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Merci beaucoup, monsieur le président.
Membres du comité, je suis heureux de me présenter à nouveau devant vous aujourd'hui. Je suis accompagné de Mme Judith LaRocque, sous-ministre au ministère du Patrimoine canadien, et de M. Pablo Sobrino, sous-ministre adjoint de la Politique stratégique, de la planification et des affaires ministérielles.
Aujourd'hui, j'aimerais vous présenter comment notre gouvernement fait preuve de leadership en matière de langues officielles. Je ferai part, notamment, de notre action dans le cadre de la mise en oeuvre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne.
[Traduction]
Comme vous le savez, il y a 40 ans, notre pays s'est donné une Loi sur les langues officielles qui fait désormais partie de notre réalité et qui a fait du bilinguisme une caractéristique fondamentale de la société canadienne. Plus que jamais, l'ensemble de nos ministères et agences tiennent compte de la place des langues officielles et des besoins des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans leurs activités et leurs programmes.
De plus, en juin 2008, notre gouvernement a pris un engagement sans précédent en faveur des langues officielles en présentant sa Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne. Cet engagement pangouvernemental de 1,1 milliard de dollars mobilise maintenant 15 ministères et agences du gouvernement.
[Français]
Pour les Canadiens vivant dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire, ça signifie des investissements dans les secteurs prioritaires comme la santé, le développement économique, la culture et l'éducation. Au fur et à mesure que nous progressons, nous consultons les organismes au sein des communautés pour mieux évaluer ce qui fonctionne et ce que nous pouvons faire pour obtenir des résultats encore meilleurs.
Je suis d'ailleurs très heureux du succès des journées de dialogue qui se sont déroulées ici, à Ottawa, la semaine dernière. Durant trois jours, près de 90 organismes représentant les communautés de langue officielle en situation minoritaire et notre dualité linguistique sont venus prendre part aux discussions. Je crois que ces journées de dialogue ont retenu l'attention de plusieurs membres de votre comité. J'espère que vous manifesterez le même intérêt lorsque viendra le temps d'appuyer notre travail dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne.
La vie des communautés francophones et anglophones en situation minoritaire partout au pays reflète une part importante de ce que nous sommes. À ce jour, plus de 71 p. 100 des engagements de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne présentée en juin 2008 ont fait l'objet d'une annonce formelle et détaillée par mon ministère ou par les ministères concernés. Cela représente plus de 792 millions de dollars. D'ailleurs, les Canadiens ont accès à cette information dans la section consacrée au Secrétariat des langues officielles du site Web du ministère du Patrimoine canadien.
[Traduction]
Voici quelques exemples de ces investissements. En santé, notre gouvernement a réservé plus de 174 millions de dollars pour former du personnel et améliorer l'accès aux services. Tout le monde y gagne: les francophones hors Québec et les anglophones au Québec ont davantage accès aux services en santé dans leur langue. Les professionnels de la santé peuvent aussi développer leurs compétences, tout en contribuant à l'avenir de leur communauté.
Permettez-moi de vous donner un exemple concret. En mars dernier, un centre de ressources en santé et en services sociaux a ouvert ses portes à Gatineau. M. Nadeau connaît peut-être ce centre, qui est situé dans sa circonscription. Le centre ConneXions a été créé pour aider les quelque 54 000 anglophones de l'Outaouais à trouver des services de santé dans leur langue, dans leur région.
[Français]
En éducation, j'ai annoncé la signature du protocole entre notre gouvernement et le CMEC, le Conseil des ministres de l'Éducation du Canada, qui représente les ministres de chaque province et territoire. Ce protocole réserve plus de 1 milliard de dollars pour l'enseignement de la langue de la minorité et l'enseignement de la langue seconde ainsi que pour les programmes nationaux de bourses. Grâce à cet appui, près de 107 000 jeunes anglophones au Québec et 142 000 jeunes francophones ailleurs au pays étudient dans leur langue à l'école de leur choix. De plus, 2,4 millions de jeunes Canadiens apprennent l'anglais ou le français langue seconde à l'école, comprenant 300 000 jeunes en immersion.
[Traduction]
Voilà des programmes que nous sommes fiers d'appuyer et qui se traduisent par de nouveaux services qui touchent la vie quotidienne de tous les Canadiens.
Comme je l'ai déjà dit, les communautés de langue officielle en situation minoritaire forment une part importante de ce que nous sommes. Cela va de soi pour les membres de ce comité. La question qui doit plutôt nous occuper est celle-ci: comment ces communautés deviennent une force économique importante pour le Canada. Par exemple, de plus en plus, on peut faire des affaires en français dans l'Ouest du pays. Grâce aux investissements sur cinq ans du gouvernement, en 2008, 1 600 emplois francophones avaient été créés ou améliorés, et 716 entreprises francophones avaient ouvert leurs portes ou avaient accru leur compétitivité durant la même période. Cette réalisation est attribuable à notre engagement global en matière de langues officielles.
Le développement économique francophone est aussi présent dans le Nord canadien. En effet, notre gouvernement investira plus de 500 000 $ dans divers projets mis de l'avant au Nunavut et dans le Nord, alors que 400 000 $ sur quatre ans iront au développement socio-économique des communautés francophones du Nord.
[Français]
Comme vous le savez, le fait de posséder deux langues officielles de calibre international positionne le Canada de façon avantageuse par rapport à d'autres pays du point de vue de l'économie.
L'un des projets de la feuille de route était justement d'offrir à tous les Canadiens un accès gratuit au portail linguistique du gouvernement du Canada qui rassemble des outils linguistiques de qualité comme TERMIUM. Depuis octobre dernier, cet instrument de travail efficace, développé chez nous, met notre savoir-faire linguistique à la portée de tous les Canadiens.
Nous avons également lancé le projet-pilote en langue seconde de l'École de la fonction publique du Canada afin d'élargir l'accès aux produits d'apprentissage linguistique aux universités canadiennes. Ainsi, les étudiants de 11 universités profiteront des produits et des outils de formation de l'école dans leur apprentissage de la seconde langue officielle. Ce projet nous permet aussi de sensibiliser nos jeunes aux avantages que présente le bilinguisme dans notre pays.
Monsieur le président, votre comité étudie actuellement comment l'immigration touche les communautés de langue officielle en situation minoritaire. C'est un sujet tout à fait d'actualité.
À la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne qui s'est tenue à Vancouver en septembre dernier, mes homologues et moi avons affirmé clairement que cette question est cruciale pour l'essor de la francophonie canadienne. Nous avons poursuivi nos discussions en mars dernier, au 12e Congrès national de Metropolis à Montréal, et nous nous sommes associés à la publication du « Recueil de pratiques exemplaires en matière d'immigration francophone au Canada », qui a été présenté durant le congrès.
Cela démontre bien le potentiel de l'action des différents paliers de gouvernement.
En Saskatchewan, nous avons travaillé avec nos homologues provinciaux pour rendre possible la mise sur pied d'un projet visant à faciliter l'accès des Fransaskois à des services gouvernementaux dans leur langue, et ce, dans des domaines comme l'immigration et la santé. Au total, nous investissons 200 000 $ sur deux ans dans ce projet qui fait appel au concept de guichet unique.
[Traduction]
Nous reconnaissons l'importance de travailler ensemble: dans un partenariat avec le gouvernement du Manitoba, nous avons récemment consacré 50 000 $ à un projet qui a rendu possible la diffusion, au Manitoba, de la chaîne franco-ontarienne TFO. Ce partenariat avec un autre gouvernement a permis d'accroître l'offre culturelle francophone au Manitoba, tout en aidant les créateurs franco-ontariens à rejoindre un public plus large.
Puisque l'on parle de collaboration, j'aimerais souligner que le Guide à l'intention des institutions fédérales est largement distribué depuis trois ans déjà. Un nouveau résumé des pratiques exemplaires est maintenant offert au public et aux organismes du gouvernement du Canada. C'est un document très utile qui donne des exemples concrets pour continuer de prendre les devants dans l'appui aux communautés en situation minoritaire et la promotion de nos deux langues officielles.
[Français]
En tant que ministre responsable des arts et de la culture, je me dois de mentionner les programmes d'appui à la culture mis en place par notre gouvernement dans le cadre de la feuille de route: le Fonds de développement culturel, les Vitrines musicales et le Programme national de traduction pour l’édition du livre.
Permettez-moi de vous donner quelques détails sur ces trois programmes. J'ai annoncé l'an dernier la mise en oeuvre du Fonds de développement culturel. Ce fonds, doté d'un budget de 14 millions de dollars sur quatre ans, vient renforcer les arts, la culture et le patrimoine au sein des communautés minoritaires. Plusieurs organismes partout au pays ont reçu du financement pour leurs projets grâce à ce fonds. Pour n'en citer que quelques-uns, en Colombie-Britannique, nous avons aidé Vision Ouest Productions à lancer un nouveau rendez-vous estival qui s'appelle L'Éthéâtre. Une foule d'activités, de films et de spectacles seront offerts pour célébrer la francophonie dans ma province natale.
Le Quebec Anglophone Heritage Network a aussi un excellent projet dans le cadre de sa Spoken Heritage Online Multimedia Initiative. Il entend préserver et promouvoir les histoires orales du patrimoine culturel anglophone du Québec.
Monsieur Godin, vous connaissez ce projet qui vient de votre province, le Nouveau-Brunswick: Film Zone fait connaître le cinéma francophone en Acadie, notamment auprès des jeunes, en plus d'encourager la production de films dans la région. Monsieur D'Amours, je suis sûr que vous aimez ce projet, vous aussi.
[Traduction]
La mise en oeuvre du programme Vitrines musicales a, elle aussi, été annoncée l'an dernier. Ce programme a été créé dans le but d'améliorer l'accès des communautés de langue officielle à des représentations musicales dans leur langue. Du même coup, nos artistes, y compris ceux des communautés de langue officielle, peuvent rejoindre un public toujours plus large, au pays et ailleurs dans le monde.
Pour mettre de l'avant cet engagement, notre gouvernement a accordé 4,5 millions de dollars sur cinq ans à Musicaction et à FACTOR par l'entremise du Fonds de la musique du Canada. Les deux organismes gèrent ces fonds de façon à répondre aux besoins spécifiques des communautés de langue anglaise au Québec et de langue française à l'extérieur du Québec.
[Français]
Le Programme national de traduction pour l'édition du livre a, quant à lui, été mis en oeuvre en avril 2009. La raison d'être de ce programme est de donner aux Canadiens un meilleur accès à la richesse culturelle et littéraire du pays, et ce, dans les deux langues officielles. Ce programme aide les éditeurs du Canada à traduire les ouvrages littéraires d'autres Canadiens en français ou en anglais, selon le cas. Des livres du Québec comme Vers le sud, de Dany Laferrière, ou Le facteur C, de Simon Brault, ont été traduits en anglais par des éditeurs de la Colombie-Britannique et de l'Ontario.
[Traduction]
Comme je le disais il y a un moment, l'appui de notre gouvernement au dynamisme culturel de ces communautés passe non seulement par la feuille de route, mais aussi par les programmes d'appui à la culture de mon ministère.
Les arts et la culture font travailler plus de 650 000 personnes aux quatre coins du pays. Leur contribution à notre économie s'élève à 46 milliards de dollars et représente près de 4 p. 100 de notre produit intérieur brut.
Depuis le 1er avril 2009, notre gouvernement a investi plus de 53 millions de dollars dans des projets issus du Plan d'action économique qui seront mis en oeuvre dans des collectivités canadiennes de toutes les tailles. Vous me direz, avec raison, que cet appui va à l'ensemble des collectivités du pays et qu'il a une portée plus large que ce qui nous occupe dans le dossier des langues officielles. Je vous répondrai qu'une société dynamique, culturellement et économiquement parlant, tire avantage de toutes ses communautés, y compris des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
[Français]
J'aimerais vous citer un exemple éloquent. Le volume de productions audiovisuelles en français produites à l'extérieur du Québec a connu une forte croissance de 2003 à 2009, passant de moins de 50 heures à 110 heures. Ce que ça veut dire, en réalité, dans les communautés, ce sont des emplois pour les scénaristes, les comédiens, les techniciens et pour d'autres travailleurs du secteur des arts et de la culture. Ce sont aussi des services et des occasions d'affaires pour un secteur qui correspond à trois fois celui des assurances et à deux fois celui de la foresterie.
En 2008 et 2009, 14 films de l'Office national du film ont été produits ou coproduits par des artistes de communautés francophones hors Québec, et 12 films ont été produits ou coproduits par des artistes des communautés anglophones du Québec. Ces films ont connu beaucoup de succès auprès des critiques et du public, notamment le film franco-ontarien Entre les lignes. Monsieur Bélanger, vous connaissez peut-être ce film franco-ontarien remarquable.Toutes ces oeuvres sont le miroir de leur communauté.
[Traduction]
Enfin, vous vous souviendrez de l'annonce, en juin 2008, du Programme d'appui aux droits linguistiques. Puis, dans le cadre du 40e anniversaire de la Loi sur les langues officielles, j'ai réitéré l'engagement de notre gouvernement à livrer un programme pleinement opérationnel avant la fin 2009, et j'ai désigné l'Université d'Ottawa gestionnaire du programme. Nous avons rempli cet engagement, et le programme a commencé ses activités en décembre dernier. L'ancien ministre et actuel recteur de l'Université d'Ottawa, Allan Rock, a félicité notre gouvernement. Permettez-moi de le citer: « Merci de continuer à montrer la voie dans le domaine des droits linguistiques au Canada. »
[Français]
Comme vous pouvez le constater, la promotion de nos deux langues officielles et l'appui aux communautés de langue officielle en situation minoritaire ont été des priorités de notre gouvernement et le demeurent. Les activités et les programmes que j'ai mentionnés aujourd'hui l'illustrent clairement.
J'aimerais vous remercier de m'avoir donné une fois de plus l'occasion de vous présenter ce que fait notre gouvernement pour montrer la voie à suivre dans ce domaine. Je vous remercie de votre attention et je suis prêt à répondre à vos questions.
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Nous avons augmenté considérablement les fonds en éducation pour aider les gens à y avoir accès. Je peux vous dire cela, car ma mère a été l'une des premières enseignantes en Colombie-Britannique.
Écoutez, mon père, qui aura 69 ans cet automne, a dormi dans sa voiture près d'une école il y a quelques mois pour que ses petites-filles, mes nièces, puissent aller dans une école d'immersion française en Colombie-Britannique. Il a dormi dans sa voiture — à l'âge de 69 ans — pour s'assurer qu'elles pourront s'inscrire. Mes soeurs ont dressé une tente sur la pelouse devant une autre école pour que les filles de mon autre soeur puissent suivre des cours d'immersion française.
Donc, ma famille a fait ses preuves et je ne laisse personne me faire la morale en ce qui concerne l'importance que ma famille attache aux langues officielles du Canada et le fait que nous faisons de notre mieux pour nous assurer que, surtout dans le domaine de l'éducation, les gens ont accès à l'immersion.
Vous avez raisons de dire que les Britanno-Colombiens ont une façon différente de voir les choses.
Je remarque, en passant, que dans ce comité, durant mes deux années comme , il n'y a pas eu de Britanno-Colombiens du côté de l'opposition. Bien que la Colombie-Britannique soit la troisième province en importance au Canada, aucun Britanno-Colombien n'a été membre de ce comité...
Je peux vous dire ceci: la Colombie-Britannique est la troisième province en importance, 4,1 millions de personnes y vivent et 60 000 se disent bilingues. Une infime partie d'entre eux sont des avocats; une infime partie d'entre eux sont des avocats qui ont les compétences pour travailler à la Cour suprême; et une très petite partie d'entre eux sont suffisamment bilingues pour travailler à la Cour suprême.
C'est ce que j'entends lorsque je dis que ce projet de loi du NPD, ce projet de loi cynique et inutile, nuira à l'unité du pays. La troisième province en importance au Canada mérite de voir des Britanno-Colombiens servir notre pays à la Cour suprême, des gens comme Beverley McLachlin, qui sont parmi les meilleurs juristes. Beverley McLachlin ne serait pas à la Cour suprême si ce projet de loi, qui a été appuyé par le Parti libéral, le Bloc et le NPD, avait été en vigueur en 1989. La Cour suprême du Canada a servi ce pays pendant plus de 140 ans sans cette loi, sans ce projet de loi, qui est très nuisible à l'unité.
C'est pourquoi, par exemple, Peter MacKinnon, l'ancien doyen de la faculté de droit de l'Université de la Saskatchewan, a dit que le projet de loi n'était pas seulement malavisé, mais très malavisé, et qu'il était surpris qu'il soit rendu aussi loin. Dans le journal The Gazette de Montréal, on a indiqué que ce serait une erreur d'exiger que les juges de la Cour suprême soient parfaitement bilingues. J'ai une longue liste de citations.
Ce n'est pas dans l'intérêt du Canada. Bien sûr, nous voulons que les juges de la Cour suprême soient bilingues. Bien sûr, il faut que la cour soit bilingue. Bien sûr, tous les Canadiens, quelles que soient les barrières linguistiques, ont le droit d'être entendus devant la Cour suprême. Et bien sûr, il faut que ces institutions respectent les aspirations passées et futures de notre pays en matière de bilinguisme. Mais un projet de loi d'initiative parlementaire comme celui-là constitue une erreur monumentale pour notre pays; Thomas Mulcair mène la charge pour tenter de conserver son siège à Outremont et se prêter à un petit jeu politique à Montréal, et voilà que les libéraux tombent dans le panneau. Ce n'est pas bon pour l'unité du pays.
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Merci, monsieur le président.
Au cours des trois minutes qui me sont accordées, j'aimerais souligner deux choses.
Premièrement, madame Zarac, ce matin, nous avons distribué les tableaux dont vous avez parlé. Si vous voulez partager cela avec les organismes qui le demandent, je crois que c'est dans votre exemplaire.
Deuxièmement, j'étudie le français depuis 40 ans. Je crois que je suis bilingue. Par contre, lorsque je suis à la Chambre ou en comité, parfois je ne comprends pas le français parlé par d'autres personnes. Dans certaines cultures ou régions, les accents sont tellement prononcés que j'ai de la difficulté à comprendre. Grâce à la traduction simultanée, je peux comprendre tout ce qui est dit. Parfois, il y a des erreurs, mais c'est beaucoup mieux que de laisser aller la discussion.
Moi aussi, je m'oppose au projet de loi proposé par M. Godin. La réalité de notre pays est que l'on n'est pas prêts pour ça. Oui, on veut des juges bilingues, mais il n'y a pas assez de personnes complètement bilingues dans ce bassin.
J'aimerais revenir sur les propos de M. Coderre. En fait, la semaine dernière, avant la pause, une députée libérale a fait une farce sur l'anglais parlé par un de nos ministres du Québec. C'était pitoyable. J'ai invoqué le Règlement pour demander qu'elle s'excuse. Si les libéraux ne font pas preuve de respect alors qu'ils sont à la Chambre, que va-t-il arriver dans les situations comme celles que vous avez mentionnées? On teste le niveau linguistique des personnes qui sont candidats à un poste de juge à la Cour suprême. Je suis complètement d'accord avec vous, monsieur. Je suis bilingue et j'en suis fière. Toutefois, selon ce projet de loi, je ne serais pas assez bilingue pour postuler si j'étais avocate.
Je veux revenir sur ce qu'ont dit les bloquistes. Moi aussi, j'ai quelques inquiétudes quand les bloquistes célèbrent quelque chose. Lors des célébrations canadiennes, comme celles en l'honneur des athlètes olympiques, les bloquistes ont été les seuls à ne pas chanter fièrement l'hymne national en l'honneur de tous les athlètes qui, pour la plupart, venaient du Québec. Encore une fois, c'était pitoyable.
Parlons de la réalité. On n'est vraiment pas prêts, mais on encourage le bilinguisme, n'est-ce pas, monsieur le ministre?