Je vous souhaite la bienvenue à la deuxième séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Le Comité se réunit pour discuter de ses travaux.
La séance d'aujourd'hui se déroulera selon une formule hybride. J'aimerais tout d'abord commencer par vous fournir de l'information au sujet de la motion adoptée par la Chambre le mercredi 23 septembre 2020.
Le Comité siège désormais selon une formule hybride, ce qui veut dire que ses membres peuvent participer soit en personne, soit par vidéoconférence. Les témoins doivent témoigner par vidéoconférence.
Tous les membres, peu importe leur mode de participation, seront comptés aux fins de quorum. Le pouvoir de siéger du Comité est toutefois limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, qui sont établies par les whips des partis.
Toutes les questions doivent être décidées par appel nominal, sauf celles agréées du consentement unanime ou avec dissidence.
Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de la confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que l'écran de la webdiffusion montre toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles à suivre.
Pour ceux qui participent à la séance virtuellement, voici les règles: les membres comme les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts, et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français.
Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous avez terminé de parler, je vous prie de désactiver votre micro pour réduire au minimum les interférences.
Si un député veut demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour les questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement.
Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement d'un de ses collègues, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Je saurai ainsi que vous voulez prendre la parole et je créerai une liste d'intervenants. Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants », au bas de votre écran. Quand la liste apparaît, vous verrez, près de votre nom, une icône pour lever la main.
Lorsque vous avez la parole, veuillez vous exprimer lentement et clairement.
À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation d'un casque d'écoute muni d'un microperche est obligatoire pour tous les participants à distance.
Si un problème technique survient, veuillez en aviser immédiatement la présidence. Il est à noter que nous pourrions devoir suspendre quelques instants nos travaux en pareil cas, car nous devons nous assurer que tous les députés peuvent participer pleinement à la séance.
Pour ceux qui y participent en personne, voici les règles: veuillez procéder de la manière habituelle lorsque le Comité dans son ensemble se réunit en personne dans la salle de comité. N'oubliez pas les directives que le Bureau de régie interne a adoptées concernant le port du masque et les protocoles de santé.
Si vous souhaitez attirer mon attention, je vous prie de me faire un signe de la main ou, au moment opportun, d'attirer l'attention de la greffière, qui ajoutera votre nom à la liste des intervenants. Si vous souhaitez interjeter appel au Règlement, veuillez attendre le moment opportun et me l'indiquer clairement.
Au sujet de la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi ferons de notre mieux pour avoir une liste consolidée des intervenants, qu'ils participent virtuellement ou en personne.
Cela dit, la liste des intervenants est maintenant ouverte. Ceux qui veulent participer doivent utiliser la fonction « Lever la main » ou lever la main visiblement devant la caméra.
Monsieur Battiste, je crois que vous avez levé la main en premier. Allez-y.
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Merci, monsieur le président. J'espère pouvoir procéder maintenant.
Je vais présenter la motion encore une fois. Je crois savoir que nous l'avons maintenant dans les deux langues officielles.
La motion prévoit: « Que le Comité entreprenne une étude pour examiner l’application du droit des Mi’kmaq, protégé par la Constitution, de pêcher pour subsistance convenable, afin d’évaluer le processus actuel des ententes de réconciliation et de reconnaissance des droits, de cerner les questions devant être abordées et de recommander une marche à suivre; que le Comité cite des témoins à comparaître, notamment de hauts fonctionnaires de Pêches et Océans Canada, des dirigeants des Premières Nations, des associations de pêcheurs, des scientifiques et des groupes d’intéressés pour témoigner devant le Comité; que la présidence soit autorisée à coordonner témoins, ressources et calendrier pour y parvenir; et que le Comité fasse rapport de ses conclusions et recommandations à la Chambre des communes. »
Monsieur le président, je sais que j'en ai parlé la semaine dernière, et je pense que nous avons tous vu l'urgence de la situation. Je le dis non pas seulement en tant que Micmac, mais aussi en tant que représentant d'un comté qui compte beaucoup de pêcheurs commerciaux.
Je pense que nous sommes aux prises avec une situation urgente dont il faut s'occuper. J'espère que nous examinerons la question et que nous serons en mesure d'agir rapidement et d'organiser les séances qui sont nécessaires pour le faire. Je suggère de tenir au moins cinq séances pour nous assurer d'entendre le point de vue de tous les intervenants.
Merci.
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J'ai une proposition d'amendement. Je crois que je peux la déposer tout de suite.
Je suis d'accord avec M. Battiste, c'est important, et même urgent. On s'entend que l'arrêt Marshall date de 1999 et que le ministère des Pêches et des Océans aurait pu régler certains concepts, lesquels sont demeurés flous et sont à l'origine des conflits qui perdurent aujourd'hui. Dans l'arrêt Marshall, il est question de la nation micmaque, mais également de la nation malécite.
Je vais lire mon amendement à la motion. Je vais y aller lentement par égard pour les interprètes et pour que mes collègues puissent bien entendre. J'ai vécu le contraire la semaine passée, alors que cela s'est passé très vite.
Que la motion soit modifiée par substitution des mots « que le Comité cite des témoins à comparaître, notamment de hauts fonctionnaires de Pêches et Océans Canada, des dirigeants des Premières Nations » par: « Que le Comité invite, dans le plus grand respect, les premières nations micmaque et malécite à venir partager leurs savoirs ancestraux historiques avec les membres du Comité, et qu'en cas de réponse positive, un minimum de deux heures soit réservé pour recueillir ces témoignages, et que le Comité cite des témoins à comparaître, notamment des hauts fonctionnaires de Pêches et Océans Canada ».
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Bien sûr, je vais répondre.
La motion est moins précise, et c'était justement ce pour quoi je propose un amendement. La motion parle « des dirigeants des Premières Nations »; c'est très vaste, quand on pense aux consultations qui se font. On va consulter chacun des conseils de bande pour arriver à des ententes. Bien évidemment, dans le cas présent, on souhaiterait entendre les témoignages des gens des nations micmaque et malécite.
Au Québec, il y a neuf Premières Nations, alors il ne s'agit pas d'inviter des témoins de toutes les Premières Nations du Canada, mais expressément ceux des nations micmaque et malécite. Je pensais qu'il serait utile de le préciser dans le but de circonscrire les échanges que nous aurons autour de cette table virtuelle et physique.
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Monsieur le président, si je peux me permettre, les conservateurs vont aussi proposer un amendement lorsque nous en aurons terminé avec celui dont nous sommes saisis actuellement.
Je m'inquiète de voir qu'on essaie de ramener ici ce qu'on demande au Comité de faire à quelque chose de simple, alors que dans les faits, ce n'est pas simple. Dans la motion, on demande en gros au Comité de procéder à un examen qui va au-delà de la présente situation, car cette crise et ce qui se passe au Canada atlantique en ce moment jetteront sans doute les bases d'une définition de l'expression « subsistance convenable ».
Ainsi, je crois que le Comité a une responsabilité si nous adoptons cette notion, et je pense qu'il n'y a aucune raison de croire qu'il ne l'adoptera pas. Je pense que nous aurons une tâche colossale devant nous pour clarifier un peu les choses et donner une tribune à toutes les parties.
Je vais présenter un amendement après celui en cours afin que le Comité invite plus d'intervenants à discuter de cette...
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J'ai cru qu'on déposait un amendement sans débattre de l'amendement précédent.
Par ailleurs, peut-être M. Battiste pourra-t-il m'éclairer. J'avais l'impression que la motion avait pour objectif de discuter du cas présent, nommément la question des Malécites et des Micmacs en Nouvelle-Écosse, mais mon collègue M. Calkins a dit que cela devrait être plus large. J'aimerais donc savoir où l'on se situe. Je ne vois pas comment nous pourrions tenir seulement cinq réunions de comité de deux heures pour discuter d'un sujet aussi vaste en faisant témoigner toutes les Premières Nations.
Je suis un peu étonnée. Je ne crois pas qu'il faille recevoir toutes les Premières Nations, mais, en même temps, tout est négocié entre les Premières Nations et le ministère des Pêches et des Océans.
Monsieur Battiste, j'aimerais connaître l'intention de votre motion, puis nous pourrons la préciser dans un sens ou dans l'autre. Je persiste à dire que votre motion est très importante.
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Je dirai, au bénéfice de tous, qu'il y a 634 Premières Nations au Canada. Je propose donc qu'on modifie l'amendement de telle sorte qu'on demande au Comité d'inviter notamment les nations micmaques et malécites. On peut aussi en faire un autre amendement. Vous comprenez que le terme « notamment » veut dire « entre autres », ce n'est donc pas restrictif. Il peut y en avoir d'autres, mais on s'assure en même temps que les nations micmaques et malécites seront invitées. En effet, comme l'a si bien dit M. Battiste, il s'agit d'une situation préoccupante et urgente qui touche ces communautés, qui sont concernées par l'arrêt Marshall. Comme M. Cormier l'a si bien dit, il s'agit évidemment des Premières Nations avec un
s, mais notamment des nations malécites et micmaques.
Cela dit, on parle du fait que je nomme ces communautés, mais l'amendement comportait également un élément important concernant les savoirs ancestraux. Si je ne m'abuse, cela fait partie des recommandations du rapport de la Commission de vérité et réconciliation que de toujours tenir compte de ces savoirs ancestraux, lesquels peuvent m'échapper, comme membre de ce comité. Si j'étais en mesure d'entendre ces gens, cela pourrait me permettre de faire des recommandations plus éclairées.
Sans vouloir présumer de quoi que ce soit, j'ose imaginer que c'est la même chose pour plusieurs de mes collègues, qui ne sont peut-être pas au fait de la culture et de l'histoire des nations malécites et micmaques.
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C'est le cas, et j'y arrive.
Mme Gill soulève un très bon point.Qu'il s'agisse des Malécites ou des Nuu-chah-nulth, où j'habite, ou des quatre grandes décisions qui ont protégé leurs droits inhérents dans notre Constitution, qu'il s'agisse des arrêts Gladstone, Sparrow, Ahousaht et al c. Canada ou Marshall, ils sont semblables. Je pense qu'il est important de connaître la position du Canada quand il s'agit d'appuyer et de mettre en application ces décisions des tribunaux qui accordent clairement aux nations le droit à une subsistance convenable ou le droit de pêcher et de vendre du poisson. Le gouvernement n'a pas délégué ses négociateurs à la table avec le mandat de reconnaître l'exercice de ces droits.
Je suis en faveur de l'élargissement de sa portée, mais si c'est le cas, je pense que nous devrions avoir quelques séances d'une portée limitée, avant de l'élargir par la suite. Je pense aussi que les Nuu-chah-nulth aimeraient participer aux débats, et je pense que c'est justifié, étant donné la situation.
Son objectif et ce qu'il veut, je pense, et ce qu'elle veut sont interreliés. Ils s'entrecroisent. Je pense que c'est possible, mais nous voulons aussi réduire les risques de conflits futurs dans les autres communautés qui veulent aussi mettre en place leurs plans de pêche en raison du manque de consultations avec le gouvernement et du manque de ressources fournies aux régions pour que les négociations soient équitables. Ils veulent un moyen de subsistance et exercer leurs droits, mais le gouvernement a failli à son devoir de reconnaître ces droits dans chaque cause. Je pense que les sommes que le gouvernement dépense dans des querelles juridiques avec ces nations intéresseraient aussi le Comité.
Je pense qu'il est très important que nous menions cette étude, et j'appuie la proposition de Mme Gill, mais j'aimerais élargir la portée davantage. J'espère qu'elle est ouverte à l'idée d'un amendement amical afin d'élargir la portée de l'étude. Je pense que c'est justifié.
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Je dois être très clair sur le fait que lorsque nous parlons du droit des Micmacs à la subsistance convenable, c’est sur la base de l’arrêt Marshall, qui est fondé sur un droit issu d’un traité. Il s’agit d’un droit particulier issu d’un traité de 1760 et 1761. Si nous incluons les Premières Nations de tout le Canada, nous brouillons un peu les pistes en ce qui concerne les droits inhérents, les droits issus de traités et les droits particuliers issus de traités.
Je suis favorable à l’idée d’inclure « notamment » les Premières Nations micmaque et malécite. Les Passamaquoddy en font partie, mais ils ne sont pas reconnus au Canada comme ayant une bande là-bas, donc ce sont les Premières Nations micmaque et malécite. De plus, si vous voulez intégrer les savoirs autochtones dans ce processus, je cherche à appeler des scientifiques qui les possèdent. Ils ont à la fois les savoirs scientifiques et autochtones. Je ne vois pas d’inconvénient à ce que l’amendement dise qu’il s’agit des Premières Nations micmaque et malécite, et à ce que l’on y ajoute d’autres détenteurs de savoirs autochtones, si cela vous convient.
Si nous abordons le cas d’autres Premières Nations et d’autres traités qui ne relèvent pas du domaine de la subsistance convenable, nous nous montrons incapables de répondre à l’urgence actuelle, à laquelle nous devons apporter des réponses. À long terme, ce que j’attends de cette étude, c’est que les différents groupes d'intéressés se fassent entendre et que nous avancions dans ce dossier de manière à ce qu’ils se sentent entendus et qu’ils aient l’occasion de dire leur mot devant le comité des pêches.
J’espère que cela convient à Mme Gill et à M. Johns.
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Ce n'est pas votre faute, on s'adapte. Je suis désolée, monsieur le président. C'est difficile de ce côté-ci de l'écran aussi.
Je crois que ma proposition ne limite aucunement la motion. Elle permet plutôt de s'assurer que tous les gens seront bien entendus. C'est ce que demandait M. Battiste, d'ailleurs. Elle leur permettra aussi de partager leurs savoirs ancestraux. En fait, je demande une précision qui n'exclut pas d'autres possibilités. Elle donne seulement une assurance concernant les sujets qui seront traités, comme celui de la subsistance convenable, qui pourrait faire l'objet d'une précision, comme le disait M. Arnold, sans vouloir lui mettre des mots dans la bouche.
Je propose donc une précision qui laisse toutes les portes ouvertes. Je ne vois pas comment l'amendement pourrait être rejeté, puisque nous voulons nous assurer que ces gens seront bien entendus.
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Merci, chers collègues.
Si les collègues présents à la table estiment que cela en vaut la peine, je suggère simplement que nous ajoutions aussi ce qui suit. Après les mots « processus actuel des ententes de réconciliation et de reconnaissance des droits », mettez une virgule, puis ajoutez ce texte: « de trouver de meilleurs moyens de mobiliser les parties intéressées afin d’améliorer la communication, de réduire les tensions et d’accorder la priorité à la conservation ».
Si quelqu’un souhaite que je parle de l’amendement que je propose, je serais heureux de le faire, mais je pense qu’il est assez éloquent. Je ne pense pas qu’il change nécessairement l’intention de l’auteur de la motion, mais je pense qu’il est important que les membres du comité des pêches et des océans se penchent sur la conservation. Ces propos sont très conformes à ceux qu’une multitude de ministres ont utilisés aujourd’hui dans leurs conférences de presse pour parler de cette question particulière. Je pense que cette formulation ajoute de la valeur au libellé de la motion et ne le modifie pas d’une manière substantielle qui soit contraire à l’intention de l’auteur de la motion.
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Je veux poursuivre dans le même sens.
L'aspect lié à la conservation m'interpelle énormément, évidemment. On a aussi parlé de communication, mais, encore une fois, selon l'arrêt Marshall, la façon de limiter ou de circonscrire les droits reflète une volonté de gestion et de conservation, ce que je trouve intéressant.
Bien sûr, on a parlé des hauts fonctionnaires, mais on aurait pu inclure des scientifiques, par exemple, qui se préoccupent de la gestion des stocks et de la conservation.
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J’ai maintenant commis l’ultime sacrilège.
Comme personne d’autre ne souhaite intervenir, je prie la greffière de procéder à un vote par appel nominal sur l’amendement proposé par Mme Gill.
(L’amendement est rejeté à 10 voix contre 1. [Voir le Procès-verbal.])
Le président: Avant de poursuivre, j’aimerais rappeler aux membres que nous avons épuisé le temps accordé au Comité aujourd’hui, mais je crois que nous pouvons prolonger les travaux si j’ai le consentement de la majorité des membres.
Madame la greffière, pourriez-vous nous dire si le personnel et les interprètes peuvent demeurer avec nous, puis la durée de leur disponibilité? Pouvons-nous convenir de la durée de la prolongation des travaux?
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D'accord. Je pense que je vais demander aux membres du Comité s'ils sont d'accord pour que nous consacrions aux travaux du Comité les 10 ou 15 dernières minutes de la séance, si nous réussissons à programmer une séance de deux heures et surtout si nous obtenons du temps supplémentaire ce mercredi.
Des députés: D'accord.
Le président:Vu tous les pouces levés, je pense que nous pouvons aller de l'avant.
Encore une fois, merci à tous.
J'espère que nous maîtriserons un peu mieux l'activation et la désactivation des microphones la prochaine fois, et j'espère que, lorsque la greffière vérifiera ce qu'il en est, nous serons en mesure d'ajouter une réunion de plus mercredi prochain. Veuillez présenter vos témoins à la greffière dès que possible.
Bonsoir à tous. La séance est levée.