Monsieur le président, honorables députés, c'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui pour vous parler de notre façon d'aborder les inquiétudes qui ont été soulevées et de décrire les étapes que nous avons franchies pour améliorer la prestation de services dans les deux langues officielles dans nos missions à l'étranger.
Affaires étrangères et Commerce international Canada s'est engagé à promouvoir la dualité linguistique du Canada, à communiquer avec le public, à fournir un service dans les deux langues officielles, au Canada et à l'étranger, ainsi qu'à créer et conserver un milieu de travail propice à l'utilisation efficace du français et de l'anglais afin que ses employés soient à l'aise d'utiliser la langue officielle de leur choix.
Nous reconnaissons que dans le cadre des relations internationales du Canada, le bilinguisme est un élément important, et nous aimerions profiter de cette occasion pour assurer ce comité d'un fait, à savoir que le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international honore toutes ses obligations juridiques relatives aux langues officielles et déploie d'importants efforts pour promouvoir la dualité linguistique. Étant le visage du Canada à l'étranger, le ministère prend au sérieux les enjeux portant sur les services en français dans certaines de ses missions.
[Traduction]
Permettez-moi d'abord de saisir l'occasion pour vous parler de quelques-unes des pratiques positives qui sont en place depuis de nombreuses années afin d'assurer la prestation du service bilingue.
Nous veillons à ce que les Canadiens soient servis dans le monde — 24 heures par jour, sept jours par semaine — en offrant aux visiteurs de nos missions les coordonnées du Centre des opérations consulaires, lequel est doté de personnel complètement bilingue.
Les fonctionnaires qui sont les chefs de mission sont bilingues, et nous avons pour principe qu'aucun employé canadien ne soit affecté à l'étranger sans d'abord correspondre au niveau requis de bilinguisme ou obtenir la formation nécessaire.
Avant d'occuper leur poste, tous les chefs de mission reçoivent une formation; ils sont alors sensibilisés à leurs responsabilités en matière de langue officielle, et cette question est précisément couverte dans leur manuel de chef de mission. Une fois posté à l'étranger, le chef de mission prend des mesures afin de sensibiliser davantage l'importance de la dualité linguistique en traitant régulièrement avec tout le personnel du besoin de voir à ce que les services bilingues soient activement offerts en tout temps. Cette responsabilité fait partie de l'entente de rendement annuel.
[Français]
Tous nos employés recrutés sur place sont avisés de mettre en pratique l'offre active dans les deux langues officielles, et ce, à l'égard de tous les visiteurs de nos missions. Tous les efforts possibles sont déployés en vue d'engager des employés recrutés sur place qui parlent le français et l'anglais. Toutefois, il est difficile dans certains pays d'engager des employés locaux qui s'expriment dans les deux langues officielles. Les employés recrutés sur place qui ne sont pas à l'aise dans ces deux langues ont comme directive de toujours diriger les visiteurs vers un employé canadien ou un employé local capable de fournir un service bilingue.
Le ministère procède régulièrement à des vérifications, ce qui comprend un examen de la prestation des services bilingues au sein des missions. Lors d'une vérification, on demande aux gens, par exemple, d'expliquer comment la mission est capable de servir le public dans les deux langues officielles. On leur demande s'ils ont un coordinateur ou une coordinatrice des langues officielles, si de la formation est offerte aux employés canadiens et aux employés recrutés sur place, si les services de réception, la signalisation et les messages téléphoniques sont offerts dans les deux langues. Si une vérification décèle des lacunes, le chef de mission rectifiera la situation.
[Traduction]
Les employés canadiens et ceux recrutés sur place ont accès à des cours gratuits de langues officielles en ligne à l'aide de Campusdirect et de l'École de la fonction publique du Canada. Ces cours sont offerts 24 heures par jour, sept jours par semaine, et nombre de missions offrent des formations en langues officielles au personnel embauché sur place. Je serai heureuse de vous fournir des exemples un peu plus tard.
Le ministère offre aussi un cours spécialisé aux réceptionnistes recrutés sur place, les travailleurs de première ligne qui interagissent avec le public. Ce cours est conçu pour les sensibiliser à la dualité linguistique du Canada. Ce programme s'intitule « Introduction à la société et à la culture canadiennes » et comprend une séance sur le bilinguisme au Canada et la nécessité d'offrir activement le service. Tous les groupes qui viennent à Ottawa ont l'occasion de passer deux semaines dans le milieu bilingue de la région de la capitale nationale.
[Français]
L'automne dernier, le ministère a organisé une conférence sur le leadership qui a permis de rassembler 350 hauts fonctionnaires de l'administration centrale. Nos chefs de mission ont également participé à cet événement par voie téléphonique. À cette occasion, nous avons eu le plaisir d'accueillir le commissaire aux langues officielles. Il a prononcé un discours sur le rôle crucial que joue notre ministère pour faire connaître la dualité linguistique du Canada dans le monde. Il a effectivement sensibilisé nos cadres de direction au rôle déterminant qu'ils ont tous à jouer dans la mise en oeuvre de cet engagement. Il reviendra le mois prochain, soit le 20 décembre, cette fois pour prendre la parole devant notre comité exécutif.
En février dernier, le ministère a fait de nombreux efforts pour s'assurer que le Canada allait afficher un niveau exemplaire de bilinguisme dans le cadre de ses activités aux Jeux olympiques d'hiver de 2010. Par exemple, tout le matériel publicitaire relié à la campagne « 2010 raisons de faire des affaires au Canada » était dans les deux langues officielles. Nous avons déjà commencé à nous concentrer sur la dualité linguistique dans le cadre des Jeux panaméricains et parapanaméricains, qui se dérouleront dans la région de Toronto en juillet et en août 2015. Nous fournirons notre part d'efforts pour assurer que le Canada démontre un niveau de bilinguisme exemplaire. Notre personnel, les produits publicitaires, la signalisation, les principaux messages et les discours seront bilingues.
[Traduction]
J'aimerais maintenant aborder les points liés au service en français à certaines de nos missions et qui ont été soulevés par M. Graham Fraser, lors de son exposé devant le comité permanent le 4 novembre 2010. J'aimerais vous remercier d'avoir attiré notre attention sur ces questions.
Nous avons communiqué immédiatement avec les responsables des missions mentionnées et nous leur avons demandé de se pencher sur la situation. Il a été porté à notre attention qu'à une mission, à Londres, un document a été envoyé à un client dans la mauvaise langue officielle; en l'absence du consul et du vice-consul lors de réunions et d'urgences consulaires, une offre active de service pourrait ne pas avoir été offerte par le personnel recruté sur place, soit à Kampala. Ailleurs, des visiteurs n'auraient pas obtenu un service en français, c'est-à-dire à Bogotá et à Saint-Domingue.
Encore une fois merci d'avoir attiré notre attention sur ces questions.
[Français]
Nous avons répondu en demandant à ces missions de prendre immédiatement des mesures correctives afin que cela ne se reproduise plus. Comme mesure préventive, on demandera à toutes les missions de remettre aux employés qui ont directement affaire au public un glossaire des termes et expressions de base en français. On demandera à la direction de rappeler régulièrement à tous les employés, surtout aux remplaçants à la réception, l'existence des outils qui sont à leur disposition et l'importance de trouver un employé qui parle français si un visiteur exige d'être servi dans cette langue. De plus, nous augmenterons la signalisation indiquant que nous offrons des services bilingues.
Pour renforcer ces mesures, nous demanderons aux gestionnaires de vérifier eux-mêmes régulièrement l'offre active de services et de rencontrer tout le personnel afin de discuter l'importance de fournir l'offre active et le service bilingue en tout temps. Ils reverront les procédures avec les employés afin d'avoir la certitude que ceux-ci comprennent toutes les étapes à franchir. Les superviseurs auront pour responsabilité de surveiller la situation régulièrement et de rappeler les procédures lors des réunions du personnel.
[Traduction]
Je voudrais profiter de l'occasion pour traiter de la fiche de rendement que le MAECI a reçu du commissaire aux langues officielles. Comme vous le savez, notre ministère était parmi les 16 institutions auxquelles une fiche de rendement a été remise.
Nous prenons très au sérieux ces résultats et nous les avons étudiés; nous continuerons également de travailler en étroite collaboration avec le Commissariat aux langues officielles afin de prendre les mesures correctives qui s'imposent.
Les points forts qui ont été signalés étaient la gestion globale du Programme des langues officielles, les séances de sensibilisation du personnel de tous les niveaux, le système intégré de surveillance, y compris le rendement des langues officielles aux missions, et la publicité relative aux langues officielles par la célébration de
[Français]
la Journée internationale de la Francophonie.
Nous sommes également membres du comité de mise en oeuvre de la citoyenneté et du plan stratégique 2006-2011 de Citoyenneté et Immigration Canada afin d'encourager l'immigration vers les communautés francophones en situation minoritaire.
Par l'entremise du programme des conférenciers, les représentants du ministère ont approché plusieurs fois des communautés de langue officielle en situation minoritaire afin de promouvoir notre mandat, nos priorités, nos programmes et nos services.
Pour nous attaquer aux secteurs qui exigent de l'amélioration, nous finalisons un plan d'action triennal axé sur les résultats de 2010 à 2013. Il est relié aux communautés de langue officielle en situation minoritaire, c'est-à-dire à la partie VII de la Loi sur les langues officielles. Nous avons également mis sur pied un comité de cadres supérieurs qui se penche sur les enjeux rencontrés par le personnel francophone, par exemple les questions de promotion, de la langue de travail, etc.
Ma collègue Roxanne Dubé est ici avec moi aujourd'hui. Elle est notre championne des langues officielles et coprésidente du comité dont je viens de parler.
En outre, nous avons constitué un réseau de coordonnateurs de langues officielles représentant l'administration centrale, les régions et toutes nos missions à l'étranger. Nous avons des réunions trimestrielles présidées par la championne des langues officielles, Roxanne Dubé.
En terminant, j'aimerais souligner que nous sommes bien conscients du travail qu'il reste à faire. Nous aimerions assurer le comité de notre intention de poursuivre les projets en cours, ainsi que d'évaluer les façons de nous améliorer et d'accroître la sensibilisation dans nos missions à l'étranger.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames. Je vous suggère fortement de prendre vos crayons, même s'il y aura un compte rendu de la réunion. Je vais être très poli. Je suis extrêmement sceptique face à ce que vous avez dit, madame Gregson. Si on se retrouvait dans le vestiaire entre deux périodes, je ne vous croirais pas du tout et je vous le dirais. On se comprend?
Je vais vous donner des exemples d'endroits où il n'y a pas de services en français là où on les demande, dans les ambassades. Le tiers des dossiers de citoyens, dans la circonscription de Gatineau, touchent toutes sortes de variantes concernant l'immigration en général, donc tous ses aspects. Il y a peu de cas qui touchent les passeports, mais beaucoup de cas de visas pour les réfugiés.
Le 29 septembre dernier, une citoyenne dominicaine a demandé la possibilité de passer une entrevue en français, puisque l'entrevue devait se faire uniquement en anglais avec la traduction en créole. Elle demandait une entrevue en français. L'agent de l'ambassade a répondu à la dame que c'était impossible, que c'était la dernière occasion de passer l'entrevue et que si elle refusait, son dossier serait rejeté.
Si cela n'est pas une importante atteinte aux droits de cette personne, c'est une claque en plein visage. C'est tout à fait inacceptable. La personne ne veut pas qu'on révèle son nom. Je la comprends. Dans tous les cas que je vais vous citer ici, je comprends les personnes. Elles craignent votre ministère. Elles craignent les ambassades parce qu'elles peuvent leur refuser l'entrée au pays d'être chers. Est-ce compréhensible?
Alors, ne me servez pas le charabia que vous m'avez lu tout à l'heure, je n'y crois pas.
Cette personne pense qu'un conflit linguistique pourrait être à l'origine du refus de la demande. Voilà ce qui se passe quand on ne comprend pas, on n'est pas très sûr de la langue. Cela s'est passé le 29 septembre 2010. Nous étions tous nés, cette journée-là. En passant, c'était à Saint-Domingue, en République Dominicaine.
Je vais vous donner un autre exemple, survenu à l'ambassade du Canada à Bogotá. De septembre 2007 à mars 2008, on y a traité un dossier important pour lequel il y avait beaucoup de correspondance. On a envoyé notre information en français, mais on ne nous a répondu qu'en anglais. On n'est pas une agence de traduction pour les gens. Ils ne nous répondent pas en français. On doit traduire la correspondance pour nos gens. On est au Canada, et non pas dans le 51e État américain.
En juillet 2010, toujours à Bogotá, en Colombie, un Colombien a demandé à recevoir les communications en français. La réponse n'a été obtenue qu'en anglais et la demande de visa a été refusée. Serait-ce parce qu'il ne pouvait pas bien s'exprimer en anglais?
À Kampala, en Ouganda, en mars 2009 — je ne remonte pas à des temps immémoriaux —, il y a eu communication par courriel. On nous a dit qu'il était impossible d'avoir des communications en français, que cela ne se faisait qu'en anglais. On a beau nous dire que c'est une ancienne colonie britannique, I don't care. Je suis au Québec et je veux être servi en français. Les fédéralistes francophones ici présents ont aussi le droit d'être servis en français s'ils le désirent. On se comprend? Cela s'est passé à l'ambassade.
J'ai un autre exemple qui touche Londres, en Angleterre. En avril 2009, j'ai eu l'occasion de jaser avec Tony Blair dans le cadre de ma mission palestinienne à Jérusalem, qui consistait à aller vérifier la situation des Palestiniens. On s'est parlé en français. C'est un Britannique. Pourtant, les gens là-bas qui sont des Canadiens, ou encore des Canadians — peu importe comment ils se définissent, c'est leur choix —, sont incapables de nous répondre en français. Par contre, le premier ministre britannique m'a parlé en français. C'est assez extraordinaire. C'est très laid.
À Téhéran, en Iran, en août 2007, il s'agissait d'un dossier extrêmement difficile qui touchait des cordes sensibles, vous ne pouvez pas vous imaginer — peut-être que vous en avez une idée parce que vous travaillez au ministère des Affaires étrangères. Ces gens-là venaient pleurer dans nos bureaux. Ils n'étaient même pas capables d'obtenir en français les informations qu'ils voulaient de leur ambassade à Téhéran dans le cas d'une situation extrêmement sensible.
M. Kenney a été mis au courant de cela, parce qu'une correspondance est en place et qu'on ne veut pas que ces personnes se fassent court-circuiter. C'est un sentiment que j'éprouve à cet égard. Ce que je dis présentement ne repose pas sur des bases scientifiques. Parce que les services en français ne sont pas offerts, j'ai l'impression qu'on court-circuite le travail ou même l'obtention de choses auxquelles ces personnes auraient droit, à notre avis. Il y a un laps de temps. On comprend tout cela.
Quoi qu'il en soit, je ne crois à rien de ce que vous m'avez dit plus tôt.
Je suis allé à Ramallah, en Palestine. M. Bilodeau nous a reçus. On ne parle pas d'ambassade, dans ce cas, parce que la Palestine n'est pas encore un pays. C'est un consulat ou quelque chose du genre. M. Bilodeau parle très bien le français et l'anglais. Son père était lui-même ambassadeur. Compte tenu du fait qu'il devait aller en Palestine, au Moyen-Orient, il a dû passer un an à Ottawa pour apprendre l'arabe, ce dont il ne se plaint pas. Ma foi, je ne parle pas du tout l'arabe. Il était notre interprète pendant un bon moment, là-bas.
Si ce monsieur a dû apprendre l'arabe parce qu'il allait travailler dans un pays arabe — ce que je comprends tout à fait —, comment se fait-il que dans nos ambassades, des gens qui représentent le fleurdelisé et l'unifolié répondent « Sorry, we don't offer the service in French »? C'est mon employé, dans ma circonscription, qui fait affaire avec ce beau monde. Vous comprenez le paradoxe.
Je ne sais pas si je brasse des émotions, mais une chose est certaine: aujourd'hui, des gens voudront savoir ce que vous avez à répondre relativement à cette situation et ce que vous allez faire pour la corriger.
J'ai lu le rapport annuel de 2007 du commissaire aux langues officielles et ses recommandations de 2008 relativement à votre ministère. Sur le plan linguistique, ces gens sont censés être de niveau CBC. Or il y a des endroits où les chefs de mission ne sont même pas foutus de l'être.
J'attends une réponse. Qu'avez-vous à me dire à ce sujet?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi Mme Gregson ainsi que tous les témoins.
Aujourd'hui, je poserai quelques questions. Comme vous l'avez dit, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a été évalué pour la première fois, et il a reçu une note globale de E. La note globale a été calculée à partir de la somme des évaluations individuelles, qui ont compté pour plus de 50 p. 100 de la note finale.
Je serai bref. Le MAECI a reçu les notes suivantes pour chacun de ces éléments: pour la gestion du Programme des langues officielles, D; pour le service au public, C; pour la langue de travail, E; pour la participation des Canadiens d'expression française et d'expression anglaise, A; pour le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire et la promotion de la dualité linguistique, E.
Ma première question concerne les troisième et quatrième catégories. Dans cette évaluation, madame Gregson, votre ministère a obtenu un A, qui compte pour 10 p. 100 de la note globale, et un E pour la langue de travail. J'imagine que vous avez bien étudié le deuxième volume du rapport annuel du commissaire aux langues officielles. Au sujet des éléments que sont la participation des Canadiens d'expression française et d'expression anglaise et la langue de travail, comment peut-on...
[Traduction]
Comment peut-on combler l'écart entre la participation des Canadiens d'expression anglaise et ceux d'expression française et améliorer la note pour la langue de travail? J'aurais d'autres questions à vous poser, mais commençons par celle-là.
:
C'est une excellente question, et je pense que c'est au coeur des préoccupations du ministère. Comment mieux refléter l'esprit de la loi pour qu'on se sente tout à fait à l'aise de travailler dans la langue de son choix, qu'on soit francophone ou anglophone?
Tout à l'heure, vous avez demandé à Mme Gregson de souligner certaines des faiblesses recensées dans le rapport du commissaire, et elle l'a fait.
En ce qui concerne la langue de travail, le rapport du commissaire a indiqué que 85 p. 100 des employés francophones estimaient que les documents et les outils, y compris les logiciels, étaient disponibles dans la langue de leur choix; quelque 81 p. 100 d'entre eux se sentaient libres d'employer la langue officielle de leur choix pendant les réunions de service; et 80 p. 100 d'entre eux ont affirmé que les formations offertes par leur service pouvaient être suivies dans la langue officielle de leur choix.
Soyons francs: la mondialisation s'impose. L'anglais devient une langue de plus en plus dominante. C'est pourquoi nous avons demandé au commissaire aux langues officielles en novembre de s'adresser à tous les employés du ministère pour aborder précisément la question de la langue de travail.
Il leur en a parlé avec éloquence. Le commissaire leur a fait comprendre que, pour pouvoir travailler dans un éventail de langues étrangères, le mieux, c'est de pouvoir bien s'exprimer dans les deux langues officielles pour commencer. Je pense qu'il a réussi à les en convaincre.
Nous avons également pris contact avec huit chefs de mission chevronnés de différentes régions du monde, des francophones et des anglophones, et on leur a demandé d'enregistrer une vidéo sur l'importance des langues officielles dans leur travail quotidien. Par la suite, on a affiché les vidéos sur la page d'accueil du ministère pour que tous les employés puissent les regarder.
L'objectif, c'était de sensibiliser les jeunes employés du ministère à l'importance de s'exprimer dans les deux langues officielles à l'étranger pour faire avancer les intérêts du Canada, mieux desservir les Canadiens et bien les représenter quand on les rencontre.
Sans vouloir m'éterniser sur le sujet — et c'est mon dernier point —, dans les réunions des cadres supérieurs, nous avons employé les deux langues officielles. On demande à la fois une version anglaise et française des documents, et on se sert d'une version hybride pour les discussions autour de la table.
Pour certaines réunions, on alterne entre l'anglais et le français. Cette façon de faire permet de sensibiliser les employés et de les amener à lire et à parler en français. Ce ne sont que des exemples parmi d'autres.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais seulement faire quelques commentaires, avant de passer la parole à mon collègue, pour qu'il puisse avoir une réponse à ses questions.
Tout à l'heure, on a parlé de Bogotá. Premièrement, mesdames, je voudrais vous dire que je trouve dommage que le sous-ministre ne comparaisse pas à votre place, aujourd'hui. Laissez-moi vous dire qu'on aurait peut-être été plus virulents à son endroit. On vous envoie au front pour répondre aux questions, mais en fait, ce sont les sous-ministres qui sont responsables.
Cela étant dit, mon propre bureau de comté éprouve des problèmes avec Bogotá. Le service qu'on a avec la Colombie est à ce point terrible que ça peut mettre en péril certains dossiers extrêmement importants, comme des réunions de famille, des dossiers pour lesquels toutes les demandes sont légitimes et tous les documents sont réunis. Souvent, le fait qu'il n'y a pas de service en français cause un problème. En conséquence, ça retarde parfois le traitement du dossier d'une année, voire deux. C'est une situation assez compliquée.
Je trouve surprenant que, bien qu'on parle de libre-échange avec la Colombie, on ne soit pas capable de conclure avec ce pays des ententes en matière d'immigration tout simplement parce qu'on n'a pas les services dans la langue de son choix. Ça crée un grand dilemme.
Des choses extrêmement importantes doivent être faites. J'ai très hâte de rencontrer les sous-ministres concernés. Je ne veux pas m'acharner sur vous, je sais que vous avez un travail à faire, mais une note E est inacceptable, surtout pour le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Il faut absolument que vous en teniez compte, c'est primordial.
Je vais maintenant laisser mon collègue terminer de poser ses questions et, par le fait même, vous permettre d'y répondre.