:
Bonjour. Bienvenue à la 38
e séance du Comité permanent des langues officielles.
Nous nous réunissons aujourd'hui conformément à l'ordre de renvoi 108 qui nous enjoint d'étudier le modèle de transformation du programme des langues officielles et la formation des recrues francophones au sein des Forces canadiennes.
Nous sommes fiers d'accueillir deux témoins.
[Français]
Permettez-moi de vous présenter le chef du personnel militaire, le général Semianiw, qui est accompagné du colonel Meloche, directeur des Langues officielles.
Bienvenue au comité.
Monsieur Semianiw, je vous invite à faire votre allocution d'ouverture.
:
Je suis le chef du personnel militaire et le champion des langues officielles pour les Forces canadiennes. Aujourd'hui, je suis accompagné du major-général Daniel Gosselin, commandant de l'Académie canadienne de la Défense, du colonel Louis Meloche, directeur des Langues officielles, du colonel Guy Hamel, commandant du Groupe de l'instruction de soutien des Forces canadiennes et de la base de Borden, et du lieutenant-colonel Steve Whelan, commandant de l'École de leadership et de recrues des Forces canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec.
[Traduction]
Durant la première heure, le colonel Meloche et moi allons vous donner une bonne idée du Programme des langues officielles de la Défense nationale. Nous céderons ensuite la parole au major-général Daniel Gosselin et à son équipe qui vous parleront de l'instruction des recrues dans les Forces canadiennes et de la situation sur la Base des Forces canadiennes Borden.
Premièrement, en ce qui a trait au modèle de transformation, comme vous en êtes tous bien conscients, la Défense nationale a élaboré et mis en oeuvre un plan d'action stratégique, appelé Modèle de transformation du Programme des langues officielles. Le MTPLO, comme nous l'appelons, illustre l'établissement d'un programme qui veillera à ce que notre effectif soit mené, formé, géré et appuyé dans la langue officielle de son choix. Depuis la mise en oeuvre de ce plan quinquennal en avril 2007, de grands progrès ont été réalisés, par exemple, l'examen de la désignation linguistique de chaque unité des Forces canadiennes; le lancement d'une campagne de sensibilisation active pour veiller à ce que tout le personnel — militaires, civils et personnes à charge — soit informé de ses droits linguistiques; et la préparation et la publication de politiques importantes.
[Français]
Le colonel Meloche expliquera certaines de nos réalisations de façon plus détaillée.
[Traduction]
Sur le plan de l'instruction des recrues et de la BFC Borden, la situation selon laquelle les recrues francophones ne recevaient pas les services ni l'instruction attendus en français à leur arrivée sur la base a été corrigée. La trousse d'orientation fournie aux recrues contient maintenant de l'information au sujet de leurs responsabilités et de leurs droits linguistiques, y compris l'accès à des services dans la langue officielle de leur choix.
Présentement, un nombre croissant de recrues reçoivent l'instruction dans la LO de leur choix, grâce à la présence d'instructeurs bilingues supplémentaires dans les écoles nationales et à la traduction d'autres manuels. Le lieutenant-colonel Whelan vous donnera de plus amples détails sur l'instruction des recrues durant la deuxième heure.
Pendant la deuxième heure, le major-général Gosselin et le colonel Hamel vous parleront aussi des mesures prises pour améliorer nettement la conformité de la BFC Borden à la LLO.
Comme vous en êtes bien conscients, le problème à Borden était lié au commandement. C'est pourquoi, le commandement, tant à Borden qu'à Ottawa, a été forcé de prendre une position ferme et directe en vue de s'assurer que le programme était pleinement mis en oeuvre non seulement à Borden, mais aussi à l'échelle des Forces canadiennes.
[Français]
Je dois dire que je suis vraiment fier de l'excellent travail fait par mon équipe de Borden. J'ai pu en être témoin directement durant ma récente visite, le 4 septembre 2009.
[Traduction]
Pour ce qui est de notre engagement, en tant que champion des langues officielles des Forces canadiennes, je peux dire que les changements que nous avons apportés et que nous continuons d'apporter prouvent que la Défense nationale est fermement résolue à mettre pleinement en oeuvre la loi.
[Français]
Nos chefs sont à la base de cet engagement.
[Traduction]
D'après la directive de janvier 2009 du chef d'état-major de la Défense, tous les officiers supérieurs doivent se conformer aux exigences linguistiques associées à leur grade — par exemple, si tous les majors-généraux, comme moi, ne présentent pas un profil linguistique CBC d'ici la fin du mois de décembre de cette année, on s'attendra à ce qu'ils quittent les Forces canadiennes l'été prochain.
L'objectif global pour le haut commandement des Forces canadiennes, qu'il s'agisse de généraux de premier, de deuxième ou de troisième échelon, sera atteint au plus tard en décembre 2011. Récemment, j'ai envoyé une lettre à tous les brigadiers-généraux et les commodores pour leur rappeler leur objectif, lequel consiste à avoir un profil linguistique CBC d’ici le 31 décembre 2001, s’ils souhaitent demeurer à l’emploi des Forces canadiennes.
[Français]
Notre engagement est en parfaite harmonie avec notre vision d'intégrer pleinement la dualité linguistique canadienne dans la culture organisationnelle du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes.
[Traduction]
En conclusion, nous avons un plan, soit le MTPLO, et nous avons réalisé de grands progrès dans beaucoup de secteurs. Mais j'ajouterais qu'il faut du temps pour s’assurer que ces changements perdurent.
[Français]
Nous sommes en meilleure position aujourd'hui que nous l'étions dans le passé.
[Traduction]
Nous savons ce qui reste à accomplir pour faire encore mieux. Nous abordons les problèmes généralisés qui ont rendu l'atteinte de la conformité à la loi difficile, et, comme tout bon militaire, nous sommes déterminés à accomplir cela pour nos femmes et nos hommes en uniforme.
[Français]
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions, une fois que le colonel Meloche aura dit quelques mots.
Merci.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
J'aimerais commencer en vous expliquant ce qui a été réalisé jusqu'à maintenant par rapport à la mise en oeuvre du Modèle de transformation du Programme des langues officielles 2007-2012, lequel consiste en trois objectifs.
Le premier objectif est de gérer efficacement le personnel bilingue. La première partie du Projet d'examen de la désignation linguistique des unités des Forces canadiennes, des postes civils et des fonctions militaires consistait à examiner la désignation de toutes les unités des Forces canadiennes, soit 568 exactement, ce qui a donné lieu à la création de 28 unités bilingues supplémentaires. Cette phase est maintenant terminée.
La deuxième phase du projet vise à examiner les fonctions militaires et les postes civils. Cette partie du projet est commencée et devrait être terminée avant la fin de 2009.
[Traduction]
L'examen montrera comment optimiser nos ressources en dotant les fonctions bilingues avec du personnel ayant les compétences linguistiques requises et en définissant mieux les postes civils qui doivent être bilingues.
[Français]
Également dans le cadre de ce premier objectif, nous constatons que le personnel comprend mieux l'approche fonctionnelle, et son intégration graduelle permettra aux commandants de profiter de toutes les compétences, y compris les compétences linguistiques, des membres des Forces canadiennes de leur unité en les employant au bon endroit et au bon moment.
[Traduction]
Les services d'une unité qui doivent être offerts dans les deux langues officielles seront assurés par tout le personnel bilingue de cette unité.
[Français]
Le deuxième objectif est d'améliorer la sensibilisation et l'éducation. Nous avons accru la visibilité des langues officielles en nous concentrant sur des sources de préoccupation précises, comme les droits linguistiques, et en offrant de l'information claire et accessible aux employés civils, aux militaires ainsi qu'à leurs personnes à charge.
Parmi les activités principales qui ont été menées l'année dernière ou qui sont toujours en cours, notons la rédaction d'articles, la présentation d'exposés, la tenue de kiosques et la production d'affiches et de brochures. J'ai ici des copies, si vous le désirez.
Le réseau de coordonnateurs des langues officielles, c'est-à-dire le personnel désigné pour aviser les commandants de commandement et les chefs de groupe au sujet des questions de langues officielles, a repris ses activités et participe davantage aux initiatives de sensibilisation et d'éducation.
[Traduction]
Un cours d'introduction aux LO en ligne a été préparé pour les coordonnateurs des LO. Son contenu a été adapté aux besoins de la Défense.
[Français]
Le troisième objectif consiste à mesurer le rendement.
[Traduction]
Des indicateurs de rendement ont été élaborés, de même qu'un processus de mesure du rendement, qui fait présentement l'objet d'un projet pilote. La mise en oeuvre du processus est prévue pour le 31 mars 2011.
[Français]
Il y a d'autres réalisations. À mon avis, la clé du succès de la mise en oeuvre du modèle réside, jusqu'à maintenant, dans l'appui des officiers supérieurs des Forces canadiennes et des dirigeants du ministère.
[Traduction]
Le Modèle comprend aussi l'élaboration de politiques à l'appui de ses objectifs et de ses activités. On a déjà publié certaines politiques visant, notamment, la formation et l'éducation dans les deux langues officielles, et l'éducation et la formation dans la langue seconde pour les militaires. D'autres politiques ont été élaborées et révisées, et doivent faire l'objet d'un examen juridique avant d'être publiées prochainement.
[Français]
En conclusion, le modèle témoigne de notre progrès continu. Aujourd'hui, à mi-chemin de la mise en oeuvre du plan quinquennal, nous entrevoyons l'atteinte de nos objectifs et la poursuite des nos activités. J'ai bon espoir que le milieu de travail de la Défense nationale intégrera pleinement la dualité linguistique dans sa culture organisationnelle.
Merci beaucoup.
:
Merci de la question, monsieur le président.
[Traduction]
D'abord, par souci de clarté, pour donner certaines précisions,
[Français]
on a décidé de commencer aux grades des généraux et des amiraux. Mais c'est très clair, concernant les généraux, comme le général Natynchuk, qui ont une, deux ou trois étoiles, que
[Traduction]
d'ici décembre 2011
[Français]
s'ils ne sont pas en situation d'entraînement, on doit avoir les fiches. Sinon,
[Traduction]
ils devront se retirer des Forces canadiennes.
[Français]
S'il s'agit d'un brigadier-général ou d'un major-général qui se trouve en Afghanistan après 2011, franchement c'est très clair.
[Traduction]
Cette personne devra atteindre l'objectif parce que, sans cela, elle ne fera plus partie des Forces canadiennes. Lorsqu'on met progressivement en oeuvre un tel programme, il faut bien commencer quelque part.
Manifestement, le but était de commencer par le commandement, afin de prouver aux Forces canadiennes qu'il s'agit là d'une question de commandement. Nous n'avons pas commencé par les grades inférieurs; nous avons commencé au sommet. La politique est très claire. Par exemple, comme je l'ai déjà dit, les généraux de deuxième échelon qui ne présentent pas un profil CBC ou qui ne l'obtiennent pas d'ici le 31 décembre se retireront des Forces canadiennes l'été prochain.
[Français]
Un autre côté de la médaille, c'est [Note de la rédaction: inaudible], mais à mon avis, franchement,
[Traduction]
c'est une question de commandement. Il est question de commandement, mais être en mesure de parler dans les deux langues est également une question de commandement. C'est exactement l'approche que le chef d'état-major de la Défense a adoptée après en avoir discuté et y avoir réfléchi, à savoir que nous nous attendons à ce que les commandants des Forces canadiennes soient non seulement à l'aise dans les deux langues officielles, mais également en mesure de les parler. Pourquoi? Parce qu'en fin de compte, il y a des militaires francophones et anglophones et que cette politique s'applique également à nos officiers francophones. Il a fallu que certains d'entre eux passent l'examen, mais ils sont en mesure de parler dans les deux langues de manière compétente. C'est une question de commandement, c'est pourquoi
[Français]
on a commencé avec les leaders, les généraux et les amiraux, et par la suite, on va poursuivre avec les colonels et les capitaines de la marine.
[Traduction]
Nous nous rendrons probablement à l'échelon des lieutenants-colonels parce que le plan, le modèle des langues officielles, est fondé sur les besoins, les personnes qui en ont besoin compte tenu de l'opinion du commandement.
[Français]
On a donc commencé de cette manière, et avec les sous-officiers,
[Traduction]
avec les s/off. Nous leur avons également fixé un objectif à atteindre en 2011, aux adjudants-chefs, tous deux dans le... Je ne parle pas simplement au nom de l'armée; je parle au nom des Forces canadiennes en entier: la marine, l'armée et la force aérienne.
:
Merci, monsieur le président.
Sommes-nous là où nous souhaiterions l'être en ce qui a trait à la traduction? Manifestement non. Sommes-nous dans une meilleure posture que nous l'étions l'année dernière? Oui, parce que nous avons investi davantage d'argent pour être en mesure de faire traduire les documents. Mais je suis d'accord avec vous; nous voulons parvenir au stade où chaque soldat peut recevoir les manuels de formation dans la langue de son choix. C'est vers cela que nous nous dirigeons et c'est là où nous devons parvenir. Nous avons pris bon nombre de mesures de ce genre-là à Borden et à l'école de recrutement, comme l'équipe vous l'expliquera, mais il y a encore pas mal de chemin à parcourir.
Je dirais à n'importe quel membre du comité qu'il pourrait probablement trouver un manuel qui n'a peut-être pas encore été traduit, mais, comme mon équipe vous le mentionnera, nous savons que nous avons un plan pour assurer la traduction à Borden.
[Français]
Premièrement, nous avons un plan.
[Traduction]
Ensuite, il faut effectivement mettre le plan à exécution. Comme nous le savons tous, une vision sans action n'est rien d'autre qu'une hallucination, donc, finalement, il faut mettre le plan à exécution. C'est ce que l'équipe vous dira. Je suis très fier de ce qu'ils ont accompli pour y arriver.
[Français]
C'est un défi
[Traduction]
d'être en mesure de faire traduire tant de documents alors qu'il y en a encore d'autres à traduire. On en a fait davantage, mais nous devrons en faire plus encore dans l'avenir.
Vous avez raison. Nous voulons parvenir au stade où, peu importe qui nous sommes, les manuels de formation existent dans la langue de notre choix.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Semianiw.
Monsieur Meloche, bonjour.
Je suis heureux de vous remettre le drapeau de votre ville natale, général.
C'est la deuxième ou troisième fois qu'on se rencontre. À l'époque, le ministre de la Défense, M. O'Connor, était venu nous présenter le Modèle de transformation et il y avait beaucoup d'interrogations. On mettait aussi en lumière le fait qu'un soldat unilingue francophone avait moins de chances d'obtenir un grade supérieur dans les forces armées qu'un unilingue anglophone. Donc, une iniquité avait été soulignée, à l'époque.
Depuis, je constate que des efforts ont été faits. Je donne en exemple la lettre que vous avez envoyée, qui souligne que les haut-gradés, s'ils n'atteignent pas le niveau CBC d'ici le 31 décembre 2009, devront vaquer à d'autres occupations. C'est une mesure qu'il faudra mettre en place, mais je reconnais la très bonne intention à cet égard. Il pourrait s'agir certainement d'un modèle pour l'ensemble de la fonction publique fédérale en ce qui concerne les hauts fonctionnaires. Je pense aussi aux sous-ministres, qui ne sont pas obligés d'être bilingues au Canada. Cependant, c'est un autre dossier et j'en parlerai à une prochaine occasion.
Cela dit, dans le rapport 2005-2006 du commissaire aux langues officielles, on soulignait que 41,8 p. 100 des militaires occupant des postes bilingues pour fins de services au public remplissaient les exigences linguistiques de leur poste, c'est-à-dire que seulement 42 p. 100 des postes bilingues étaient détenus par des personnes bilingues. La situation s'est-elle améliorée depuis ce temps?
:
Il faut bien comprendre que le système de mesure utilisé pour les militaires et celui utilisé pour les fonctionnaires sont différents. Nous ne commandons pas les individus par position, mais par unité. Donc, si on calcule qu'un poste égale un profil, égale une personne et que un plus un égale trois et que ça donne une note parfaite, on ne fonctionne pas de cette façon.
La façon dont on fonctionne, au sein des Forces canadiennes, c'est que l'unité doit être en mesure de rendre le service. Donc, le commandant doit employer ses ressources adéquatement pour y arriver. Je donne un exemple. On a une salle de rapport, soit à la base de Valcartier, au Québec, ou à Edmonton, en Alberta. Toutes les procédures d'arrivée et de départ doivent être accessibles aux militaires dans les deux langues officielles, mais les 20 employés et militaires qui font partie de cette salle de rapport n'ont pas tous besoin d'être bilingues. Nous devons avoir un noyau bilingue pour être en mesure d'offrir les services. Ce noyau peut changer.
Les militaires sont mutés, ils vont suivre des cours. De cette façon, le commandant doit être en mesure de gérer ses ressources bilingues — c'est une façon de parler — pour être en mesure d'offrir le service. Il est donc très difficile pour les Forces canadiennes d'émettre des chiffres. C'est la raison pour laquelle on a élaboré un système de mesures de rendement pour vraiment refléter notre situation unique, c'est-à-dire qu'en vertu de la Loi de la Défense nationale, nos gens sont gérés en unités et non pas de façon individuelle.
:
J'aimerais ajouter un mot, s'il vous plaît.
Dans lettre qui traite de la politique relative aux généraux et aux amiraux, une autre chose est très importante. Chaque année, il y a des conseils de promotion. Qu'est-ce que cela veut dire? Entre les mois d'octobre et de novembre, des gens
[Traduction]
s'assoiront et détermineront qui devrait être promu l'année suivante, à chaque échelon. Le processus sera ouvert et transparent, et reposera sur un système de points.
[Français]
On reçoit des points pour ceci et cela. Une chose est très importante pour le conseil.
[Traduction]
Vous recevez cinq points si vous êtes bilingue, donc lorsque votre dossier se trouve devant moi ou devant un membre du comité, on vous accorde automatiquement cinq points si vous avez le profil CBC. Vous multipliez ensuite ces points par le nombre de membres qui participent au comité. Le résultat s'élève à 25 points. Sans tenir compte de la politique, ces points influent énormément sur les gens qui seront promus dans les années à venir.
[Français]
C'est très important de savoir cela.
:
C'est une bonne question. C'est possible, mais ce n'est pas la réalité. Chaque année, pour les promotions au grade de brigadier-général, il y a 300 colonels et capitaines de vaisseau, dans les Forces canadiennes.
[Traduction]
Chaque année, ces 300 colonels et capitaines de vaisseaux ont l'occasion d'être promus. Si vous jetez un coup d'oeil au nombre de promotions, vous constaterez qu'il y en a peut-être 10 par année pour 300 candidats. La différence entre le pointage de la première personne promue et celui de la dixième personne promue varie peut-être d'un demi-point à un point. Ces 25 points font donc une énorme différence. Si vous examinez les listes, vous constaterez que, dans la plupart des cas, c'est ce qui fait toute la différence. Si vous n'êtes pas bilingue, vous ne serez pas parmi les 10 premiers.
[Français]
C'est la réalité.
[Traduction]
Cela pose un vrai défi. Tous les hommes et femmes des Forces canadiennes connaissent cette politique, et c'est pourquoi bon nombre d'entre eux s'organisent pour suivre des cours de formation en langue seconde à leurs propres frais, ce que vous n'ignorez pas, j'en suis sûr. Les résultats des membres du groupe des 10 p. 100 supérieurs, du groupe des meilleurs candidats, ne varient que d'un point ou d'un demi-point. Les 25 points que tout jury vous accorde si vous êtes bilingue font déjà toute une différence.
:
La réponse facile est non. En effet, comme directeur des langues officielles, je dirai que c'est certain qu'on en voudrait plus. Sauf qu'à un moment donné, ça relève d'une question d'équilibre avec d'autres choses.
Le réseau de coordonnateurs des langues officielles a été revigoré — si je puis m'exprimer ainsi — il y a deux ans. Par conséquent, chaque élément — qu'on appelle armée, aviation — ainsi que tous les sous-ministres adjoints ont un coordonnateur de niveau 1. À partir de là se fait un réseau à l'intérieur de chaque organisation. Par exemple, au sein de l'armée, toutes les bases ont un coordonnateur des langues officielles. Ensuite, cela descend jusqu'au niveau de l'unité. La visibilité en matière de langues officielles part donc du niveau de l'unité et monte jusqu'aux niveaux stratégiques.
Pourrait-on en faire plus? On en fait déjà beaucoup, on en fait déjà autant qu'on peut en faire. C'est certain qu'on peut toujours essayer d'en faire plus, mais il faut établir et avoir de bonnes politiques en place. Aussi, ce qu'on fait, c'est-à-dire écrire et promulguer des politiques, est vraiment la base. Si l'on n'a pas de bonnes politiques claires, on aura beau faire tous les efforts qu'on veut faire... Car dans l'armée, cela ne fonctionne que si c'est écrit; dans ce cas, ce sera fait.
:
Il y a une chose très importante. Maintenant, aujourd'hui, il y a des gens qui se concentrent seulement sur la force marine, la force terrestre et la force aérienne. Ce n'était pas la façon de faire il y a deux ans; c'étaient seulement les hommes de mon équipe, mes hommes.
[Traduction]
L'équipe des langues officielles a tenté d'observer l'armée, la marine et la force aérienne pour comprendre ce qui se passait.
[Français]
Maintenant, par contre, il y a des hommes qui sont responsables et ce ne sont pas
[Traduction]
des coordonnateurs des langues officielles. Je vais vous dire qui est responsable.
[Français]
C'est le leadership des Forces canadiennes.
Ce matin, le colonel Meloche a parlé avec le chef de la force aérienne en ce qui concerne le programme. Ce sont eux, les hommes et les femmes responsables.
[Traduction]
Ce ne sont pas les coordonnateurs des langues officielles.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais faire les choses extrêmement rapidement.
Colonel Meloche, vous avez mentionné plus tôt être allé au bout des choses en ce qui concerne le volet de la traduction, que c'était rendu difficile. Avant que vous ne nous quittiez, tout à l'heure, si vous pouviez me remettre votre carte, je serais en mesure de vous faire parvenir les coordonnées d'un organisme de ma circonscription, le CIDIF, qui offre de l'aide et des moyens relativement à la traduction. Cela pourrait possiblement contribuer à aider au développement économique dans ma circonscription et, en même temps, vous permettre d'avoir les ressources nécessaires pour faire la traduction nécessaire à la Défense nationale.
:
Merci beaucoup de cette information. Je la prends en note. Cependant, toute notre traduction passe par le Bureau de la traduction qui, lui, a des ramifications.
Je rencontre le gestionnaire de dossiers de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada qui est responsable de la traduction et je m'assure que cette personne responsable est en mesure de communiquer avec les différents éléments et de prioriser la traduction.
Également, on s'assure de maximiser les traductions, c'est-à-dire que, souvent, l'information similaire peut être envoyée pour des cours de différents niveaux. Par exemple, en ce qui concerne le cours des sous-officiers pour devenir chefs de char et le cours des officiers pour devenir chefs de char, il existe une certaine similitude. Aussi, plutôt que d'envoyer le contenu des deux cours à la traduction, la partie commune des cours ne sera envoyée qu'une fois. Le Bureau de la traduction nous aide beaucoup: il a des logiciels lui permettant de s'assurer que le même document n'est pas traduit deux fois.
Bonjour et merci beaucoup d'être ici aujourd'hui. J'aime bien ce que j'entends jusqu'à présent et je vous félicite, car vous avez raison: quand on donne un modèle à suivre, un exemple, c'est la meilleure façon. Ça prend des role models pour donner l'exemple.
J'aime aussi entendre que vous partagez vos responsabilités, parce que ça peut être dangereux d'avoir un coordonnateur des langues officielles qui est le seul à avoir la responsabilité. Ce que j'entends aujourd'hui, c'est que vous avez transféré ça dans les différents services. Ça implique donc tout le monde.
Je vous félicite également de prendre des actions. Vous ne faites pas qu'élaborer un plan, vous posez des gestes concrets quand vous dites qu'au le 31 décembre 2011, les officiers qui ne seront pas bilingues seront obligés de se retirer.
Avez-vous étudié l'impact de cette action?
:
Merci pour la question, monsieur le président.
[Traduction]
En fin de compte, il n'y aura pas de conséquences. Ces gens ne feront plus partie des Forces canadiennes et d'autres personnes possédant un profil CBC seront promues à leur place.
[Français]
C'est très simple. Par contre, s'il y a des questions à savoir s'il y a des officiers
[Traduction]
pour qui cela présentera des difficultés, mais je vais attendre jusqu'au 31 décembre
[Français]
quand je vais recevoir les résultats. Ensuite, c'est très clair, pour le chef des Forces canadiennes.
[Traduction]
Des gens pendront leur retraite.
Je reviens sur ce sujet et je dis que
[Français]
la politique, dans un sens, est un processus,
[Traduction]
mais ce n'est pas un processus; c'est une affaire de commandement. Je continue de revenir là-dessus. Il faut que les commandants soient en mesure de fonctionner efficacement dans les deux langues officielles, en français et en anglais, et de diriger l'institution.
[Français]
C'est le défi mais aussi l'attente.
[Traduction]
C'est ce que nous voulons atteindre.
:
La réponse est franchement
[Traduction]
oui, pour deux raisons. Premièrement, ai-je l'argent dont j'ai besoin? Oui. Deuxièmement, en ce qui me concerne, c'est hautement prioritaire.
Donc, le message que j'ai communiqué au général Gosselin, qui travaille pour moi, c'est que ce projet est prioritaire pour moi; il est donc prioritaire pour lui aussi désormais. Je sais que lui et son équipe veillent prioritairement à ce que l'argent soit affecté à ce projet. Mais, comme on vous l'a dit, l'argent n'est pas le problème. Nous comprenons ce que nous avons à faire.
[Français]
On voit les besoins.
[Traduction]
Le pari consiste maintenant à veiller à ce que tout soit traduit aussitôt que possible dans l'ordre dont les documents sont requis. Si nous disposions de 100 000 traducteurs supplémentaires, tout le travail serait probablement terminé la semaine prochaine.
[Français]
Mais ça, ce n'est pas la vérité.
[Traduction]
Donc, comme le colonel Meloche l'a mentionné, compte tenu des gens dont nous disposons pour faire la traduction, nous classons par ordre de priorité les documents qui doivent être traduits. Nous avons déjà accompli beaucoup de choses, et nous savons où nous voulons parvenir.
[Français]
Pour moi, les choses sont ainsi.
[Traduction]
A-t-on un plan pour y parvenir?
Compte tenu de la passion manifestée par le comité, j’espère qu’il nous invitera de nouveau à comparaître l’année prochaine afin de nous demander comment nous nous en sommes tirés relativement au plan.
Mais, manifestement, nous avons accompli beaucoup de choses; nous avons une longue route à parcourir, et l’argent ne pose pas de problème.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs, je veux vous parler d'une lettre d'un commettant, qui touche la marine. Dans le travail que vous faites présentement, ou depuis le début du plan, les forces terrestres ont été le premier lieu de travail touché. Ensuite, l'aviation et la marine suivront, je présume.
La personne qui a écrit cette lettre me dit ceci:
Je fais partie de la marine canadienne et je dois déplorer une situation inacceptable qui dure depuis trop longtemps et dont je ne vois pas de volonté, dans l'organisation, pour résoudre le problème. En effet, sur les navires militaires du gouvernement du Canada, sur les deux bases navales du Canada, Esquimalt et Halifax, la seule langue de travail autorisée est l'anglais. De plus, l'usage du français entre les personnes francophones n'est pas toléré et, donc, parler en français résulte en une réprimande administrative. Le seul exemple qui a été un succès dans une situation similaire jusqu'à présent est celui de l'armée, qui, pour régler le problème, a formé un contingent exclusivement francophone où la langue de travail reconnue est le français et où tout se passe en français, de la formation à l'opération.
Cette lettre est récente, elle date du 23 octobre dernier. Il y a là une forme de plainte. On a dit à cette personne de se plaindre aux autorités. C'est bien qu'on ait la lettre comme telle. Je voulais vous en faire part.
De quelle façon les démarches s'orientent-elles, par exemple dans le cas de la marine, qui commence, je présume, à travailler au plan que l'armée de terre a déjà mis en marche?
:
Merci pour la question.
[Traduction]
Cette situation est inacceptable. Je vais répondre à cette question, à sa place, parce que c’est moi le commandant. En fin de compte, il est inacceptable d’entendre de telles paroles. Ce n’est pas ce que je crois ou défends, ou ce que le programme défend.
[Français]
C'est vrai qu'on a commencé par les forces terrestres.
[Traduction]
Nous avons commencé par l’armée et nous avons amélioré énormément les choses. Nous savons qu’il nous faut collaborer davantage avec la marine.
[Français]
C'est vrai, monsieur Nadeau.
[Traduction]
Je sais que c’est un problème, mais j’aimerais obtenir une copie de la lettre afin de pouvoir en parler immédiatement au commandant de la marine. C’est à la personne qui commande la marine de régler cette situation, et non aux coordonnateurs ou à la personne qui commande la base ou l’escadre. Je serais très heureux de m’occuper de la lettre. Je lui en parlerai immédiatement après la séance, s’il est disponible.
[Français]
C'est inacceptable.
[Traduction]
C’est inacceptable de lire cela dans une lettre.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la plus cordiale bienvenue à tous ceux qui sont avec nous ce matin. Nous sommes très heureux de votre présence.
Premièrement, je tiens à mentionner que je suis très contente de vous entendre dire que vous disposiez des ressources financières nécessaires pour la traduction, car je sais que vous travaillez fort pour faire traduire les documents. Nous n'aimerions pas que l'argent soit un empêchement.
On sent bien les efforts que vous faites pour que le bilinguisme soit présent partout. Cependant, comment expliquez-vous que cet engagement de la haute direction ne semble pas se traduire par des résultats concrets pour les militaires?
:
J'aimerais soulever un autre point, si je peux me permettre.
Ce n'est pas mon rôle de poser des questions, mais je vais répondre à celle que je vais vous poser. Nous aidons également beaucoup les personnes à charge. C'est un domaine qui me passionne, le fait que les personnes à charge francophones peuvent obtenir de la formation, peu importe où elles se trouvent sur la planète, pour les aider à se trouver un emploi. Ce n'est pas toujours facile, bien sûr, peu importe où vous soyez.
Nous aidons donc beaucoup les personnes à charge, comme pourrait vous l'expliquer le colonel Meloche si la question lui était posée. Nous avons élargi le programme. Nous avons pu le faire, car nous avons été en mesure de relever le niveau de son poste à celui de surveillant. Les commandants de la marine, de l'armée et des forces aériennes ont chacun maintenant un plan d'action qui doit être pleinement mis en oeuvre. Nous veillons, dans ce domaine également, à ce qu'ils aient tout le soutien dont ils ont besoin.
Nous collaborons avec l'ombudsman, et l'équipe vous parlera, au cours de la deuxième heure, des progrès qui ont été réalisés. Pour que vous compreniez bien, nous avons demandé à l'équipe de présenter l'information d'une manière différente. Vous serez très satisfaits des progrès qui ont été réalisés à Borden et à Saint-Jean dans les domaines recensés par l'ombudsman pour ce qui est d'avoir suffisamment de matériel dans les deux langues officielles, suffisamment d'instructeurs, ou encore pour ce qui est de fournir du soutien à nos élèves francophones lorsqu'ils sont appelés à se rendre à divers endroits sur la base.
Ce sont deux sujets distincts, mais l'équipe vous en parlera. Ils se sont attaqués à ces deux problèmes et je suis très heureux des résultats accomplis.
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On devrait les inscrire à l'ordre du jour. Je demande donc officiellement que l'on vous inscrive à l'ordre du jour, pour que vous reveniez devant le comité. Comme je l'ai déjà dit, vous avez fait beaucoup de déclarations, mais passer à l'action est une autre chose. Il faudra évaluer vos actions, voir ce qui s'est passé. L'histoire que M. Nadeau a racontée est malheureuse. Vous dites que les hauts gradés doivent obtenir le profil linguistique CBC. Peut-être qu'ils devraient commencer par apprendre ABC. Je suis peut-être le plus niaiseux à ce sujet.
Je vais vous donner un exemple. Air Canada nous a dit faire apprendre le français à ses travailleurs. Plutôt que de dire: « I don't speak French », ils diront: « Je ne parle pas français ». En fin de semaine, j'ai pris l'avion et c'est exactement ce qui est arrivé. Une personne m'a dit qu'elle ne parlait pas français et je n'ai jamais pu lui dire quel sandwich je voulais parmi les six qui étaient proposés. Je pointais du doigt le nom du sandwich et je lui disais que je voulais celui-ci. Par contre, elle me répétait qu'elle ne parlait pas français. Je lui ai dit que je voulais ce sandwich. Elle m'a dit: « Je ne parle pas français. » Je vous jure que j'ai dit trois fois: « Je veux celui-ci. » Elle me répondait qu'elle ne parlait pas français. Le ministre Stockwell Day a donc dit: « He wants that sandwich ». Ah! Il s'est tourné vers moi et m'a dit qu'il pensait qu'elle ne parlait pas français et qu'elle ne le comprenait pas non plus. Je vous raconte cette petite histoire parce que l'on se fait dire toutes sortes de choses. Je vous prends au sérieux. Vous représentez le ministère de la Défense nationale, qui nous représente au Canada et à l'étranger. Vous êtes nos ambassadeurs. On va dans des pays pour se battre afin que les gens de ce pays aient droit à la démocratie, alors qu'au Canada, il y a deux lois sur les langues officielles qui ne sont pas respectées.
Revenons au témoignage de M. Nadeau. Imaginez que cette personne embarque sur un navire pour une période de six mois. La seule chose que le commandant aura appris à dire, c'est « Je ne parle pas français ». Son séjour sur ce bateau ne sera pas très agréable, même si cela vient de vous. Depuis qu'on en parle, il devrait savoir que ce n'est pas la façon de parler à un soldat. Je suis content que vous disiez que vous essayez de résoudre le problème. Imaginez la position dans laquelle la personne se trouve. Je ne suis pas un homme influençable, mais je vous garantis que lorsque j'étais assis dans mon siège d'avion, j'étais écoeuré de lui montrer le maudit sandwich. Imaginez celui qui travaille pour le commandant.
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Non. À moins que vous vouliez être pris en sandwich, ce qui ne m'intéresse pas.
M. Nadeau soulève finalement le problème. Je dois vous dire que c'est un problème qui se pose dans tous les domaines pour nous : pour les gens qui ont des problèmes de santé mentale, qui sont malades, qui sont blessés. Il y aura toujours des cas de ce genre, même dans un système parfait.
[Français]
Même dans un système parfait, on retrouve de tels cas.
[Traduction]
La question qui se pose est la suivante: que faire dans ce cas? Nous devons agir. Que ferons-nous dans ce cas? Et j'espère que M. Nadeau me remettra la lettre ou me donnera, à tout le moins, un peu plus de détails, car c'est le point important. La direction doit s'en occuper, même dans un système parfait.
Nous pourrions être ici — j'espère que ce ne sera pas le cas — disons dans cinq ans pour examiner des cas particuliers. Il y en aura. Le problème n'est toutefois pas les cas comme tels, mais les mesures qui sont prises pour les régler. C'est ce que nous devons faire.
Je pense donc que deux choses se produiront. Vous verrez le ministère, les Forces canadiennes, mettre en place un plan d'action dynamique, et vous verrez la direction en prendre la responsabilité.
[Français]
À mon avis, c'est ce qui est le plus important.
[Traduction]
Pour qu'un plan soit mis en place, il faut que quelqu'un en prenne la responsabilité et veille à son application.
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Merci, monsieur le président.
Honorables membres du comité, mesdames et messieurs, bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion ce matin de vous fournir une mise à jour du progrès accompli dans le cadre du programme des langues officielle au sein de l'Académie canadienne de la Défense, plus particulièrement en ce qui concerne l'instruction, l'éducation et les services dans les deux langues officielles pour les recrues des Forces canadiennes.
[Traduction]
Je suis commandant de l'Académie canadienne de la Défense, qui comprend l'École de leadership et de recrues des Forces canadiennes à Saint-Jean, les collèges militaires royaux situés à Saint-Jean et à Kingston, le Groupe de l'instruction de soutien des Forces canadiennes et de la Base Borden, qui comprend diverses écoles militaires, de même que le Collège des Forces canadiennes à Toronto.
Le colonel Guy Hamel, commandant du Groupe de l'instruction de soutien des Forces canadiennes et de la Base Borden, ainsi que le lieutenant-colonel Steve Whelan, commandant de l'École de leadership et de recrues des Forces canadiennes, m'accompagnent aujourd'hui.
J'ai également remis au comité une copie de la présentation PowerPoint dans laquelle se trouvent des renseignements auxquels nous pourrions faire référence dans la discussion.
Depuis la mise en application du modèle de transformation du programme des langues officielles en 2007, l'Académie canadienne de la Défense, ainsi que toutes ses unités, ont travaillé diligemment pour mettre en place des stratégies afin d'atteindre les objectifs du programme.
L'École du leadership et de recrues des Forces canadiennes à Saint-Jean offre tous les services, l'enseignement, le matériel et les outils de travail dans les deux langues officielles. L'École a également l'avantage de partager les locaux de l'École des langues des Forces canadiennes, dont je suis également commandant.
[Français]
Dans le même ordre d'idées, le Collège militaire royal de Saint-Jean a été le sujet d'un examen de la coordonnatrice des langues officielles de l'académie, récemment, qui a révélé que le CMR est en bonne mesure: d'offrir l'instruction et les outils d'instruction aux étudiants dans les deux langues officielles; de fournir aux étudiants l'occasion de pratiquer les deux langues officielles en dehors de la salle de classe; d'assurer un milieu de travail propice pour promouvoir les deux langues officielles; et de communiquer avec les membres du public et du personnel dans la langue de leur choix.
Le Collège militaire royal du Canada, situé à Kingston, s'est toujours concentré sur le développement d'un corps officier capable de communiquer avec tous les membres des Forces canadiennes et la population canadienne en général dans la langue officielle de leur choix. En particulier, tous les programmes de formation générale sont offerts dans les deux langues officielles. Le bilinguisme fait partie des quatre piliers du collège, et à ce titre, tous les élèves officiers en voie d'être diplômés et de recevoir leur brevet d'officier dans les Forces canadiennes doivent prendre connaissance des langues secondes durant leurs quatre années au collège. Ceci en sus de l'exposition constante des activités dirigées dans les deux langues officielles. Les élèves officiers peuvent prendre des cours dans leur langue seconde lorsque leur compétence linguistique le permet, et plusieurs le font.
[Traduction]
En 2007, l'ombudsman des Forces canadiennes et du ministère de la Défense a recensé divers problèmes de non-conformité. Depuis cette visite, de nombreuses mesures ont été mises en place pour y remédier.
Le commandant de la Base s'assure que toutes les enseignes, tous les avis écrits et toutes les annonces publiques standardisées sont dans les deux langues officielles. Il a nommé un champion des langues officielles afin d'accroître l'intérêt pour ce dossier. Il a fait en sorte que les obligations en matière de langues officielles fassent partie intégrante des rapports de notation et des rapports d'évaluation des officiers supérieurs. Il a embauché, et continuera d'embaucher, du personnel bilingue pour servir les élèves et le personnel dans la langue officielle de leur choix. Il a organisé trois activités portes ouvertes sur les langues officielles. Il a organisé également une grande campagne de sensibilisation aux langues officielles sur la Base et dans la région. Il a instauré, de plus, des séances d'information annuelles à l'intention des coordonnateurs d'unité pour faire le point sur les questions qui touchent les langues officielles, qui sont suivies de visites et de vérifications.
Toutes les unités de l'Académie canadienne de la Défense ont réalisé des progrès considérables et elles poursuivent leurs efforts pour promouvoir les langues officielles et mieux satisfaire à leurs obligations et à leurs responsabilités en vertu de la Loi sur les langues officielles et du modèle de transformation du programme des langues officielles.
Malgré les nombreuses initiatives qui ont été mises en place et un accroissement considérable des ressources investies, il faudra encore bien des années d'efforts soutenus et de leadership résolu pour que l'Académie atteigne un niveau pleinement satisfaisant dans le dossier des langues officielles. Je suis, nous sommes, fermement déterminé à mener ce projet à terme et à poursuivre sur la lancée des progrès réalisés au cours des dernières années.
Le colonel Hamel, le lieutenant-colonel Whelan et moi serons heureux de répondre à vos questions et de vous donner plus de détails sur nos réalisations des dernières années.
Merci bien.
En fait, le programme de bilinguisme au Collègue militaire est fondamental et constitue un des quatre piliers du programme, les trois autres piliers étant le programme académique, le programme sportif – conditionnement physique, et le programme militaire.
En fait, lorsqu'ils terminent, les étudiants doivent obtenir la cote de bilinguisme BBB. Ils ont quatre ans pour ce faire. Tous les cadets sont évalués à leur arrivée et sont tout de suite divisés et répartis dans les groupes appropriés, selon leur niveau de bilinguisme. Les cours sont donnés en classe à de petits groupes de huit, dix ou douze personnes, selon les niveaux. Les étudiants suivent une heure de cours par jour durant ces quatre années, ou jusqu'à ce qu'ils atteignent le niveau BBB.
S'ils veulent continuer, ils ont des incitatifs qui leur donnent des notes plus élevées, un niveau de normes établies comparable à celui des cours de langue plus avancés donnés dans d'autres universités. Et plusieurs étudiants vont continuer leurs études de langue, soit française ou anglaise, durant leurs quatre ans.
Les résultats sont excellents. Naturellement, les cadets sont à un âge où l'apprentissage se fait plus facilement, plus rapidement. Il y a aussi plusieurs autres choses dans le programme qui incitent au bilinguisme. Par exemple, il y a les semaines françaises, les semaines anglaises, les programmes, les instructions; tout se fait dans les deux langues. Les instructions militaires vont se faire dans les deux langues, par exemple lors des parades.
Par conséquent, lorsque les étudiants arrivent en deuxième année, ils sont déjà au courant de tous les commandements donnés en français et en anglais, par exemple lors de la parade. Ce sont toutes de petites choses, mais ce sont quand même des choses qui aiguisent l'ouïe, de sorte que les gens en arrivent, à la fin de leurs années d'études, à atteindre un très bon niveau de bilinguisme. Ce qu'on espère, c'est qu'avec les années, ils le maintiendront.
Le jour où ils voudront atteindre un niveau plus élevé, CBC, ce sera bien entendu plus facile. Et on le voit, les résultats sont là.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs.
Un aspect me vient à l'esprit: la question curriculaire. J'en ai eu des échos, on a fait de la recherche, on a aussi discuté de la question, à un moment donné, avec le secteur de l'analyse, ici. Il s'agit de la façon dont les cours sont bâtis. Sauf erreur, pendant longtemps — trop longtemps —, on élaborait le cours en anglais à partir de la base jusqu'aux exercices, etc., ce qui forme le corpus pour le curriculum. Ce faisant, on n'avait pas nécessairement le temps de le traduire en français.
Le curriculum des cours est-il encore fait comme ceci: en anglais d'abord et, si on a le temps, en français ensuite, peu importe qu'il s'agisse de la force terrestre, aérienne ou marine?
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Monsieur le président, bonjour.
Je voudrais juste souligner, en ce qui concerne la base de Borden, qu'il y a environ 26 unités, dont 13 fournissent de l'entraînement. Il faut mentionner une chose, entre autres. Lorsqu'on dit « par le leadership », cela signifie qu'on donne une politique de commandement, mais qu'il faut aussi faire des suivis et s'assurer qu'on progresse, qu'on va vers l'amélioration.
Pour répondre à votre question, je dis oui. Pourquoi? Parce que c'est une question de culture. Je constate que l'apprentissage de la deuxième langue est une question qui relève de la culture.
Le leadership est là pour promouvoir auprès des officiers supérieurs et aussi des non-officiers...
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Je vais laisser le colonel Meloche parler de la situation qui prévaut dans l'aviation, étant donné que ce domaine n'est pas de ma responsabilité. Par contre, je voudrais clarifier certaines choses concernant l'élaboration des cours.
Vous avez dit, je pense, que l'instructeur ne devrait pas élaborer de cours. Or, il est le spécialiste. L'instructeur qualifié, compétent, qui connaît une pièce d'équipement ou son sujet, élabore son cours comme le ferait n'importe quel professeur d'université. S'il est chargé d'élaborer son cours, il va le faire, et son cours va immédiatement être traduit en français ou en anglais. Il peut arriver que l'instructeur soit parfaitement bilingue et qu'il décide de faire l'élaboration dans les deux langues, comme je l'ai fait dans le cas de ma présentation. Il reste que dans la plupart des cas, si l'instructeur ne maîtrise pas suffisamment la deuxième langue, il fait traduire ce qu'il a fait. Ça ne veut pas nécessairement dire que la personne ayant élaboré le cours est celle qui va dispenser le cours. Il arrive que le cours ait été élaboré trois ou quatre ans plus tôt et que, compte tenu des changements survenus, la personne utilise le programme en français ou en anglais, par exemple à Saint-Jean, et dispense le cours. C'est la façon dont on fonctionne.
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Monsieur Gosselin, vous vous occupez des recrues et des écoles. Il y a eu une rupture, au Québec; M. Whelan doit le savoir. Le Collège militaire royal de Saint-Jean a été fermé pendant 10 ans. Ainsi, une génération complète d'officiers francophones ne pourront pas accéder en même temps que des anglophones à des grades supérieurs. Le collège a repris ses activités et on voit des progrès.
Nous avons appris par les différents journaux qu'au Québec, le recrutement au prorata de la population est bon. Il y a beaucoup de recrues qui viennent du Québec et qui vont dans des écoles dirigées par M. Gosselin ou par des gens qui travaillent avec lui.
À l'époque, à Saint-Jean-sur-Richelieu, des officiers francophones étaient formés et pouvaient diffuser, dans leur langue, leur connaissance du métier, leur savoir-faire et leur leadership dans d'autres bases au Canada. Or, il y a eu 10 ans d'interruption.
Comment avez-vous rattrapé cette interruption? On parle de matériel, mais au fond, il faut des étudiants et des officiers, ainsi qu'un leadership, ce qui manque actuellement. Je ne veux pas dire que vous ne l'avez pas. Le collège de Saint-Jean était l'une des plus grandes écoles de formation d'officiers francophones. Or, pendant 10 ans, on les a cassés, tout simplement.
Monsieur Gosselin, présentement, avez-vous assez de personnel pour rattraper ces 10 années d'interruption?
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Oui. Je pense qu'il faut mettre les choses en perspective. Dire que ce serait souhaitable que tous les instructeurs dans les écoles nationales soient bilingues est une chose, mais dire que c'est réalisable en dépit de la façon dont les gens sont mutés, de la cadence opérationnelle, etc., c'est autre chose.
Également, des cours sont donnés exclusivement en français, et d'autres sont donnés exclusivement en anglais. Donc, placer des gens bilingues dans des fonctions où ils enseigneront seulement un cours en anglais ou en français veut dire qu'une personne bilingue donnée n'occupera peut-être pas une fonction bilingue ailleurs, où elle pourrait être plus en mesure de servir l'institution.
Pour revenir au point soulevé par le général Semianiw, c'est pour cette raison que les commandants sont imputables. Lorsqu'on fait la désignation des fonctions, on fait le tour. Les commandants doivent s'assurer qu'ils ont le personnel nécessaire, avec la compétence langagière nécessaire, pour livrer la marchandise. Par exemple, ici, vous avez deux commandants: le colonel Hamel et le lieutenant-colonel Whelan. Eux doivent s'assurer qu'ils ont le noyau d'instructeurs, avec les compétences langagières requises, pour livrer la marchandise qu'on leur demande de livrer.
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Merci, monsieur le président.
À l'automne 2006, l'ombudsman, M. Côté, faisait parvenir un rapport assez accablant dans lequel il soulignait de nombreux problèmes pour les francophones désirant recevoir des services dans leur langue à Borden. Même les chefs de la base reconnaissaient la difficulté d'offrir des services en français. Je vous en donne quelques-uns; je ne vous lirez pas le rapport au complet:
[...] le refus d'offrir des cours d'anglais langue seconde aux recrues francophones; l'encouragement à changer de métier lorsque les documents en français ne sont pas disponibles; les qualités linguistiques déficientes des instructeurs responsables des recrues unilingues francophones; les risques d'ostracisme si des recrues francophones osent demander des services en français;
Beaucoup d'étudiants francophones ne se sentent pas les bienvenus, ce qui amplifie le sentiment d'isolement qu'ils ressentent déjà d'être loin de leur famille dans une région unilingue anglophone.
Je conclus avec une citation de M. Côté:
Ce ne devrait pas être [aux étudiants unilingues à apprendre] une langue qu'ils connaissent mal, mais plutôt à l'institution de veiller à ce que les recrues aient la possibilité de communiquer dans la langue officielle qu'ils comprennent
C'était il y a trois ans.
Vous êtes en train de me dire que Borden est le paradis sur terre, pour ces gens. Comprenez que c'est gros, comme propos. Ce n'est pas moi qui ai écrit cela. Quand c'est sorti dans les médias, vous comprendrez que cela a fait l'objet d'une rencontre ici. On a rencontré M. Côté, etc.
Je veux savoir ce qu'il en est aujourd'hui de la situation pour une recrue unilingue — ou qui a très peu de connaissance en Anglais — qui vient de l'Acadie, du Québec ou d'ailleurs et qui va à Borden et qui veut être un soldat dans l'armée canadienne. Subit-il encore cet ostracisme?
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Merci de cette question et merci de me donner l'occasion d'aborder les points qui avaient été soulevés par l'ombudsman à l'époque.
Lorsque j'ai parlé à ce comité, il y a près de deux ans, on en était au début. Je venais de prendre le commandement de l'académie depuis quatre mois. C'était une de mes deux priorités essentielles. Dans les deux ans et plus, soit depuis que je commande l'académie, j'ai visité Borden plus de 12 fois, presque tous les deux mois. Chaque fois, je demande un compte rendu du progrès accompli par rapport au plan stratégique qui avait été développé à l'époque et qu'on continue de mettre en oeuvre.
Je vais demander au colonel de prendre une minute ou deux pour vous expliquer ce qui s'est passé.
On a fait beaucoup de progrès afin de s'assurer que les gens comprennent leurs droits linguistiques aussitôt qu'ils arrivent à leurs cours, de s'assurer qu'il y ait un mécanisme en place pour recevoir des plaintes concernant le bilinguisme, de donner la priorité aux cours afin que les francophones n'attendent pas longtemps pour avoir accès à leurs cours.
Entre les planches 13 et 26 que je vous ai remises, il y a une série de nos réalisations des deux dernières années, dont nous sommes vraiment fiers. On a fait des sondages pour déterminer comment les gens percevaient les efforts accomplis. Comparativement au premier sondage effectué au départ par l'ombudsman, les résultats sont impressionnants. On est satisfaits, mais on en veut plus, on veut accomplir encore plus. J'ai pris ce qu'on a fait à Borden, le plan de transformation, et je l'ai transposé à Saint-Jean. Des éléments du plan ont même été pris par le directeur des langues officielles pour déterminer quels éléments devraient être transposés au sein des Forces canadiennes. On a appris plusieurs leçons à Borden. Ce n'est pas parfait, mais comparativement à la situation qui prévalait à l'automne 2006, on a fait beaucoup de progrès.
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Monsieur le président, je veux ajouter que le progrès prend du temps. L'une des choses qu'on a accomplies, en août 2007, c'est un plan stratégique pour les langues officielles à Borden qui porte sur plusieurs années. Nous avons identifié des manquements, mais nous progressons de façon exemplaire. Je vais vous citer quelques exemples.
Lorsqu'un nouveau membre des forces, par exemple une recrue qui vient de finir son entraînement à Saint-Jean ou un membre permanent, civil ou militaire, arrive sur la base de Borden, il est informé de ses droits et responsabilités en matière de langues officielles. De plus, c'est gardé à son dossier et il doit signer le formulaire.
On parlait, plus tôt, des plans et du matériel. On indique que les cours qu'on offre à Borden ne sont pas tous bilingues, dans la langue de choix des étudiants qui y viennent. Mais c'est un plan. Notre plan stratégique prévoit qu'à compter du 1er septembre 2012, tous les cours qui seront donnés à Borden seront offerts dans la langue de choix du membre des Forces canadiennes. Pour y parvenir, nous devons faire la traduction de certains plans de cours qui sont offerts présentement.
La question a été posée auparavant à savoir si les nouveaux plans de cours sont traduits instantanément? Lorsqu'on fait l'essai d'un nouveau plan de cours, il est traduit. On n'attend pas de faire l'essai avec des étudiants pour le traduire, on le fait dès maintenant. En ce qui a trait aux autres cours que nous offrons présentement, avant qu'ils soient améliorés ou changés, ils sont remis au Bureau de traduction, et ça prend du temps.
Sur ce, je voudrais mentionner que notre plan de traduction, à Borden, a plus que doublé. Nous avons investi jusqu'ici 1,6 million de dollars pour la traduction. Celle-ci est faite à plusieurs niveaux: les nouveaux plans de cours et les anciens. Tout cela pour arriver à respecter notre échéance du 1er septembre 2012.