-elle justifiée? Parce que nous croyons que c'est une question d'équité envers les autres employés de la fonction publique.
[Traduction]
C'est que, pour nous, c'est une question d'équité par rapport aux autres employés de la fonction publique fédérale.
[Français]
Ces derniers travaillent pendant 35 ans et accumulent un revenu de retraite égal à 70 p. 100 de leurs cinq meilleures années. Pour un employé d'une profession liée à la sécurité publique ou aux forces armées, le gouvernement du Canada reconnaît que les conditions de travail sous-jacentes à leur emploi nuisent à leur santé. Leur régime de retraite leur permet donc de prendre une retraite après 25 ans de service. Cependant, il ne leur paie alors qu'une rente égale à 50 p. 100 de leurs cinq meilleures années.
Pour être équitable envers tous ses salariés, le gouvernement doit modifier les régimes de retraite pour permettre d'accumuler au minimum 2,33 p. 100 par année de service. Vingt-cinq ans de service correctionnel équivalent à 35 ans de service régulier dans la fonction publique. La valeur de ces années doit correspondre à la même valeur dans le régime de retraite. C'est une question de sécurité. Les rentes actuellement payées par les régimes sont si faibles que très peu de travailleurs prennent leur retraite après 25 ans de service. Ainsi que mentionné précédemment, après 2 ans de service, la santé et le travail des agents correctionnels sont affectés.
Pour la sécurité de la population et des travailleurs, le gouvernement doit non seulement permettre à ceux-ci de prendre leur retraite après 25 ans de service, mais il doit aussi leur en donner les moyens. Il s'agit d'une responsabilité des parlementaires et non d'une simple question de rémunération relevant du Conseil du Trésor. Les fonctionnaires du Conseil du Trésor n'ont pas voulu recommander de modifier le taux d'accumulation des rentes des agents correctionnels. Ils comparent la rémunération annuelle des agents correctionnels à celle des employés réguliers sur une base annuelle. Ils n'ont pas voulu tenir compte de principes tels que l'équité et la sécurité.
Les femmes et les hommes élus pour gouverner le Canada ne peuvent, quant à eux, rejeter ces principes dans le cadre de cette analyse du problème. Ils doivent non seulement en tenir compte, mais aussi s'assurer que ces principes sont respectés. Nous croyons que notre demande est préférable au projet de loi . Cependant, si le Parlement décide d'adopter ce projet de loi, nous demandons d'y être intégrés car l'amélioration du revenu de retraite est primordial pour nos membres. Il s'agirait également de rétablir l'équité par rapport aux militaires et aux agents de la GRC.
[Traduction]
Je veux vous remercier de m'avoir accordé votre attention. Je suis maintenant disposé à répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des anciens combattants. Je m'appelle Brad White et je suis secrétaire national de la Légion royale canadienne. Au nom du président national de la Légion royale canadienne, le camarade Wilfred Edmond, de nos 360 000 membres — et avec le soutien des associations des officiers de marine du Canada —, c'est un plaisir pour moi de comparaître devant votre comité aujourd'hui pour discuter des questions afférentes au projet de loi . J'ai remis à chacun d'entre vous un exemplaire de ma déclaration.
Comme vous le savez, les membres des Forces canadiennes et de la GRC n'ont pas été consultés au moment de l'adoption du Régime de pensions du Canada en 1966. On ne leur a pas demandé s'ils souhaitaient des prestations cumulées ou des prestations de raccordement. Avec la mise en place du Régime de pensions du Canada, on a simplement présumé que les membres des Forces canadiennes et les membres de la GRC décideraient de réduire le niveau du coût total de leur pension en réduisant l'étendue de la Loi sur la pension de retraite des Forces canadiennes et de la Loi sur la pension de retraite de la Gendarmerie royale du Canada. Cela a été fait de façon très paternaliste — les cotisations au premier régime ont été réduites pour compenser les cotisations au RPC. De même, les membres des Forces canadiennes et de la GRC n'ont pas été informés pleinement de l'effet de cette décision de la part de leur employeur — soit que les prestations de la LPRFC et de la LPRGRC seraient contrebalancées par les prestations du RPC qu'ils allaient recevoir à l'âge de 65 ans. En outre, le ministre a promis à l'époque que la réduction de la pension versée à l'âge de 65 ans ne serait jamais plus importante que les prestations elles-mêmes qui sont versées dans le cadre de la LPRFC, de la LPRGRC et du RPC au moment où le cotisant atteint l'âge de 65 ans.
Nous sommes conscients du fait que cette approche concordait avec ce qui se faisait dans la fonction publique. Nous savons aussi que les membres de la GRC, les membres des Forces canadiennes et les fonctionnaires peuvent percevoir des prestations réduites dans le cadre du RPC à compter de l'âge de 60 ans. Cependant, cela tient pour acquis que l'employé puisse se retirer de l'effectif pour une période déterminée. Nous savons que les fonctionnaires peuvent facilement obtenir huit semaines de congé non payées, de congé sans solde, conformément à leur convention collective; par conséquent, ils peuvent percevoir des prestations du RPC à l'âge de 60 ans, puis retourner au travail et percevoir à la fois un salaire du gouvernement et leurs prestations du RPC, ce qui comprend simplement toute réduction des prestations du RPC à partir de 65 ans.
Ce n'est pas le cas des membres des Forces canadiennes et des membres de la GRC. En règle générale, ceux-ci prennent leur retraite à 60 ans, voire avant. En réalité, pour ces membres des Forces canadiennes et de la GRC qui commencent à percevoir des prestations du RPC à l'âge de 60 ans, la somme touchée deviendra négative dans les sept ans.
Les membres des Forces canadiennes et de la GRC ne sont pas des fonctionnaires. Ils doivent prendre leur retraite avant l'âge de 65 ans. Ils ne comptent pas sur des agents de négociation comme les fonctionnaires. Les membres des Forces canadiennes et de la GRC cotisent à l'assurance-emploi, mais ils ne peuvent recevoir les prestations associées à ce régime s'ils touchent une rente. Du fait de l'effet de compensation des prestations du RPC applicables à l'âge de 65 ans, certains rentiers finissent par toucher une pension combinée et réduite de la LPRFC/RPC, attribuable à la disposition de transitions entre le régime de retraite des Forces canadiennes et le régime de retraite de la Gendarmerie royale du Canada et leur RPC, indépendamment de la promesse faite par le ministre.
Durant la période où les membres des Forces canadiennes et de la GRC cotisaient aux deux régimes aussi bien qu'au RPC, le régime de pension de retraite a fini par présenter un excédent très important, dont les pouvoirs publics se sont servis pour régler une partie de la dette nationale, plutôt que de répondre aux besoins de ceux qui ont versé volontairement des cotisations au régime. De même, on nous a affirmé que la promesse du ministre outrepassait les limites établies par les dispositions de coordination des deux régimes de retraite. C'est un moyen facile de se débarrasser d'une promesse: mettez ça sur le compte du régime et non pas sur la promesse elle-même.
Indéniablement, les hommes et les femmes des Forces canadiennes et de la GRC servent leur pays à leurs risques et périls. Souvent, ils y sacrifient leur santé. Le gouvernement s'est servi de leurs cotisations au régime de retraite non pas pour leur verser des prestations directes, mais plutôt pour réduire la dette nationale. On n'a pas consulté les intéressés pour savoir s'ils préféraient un cumul de prestations ou des prestations de raccordement dans le cas du RPC et des lois sur les pensions de retraite.
Les cotisations trop élevées au régime des Forces canadiennes et de la GRC ont servi à produire un important excédent qui n'a pas été utilisé pour fournir des prestations directes. Autrement dit, les gens dont nous parlons ont été traités injustement. C'est une simple question d'équité et de reconnaissance — pour le travail unique des membres des forces canadiennes et de la GRC pour leur pays. Nous ne recherchons pas une rétroactivité. Nous préconisons la justice et l'équité, par l'élimination de la compensation des prestations dans le cadre du RPC, et ce, dès maintenant.
Merci.
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Bonjour à toutes les personnes présentes.
Permettez-moi de me présenter d'abord. Je m'appelle Roddie O'Handley et je suis originaire de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Merci de me permettre de venir traiter ici de ce projet de loi important, le projet de loi .
On m'a demandé de parler du projet de loi C-201 parce que je viens d'en subir personnellement les effets, dans le sens où ma prestation d'invalidité de la GRC a été réduite. Permettez-moi de vous dire comment j'ai vécu cela et de préciser en quoi j'ai été contraint directement de rembourser une somme d'argent.
Je suis un ex-membre de la GRC à la retraite et je touche une pension d'invalidité. Cette pension d'invalidité faisait que j'avais droit à l'équivalent de 75 p. 100 de mes cinq meilleures années sur le plan salarial. Lorsque j'ai pris ma retraite, j'avais 32 ans et 11 jours de services à mon compte. Cela voulait dire que je touchais 64 p. 100 de ma prestation de la GRC par l'entremise de Morneau Sobeco. Les 11 p. 100 qui restent provenaient de la compagnie d'assurance-vie Great-West.
Les 64 p. 100 de la GRC donnaient pour moi un total de 3 610,80 $ par mois. La Great-West versait 11 p. 100 du montant total, ce qui donnait 1 036,42 $ par mois. Cela me donnait un revenu total de 4 647,22 $ par mois, à la retraite. C'est ce que j'ai eu.
Après deux ans, la Great-West m'a envoyé une lettre pour me signaler que je n'avais plus droit aux prestations d'invalidité qu'elle versait. Cela réduisait mon revenu de 11 p. 100, ou 1 036,42 $ — même si rien n'était venu modifier mon dossier médical. Celui-était demeuré le même.
Après cela, j'ai engagé un conseiller en pensions qui devait m'aider à ravoir ma pension de la Great-West. Il m'a conseillé de demander une pension d'invalidité du gouvernement canadien. Sur ses conseils, j'ai demandé une pension d'invalidité du gouvernement canadien, que j'ai réussi à obtenir.
Étant donné que j'avais réussi à obtenir une pension d'invalidité du gouvernement canadien, j'ai avisé les responsables du régime de retraite de la GRC du fait que je touchais une pension d'invalidité du gouvernement canadien. À leur tour, ils m'ont envoyé une lettre, en date du 27 octobre 2009, pour dire que, étant donné que j'avais réussi à obtenir une pension d'invalidité du gouvernement canadien, ma prestation de la GRC serait réduite de 719,28 $ — perte considérable pour moi.
Regardons maintenant les sommes d'argent que j'ai réellement reçues une fois déduites les sommes à récupérer et ce que j'ai vraiment perçu. Voici une ventilation de toute l'affaire.
À ma retraite, je recevais 3 610,80 $, ou 64 p. 100 du total, de la GRC. Je recevais 1 036,42 $ ou 11 p. 100, de la Great-West. Comme je l'ai déjà dit, cela donnait au total 4 647,22 $ par mois. Après deux ans, j'ai perdu les 1 036,42 $, les prestations de la Great-West, ce qui veut dire que ma pension de la GRC représentait désormais 3 610,80 $. La pension d'invalidité du gouvernement canadien me donnait 1 104,26 $. La GRC a récupéré 719,28 $. De cette somme-là, j'ai enregistré un gain de 384,98 $ par mois.
Les responsables de la pension d'invalidité du gouvernement canadien m'ont remis aussi un chèque rétroactif de 16 405,26 $. La GRC en prend 11 403,24 $. Cela me laisse 5 002,02 $ somme sur laquelle je dois payer de l'impôt.
Le régime de retraite de la GRC ne devrait pas avoir le droit de prendre quelque somme d'argent que ce soit dans ce qui m'est accordé comme pension d'invalidité du gouvernement canadien, étant donné que j'ai cotisé au régime de retraite de la GRC pour obtenir une pension équivalant à 2 p. 100 par année pour chaque année de service. J'ai travaillé pendant 32 ans à la GRC; j'ai donc droit à 64 p. 100 de mes cinq meilleures années sur le plan salarial au moment de la retraite. On ne devrait pas pouvoir réduire le montant en question sous prétexte que je reçois une pension d'invalidité du gouvernement canadien. De fait, comme j'avais droit à une prestation d'invalidité de la GRC en prenant ma retraite, j'ai droit à 75 p. 100 de mon salaire. Lorsque la GRC a réduit ma pension de 719,28 $, cela a donné moins que 75 p. 100, ce à quoi j'ai droit.
Les autorités n'ont pas réduit la pension que je recevais de la Great-West, c'est-à-dire que, à l'époque où je recevais la pension de la Great-West, j'avais le droit de combiner les deux pensions. Par contre, en raison de la réglementation, quand j'ai obtenu la pension d'invalidité du gouvernement canadien, la GRC a récupéré 719 $.
À mes yeux, c'est mettre carrément la main dans la poche des gens. Pourquoi? Parce que j'ai cotisé au régime de retraite pour obtenir 2 p. 100 par année, pour chaque année de service à la GRC. J'y ai travaillé pendant 32 ans; j'ai donc droit à 64 p. 100 de mon salaire, indépendamment des autres sources de revenu que je peux avoir.
Je vous laisserai sur une dernière réflexion: vous avez la capacité de traiter tous les pensionnés de manière égale; je vous prie de le faire.
Merci.
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Si je parle trop fort, donnez-moi un petit coup, et j'essaierai de me tenir plus loin du microphone. Merci.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, mesdames et messieurs... Le projet de loi . Au nom de MM. Roger Boutin et Mel Pittman et de nombreux comités dans tout le Canada, je tiens à vous remercier de nous permettre de prendre la parole devant le comité des anciens combattants au sujet du projet de loi C-201 présenté par le député Peter Stoffer.
La présente initiative vise à convaincre le Premier ministre du Canada d'abolir la formule de réduction des prestations qui s'applique à notre rente lorsque nous atteignons l'âge de 65 ans, ou plus tôt, si nous devenons handicapé. C'est là un tort que le gouvernement du Canada a le devoir de redresser en modifiant la Loi sur la pension de retraite des Forces canadiennes et la Loi sur la pension de retraite de la Gendarmerie royale du Canada pour corriger un mauvais calcul et ainsi rendre justice à nos retraités et à leur famille qui sont pénalisés lorsque sonne l'heure de la retraite.
Le rapport annuel 2006-2007 des régimes de pensions indique qu'il y a 84 728 retraités des Forces canadiennes et 12 331 retraités de la GRC. Le coût total des prestations versées aux retraités des Forces canadiennes s'élève à 2,2 milliards de dollars, tandis que le coût des prestations versées aux retraités de la GRC atteint 451 millions de dollars. On estime que l'abolition du programme de réduction des prestations du RPC pourrait toucher 50 000 anciens combattants et ex-membres de la GRC à la retraite.
Vous n’êtes pas sans savoir que le Régime de pensions du Canada a été créé en 1965-1966 pour offrir un autre programme de sécurité du revenu, en guise de complément à la Sécurité de la vieillesse. Les anciens combattants et ex-membres de la GRC soutiennent qu’en 1965-1966, le gouvernement du Canada a, délibérément ou non, commis une injustice flagrante à leur égard en fusionnant leurs prestations de retraite et leurs cotisations à un régime de retraite plutôt que de leur permettre de les cumuler, et en ne leur laissant aucun choix à cet égard.
Quelques faits concernant la LPRFC. Le 1er janvier 1966, le taux de cotisation des employés des Forces canadiennes est passé de 9,3 à 7,5 p. 100. Cette cotisation « réduite » à notre régime de retraite a tout de même permis d’accumuler un surplus de plus de 20 milliards de dollars dans le régime de pension des Forces canadiennes. De toute évidence, les cotisations au régime de pension des Forces canadiennes sont suffisantes pour payer nos prestations sans qu’une réduction soit nécessaire.
Quelques faits concernant le Régime de pensions du Canada. En ce qui concerne le RPC, l’employé et l’employeur versent chacun la moitié des cotisations. En 1966, le taux de prélèvement du gouvernement pour les militaires équivalait à 1,8 p. 100 des revenus de base. Au fil des ans, le taux a augmenté pour finalement atteindre 4,95 p. 100. Les militaires et les employés de la GRC ont toujours versé les cotisations maximales au régime. Récemment, le président et chef de la direction de l’Office d’investissement du Régime des pensions du Canada a fait savoir que le fonds du RPC était en bonne santé financière et affichait un surplus de 120 milliards de dollars.
C’est bien connu, les anciens combattants ont été traités de façon cavalière. À l’époque, aucun officier militaire supérieur n’était nommé sous-ministre adjoint pour les représenter. Les anciens combattants n’ont pas été bien informés des dangers liés à la fusion de leurs cotisations. Bref, les règles de démocratie ont été bafouées, et on ne leur a laissé aucun choix. Les militaires ont toujours versé les cotisations maximales au régime. Les cotisations des anciens combattants ont fait l’objet d’inscriptions distinctes dans les guides de solde; ce qui leur a donné un faux sentiment de sécurité financière.
Les mots « prestations de raccordement » ne figurent pas dans le manuel A-FN-109-001/ID-001 et, qui plus est, le manuel n’a jamais été remis aux militaires actifs. « Prestation de raccordement » -- voilà un terme que nous n’avions jamais entendu parler avant de lancer notre campagne pour obtenir justice pour nos retraités. Dès le moment où les retraités atteignent l’âge de 73 ans, le gouvernement a déjà récupéré la totalité de ses fonds, mais il continue quand même de percevoir une gratification/pénalité de 30 p. 100 pour le reste de leur vie.
On dit que les anciens combattants « récupèrent la totalité de ce qu’ils ont versé ». Ce n’est certainement pas le cas, sinon leur régime de pensions n’aurait pas accumulé un surplus de plus de 20 milliards de dollars. Avec tout le respect qui vous est dû, nous affirmons que les anciens combattants et leur famille ont donné beaucoup plus que n’importe quel autre segment de la population pour assurer la sécurité de notre pays. Par conséquent, une fois que l’heure de la retraite a sonné, ils méritent d’être traités avec équité, justice et dignité. Les anciens combattants et ex-membres de la GRC forment un groupe de fonctionnaires particuliers, qui ont eu à surmonter diverses difficultés, et ce, de façon régulière.
Quelle valeur financière peut-on associer à ce qui suit: perte du revenu du conjoint, donc perte de revenu du RPC; perte de revenu d’heures supplémentaires associée à la perte de la possibilité d’un deuxième revenu; perte de la possibilité d’acheter une maison et de la payer au complet pendant sa carrière? Les militaires sont des fonctionnaires différents. Ils servent à l’étranger 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et sont souvent tenus de faire des journées de travail de 16 heures; les militaires sont souvent confrontés à des situations dangereuses, mettent leur santé en jeu et sont séparés de leur famille pendant de longues périodes, d’où leur niveau de stress élevé; les membres des Forces canadiennes et de la GRC sont prêts à faire le sacrifice suprême de leur vie pour leur pays, le Canada.
À propos de l’épuisement des fonds excédentaires du régime de pensions des FC, le gouvernement du Canada a puisé 16,5 milliards de dollars excédentaires de la caisse de retraite des FC pour réduire la dette nationale. C’est sans compter un autre montant de 630 millions de dollars excédentaires qui, selon le rapport 2003-2004, aurait également été retiré de notre compte de pension. Le rapport 2004-2005 des régimes de pensions indique qu’aucuns fonds n’ont été « retirés » du compte et qu’un excédent de 1,099 milliard de dollars a été enregistré cette année-là. Les surplus accumulés dans la caisse de retraite sont suffisants pour compenser le manque à gagner qui résulterait de l’abolition de la formule de réduction des prestations du RPC versées aux anciens combattants.
Pourquoi les revenus indexés des pensionnés sont-ils réduits lorsque ceux-ci atteignent l’âge de 65 ans? Pourquoi la pension des anciens combattants handicapés est-elle réduite? Pourquoi les revenus indexés de la rente d’invalidité versée aux anciens combattants handicapés sont-ils réduits? Pourquoi avoir créé le RPC, s’il ne profite à personne?
Quant aux solutions proposées — ce ne sont pas les seules, j’en suis sûr —, pour résoudre le problème de la réduction des prestations de retraite qui touche au-delà de 50 000 anciens combattants à l’âge de 65 ans, nous formulons les propositions suivantes. Un, cesser de piger dans les surplus de nos régimes de pension; deux, pour empêcher que nos comptes de pensions continuent de s’appauvrir, transférer 15 p. 100 des cotisations d’assurance-emploi des membres actifs dans nos régimes de pensions, puisque ceux-ci ne touchent aucune prestation d’assurance-emploi; trois, abolir la formule de réduction des prestations de retraite des anciens combattants et ex-membres de la GRC lorsqu’ils atteignent l’âge de 65 ans, ou plus tôt, s’ils deviennent handicapés; et quatre, aucun paiement rétroactif n’est demandé.
En guise d’appui à la campagne, nous avons reçu des messages très encourageants de la part de nos anciens officiers supérieurs, notamment, le major-général Lewis MacKenzie — officier le plus décoré des Forces canadiennes; le colonel Don Ethell — officier le plus décoré des Forces canadiennes de maintien de la paix; le commodore David Cogdon; le sous-commissaire de la GRC Larry R. Proke; M. Bill Gidley, directeur exécutif, Anciens de la GRC; l’adjudant-chef John Marr, l’ancien adjudant-chef des FC et lieutenant de vaisseau Joe Fillion; et l’ancien officier marinier et premier maître de première classe Don Brown. Un grand nombre d’officiers supérieurs nous appuient sans réserve, estimant que les anciens membres des FC et de la GRC ont été maltraités et que la situation doit être corrigée.
Cette louable initiative continue à prendre de l’ampleur, comme en témoignent les plus de 112 500 personnes qui ont déjà exprimé leur appui. Environ 500 000 membres de la Légion royale canadienne, les Anciens combattants de l’armée, de la marine et des forces aériennes du Canada, qui comptent 20 000 membres, et l’Association de la Force aérienne du Canada, qui compte 12 000 membres, ont adopté des résolutions lors de leur assemblée générale annuelle de 2006 pour appuyer inconditionnellement l’initiative.
Le regretté capitaine Ed Halayko, président national de l’Association des pensionnés de guerre du Canada, appuyait notre initiative, et le nouveau président national de l’Association des pensionnés et rentiers militaires du Canada, l’adjudant-chef Tony Huntley, appuie notre initiative.
Tout comme le fait Mme Liliane Morgenthau, fondatrice et présidente de CARP, Canada’s Association for the 50 plus.
De nombreuses autres associations militaires ont souscrit à notre objectif. Nous avons également reçu l’appui d’anciens combattants de 18 pays: Angleterre, Mexique, Allemagne, Forces de CYQQ, Floride, Varsovie (Pologne), Syrie, Grèce, Royaume-Uni, États-Unis, Îles Cayman, Afghanistan, Afrique du Sud, Iraq, Thaïlande, Sarajevo (Bosnie), Italie et Japon.
Pour conclure, il est temps de mettre la politique de côté. Il est temps que tous les députés témoignent de façon tangible leur reconnaissance aux hommes et aux femmes qui ont servi et qui servent actuellement leur pays. Il est temps de prendre des mesures pour mettre fin à ce traitement antidémocratique, inéquitable et injuste des anciens combattants. Abolissez cette réduction des prestations de pension qui leur a été imposée sans consultation ouverte et équitable.
Cette décision mal éclairée va à l’encontre des principes de la démocratie, de l’équité et de la justice, puisqu’elle nuit au bien-être des anciens combattants et de leur famille une fois arrivé à l’âge de la retraite. Nous demandons au comité de renvoyer le projet de loi à la Chambre des communes en vue de son adoption en 3e lecture, du débat final et du vote. Tous les chefs de parti doivent permettre que le processus démocratique suive son cours et autoriser leurs députés à voter librement lorsque la Chambre sera saisie du projet de loi pour un vote final.
Les anciens combattants et ex-membres de la GRC ont vaillamment servi le Canada. C’est donc la moindre des choses que nous ne portions pas atteinte à leur dignité financière, puisqu’eux et leur famille en ont payé le prix de bien des façons et méritent plus que tout notre reconnaissance.
Plus de 40 ans se sont écoulés maintenant. Il est temps de régler cette question touchant la pension des anciens combattants et ex-membres de la GRC. Ce problème touche plus particulièrement les anciens combattants handicapés et ceux de rangs inférieurs. Bénis soient nos anciens combattants et ex-membres de la GRC pour les sacrifices qu’ils ont faits et grâce auxquels nous pouvons aujourd’hui parler librement! Faisons-nous un devoir de ne pas les oublier.
Ce fut un honneur et un privilège de servir notre pays, le Canada, et nous continuons de le servir encore aujourd’hui! Souvenons-nous d’eux!
Merci.
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Merci beaucoup des propos intéressants que vous êtes venus tenir ce matin.
Chaque fois que nous avançons dans ce dossier, pour mieux comprendre, voilà que vous revenez pour soulever d'autres questions encore.
J'apprécie certainement la contribution de chacun d'entre vous, ce que vous avez fait pour chacun d'entre nous. C'est une question difficile qui nous vaut des commentaires depuis un certain temps déjà, et M. Stoffer, comme toujours, s'est fait le défenseur de ces idées-là et s'assure que nous soyons au courant. La question est la suivante: qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Monsieur Labelle, j'apprécie certaines des propositions que vous faites ici. Tout de même, pour ce qui est d'éliminer la formule de réduction des pensions, il est très difficile de concevoir qu'on puisse revenir en arrière, je crois, mais la question qui revient toujours sans équivoque, c'est celle de l'équité. Lorsque vous étiez sur le point de prendre votre retraite, ne vous a-t-on jamais expliqué ce qu'est la prestation de raccordement?
D'après les témoignages que nous avons entendus l'autre jour, nous croyons comprendre la situation: quand on a 25 ou 30 ans et qu'on vient de s'enrôler, on ne lira pas chaque page du guide qui dit que les choses vont se dérouler de telle et telle façon, mais, de toute évidence, lorsque vous avez commencé à toucher des prestations d'invalidité, monsieur O'Handley, ne vous a-t-on pas expliqué rigoureusement: voici le revenu auquel vous avez droit maintenant, mais il y aura les changements suivants?
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Je vous remercie de la question.
Tout d'abord, ce sera toujours difficile pour les agents correctionnels, car ils exercent un métier qui est mal connu. Je ne connais pas beaucoup d'enfants de 7, 8 ou 9 ans qui pourraient dire à leurs parents qu'ils aimeraient être agents correctionnels. Par contre, le métier que nous exerçons nous fait vivre toutes sortes de situations où nous devons prendre des décisions rapidement. On travaille avec des armes à feu. On doit contrôler des situations qui peuvent devenir extrêmement graves. Parfois, on doit rentrer dans des cellules pour aller chercher un détenu qui s'est suicidé. On doit travailler avec du sang contaminé. On doit travailler avec des gangs criminels, des détenus qui sont impliqués dans le crime à l'extérieur et à l'intérieur des établissements. Il y a aussi des menaces. Plusieurs circonstances font en sorte que ce métier mérite autant d'attention que les corps policiers ou les militaires.
Nous nous demandons, nous aussi, pourquoi nous sommes exclus du projet de loi . Nous aurions dû y être inclus, dès le départ. C'est un peu ce que nous sommes venus vous dire, ce matin. Ne nous oubliez pas, nous existons et nous voulons être intégrés à ce projet de loi parce que nous croyons que cela pourrait résoudre des problèmes. Vous savez sans doute également que les agents correctionnels essaient depuis 2002 de faire bonifier leur régime de retraite. Nous essayons de régler certains problèmes. En fait, un agent correctionnel est usé après 25 ans à l'intérieur des établissements. C'est un métier qui s'avère extrêmement difficile physiquement et mentalement. Souvent, les détenus entrent en prison quand ils sont jeunes, mais nous prenons de l'âge, et les interventions physiques deviennent difficiles à supporter.
Nous croyons vraiment que ces étapes doivent nous permettre de pouvoir partir à la retraite plus tôt. D'ailleurs, notre plan de retraite nous permet de quitter après 25 ans de service. Ainsi, on peut quitter à 50 ans, après 25 ans de service. On peut quitter, mais l'équité n'existe pas. Un fonctionnaire prend sa retraite après une carrière de 35 ans, et bien que nous puissions partir plus tôt, l'argent ne suit pas.
Le projet de loi , en fait, empêche une diminution pour les gens de 65 ans. Nous croyons que quand on prend sa retraite à 50 ans, c'est à ce moment qu'on a le plus besoin de pouvoir en profiter. Nous sommes ici à titre d'intervenants et nous tenons à vous dire de ne pas nous oublier parce que nous existons et que nous avons des demandes depuis 2002. On aimerait se faire entendre et améliorer le régime de retraite de nos membres, les agents correctionnels.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, merci beaucoup à tous les quatre d'être venus.
Je profiterais de l'occasion pour souligner le travail d'un ancien combattant extraordinaire qu'il y a au pays, M. Shawn Bray, qui est présent. Il a fait un travail merveilleux quand il s'agit de défendre les anciens combattants d'aujourd'hui dans toutes sortes de dossiers que nous avons pu voir.
Premièrement, monsieur Mallette, merci beaucoup d'avoir présenté votre exposé. Un sincère merci.
Dans votre exposé, vous parlez des 2,33 p. 100, qui ressemblent beaucoup à ce que les pompiers demandaient afin de pouvoir prendre une retraite précoce. Je voudrais simplement que vous nous donniez quelques précisions là-dessus lorsque vous en aurez l'occasion.
Monsieur White, je veux vous dire une chose, monsieur. Nous avons accueilli un député respecté, un ancien colonel de la force aérienne, je crois, M. Laurie Hawn, , qui est venu comparaître devant le comité et qui a dit ce qui suit pendant son exposé:
[Traduction] Les gens sont nombreux à commencer à profiter du RPC dès l'âge de 60 ans en acceptant la réduction de 0,5 p. 100 par mois jusqu'à l'âge de 65 ans... et s'ils touchent des prestations du RPC à l'âge de 60 ans, à ce moment-là, les membres des Forces canadiennes et de la GRC se servent deux fois dans le RPC pendant cinq ans...
Je voudrais simplement savoir une chose. Pendant toutes les années où vous avez travaillé à la Légion royale canadienne, avez-vous déjà entendu parler de cette double rémunération en ce qui concerne la pension touchée à l'âge de 60 ans?
Je vous rappellerais à vous et au comité que tout fonctionnaire fédéral et provincial qui prend sa retraite à l'âge de 60 ans peut choisir de commencer à recevoir avant le temps normal ses prestations du RPC. Tout le monde peut le faire. Mais vous pouvez accepter une réduction de cette prestation du RPC parce que vous la touchez avant l'âge de 65 ans.
Monsieur O'Handley, ma question s'adresse à vous et à M. Labelle. Vous dites qu'il vous a fallu rembourser 11 000 $ au groupe responsable des pensions à la GRC. Pouvez-vous nous dire ce que la Great-West vous a demandé en fait de remboursement, car c'est une somme forfaitaire de 16 000 $ que vous avez reçue, n'est-ce pas? Si je ne m'abuse, vous avez dit que 11 000 des 16 000 $ en question ont dû être remboursés à la GRC, n'est-ce pas? En avez-vous avisé la Great-West? Si j'ai bien compris, pour les deux années où elle vous a indemnisé pour les 11 p. 100 en question, elle va insister pour que l'argent soit remboursé, elle va l'exiger. L'avez-vous mise au fait de la situation? Comprenez-vous ce qui se passe? J'aimerais savoir ce que vous pensez de cela?
Monsieur Labelle, la même chose vaut pour vous. Comme vous le savez, il y a bien des gens qui font valoir ce point depuis un bon moment déjà en affirmant que c'est une question d'équité, mais, en réalité, il devait bien être écrit quelque part que tout ça allait vous arriver. En tant qu'officier qui conseillait les autres, qu'est-ce que vous pouvez leur dire des petits caractères dans les polices d'assurance ou des discussions que vous avez eues pour expliquer la réduction des prestations — la récupération, comme on le dit parfois — à cet égard?
Commençons par M. Mallette. Et restez très bref, car je n'ai que cinq minutes.
Vous devez savoir que depuis 2005, la Loi de l'impôt sur le revenu nous permet de demander jusqu'à 2,33 p. 100 par année de service. Cette loi couvre maintenant les agents correctionnels. Depuis 2002, le syndicat essaie d'augmenter le pourcentage annuel et faire en sorte que le régime de retraite soit modifié.
Quand cette loi a été modifiée, en 2005, nous nous sommes dit que c'était une excellente nouvelle et que nous pourrions enfin avancer. Étant syndiqués, nous croyions pouvoir négocier et réussir à obtenir cette condition pour nos membres. Parfois, le fait d'être syndiqué n'ouvre pas toutes les portes automatiquement.
Par exemple, les 2,33 p. 100 permettraient à nos gens, à 50 ans, après 25 ans de service, d'obtenir un taux d'environ 70 p. 100. Comme je vous le disais plus tôt, leur situation serait vraiment équitable par rapport à celle des fonctionnaires qui travaillent pendant 35 ans. Il est déjà reconnu que ce métier est compliqué, difficile, et qu'il faut laisser nos gens prendre leur retraite plus tôt. Les 2,33 p. 100 rendraient cela possible. Ça représenterait 4 p. 100 de la masse salariale. Nous en sommes là.
Le changement apporté à la loi nous permet de le faire, mais malheureusement, personne ne nous ouvre la porte pour que nous nous assoyions ensemble et trouvions une solution à ce problème. C'est ce que nous demandons. Nous faisons des campagnes médiatiques et nous nous adressons aux députés. Nous voulons avoir la chance de régler ce qui nous a été accordé en vertu de ce changement, mais qui ne nous est pas octroyé, dans les faits.
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Merci, monsieur le président, et je remercie tous les témoins d'être là.
C'est une question importante pour mes commettants. Je viens de la Colombie-Britannique, où il y a de nombreux anciens de la GRC qui ont pris leur retraite dans la région — c'est un coin pour retraités en quelque sorte —, et je reçois beaucoup de courriels sur la question. Je comprends tout à fait.
Dissocier la question de l'invalidité... et je suis tout à fait d'accord pour dire que certaines choses doivent peut-être être modifiées. Quant à la pension elle-même et à la notion de récupération, au moment où la mesure a été établie, une prime était associée à la caisse de retraite, mais, à l'arrivée du RPC, la prime a été intégrée au paiement global. On n'avait donc pas à déduire la somme de la prime de retraite sur le chèque de paie mensuel, étant donné que c'était compté dans la cotisation à la caisse de retraite.
Cela était entendu: même si on ne pouvait toucher sa pension du RPC avant 65 ou 60 ans, il y avait une mesure de transition — une pension — si on prenait sa retraite avant. C'est comme ça que la mesure a été établie. Malheureusement, elle n'a peut-être pas été communiquée comme il faut aux gens qui étaient au service du gouvernement du Canada, que ce soit dans les Forces canadiennes ou la GRC.
Comme nous le savons tous, nul n'est censé ignorer la loi. Quand on signe un contrat de travail et qu'on va travailler pour quelqu'un, il y a ces choses-là qu'il faut assumer — ses rôles et ses responsabilités, sa rémunération. C'était il y a plus de 40 ans.
J'ai entendu deux observations. Premièrement, il n'en était pas question dans votre guide de rémunération; puis, j'ai entendu que c'était le cas, mais que vous vous êtes seulement rendu compte des répercussions par la suite. Est-ce que c'était dans le forfait ou est-ce simplement un oubli, ou peut-être les conséquences de cet accord-là...? Ça portait essentiellement la signature de ceux qui ont commencé le travail, que ce soit à la GRC ou dans les Forces canadiennes.
Je pourrais adresser cette question à M. White.
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Je ne sais pas si j'ai envie de retourner en 1966, car je suis né en 1964.
Des voix: Oh, oh!
[Français]
M. Pierre Mallette: Vous êtes du Parti libéral.
Depuis 2002, notre syndicat essaie de négocier pour améliorer notre régime de pensions. Votre gouvernement, en 2005, a modifié la loi qui permet de passer d'une rente de 2 p. 100 à 2,33 p. 100. Je le répète, on aimerait trouver la tribune qui nous permettrait d'expliquer notre point de vue: pourquoi 25, pourquoi 2,33 p. 100?
Pourquoi pourrait-on avoir mieux que d'autres groupes? C'est une question d'équité. Si on reconnaît que des groupes peuvent partir après 35 ans de service avec 70 p. 100 du salaire, pourquoi permet-on à des gens de partir après 25 années de service, sans tenir compte du pouvoir d'achat qu'ont les autres après 35 années de service. C'est une question essentielle.
Je ne minimise pas l'importance des autres catégories de travail, mais leur manière de travailler est différente de la nôtre. On reconnaît qu'après 35 ans et plus de service, on peut obtenir 70 p. 100 de son salaire. On nous accorde le droit de partir après 25 ans, mais on obtient alors 50 p. 100 de son salaire. Nous n'avons pas le même pouvoir d'achat. On nous dit de nous en aller, mais nous n'avons pas l'argent pour partir. Dans le milieu où je travaille, personne ne travaille pendant 35 ans. Je l'ai dit dès le début de ma présentation de ce matin, les détenus sont toujours jeunes alors que nous vieillissons physiquement et mentalement. Nous n'avons plus les mêmes réflexes. Partout où l'on va, on répète qu'on veut avoir la chance de mettre en application ce qui a été accordé en 2005, soit le taux de 2,33 p. 100.
Ce matin, j'ai entendu des commentaires à propos du fait que l'on est syndiqués. Être syndiqué ne signifie pas toujours que c'est plus facile. Les relations avec le Conseil du Trésor ne sont pas toujours faciles. Le gouvernement adopte des lois, comme le projet de loi qui a été adopté récemment. On a beau être syndiqués, on est tout de même touchés par cela.
Le syndicat veut s'asseoir, discuter et regarder les impacts. On est prêts à regarder tout cela. On y travaille depuis 2002. Il y a eu des avancées et certaines choses ont été réglées. La loi nous a permis de faire des choses, mais on ne trouve pas la tribune qui nous permettrait de compléter le travail. C'est ce qui est long. Les générations suivantes devront faire le même débat si on ne le règle pas maintenant.
Donnez-nous l'équité, ce qui nous permettra de partir avec le même taux de salaire que des fonctionnaires qui quittent leur poste après 35 années de services et qui reçoivent 70 p. 100 de leur salaire. Vous nous reconnaissez le droit de partir plus tôt, mais on n'a pas l'argent qui nous permettrait de le faire.