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Je vous remercie, monsieur le président.
Je commencerai par vous féliciter d'avoir été élu président du Comité, car vous avez été un membre fort apprécié au cours de la dernière législature. Félicitations.
Pour ce qui est des nouveaux membres, c'est, je crois, la première fois que nous nous retrouvons réunis autour de la table. C'est la première fois pour la plupart d'entre nous, mais pas pour tous, à l'exception de Roger and Albina.
Albina, je crois que vous remplacez Judy, qui ne pouvait être ici aujourd'hui. Je vous remercie de nouveau d'être ici.
Il y a aussi Peter, un vieil ami du Canada Atlantique.
J'y arrive, monsieur le président. Nous passerons ensuite aux questions et réponses, ce qui devrait prendre environ dix minutes. Espérons que cela nous ne prendra pas plus longtemps que cela.
Merci, monsieur le président, et bon après-midi, honorables membres du Comité.
De tout le travail que nous sommes appelés à faire ici, à Ottawa, comme membres du Parlement, il y a peu de choses qui soient plus importantes que ce que vous ferez pour les vrais héros de notre pays.
J'ai oublié, monsieur le président, de vous présenter mon secrétaire parlementaire, Greg Kerr, de la Nouvelle-Écosse. Il ne m'a pas fallu bien longtemps pour commettre un impair. Je m'en excuse.
Nous aidons à assurer que notre nation reconnaissante rembourse la dette immense que nous avons envers nos anciens combattants et leurs familles. Nous aidons à assurer que les Canadiens n'oublient pas que des hommes et des femmes ordinaires ont accompli des choses extraordinaires pour défendre des valeurs que nous partageons, soit la liberté, la démocratie et la primauté du droit.
Le premier ministre britannique David Lloyd George l'avait parfaitement articulé dans un discours qu'il prononça quelques jours après la fin de la Première Guerre mondiale. Je l'ai cité à maintes reprises, mais je crois qu'il convient de la citer encore. « En quoi consiste notre devoir », avait demandé le premier ministre il y a environ 90 ans. Il a bien sûr répondu à sa propre question en disant « faire en sorte que l'Angleterre devienne un pays où il fait bon vivre pour nos héros ». Tel est toujours notre défi et notre devoir national. Continuer de faire en sorte que le Canada soit un pays où il fait bon vivre pour nos héros.
Je veux féliciter chacun d'entre vous d'avoir accepté d'assumer une partie de cette responsabilité en siégeant au sein du Comité.
Je tiens à féliciter David de son élection au poste de président, et Peter ainsi que Judy aux postes de vice-président. Je félicite aussi Roger Gaudet qui revient siéger au Comité.
Je souhaite la bienvenue à tous les nouveaux membres.
Au cours des prochains mois, vous vous rendrez compte que ce comité est unique — un comité où la partisanerie politique cède la place à ce qui convient de faire. Ce qui est juste de faire. Le Comité est la preuve que certaines choses peuvent susciter l'unité des politiciens. Comme par exemple, les anciens combattants. Et vous serez vraiment récompensés — dans votre coeur et à votre âme — pour le travail que vous ferez ici.
Nous pouvons évidemment avoir des divergences d'opinions quant à la meilleure façon de servir nos anciens combattants. Des points de vue légèrement différents, tout au plus. Mais en bout de ligne, nous avons tous les mêmes objectifs: assurer que nos anciens combattants et leurs familles reçoivent les soins et la reconnaissance qu'ils ont gagnés et mérités. Je tiens donc à ce que vous sachiez que vous pouvez compter sur mon soutien et mon entière collaboration. Ensemble, nous pouvons veiller à ce que le Canada soit à la hauteur de ses héros.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais vous présenter Mme Suzanne Tining, sous-ministre d'Anciens combattants Canada.
Je vous remercie, Suzanne, d'être avec nous aujourd'hui. Je remercie aussi tous les membres qui font de nouveau partie du Comité.
Mme Tining s'est elle-même distinguée dans sa détermination à servir les anciens combattants et leurs familles, et à leur rendre hommage. Elle a toujours su assurer son soutien et prodiguer ses conseils. Je l'en remercie et je lui sais gré d'être ici, aujourd'hui.
Monsieur le président, le ministère des Anciens combattants fut créé il y a 65 ans. Son mandat était clair: rembourser la dette de gratitude de la nation à l'égard des services accomplis pour le pays. Le Canada a connu de bons et mauvais moments depuis lors. Les priorités des Canadiens ont changé au fil des ans. Mais la fierté que nous ressentons à l'égard des anciens combattants que s'est jamais estompée. Et je crois vraiment que nul autre gouvernement n'a jamais fait autant que nous pour nos anciens combattants et leurs familles. Depuis ma nomination, il y a trois ans, ce mois-ci, notre gouvernement a toujours été à l'écoute des anciens combattants, et nous avons pris des mesures concrètes et durables pour eux.
Par exemple, au cours de notre premier mandat, nous avons consacré plus de 1,6 million de dollars en nouvelles dépenses à l'égard des services et des programmes destinés à nos anciens combattants, sur lesquels ils comptent. Tout juste deux mois après notre premier mandat, nous avons mis à oeuvre la Nouvelle Charte des anciens combattants et affecté 740 millions de dollars pour assurer le succès de cette nouvelle façon sans précédent d'aider nos anciens combattants et leurs familles.
L'année suivante, nous avons approuvé l'affectation de nouvel argent à d'autres priorités des anciens combattants — des choses que les anciens combattants attendaient depuis longtemps. Nous avons nommé le premier ombudsman des vétérans; nous avons assuré l'adoption d'une Déclaration des droits des anciens combattants et augmenté notre effectif pour être certain de respecter les engagements prévus dans la Déclaration des droits. Nous avons annoncé un plan visant à doubler le nombre de cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel que nous gérons au pays et, cette année, nous en assurerons la mise en oeuvre complète, avec un total de dix nouvelles cliniques de TSO.
Dans notre deuxième budget, nous avons en outre prévu l'embauche de pairs-conseillers pour nos familles militaires. Dans le cadre du Programme de soutien social aux victimes de stress opérationnel, nous aidons les familles de militaires en difficulté en leur offrant des services de conseillers formés qui ont vécu les mêmes choses que celles qu'ils vivent eux-mêmes. Les anciens combattants vous diront que ces efforts font une différence réelle et durable. Ils améliorent leur qualité de vie. Ils leur donnent un sentiment de plénitude. Et nous ne nous sommes pas arrêtés là. L'année dernière, nous avons investi plus de 302 millions de dollars sur cinq ans pour offrir des services de soutien aux survivants des anciens combattants du temps de guerre — y compris l'accès à notre Programme pour l'autonomie des anciens combattants.
Dans le contexte d'une crise économique globale — où chaque dollar compte — Anciens Combattants Canada continue d'offrir le meilleur service possible aux anciens combattants du Canada, de manière responsable sur le plan financier. Vous le constaterez dans notre Budget des dépenses supplémentaires dans lequel nous mettons l'accent sur trois éléments totalisant 1,8 million de dollars. Il y a la vente du site du Pavillon Senneville totalisant 600 000 $; l'affectation de 1,1 million de dollars en fonds de publicité pour la vignette de la Semaine des anciens combattants; et l'obtention de 100 000 $ auprès de Patrimoine Canada pour un partenariat avec l'Institut du Dominion pour le Bureau des conférenciers du Projet Mémoire.
L'an dernier, dans le cadre de l'examen stratégique, Anciens combattants Canada a procédé à l'examen de ses programmes en vue d'identifier les améliorations à apporter et d'assurer une efficience accrue tout en maintenant le niveau de service et des avantages offerts aux anciens combattants/vétérans et à leurs familles. Cette efficience accrue — soit une amélioration des mesures administratives — aidera le gouvernement à continuer d'offrir des services de soins, de traitement et de soutien de premier ordre aux anciens combattants/vétérans et de commémorer leurs réalisations et leurs sacrifices.
À chaque étape, à chaque amélioration, nous donnons plus de choix aux anciens combattants, plus d'options, et un plus grand espoir de vivre leur vie dans le respect, le confort, la dignité et l'honneur. Le Programme pour l'autonomie des anciens combattants aide, par exemple, plus d'anciens combattants et survivants à vivre en santé et de façon autonome chez eux, au sein de leurs collectivités. C'est ce qu'ils veulent et ils en témoignent dans leurs choix personnels.
Au même moment, nous répondons aux besoins changeants de nos plus nouveaux vétérans par voie d'une charte évolutive. Depuis sa mise en oeuvre, il y a trois ans, la Nouvelle Charte des anciens combattants a permis d'aider 12 600 vétérans des Forces canadiennes et leurs familles à réussir la transition de la vie militaire à la vie civile. Des allocations d'invalidité ont été versées à plus de 10 500 anciens combattants/vétérans. Environ 3 000 demandes d'aide à la réadaptation ont été approuvées, et nous venons en aide à un nombre de familles sans précédent.
Anciens combattants Canada affecte en outre un plus grand nombre de personnes là où il le faut pour offrir des services personnalisés à nos vétérans. Nous comptons près de 40 bureaux au pays, et assurons une présence sur de nombreuses bases des Forces canadiennes. Nous tentons ainsi de combler le « vide de transition » qui existait auparavant entre Anciens combattants Canada et la Défense nationale. Il en résulte que nous offrons des soins et nos services à un plus grand nombre de vétérans.
Je vous donne un exemple. Depuis 2006, près de 400 vétérans ont pu compter sur nos services d'orientation professionnelle et d'aide pour trouver un emploi grâce à notre Programme de placement. Et nous savons que ça fonctionne. Dernièrement, j'ai entendu parler d'un jeune homme de 33 ans d'Edmonton. Il avait décidé de quitter les Forces canadiennes l'année dernière. Le Programme de placement l'ai aidé à réorienter son choix de carrière. Il a reçu la formation et les outils dont il avait besoin pour trouver un emploi. Le personnel l'a encouragé, aidé à bien cibler son choix et à rester optimiste au cours de sa période de transition. L'ex-soldat travaille aujourd'hui dans une importante compagnie de gestion dans l'Ouest du Canada. Il attribue son succès au Programme de placement.
Tel est notre nouveau mode de fonctionnement. Voilà comment nous avons amélioré l'approche au Canada. En étant là plus tôt pour nos hommes et nos femmes. En leur communiquant — plus rapidement — plus d'information au sujet des avantages et des services qui leur sont offerts. En intervenant plus tôt lorsqu'ils ont besoin d'aide. Bref, nous faisons tout ce que nous pouvons pour offrir à nos héros le soutien dont ils ont besoin. Lorsqu'ils en ont besoin. Là où ils en ont besoin.
Est-ce parfait? Bien sûr que non. Pouvons-nous faire davantage? Évidemment, et je compte sur vous pour me faire part de vos idées et de vos observations. Comme je le dis souvent, nous ne pouvons jamais en faire assez pour nous acquitter de l'immense dette que nous avons envers nos anciens combattants et leurs familles.
J'aimerais enfin vous parler de la question du Souvenir. Je suis certain que vous avez constaté que les Canadiens manifestent plus que jamais leur fierté envers leurs anciens combattants. Nous le constatons chaque année, le 11 novembre, avec les foules immenses qui assistent aux cérémonies qui se tiennent à Ottawa et ailleurs au pays. Et nous faisons le même constat tout au long de l'année: un nombre accru de cérémonies commémoratives qui attirent de plus en plus de participants. Nous en sommes heureux. Nous en éprouvons un certain réconfort. Parce qu'il est de notre devoir solennel de veiller à ce que les générations futures n'oublient jamais pourquoi nous vivons dans le meilleur pays du monde.
Nous ferons de nouveau notre part, cette année, par voie de cérémonies commémoratives comme le dévoilement, jeudi prochain à Ottawa, d'une sculpture de glace visant à marquer le 60e anniversaire de la création de l'OTAN. Au printemps, nous serons en France pour célébrer le 65e anniversaire du jour J et la campagne de Normandie. Cette année, nous commémorerons aussi la Libération de la Belgique et la campagne d'Italie. Et nous nous joindrons aux nombreuses organisations et collectivités canadiennes pour participer aux activités commémoratives qui auront lieu tout au long de 2009 pour rendre hommage à nos héros d'hier et d'aujourd'hui.
Il existe un proverbe chinois qui explique pourquoi ces événements commémoratifs sont si importants. Un de nos anciens combattants m'en a fait part lorsque nous étions en France à l'automne dernier pour souligner le 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Ce proverbe est le suivant: « Dis-le-moi, et je l'oublierai. Montre-le-moi, et je ne m'en rappellerai peut-être pas. Implique-moi, et je comprendrai ». Nous, Canadiens, nous devons comprendre. Nous devons nous rappeler que nous sommes les héritiers d'un pays remarquable et d'une façon de vivre remarquable que nous lèguent des hommes et des femmes vraiment remarquables. C'est notre héritage, un héritage que nous pouvons chérir et que nous devons faire tout en notre pouvoir pour protéger et honorer pour qu'il ne tombe pas dans l'oubli.
Merci, monsieur le président.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie également le ministre et la sous-ministre d'être venus aujourd'hui.
Je commencerai par dire que si le gouvernement compte effectivement faire de Beechwood un cimetière national — un site national —, alors nous appuierions certainement cette initiative. Je crois que cela aiderait beaucoup.
Je tiens aussi à remercier le ministère d'avoir appuyé financièrement l'Institut Dominion pour faire connaître les anciens combattants dans les écoles. Je crois que c'est très important, et nous devrions vous remercier pour cette initiative également.
Maintenant, passons aux choses sérieuses.
Monsieur le ministre, j'ai remarqué une tendance au sein du Parti conservateur. Tous ces commentaires ne vous concernent pas; en fait, un seul vous touche, mais il est plutôt troublant.
Vous avez raison lorsque vous affirmez que nous avons une grande dette envers les anciens combattants, qui méritent toute notre gratitude; cependant, une fois que l'on a fini de débiter des lieux communs ou de belles paroles, il faut honorer ses engagements. En juin 2005, vous avez demandé au ministre Graham, ministre de la Défense, quand le gouvernement comptait dédommager toutes les victimes de l'agent Orange. Plus tard ce même mois, vous avez demandé si le public ne serait pas mieux servi si on effectuait une enquête indépendante et publique à cet égard. En 2006, le premier ministre a affirmé que les conservateurs seraient en faveur d'une indemnisation totale des personnes exposées aux défoliants répandus de 1956 à 1984. Nous savons qu'un ensemble de mesures a été offert aux demandeurs admissibles qui présentaient une demande avant le mois d'avril de cette année, pour 1966 et 1967 seulement, mais c'est ce que les libéraux ont offert.
Vous avez également indiqué que le premier ministre a dit que Joyce Carter — en fait, toutes les veuves des anciens combattants ayant participé à la Deuxième Guerre mondiale et à la guerre de Corée, peu importe l'année du décès — pourraient se prévaloir du Programme pour l'autonomie des anciens combattants immédiatement après la formation de votre gouvernement. Deux ans plus tard, des fonds à cet effet ont été prévus dans le budget; or, cette affectation aurait permis d'indemniser moins de 30 p. 100 des personnes visées, et ce, sous réserve de nouveaux critères relatifs au crédit fiscal pour invalidité et à certains revenus. Ce n'est pas ce qui avait été promis.
En outre, récemment, on a indiqué que le Parti conservateur, dans sa plate-forme de 2007, a promis de démanteler le Tribunal d'appel et révision des anciens combattants pour le remplacer par des membres qualifiés des domaines médicaux et militaires capables de rendre des décisions éclairées dans des dossiers d'appel. Nous avons remarqué qu'Angela Vautour, une ancienne députée — qui était autrefois des nôtres et qui est passée au Parti conservateur — fait maintenant partie de ce tribunal.
Enfin, en septembre, M. Harper a dit devant un groupe d'anciens combattants polonais — et vous avez un exemplaire de cette déclaration — que s'il était porté au pouvoir, son gouvernement s'assurerait que les anciens combattants des Forces alliées et du Commonwealth ayant combattu à nos côtés et étant ici depuis 10 ans recevraient des allocations d'anciens combattants. J'ai parlé avec ces anciens combattants polonais; leur âge moyen est de 86 ans. Cette information ne figure pas dans l'énoncé économique, dans le budget ni dans les estimations, d'après ce que je peux voir. Je commencerai donc par vous demander ce qu'il en est de la promesse faite aux anciens combattants des Forces alliées? Ils ont 86 ans. Nous savons que plusieurs d'entre eux sont déjà décédés.
Je vous demanderais également combien il y a d'anciens combattants au pays — et je ne parle pas de ceux que le ministère des Anciens combattants aide, mais du nombre total d'anciens combattants, d'épouses et d'anciens membres de la Gendarmerie royale. Lorsque le gouvernement de l'Australie est venu ici, il a indiqué qu'il répondait aux besoins de 440 000 personnes avec 2 300 fonctionnaires. Je ferais remarquer que nous disposons de plus de 3 800 employés, qui servent près de 212 000 personnes.
Ma dernière question, que Sean Bruyea m'a demandé de vous poser, concerne le groupe consultatif. Est-ce possible de connaître les noms des membres de ce groupe?
Merci, monsieur. J'aurais plus à dire, mais je ne dispose pas de beaucoup de temps.
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Permettez-moi de revoir quelques-unes de ces choses très rapidement.
Ce que nous avons fait avec l'agent Orange était très équitable et très généreux. Nous avons agi là où les gouvernements précédents avaient refusé d'agir. Nous remontons aux années 1966-1967. Ce sont les seules années où des produits chimiques non réglementés ont été épandus.
Nous dépendions du travail que les libéraux avaient fait avec leur groupe de travail. En fait, si on s'en était tenu au groupe de travail et à ce que le Dr Furlong a dit, personne n'aurait reçu de paiement à titre gracieux; nous n'aurions rien fait, comme les gouvernements précédents. Ce que nous avons fait était juste et généreux. Nous avons fait exactement ce que nous avions promis de faire et nous avons tenu parole.
Quant à Mme Carter, je l'ai rencontrée personnellement, tout comme le premier ministre. Je prends le whip du Parti libéral, M. Cuzner, au mot lorsqu'il a dit que le fait de corriger le PAAC était un bon début, et je crois que c'est un bon début.
Je ne dis pas que notre travail est terminé, parce qu'il ne l'est pas. Nous avons amélioré le programme. Nous allons continuer de l'améliorer et d'ajouter des indemnités. Les veuves que nous avons rendues admissibles sont celles qui ont attendu le plus longtemps et qui en avaient le plus besoin, monsieur Stoffer. Nous avons ciblé les personnes qui ont attendu le plus longtemps et qui en avaient le plus besoin. Ce sont elles que nous avons visées.
Quant aux vétérans alliés, le premier ministre et moi avons affirmé que c'est l'engagement que nous allons honorer. Une législature dure habituellement quatre ans, mais durant les quatre dernières années où vous avez été ici, que ce soit en présence d'un gouvernement libéral ou conservateur, dites-moi quand le NPD s'est levé à la Chambre et soutenu les anciens combattants? Vous, messieurs, avez le don de dire de bien belles choses.
Personnellement, vous dites de belles choses, Peter, et je ne doute pas de votre engagement personnel envers nos anciens combattants, mais vous ne joignez jamais votre vote à votre parole. La vérité, c'est...
M. Peter Stoffer: Eh bien, monsieur le président...
L'hon. Greg Thompson: ... que vous avez la fâcheuse habitude de faire cela...
M. Peter Stoffer: Monsieur le ministre, si vous me le permettez...
L'hon. Greg Thompson: ... et vous l'avez fait à chaque budget auquel nous avons pris part.
J'ai la liste de la clientèle et j'ai des chiffres précis que nous pouvons ventiler. Nous avons 219 000 clients, en incluant les prestataires de pension d'invalidité de la GRC. Nous comptons 176 000 prestataires de pension d'invalidité. Environ 8 000 autres clients constitueraient la part de la GRC, si vous voulez. En outre, 103 000 survivants bénéficient du PAAC. Voilà donc un portrait de notre clientèle.
Quant à l'âge moyen de la nouvelle cohorte d'anciens combattants qui nous arrive, je dis toujours que c'est 34 ans, mais ce pourrait être 36 ans. L'âge moyen des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale est maintenant de 85 ans, bientôt 86 ans. Bien sûr, c'est là une des raisons pour lesquelles nous avons remanié quelques-uns de nos programmes lorsque nous avons appliqué la nouvelle Charte des anciens combattants, qui a été proposée par le gouvernement libéral, adoptée par le gouvernement précédent et mise en oeuvre par le nôtre. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes allés dans ce sens.
Pour ce qui est des programmes offerts, Rob, ils sont vastes et variés. Je sais qu'avec la nouvelle cohorte d'anciens combattants, l'accent est mis surtout sur le trouble de stress post-traumatique. Le nombre de cas a vraiment grimpé au cours des dernières années. Je crois que le ministère des Anciens Combattants a bien répondu au besoin. Nous avons un grand nombre de groupes d'entraide partout au pays, qui permettent aux anciens combattants de partager leurs réflexions et aux familles de se rencontrer.
Bon nombre de ces activités ont lieu dans les bases et à l'extérieur des bases. Un grand nombre de nos cliniques sont sans rendez-vous. On n'a pas honte d'entrer dans le bureau d'un médecin ou d'un psychiatre, parce que ces bureaux se trouvent à l'extérieur des bases, très souvent dans des endroits très inusités. Nous faisons tous les efforts possibles pour qu'un ancien combattant qui souffre de trouble de stress post-traumatique puisse recevoir ce traitement en toute confidentialité, comme il le mérite, et pour éliminer les difficultés qui ont souvent été créées par le passé du fait de recevoir ce traitement.
Je dis toujours que dans notre société dans son ensemble, quiconque souffre d'une maladie mentale souffre en silence. Je crois que nous avons fait des gains importants, et le MDN également, en montrant la réalité au public. La chose est mieux acceptée aujourd'hui qu'elle ne l'était par le passé. Les gens demandent à être traités. Le gouvernement reconnaît davantage que nous pouvons faire plus et nous allons continuer à en faire plus et à surveiller de près ce qui se passe.
Lorsqu'on compare les chiffres d'autres pays à ceux du Canada, on constate que nous avons la chance d'avoir des militaires en assez bonne santé. Je sais que nous avons parlé un peu plus tôt aujourd'hui du taux de suicide chez les militaires américains. C'est un chiffre extrêmement élevé, un chiffre qui fait peur. Parmi les militaires canadiens, du moins d'après les statistiques que j'ai reçues, le taux de suicide chez les anciens combattants dans l'ensemble — la famille militaire élargie, devrais-je plutôt dire — est en fait moindre que la moyenne canadienne.
Je crois que cela est attribuable à un certain nombre de choses que nous faisons, et à la qualité des hommes et des femmes qui portent l'uniforme canadien. J'aime à croire que le travail soutenu que le ministère des Anciens Combattants a fait pour notre clientèle — sans mentionner le ministère de la Défense nationale lui-même — y est pour quelque chose.
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Merci, Ben, et félicitations pour votre nomination au sein du Comité.
C'est une grande partie de notre travail. En fait, j'ai parlé de l'intérêt accru que suscite le jour du Souvenir. Plus de personnes participent aux cérémonies. Je crois qu'il y a un certain nombre de raisons à cela. C'est parce que nous savons que nos hommes et nos femmes participent à des missions difficiles en Afghanistan et dans d'autres régions troubles du monde. Nous comprenons combien le monde est en difficulté et que nous dépendons de ces personnes pour défendre nos libertés.
Je crois qu'une partie de cet intérêt découle naturellement de la situation mondiale d'aujourd'hui. Pour ce qui est du ministère des Anciens Combattants, je crois que nous travaillons en plus étroite collaboration avec les écoles maintenant. Le matériel didactique que nous fournissons aux écoles et aux enseignants est un bel exemple de ce que nous faisons auprès des jeunes. Bien sûr, lorsque nous faisons ces pèlerinages, comme nous les appelons souvent, à l'étranger et que nous participons à des cérémonies commémoratives à l'étranger, nous nous assurons toujours qu'un certain nombre d'écoliers y participent.
Je ne suis pas certain de son nom, mais il y a un enseignant en Ontario qui fait un travail incroyable. Je crois que le député a son nom à portée de la main. Je sais que son prénom est David... David Robinson est un exemple. Il y a eu la crête de Vimy. Des milliers de jeunes Canadiens se sont rendus à la crête de Vimy pour participer à la cérémonie commémorative, et le même enseignant prépare une activité en Italie cette année, et il y en aura d'autres.
C'est un ensemble de choses différentes, mais le simple fait de fournir du matériel pédagogique aux écoles y est pour beaucoup. J'étais enseignant il y a plusieurs années, et les écoles ne recevaient pratiquement aucune information du ministère des Anciens Combattants. Je sais que si je dis cela, les ministres d'il y a une génération ou deux vont probablement m'en vouloir.
Nous avons distribué 20 000 trousses d'information sur la Semaine des anciens combattants dans des écoles partout au pays, ce qui est assez considérable. Nous finançons aussi un certain nombre de projets dans les écoles. L'Institut du Dominion, comme un des députés, Peter, l'a mentionné, fait un travail extraordinaire partout au pays. En fait, l'une des meilleures activités de l'organisme à laquelle j'ai assisté, et à laquelle assistait aussi le premier ministre, a eu lieu juste avant Noël et regroupait des jeunes des écoles de Saint John, au Nouveau-Brunswick.
Voilà certaines choses que nous faisons. On pourrait toujours dire que nous pouvons en faire plus, mais c'est certainement gratifiant de visiter ces petites communautés le jour du Souvenir et de voir les gens participer. Je crois que c'est le député de Saint John, , qui m'a dit qu'environ 8 000 personnes à Saint John, au Nouveau-Brunswick, une ville de moins de 100 000 habitants, se sont présentées à Harbour Station pour la cérémonie du 11 novembre. Ce sont des nombres incroyables, qui dépassent ceux qu'on enregistre dans quelques-unes de nos grandes villes. Cela montre clairement qu'on peut changer les choses en rejoignant les écoles. Je crois que nous pouvons être fiers de ce que nous faisons à ce chapitre.
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Certains ont été portés à l'attention du Comité par des députés des deux côtés, mais le groupe d'anciens combattants que nous devons véritablement... Il est difficile de se concentrer sur un groupe au détriment d'un autre, mais je crois que la plupart d'entre nous sommes sensibles à la situation de nos anciens combattants âgés de 85 ans, ceux de la Deuxième Guerre mondiale; et nous faisons tout ce que nous pouvons pour aider ces anciens combattants vieillissants, qui sont arrivés à un moment de leur vie où ils ont besoin d'aide et n'ont jamais rien demandé avant.
Permettez-moi de vous raconter cette histoire, je pense que nous en avons le temps, du moins je l'espère, monsieur le président. Ce qui compte, c'est de savoir à quelle vitesse l'aide arrive. Et la réponse à cette question est simple, Phil. Ceux à qui je pense le plus et pour lesquels je me demande si nous faisons assez sont les anciens combattants âgés.
Lorsque j'étais à Arnprior, il y a deux ou trois ans, nous avons organisé un événement au cours duquel nous avons rencontré un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale qui m'a parlé de sa famille. J'ai raconté cette histoire au Sénat l'année dernière, juste après les élections. Normalement, nous organisons une cérémonie à la Chambre des communes, avec un discours, et nous en avons fait un aussi au Sénat, qui est toujours un grand événement, et j'ai enfin pu avoir un résumé de cette histoire.
À Arnprior, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale est venu me voir et m'a raconté que lui et ses frères avaient servi le pays. Ils vivaient dans une ferme. Il m'a expliqué comment ils s'étaient enrôlés et ainsi de suite — une grande histoire —, puis il m'a dit qu'il avait été blessé par un projectile et qu'il était reparti chez lui. Et je lui ai répondu: « J'imagine que vous faites partie de nos clients ». Et il m'a rétorqué: « Non, je ne suis pas client. Je suis revenu et je me suis senti très chanceux d'avoir pu rentrer en un seul morceau. Mon épouse... J'ai marié une femme merveilleuse, et les affaires allaient bien; nous avons eu une grande famille et nous n'avons jamais manqué de rien. J'ai toujours cru que quelqu'un d'autre aurait plus besoin de cette aide que moi ». Cela résume bien l'esprit qui règne dans la communauté des anciens combattants dans son ensemble. Ce ne sont pas des gens qui viennent frapper constamment à votre porte pour obtenir plus. Et ceci n'est qu'un exemple. Beaucoup de ces gens ne demandent pas d'aide.
Quelqu'un, ici, avait une question sur le nombre d'anciens combattants; je ne me souviens plus qui c'était. Sachez qu'ils sont au total environ 800 000 au Canada et que nous ne donnons de services directs qu'à un très petit pourcentage d'entre eux. Et j'inclus là-dedans les réservistes, Phil.
Voilà donc un exemple d'hommes et de femmes qui n'ont jamais rien demandé, mais qui arrivent à un moment de leur vie où ils pourraient avoir besoin d'aide. Et j'ai demandé à ce monsieur: « Qu'arriverait-il aujourd'hui si vous mourriez, si vous disparaissiez et que votre épouse avait besoin de prestations du PAAC ? » Devinez quoi... Elle n'aurait rien. Comme il ne fait pas partie de nos clients, sa femme ne pourrait bénéficier de ce programme. Voilà le type de problèmes compliqués que nous devons régler au sein du ministère.
Et pour en revenir à la question de M. Stoffer, je répondrai que nous avons résolu partiellement le problème, mais que cela ne va jamais assez vite, selon moi. Il s'agit toujours de puiser dans les ressources financières du gouvernement du Canada. Que peut faire l'industrie? Que pouvons-nous faire avec d'autres programmes en vigueur? Et que pouvons-nous faire cette année, maintenant, au ministère des Anciens combattants?
Certes, nous avons amélioré beaucoup de ces programmes, Phil, et nous avons facilité les choses pour que plusieurs veuves puissent en bénéficier. Mais il est vrai que le sort de la population fragile et vieillissante des anciens combattants nous va droit au coeur, particulièrement quand on voit la situation difficile de certaines personnes qui arrivent au crépuscule de leur vie. Je dis souvent que ce gouvernement-ci ou le suivant sera le dernier à pouvoir véritablement changer la vie de ces hommes et de ces femmes maintenant octogénaires.
Si vous faites le calcul, vous verrez qu'il nous reste un seul ancien combattant de la Première Guerre mondiale: M. Babcock, qui vit à Spokane, dans l'État de Washington. Cet homme est maintenant âgé de 108 ou 109 ans. Je crois qu'il a 108 ans, mais quand on dépasse le cap des 106 ans, il est difficile de se souvenir des années. Pourtant, je pense qu'il s'en rappelle mieux que moi.
Voilà donc ce que nous regardons; ce n'est pas juste une question que je me pose ni une vision personnelle des choses. J'ignore qui sera le prochain à occuper ce fauteuil — ce pourrait être l'un de vous ou quelqu'un d'autre —, mais le fait est que c'est pour moi un défi personnel. Que pouvons-nous faire de plus et à quelle vitesse? Peu importe ce que nous faisons pour nos hommes et nos femmes en uniforme, ce n'est jamais assez.
Il y a tellement de choses que nous tenons pour acquises dans ce pays; je veux parler de nos libertés fondamentales. Ces personnes-là ont revêtu l'uniforme et ont obéi à ce que leur commandait leur pays. Je pense que maintenant qu'elles sont arrivées à un moment de leur vie où elles ont besoin d'aide, nous devrions être là pour la leur donner.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur mes commentaires précédents, monsieur le ministre, et vous dire ceci, avec le plus grand respect, comme d'habitude. Dans l'opposition, nous ne pouvons nous fier qu'à ce que le premier ministre et vous-même nous dites. Ce dernier a déclaré qu'aussitôt après la formation de son gouvernement, ces programmes s'appliqueraient à toutes les veuves des combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Et vous venez juste de nous dire, dans votre témoignage, que si un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale venait à mourir, sa femme n'aurait rien. Vous êtes le ministre. Votre premier ministre a promis que tout le monde serait admissible. En tant que ministre, vous ne devriez avoir aucune difficulté à garantir que cette personne reçoive son dû. Mais le problème, monsieur, c'est que beaucoup de veuves ne sont pas admissibles en raison des restrictions qui ont été imposées. Votre gouvernement a promis d'aider tout le monde, mais seuls quelques-uns peuvent bénéficier de ces programmes. C'est la raison pour laquelle nous avons voté contre.
Vous avez dit également dans votre allocution que toutes les victimes d'épandage de défoliant seraient couvertes de 1956 à 1984, et pas seulement quelques-unes, de 1966 à 1967. Je me rappelle du moment où vous avez attaqué l'ancienne ministre. J'étais dans la salle à ce moment-là — vous vous y êtes bien pris, je dois l'avouer — et j'étais de tout coeur avec vous parce que je trouvais que vous aviez raison.
Le premier ministre l'a dit aussi, et j'imagine qu'avec tous les conseillers qu'il a, il ne ferait pas une telle promesse à la télévision à des anciens combattants polonais s'il ne connaissait pas la situation. Il devait savoir, à commencer par le nombre d'anciens combattants du Commonwealth et des forces alliées qui se trouvent au pays. Il aurait dû le savoir avant de faire une telle promesse. Et il aurait dû savoir que ces gens allaient se mobiliser aussitôt le gouvernement constitué. Ces personnes ont 86 ans et elles n'ont plus de temps à perdre. Je suis sûr que si vous veniez demain avec une motion disant que ces fonds serviront directement à payer les allocations de guerre aux anciens combattants du Commonwealth et des forces alliées, il n'y aurait pas un seul député, au sein de ce comité ou à la Chambre des communes, qui voterait contre ou s'y opposerait. En fait, si cela arrivait, nous nous mettrions tous debout devant le monument pour vous saluer, mais la réalité est autre, monsieur.
Je voulais donc vous dire qu'il vous reste une chance de vous racheter, vous et votre parti. En novembre 2006, vous avez voté contre la motion visant à accorder la priorité aux anciens combattants, qui prévoyait la récupération des pensions à 65 ans, le recouvrement du Régime d'assurance-revenu militaire, l'application du Programme pour l'autonomie des anciens combattants à tous, la disposition concernant les mariages contractés après l'âge de 60 ans, et la majoration de 50 à 60 p. 100 de la quantité d'argent qu'un ancien combattant peut laisser à son conjoint.
Ceci dit, j'ai une question à vous poser: Quand les allocations pour anciens combattants des forces alliées et du Commonwealth seront-elles versées? Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Plus le temps passe, et plus ces gens sont nombreux à mourir.
Enfin, sur une note plus sérieuse, vous avez eu l'honneur et la distinction de voir M. John Babcock, et je voulais remercier votre assistante, Mme Desjarlais, pour la merveille photo dédicacée que ce monsieur m'a donnée par votre intermédiaire. Comme vous le savez, on a adopté une motion à la Chambre des communes selon laquelle, lorsqu'il aura disparu, le pays honorera sa mémoire et celle de tous ceux — une génération entière — qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale. Je me demandais, monsieur, si vous aviez des détails sur les préparatifs d'une cérémonie, pas nécessairement nationale, concernant toute cette génération de combattants de la Première Guerre mondiale. Comme vous le savez, nous n'avons rien fait lorsque le dernier survivant de la Guerre des Boers s'est éteint. Je voulais savoir ce que le gouvernement envisageait de faire en préparation du départ de M. Babcock.
Je vous remercie beaucoup.
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D'accord, très bien, je brûle d'impatience.
Voilà une illustration de l'hypocrisie des membres du Nouveau Parti démocratique. Ils font toujours de beaux discours, mais quand le moment est venu de se lever à la Chambre pour soutenir les anciens combattants et nos hommes et femmes en uniforme, ils se cachent derrière leur pupitre — comme vous, monsieur Stoffer, vous l'avez toujours fait.
Laissez-moi vous donner quelques exemples. Nous parlions des cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel, qui nécessitaient un engagement financier important de la part du gouvernement du Canada. Et qu'a fait ce monsieur? Il s'est levé à la Chambre des communes pour voter contre. Nos anciens combattants ne pourraient compter sur des services aussi importants si cela dépendait de Jack Layton et du NPD: ils ont voté contre.
En ce qui concerne la Déclaration des droits des anciens combattants que nous avions proposée, et que les anciens combattants avaient demandé pendant des années, mais que les gouvernements précédents avaient toujours refusé d'adopter, ils ont voté contre aussi. Quoi de plus fondamental?
Ils ont voté contre la création d'un poste d'ombudsman et le dégagement des ressources nécessaires pour combler ce poste; et il est inutile que je vous explique à quoi sert un ombudsman et combien son travail est important pour nos anciens combattants. C'est le type d'hypocrisie à laquelle nous devons nous attendre de ce monsieur.
C'est le type d'hypocrisie dont a été témoin le premier ministre, le premier jour de notre retour en Chambre, lorsque ces gens, les néo-démocrates, sous le leadership de Jack Layton, se sont présentés à la Chambre des communes tout à fait remis de leur tentative avortée de saisir le pouvoir avec leur coalition pour déclarer, sans aucune hésitation, que peu importe ce que les conservateurs allaient proposer, ils voteraient contre le budget, quoi qu'ils fassent, les néo-démocrates voteraient contre.
C'est le comble de l'hypocrisie. Vous avez devant vous un homme qui ne partage manifestement pas l'avis de son chef sur cette question. Mais permettez-moi de vous dire que si j'étais en désaccord avec mon chef autant que lui l'est avec le sien, et que s'il croit véritablement dans nos anciens combattants et nos hommes et femmes en uniforme — ce que je ne remets pas en question —, je pense que lui et moi devrions quitter nos partis respectifs parce que sinon, ce serait la débandade. Vous ne pouvez pas arriver à la Chambre des communes et dire ce que vous voulez, puis vous dissocier de votre propre parti et prétendre que vous appuyez les anciens combattants et les hommes et femmes en uniforme quand votre vote indique tout le contraire. Vous ne les avez jamais appuyés.
Vous souvenez-vous de l'exercice douloureux que nous avons fait au sujet de la mission en Afghanistan et du consensus auquel nous étions parvenus à la Chambre des communes? Eh bien, ces gens-là s'en sont complètement dissociés.
Si vous le permettez, j'aimerais aller un peu plus loin dans le détail. Il y a eu des élections en octobre 2008, et nous ne sommes revenus que depuis quelques semaines. Nous avons pris un engagement envers nos anciens combattants des forces alliées — et j'allais oublier de parler du programme d'inhumation, qui est un autre engagement que nous avons pris envers nos anciens combattants. C'est une promesse que nous allons respecter, monsieur Stoffer.
Il faut savoir que la personne qui, à la Chambre des communes, a fait le plus gros du travail en ce qui concerne l'extension du Programme pour l'autonomie des anciens combattants à leurs veuves était M. Cuzner. Mais ce monsieur ici présent adore profiter de tout le travail acharné des autres à la Chambre des communes. Il peut dire ce qu'il veut parce qu'il ne formera jamais le gouvernement; il ne sera jamais du côté du pouvoir s'il reste au NPD. Ces gens-là peuvent vivre dans un monde imaginaire et payer des impôts au Canada; voilà quel genre de personnes ils sont.
Mais ce que je fais, en tant que ministre des Anciens combattants, et ce que nous faisons, de façon responsable... Je pense que nous atteignons nos objectifs plus rapidement que ce à quoi beaucoup s'attendaient. Mais le fait est que pour nos anciens combattants des forces alliées et pour certains autres engagements pris lors de la dernière campagne électorale, la durée de vie normale d'un gouvernement est de quatre ans. Dans un gouvernement minoritaire, le NPD peut se permettre de dire que son seul objectif est de défaire le gouvernement dès le premier jour de séance de la Chambre.
Comment, grand Dieu, voulez-vous que nous respections nos promesses ou nos engagements à l'égard des anciens combattants ou de n'importe qui d'autre dans ce pays que nous appelons le Canada, avec des gens qui disent vouloir défaire le gouvernement dès le premier jour de leur retour en Chambre? Ce n'est même pas réaliste, Peter. Vous devez cesser de rêver en couleurs et accepter le monde tel qu'il est, parce qu'au bout du compte, les gouvernements doivent prendre des décisions éclairées sur la façon dont l'argent sera dépensé.
Le fait est que nous dépensons beaucoup d'argent au ministère des Anciens combattants. J'ai passé les chiffres en revue avec Roger. Vous pouvez toujours dire que ce n'est pas suffisant, que 3,4 milliards de dollars ne sont pas assez, que vous pourriez faire mieux; c'est tout à fait vrai, mais au bout du compte, il faut s'adapter à la situation.
Certes, nous avons fait des progrès. Mais que vous, Peter, prétendiez que le monde changerait radicalement et que tout serait réglé demain matin si vous formiez le gouvernement, eh bien, c'est tout simplement incroyable. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Pas du tout. Et quand vous exprimez publiquement un désaccord avec votre chef, il faudrait que cela se reflète dans votre vote à la Chambre des communes.