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Merci beaucoup, monsieur le président.
Vous m'offrez un grand privilège aujourd'hui en me donnant l'occasion de prendre la parole à nouveau devant vous. J'aime toujours rencontrer le comité parce que je sais que tous ses membres s'intéressent vivement aux pêches et je suis toujours heureuse d'entendre leurs commentaires.
J'aimerais d'abord vous présenter les hauts fonctionnaires qui m'accompagnent aujourd'hui: la sous-ministre, Mme Claire Dansereau; le sous-ministre adjoint, M. David Bevan; le dirigeant principal des Finances du ministère, M. Roch Huppé; le commissaire de la Garde côtière canadienne, M. George Da Pont, et enfin Mme Michaela Huard, qui est la SMA des Ressources humaines et services intégrés. Plusieurs autres fonctionnaires se trouvent dans la salle également.
Aujourd'hui, j'aimerais vous entretenir des projets du ministère pour l'avenir rapproché, en commençant par le Budget principal des dépenses.
L'emploi et la croissance sont au sommet de nos priorités, en cette période où notre gouvernement achève la mise en œuvre de son plan d'action économique, tout en établissant la voie à suivre pour limiter la croissance de ses dépenses.
Pour ce qui est du Budget principal des dépenses de mon ministère, vous remarquerez une augmentation globale de 326,2 millions de dollars par rapport à 2009-2010. Cette augmentation servira surtout à financer notre appui continu à des projets de relance économique annoncés dans le Plan d'action économique des budgets 2009 et 2010. Ces projets, dont le coût total est d'environ 217 millions de dollars, comprennent des travaux de rénovation dans les ports pour petits bateaux, la modernisation des infrastructures de la Garde côtière, la modernisation de nos laboratoires et autres installations de recherche, et la remise en état de sites contaminés.
En m'appuyant sur des exemples de financement actuels et antérieurs, j'aimerais vous parler de la place privilégiée que détient Pêches et Océans Canada comme acteur de la réalisation des priorités du gouvernement dans notre secteur de la pêche. Depuis que notre gouvernement est entré en fonction en 2006, et jusqu'au budget 2010 inclusivement, notre gouvernement a engagé près de 2,5 milliards de dollars en crédits nouveaux et un montant supplémentaire de 190 millions de dollars en financement annuel permanent pour des projets se rapportant, entre autres choses, au renouvellement de la flotte, à la recherche en sciences halieutiques et aux ports pour petits bateaux. Ces montants comprennent des investissements considérables dans la Garde côtière canadienne pour lui permettre d'acheter de nouveaux navires et de réparer une partie de sa flotte.
Nous avons aussi débloqué des crédits considérables pour des travaux de construction et de réparation dans les ports pour petits bateaux afin de mettre un réseau de ports sûrs accessibles et en bon état à la disposition de l'industrie de la pêche commerciale et des collectivités qu'ils desservent. Au moment où je vous parle, 263 de ces projets sont soit au stade terminé, soit en cours, soit à l'étape de la conception technique, soit en processus d'appels d'offres. Ces projets s'ajoutent à la construction d'un port pour petits bateaux à Pangnirtung, au Nunavut, avec les infrastructures que cela suppose. Notre gouvernement est conscient du caractère particulier de la pêche au Nunavut, un secteur qui prend de plus en plus d'importance. L'aménagement d'infrastructures portuaires à Pangnirtung constitue une contribution importante à la réalisation de la stratégie pour le Nord de notre gouvernement. Ce projet va stimuler le développement économique et entraîner des retombées pour toute la collectivité.
Outre les installations portuaires comme telles, nous aménageons des aides à la navigation, nous apportons un soutien en avis scientifiques et en gestion des ressources halieutiques, et nous prenons de nouveaux règlements afin d'assurer la vigueur et la durabilité des pêches pour les années à venir. Nous avons donné suite également au plan d'action économique en prenant des mesures pour moderniser les laboratoires fédéraux. Jusqu'ici, nous avons entrepris ou terminé des travaux de construction à 69 endroits différents.
Comme vous le savez, la recherche scientifique est au cœur de tout ce que nous faisons. Les connaissances, les produits, les services et les avis que fournissent quotidiennement les scientifiques de mon ministère ont une incidence sur la qualité de vie et sur le gagne-pain de milliers de Canadiens qui prennent la mer afin de pêcher nos ressources halieutiques. Il est donc essentiel que nous ayons une capacité scientifique bien équipée pour faire le travail avec exactitude. C'est pourquoi nous avons déployé des efforts considérables afin d'augmenter notre capacité de recherche dans les domaines stratégiques pour soutenir la durabilité de nos pêches et de notre commerce pour l'avenir.
Notre programme scientifique exploite 15 instituts de recherche, laboratoires et centres expérimentaux répartis dans 6 régions opérationnelles, et dotés d'un budget annuel de quelque 230 millions de dollars. Dans le cadre du plan d'action économique, mon ministère a obtenu 30 millions de dollars pour améliorer l'efficacité de ces activités. Sur une période de quatre ans, nous affectons également près de 14 millions de dollars afin de compléter la cartographie des océans Atlantique et Arctique, ainsi que la collecte de données pour aller présenter la position du Canada à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Comme vous le savez, les sciences halieutiques dans le Nord revêtent une importance primordiale. Nous investissons 9,7 millions de dollars de plus sur cinq ans afin d'augmenter la capacité de recherche dans la région centre et arctique. Cet argent va servir à soutenir la prise de décisions en gestion des ressources et il va nous aider à profiter des possibilités de pêche commerciale qui se présenteront dans le Nord.
Sur le plan international, nous affectons quatre millions de dollars par année à des projets de recherche sur les pêches et l'habitat à l'appui de questions relatives à l'accès au marché, comme l'amélioration des pratiques de pêche en haute mer et des recherches sur les populations de poissons transfrontalières.
Dans le cadre du plan d'action économique encore, le gouvernement du Canada a également pris des mesures afin d'aider l'industrie de la pêche à surmonter les difficultés économiques qui ont touché le monde entier l'an dernier. Comme nous le savons tous, l'industrie du homard en particulier a été durement touchée par la crise économique. Le homard de l'Atlantique est la pêche la plus lucrative du Canada. Ce secteur emploie 39 000 Canadiens et représente 24 p. 100 du total des exportations canadiennes de poissons et de fruits de mer. C'est pourquoi j'ai annoncé, l'an dernier, un investissement total de 75 millions de dollars du gouvernement afin de soutenir la pêche du homard.
La majorité des fonds — 50 millions — étaient destinés à aider l'industrie à se restructurer et à améliorer sa durabilité, à encourager les mesures d'autorationalisation, à satisfaire aux exigences de l'autocertification et à faciliter l'accès au capital pour les pêcheurs de homard. Cet argent aidera l'industrie à mieux répondre aux exigences changeantes du marché, notamment aux demandes de plus en plus fréquentes des consommateurs qui veulent la preuve que les produits de la mer qu'ils achètent sont le fruit de pêches durables, qui respectent les objectifs de conservation. À cet effet, mes collègues de l'Atlantique et moi-même avons convenu de resserrer la coordination entre nos gouvernements pour les programmes d'aide à l'industrie du homard.
Nous avons débloqué 10 millions de dollars de plus dans le cadre du fonds d'adaptation des collectivités afin d'améliorer la mise en marché, d'aider à l'innovation et de développer des produits et des technologies. Notre gouvernement reconnaît que le développement d'une image de marque forte et facilement reconnaissable pour le homard canadien est la clé du succès pour cette pêche importante. En février, notre gouvernement a investi 352 000 $ provenant du fonds d'adaptation des collectivités afin de mettre au point une stratégie de commercialisation du homard à l'échelle internationale.
Nous nous sommes donné comme priorité de garantir à nos produits de la mer un accès aux marchés internationaux. Comme nous exportons plus de 85 p. 100 de notre production de poissons et de fruits de mer, nous devons prendre très au sérieux les nouvelles exigences du marché. De plus en plus, les marchés mondiaux exigent des gouvernements et de l'industrie qu'ils fassent la preuve que les produits de la mer sont non seulement sans danger pour la santé, mais qu'ils sont aussi le fruit de pêches légales et durables. La traçabilité des produits, depuis la récolte jusqu'aux consommateurs, est un élément clé des nouvelles exigences du marché.
Nous ne ménageons aucun effort pour conserver notre accès aux marchés européens. En décembre 2009, notre gouvernement a inauguré son bureau de certification des captures afin de satisfaire aux nouvelles exigences réglementaires de l'Union européenne pour les importations de poissons et de fruits de mer. En outre, nous travaillons en collaboration avec nos homologues de l'étranger, des provinces et des territoires, de même qu'avec les intervenants de l'industrie, afin de répondre aux nouvelles exigences pour l'accès aux marchés.
Nous sommes fiers des produits de la mer canadiens. Nul ne saurait sous-estimer l'importance de ce secteur pour notre économie. En 2009, les exportations de poissons et de fruits de mer canadiens ont généré des revenus de 3,6 milliards de dollars. Forts de cette performance, nous voulons aider à l'élargissement de nos marchés à l'étranger.
Nous prenons également une position ferme dans notre appui à l'industrie canadienne du phoque. Ce secteur a été ciblé par les activistes internationaux de la défense des droits des animaux, qui mènent à ce sujet une campagne de désinformation calculée. Cette campagne a réussi à tromper les députés de l'Union européenne et à les convaincre d'adopter un règlement interdisant les produits du phoque canadiens. Comme vous le savez, cette interdiction est inacceptable et elle entrave le droit des Canadiens de gagner honorablement leur vie en pratiquant sans aucune cruauté une activité traditionnelle parfaitement légale. Notre gouvernement étant axé sur l'emploi et la croissance, nous avons la ferme intention de défendre les intérêts légitimes des chasseurs de phoque canadiens et de leurs collectivités.
En décembre, nous avons tenu des consultations avec l'Union européenne — cela constitue la première d'une longue série d'étapes du processus de contestation devant l'Organisation mondiale du commerce. Nous profitons également des occasions — comme les missions commerciales internationales — de rectifier les faits au sujet de la chasse, tout en développant et en stimulant la demande pour nos produits. C'était là une des principales raisons de mon voyage en Chine en janvier dernier. Le but de mon voyage était de promouvoir les produits du phoque et autres produits de la mer auprès du plus grand consommateur de poissons et de fruits de mer de la planète. J'ai aussi rencontré des hauts fonctionnaires du gouvernement de la Chine et j'ai réussi à obtenir un engagement en faveur d'une collaboration visant à faire lever les limites actuelles à l'importation des produits du phoque en Chine.
Comme vous le savez, dans le budget 2010, le gouvernement a souligné la nécessité de rétablir l'équilibre budgétaire dans sa planification de la reprise économique. Mon ministère fera probablement partie du processus de l'examen stratégique en 2010-2011. En s'attachant aux priorités énoncées dans le récent discours du Trône et dans le budget 2010, l'examen stratégique de notre ministère servira à nous rassurer que nos programmes et services répondent réellement aux besoins des Canadiens et qu'ils sont exécutés avec efficience et efficacité.
Je peux dire également qu'avec le financement de l'an deux du plan d'action économique, nous allons poursuivre sur notre lancée et continuer de stimuler la relance économique, tout en soutenant les entreprises de pêche grâce à l'argent nouveau annoncé dans le budget 2010. À cette fin, le budget prévoit un financement de deux ans pour les initiatives suivantes: 7,2 millions de dollars pour le Bureau de certification des captures; 2,2 millions de dollars pour la prestation de service à la navigation dans deux nouvelles zones de navigation de l'Arctique; et 8 millions de dollars pour des programmes liés à la recherche, à l'évaluation des risques, à la prévention, au dépistage rapide et au contrôle des espèces aquatiques envahissantes.
Il y a un mois à peine, je me suis entretenue avec des porte-parole des États-Unis à Washington afin de discuter de plusieurs questions d'intérêt bilatéral, comme le contrôle des populations de carpes asiatiques et d'autres espèces aquatiques envahissantes. Cette question a une grande importance dans les efforts que nous déployons afin de protéger les pêches récréatives qui procurent des retombées économiques considérables aux Canadiens.
Ce budget prévoit également 27,3 millions de dollars sur cinq ans pour un nouvel aéroglisseur à la base de la Garde côtière canadienne de Sea Island, à Richmond, en Colombie-Britannique.
Dans le discours du Trône, le gouvernement a également indiqué son intention de déposer un nouveau projet de loi pour réformer le régime des gestions des pêches du Canada. Je suis certaine que tout le monde ici convient de l'importance d'une réforme de la loi régissant les pêches au Canada. La modernisation de la loi sur les pêches sera une priorité et je me réjouis à l'idée du travail que j'espère nous allons effectuer ensemble dans ce dossier. Et je peux vous assurer, d'après mes conversations avec nombre de représentants des provinces l'année dernière, qu'il s'agit également d'une priorité pour eux.
Nous allons continuer de mettre sur pied des mesures de stabilisation des pêches dans l'ensemble des provinces atlantiques. La décision de stabiliser l'accès aux différentes espèces va permettre à toutes les flottilles de pêche commerciale de mieux planifier leurs activités à long terme.
Sur la côte du Pacifique, le gouvernement ne cache pas sa vive inquiétude vis-à-vis de la faiblesse des remontes de saumon rouge dans le fleuve Fraser en 2009 et de ce que cela implique pour la pêche. Nous reconnaissons l'importance du saumon rouge du Fraser pour les premières nations, les pêcheurs commerciaux, le secteur de la pêche récréative, l'économie de la Colombie-Britannique et toute la population canadienne. C'est pourquoi notre gouvernement a établi la Commission d'enquête sur le déclin des populations de saumon rouge du Fraser. J'ai très hâte de prendre connaissance des constatations de la commission, tout comme l'industrie, j'en suis convaincue.
Comme vous pouvez le voir, notre gouvernement a mis en place un ensemble de programmes solides et efficaces pour soutenir nos pêches, pour protéger les Canadiens et les voies navigables canadiennes, et pour continuer à jouer un rôle clé dans la relance de notre économie à la suite de la récession mondiale.
Mon ministère est bien placé pour réaliser les priorités du gouvernement en matière d'emploi et de croissance dans le secteur de la pêche, et nous agissons sur tous les fronts afin de poursuivre ce travail d'une grande importance.
Si le comité est d'accord, j'aimerais maintenant demander à M. Roch Huppé, dirigeant principal des finances, de passer en revue les grands points du Budget principal des dépenses du ministère.