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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 31e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 10 mars 2021 et à la motion adoptée par le Comité le 15 avril 2021, le Comité entreprend son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la santé des animaux.
La séance d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier 2021. Par conséquent, les membres peuvent y participer en personne, dans la salle, ou à distance, grâce à l'application Zoom. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Comme vous le savez, la webdiffusion montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
J'aimerais saisir l'occasion de rappeler à tous les participants à cette réunion que les captures d'écran et la prise de photos de votre écran ne sont pas autorisées.
[Français]
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du micro pour désactiver le mode sourdine. Les micros des participants qui se trouvent dans la salle seront comme d'habitude contrôlés par l'agent des délibérations et de la vérification.
Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Lorsque vous n'avez pas la parole, mettez votre micro en mode sourdine.
[Traduction]
Avant de commencer notre étude, je souhaite rappeler aux députés de bien vouloir faire parvenir leurs propositions d'amendements au projet de loi à la greffière d'ici ce vendredi 7 mai, soit demain, à 17 heures, heure de l'Est.
J'aimerais maintenant accueillir notre témoin, qui disposera de sept minutes et demie pour sa déclaration préliminaire. Je souhaite la bienvenue à John Barlow, député de Foothills.
Monsieur Barlow, vous avez la parole pour sept minutes et demie. Allez-y.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureux de revoir mes amis, ici. J'ai très hâte à notre discussion d'aujourd'hui. C'est pour moi un véritable honneur de comparaître devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire pour discuter de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la santé des animaux.
Monsieur le président, le projet de loi vise à modifier la Loi sur la santé des animaux pour ériger en infraction le fait de pénétrer, sans autorisation ou excuse légitime, dans un lieu où se trouvent des animaux, lorsque ce fait peut avoir comme conséquence d'exposer ces derniers à une maladie ou à une substance toxique susceptible de les contaminer. En termes simples, cette modification ferait appliquer les peines déjà prévues dans la loi à quiconque entre sans autorisation dans des installations agricoles où l'on garde des animaux. Le projet de loi propose également de doubler le montant des amendes imposées aux groupes et aux organisations qui incitent des gens à adopter un comportement illégitime, mettant ainsi en péril la biosécurité de nos fermes et de notre approvisionnement alimentaire.
La nouvelle infraction, intitulée « Exposition à une maladie ou substance toxique » s'insérerait après l'article 9 de la loi, à la section « Interdictions », dans la partie de la loi intitulée « Lutte contre les maladies et les substances toxiques ». Les peines actuellement prévues par la loi se trouvent à l'article 65, à la rubrique « Infraction ». En vertu du projet de loi , ces peines s'appliqueraient à la nouvelle infraction. Le projet de loi prévoit également l'ajout d'un nouvel article 1.2, qui comme je l'ai déjà mentionné, viserait à doubler le montant des amendes imposées aux groupes et aux organisations qui incitent des gens à adopter un comportement illégitime, mettant ainsi en péril la biosécurité de nos fermes et de notre approvisionnement alimentaire.
Je me suis fondé principalement sur deux principes dans l'élaboration de ce projet de loi. Premièrement, je voulais tabler sur la loi existante pour renforcer les mesures qu'elle contient déjà et faire en sorte que la peine dissuade vraiment quiconque d'adopter des comportements inadéquats. Deuxièmement, je voulais légiférer pour prévenir un type d'incident particulier. Comme le projet de loi l'indique, la loi devrait permettre de nous attaquer aux problèmes de fond associés aux incidents d'entrée sans autorisation dans des fermes au pays.
Monsieur le président, je tiens également à souligner très clairement ce que ce projet de loi ne fait pas.
Ce projet de loi ne limite pas le droit individuel de manifester pacifiquement dans des lieux publics. Il n'empêche pas non plus les dénonciateurs de signaler tout acte dont ils ont été témoin qui compromette la sécurité alimentaire ou le bien-être des animaux. De fait, les agriculteurs et leurs employés ont l'obligation de déclarer tout acte répréhensible aux autorités compétentes, puisqu'ils travaillent dans un milieu très réglementé. Ils doivent également respecter des règles et des codes de conduite très stricts pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être de nos animaux de ferme.
Monsieur le président, je connais les membres de ce comité et je sais qu'ils savent très bien qu'il y a eu de nombreuses manifestations de la part de militants pour les droits des animaux dans des fermes et des usines de transformation. La situation ne se limite pas à un segment en particulier de l'agriculture animale ni à une région en particulier. Des députés de tous les partis ont raconté des situations observées dans leur circonscription quand ce projet de loi a été soumis à la Chambre à la deuxième lecture. Je ne les répéterai pas toutes aujourd'hui, mais j'aimerais aborder un aspect du projet de loi qui ne concerne pas un article en particulier soumis à l'examen du Comité, mais qui est peut-être celui qui aura le plus d'incidence sur les agriculteurs et les éleveurs si ce projet de loi est adopté.
C'est un sujet bien connu du Comité, c'est-à-dire la santé mentale en agriculture. Cette discussion tombe à point, étant donné que cette semaine est la Semaine de la santé mentale au Canada.
J'ai eu l'idée de ce projet de loi après un incident dans ma circonscription, dans un élevage de dindes près de Fort Macleod. Je suis allé rendre visite à la famille Tschetter après qu'une trentaine de manifestants se soient présentés dans leur ferme.
La famille Tschetter est arrivée aux poulaillers où vivent leurs dindes à 7 heures, le matin, comme toujours, et a eu la surprise d'y trouver 35 ou 40 manifestants, qui y avaient érigé des tentes. Quand M. Tschetter et son fils m'ont parlé, ils ne pouvaient absolument pas comprendre pourquoi ils étaient ainsi ciblés et ce qu'ils avaient fait de mal.
L'incident a eu un effet dévastateur sur la famille, mais aussi sur bien d'autres agriculteurs de ma circonscription et d'ailleurs au pays, qui se sont mis à m'appeler ou à m'envoyer des courriels, comme ils ont peut-être communiqué avec d'autres membres du Comité. Ils sont inquiets. Est-ce portes ouvertes dans les fermes et les élevages? Est-ce un phénomène qu'il faut tolérer? Pourquoi sont-ils ainsi ciblés?
Les membres du Comité se souviendront que pour la préparation de leur rapport de 2019 intitulé « Santé mentale: une priorité pour nos agriculteurs », ils ont entendu des témoignages d'agriculteurs victimes de stigmatisation de la part de militants. J'aimerais citer, pour tous ceux qui nous écoutent et qui n'ont peut-être pas lu le rapport du Comité, la partie 3 de ce rapport:
De nos jours, les agriculteurs, les éleveurs et les producteurs sont attaqués sur de nombreux fronts. Comme l’a fait remarquer un témoin: « Nos ancêtres n’avaient à se soucier que de la météo et des prix, alors qu’aujourd’hui, les agriculteurs doivent en plus craindre d’être pris pour cible par un activiste extrême. Voilà qui a des répercussions considérables sur mon état mental. »
Les membres du Comité ont entendu le témoignage extrêmement troublant de témoins qui expliquent comment ils se sont fait agresser verbalement, menacer et qualifier d'assassins ou de violeurs sur les médias sociaux par des fanatiques des droits des animaux et des écologistes extrémistes. De telles attaques dans les médias sociaux ne sont pas tolérées dans la plupart des milieux urbains ou parmi les adolescents. Mais on ne fait à peu près rien pour empêcher ces attaques contre les agriculteurs.
Qui est ciblé par les animalistes? Bien entendu, les premiers dans la mire sont les producteurs. À présent, en plus de les traiter de pollueurs, on les traite d'agresseurs, de violeurs à cause de l'insémination artificielle, de kidnappeurs d'enfants et de tueurs. Vous savez, ce sont des mots extrêmement lourds de conséquences.
Comme me le disait un producteur, quand on se lève le matin, qu'on voit cela sur Facebook et qu'on se demande déjà comment on va s'en sortir, cela vient alourdir de beaucoup le stress et la détresse
Ces témoignages sont préoccupants et profondément troublants. Tristement, bien des cas d'intimidation envers les agriculteurs demeurent impunis. Voici la recommandation du Comité qu'on trouve dans cette partie du rapport:
Recommendation 4: Le gouvernement fédéral doit prendre toutes les mesures qui s'imposent pour prévenir ce genre d'attaques non provoquées et faire en sorte que les responsables sont traduits en justice.
Le projet de loi est une réponse directe à cette recommandation. Imaginez-vous vous lever en sachant que votre ferme est la cible de ces groupes et de ces personnes, mais sans savoir si ni quand ils se présenteront chez vous ou à la ferme, ce qu'ils planifient pour les animaux dont vous vous occupez, ce qu'ils pourraient faire sur votre propriété, contre vos employés ou contre des membres de votre famille. Mon projet de loi ne peut peut-être pas prévenir les attaques non provoquées dans les médias sociaux, mais il vise assurément à dissuader les groupes et organisations qui encouragent les autres à commettre ce genre d'agression au domicile de familles agricoles et à pénétrer sans autorisation dans des propriétés agricoles où sont gardés des animaux.
J'espère que les membres de ce comité saisiront l'importance et l'urgence de ce projet de loi, ce qu'il signifie pour nos agriculteurs, nos éleveurs, nos producteurs et particulièrement pour les familles agricoles comme les Tschetter, qui malheureusement, subissent cet activisme déplacé. J'encourage les membres de ce comité à écouter ces vaillantes familles et à appuyer le projet de loi .
Monsieur le président, je serai tout à fait ravi de répondre aux questions des membres du Comité. Nous parlerons sûrement de beaucoup d'autres aspects du projet de loi, mais il me semblait important, en cette semaine de la santé mentale, de mettre l'accent sur la santé mentale dans ce que je propose avec le projet de loi .
Je vous remercie beaucoup de votre attention. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de comparaître devant nous aujourd'hui, monsieur Barlow. J'ai eu le plaisir de prendre la parole sur ce projet de loi à la Chambre. Je souhaite vous féliciter de votre bon travail pour nos producteurs de partout au pays grâce à ce projet de loi.
Tout comme vous, je vois beaucoup d'agriculteurs dans ma circonscription souffrir de problèmes de santé mentale à cause d'incidents survenus dans leur ferme. Je pense à un agriculteur en particulier, avec qui je me suis entretenue tout juste avant mon élection. Il a un élevage et garde ses animaux à l'extérieur. Il m'a raconté qu'un jour, à son réveil, il a trouvé des gens sur sa propriété en train de libérer tous ses animaux de leurs cages. Il m'a raconté à quel point cela avait été difficile psychologiquement pour toute la famille, en plus de véritablement affecter son mode de subsistance. La biosécurité est une priorité, mais la santé et la sécurité des animaux est une priorité aussi pour ces gens. Leur subsistance en dépend.
Vous avez abordé un peu l'incidence de ce projet de loi et ses effets sur les mesures de biosécurité. Je me demande si vous pourriez nous parler un peu plus de la façon dont il protégera les agriculteurs et continuera de les aider lorsqu'ils se heurtent à ce genre de problème et qu'ils trouvent des gens entrés illégitimement dans leur ferme, pour que les agriculteurs soient protégés et que leur santé mentale n'en souffre plus.
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Oui. Merci, madame Rood. Vous abordez vraiment l'un des aspects les plus importants de ce projet de loi.
Nous avons véritablement examiné la chose selon deux perspectives différentes. Le premier objectif était de protéger la biosécurité de nos fermes et de notre approvisionnement alimentaire. Le deuxième, de protéger la santé mentale de nos familles agricoles et de nos éleveurs et même de ceux qui travaillent dans les usines de transformation.
La crise de la santé mentale en agriculture est bien réelle. C'est encore plus vrai depuis le début de la pandémie. Beaucoup de nos familles agricoles vivent dans des collectivités isolées. Bon nombre de leurs occasions de rassemblement social sont disparues (les rodéos, les foires familiales, les dîners communautaires, les événements des 4-H, ce genre de choses), ce qui a empiré d'autant l'état de santé mentale des agriculteurs.
Mon collègue du Bloc l'a dit très bien, selon moi, dans le discours qu'il a prononcé à la deuxième lecture. Il a fait une comparaison et a demandé aux gens d'imaginer un simple particulier qui descend les escaliers de sa maison un matin pour se faire à déjeuner, pour lui-même et ses enfants, et qui trouve un groupe de manifestants dans son salon, qui l'accuse de maltraiter le chien de la famille. Une telle chose ne serait jamais acceptée et ne pourrait jamais passer sans conséquences graves. Malheureusement, lorsque ce genre de chose survient dans une ferme, dans le milieu agricole, c'est trop souvent considéré comme banal.
C'est inacceptable. Les personnes qui posent de tels gestes doivent en subir les conséquences. Je pense qu'il faut surtout souligner que bien souvent, les manifestants ou les activistes ne comprennent pas les protocoles de biosécurité très stricts qui sont en place ni qu'ils pourraient être inconsciemment en train de répandre une maladie d'une ferme à une autre.
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J'ai moi-même eu l'occasion de visiter plusieurs fermes. J'en ai d'ailleurs parlé lors de mon allocution pendant le débat en deuxième lecture. À la lumière des informations transmises par Agriculture et Agroalimentaire Canada, nous sommes assurément conscients qu'un grand nombre de nouvelles maladies et de nouveaux parasites font leur apparition au pays chaque année.
J'essaie simplement de faire valoir que le droit pénal fédéral permet d'intervenir à différents titres, et notamment pour protéger la santé publique, l'autonomie et la vie privée.
Dans vos observations préliminaires, vous avez parlé de la logique qui sous-tend ce projet de loi, et je pense que nous en sommes tous bien conscients. Comme vous nous l'avez rappelé, nous avons mené une étude sur la santé mentale des agriculteurs. Lors de la dernière législature, nous avons presque mené à terme une autre étude sur la perception de l'agriculture au sein de la population. Quand je pense aux gens touchés par cet incident dans votre circonscription, je n'ai pas l'impression que leur première réaction a été de s'inquiéter des risques pour la santé de leurs bêtes. Ils se sont plutôt demandé en fait ce que faisait ces 30 étrangers sur leur propriété et comment ils pouvaient s'imaginer qu'ils avaient le droit d'être là.
J'aimerais approfondir un peu plus cet aspect. Ne pensez-vous pas que le Code criminel, et tout particulièrement ses dispositions concernant les intrusions, aurait pu constituer une autre solution valable pour servir de dissuasif dans les situations semblables si le véritable objectif visé est en fin de compte de protéger la propriété privée des agriculteurs et leur droit de gagner leur vie en paix?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le président, je suis heureux d'être de retour au comité de l'agriculture avec M. Barlow, M. MacGregor et vous.
Je me souviens des études, et je me souviens en particulier de celle sur la santé mentale et des répercussions sur la santé mentale des agriculteurs et des éleveurs non seulement de voir leur propriété prise d'assaut par des manifestants, mais aussi d'être qualifiés d'assassins, comme M. Barlow l'a mentionné dans sa déclaration liminaire.
Je me souviens également que le transport sécuritaire des animaux était aussi un problème, car les agriculteurs et les éleveurs sont là pour protéger et prendre soin des animaux dont ils ont la charge, et que les manifestations vont directement à l'encontre de ce que les agriculteurs tentent de faire pour que les animaux arrivent en santé et en sécurité au marché.
J'ai un peu de mal à comprendre comment le tout va fonctionner du point de vue des infractions prévues dans la loi. À l'heure actuelle, il y a des infractions de responsabilité stricte, et je me demande à quel point il sera simple pour l'ACIA de faire appliquer ce projet de loi, car elle devra démontrer que l'intention des coupables était de causer une épidémie. Il me semble que c'est un élément important, parce que cela change vraiment la façon pour l'ACIA de fonctionner.
Monsieur Barlow, pourriez-vous nous dire si vous avez une idée des ressources additionnelles qui seront nécessaires à cette fin? Vous venez d'en parler dans votre dernière réponse. Comment l'ACIA réussira-t-elle à prouver l'intention aux termes de la loi?
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Oui, et je me souviens que avait aussi soulevé ce point en comité quand nous examinions des façons de protéger la santé des animaux principalement contre ceux-là mêmes qui tentent supposément de les protéger, mais qui par leurs gestes mettent en fait les animaux et les familles agricoles en danger.
Le rôle de l'ACIA est un élément qui est un peu en suspens pour moi. Je sais que son rôle a évolué au fil des ans, parce qu'elle s'occupait aussi à une époque de commercialisation, mais ensuite tout cela s'est finalement retrouvé à Santé Canada.
Une partie des frustrations avec les comités est que parfois une question devait aller au comité de la santé, et il se pourrait que celle-ci doive aller au comité de la justice. Je pense que le Comité pourrait demander des clarifications à ce sujet.
De plus, au sujet des droits civils et du fait, comme vous l'avez mentionné, que les intrusions relèvent des provinces, nous avons des forces de l'ordre dans de nombreux cas. En Ontario, nous avons la Police provinciale de l'Ontario.
Qu'allons-nous répondre aux provinces qui vont voir le fédéral s'occuper maintenant de cette question qui relève de leurs compétences?
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Je veux aborder une autre question. Elle me tient à cœur.
J'ai grandi dans une ferme laitière. Nous avions des bovins de concours. Nous les avons présentés de la Foire agricole mondiale de Toronto, à la World Dairy Expo de Madison, au Wisconsin, en passant par Agribition et la foire d'automne de... Je ne pense pas que les gens se rendent compte à quel point les producteurs prennent soin de leurs animaux.
Cette remarque rejoint les propos de M. Blois, qui a déclaré que l'on ne sait pas toujours ce qui se passe dans une ferme ou ce qui pourrait se passer.
Pourriez-vous nous donner des exemples où des étrangers entrent effectivement dans des exploitations agricoles, choquent les animaux et créent dans l'environnement un stimulus auquel les animaux ne sont pas habitués? Si une telle situation se produit, les conséquences pourraient être terribles.
Les animaux sont habitués à ce que des personnes viennent dans leur enclos et s'occupent d'eux, mais la présence d'étrangers dans une ferme ou dans une étable peut avoir un effet dévastateur sur les animaux et les troupeaux, ainsi que sur les personnes qui ont pris grand soin de leurs animaux. Les animaux ne peuvent tout simplement pas se remettre de ce choc.
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Oui. Je m'en rends bien compte, monsieur Barlow.
Je sais que dans notre ferme — je rentre chez moi ce week-end pour le marquage — nous traitons bien nos animaux, car ils sont notre gagne-pain. J'ai hâte de revoir ma famille et de parler de ce projet de loi et de la manière dont nous pouvons soutenir nos producteurs et nos éleveurs.
Je vais simplement dire quelques mots à mes collègues ici. La santé mentale de nos familles agricoles est primordiale. Il s'agit d'un projet de loi qui peut vraiment montrer à nos producteurs agricoles que nous les écoutons et que nous tenons compte de leurs besoins.
En tant que membres du comité de l'agriculture et législateurs, je pense qu'il nous incombe d'envoyer le bon signal à nos producteurs, à savoir que nous les soutenons, que nous sommes là pour eux et que nous voulons nous assurer qu'ils peuvent prendre soin de leur santé mentale. Nous voulons qu'ils aient une certaine sécurité et une certaine stabilité en sachant que nous les soutenons.
S'il vous plaît, aidez-moi et aidez M. Barlow à faire adopter ce projet de loi.
Merci.
:
Merci, madame Bessette.
Monsieur Barlow, je vous remercie encore une fois pour le temps que vous nous consacrez aujourd'hui.
Je suis d'accord avec la majeure partie de ce que vous avez dit aujourd'hui, en particulier concernant la santé mentale.
La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de rendre hommage au groupe Do More Agriculture à la Chambre. Vous avez tout à fait raison.
J'aimerais revenir sur certaines des questions posées par M. Perron et M. MacGregor, parce que lorsque j'ai lu ce projet de loi, j'ai vu que dans le résumé, il est question « d’exposer [les animaux] à une maladie ou à une substance toxique ». M. MacGregor a évoqué une situation où un manifestant pourrait se rendre dans une ferme et prendre des précautions pour essayer d'éviter d'exposer les animaux à la maladie ou à la substance toxique. Vous avez dit que dès qu'un manifestant entre dans une ferme sans autorisation légale, il va, en gros, causer du tort aux animaux. Pensez-vous que ce soit le seul élément? Lorsque je regarde l'article 9.1 proposé, il mentionne que le fait de pénétrer dans un lieu « pourrait avoir comme conséquence d’exposer les animaux à une maladie ou à une substance toxique susceptible de les contaminer ».
Je crains que, bien que l'intention de cette mesure législative soit ferme, j'ignore si l'ACIA, ou quiconque serait chargé de l'appliquer, pourra imposer ces sanctions, car il faut prouver qu'une personne a non seulement fait preuve d'insouciance, mais aussi d'une intention consciente de faire exactement ce qu'elle a fait.
Qu'en pensez-vous, car vous ne parlez que de l'autorité légale et pas vraiment du reste de cette déclaration?
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Reprenons nos travaux. Bienvenue à nouveau.
Pour la seconde heure, nous retrouvons dans notre groupe de témoins, M. Jaspinder Komal, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui s'est joint à nous à plusieurs reprises.
[Français]
Il est vice-président, Direction des sciences, Agence canadienne d'inspection des aliments, vétérinaire en chef et délégué du Canada auprès de l'Organisation mondiale de la santé animale.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur Komal.
Nous recevons aussi parmi nous M. Kelvin Mathuik, directeur général, Opérations Ouest, Direction des opérations, ainsi que Mme Mary-Jane Ireland, directrice exécutive, Direction de la santé des animaux, Direction des politiques et des programmes.
Bienvenue à tous.
Nous commençons par les allocutions d'ouverture.
Monsieur Komal, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Bonjour, monsieur le président.
Je suis le Dr Jaspinder Komal, vétérinaire en chef du Canada et vice-président de la science à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Je suis accompagné aujourd'hui de la Dre Mary Jane Ireland, qui est la directrice exécutive de la santé animale, ainsi que de M. Kelvin Mathuik, directeur général de nos opérations dans la région de l'Ouest.
Nous sommes heureux de mettre notre expertise à votre disposition pour vous aider dans votre examen du projet de loi d'initiative parlementaire Loi modifiant la Loi sur la santé des animaux.
L'ACIA est un organisme de réglementation à vocation scientifique dont le vaste mandat englobe la santé animale, la protection des végétaux, la salubrité des aliments et l'accès aux marchés internationaux. Le projet de loi proposé contient des éléments qui ont une incidence considérable sur la façon dont l'ACIA s'acquitte actuellement des activités qui lui sont confiées en raison des modifications proposées à la Loi sur la santé des animaux.
L'ACIA a mis en place des programmes destinés à protéger la santé animale et à soutenir la biosécurité. En bref, le programme de santé animale de l'ACIA protège les animaux du Canada contre les maladies, y compris les animaux aquatiques; gère les événements liés aux maladies animales; promeut et réglemente certains aspects du bien-être des animaux; vérifie que les aliments pour animaux et les vaccins sont sûrs, efficaces et de grande qualité; collabore à l'élaboration de normes volontaires de biosécurité; et facilite le commerce et l'accès aux marchés pour les animaux et les produits canadiens.
L'ACIA administre et applique la Loi sur la santé des animaux et son règlement d'application, qui portent sur les maladies et les agents biologiques, chimiques ou physiques susceptibles d'affecter les animaux ou d'être transmis par les animaux à des personnes et, dans le même ordre d'idées, de protéger les animaux contre ces risques. L'ACIA prend l'initiative de réagir aux maladies à déclaration obligatoire, comme la grippe aviaire, la peste porcine africaine et l'encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB.
Il y a aussi la question de la biosécurité, qui est un élément fondamental de la législation proposée. L'ACIA travaille depuis longtemps en étroite collaboration avec l'industrie et les organisations de producteurs, les autorités provinciales et territoriales et le milieu universitaire, et consulte ses partenaires internationaux pour soutenir la biosécurité des parties réglementées qu'elle inspecte.
Conformément à la Loi sur la santé des animaux, les inspecteurs et les agents de l'ACIA peuvent, dans le cadre de leur travail, exiger que des animaux soient présentés pour inspection, exiger la production de documents, effectuer des tests ou des analyses, ainsi que pénétrer dans un lieu d'habitation avec un mandat, entre autres pouvoirs officiellement accordés.
Cependant, les inspecteurs et les agents de l'ACIA sont des agents publics et non des agents de la paix. Un agent public se définit comme tout agent chargé de faire respecter les lois du Canada en matière de revenu, de douanes, d'accises, de commerce ou de navigation. Leurs pouvoirs découlent des lois et des règlements qu'ils appliquent — dans le cas présent, la Loi sur la santé des animaux — et le Code criminel leur confère des pouvoirs supplémentaires limités. En revanche, les agents de la paix sont généralement des policiers. Leurs pouvoirs comprennent la capacité de détenir ou d'arrêter des personnes. Les agents de la paix peuvent également être armés, alors que les agents publics comme les inspecteurs ne le sont pas nécessairement.
J'aimerais également souligner le fait que la législation existante définit et traite déjà clairement les questions liées à la propriété privée, et que son application relève en grande partie des autorités provinciales, notamment des agents de la paix. Il existe également des dispositions fédérales inscrites dans le Code criminel qui traitent de l'intrusion, ainsi que des interdictions particulières concernant la cruauté envers les animaux et les mauvais traitements. Ce que propose le projet de loi représente un changement important par rapport à ce que l'ACIA a été mandatée de faire, et nécessiterait donc un investissement de ressources d'inspection supplémentaires, une formation plus poussée et des pouvoirs juridiques accrus pour assumer ces responsabilités supplémentaires. Compte tenu de la combinaison des dispositions du Code criminel, des lois provinciales sur l'intrusion et la santé animale et de l'engagement des producteurs à l'égard de la biosécurité à la ferme qui existent déjà, les modifications proposées offriraient une protection supplémentaire limitée aux agriculteurs et aux producteurs.
Cependant, j'estime que je ne peux parler que de mon expertise en matière de santé animale, notamment en ce qui concerne le mandat et les activités de l'ACIA. J'espère que ce témoignage pourra contribuer à éclairer votre étude de ce projet de loi, et je suis très heureux d'être de retour à cette table, monsieur le président.
Merci.
Merci à tous les témoins de leur présence aujourd'hui, et merci pour votre travail.
Je sais qu'il est aujourd'hui question de charger l'ACIA de l'application de la Loi sur la santé des animaux et de ses règlements d'application, et que nous sommes tous d'accord pour dire que des mesures de biosécurité vigoureuses sont essentielles à la protection de nos agriculteurs, de notre approvisionnement alimentaire et de la santé et du bien-être de nos animaux.
Comme nous l'avons dit au cours de la dernière année et aujourd'hui, assurer le bien-être animal est une responsabilité conjointe, et il me semble que vous avez mentionné que les provinces ont autorité à la ferme. Les lois existantes en matière d'intrusion ou d'entrée illégitime, qu'il s'agisse du Code criminel, comme nous en avons parlé, ou des lois provinciales, voire du droit civil... Les lois visent habituellement à changer les choses, mais la lacune à laquelle nous tentons de remédier ici ne me paraît pas évidente, car diverses provinces, y compris la mienne, soit l'Ontario, ont déjà ce type de lois. Selon vous, est-ce que la loi fédérale aurait ainsi préséance sur toutes les lois provinciales existantes, de même que sur tous les règlements locaux et régionaux actuels?
:
Merci, monsieur le président.
Les lois fédérales sont là pour encadrer tout problème interprovincial, national ou international lié au commerce.
Quand il est question des activités à l'intérieur d'une province, surtout en agriculture, à la ferme, cela relève du provincial, comme vous l'avez dit et comme je l'ai également souligné.
Adopter cet amendement à la Loi sur la santé des animaux ne lui donnerait pas préséance sur les lois provinciales. Je ne suis pas avocat, et corrigez-moi si je me trompe, mais le libellé ne donne pas la force nécessaire à la Loi, parce qu'il faut prouver hors de tout doute que quelqu'un s'est adonné à une activité qui a provoqué la maladie et compromis la biosécurité.
Dans ce contexte, j'estime qu'il est préférable qu'il y ait des lois provinciales sur l'intrusion pour nous protéger contre ce type d'activités.
Merci.
:
Je vous remercie beaucoup.
Ma question s'adresse à M. Mathuik ou à Mme Ireland.
Monsieur Mathuik et madame Ireland, vous avez parlé de besoins et de ressources importantes pour faire une intervention rapide. On a aussi parlé de partenariats avec les forces de l'ordre locales. Ne peut-on pas simplement faire confiance aux policiers, qui attesteraient le fait que les personnes en question ont pénétré là où les animaux se trouvaient?
C'est ma première question. Je pense que la chose est possible.
Vous avez mentionné qu'il serait très difficile de prouver l'intention des gens. Par contre, le député John Barlow, qui a proposé le projet de loi , disait que, selon son interprétation et le libellé du projet de loi, on n'avait pas de preuve à faire. Le simple fait que les gens aient fait intrusion permettait de leur infliger des pénalités.
J'en arrive à mes autres questions.
Quelle est la vraie version des faits?
Dans le cas où ce serait très difficile à prouver, quels changements devrions-nous apporter au projet de loi?
Le Comité a aussi le pouvoir de proposer des amendements au projet de loi. Quels changements suggéreriez-vous que nous y apportions pour que le fardeau de la preuve ne soit pas aussi lourd?
:
Je vais répondre. C'est une très bonne question.
Au titre de la Loi sur la santé des animaux actuelle, nous avons des dispositions en ce sens. S'il y a une éclosion dans une ferme et que les inspecteurs de l'ACIA constatent qu'une maladie se propage et qu'elle relève de la Loi sur la santé des animaux, ceux-ci vont se rendre sur place pour enquêter. Cette enquête, liée à la gestion des urgences, établit l'ampleur de la propagation, la cause de la maladie et son origine. Comme nous l'avons fait récemment avec une éclosion de tuberculose, et même avec la grippe, nous menons une enquête. Nous prélevons des échantillons. Nous effectuons des tests, et nous allons dans les fermes d'où viennent les animaux ou encore où ils ont été achetés, et faisons un suivi en aval et en amont pour établir la cause.
Nous faisons tout pour cerner la cause, et si nous la découvrons, nous nous concentrons dessus pour l'éliminer. S'il y a eu une activité illégale, nous pouvons également faire appel aux forces de l'ordre.
Afin de mener cette enquête, il y a des dispositions de la Loi sur la santé des animaux et ses règlements d'application qui permettent de dédommager les agriculteurs pour l'élimination de ces animaux, car ils doivent être éliminés pour endiguer la propagation de la maladie.
Le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a aussi des dispositions pour aider les agriculteurs si nous devons mettre des animaux en quarantaine ou si des animaux sains doivent être abattus pour quelque raison. Le Ministère peut en outre intervenir auprès des agriculteurs en utilisant certaines dispositions financières. Donc, il y a déjà des dispositions dans la Loi sur la santé des animaux qui nous permettent d'enquêter, de trouver la cause de la maladie et de l'éliminer.
Merci.