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Bonjour à tous et bienvenue à cette 41
e séance du comité permanent des langues officielles.
Ce matin, conformément à l'alinéa 108(3)f) du Règlement, nous abordons le rapport annuel 2009-2010 du commissaire aux langues officielles, qui a été renvoyé à notre comité le 2 novembre dernier. Nous poursuivons la rencontre avec les agences qui ont fait l'objet d'un examen par le commissaire aux langues officielles.
[Traduction]
Ce matin, nous avons le plaisir d'accueillir M. Don Head, commissaire, Service correctionnel du Canada.
Bienvenue, monsieur Head.
Nous entendrons également M. Fraser Macaulay, commissaire-adjoint, Gestion des ressources humaines. Je vous invite à commencer vos exposés, après quoi les membres du comité vous poseront des questions.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour, monsieur le président et honorables membres du comité. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui afin de traiter des résultats les plus récents du bulletin de rendement du Service correctionnel du Canada sur les langues officielles.
J'aimerais commencer par vous donner un bref aperçu du Service correctionnel du Canada. Au cours d'une journée moyenne, le SCC a la charge d'environ 13 800 détenus incarcérés dans un établissement fédéral et 8 700 délinquants dans la collectivité. Le SCC compte environ 17 400 employés dans tout le pays et il s'efforce de maintenir un effectif représentatif de la société canadienne. Un peu plus de 47 p. 100 des membres du personnel du SCC sont de sexe féminin. Un peu plus de 5 p. 100 des employés font partie des minorités visibles, environ 4 p. 100 sont atteints d'une déficience et plus de 7 p. 100 sont d'ascendance autochtone.
Deux groupes professionnels, qui sont en grande partie concentrés au SCC, constituent plus de la moitié des membres du personnel employés...
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Deux groupes professionnels, qui sont en grande partie concentrés au SCC, constituent plus de la moitié des membres du personnel des unités opérationnelles. Le groupe des agents correctionnels représente 39 p. 100 de I'effectif, tandis que 16 p. 100 des employés font partie du groupe Programmes de bien-être social, qui comprend les agents de libération conditionnelle et de programmes en poste dans les établissements et dans la collectivité.
Les autres membres de l'effectif du SCC reflètent la variété des autres compétences nécessaires pour faire fonctionner les établissements et les bureaux dans la collectivité — qu'il s'agisse des professionnels de la santé, des électriciens, du personnel des services alimentaires ou des membres du personnel qui remplissent des fonctions intégrées et administratives à l'échelle locale, régionale et nationale.
Tous les employés conjuguent leurs efforts pour que les établissements soient sécuritaires et que les délinquants fassent l'objet d'une surveillance appropriée après leur mise en liberté. Ils ont recours à des initiatives et à des méthodes spécialisées dans le cas des délinquants autochtones, des délinquantes et des délinquants ayant des besoins en matière de santé mentale.
Le SCC bénéficie également de la contribution de plus de 9 000 bénévoles actifs dans les établissements et dans la collectivité. Les bénévoles du SCC participent à des activités allant d'événements ponctuels à la prestation de services continus aux détenus et aux délinquants dans la collectivité, notamment le tutorat, les événements sociaux et culturels, les services confessionnels et les programmes destinés aux toxicomanes.
Le SCC appuie également la participation des comités consultatifs de citoyens constitués de bénévoles à l'échelle locale, régionale et nationale, qui font connaître le point de vue des citoyens sur les politiques et les pratiques du SCC.
En ce qui concerne nos obligations en matière de langues officielles, permettez-moi tout d'abord de dire que le SCC souscrit tout a fait à l'engagement visant à faire en sorte que la fonction publique promeuve la dualité linguistique du Canada — à l'échelle nationale et dans les 200 points de service ou presque que le SCC compte dans tout le pays. Nous prenons les résultats de 2009-2010 très au sérieux, et la baisse de notre cote générale, ainsi que de la plupart des éléments individuels, a été une grande préoccupation pour moi, en tant que commissaire, mais aussi pour l'ensemble du Comité de direction, qui est composé des leaders de notre organisme.
Sous ma direction, nous avons déjà commencé à envisager des façons d'améliorer considérablement nos résultats et notre service aux Canadiens comme le veut la loi. Pour ma part, cela consiste à faire appel personnellement à M. Graham Fraser, commissaire aux langues officielles, pour que nous puissions travailler ensemble à continuer de faire avancer les choses.
Je tiens à mentionner qu'au cours de cette année, en particulier, le SCC a ménagé un effort considérable pour améliorer la réponse aux offres actives verbales. Même si notre cote concernant la partie IV (service au public) a régressé, le commissaire aux langues officielles a reconnu nos efforts à cet égard dans le bulletin de rendement de 2009-2010. Depuis la parution du bulletin de rendement, nous avons procédé à une auto-vérification rigoureuse dans toute l'organisation, et à une vérification quotidienne par l'entremise du personnel de mon bureau, pour mettre à l'épreuve notre capacité d'offrir activement un service au public dans les deux langues officielles.
Nous mettons à jour actuellement notre plan d'action en vue d'intégrer complètement les deux langues officielles dans nos pratiques de travail quotidiennes au cours de la période 2011-2014. Le plan à jour porte clairement sur l'amélioration des communications, la surveillance, l'établissement de rapports réguliers et la reddition de comptes. Bien entendu, il visera à répondre aux principales préoccupations soulevées par le commissaire aux langues officielles dans le bulletin de rendement.
J'aimerais vous donner quelques exemples clés des endroits où nous mettons l'accent. Le plan d'action pour 2011-2014 comprend deux volets. Le premier volet porte sur les obligations du SCC aux termes de la partie IV (service au public), de la partie V (langue de travail) et de la partie VI (participation des Canadiens d'expression anglaise et d'expression française) de la Loi sur les langues officielles.
Dans le cadre de ce volet, les activités seront organisées en fonction des trois thèmes principaux suivants: gestion et leadership, capacités des employés et service au public. Évidemment, nous mettrons surtout l'accent sur l'accroissement de la sensibilisation aux obligations des gestionnaires et des employés aux termes de la LLO.
Le deuxième volet, qui porte sur les obligations du SCC en vertu de la partie VII de la loi, comprendra des mesures visant à accroître la sensibilisation, à améliorer la consultation, la communication et la coordination et à renforcer nos responsabilités à la lumière de l'arrêt CALDECH. Comme vous le savez, il s'agit de la décision de la Cour suprême selon laquelle les services au public doivent être de qualité égale, et tous les ministères fédéraux doivent l'appliquer. En bref, monsieur le président et membres du comité, je ne suis pas ici aujourd'hui pour contester les conclusions du commissaire aux langues officielles. Je veux plutôt réitérer notre engagement à l'égard de l'amélioration continue. En fait, depuis la parution du bulletin de rendement, nous avons exercé beaucoup de pressions sur nos secteurs les plus faibles, et nous avons obtenu des améliorations. Sous ma direction, nous continuerons de le faire.
Le SCC reconnaît qu'il a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que nous puissions affirmer que son rendement respecte l'esprit de la loi. J'accepte les conclusions de ce bulletin de rendement pour que le SCC puisse mieux cibler ses efforts et ses ressources afin de réussir à respecter davantage la dualité linguistique de notre pays et les personnes que nous servons.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir permis de discuter des conclusions du bulletin de rendement avec vous aujourd'hui et de vous faire part de certaines de nos mesures correctives. Je serais maintenant heureux de répondre à vos questions.
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L'an dernier, nous avons reçu 14 plaintes, quatre de la part d'employés et dix de la part de délinquants. Les quatre plaintes formulées par des employés concernaient le profil linguistique de postes annoncés. Une personne souhaitait également accéder à ses renseignements personnels dans la langue de son choix. Il y en a eu quatre, trois dans la région de l'Atlantique et une en Ontario.
Pour ce qui est des dix plaintes de délinquants, deux ont été déposées dans la région de l'Atlantique et huit, dans la province de Québec. Les plaignants voulaient avoir accès aux programmes et être servis par des employés dans la langue de leur choix. Par exemple, dans un établissement du Québec, un délinquant anglophone s'est plaint que les annonces n'étaient faites qu'en français.
Voilà donc ce qu'il en est de la nature et du nombre des plaintes reçues. Quant au processus...
Oh, veuillez m'excuser, madame.
Oui, une partie du problème venait du processus que nous employions pour répondre aux plaintes qui nous étaient soumises. Nous avons déployé des efforts considérables pour revoir la manière dont nous acheminons les plaintes, recueillons l'information et traitons les plaintes.
Le problème, c'est que quand les coordonnateurs régionaux commençaient à traiter les plaintes transmises par le Commissariat aux langues officielles, nos gestionnaires ne veillaient pas nécessairement à ce que le suivi se fasse à temps. Nous nous sommes donc employés à rectifier la situation.
En outre, nous avons renforcé le rôle que jouent mes employés et ceux de M. Macaulay pour qu'ils se tiennent informés des diverses plaintes et assurent leur traitement rapide.
La cote qui nous a été attribuée était donc juste, mais nous avons pris des mesures ciblées pour rectifier la situation.
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Comme je l'ai indiqué précédemment, nous avons soumis la question aux instances supérieures de l'organisme et examiné les diverses mesures concernant les parties IV, V, VI et VII de la Loi.
Pour vous donner quelques exemples, notre note était épouvantable au chapitre de l'offre de service active au public il y a quelques années. Nous avons obtenu 0 p. 100 en 2005-2006, un faible 4 p. 100 l'année suivante et 32 p. 100 par la suite. J'ai fixé un but fort ambitieux qui devrait nous permettre de décrocher une note parfaite dans les trois prochaines années. J'ai établi des objectifs très précis à cet égard. Nous avons en outre instauré un régime d'autoévaluation permettant aux établissements et aux gestionnaires de vérifier leur propre rendement.
De plus, mon bureau communique chaque semaine avec les établissements qui ont un numéro de téléphone public afin de vérifier s'ils offrent activement les services dans la langue de l'interlocuteur et dirigent ce dernier vers une personne pouvant lui répondre dans la langue de son choix. On évalue également le délai d'attente pour parler à un préposé pouvant s'exprimer dans la langue désirée ainsi que la qualité du service offert. Nous avons donc pris des mesures à cet égard.
Le rapport portait également sur la présence de professionnels des soins de santé pouvant offrir des services bilingues aux délinquants. J'ai établi à ce chapitre des objectifs très stricts afin d'avoir, à l'échelle nationale, la capacité nécessaire à l'atteinte de notre but, qui est de 50 p. 100 cette année, 80 p. 100 l'année prochaine et 100 p. 100 l'année suivante.
Nous entreprenons en outre des activités qui nous aideront à nous conformer aux exigences de la partie VII en ce qui concerne la promotion du français et de l'anglais dans les collectivités du pays. Comme je l'ai indiqué plus tôt, j'aborderai la question avec le commissaire aux langues officielles pour qu'il nous conseille la meilleure voie à suivre pour atteindre nos objectifs.
J'ai commencé par demander aux gestionnaires des quatre coins du pays de faire appel aux comités consultatifs de citoyens pour maintenir la communication avec la communauté de langue officielle en situation minoritaire de la localité.
Sachez également que nous avons envoyé des documents à environ 140 communautés parlant la langue officielle la moins couramment utilisée dans la région afin de les inciter à collaborer avec nous et à nous aider à trouver des moyens de promouvoir leur situation dans les régions où nous comptons des établissements.
Nous continuerons d'investir dans la formation linguistique des employés et, idéalement, deviendrons proactifs. On nous a notamment fait remarquer qu'il n'est pas nécessaire d'être bilingue ou d'être considéré comme tel pour gravir l'échelle hiérarchique de notre organisme. Nous devons prendre les devants et proposer des affectations de formation linguistique afin de préparer la prochaine génération de dirigeants qui travaillera chez nous.
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C'est l'un des problèmes que nous éprouvons dans nos établissements les plus éloignés. Dans le cas du pénitencier situé à Grande Cache, en Alberta, par exemple, il n'y a pas de communauté francophone digne de ce nom dans la région. Nous devons aller à l'extérieur, dans les localités voisines de Hinton et d'Edson, puis à Edmonton, qui est à quatre heures de là. C'est un peu compliqué.
Nous cherchons à inciter les employés bilingues à déménager là-bas, ne serait-ce que pour une affectation de deux ans, afin d'offrir des services en français. Nous voulons nous assurer d'avoir la capacité, d'une manière où d'une autre, de combler les besoins des personnes qui réclament des services dans la langue officielle parlée par la minorité, que ce soit l'anglais ou le français, selon le cas.
Nous connaissons la composition linguistique de la population carcérale dans chacun de nos établissements et dans chaque région, et nous en tenons compte dans la planification et la dotation des ressources humaines. Nous nous efforçons d'engager des employés bilingues. Si nous éprouvons des difficultés à y arriver, nous investissons davantage dans la formation linguistique pour permettre aux employés d'apprendre l'autre langue officielle et ainsi d'offrir des services bilingues. Nous faisons tout en notre pouvoir pour rectifier la situation, en dépit des défis à surmonter dans les régions éloignées.
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Vous avez raison, j'ai mal lu. Je m'excuse.
Ainsi, monsieur l'entraîneur, vous avez oublié votre gardien de but. C'est dommage, parce qu'on a des questions de première importance.
J'ai beaucoup de difficulté à accepter ce que vous dites. En effet, on regarde une situation déplorable. Vous allez rencontrer le commissaire, ou du moins le les gens du Commissariat aux langues officielles, le 17 février prochain. Votre plan d'action est-il déjà écrit ou attendez-vous de rencontrer le commissaire? Est-ce que vous êtes en train de nous dire des choses pour nous endormir, pour faire en sorte que tout passe avec du miel? De toute évidence, à la lumière de vos propos et vu les résultats que le commissaire aux langues officielles nous rapporte à l'égard des services correctionnels, je n'ai pas l'impression que vous êtes sur une piste qui satisfait le comité. Avez-vous déjà un plan d'action déterminé pour répondre à cette situation déplorable concernant les langues officielles?
Je n'ai pas écrit ce rapport, on s'entend. Le commissaire répond aux parlementaires à la Chambre des communes. Avez-vous ce rapport? Pourriez-vous nous le faire parvenir illico presto pour que nous sachions sur quelle piste vous vous orientez ou si ce sont seulement des idées, de bonnes idées, des pistes? On le sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions, mais il n'en demeure pas moins qu'on n'est pas exactement sur une piste satisfaisante. Avez-vous un plan d'action?
[Traduction]
Nous avons élaboré notre plan d'action, dont je veux d'ailleurs parler avec le commissaire aux langues officielles. Comme c'est lui qui nous évalue, je veux qu'il comprenne les efforts que nous déployons pour nous aider à déterminer s'il reste des lacunes à corriger. Je veux également qu'il me dise si les objectifs que je vous ai exposés brièvement sont adéquats et suffisamment ambitieux, et m'indique si je dois tenir compte d'autres aspects.
Pour être honnête, monsieur le président, le hockey n'est pas nécessairement mon sport favori — j'en préfère d'autres —, mais je comprends la comparaison que vous faites. Mais si je suis entraîneur, je suis le premier responsable de l'équipe; je ne vois donc pas pourquoi j'aurais besoin que mon gardien de but se porte à ma défense.
En ma qualité de commissaire de l'organisme, je suis responsable de cette question. Je prends ces responsabilités très sérieusement et je m'assure que le comité exécutif — constitué de cadres supérieurs — fasse de même. En m'adressant directement au commissaire aux langues officielles, je m'emploie à renforcer ce plan, fruit du labeur de notre comité, afin d'avoir son avis et m'assurer qu'il s'agit d'un plan valable, solide et viable qui fera ses preuves.
Après ma rencontre avec le commissaire des langues officielles, je suis tout à fait disposé à vous envoyer un exemplaire du plan pour vous montrer que nous ne sommes pas seulement pétris de bonnes intentions, mais prêts à prendre des mesures concrètes au cours des prochaines années.
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Bonjour, monsieur Head. Bonjour, monsieur Macaulay.
Je suis un peu renversée. J'aimerais savoir si, avant de prendre connaissance de l'évaluation du commissaire aux langues officielles, vous aviez déjà un plan pour aider les gens qui sont en minorité sur le plan linguistique. Nous sommes maintenant en 2011, et j'aimerais savoir si vous aviez pris auparavant des mesures pour atténuer les lacunes. Quand vous engagez une personne que vous qualifiez de bilingue, faut-il qu'elle le soit à 10 p. 100, à 25 p. 100, à 50 p. 100? Comment évaluez-vous le bilinguisme de cette personne? Pour ma part, je parle l'anglais, mais je ne me considère pas bilingue. Les temps de verbes me causent encore des difficultés. Si je dis I go, I will go ou I went, je vais à la même place que vous, mais peut-être pas en même temps. J'aimerais savoir quel genre de critères vous appliquez lorsque vous engagez des gens.
Est-ce que vous faites appel à un bassin de population passablement bilingue? Vous savez peut-être qu'à beaucoup d'endroits, vous pouvez trouver des francophones bilingues. J'aimerais que vous me disiez ce que vous avez fait et quel chemin vous avez parcouru avant votre évaluation. Ça m'apparaît un peu nébuleux.
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Je vais tenter de répondre, même si vous m'avez posé plusieurs questions.
Pour ce qui est du plan, nous en avions effectivement élaboré un pour la période de 2008-2011. Il précisait clairement les mesures que l'organisme devait prendre, ainsi que les rôles et les responsabilités des divers gestionnaires. Mais de toute évidence, il n'était pas suffisamment ambitieux et n'a pas été adopté par les gestionnaires régionaux à l'échelle locale.
Ces lacunes figurent d'ailleurs dans le rapport du commissaire aux langues officielles. Voilà pourquoi nous avons pris du recul et mis en place un plan d'action beaucoup mieux conçu comprenant des objectifs précis, ainsi qu'un cadre de reddition de comptes en matière de langues officielles, qui en est aux dernières étapes de publication. Cela fait partie des points que j'aborderai avec le commissaire aux langues officielles.
Pour répondre à votre question sur le degré de bilinguisme du personnel, nous recourons aux processus d'évaluation normaux de la fonction publique pour déterminer si les employés satisfont aux exigences des niveaux d'exemption BC. Nous ne prenons pas de décision arbitraire à cet égard, mais utilisons les outils et les tests habituels de la fonction publique fédérale.
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Je vous remercie de témoigner.
Je serai très bref. J'aimerais aborder quelques points. De toute évidence, ce bulletin est un choc salutaire. On peut voir, par vos réponses et vos observations, que le commissaire a indubitablement attiré votre attention. Je crois qu'il y a de l'espoir, car vous commencez à rectifier la situation.
À la page 6, vous indiquez que vous procédez à une vérification quotidienne par l'entremise du personnel de votre bureau, pour mettre à l'épreuve notre capacité d'offrir activement un service au public dans les deux langues officielles. Voilà qui est vraiment unique et novateur. Pourriez-vous nous expliquer comment vous faites?
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J'essaie simplement de comprendre. On a dépensé des millions et des millions de dollars pour une feuille de route. Le ministère devait avertir tout le monde et présenter la feuille de route en précisant qu'il fallait respecter les langues officielles.
Monsieur Head, vous venez de nous dire que le rapport du commissaire aux langues officielles est ce qui vous a réveillés. Je suis peut-être un peu strict là-dessus, mais lorsqu'on voit que la note pour la langue de travail est un D et que celle pour le service au public est un D, on se rend compte que c'est scandaleux. On dirait que l'on croit qu'une personne qui est en prison mérite tout ce qu'on peut lui faire. Je ne voudrais pas être là. Je n'aurais pas voulu être à la place de la dame de Tracadie-Sheila qui s'est retrouvée dans une prison à Truro, en Nouvelle-Écosse, et qui ne parlait pas un mot d'anglais.
De plus, monsieur Head, vous avez parlé de l'Ouest. Vous avez dit que, dans l'Ouest, si on sait qu'un francophone se trouve dans une prison anglophone, on y dépêche quelqu'un pour un an. Combien de personnes dépêchez-vous? Est-ce seulement une personne? Y a-t-il un service de huit heures pendant la journée, cinq jours par semaine? Et au cours des deux mois ou du mois où elle est en vacances, y a-t-il un service qui est offert? J'aimerais que vous m'expliquiez un peu cela parce que je pense que c'est grave.
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Oui, monsieur le président, si vous me le permettez.
[Traduction]
J'aimerais faire deux observations, dont l'une s'adresse à M. Macaulay.
Monsieur, je suis honoré de vous rencontrer aujourd'hui. Je tiens à vous féliciter de votre état de service à la GRC, particulièrement en ce qui concerne une affaire très difficile dont le Parlement a été saisi et dont mon collègue M. Wrzesnewskyj traite dans son livre. Je crois que vous savez de quel ouvrage je parle. Je regrette de ne pas vous avoir entendu parler ce matin.
Quant à vous, monsieur Head, j'aurais une suggestion à vous faire. Peut-être devriez-vous faire participer votre sous-commissaire principal, M. Marc-Arthur Hyppolite, à vos efforts. Je me souviens qu'en 2005, quand j'étais ministre responsable, je lui ai remis le Prix d'excellence de la fonction publique en matière de langues officielles.
Ce n'est qu'une suggestion, que je vous laisse le soin d'étudier. Merci.