:
Bonjour à tous. On sent une petite bouffée de fraîcheur, un petit air printanier, ce matin au comité.
C'est la 13e rencontre du Comité permanent des langues officielles. Nous allons traiter aujourd'hui des efforts des institutions postsecondaires dans la promotion du bilinguisme au Canada. Nous avons ce matin une belle brochette de témoins. Je vais commencer par vous les présenter.
Mme Johanne Lapointe, des Instituts de recherche en santé du Canada, est accompagnée de M. Pierre Chartrand, qui est le vice-président de cet organisme. Bienvenue à notre comité.
Nous avons aussi le plaisir de recevoir la présidente du CRSNG, Mme Suzanne Fortier, que j'ai rencontrée il y a quelques mois à Québec dans le cadre d'un sommet sur l'Arctique. Votre homonyme, Louis Fortier a, soit dit en passant, accédé à la présidence d'honneur d'un symposium sur les énergies renouvelables qui va se tenir dans la région de Chaudière-Appalaches. Mme Fortier est accompagnée de Mme Barbara Conway, qui est secrétaire du conseil. Nous recevons également M. Chad Gaffield, du CRSHC.
[Traduction]
Bienvenue au comité, monsieur Gaffield. M. Gaffield est président du conseil.
[Français]
Enfin, nous recevons M. Richard Clément, qui est directeur et doyen associé de l'Institut des langues officielles et du bilinguisme à l'Université d'Ottawa. Bienvenue, monsieur Clément. Nous sommes contents que vous soyez parmi nous ce matin. Vous êtes le premier représentant d'une université que nous recevons dans le cadre de notre étude. M. Clément est accompagné de la vice-rectrice associée aux études, Mme Sylvie Lauzon.
Alors ça va, monsieur Rodriguez? Est-ce que vous frisez naturellement, vous aussi? Vous êtes en forme, ce matin?
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Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie.
Les Instituts de recherche en santé du Canada sont heureux d'avoir la chance de vous présenter les mesures qu'ils ont prises relativement à la promotion des langues officielles au Canada. Mme Johanne Lapointe, responsable de l'initiative de recherche sur la santé des communautés de langue officielle en situation minoritaire aux IRSC m'accompagne. Je ferai référence à cette initiative au cours de ma présentation.
Comme vous le savez, les IRSC sont le principal organisme fédéral de subvention de la recherche en santé au Canada. Guidés par les principes internationaux d'excellence en recherche scientifique et ses obligations de promouvoir la recherche dans les deux langues officielles, les IRSC subventionnent près de 12 000 chercheurs et stagiaires, et ce, partout au Canada.
Afin de bien répondre aux besoins en recherche sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire, les IRSC ont tenu compte des résultats des consultations menées auprès des organisations concernées par le bien-être de ces communautés. Je tiens à souligner l'importance que les IRSC accordent à la collaboration et les partenariats avec les organismes concernés par la santé des communautés pour atteindre ces objectifs.
Désirant remplir leurs obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles, les IRSC ont établi, en 2004, une initiative stratégique pour appuyer la recherche en santé portant sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Celle-ci vise à réduire les disparités en matière de santé entre les communautés linguistiques minoritaires et majoritaires, de sorte que tous les Canadiens aient un accès adéquat à des soins de santé de qualité, peu importe leur emplacement géographique ou la langue officielle dans laquelle ils désirent recevoir ces services.
Je tiens à souligner ici le travail des membres du comité consultatif de cette initiative dont la tâche est d'aviser les IRSC des besoins de recherche en santé des francophones et des anglophones vivant en situation minoritaire. Cette initiative vise à: accroître le nombre de chercheurs qui ont un programme de recherche actif sur la santé des communautés linguistiques officielles en situation minoritaire; soutenir la recherche sur les déterminants de la santé et des besoins particuliers de ces communautés; à s'assurer enfin que les connaissances nouvellement créées soient transmises aux chercheurs, aux cliniciens, aux décideurs et aux intervenants concernés, en vue d'améliorer la santé de ces communautés.
Comme l'objectif premier de l'initiative est d'augmenter le nombre de chercheurs engagés dans cette recherche, il est essentiel de multiplier les possibilités de subvention dans ce domaine. Depuis décembre 2005, les IRSC, par le biais de cette initiative, ont lancé 10 possibilités de financement ciblant spécifiquement les priorités de recherche de cette initiative. Les programmes utilisés étaient tant les subventions de fonctionnement que les bourses d'études. Parmi les récipiendaires des subventions octroyées, j'aimerais citer quelques noms: Cathy Vaillancourt, de l'Institut Armand-Frappier, qui a récemment obtenu une subvention pour étudier l'effet des déterminants socioéconomiques et la situation linguistique sur la santé de la femme enceinte et de l'enfant qui naîtra, le but étant d'améliorer la qualité de la vie de la mère et de l'enfant; Steve Kisely, de l'Université de Dalhousie, et son équipe étudient la qualité des services en matière de santé mentale dispensés en français en Nouvelle-Écosse; enfin, Anne Leis, de l'Université de la Saskatchewan, mène une étude sur les facteurs sociaux, environnementaux et culturels qui influencent les disparités en santé des francophones en situation minoritaire.
Malgré les efforts déployés, les résultats restent à ce jour modestes, et pour remédier à cette situation, plusieurs mesures ont été prises. D'une part, nous faisons connaître les programmes spécifiques à cette initiative offerts par les IRSC, et ce, par des présentations, notamment lors des deux forums nationaux de recherche sur la santé. D'autre part, nous offrons des sessions de formation aux nouveaux chercheurs sur la façon de compléter les demandes de subvention, et nous avons offert des sessions à Sudbury, Moncton et Ottawa. Enfin, nous offrons aux jeunes chercheurs un institut d'été dédié à la santé des communautés linguistiques officielles en situation minoritaire et nous avons tenu un tel institut d'été à Ottawa, en juin dernier. Cet exercice pédagogique a obtenu un franc succès et, tel que prévu dans le Plan d'action pour les langues officielles, il sera répété dans les années à venir.
[Traduction]
Comme cette initiative des IRSC est relativement nouvelle, la création de partenariats et la promotion du programme a été d'une importance critique. Le Consortium national de formation en santé représente un partenaire important pour les IRSC, et nous avons été ravis de travailler avec ce dernier à deux reprises dans le contexte de leurs deux forums nationaux sur la recherche en santé à l'intention des communautés minoritaires de langue française.
De plus, les IRSC mènent d'autres activités afin d'étendre l'envergure de cette initiative. Par exemple, la semaine dernière, nous avons collaboré avec des représentants de l'Université McGill et d'autres partenaires à un colloque sur la recherche en vue de promouvoir le réseautage et de sensibiliser les intéressés aux problèmes de santé des communautés minoritaires de langue anglaise.
[Français]
J'ai aussi le plaisir d'informer les membres de ce comité que les IRSC appuient la formation de chercheurs dans de petites universités de langue française, pour améliorer leur capacité d'obtenir des subventions dans le cadre des concours généraux des IRSC. Il s'agit là d'une activité clé de renforcement des capacités de recherche dans les communautés minoritaires de langue officielle.
Les IRSC travaillent aussi à sensibiliser les membres de leurs comités d'examen par les pairs au sujet des défis qu'ont à relever les communautés linguistiques officielles en situation minoritaire. Ce processus de sensibilisation aidera à faire en sorte que l'évaluation des demandes de financement soit équitable dans les deux langues officielles.
En 2006, les IRSC ont participé à une étude du Commissariat aux langues officielles sur les pratiques des organismes fédéraux de financement de la recherche qui pourraient promouvoir la dualité linguistique et les communautés minoritaires anglophones et francophones. Cette étude a mené au rapport de 2008 du commissaire intitulé « Le rôle des organismes fédéraux de financement de la recherche du Canada dans la promotion des langues officielles ». Il cite en exemple, d'ailleurs, l'initiative prise par les IRSC sur l'aide aux communautés linguistiques officielles en situation minoritaire. De plus, il contient neuf recommandations qui s'adressent aux organismes fédéraux de financement.
En réponse à ce rapport, les IRSC ont présenté au commissaire un plan d'action indiquant ce que nous ferions pour donner suite aux recommandations. Certaines des mesures proposées dans le plan d'action ont déjà été mises en place, comme l'allocation de fonds pour la recherche sur les questions de santé pour ces communautés, l'accès à un logiciel qui permet aux chercheurs de soumettre des demandes de subvention en ligne dans la langue de leur choix, ainsi que certaines activités promotionnelles pour sensibiliser le milieu de la recherche en santé à l'initiative sur les communautés linguistiques officielles en situation minoritaire.
En conclusion, monsieur le président, je tiens à dire au comité que les IRSC s'engagent à respecter les principes d'excellence dans le domaine de la recherche en santé. Ils nous aident à guider toutes nos activités et décisions. C'est pourquoi faire avancer la recherche ayant trait aux communautés minoritaires de langue officielle constitue un engagement permanent pour les IRSC.
Cependant, pour comprendre les défis qui existent actuellement, nous devons faire plus que créer des occasions de financer des projets de recherche. Par conséquent, les IRSC continueront d'être proactifs et de promouvoir l'initiative que je vous ai mentionnée, de fournir du soutien à la formation, de renforcer la capacité de recherche, d'assurer une formation appropriée aux membres de nos comités d'examen par les pairs et, enfin, de travailler à mettre en pratique les connaissances issues de cette recherche.
Enfin, je crois que notre comité d'experts-conseils, formé de spécialistes des communautés minoritaires de langue officielle, nous aidera à faire en sorte que nous répondions aux besoins des communautés. Je suis certain qu'en écoutant les conseils du comité et en travaillant de concert avec nos principaux partenaires, nous bâtirons une solide assise de recherche qui, en fin de compte, fournira les données probantes requises pour améliorer les résultats en matière de santé et de soins de santé pour ceux qui vivent dans les communautés minoritaires de langue officielle.
Encore une fois, je vous remercie d'avoir invité des représentants des IRSC à comparaître devant vous et je me ferai un plaisir, en temps opportun, de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais remercier tous les membres du comité de nous avoir invitées à participer à cette séance.
Je suis accompagnée de Mme Barbara Conway, secrétaire du Conseil du CRSNG.
Tout d'abord, la vision du CRSNG est d'aider à faire de notre pays un pays de découvreurs et d'innovateurs au profit de tous les Canadiens. Le CRSNG investit dans les gens, dans la découverte et dans l'innovation par l'intermédiaire de programmes d'appui à la recherche menés dans des établissements postsecondaires en sciences naturelles et en génie et reposant sur des concours nationaux comportant une évaluation par les pairs.
Dans le document que nous vous avons fourni, vous allez trouver en détail le budget du CRSNG, qui totalise à peu près 1 milliard de dollars par année, divisé dans ces quatre grands champs.
[Traduction]
Nos clients et partenaires sont les suivants: environ 27 000 étudiants universitaires et stagiaires post-doctoraux; 12 000 professeurs d'université; 1 400 entreprises canadiennes qui sont nos partenaires; et, 108 universités et collèges de toutes les tailles d'un bout à l'autre du Canada.
[Français]
Notre responsabilité en matière de langues officielles est d'offrir à nos chercheurs, aux établissements d'enseignement et aux partenaires des services dans la langue officielle de leur choix.
Les deux langues officielles sont évidemment utilisées dans tous les documents ainsi que dans le site Web du CRSNG. Les séances d'information dans les établissements d'enseignement ainsi que les conférences sont données dans la langue officielle demandée.
Le CRSNG a des bureaux régionaux à Moncton, Montréal, Mississauga, Winnipeg et Vancouver qui fonctionnent aussi dans les deux langues officielles.
[Traduction]
Tous nos investissements passent par le processus d'évaluation par les pairs. Ce dernier permet de garantir que nous pourrons examiner les demandes dans les deux langues officielles. Les programmes sont assortis de critères de sélection clairement définis et axés en premier lieu sur l'excellence. Tous les rapports d'évaluation écrits sont présentés par des spécialistes du monde entier dans les deux langues officielles, afin de garantir que les demandeurs puissent recevoir le rapport dans la langue de leur choix.
De plus, dans le cadre de notre processus, il peut y avoir des comités d'évaluation par les pairs qui se réunissent en personne pour formuler des recommandations de financement. Chaque comité d'évaluation comprend au moins deux membres francophones et suffisamment de membres bilingues. Les demandeurs reçoivent toujours les commentaires des comités d'évaluation dans la langue de leur choix. De même, nous assurons des services de traduction simultanée pour les réunions du comité, le cas échéant, et on peut également avoir recours à des procédures spéciales, s'il le faut.
[Français]
J'aimerais parler du contexte mondial en matière de sciences et technologie, en particulier dans les sciences naturelles et le génie. Nous retrouvons une grande collaboration entre nos chercheurs à l'échelle nationale et internationale ainsi qu'une très grande mobilité des chercheurs et des étudiants. Souvent, beaucoup de nos chercheurs, y inclus les chercheurs francophones, rédigent leurs propositions et leurs articles scientifiques en anglais, l'anglais étant la langue de travail de la plupart des communautés scientifiques à l'échelle internationale.
Pour illustrer cette réalité de notre contexte, j'offre ici quelques statistiques. Dans le concours de notre plus grand programme, le programme à la découverte, nous avons reçu 3 000 demandes cette année, dont 5 p. 100 rédigées en français. Nous avons 381 membres de comité de sélection, dont 55 p. 100 peuvent évaluer les propositions en français. Pour ce qui est des gens qui servent de référence pour les revues à l'externe, on a près de 6 000 examinateurs, dont 35 p. 100 peuvent lire le français.
En conclusion,
[Traduction]
Donc, le CRSNG prend très au sérieux la responsabilité d'appliquer la Loi sur les langues officielles. Notre principale responsabilité consiste à garantir l'accès à nos programmes dans les deux langues officielles et à assurer une évaluation équitable des demandes, quelle que soit la langue dans laquelle elles sont présentées.
La recherche visant à promouvoir le bilinguisme ne relève pas du mandat du CRSNG, mais nous aidons indirectement les établissements à promouvoir le bilinguisme en leur offrant un service à la clientèle dans les deux langues officielles.
[Français]
Encore une fois, merci de m'avoir donné la possibilité de faire cette présentation.
:
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à parler devant le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes des activités liées aux langues officielles mises en avant par le Conseil de recherches en sciences humaines.
Le conseil est l'organisme fédéral qui encourage et appuie la recherche et la promotion en milieu universitaire dans le domaine des sciences humaines. Il permet d'atteindre les plus hauts niveaux d'excellence en recherche au Canada et favorise la collaboration ainsi que le partage des connaissances entre les disciplines, les universités et tous les secteurs de la société.
En remplissant son mandat, le conseil s'assure que les personnes et la recherche qu'il finance témoignent d'une excellence de calibre mondial, une valeur qui lui est chère. Pour ce faire, il attribue ses subventions et ses bourses au moyen de concours nationaux soumis à un système d'évaluation par les pairs indépendant et rigoureux.
Le conseil appuie les communautés de langue officielle en situation minoritaire et le bilinguisme de deux façons importantes: premièrement, en s'assurant que ses processus de sélection et d'évaluation par les pairs sont structurés de telle sorte que les demandes qu'il reçoit sont évaluées de façon équitable, qu'elles soient présentées en anglais ou en français; deuxièmement, en soutenant les travaux de recherche qui font avancer les connaissances et, de ce fait, nous aident à mieux comprendre les questions de nature sociale, juridique, éducative, culturelle et économique liées aux communautés de langue officielle en situation minoritaire et au bilinguisme.
D'ailleurs, l'étude de ces questions correspond tout à fait au mandat du conseil et, comme vous pourrez le constater dans quelques minutes, la communauté des chercheurs en sciences humaines du Canada possède une expertise de classe mondiale dans ce domaine.
Soit dit en passant, je suis privilégié d'être aux côtés de deux exemples du talent que nous avons au Canada dans le domaine de la recherche. Nous aurons peut-être l'occasion de profiter de la présence ici, ce matin, de ces chercheurs chevronnés qui oeuvrent pour l'Université d'Ottawa. Il est encourageant d'être aux côtés d'eux.
[Traduction]
En tant qu'organisme subventionnaire fédéral, le CRSH trouve qu'il est particulièrement important que ses services soient offerts aux Canadiens dans la langue officielle de leur choix. En effet, les candidats doivent être assurés que le contenu de leurs propositions de recherche est très bien compris et évalué de façon équitable, peu importe la langue officielle qu'ils utilisent. C'est pourquoi le CRSH veille à ce que ses comités de sélection soient formés d'anglophones et de francophones ayant une bonne connaissance de l'autre langue officielle, et ce tant à l'oral qu'à l'écrit. Rappelons que les comités de sélection sont composés, pour la plupart, d'experts du milieu universitaire qui se portent volontaires pour rendre service à la collectivité.
S'agissant de recherche et d'activités de recherche financées par le CRSH, il est important de mentionner les efforts particuliers déployés par la communauté des chercheurs en sciences humaines du Canada.
[Français]
En 2004-2005, le conseil a lancé, en partenariat avec le ministère du Patrimoine canadien, un programme triennal visant à financer la recherche portant sur les langues officielles et sur le bilinguisme. L'objectif était d'inciter la communauté des chercheurs en sciences humaines du Canada à se pencher sur les questions liées à cet enjeu typiquement canadien. La communauté a relevé le défi, et 3 millions de dollars ont été accordés pour le financement de 52 projets.
Vous avez reçu aujourd'hui la liste des projets de recherche financés en 2007-2008 par l'intermédiaire des programmes de subventions et de bourses du conseil, ce qui témoigne de ce succès. Le conseil dresse cette liste chaque année, lorsqu'il prépare son rapport sur la mise en oeuvre de l'article 41 de la Loi sur les langues officielles, rapport qui, je vous le signale, est affiché sur le site Web du conseil. Le financement alloué aux projets retenus en 2007-2008 s'élève à environ 3,4 millions de dollars. De plus, 19 titulaires de chaires de recherche du Canada mènent des travaux dans le domaine des langues officielles et du bilinguisme. En d'autres mots, la recherche portant sur ce domaine est traitée avec sérieux au Canada et est de la plus haute qualité.
Le document que vous avez reçu présente un large éventail de sujets de recherche d'un intérêt certain pour le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes.
[Traduction]
Au cours des 10 dernières années, le CRSH a travaillé activement à la promotion de la recherche qui relie les chercheurs et les collectivités, notamment par l'entremise de son programme des Alliances de recherche universités-communautés appelé ARUC. Ce programme permet d'appuyer les partenariats entre les chercheurs universitaires et les organismes communautaires qui partagent le même intérêt pour un sujet de recherche. Les organismes communautaires sont considérés comme des partenaires à part entière et participent à toutes les étapes du projet. Et comme les partenaires communautaires sont présents dès le début du projet, il y a de meilleures chances que les résultats qui en découlent soient pertinents et utiles aux communautés. Les ARUC bénéficient d'un financement de 1 million de dollars sur cinq ans.
J'aimerais vous parler maintenant de deux projets récemment financés dans le cadre du programme des ARUC.
[Français]
En 2007-2008, une grande équipe de chercheurs dirigée par Léonard Rivard, du Collège universitaire de Saint-Boniface, a lancé un projet intitulé « Identités francophones de l’Ouest canadien : définition, valorisation et transmission ». Cette équipe compte, entre autres, des chercheurs du Collège universitaire de Saint-Boniface, de l’Université Concordia, de l’Université de Moncton, de l’Université de l'Alberta ainsi que des partenaires tels que la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta, l’Association canadienne-française de l'Alberta et la Fédération des parents francophones de l’Alberta.
Voici un autre exemple. En 2008-2009, dans le cadre du plus récent concours du programme des ARUC, une équipe de recherche dirigée par Linda Cardinal, de l’Université d’Ottawa, a reçu une subvention pour financer son projet intitulé: « Les savoirs de la gouvernance communautaire : de nouvelles modalités d’action pour la francophonie canadienne et les minorités linguistiques ». Parmi les partenaires de ce projet figurent l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne et l’Observatoire sur la gouvernance de l’Ontario français.
En 2007, le conseil a pris part à l’initiative du Commissariat aux langues officielles qui visait à définir les pratiques exemplaires employées par les organismes subventionnaires fédéraux pour faire connaître la dualité linguistique et le dynamisme des communautés de langue officielle en situation minoritaire. En janvier 2008, le commissariat a publié un rapport concernant cette initiative. Le conseil tiendra compte des recommandations qui y sont faites pour élaborer son nouveau plan d'action pluriannuel concernant la mise en oeuvre de l'article 41 de la Loi sur les langues officielles. Pour mener à bien cet exercice, le conseil a travaillé en étroite collaboration avec des représentants du ministère du Patrimoine canadien et a engagé la firme Ronald Bisson et associés, une société d’experts-conseils expérimentés. De plus, il consultera les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Le conseil reconnaît que le renouvellement de son plan d’action est l’occasion parfaite de définir de nouvelles mesures créatives qui pourront être prises en compte pour soutenir les langues officielles et le dynamisme des communautés canadiennes de langue officielle en situation minoritaire.
[Traduction]
Aujourd'hui, mon exposé visait à mettre en valeur la contribution de la communauté de chercheurs en sciences humaines du Canada aux importantes questions qu'étudie le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes. Le CRSH est fier de participer aussi activement à l'enrichissement d'un savoir de calibre mondial et d'une expertise portant sur les questions axées sur les communautés de langes officielles en situation minoritaire et sur le bilinguisme. Les travaux des chercheurs en sciences humaines dans ce domaine aident le Canada et ses communautés linguistiques à définir, et à aborder, les enjeux essentiels liés à leur identité, à leur développement social, culturel et économique ainsi qu'à leur avenir.
[Français]
Je répondrai avec plaisir à vos questions concernant ce sujet ou d’autres aspects de l’appui qu’offre le conseil aux questions liées au bilinguisme et aux communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Merci de votre attention.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, nous vous remercions de nous avoir invités à prendre la parole devant le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes.
Je suis Sylvie Lauzon, vice-rectrice associée aux études, responsable des programmes du premier cycle et des affaires francophones. Je suis aussi accompagnée de mon collègue Richard Clément, directeur de l'Institut des langues officielles et du bilinguisme et doyen associé de la Faculté des arts. Nous nous partagerons la présentation.
L'étude de votre comité sur le soutien du gouvernement fédéral aux efforts des institutions postsecondaires dans la promotion du bilinguisme au Canada intéresse au plus haut point l'Université d'Ottawa. Nous espérons sincèrement que les résultats de cette étude auront des retombées positives sur la qualité de nos programmes d'étude ainsi que sur les nouvelles initiatives que nous prévoyons mettre en place pour continuer de promouvoir le bilinguisme et le développement des communautés francophones en milieu minoritaire.
Dans un premier temps, nous vous présenterons brièvement notre institution et quelques-unes de ses réalisations dans le domaine des langues officielles. Dans un deuxième temps, nous partagerons avec vous certaines de nos nouvelles initiatives.
Depuis sa création en 1848, l'Université d'Ottawa se distingue par son statut bilingue, par son engagement et son leadership à promouvoir le bilinguisme et à favoriser le développement de la culture française en Ontario, au Canada et partout dans le monde, ainsi que par son ouverture à la diversité culturelle. L'université a enchâssé cet engagement dans sa loi constituante, qui comprend des objectifs très précis comme favoriser le développement du bilinguisme ainsi que préserver et développer la culture française en Ontario. Elle a mis en place un règlement sur le bilinguisme qui prévoit que le caractère bilingue de l'université doit se refléter dans toutes ses composantes — gouvernance, programmes et services — et reconnaît à chacun le droit de s'exprimer dans la langue officielle de son choix.
Dans sa structure de gouvernance, il y a des exigences de bilinguisme dit actif pour tous les postes cadres. L'Université d'Ottawa, à notre avis, est un modèle d'institution bilingue où les deux langues officielles du Canada sont sur le même pied d'égalité. Donc, la loi des nombres ne s'applique pas chez nous.
Grâce à un éventail toujours plus large de programmes d'études en français, et ce, aux trois cycles universitaires, l'université attire une population croissante de francophones. Leur nombre a franchi le cap des 11 000 en septembre dernier, ce qui a fait de l'Université d'Ottawa le leader au Canada pour les études en français à l'extérieur du Québec. Nous avons aussi accueilli, cette année, plus de 3 000 étudiants provenant des programmes d'immersion d'écoles secondaires de partout au Canada.
En plus de ses activités de recherche qui se déroulent en français, l'université s'est aussi dotée d'un programme de chaire de recherche sur la francophonie canadienne, et depuis 2004, huit chaires ont été établies. J'en profite également pour rappeler ici le rôle de chef de file que l'université a joué dans le dossier de la formation en santé en français dans les milieux minoritaires et dans la création du consortium national de formation en santé.
En 2008, l'université a mis sur pied la Commission permanente des affaires francophones et des langues officielles, qui est coprésidée par le vice-recteur aux études et le vice-recteur aux ressources. Comme vous pouvez le constater, on y accorde beaucoup d'importance. Le mandat de cette commission est d'assurer la planification et la mise en oeuvre d'initiatives qui permettent à l'université d'assumer pleinement sa mission et son engagement envers la promotion et le développement de la culture française en Ontario et de favoriser l'épanouissement de la communauté universitaire dans les deux langues officielles. Dans ce contexte, la commission a aussi mis sur pied la Table de concertation université-communauté afin de renforcer les liens avec les leaders de la communauté francophone.
Je passe la parole à mon collègue.
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Dans sa planification stratégique « Vision 2010 », l'Université d'Ottawa a placé au premier rang de ses objectifs le rôle de leadership en matière de langues officielles. L'exercice de planification a été guidé par deux valeurs: une université engagée dans la promotion de la francophonie et une université bilingue qui met en valeur la diversité culturelle. Le plan stratégique a permis de lancer, entre autres, deux initiatives majeures: le régime d'immersion et l'Institut des langues officielles et du bilinguisme, l'ILOB.
Le régime d'immersion en français langue seconde est en vigueur depuis septembre 2006 dans plus de 50 programmes. Unique au Canada, ce régime permet aux élèves provenant des programmes d'immersion et de français de base de poursuivre chez nous un programme d'études de premier cycle dans la discipline de leur choix tout en perfectionnant leur langue seconde. Le diplôme qu'ils reçoivent atteste de leurs compétences linguistiques. Nous prévoyons avoir plus de 1 200 étudiants inscrits au régime d'immersion, d'ici à 2010.
L'Institut des langues officielles et du bilinguisme a été créé en juillet 2007. Il vise à faire de l'Université d'Ottawa un centre d'excellence national et international en matière d'enseignement des langues officielles, de mesure et d'évaluation des compétences linguistiques, de recherche et d'aménagement linguistique. Aussi, dans le but d'exercer du leadership auprès d'autres institutions universitaires canadiennes dans le domaine de la recherche, l'ILOB a mis sur pied le Centre canadien d'études et de recherche en bilinguisme et aménagement linguistique, ce qu'on appelle familièrement le CCERBAL. Ce centre se veut un lieu de concertation national pour la recherche en matière d'enseignement des langues et pour le développement de politiques publiques en matière de langues et de stratégies d'aménagement linguistique.
L'ILOB s'est également doté d'un Bureau du développement et de la promotion, dont une des responsabilités est de coordonner la mise en marché de l'expertise canadienne au Canada et à l'étranger dans les domaines des langues officielles et du bilinguisme. C'est dans ce contexte que l'ILOB a conclu, en janvier 2008, un protocole de collaboration et d'échange avec le Centre européen pour les langues vivantes du Conseil de l'Europe et est reconnu comme le point de contact canadien pour le CELV. Nous sommes d'avis que l'ILOB est un outil important pour le gouvernement fédéral dans la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles ainsi que pour la promotion internationale de l'approche canadienne en matière de langues.
L'Université d'Ottawa n'est pas reconnue pour s'asseoir sur ses lauriers, au contraire. Nous voulons donc partager avec vous certaines initiatives innovatrices que nous prévoyons lancer pour contribuer encore davantage au développement des communautés francophones en situation minoritaire et à l'apprentissage des langues officielles.
Parlons tout d'abord des bourses de mobilité. L'Université d'Ottawa offre plus de 250 programmes d'études en français dans 10 facultés et dispose d'un programme généreux de bourses pour la francophonie et l'immersion pour nos étudiants. Toutefois, des bourses de mobilité, dans la foulée du programme Accent, permettraient à des étudiants francophones inscrits dans d'autres universités au Canada de venir faire une partie de leurs études à l'Université d'Ottawa et de se joindre aux 11 000 étudiants francophones qui y sont présentement inscrits. Pour les étudiants des programmes d'immersion inscrits dans des universités anglophones qui voudraient poursuivre leurs études ou une partie de leurs études en français, ces bourses de mobilité leur donneraient accès à notre régime d'immersion et à un encadrement linguistique unique au Canada, pendant une période déterminée de leurs études.
Le deuxième projet est celui du programme de traduction en soins de santé. L'Université d'Ottawa offre depuis plusieurs années un programme de traduction juridique qui connaît beaucoup de succès. Un programme de traduction en soins de santé viendrait appuyer les initiatives mises en avant par l'Université d'Ottawa et le CNFS, le Consortium national de formation en santé, dans le dossier de la formation en santé et de la prestation des services de santé en français pour les communautés francophones vivant en milieu minoritaire.
Le troisième projet relève du régime d'immersion. Plus de 50 programmes de premier cycle sont présentement offerts dans le cadre du régime d'immersion. Dans son plan de développement, l'Université d'Ottawa envisage d'augmenter le nombre de programmes de premier cycle et d'ouvrir le régime d'immersion aux cycles supérieurs. Elle compte ainsi développer un programme de formation pour les directeurs d'école d'immersion.
L'Université d'été pour jeunes chercheurs en langues officielles constitue le quatrième projet. Le domaine des langues officielles au Canada a besoin de se créer une relève en matière de recherche. L'Université d'Ottawa envisage de créer un programme d'été de formation en recherche dirigé par une équipe d'éminents chercheurs canadiens. Un tel programme s'inscrit très bien dans les priorités de formation et de recherche du CRSH.
Le cinquième projet a trait aux programmes bilingues en administration publique, développement de politiques et affaires internationales. La fonction publique fédérale et certaines fonctions publiques provinciales ont un grand besoin de recruter des diplômés dans des domaines névralgiques qui maîtrisent les deux langues officielles. L'Université d'Ottawa est à élaborer un plan d'action visant à augmenter le nombre de programmes pour lesquels le bilinguisme sera une condition de diplomation, afin que les diplômés intègrent le marché du travail avec une compétence fonctionnelle dans les deux langues officielles.
Formation et soutien en aménagement linguistique. Dans le but d'apporter un appui aux institutions canadiennes en matière de développement de politiques linguistiques et d'aménagement linguistique, l'Université d'Ottawa est à étudier la dotation à l'ILOB d'une Chaire d'études en aménagement linguistique et le lancement d'un programme de Maîtrise en politiques linguistiques.
Je vous mentionne un dernier projet. Il s'agit de l'Observatoire canadien sur les langues officielles. Le rôle que jouent les langues officielles au Canada et le niveau d'activités qui en découle dans tous les secteurs de la société justifient la création d'un Observatoire canadien sur les langues officielles. L'Université d'Ottawa et l'ILOB seraient heureux d'accueillir une telle initiative pancanadienne et de coordonner sa mise en oeuvre en collaboration avec les principaux acteurs gouvernementaux et la société civile.
Merci.
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Une institution bilingue, qui vit et fonctionne dans les deux langues officielles; qui offre un enseignement de qualité en français et en anglais; qui se préoccupe de traiter le français et l'anglais sur un pied d'égalité et qui fait la promotion de la francophonie et du bilinguisme doit inévitablement faire face à des coûts d'exploitation plus élevés qu'une institution postsecondaire unilingue. C'est ainsi qu'en février 2005, l'Université d'Ottawa a entrepris une étude exhaustive sur le coût du bilinguisme. L'analyse nous a démontré que la subvention d'appui au bilinguisme que nous recevons de la part du ministère de la Formation et des Collèges et des Universités de l'Ontario — montant qui provient en partie de l'entente bilatérale en éducation avec le gouvernement fédéral — couvrait moins de 60 p. 100 des besoins financiers nécessaires pour assurer le niveau des services actuels dans les deux langues.
Les besoins financiers annuels totalisent 30 millions de dollars, alors que la subvention gouvernementale, demeurée inchangée au cours des 10 dernières années, est de 17,4 millions de dollars. L'Université d'Ottawa aurait donc besoin d'un montant supplémentaire de 13,7 millions de dollars par année — somme qu'elle a réclamée, d'ailleurs — pour maintenir la qualité de ses programmes existants et aurait aussi besoin d'une somme additionnelle de 13 millions de dollars pour assurer l'accès à un plus grand nombre de programmes non encore offerts en français.
Permettez-moi de conclure en disant que mon collègue et moi avons l'honneur de représenter une grande institution postsecondaire bilingue où les deux langues officielles du Canada sont sur un pied d'égalité; une institution qui accueille une plus nombreuse population étudiante francophone, et de loin, que toute autre institution à l'extérieur du Québec; une institution qui a mis au point un régime d'immersion en français unique en son genre au Canada et ailleurs dans le monde; une institution qui s'est dotée récemment, à même ses ressources, d'un Institut des langues officielles et du bilinguisme lui assurant un rayonnement national et international dans le domaine de l'enseignement des langues, de la recherche, du bilinguisme et du développement de politiques.
Nous croyons que notre mission particulière de promouvoir le bilinguisme et de favoriser le développement de la culture française en Ontario et au Canada, ainsi que la diversité de nos programmes d'études, nous permettent d'apporter une contribution importante et de jouer un rôle de leadership dans la promotion de la dualité linguistique au Canada. Nous croyons aussi que nous sommes très bien équipés, en tant qu'université canadienne, pour assurer une relève compétente et bilingue pour la fonction publique fédérale.
Nous vous remercions de votre attention et nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Il faut dire que l'ensemble des universités du Canada n'a absolument pas les mêmes façons d'aborder ou d'envisager la formation linguistique. Si vous parlez des universités qui font partie de la francophonie canadienne, c'est-à-dire celles qui sont à l'extérieur du Québec, nous sommes en milieu minoritaire, donc nous avons toutes affaire à des populations déjà très engagées dans une situation de bilinguisme.
Je ne peux pas parler au nom de toutes les universités, mais l'Université d'Ottawa est très consciente de cette situation très particulière. Nous offrons un ensemble de programmes qui permettent aux étudiants qui le désirent, bien sûr — car ce n'est pas imposé —, de perfectionner ou d'apprendre l'autre langue officielle. Nous offrons des cours de langue seconde aux francophones et aux anglophones. Nous avons des tests de compétence en langue seconde. Les étudiants peuvent donc, s'ils le veulent, suivre un cours à la fin duquel ils subiront une évaluation de leur niveau de bilinguisme ou de compétence linguistique dans l'autre langue officielle.
Nous offrons aussi du soutien et un encadrement linguistique. Par exemple, un étudiant peut s'inscrire à un cours en français ou en anglais et, s'il ne maîtrise pas bien cette langue officielle, bénéficier des services de tuteurs qui suivront le cours avec lui et qui reprendront, sur le plan de la langue, une partie du contenu de ce cours disciplinaire. Ils vont tenir des discussions avec les étudiants et leur poser des questions. C'est ce qu'on appelle les cours d'encadrement linguistique. Ils sont donnés par des professeurs de langue qui explorent plus en profondeur le contenu vu en classe, dans un cours donné dans une langue que l'étudiant ne maîtrise pas bien. Voilà en quoi consiste l'encadrement linguistique, et cela se fait dans les deux langues. Par ailleurs, on a des incitatifs. On peut offrir la possibilité de ne pas avoir de note numérique à la fin d'un cours, et ce, pour éviter que la moyenne ne soit réduite. On offre ce même type d'encadrement ou de soutien linguistique aux professeurs qui doivent enseigner dans leur langue seconde.
En somme, un ensemble de mesures sont prises pour favoriser l'apprentissage de la langue. C'est possible pour les étudiants, puisque la plupart de nos cours sont offerts et en français et en anglais. Un étudiant peut donc s'inscrire dans un programme en français ou en anglais, mais suivre plusieurs de ses cours dans l'autre langue.
Il y a aussi la question de proximité et d'environnement. C'est un point important que je ne voudrais pas oublier. On a accès au cinéma ou au théâtre, par exemple, dans chacune des langues officielles. Car ce n'est pas seulement en salle de cours que tout cela se passe. Les recherches le démontrent bien.
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Merci, monsieur le président. Merci à vous tous d'être ici.
J'ai un problème. Ce sont deux dossiers vraiment très différents, si on parle de notre fonction publique qui n'est pas bilingue, de juges qui ne sont pas bilingues, de gens qu'on engage, de sous-ministres qui ne sont pas bilingues — qui sont engagés pour leur compétence; je peux le comprendre —, mais à qui on donne cinq ans pour apprendre la deuxième langue officielle, soit le français ou l'anglais. Pendant ces cinq ans, ils ne l'apprennent pas et ils peuvent renouveler cette échéance. Ça peut continuer ad vitam æternam. Finalement, les gens n'apprennent jamais à parler la deuxième langue.
Je ne pense pas que cela vous concerne réellement. Oui, vous avez des étudiants. Je sais que vous faites un bon travail. Plusieurs jeunes que je connais étudient à l'Université d'Ottawa et ils sont extrêmement heureux d'apprendre les deux langues. L'environnement est important, comme vous l'avez mentionné, donc il y a des anglophones et des francophones, il y a des échanges et il y a même des couples qui se forment.
Ça ne touche pas nécessairement le dossier qu'on étudie présentement, le problème qu'on vit ici et qui s'accentue d'année en année depuis que les conservateurs forment le gouvernement. Je ne dis pas que c'est leur faute, mais il y a sûrement une part de la situation qu'il doit examiner attentivement. Le ministre doit faire des efforts en ce sens.
Je vais revenir sur le sujet du montant d'argent qui vous manque, car c'est important. Avez-vous fait une demande spécifique? Vous offrez quand même un service différent des autres universités. Qu'avez-vous eu comme réponse de la part du gouvernement fédéral?
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Quand M. Godin pose des questions, c'est toujours très intéressant.
Je vous fais part d'une chose, c'est un simple préambule à ma question. Je suis d'une province où nous avons la Loi 101. Alors, vous comprendrez que les questions que je vous poserai seront très précises. Vous représentez une université ontarienne et, si j'ai bien compris votre explication, l'argent qui vous est accordé provient principalement du gouvernement de l'Ontario. Vous avez aussi dit dans votre exposé que l'Université d'Ottawa accueillait, ou du moins semble accueillir, plus de francophones que toute autre université en dehors du Québec et que c'est le gouvernement de l'Ontario qui fournit l'argent nécessaire.
L'étude que nous devons faire consiste à essayer de comprendre comment dans la fonction publique — parce qu'un reproche est adressé à la fonction publique qui semble remonter à bien avant mon arrivée ici —, certains postes dits bilingues seraient occupés par des unilingues, qu'ils soient francophones ou anglophones. Beaucoup de postes sont offerts à des personnes ayant terminé leurs études universitaires, c'est-à-dire qu'elles ont été formées à l'université. Si l'on nous envoie des étudiants — et je ne parle pas de l'Université d'Ottawa — qui ne sont pas bilingues, nous devons savoir si nous devons exiger qu'ils le soient ou si nous devons leur donner des cours, comme vous le disiez plus tôt.
Si j'engage quelqu'un qui est de la Saskatchewan, qui a une compétence extraordinaire en chimie ou une autre matière et qu'il devient mon sous-ministre sans pour autant savoir un maudit mot de français, alors on a un problème. Vous comprenez ce que je veux dire.
Ma question est plus précise et je l'adresse d'abord aux représentants des universités et ensuite à Mme Fortier. Dans ma circonscription, il y a l'Université Laval. Nous avons une belle faculté de médecine, une de dentisterie et beaucoup de spécialités telles que la psychologie, etc. Beaucoup de documentation est produite en anglais. Je ne dirais pas totalement, ce n'est pas vrai, mais elle se fait beaucoup en anglais.
À l'inverse, nous recevons à l'université beaucoup de documentation venant de la France. Mon champ d'expertise est le droit, où l'anglais et le français sont utilisés, et pour étudier le Code civil, lorsque je présente une cause devant la Cour suprême du Canada, j'ai besoin de comprendre les deux décisions du juge: en français et en anglais. Même dans ma province, où il y a la Loi 101, nous produisons des textes en anglais.
Comment allons-nous faire pour arrêter cela afin que le français ne soit pas considéré uniquement comme une langue qui permet d'obtenir des bourses ou de la notoriété? Je suis un peu choqué. Comment les universités permettent-elles la production de documents en anglais? Je parle aussi de celles de ma province qui le permettent aussi. Je ne comprends pas cela.
En ce qui concerne le bilinguisme du corps professoral — parce que nous avons aussi le problème de recruter des chercheurs de haut niveau, très compétents et qui sont bilingues —, sur une petite échelle, l'université traite cette question en intégrant au contrat initial d'embauche une obligation de bilinguisme pour la permanence. Si cette obligation n'est pas respectée, le professeur n'obtient simplement pas la permanence.
C'est une mesure assez draconienne. Ce n'est peut-être pas le genre de mesure qu'on voudrait mettre en place au sein de la fonction publique. Si on consulte, par ailleurs, les études faites dans des endroits où cela se produit, on constate que les gens peuvent conserver une langue minoritaire comme deuxième langue seulement dans des milieux où cette deuxième langue est valorisée.
Cela est un gros contrat. Il faut une culture de la fonction publique, une culture institutionnelle qui valorise l'autre langue. Pour cela, vous devez sans doute convaincre les sous-ministres de la nécessité de refléter ce besoin. C'est une question de culture de la fonction publique. Je n'ai vraiment pas d'autre réponse à vous donner, sauf que c'est un problème substantiel.
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Merci, monsieur le président.
Je crois effectivement que tous les sous-ministres sont bilingues. Je peux vous assurer qu'ils l'étaient à l'époque où je travaillais à leurs côtés.
L'étude que nous menons actuellement vise à nous permettre de mieux comprendre les causes profondes du déclin du français au Canada, à la fois au Québec et en dehors du Québec. Donc, vos témoignages me semblent bien utiles. Pour moi, l'autre raison pour laquelle nous menons cette étude, c'est que nous souhaitons comprendre ce qu'il est possible de faire pour mettre fin à ce déclin.
D'après le recensement de 2006, il y a presque autant de Canadiens dont la langue maternelle n'est pas une langue officielle qu'il y a de francophones au Canada. Je suis convaincu qu'au prochain recensement de 2011, nous verrons pour la première fois dans l'histoire du Canada que le nombre de Canadiens dont la langue maternelle n'est pas une langue officielle dépasse le nombre de francophones.
Il est donc évident que le profil démographique de notre pays est en pleine évolution. De fait, le nombre de personnes ayant le chinois comme première langue dépasse à présent le nombre de francophones en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Et au Québec, le nombre de personnes qui ont le français comme première langue est passé d'environ 83 p. 100 au recensement de 2001 à 82 p. 100 au recensement de 2006. Donc, même au Québec, la langue française fait l'objet de pressions importantes.
Le taux de bilinguisme chez les anglophones hors Québec est en baisse, notamment chez les jeunes, et cette statistique est inquiétante. D'ailleurs, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous mettons l'accent, dans le cadre de cette étude, sur les aspects éducatifs de la politique linguistique. Nous savons, grâce à Statistique Canada, que le nombre d'étudiants du secondaire bilingues hors Québec diminue depuis plusieurs années, étant passé…
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Merci, monsieur le président.
En passant, merci aussi à M. Gaffield de son offre de nous faire parvenir les titres des études en question. Je pense que ça va bien nourrir le travail du comité.
Monsieur Clément, j'ai été enseignant en Saskatchewan, dans des écoles françaises. Les enfants entraient à l'école et ils étaient bilingues. Je parle de Saskatoon, un milieu évidemment très anglophone.
Un des problèmes qu'on avait à l'école était qu'après la huitième année, les parents — des Fransaskois, des Franco-Manitobains de souche ou des Québécois de souche qui avaient le français pour langue de culture — décidaient d'envoyer leurs enfants à l'école d'immersion ou carrément à l'école anglaise parce que le français ne suffisait pas pour gagner sa vie. Ça fait partie des habitudes et c'est très triste et très dur à accepter pour un enseignant que de devoir se battre pour obtenir des écoles et de constater, une fois qu'on a obtenu des écoles, qu'on n'arrive pas à retenir ces jeunes. À partir de ce moment, on perd ces jeunes. C'est bien dommage, mais ce n'est pas vrai qu'à l'école d'immersion, ils vont demeurer francophones, d'autant plus qu'ils sont dans des milieux très anglophones.
Lorsque vous faites vos études afin d'amener ou d'intéresser des jeunes à poursuivre leurs études en français langue première, y-a-t-il des francophones de souche qui ont fréquenté l'école anglaise que vous considérez comme des anglophones et qui apprennent leur seconde langue quand ils accèdent à vos programmes? Étudiez-vous leur cheminement, lorsque vous faites votre recrutement?
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J'aimerais dire un dernier mot, question de nous encourager un petit peu.
[Traduction]
L'année dernière, nous avons compris que nous pouvions vraiment apporter une contribution importante aux efforts de renouvellement de la fonction publique fédérale, en ce sens que nos diplômés correspondent à une proportion importante du bassin de recrues potentielles. Comme vous le savez, nos diplômés et experts en sciences humaines détiennent 60 p. 100 des postes sur les campus universitaires, etc. Nous avons donc contacté le Greffier pour lui offrir notre aide en établissant de meilleurs contacts entre le gouvernement fédéral dans ses efforts de recrutement et nos lauréats, boursiers, chercheurs clés, etc.
Je peux vous donner d'autres détails au sujet de ces efforts par exemple dans les semaines qui viennent, le Congrès des sciences humaines, qui rassemble des étudiants de deuxième et de troisième cycles de même que des chercheurs du Canada et du monde entier, se tiendra ici à Ottawa, et le gouvernement fédéral y assurera une présence afin de recruter des étudiants.
[Français]
Étant donné que la question linguistique est au coeur des sciences humaines, nos étudiants sont bien outillés pour répondre à ce besoin. Nous nous employons à améliorer le processus de recrutement. À ce jour, nous trouvons que les progrès accomplis dans le cadre de ce dossier, en collaboration avec nos collègues, sont encourageants.