:
La séance est ouverte. Bienvenue à la séance n
o 22 du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 81(5) du Règlement et à l’ordre de renvoi du mardi 16 février 2021, le Comité entreprend son étude du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021.
La séance d’aujourd’hui se déroule en format hybride, conformément à l’ordre de la Chambre du 25 janvier 2021, ce qui veut dire que les membres du Comité participent à la séance soit en personne dans la salle, soit à distance par Zoom.
Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre indicatif, la webdiffusion affiche toujours la personne qui parle et non l’ensemble du Comité.
J’en profite pour rappeler à tous ceux qui participent à la séance qu’il est interdit de prendre une capture d’écran ou une photo de votre écran.
[Français]
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme.
Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur le micro pour désactiver le mode sourdine. Les micros des participants qui se trouvent dans la salle seront, comme d'habitude, contrôlés par l'agent des délibérations et de la vérification.
Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence.
Lorsque vous n'avez pas la parole, mettez votre micro en mode sourdine.
[Traduction]
Comme vous le savez tous, un vote est prévu aujourd’hui à 16 heures, heure de l’Est. Je vais demander le consentement unanime des membres du Comité pour commencer la séance afin que nous puissions écouter le témoignage de la ministre. Nous pouvons suspendre la séance après 20 minutes de sonnerie; cela nous donnera amplement le temps d’aller voter. Si tout le monde est d’accord, c’est ce que nous allons faire.
Est-ce que nous allons procéder ainsi? Après les 20 premières minutes de sonnerie, nous allons suspendre la séance pour le vote. Est-ce que tout le monde est d’accord?
Des députés: D’accord.
Le président: D’accord, c’est donc ce que nous ferons. Nous allons poursuivre jusqu’à ce qu’il ne reste que 10 minutes à la sonnerie.
Je souhaite la bienvenue à notre témoin, l’honorable Marie-Claude Bibeau, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire.
[Français]
Elle va nous parler du Budget supplémentaire des dépenses (C).
Nous sommes très fiers que vous vous joigniez à nous aujourd'hui, madame Bibeau.
[Traduction]
Nous accueillons aussi, bien sûr, d’autres représentants: Mme Colleen Barnes, de l’Agence canadienne d’inspection des aliments — bienvenue, madame Barnes —, ainsi que M. Chris Forbes, sous-ministre — bienvenue à notre comité, monsieur Forbes — et Mme Christine Walker, sous-ministre adjointe, Direction générale de la gestion intégrée, tous deux du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire.
Sur ce, madame la ministre, je vous donne la parole pour sept minutes et demie pour votre déclaration préliminaire.
[Français]
Nous vous écoutons, madame la ministre.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président. Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui.
Permettez-moi de souligner que Mme Barnes nous quittera bientôt, puisqu'elle s'apprête à prendre sa retraite. Je profite de l'occasion, en notre nom à tous, pour la remercier de ses excellents services et pour lui souhaiter une belle retraite.
Je veux également remercier les membres du Comité de leur dévouement envers le secteur.
Votre étude sur la capacité de transformation des aliments arrive à point nommé, et j'ai hâte de lire le rapport. Je me joins à vous aujourd'hui pour présenter, à votre demande, le Budget supplémentaire des dépenses (C).
Le budget des dépenses totalise un montant net de 472 millions de dollars. La plus grande partie de ces fonds supplémentaires, soit 468 millions de dollars, sera consacrée au Programme de paiements directs pour les producteurs laitiers. Nous en sommes à la deuxième année des paiements dans le cadre de ce programme.
L'année dernière, 339 millions de dollars ont été versés. Cette année, 468 millions de dollars seront versés, et 469 millions de dollars seront versés l'an prochain. Finalement, en 2023, 468 millions de dollars seront versés.
Nous respectons ainsi notre engagement à indemniser pleinement et équitablement les producteurs laitiers canadiens pour les répercussions de nos accords commerciaux avec l'Europe et la zone transpacifique. Plus de 89 % des producteurs laitiers ont déjà reçu leur deuxième versement, et ils savent déjà combien ils recevront l'année prochaine et en 2023.
[Traduction]
Nous allons mettre en œuvre de nouveaux programmes pour les producteurs de volaille et d’œufs, et nous sommes aussi déterminés à indemniser les entreprises de transformation d’aliments. Ensuite, nous offrirons des indemnisations pour compenser les impacts de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. De plus, comme le reflète notre plus récent accord commercial avec le Royaume-Uni, nous nous sommes engagés à ne faire aucune nouvelle concession touchant la gestion de l’offre dans les futures négociations.
Le Budget supplémentaire des dépenses comprend également un financement supplémentaire de 34,2 millions de dollars pour aider les agriculteurs à couvrir les frais liés à l’isolement obligatoire des travailleurs étrangers temporaires jusqu’au 31 mars. Dans le cadre du programme actuel, les producteurs agricoles touchent jusqu’à 1 500 $ pour chacun des travailleurs étrangers qu’ils emploient; ils pourront ainsi couvrir et rembourser les frais admissibles qu’ils ont dû engager pendant la période d’isolement obligatoire de 14 jours, à cause de la pandémie de COVID-19.
[Français]
Nous sommes également prêts à aider les producteurs à assumer les coûts supplémentaires liés aux nouvelles mesures frontalières. Notre objectif est d'aider les producteurs agricoles du Canada à obtenir les travailleurs dont ils ont besoin cette année. On doit aussi garder ces travailleurs en sécurité et protéger la santé des Canadiens et notre sécurité alimentaire.
Les travailleurs ont commencé à arriver au pays, et nous sommes déjà en avance sur le rythme par rapport à l'année passée. Nous continuons de travailler fort avec les employeurs, les provinces et les territoires pour veiller à ce que les travailleurs étrangers temporaires se rendent à nos fermes.
Finalement, dans le cadre de ce budget supplémentaire des dépenses, Agriculture et Agroalimentaire Canada transfère une aide de 30 millions de dollars à Services aux Autochtones Canada pour améliorer l'accès aux aliments des Autochtones. Si l'on tient compte de ce financement supplémentaire, le total des autorisations du ministère pour l'exercice en cours s'élève à environ 3,5 milliards de dollars.
[Traduction]
Monsieur le président, je vais déposer demain la réponse du gouvernement au rapport du Comité sur le renforcement des programmes de gestion des risques de l’entreprise. Ce rapport arrive en temps opportun, et il s’avérera crucial pour la réussite à long terme du secteur canadien de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Nous appuyons sans réserve les recommandations du Comité pour ce qui est de faire en sorte que nos programmes de GRE soient plus conviviaux et prévisibles, qu’ils se prêtent mieux à un concours bancaire et qu’ils soient plus accessibles aux groupes sous-représentés, y compris la prochaine génération d’agriculteurs.
Nous appuyons aussi entièrement la recommandation d’éliminer la limite de marge de référence du programme Agri-stabilité. Comme vous le savez, j’ai déposé une proposition à l’intention des provinces et des territoires afin d’éliminer la limite de marge de référence et de faire passer le taux d’indemnisation de 70 à 80 %. Ces changements combinés auraient pour effet d’augmenter de jusqu’à 50 % le montant total que les agriculteurs reçoivent dans le cadre du programme Agri-stabilité. La majorité des Canadiens et des intervenants du secteur appuient ces changements, mais pour qu’ils soient mis en place, nous avons aussi besoin du soutien de la très grande majorité des provinces. C’est pourquoi je recommande fortement à mes collègues fédéraux-provinciaux-territoriaux, en particulier ceux et celles des Prairies, de souscrire à ces améliorations, qui constituent une première étape importante de la réforme de notre programme de GRE.
En ce qui concerne l’avenir, nous voulons nous assurer que le programme Agri-stabilité continue de stimuler la relance économique. Nous voyons déjà des signes favorables. Notre ministère prévoit que le revenu agricole atteindra un record autant en 2020 qu’en 2021. Nous prévoyons que le revenu monétaire net enregistrera une croissance de plus de 20 % en 2020, en particulier grâce à une solide réception de grains. Nous prévoyons une autre augmentation de 7 % pour l’année à venir.
Nous savons tous bien sûr que certains secteurs éprouvent des difficultés, en particulier les producteurs bovins et les horticulteurs, qui perdent des revenus à cause de la fermeture des usines et de la pénurie de main-d’œuvre.
L’année dernière, malgré les défis liés à la pandémie mondiale, les exportations canadiennes de produits agroalimentaires et de la mer ont augmenté de 10,4 %, pour atteindre presque 74 milliards de dollars, ce qui nous rapproche de notre objectif, qui est d’atteindre 75 milliards de dollars en exportations de produits agroalimentaires et de la mer d’ici 2025.
[Français]
Nous continuons de diversifier nos échanges commerciaux dans des marchés stratégiques partout dans le monde.
Nous continuerons de travailler en partenariat avec les producteurs pour que leurs entreprises restent durables sur les plans économique, environnemental et social.
Je vous remercie. Je serai heureuse d'échanger avec vous sur ces questions.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de comparaître aujourd’hui, madame la ministre.
Madame la ministre, dans votre récente annonce, vous sembliez restreindre la sécurité alimentaire aux seules banques alimentaires, mais la sécurité alimentaire englobe beaucoup plus que cela. La sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire, c’est la capacité des producteurs et des transformateurs agroalimentaires de fournir aux épiceries des aliments qui proviennent des champs, des serres, des étables et des parcs d’engraissement pour qu’elles puissent remplir leurs étagères et leurs réfrigérateurs.
Par exemple, les mesures de distanciation sociale ont gravement miné les capacités des transformateurs de bœuf et de porc, ce qui a entraîné un excédent de bovins chez les producteurs. Ceux-ci ont eu toutes les difficultés du monde à trouver de l’espace et de la nourriture pour l’excédent de bovins à transformer. Les entreprises de transformation, de leur côté, ont eu de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre pour fonctionner dans le contexte de la COVID. En Saskatchewan, une entreprise de transformation canadienne indépendante n’a pas réussi à obtenir de soutien financier de la part de votre ministère, alors que des centaines de milliers de dollars étaient alloués à des entreprises de transformation établies aux États-Unis et au Brésil. Plus de 90 % de la transformation du bœuf au Canada est contrôlée par deux entreprises étrangères qui ont d’énormes usines de transformation, alors qu’un plus grand nombre de petites usines nous donnerait plus de flexibilité quand les grandes usines doivent fermer.
Voici ma question, madame la ministre: que faites-vous pour soutenir les entreprises canadiennes de transformation de la viande qui veulent accroître leurs capacités de transformation et leur flexibilité, en particulier les petites usines qui peuvent offrir cette flexibilité aux producteurs?
:
Merci de votre question, ou plutôt, de vos questions.
Tout d’abord, j’aimerais faire la distinction entre les programmes d’urgence qui fournissent de l’aide à tout le monde aux prises avec la COVID. Donc, pour ceux qui doivent avoir recours aux banques alimentaires... Comme vous le savez, pour 50 millions de dollars, nous avons réacheminé les excédents alimentaires vers les banques alimentaires, en plus des 200 millions de dollars qui ont été alloués aux banques alimentaires.
Pour ce qui est du secteur du bœuf, je reconnais que nous dépendons beaucoup d’un petit nombre de grandes usines de transformation. La COVID a montré quelles étaient les forces de notre secteur, mais elle a aussi révélé ses faiblesses. Nous avons pris note du fait que nous dépendons énormément des grandes usines de transformation. C’est pour cela que, comme vous l’avez vu dans l’Énoncé économique de l’automne, nous avons établi comme priorité de renforcer notre chaîne d’approvisionnement alimentaire régionale. J’y travaille actuellement, et j’ai des discussions avec l’industrie afin de mieux comprendre comment nous pouvons améliorer le soutien offert aux usines de transformation alimentaire dans les diverses régions.
Vous savez aussi que nous avons mis en œuvre des programmes pour aider ces usines de transformation à prendre des mesures adéquates pour accroître la sécurité du milieu de travail, et nous avons fait la même chose pour les exploitations agricoles. Aussi, dans le cadre du programme de gestion des risques de l’entreprise Agri-relance, nous avons aussi débloqué 125 millions de dollars pour que les provinces puissent offrir le programme, et c’est effectivement ce que certaines d’entre elles ont fait, notamment les Prairies avec leur programme de retrait. Ces fonds proviennent de notre programme Agri-relance.
:
Oui. Je veux rassurer nos producteurs: nous travaillons vraiment très dur pour faire en sorte que tous les travailleurs étrangers temporaires dont nous avons besoin arriveront au Canada de façon sécuritaire et en temps opportun. En comparaison des chiffres de l’année dernière, avant la COVID, nous sommes en avance. Nous avons appris énormément de choses depuis l’année dernière à propos des processus d’immigration et de permis de travail. Nous essayons de rationaliser les processus et de les faciliter en utilisant davantage le numérique.
Nous avons renforcé les mesures sanitaires. Comme vous le savez, les travailleurs doivent maintenant subir un test de dépistage de la COVID-19 avant d’embarquer dans l’avion, pour s’assurer qu’ils ne sont pas infectés. Ils doivent aussi subir un deuxième test quand ils atterrissent, et ensuite, ils peuvent se rendre directement aux exploitations agricoles. Nous discutons avec les provinces et des organisations, par exemple des exploitations agricoles et des organisations qui soutiennent un grand nombre de travailleurs, afin de déterminer la meilleure procédure.
Je tiens vraiment à rassurer nos producteurs. Nous allons annoncer tout cela bientôt. Je peaufine encore les détails avec mes collègues, les et , ainsi qu’avec la . Nous sommes en train de mettre la dernière main au processus avec les provinces et les organisations. Tous les détails seront publiés très bientôt, mais je veux assurer tout le monde que nous allons veiller à ce que tout se passe bien et que cela n’entraîne pas des coûts supplémentaires pour les producteurs ou pour leurs travailleurs.
:
Merci, monsieur le président.
Merci d’être avec nous, madame la ministre, et merci de répondre à nos questions pour le premier tour. Dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé des travailleurs étrangers temporaires et avez dit que tous les ordres de gouvernement devaient travailler ensemble. Les premières questions ont aussi porté là-dessus. Il est évident que c’est important. Nous devons travailler ensemble pour aider les agriculteurs et assurer la sécurité des travailleurs. Vous avez aussi parlé de protéger les Canadiens et de continuer de protéger notre chaîne d’approvisionnement alimentaire. Vous voyez bien que, présentement, ces questions sont à l’avant-plan, tout comme le besoin de faire venir des travailleurs étrangers au Canada de façon sécuritaire.
Je sais que, l’année dernière, nous avons adopté des mesures pour faciliter l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires dès le début de la pandémie. Je peux vous assurer que le soutien financier du gouvernement fédéral a été très bien accueilli. Pour certains agriculteurs de ma circonscription de Kitchener—Conestoga, les gens qui viennent au Canada année après année sont comme des membres de leur famille. Ils parlent d’eux comme s’ils appartenaient à leur famille. Je suis sûr que cela est vrai dans l’ensemble du pays. Ces travailleurs font partie de nos collectivités, et je sais que tout le monde fait ce qu’il faut faire pour assurer leur sécurité.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses, il y a un montant — de 34,2 millions de dollars, je crois —, pour prolonger l’exécution du programme d’aide pour l’isolement obligatoire des travailleurs étrangers temporaires. Madame la ministre, pouvez-vous nous fournir des détails sur ce programme et justifier ces investissements?
Comme je n'ai que quelques minutes, je vais passer à un autre sujet.
Pour moi — et je sais que pour vous aussi —, il est important que la prochaine génération de travailleurs agricoles, nos jeunes agriculteurs, puissent se faire entendre. J'ai eu l'honneur de rencontrer certains de ces jeunes gens brillants et inspirants, tout comme bon nombre de mes collègues, j'en suis sûr.
Comme nous avons pu le constater, en tant que ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, vous avez défendu avec enthousiasme la cause des jeunes dans notre secteur. Je sais que vous avez formé un conseil de la jeunesse agricole et que vous avez investi dans la Stratégie emploi et compétences jeunesse. J'aimerais que vous nous parliez de cette stratégie jeunesse, des fonds qui ont été investis et de l'importance d'écouter les jeunes du secteur de l'agriculture à la table et dans les exploitations agricoles.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être avec nous.
Je m'en voudrais de ne pas commencer en vous remerciant de la chronologie que vous avez faite hier soir relativement au projet de loi . D'ailleurs, je profite de l'occasion pour remercier tous mes collègues du Comité qui ont fait de même.
Cela démontre le sérieux de votre volonté de protéger la gestion de l'offre et de ne pas faire de nouvelles concessions.
Maintenant, parlons du passé en ce qui a trait aux compensations. Je vois qu'une grande partie des sommes que nous allons adopter aujourd'hui y est consacrée, mais il y a des gens qui ont encore été oubliés, notamment les transformateurs. Dans vos exposés, vous nous parlez toujours de votre volonté de compenser les pertes dans le secteur des œufs et des volailles. Vous avez effectivement annoncé des sommes d'argent, mais nous n'avons pas encore les détails des programmes et des plans.
Avez-vous un échéancier à nous annoncer?
Vous nous parlez des transformateurs en ce qui concerne l'avenir et l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, l'ACEUM, mais, en ce qui a trait à l'accord avec l'Europe et à l'Accord de partenariat transpacifique, ces gens n'ont encore rien reçu et sont assez inquiets. Les transformateurs laitiers ont même fait une campagne publicitaire à ce sujet, récemment.
J'aimerais vous entendre à cet égard. Pouvez-vous les rassurer?
La première étape de mon plan de match a été d'annoncer des compensations aux producteurs laitiers de façon très claire. Vous vous souvenez qu'au départ, les programmes d'investissements avaient reçu 250 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 1,75 milliard de dollars. Par ailleurs, nous avons réduit l'échéancier à un horizon de quatre ans, parce que nous voulions assurer une certaine prévisibilité à nos producteurs. La très grande majorité d'entre eux ont reçu leur deuxième paiement au cours des dernières semaines. Ils connaissent déjà le montant exact qu'ils recevront l'année prochaine et l'année suivante, dans la mesure où leurs quotas demeurent les mêmes. Je dirais donc que c'est réglé pour les deux premiers accords.
La deuxième étape de mon plan de match est vraiment de lancer les programmes à l'intention des producteurs de volailles et d'œufs. Les montants qui seront impartis seront de 691 millions de dollars en ce qui concerne les deux premiers accords, encore une fois. Je suis vraiment à mettre la touche finale à ces programmes qui seront annoncés très bientôt. Comme les producteurs nous l'ont demandé, nous visons à mettre sur pied des programmes d'investissements et d'aide à la mise en marché.
La troisième étape concernera les transformateurs. En fait, ce travail est déjà commencé. Nous sommes conscients que la COVID-19 a occupé une trop grande place, c'est le moins qu'on puisse dire, dans le volet des ressources humaines, et je ne fais pas ici le parallèle avec le volet financier. Nous avons donc pris du retard, mais nous n'avons pas oublié pour autant nos transformateurs. Vous vous rappelez que les transformateurs, du moins les transformateurs laitiers, ont reçu un premier montant de 100 millions de dollars il y a quelques années. Je veux cependant les rassurer sur le fait que nous ne les avons pas oubliés.
Ensuite, nous allons recommencer ces étapes pour nous attaquer aux compensations visant l'accord avec les États-Unis et le Mexique.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci d'être à nouveau avec nous, madame la ministre. Merci d'avoir dit que vous souteniez le rapport du Comité sur la gestion des risques de l'entreprise. Dans le rapport et dans nos recommandations, nous avons voulu reproduire très fidèlement le témoignage que nous avons entendu, et nous espérons sincèrement qu'on va y donner suite.
La recommandation 15 était que le gouvernement du Canada crée une fiducie statutaire présumée. Cette recommandation a évidemment été formulée à la lumière des deux rapports unanimes de la dernière législature. Votre ministère a eu la bonté de donner suite à certaines des questions que j'ai posées l'année dernière. On a mentionné qu'il était indiqué que les preuves péremptoires de préjudices à grande échelle allaient être obligatoires pour toute politique envisagée dans l'avenir.
Cela veut donc dire, tout d'abord, que le gouvernement reconnaît déjà qu'il est nécessaire que les producteurs agricoles aient accès à une protection financière, par l'intermédiaire des dispositions de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité relatives à la super-priorité. Cependant, les producteurs de fruits et légumes nous ont toujours dit que cette disposition, qui est toujours en vigueur, ne les protège pas bien.
Si le gouvernement reconnaît déjà que le secteur agricole a besoin de cette protection, sans qu'il soit nécessaire de le démontrer, pourquoi votre gouvernement n'a-t-il toujours pas pris de mesures afin de mettre en place un mécanisme qui offrirait le même genre de protection aux secteurs des fruits et légumes frais?
:
Encore une fois, il existe déjà des outils pour protéger l'industrie des fruits et légumes frais lorsqu'un client fait faillite et ne peut pas payer. C'est dans la Loi sur la faillite et l'insolvabilité et dans le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, qui prévoit des processus pour nos producteurs qui sont confrontés à ce genre de problème.
Le ministère a beaucoup travaillé avec l'industrie. Nous savons que les pertes causées par ce genre de situation représentent moins de 0,1 % — je précise, pas un 1 % mais bien 0,1 % — des revenus. Quand je discute avec l'industrie, avec le secteur agricole, on me parle de la main-d'œuvre et de la gestion des risques de l'entreprise. Ce sont les priorités, et c'est pourquoi je déploie autant d'efforts pour respecter ces priorités et leur donner suite.
Nous sommes toujours ouverts à une collaboration, mais pour cela, nous avons besoin de plus de données; nous pouvons aussi être créatifs et envisager diverses options. Malgré tout, quand je parle aux intervenants de l'industrie, leur intérêt n'est jamais la loi américaine sur les denrées agricoles périssables, la PACA; c'est toujours la main-d'œuvre et la gestion des risques de l'entreprise.
:
Merci, monsieur le président.
Heureux de vous revoir, madame la ministre. La dernière fois que nous avons eu l'occasion de parler, c'était au sujet de la taxe sur le carbone et de son impact sur le milieu agricole. Nous avons parlé des données qui avaient été publiées, selon lesquelles les coûts se situaient entre 210 et 819 $ par exploitation agricole, ce qui est relativement peu. C'était les coûts moyens, selon le barème fédéral de 50 $ la tonne.
J'aimerais souligner que, lors de notre dernière rencontre, notre collègue, M. Philip Lawrence, a parlé de son projet de loi, le projet de loi , qui permettrait d'exempter un certain nombre d'autres carburants agricoles de certains coûts du carbone. Je souligne également, aux fins du compte rendu, que le Parti libéral a voté contre ce projet de loi. Cela serait compréhensible, si le coût est mineur, et c'est pourquoi j'aimerais vous demander ceci: pourquoi le gouvernement envisagerait-il un programme assez coûteux et administrativement lourd, si le coût pour l'agriculteur moyen est si faible?
:
D'accord, je suis heureux de l'entendre. C'est génial. C'est une bonne réponse rapide à la question.
Par rapport à notre étude sur la transformation, nous passerons en revue notre rapport préliminaire et nos recommandations sous peu. Je ne veux pas préjuger de ce qu'il y aura dans le rapport ou les recommandations, mais je peux vous dire, selon les témoignages publics que nous avons entendus, que les témoins ont à maintes reprises parlé de l'existence d'une capacité de transformation résiliente au Canada. Je sais que vous avez parlé, en réponse à la question de Mme Rood, des usines de petite et de moyenne taille, mais une recommandation récurrente de nos témoins a été le besoin de voir ces investissements en capital fermes, parce que ce sont souvent les plus grands obstacles à la mise sur pied de quelque chose qui fonctionne pour les petites collectivités.
Je sais que vous ne pouvez probablement pas dire en détail ce qui s'en vient dans le budget, mais pouvez-vous offrir au Comité à tout le moins votre vision à long terme concernant la façon dont nous pouvons mettre sur pied un certain type de fond fiable pour les transformateurs à petite échelle dans les petites collectivités rurales comme la mienne et dans votre circonscription, pour vraiment surmonter cet obstacle financier initial et mettre quelque chose sur pied? Cela produit un effet multiplicateur lorsque cela permet aux agriculteurs d'accéder à quelque chose qui peut ajouter de la valeur à leur produit.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier notre ministre. Je suis heureux de vous revoir. Je vous remercie du travail que vous faites pour nos intervenants agricoles de l'ensemble du pays.
Je vais juste dire par rapport aux commentaires de M. Steinley, aux fins du compte rendu, qu'il peut peut-être remplacer au comité de l'environnement. Je sais que notre ministre est une ardente défenseure du secteur agricole partout au pays. Certaines de ces questions y trouveraient une meilleure place là-bas, donc peut-être qu'il peut se prévaloir de cette occasion.
Madame la ministre, j'aimerais soulever deux arguments aux fins du compte rendu concernant les travailleurs étrangers temporaires. Nous en avons parlé, donc je ne poserai pas la question. Je dirai simplement que les 1 500 $ représentent vraiment beaucoup d'argent pour les intervenants de ma circonscription. Je ne sais pas qui aurait créé ce fonds; je soupçonne que c'était vous, qui avez exprimé certaines réserves en ce sens, si les mesures d'urgence se poursuivaient, elles se poursuivraient essentiellement jusqu'à l'année prochaine. Je tiens à vous féliciter à ce sujet. Beaucoup de mes producteurs se demandaient ce qui se passerait lorsque nous changerions d'exercice. Félicitations.
Bien sûr, j'ai le plus grand secteur soumis à la gestion de l'offre à l'est du Québec. Il est extrêmement important. Nous sommes très chanceux de voir un soutien aux transformateurs laitiers. Je crois savoir que 92 % de ce soutien ont déjà été distribués par l'intermédiaire de la Commission canadienne du lait. Bien sûr, nous travaillons sur la volaille avec les mesures d'atténuation là-bas.
Mes questions sont un peu différentes. Il y a un mouvement alimentaire local majeur dans ma région de Kings—Hants, précisément dans la vallée de l'Annapolis. Des personnes cherchent à se procurer des aliments locaux et à travailler avec des producteurs locaux, que ce soit dans des écoles ou des hôpitaux. Je sais que les écoles et les hôpitaux ne sont pas du ressort du gouvernement fédéral. Je sais que même l'approvisionnement à l'échelon fédéral ne relève pas de votre ministère, mais entendez-vous ces conversations, que ce soit à Compton—Stanstead ou ailleurs au pays? Semble-t-il y avoir un désir de soutenir les producteurs canadiens et de procurer des aliments locaux? Cela trouve-t-il un écho auprès de vous?
En tant que ministre fédérale de l'Agriculture, ma responsabilité concerne le commerce international, la science et l'innovation, ainsi que le soutien des agriculteurs. Je m'intéresse vraiment à l'approvisionnement local, parce que tout le monde en parle. En raison de la COVID, les gens se rendent compte à quel point c'est important. C'est pourquoi le renforcement de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire régionale devient une priorité pour nous.
Je consulte vraiment des gens en ce moment et j'essaie de trouver le rôle que le gouvernement fédéral peut jouer pour renforcer notre sécurité alimentaire au moyen des chaînes d'approvisionnement alimentaire régionales.
Je n'ai pas encore la solution, mais je suis très ouverte à toutes vos suggestions. Si vous voulez vous mettre à la tâche, je vous encouragerais réellement à le faire. Je sais que vous avez une liste assez longue de sujets à étudier sous peu. Je n'ai pas encore de solution, mais oui, c'est quelque chose qui nous intéresse.
Lorsque nous cherchons, en tant que gouvernement, à acheter des produits locaux, c'est assurément une chose de laquelle nous nous soucions. Nous devons toujours faire attention de respecter nos ententes commerciales internationales, mais oui, nous y faisons attention.
:
Non, je n'en ai pas encore, mais j'ai chargé mon personnel de m'en trouver un.
Monsieur Perron, je tiens à m'excuser. J'essaierai de parler très clairement pour les interprètes et j'espère que la magie de Bluetooth opérera.
Tout d'abord, merci aux représentants d'être ici aujourd'hui.
Je vais surtout parler du Programme des travailleurs étrangers temporaires, car il fait partie partie intégrante de ma région. Dans ma circonscription et dans celle de mon voisin de l'Ouest, je pense que nous accueillons le plus important afflux de travailleurs étrangers temporaires au Canada.
Tout d'abord, je vais reprendre la déclaration de Kody Blois concernant le financement du gouvernement, à savoir le 1 500 $. Cela a été très bien accueilli et je soutiens cela pour les employeurs.
Pourriez-vous simplement me donner des renseignements généraux de base sur l'intégrité des rapports qui confirment que ce montant de 1 500 $ est utilisé de manière appropriée? J'y suis favorable, mais certains de mes électeurs m'ont contesté à ce sujet, et je veux être en mesure d'en parler intelligemment à certains détracteurs du programme, que je soutiens.
Oui, comme nous le faisons normalement dans tout programme, nous définissons un ensemble de dépenses admissibles que nous communiquons aux demandeurs. En ce qui concerne les agriculteurs participants, une des plus grandes dépenses est le salaire versé aux travailleurs pendant la période de quarantaine. Nous avons un formulaire de demande, où ils doivent confirmer les dépenses et les montants, dont la limite est, on le sait, de 1 500 $.
Ce que nous faisons normalement, dans un programme, c'est, tout en essayant de garder le processus de demande le plus simple possible, nous effectuons évidemment un audit et quelques vérifications, après le programme, pour nous assurer de cerner les problèmes systémiques.
J'espère que cela répond à votre question.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires qui sont restés avec nous pour la suite de la réunion.
Je vais commencer par m'adresser à Mme Barnes.
Madame Barnes, plus tôt, M. Lehoux et vous avez parlé de la réciprocité des normes et du contrôle. Je suis très heureux d'apprendre qu'il y a plus de contrôle relativement au canard, puisque cela a déjà causé des problèmes par le passé.
J'ai récemment rencontré les Producteurs de poulet du Canada. Ils m'ont dit que, l'an dernier, ils ont vu une augmentation des importations de poules de réformes des États-Unis. Cette augmentation a atteint 88 millions de kilos. Selon eux, au-delà de 60 millions de kilos, c'est à peu près certain qu'il y a une portion d'importations illégitimes. Ils ont développé et proposé l'implantation d'un test d'ADN qui serait facile à implanter et pas très coûteux à mettre en place lors des inspections qui sont déjà faites aux points d'arrivée.
Le ministère travaille-t-il à cela? Y a-t-il une ouverture pour instaurer cela? L'avez-vous déjà envisagé?
:
C'est une bonne nouvelle. Ils vont être contents d'entendre cela.
Je vous remercie grandement de votre réponse; je vous en suis très reconnaissant.
Je vais maintenant poursuivre en m'adressant à M. Forbes. Comme il témoigne devant le Comité de temps à autre, nous commençons à le connaître un peu.
Monsieur Forbes, plus tôt, vous avez parlé des travailleurs étrangers temporaires.
Selon les informations que j'ai reçues, pour plusieurs producteurs, entre autres ceux des régions éloignées, ceux de l'Abitibi-Témiscamingue, par exemple, le montant de 1 500 $ ne couvrait pas la totalité des frais. Bien sûr, ce n'est pas le cas de tout le monde.
Le ministère a-t-il envisagé d'offrir un soutien plus considérable dans certaines circonstances, si l'on fournit la preuve que les frais ont été dépassés?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux fonctionnaires du ministère.
Monsieur Forbes, je vais peut-être commencer par vous. Je réalise que ma question relève principalement de la compétence de Transports Canada, mais elle concerne aussi le réseau de transport du grain du Canada. Nous savons que c'est un réseau assez complexe. Quand il y a des problèmes dans les Prairies, il peut y avoir un effet domino jusqu'au port de Vancouver. Cela touche ma circonscription, parce que, quand il y a des arriérés dans le système, les eaux qui bordent ma circonscription, qui pourraient devenir une aire marine nationale de conservation, servent au bout du compte de stationnement industriel auxiliaire pour le port de Vancouver. Nous avons beaucoup de navires au mouillage qui attendent leur tour.
Il y a eu beaucoup de discussions concernant le plan de protection des océans et l'initiative nationale sur les zones de mouillage. Étant donné que j'essaie de savoir comment Transports Canada s'en sort à cet égard, je suis curieux de savoir si ses fonctionnaires ont communiqué avec les fonctionnaires d'Agriculture et Agroalimentaire pour obtenir des commentaires sur les corrections que l'on pourrait apporter au système de transport du grain pour le rendre plus efficace. J'aimerais savoir où en sont les conversations entre les différents ministères.
:
Merci, monsieur MacGregor.
Cela conclura cette série de questions aux témoins.
J'aimerais encore une fois remercier le sous-ministre, M. Chris Forbes, d'être ici pour répondre à ces questions, et j'aimerais également remercier la sous-ministre adjointe du ministère de l'Agriculture et Agroalimentaire, Mme Christine Walker, d'être ici.
Et de l'ACIA... Tout d'abord, madame Barnes, je vous souhaite une heureuse retraite. Je pense que je peux parler au nom de tous les membres du Comité. Je vous remercie sincèrement.
Puis-je vous demander combien d'années vous avez passées au ministère, dans votre carrière?