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Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la quatrième séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 19 octobre 2020, le Comité poursuit son étude de la mise en œuvre des droits de pêche issus de traités des Micmacs visant à assurer une subsistance convenable.
J'aimerais commencer par vous fournir des renseignements au sujet de la motion adoptée par la Chambre le mercredi 23 septembre 2020.
Bien entendu, le Comité siège désormais selon une formule hybride, ce qui signifie que ses membres peuvent participer soit en personne, soit par vidéoconférence. Les témoins doivent témoigner par vidéoconférence. Tous les membres, peu importe leur mode de participation, seront comptés aux fins de quorum.
Le pouvoir de siéger du Comité est toutefois limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, qui sont établies par les whips. Toutes les questions doivent être décidées par appel nominal, sauf celles agréées du consentement unanime ou avec dissidence. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de la confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que l'écran de la webdiffusion montre toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles à suivre.
Pour ceux qui participent à la séance virtuellement, voici les règles: membres et témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous avez terminé de parler, veuillez désactiver votre micro pour réduire au minimum les interférences. Je rappelle que tous les commentaires des membres et des témoins doivent être faits par l'intermédiaire de la présidence.
Si un député veut demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour les questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement. Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement d'un de ses collègues, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Je saurai ainsi que vous voulez prendre la parole et je créerai une liste d'intervenants. Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants », au bas de votre écran. Quand la liste apparaît, vous verrez, près de votre nom, une icône pour lever la main.
Lorsque vous avez la parole, veuillez vous exprimer lentement et clairement. À moins de circonstances exceptionnelles, tous les participants à distance doivent utiliser un casque d’écoute muni d'un micro-perche. Signalez tout problème technique à la présidence. Veuillez noter que nous pourrions devoir suspendre la séance pendant quelques minutes, étant donné que nous devons pouvoir garantir la pleine participation de tous les députés.
Pour ceux qui participent à la réunion en personne, faites comme vous le feriez habituellement si tous les membres du Comité se réunissaient en personne dans une salle de comité. Gardez à l’esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque ainsi que les protocoles en matière de santé. Si vous souhaitez obtenir mon attention, faites-moi un signe de la main ou dites « monsieur le président » au moment approprié. Si vous souhaitez invoquer le Règlement, attendez le moment approprié et dites-moi clairement que vous souhaitez invoquer le Règlement.
Au sujet de la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi ferons de notre mieux pour avoir une liste consolidée des intervenants, qu'ils participent virtuellement ou en personne.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins du premier groupe. Nous accueillons le chef Paul J. Prosper, de la Nation Mi'kmaw de Paqtnkek, chef régional de l'Assemblée des Premières Nations pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve. Nous accueillons aussi le chef Darcy Gray du gouvernement mi'gmaq de Listuguj.
Nous passons maintenant à la déclaration préliminaire du chef Prosper. Je rappelle aux intervenants qu'ils ont cinq minutes pour leurs exposés. Je serai ferme quant au temps imparti, puisque nous commençons en retard. Nous voulons nous assurer de pouvoir poser nos questions et d'entendre vos importants témoignages.
Chef Prosper, lorsque vous êtes prêt, allez-y. Vous avez cinq minutes, tout au plus.
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Kwe. Merci, monsieur le président. Honorables membres du Comité, je suis honoré d'être ici. Je suis ici au nom de l'Assemblée des Premières Nations, à titre de chef régional pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.
Pour commencer, j'aimerais souligner que la définition de concepts juridiques comme la « subsistance convenable » ou la « pêche de subsistance » va au-delà de la portée et du mandat du Comité. Agir de la sorte aurait pour effet de miner les négociations de nation à nation en cours entre les Micmacs et le gouvernement fédéral. Je crois plutôt que le but premier de cette audience est de vous informer, les dirigeants de ce pays, sur certaines questions et perspectives auxquelles les Micmacs sont actuellement confrontés. Y arriver en cinq minutes ou moins sera difficile.
Premièrement, en guise de contexte, nous, les Micmacs, avons une longue histoire sur notre territoire traditionnel. Nous avons notre propre récit de la création. Nous avons des légendes qui parlent d'une époque où la glace a commencé à marcher sur la terre. Avant l'arrivée des Européens, nous existions en tant que nations indépendantes régies par nos propres coutumes, valeurs et traditions. En tant que tels, nous avons des droits ancestraux et issus de traités qui ont été reconnus et confirmés par la loi suprême du pays, la Constitution, et le plus haut tribunal du pays, la Cour suprême du Canada.
Un chef national a dit un jour qu'une Première Nation a trois avenues pour faire reconnaître ses droits: l'action directe; le dévouement; la consultation et la négociation. Chacun de ces aspects relève de personnes différentes qui ont des rôles et responsabilités précis.
Les Micmacs se sont retrouvés dans ce cycle d'action directe et de contentieux durant de nombreuses décennies. Au cours des deux dernières décennies, les Micmacs de la Nouvelle-Écosse ont négocié d'une seule voix avec les gouvernements fédéral et provincial. En tant que Micmacs, nous avons nos guerriers, des gens qui sont en première ligne et qui prennent les choses en main face à l'injustice, des gens comme Gabriel Sylliboy, James Matthew Simon, David Denny, John Paul et Tom Sylliboy, Donald Marshall Jr. et beaucoup d'autres.
En tant qu’Autochtones, si nous voulons créer une loi, nous devons d'abord enfreindre une loi injuste. Les litiges opposent souvent les obligations du droit autochtone et des traités aux lois provinciale et fédérale au plus haut niveau, soit la Constitution du Canada.
Je vais parler brièvement du paysage politique. Il y a les droits de la pêche au saumon au Québec en 1981, et les accusations contre MM. Denny, Paul et Sylliboy; le rapport de la Commission royale sur la condamnation injustifiée de Donald Marshall Jr. en 1987; la décision de la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse dans l'affaire Denny, Paul et Sylliboy en 1989, puis l'arrêt Sparrow; accords au titre de la Stratégie des pêches autochtones; les accusations contre Donald Marshall en 1993; la décision de la Cour suprême du Canada et la réaction à Burnt Church; les accords Marshall en 1999 et 2000; le processus néo-écossais en 2002, suivi des accords de réconciliation des droits en 2017.
À cet égard, il est important de respecter la primauté du droit; la Constitution, à l'article 52, précise ce qui suit:
(1) La Constitution du Canada est la loi suprême du Canada; elle rend inopérantes les dispositions incompatibles de toute autre règle de droit.
Toutes les lois doivent être ancrées dans la Constitution.
Pour négocier les droits ancestraux et issus de traités, un gouvernement négocie habituellement en vertu d'un mandat du Canada. Pour moi, la prise de conscience a été brutale: avoir un droit ancestral ou issu de traités ne garantit pas que le gouvernement respectera ou défendra ce droit. Autrement dit, il n'existe aucun mécanisme pour obliger les gouvernements à respecter les lois du pays.
Vous vous demandez peut-être comment je le sais.
Je le sais parce que la Première Nation Paqntkek et la Première Nation de Bear River, ici en Nouvelle-Écosse, attendent depuis 30 ans un mandat découlant de l'arrêt Sparrow, le droit ancestral de pratiquer la pêche, et attendent depuis 21 ans un mandat pour la pêche à des fins de subsistance découlant de l'arrêt Marshall. Ce qui est endémique au gouvernement fédéral, de l'arrêt Sparrow à l'arrêt Marshall et encore aujourd'hui, c'est de négocier sans reconnaissance.
Vous vous demandez peut-être comment cela peut arriver. Eh bien, c'est assez simple. Un fonctionnaire du gouvernement vous dit: « Nous n'avons pas le mandat de parler de vos droits, mais voici un accord. Il n'y a pas d'autre option ». Comment le gouvernement y parvient-il? Une bande à la fois.
Les présumés droits issus des ententes de conciliation de 2017 sont encore pires. Ces accords offrent de l'argent aux Premières Nations afin qu'elles achètent leur droit d'accès aux pêcheries en vertu des règles du ministère des Pêches et des Océans. En retour, les Premières Nations doivent accepter une suspension de leurs droits pendant 10 ans.
La négociation sans la reconnaissance ou l'accès sans l'autonomie gouvernementale représentent le statu quo, et c'est la position par défaut du gouvernement fédéral.
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Bonjour à tous. Je vous remercie de m'avoir invité.
Listuguj est une communauté Mi'kmaq du Gespe'gewa'gi, le septième district du Mi’gma’gi. En gros, nous sommes la porte d'entrée du Mi’gma’gi. En d'autres termes plus familiers, nous sommes situés au Québec, dans la baie des Chaleurs, de l'autre côté de la rivière Ristigouche, en face de Campbellton, au Nouveau-Brunswick.
Listuguj est signataire des traités de paix et d'amitié de 1760 et 1761. Nous avons le droit de pêcher et de vendre le poisson à des fins de subsistance convenable. Dans l'arrêt Marshall, la Cour suprême du Canada a fait valoir que le Canada avait le pouvoir de réglementer nos pêcheries, mais que les restrictions devaient être justifiées par un intérêt public substantiel, être les moins envahissantes possible et faire suite à des consultations significatives. Si une restriction ne peut être justifiée, alors elle est invalide. Selon la règle générale, nous avons le droit de pêcher et de vendre le poisson à n'importe quelle période de l'année.
Depuis maintenant 20 ans, Listuguj procède chaque année à la pêche du homard automnale. Le ministère des Pêches et des Océans nous octroie un permis qui restreint la pêche à des fins alimentaires, sociales et cérémoniales. Le permis nous interdit de vendre le homard pêché à l'automne. Cette interdiction ne vise aucune fin de conservation. Le ministère nous permet de pêcher, et nous le faisons dans le respect des limites imposées. Que nous mangions le homard ou que nous le vendions, l'effet sur les stocks sera le même. L'interdiction de la vente du homard que nous pêchons à l'automne n'a rien à voir avec l'équité régionale ou économique. Ces homards seront tirés des eaux d'une façon ou d'une autre, que ce soit pour les manger ou les vendre. Si nous les vendons, cela ne mine aucunement l'accès des autres intervenants aux ressources.
Depuis des années, nous demandons au ministère de nous octroyer un permis qui refléterait notre droit conféré par les traités et nous permettrait de vendre le homard à l'automne. Selon leur formulation actuelle, la Loi sur les pêches et le Règlement sur les permis de pêche communautaires des Autochtones donnent à la ministre le pouvoir de le faire. Les négociations et les consultations avec le ministère des Pêches et des Océans durent depuis des années. Chaque année, à l'automne, nous encaissons un refus. Chaque année, le ministre en poste insiste pour nous interdire l'exercice de notre droit en vertu des traités.
Nous comprenons la nécessité de bien réglementer la pêche. Nous comprenons que les droits sont assortis de responsabilités. Après plusieurs années de consultations communautaires, nous avons adopté notre propre loi et notre propre plan de gestion des pêches, qui régissent la pêche du homard, et qui permettent à notre peuple de vendre le homard, tout en veillant à ce que les efforts de pêche demeurent durables. Depuis deux ans, nous régissons nous-mêmes la pêche automnale. Les stocks de homard dans notre région demeurent sains. Nous n'avons pas connu de violence comme celle que vit la Nouvelle-Écosse. À notre avis, notre façon de gérer la pêche du homard est une réussite en matière d'autodétermination. Nous avons tenté de travailler avec le ministère des Pêches et des Océans. Au bout du compte, toutefois, nous nous sommes rendus là malgré le ministère.
Le ministère nous met toujours des bâtons dans les roues. Puisque le permis qui nous est octroyé pour la pêche automnale interdit la vente du homard, toute personne qui achète notre homard commet une infraction en vertu de la Loi sur les pêches. Nous avons le droit de vendre le homard en vertu des traités, mais le ministère rend l'achat illégal. C'est un problème important pour nous, qui provient entièrement du ministère des Pêches et des Océans.
Il n'est pas question ici de définir les « fins de subsistance convenables ». Il me peine de le dire, mais Listuguj est loin de subsister convenablement de la pêche. Nous avons un taux de chômage de 33 %. Cet automne, la pêche au homard a duré deux semaines et a donné du travail à 38 personnes: des pêcheurs, des contrôleurs, des cuisiniers et d'autres. Nous avons cuit 10 000 livres de homard et l'avons distribué directement aux membres de notre communauté, ce qui nous a permis de nourrir environ 1 500 personnes, dont 300 aînés. Je suis très fier de cela, mais nous sommes loin des fins de subsistance convenables.
L'enjeu a trait à la façon dont nous pêchons, et non à la quantité de homard pêché. Le ministère insiste pour faire entrer le traité sur les pêches des Mi'kmaq dans un moule créé pour la pêche commerciale non autochtone. Nous n'entrons pas dans ce moule. Il n'a pas été fait pour nous. Les restrictions qu'il impose sont injustifiables. Nous sommes plus que capables de concevoir une approche en matière de gouvernance des pêches qui reflète nos droits, nos valeurs et nos ambitions, mais le ministère ne veut pas travailler avec nous. En n'offrant aucune mesure d'adaptation raisonnable pour notre traité, le ministère ne nous donne autre choix que de nous autoréglementer. D'une certaine façon, j'en suis reconnaissant, puisque les pêcheurs et la communauté ont réalisé que nous étions capables de nous acquitter de cette responsabilité. L'autodétermination et l'autonomie gouvernementale représentent l'avenir de nos pêcheries.
La seule raison invoquée par le ministère des Pêches et des Océans pour ne pas octroyer de permis qui corresponde à nos droits en vertu des traités est qu'il serait difficile pour lui de gérer les pêches. Je crois que le contraire est plutôt vrai. Si les permis respectaient nos droits en vertu des traités, nos lois et nos plans de pêche, alors nous pourrions travailler de façon collaborative avec le ministère sur l'eau, afin de veiller à assurer une pêche sécuritaire et durable.
À l'heure actuelle, le ministère des Pêches et des Océans force les Mi'kmaq à pêcher dans une zone grise sur le plan juridique, ce qui nous rend furieux. Cela rend aussi furieux les pêcheurs non autochtones. C'est là où commencent réellement les problèmes de gestion.
Depuis des années...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le chef Prosper et le chef Gray de se joindre à nous aujourd'hui, et de prendre le temps de nous transmettre leur témoignage. Nous vous sommes reconnaissants du temps que vous passez avec le Comité. Merci.
Bien sûr, les Canadiens se préoccupent tous de ce qui se passe en Nouvelle-Écosse ces derniers temps. Je tiens à préciser que la violence n'est jamais la solution dans ce genre de situation. Il n'y a pas de place pour cela. Les Autochtones ont certainement le droit de pêcher, et ce droit est très bien établi.
Je vous remercie de témoigner devant le Comité. Nous avons des questions à vous poser.
En ce qui a trait à la situation actuelle, à notre avis, nous en sommes arrivés là — en Nouvelle-Écosse surtout — en grande partie parce que le gouvernement n'a pas adopté d'approche proactive pour aborder les questions sous-jacentes qui doivent être réglées. Le gouvernement a nommé un représentant spécial. Selon ce que je comprends, il a été nommé pour servir de médiateur ou pour animer la discussion relative à la situation en Nouvelle-Écosse.
Vendredi, le chef Mike Sack de la Première Nation Sipekne’katik a évoqué des préoccupations relatives à la nomination du représentant spécial pour modérer la conversation entre les Autochtones et les pêcheurs commerciaux du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Il a qualifié cette nomination d'alarmante et s'est dit inquiet de la capacité du représentant spécial d'agir à titre de tiers neutre dans le cadre de ces discussions.
Partagez-vous ces inquiétudes? La question s'adresse à nos deux témoins. Nous allons commencer avec le chef Prosper, puis nous entendrons le chef Gray.
À ce sujet, l'une des frustrations qui semblent être sans cesse exprimées dans le cadre de ce processus, c'est l'absence d'efforts, jusqu'ici, pour faire en sorte que toutes les parties y participent, c'est-à-dire pour veiller à ce que les pêcheurs autochtones et non autochtones soient inclus dans les discussions et fassent partie du processus.
Pensez-vous qu'avant cette nomination, des consultations auraient peut-être dû avoir lieu avec les pêcheurs autochtones et non autochtones?
J'aimerais d'abord entendre le chef Prosper et, ensuite, le chef Gray.
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Il n'y a rien de mal à se laisser obnubiler par les témoignages. Tout cela est certes très intéressant.
La parole est maintenant à vous, monsieur Battiste. Vous disposez d'au plus six minutes. Je crois comprendre que vous allez partager votre temps de parole avec M. Cormier. Si vous voulez, je vous ferai signe lorsque vous serez rendu à la moitié de votre temps et, si vous choisissez de partager le reste, vous pourrez le faire. Sinon, vous n'aurez qu'à continuer, je suppose. Ce n'est pas moi qui décide cela.
Allez-y quand vous serez prêt.
Pour faire suite à ce que vous avez dit concernant les approches qui ne fonctionnent pas, de façon générale, c'est la négociation sans la reconnaissance. Voilà ce qui est récurrent. C'est un problème endémique, peu importe le gouvernement au pouvoir au cours des 21 dernières années.
Pour ce qui est de la marche à suivre à l'avenir et de la proposition d'une éventuelle solution appropriée, il importe de ne pas oublier que beaucoup de gens dans nos communautés n'arrivent pas à s'identifier à une quelconque position sur nos droits sans aucune consultation sur nos connaissances ou nos croyances. Le gouvernement parle souvent de consultation; cependant, ses positions et ses interventions révèlent qu'en réalité, nous devons nous conformer à ses règles. À défaut de confier un mandat adéquat et de mener des consultations de bonne foi dans le cadre du processus, le gouvernement donne l'impression que les dirigeants micmacs sont incompétents et peu à l'écoute des besoins de leurs communautés.
Cela nous amène donc à la notion de vraie réconciliation. Il s'agit là de concilier les lois: d'une part, le droit des traités micmacs et, d'autre part, le droit canadien aux termes de la Loi sur les pêches. Il faut que ces deux types de lois s'appliquent de manière complémentaire afin que nous puissions résoudre le conflit en cours sur notre territoire. Il n'y a aucune mesure immédiate dans ce domaine. Les progrès que nous avons réalisés au fil des ans risquent d'être perdus, et nous pourrions assister à une nouvelle série d'actions directes et de litiges. Ce qu'il faut retenir ici, c'est l'héritage de Donald Marshall Jr.
Donald Marshall Jr. est décédé neuf ans après avoir rendu sa décision historique. Cette décision a donné une lueur d'espoir à beaucoup de nos concitoyens, mais hélas, Donald Marshall n'a même pas eu la chance de voir sa décision se concrétiser pleinement au sein de nos communautés micmaques. Même si je crois qu'il y a de bonnes raisons de recommander une voie à suivre, je ne peux pas m'empêcher de vous implorer, vous et les autres, de ne pas agir sans nous consulter et de ne pas nous proposer quelque chose que vous seuls considérez comme étant avantageux pour nous. Cela ne fonctionnera jamais. En fait, la situation qui sévit dans nos communautés est le produit des bonnes intentions du gouvernement fédéral qui n'ont rien donné. L'héritage de Donald Marshall signifie, à tout le moins, que nous avons le droit de vivre sur ce territoire. Nous avons le droit de vivre conformément aux instructions originales qui nous ont été transmises par Kisu'lkw, le créateur, et qui ont été reconnues et confirmées par la loi suprême et le plus haut tribunal du pays.
Je vous remercie.
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Chef Gray, merci d'être des nôtres aujourd'hui.
Puisque vous êtes notre voisin de l'autre côté de la baie, nous pensons à vous en cette période difficile. Je sais que votre communauté fait face à certaines restrictions que le Nouveau-Brunswick s'apprête à imposer relativement à la COVID-19, mais nous pensons à vous et nous espérons que ce sera bientôt terminé.
Chef Gray, pour la gouverne des membres du Comité et pour celle des Canadiens aussi, tout le monde dans cette industrie semble être d'avis que nous nous trouvons dans cette situation en raison du flou entretenu par le ministère des Pêches et des Océans ou par le gouvernement depuis le début de l'année. Imaginons un instant que les négociations aient été couronnées de succès, si je puis dire, et que tout le monde se soit mis d'accord sur la définition de « subsistance convenable ».
Accepteriez-vous que les revenus tirés de cette pêche de « subsistance convenable » se limitent à la saison de pêche commerciale dans différentes zones de pêche au homard du Canada atlantique? Je pense que vous savez de quoi je parle. J'aimerais simplement vous entendre à ce sujet.
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Je suis sûr que vous connaissez la rivière Restigouche, si vous êtes de l'autre côté. Nous gérons la rivière Restigouche depuis 30 ans, c'est-à-dire depuis 1995. À l'époque, nous avions adopté notre propre loi sur le saumon et, depuis, nous réglementons nos propres activités de pêche au saumon. Cette industrie y est très bien gérée.
La conservation est de la plus haute importance. La saison est déterminée aux termes de notre loi. Nous ne tenons pas nécessairement compte de la saison de pêche commerciale ou de la saison de pêche de subsistance, et nous n'envisageons pas non plus la pêche au homard de la même façon. Nous examinons plutôt les stocks et leur état de santé. Voilà, en quelque sorte, l'approche que nous avons adoptée dans le cadre de notre plan de gestion.
Les poissons que nous attrapons à l'automne sont visés par une pêche qui nécessite normalement un permis et qui est reconnue dans le total autorisé d'effort de pêche, en vertu de la réglementation du ministère des Pêches et des Océans. Ce n'est pas en dehors d'une saison de pêche, pour ainsi dire. La différence ici, c'est que nous cherchons, à tout le moins, à récupérer une partie des coûts et à en tirer une subsistance convenable. Nous sommes bien loin de cet objectif, mais nous avons créé des débouchés pour notre peuple grâce à cette approche.
Comme je l'ai dit, au lieu de tenir compte des saisons, nous prenons en considération les besoins de notre peuple. Parfois, il faut manger les produits de la pêche et, d'autres fois, il faut les vendre pour gagner sa vie.
Essentiellement, il y a donc deux éléments: le respect des lois et de la réconciliation et la souplesse.
Chef Prosper, au début, vous avez mentionné la subsistance convenable. Par ailleurs, chef Gray, vous sembliez dire aussi qu'il était possible de définir ce concept, même si c'est très complexe et que beaucoup de valeurs doivent être prises en compte. Vous ai-je bien compris?
Si ce n'est pas une réponse ou une définition, pourriez-vous nous donner des balises ou des idées relatives à ce concept que l'on devrait absolument prendre en compte? Je pense, par exemple, à la question de la spiritualité.
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Il ne me reste qu'une minute. Je vais donc aborder une autre question, et nous pourrons y revenir plus tard.
Vous avez beaucoup parlé d'autoréglementation et de vos propres lois adaptées aux besoins de la communauté. Vous disiez que cela fonctionnait bien. Vous avez également parlé d'apprendre des autres, et vous venez de conclure là-dessus.
Si cela fonctionnait, qu'est-ce qui pourrait causer des conflits? Serait-ce la perception des autres parties prenantes?
Comment voyez-vous la situation en ce qui a trait à ces règlements et à ces lois, qui siéent bien à la pêche, selon ce que vous affirmez?
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Je pourrais peut-être proposer quelque chose à cet égard.
Je pense qu'on ne peut pas se débarrasser complètement du risque de conflit. Ce que l'on espère essentiellement, c'est que le gouvernement fera ce qui s'impose en reconnaissant l'existence de ces droits, lesquels s'insèrent dans l'ensemble des lois du pays, et qu'il établira un processus et un mécanisme pour les mettre en œuvre.
Ainsi, selon moi, les communautés des Premières Nations pourront travailler avec leurs homologues non autochtones d'une manière qui respecte chacun de ces droits dans le cadre du processus de réconciliation.
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Merci, monsieur le président.
C’est un honneur de vous joindre depuis les terres non cédées des peuples Hupacasath et Sechelt. Je tiens à remercier le chef Prosper et le chef Gray pour leur témoignage. C’est très important.
Nous savons que la est présentement en pourparlers avec la nation Sipekne’katik et qu’elle ne négociera pas en public. Elle l’a répété plusieurs fois et nous sommes d’accord avec cela.
Nous siégeons à ce comité pour étudier un enjeu d'actualité qui est important pour les parties qui sont en pourparlers de nation à nation.
Ma question s'adresse au chef Prosper.
Vous avez fait part de vos réserves au sujet du comité qui étudie cette question et des discussions qui ont lieu en ce moment même. Nous sommes en train d'avoir cette conversation ici même au Comité. Vous dites craindre de compromettre ces discussions. Quelles sont les conséquences de tenir la présente discussion au Comité pendant que le ministère et la nation parlent en privé?
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Merci de votre question.
Nous parlons d’un sujet qui touche à des droits reconnus par la Constitution qui ont été affirmés et reconnus aux termes d’un traité. Ce sont des documents de nation à nation, et ils doivent être discutés à cet échelon-là, de nation à nation, comme il se doit.
Ce qui me dérange avec les discussions en comité, c’est que les conclusions d’un comité de ce type — surtout si elles portent sur des définitions juridiques — peuvent assurément compromettre la nature des discussions qui doivent plutôt se tenir entre les représentants des deux gouvernements en cause, c'est-à-dire entre les ministres et les dirigeants des Premières Nations concernées.
Comme je l’ai déjà mentionné, je pense que, pour les besoins de ce comité, un sujet approprié serait de fournir une composante éducative, et je crois que cela va dans le sens de ce que le chef Gray a également mentionné.
Nous pourrions bien sûr passer à une autre série de questions, mais le temps alloué à la fonction de comité est écoulé pour aujourd’hui. Je vais demander le consensus du Comité — soit par un vote à main levée, soit en levant le pouce — pour prolonger la réunion. Si cela était possible, j'aimerais que nous procédions à une autre série de questions avant de recevoir le deuxième groupe d'experts. Nous avons d’autres témoins qui attendent.
Je vois des pouces levés.
Nancy, pourriez-vous faire le point concernant ce vote pour prolonger...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Prosper, depuis l’arrêt Marshall, le gouvernement fédéral a dépensé aux alentours de 600 millions de dollars pour acheter des quotas existants afin de les transférer aux communautés des Premières Nations, l'objectif étant d’accroître leur participation à la pêche et d’offrir des possibilités économiques accrues à leurs communautés.
J’ai cru comprendre que les programmes qui ont permis aux Premières Nations d’accéder à la pêche commerciale par l'intermédiaire de quotas, de formation et de la fourniture d’équipements ont été réalisés dans l’intention d’aider les communautés des Premières Nations à concrétiser les droits réaffirmés aux termes de l'arrêt Marshall. Si l'on en croit ceux que l’on pourrait croire au sujet de ces statistiques, dont le ministère des Pêches et des Océans, ces programmes ont fait en sorte que l’activité économique dans l’industrie sur les réserves est passée d’environ 3 millions de dollars en 1999 à 152 millions de dollars en 2016.
Comment considérez-vous les quotas et l’accès que procurent des programmes comme l’Initiative des pêches commerciales intégrées de l’Atlantique par rapport à la pêche visant une subsistance convenable?
La semaine dernière, nous avons entendu un témoin, une certaine Mme Denny, au sujet de l’expression « subsistance convenable ». Je vais la citer, non pas dans un esprit négatif, mais tout simplement parce que j’essaie de me faire une idée.
Elle a dit que le concept de subsistance convenable concernait davantage « la capacité de subvenir à ses propres besoins du point de vue spirituel, culturel, économique et social ». Je pense que c’est une norme très difficile à utiliser comme base de référence dans la gestion des pêches.
Monsieur Gray, votre nation a récemment lancé une pêche de subsistance convenable basée sur votre propre plan de gestion. Je crois que, ce que je vous demande, c'est si votre plan de gestion tient compte de ce que Mme Denny a dit? Si c'est le cas, comment pouvez-vous l’intégrer dans un plan de gestion quantifiable qui établit un équilibre entre la réalisation de vos droits et la durabilité de la ressource, et plus particulièrement celle des homards?
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Je vais commencer par la dernière partie de cette question. Sur notre site Web, listuguj.ca, nous avons une copie de notre loi sur le homard de Listuguj, qui fournit quelques détails sur cette question et sur la manière dont nous avons essayé d’élaborer un plan de réglementation pour notre pêche.
Par ailleurs, même s’il s’agit d’une pêche de deux semaines que nous pratiquons en vertu de notre plan de gestion et de la loi dans le cadre de cette subsistance convenable, le fait d’aller sur ces bateaux avec ces pêcheurs et de savoir qu’ils pêchent en vertu de la loi micmaque est vraiment responsabilisant. C’est un sentiment incroyable de les voir dehors, avec les familles qui les soutiennent, les gens qui surveillent et s’assurent que les choses se font de la bonne façon, les cuisiniers qui prennent le homard et le préparent pour les familles, et les pêcheurs qui sont capables de subvenir un peu mieux aux besoins des leurs.
Cela correspond à une grande partie de ce que Mme Denny a expliqué la semaine dernière dans son témoignage. Si vous n’êtes pas allé sur un de ces bateaux et que vous n’avez pas vu comment les pêcheurs s’y prennent et la joie qu’ils éprouvent lorsqu’ils apportent le homard aux anciens, c’est quelque chose qui est difficile à comprendre. Une fois que vous y êtes allé, c’est une évidence qui saute aux yeux.
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Je peux peut-être répondre à cela.
Il est certain que les communautés micmaques ne vivent pas isolées les unes des autres. Nous avons une tradition commune, une culture commune, une langue commune et, au sein de cette langue, il existe des traditions comme le netukulimk qui fournissent un mécanisme permettant d’orienter les décisions de gestion, le fonctionnement et d'autres choses de ce genre. Ce mécanisme s'étend à l’ensemble de la nation micmaque et nous procure un certain cadre de référence et de cohérence où nous pouvons nous rejoindre et prendre des décisions de gestion qui sont dans l'intérêt supérieur de toutes nos communautés respectives.
Ce mécanisme définit également les détails d'un certain protocole qui existe entre nos communautés respectives. Par exemple, lorsque Donald Marshall est venu ici à Walneg pour pêcher l’anguille, c’est le chef Terry Paul de Membertou, la communauté dont Donald Marshall est originaire, qui a téléphoné à mon frère, Kerry Prosper, qui était le chef à Paqtnkek. Cela procure une certaine dose de diplomatie entre nos nations respectives, alors je crois que c'est bon de le souligner aussi.
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Bien sûr, et cela renvoie à la question que M. Calkins a posée un peu plus tôt.
Nous avons un plan de gestion de notre pêche automnale dans le cadre duquel notre effort est reconnu et autorisé par le MPO. Il est important pour nous de respecter cet effort, car c'est ce que la science nous dit de faire. C'est ce que nous considérons comme important pour la conservation de la ressource. Pour nous aider à cet égard, nous avons tout d'abord notre conseil qui examine notre plan de gestion chaque année. Nous avons ensuite des agents de conservation, si on veut, des contrôleurs de la pêche et de la faune qui sont sur l'eau pour s'assurer, tout d'abord, que nos pêcheurs sont en sécurité, et ensuite, qu'ils font du bon travail. Nous avons ensuite des contrôleurs aux quais qui comptent les homards à l'arrivée des bateaux pour s'assurer qu'il y a un partage et que l'on redonne immédiatement à la communauté. Nous avons enfin nos cuisiniers qui veillent à ce que les homards distribués soient de bonne qualité.
Nous avons différents intervenants dans le processus. C'est vraiment un effort très important pour nous. Il est survenu un incident au début, une situation interne. Un des pêcheurs est sorti un jour plus tôt que prévu, alors nous avons organisé une réunion avec tous les pêcheurs qui nous ont demandé comment régler le problème. Nous leur avons répondu que ce pêcheur devait remettre toutes ses prises à la communauté, et il a répondu qu'il était d'accord pour le faire afin de garder la paix et de corriger ses torts à l'égard des autres pêcheurs.
Cela met fin à nos séries de questions pour le premier groupe de témoins. Je veux remercier le chef Prosper et le chef Gray d'avoir participé à la séance par vidéoconférence. Vos témoignages ont été très instructifs et nous ont éclairés sur certains éléments.
Nous allons suspendre la séance quelques minutes pour donner le temps à nos témoins de quitter, et aux nouveaux d'arriver. Auparavant, je veux souligner la présence de Mme , qui représente Saanich-Gulf Islands. Elle s'est jointe au Comité pour participer à cette étude. Bienvenue.
Nous allons commencer. Pouvez-vous tous cliquer sur le coin supérieur droit de votre écran pour avoir l'affichage « Galerie »? Vous devriez ainsi pouvoir voir tous les participants dans la fenêtre.
J'aimerais mentionner quelques éléments à nos nouveaux témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous êtes prêt, activez votre micro. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. L'interprétation en vidéoconférence fonctionne sensiblement de la même façon que lors des séances régulières du Comité. Vous avez le choix au bas de votre écran entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ». Lorsque vous avez la parole, exprimez-vous lentement et clairement, et lorsque vous avez terminé, vous devez désactiver votre micro.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins, soit M. Michael Barron, de la Cape Breton Fish Harvesters Association, et MM. Ian MacPherson et Bobby Jenkins, de la Prince Edward Island Fishermen's Association.
Nous allons maintenant entendre les déclarations liminaires.
Monsieur Barron, vous disposez d'un maximum de cinq minutes. Allez-y lorsque vous êtes prêt.
J'aimerais tout d'abord remercier le comité permanent de son invitation à témoigner ce soir.
Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Michael Barron. Je suis président de la Cape Breton Fish Harvesters Association et je suis aussi propriétaire-exploitant et pêcheur commercial indépendant. Je représente environ 200 pêcheurs ici au Cap-Breton.
J'aimerais commencer par dire que tout le monde a le droit de pêcher de manière sécuritaire et que mon association ne tolère pas la violence. Les organismes de pêcheurs au Canada atlantique appuient, et continuent d'appuyer, la décision Marshall. Les associations comme la mienne ont consacré beaucoup de temps et d'efforts pour l'expliquer à leurs membres, dont la connaissance et l'appui à l'égard de cette décision adoptée en 1999 varient beaucoup. Je vais être honnête et dire que pour ma part, j'essaie encore de comprendre la décision Marshall. C'est le problème que pose un document évolutif. Par « document évolutif », j'entends le fait que nous sommes sans définition claire du terme « subsistance convenable » depuis 21 ans et que ce terme a été interprété de maintes façons. Cette situation a créé de graves problèmes et de l'incertitude pour tous les intervenants de part et d'autre. Malheureusement, l'absence d'information et de discussions à propos du terme « subsistance convenable » vient rendre encore plus complexes l'éducation et la prestation de conseils à nos membres.
L'industrie dans son ensemble génère environ 2 milliards de dollars de revenus en Nouvelle-Écosse. Elle emploie approximativement 50 000 personnes dans la province. Pour vous donner un exemple de son apport économique, 249 pêcheurs se trouvent dans la circonscription où habite le député Battiste. Ces pêcheurs génèrent des revenus bruts d'environ 31 millions de dollars. Il s'agit d'un apport important qui doit être souligné. À l'heure actuelle, les pêcheurs n'ont eu aucune discussion avec leur député et ont le sentiment d'être victimes de discrimination. Le 5 octobre, les intervenants de la zone de pêche au homard 27 ont fait parvenir une lettre par courrier recommandé aux députés fédéraux et aux députés provinciaux et ont reçu une réponse, mais ils n'ont pas reçu de réponse encore du député Battiste. Toutes les parties doivent avoir la chance de discuter de leurs préoccupations respectives.
La gestion de la pêche au homard repose sur un contrôle de l'effort: un nombre limité de participants, un nombre limité d'engins, une durée de saison définie, une taille maximale pour les casiers, et surtout, la protection des femelles œuvées et des homards en période de mue. L'industrie de la pêche au homard a été la première à limiter le nombre de participants dans le but de stabiliser l'emploi et de contrer la tendance historique d'assister à une augmentation de la participation en période de forte production, suivie d'un retrait des investissements et d'une sortie de l'industrie par ceux qui ne dépendaient pas uniquement de cette pêche. Or, même en limitant le nombre de participants, il a été nécessaire d'instaurer des programmes de rachat dans les années 1970, et encore récemment au début des années 2000, pour tenter de faire correspondre le nombre de participants à la ressource disponible.
Outre les initiatives et les règles officielles pour gérer la participation, la pression locale contribue à la répartition relativement ordonnée de l'effort dans les zones de pêche du homard. Les pêcheurs commerciaux craignent très logiquement qu'en augmentant ou en modifiant l'effort par des quantités inconnues, en particulier si cela est concentré dans quelques régions, on réduise considérablement les prises dans ces régions, en laissant les autres inchangées.
La grande question qui se pose est la suivante: si le gouvernement établit des droits et élargit l'accès, qu'arrivera-t-il à nos petites collectivités côtières? Si on élargit l'accès, cela nuira à l'économie de ces collectivités, car l'argent que génère l'industrie est dépensé au sein de la communauté. Dans certains cas, lorsque l'accès des Autochtones n'est pas à proximité des côtes, cet argent ira ailleurs, ce qui nuira à nos économies.
La manipulation des homards à cette période de l'année, après la mue et la ponte des œufs, les rend plus vulnérables et faciles à attraper parce qu'ils tentent de regagner des forces et ont une carapace molle. Après la ponte, s'ils sont attrapés à cette période de l'année, ils sont ce qu'on considère être des prises de l'année suivante. Les taux de prises des flottes commerciales diminueront donc, et il en sera de même de la valeur économique qu'en retirent nos collectivités.
La Charte protège les droits et libertés que tous les Canadiens estiment essentiels pour préserver le Canada comme pays libre et démocratique. Toutefois, comment cela s'applique-t-il à moi, en tant que pêcheur commercial canadien? Si je pose la question, c'est parce que nous avons besoin de nous asseoir à la même table pour discuter des problèmes opérationnels présents depuis trop longtemps.
Pour une raison quelconque, le MPO a négligé de réunir les parties pour régler ce problème. Depuis octobre 2019, une coalition de groupes de pêcheurs demande formellement au MPO d'instaurer un dialogue entre les pêcheurs autochtones et non autochtones. Rien n'a été fait à ce jour. Il faut que ce dialogue ait lieu pour favoriser le développement durable des pêches en protégeant les besoins économiques des pêcheurs et la viabilité de l'espèce, de concert avec les droits des Autochtones.
Il s'agit d'une question d'égalité entre les zones de pêches du homard, les pêches en général et la société dans son ensemble. Toute l'attention a été centrée dernièrement sur la pêche du homard, ce qui est étrange dans une certaine mesure.
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Merci, monsieur le président. M. MacPherson et moi, nous partageons l'exposé.
Bonsoir à tous. La Prince Edward Island Fishermen's Association souhaite remercier le Comité permanent des pêches et des océans de lui donner l'occasion de témoigner à l'heure où le secteur des pêches traverse une période difficile dans l'Est du Canada.
Je m'appelle Bobby Jenkins, et je suis président de la Prince Edward Island Fishermen's Association, ou PEIFA.
La PEIFA représente 1 254 pêcheurs du noyau à l'Île-du-Prince-Édouard. Le homard est l'espèce qui génère le plus de revenus pour nos membres. Mon exposé portera donc avant tout sur cette espèce.
À la lumière des événements des dernières semaines, il y a eu beaucoup de discussions sur la nature des principaux problèmes. Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter de la viabilité des stocks de homard et de l'importance d'une application cohérente des mesures de conservation.
Les pêcheurs commerciaux que nous sommes se trouvent dans une situation où ils ne sont pas représentés dans les discussions importantes qui ont lieu et qui ont des répercussions sur la ressource dont nous dépendons tous pour notre subsistance. La rencontre d'aujourd'hui marquera peut-être le début de l'élargissement du dialogue sur les problèmes de gestion de la ressource.
Nous comprenons les facteurs importants qui contribuent à la situation actuelle au Canada atlantique et au Québec et le problème lié à l'absence de définition du terme « subsistance convenable ». Il semble également que tous les intervenants dans le secteur des pêches s'inquiètent de l'escalade du conflit.
J'aimerais souligner que les pêches traditionnelles et non traditionnelles coexistent à l'Île-du-Prince-Édouard depuis de nombreuses années et que les efforts de collaboration, comme l'opposition au pipeline de la Northern Pulp dans le détroit, profitent à tous les pêcheurs à l'Île-du-Prince-Édouard.
Aujourd'hui, nous souhaitons parler de notre attachement au secteur des pêches et discuter de nos préoccupations. Nous allons aussi vous faire part du mandat que nous devons suivre, conformément aux directives de nos membres. Nous préconisons que la pêche de subsistance convenable se déroule à l'intérieur d'une saison de pêche commerciale réglementée.
Je souhaite que nos discussions aujourd'hui soient respectueuses et constructives. Nous traversons une période difficile, pendant laquelle les dirigeants doivent montrer la voie en mettant en place des solutions réalistes et bénéfiques pour nos pêcheurs.
Merci, monsieur le président.
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D’accord. C’est dommage. Quoi qu’il en soit, pour respecter l’heure, je vais résumer ce document. Nous voulions aborder trois ou quatre points clés.
Dans les années 1970, on a commencé à recueillir des données détaillées. Nous disposons aujourd’hui de plus de 50 ans de données sur les stocks et le rendement de la ressource. En 2005, deux zones connaissaient un déclin important. Elles ont élaboré leurs plans de gestion dans le cadre des mesures de durabilité concernant le homard de l’Atlantique. Il s’agissait d’abandonner définitivement les casiers et d’emprunter de grosses sommes d’argent pour les larguer. Les zones de pêche du homard de l’Atlantique 25 et 26A ont perdu le nombre stupéfiant de 29 050 casiers au cours de cette période. Ce chiffre est considérable.
La question pour le Comité est la suivante: Pourquoi l’histoire est-elle pertinente par rapport aux situations actuelles?
Nous aimerions aborder 10 points. Premièrement, les stocks de homards sont en bonne santé dans la plupart des zones en raison de la réduction considérable du nombre de casiers et de permis dans de nombreuses zones au cours de la dernière décennie.
Deuxièmement, on a établi des saisons réglementées pour préserver ces stocks. Les dates de ces saisons sont étayées par de nombreuses années de données scientifiques.
Troisièmement, la pêche d’une taille de carapace supérieure à la taille légale minimale a été un facteur positif qui a contribué aux mesures de conservation dans les zones de pêche du homard.
Quatrièmement, les certifications et les marchés internationaux sont tributaires d’une approche unie et cohérente de la pêche dans tous les domaines, approche qui peut être documentée par des organisations tierces.
Cinquièmement, les pêcheurs traditionnels et non traditionnels ont travaillé et continueront de travailler ensemble à l’Île-du-Prince-Édouard à ce type de questions relatives aux ressources. Dans un effort de coopération, une bande de l’Île a vendu deux permis dans une zone pour en acheter un autre dans une autre afin de se rapprocher de son territoire et de son usine. Les membres de la Prince Edward Island Fishermen’s Association ont appuyé ces changements à l’unanimité. Une nouvelle série de pourparlers a récemment débuté entre la PEIFA et les pêcheurs des Premières Nations.
Sixièmement, la gestion générale de la ressource doit être supervisée par une organisation globale comme le ministère des Pêches et des Océans.
Septièmement, le solde positif qui existe actuellement dans le secteur de la pêche du homard du Canada atlantique et du Québec résulte de mesures particulières de gestion fondées sur l’effort. Ce solde diminuera rapidement si la ressource fait l’objet d’un effort de pêche trop important.
Huitièmement, l’application cohérente des lois de conservation actuelles pour tous les pêcheurs et les acheteurs est essentielle pour mettre fin à toute pêche illégale.
Neuvièmement, le concept visant à ne pas créer de nouvel accès à la pêche s’est avéré être judicieux. Le principe « une entrée, une sortie » appliqué aux achats de permis permet de maintenir un accès à la pêche qui soit cohérent et gérable et qui puisse être documenté.
Enfin, les sondages nationaux suggèrent que les Canadiens accordent une très grande importance au respect et à l’application des règlements de pêche et à la tenue de négociations directes entre le gouvernement, les dirigeants autochtones et les organisations de pêcheurs.
Voilà ce qui met fin à notre exposé. Le capitaine Jenkins et moi-même serons heureux de répondre aux questions du Comité.
Une fois que nous aurons reçu et traduit tout document soumis, nous le distribuerons aux membres du Comité.
Merci, monsieur Arnold. Vos six minutes sont écoulées. Je ne savais pas que vous n’alliez pas partager votre temps de parole, mais vous l’avez tout de même utilisé.
La parole est maintenant à M. Morrissey pour six minutes ou moins, je vous prie.
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Je peux répondre à cette question.
Selon la définition de la pêche en dehors d’une saison réglementée et selon le nombre de casiers, elle pourrait être plus lucrative en fonction de l’endroit où vous allez et de votre concurrence. Si votre concurrence est faible et que vous avez entre 50 et 100 casiers, vous pourriez probablement installer ces casiers à leur taille maximale — disons qu’il y en a 50 — et les remonter probablement quatre, cinq ou six fois par jour. Si la concurrence n’est pas là, vous pêchez pratiquement sans concurrence et oui, votre pêche pourrait être plus lucrative. Oui, selon la façon dont vous abordez la situation, la pêche pourrait être tout aussi bonne que celle qui est pratiquée pendant les saisons réglementées sur, par exemple, 55 jours avec un modèle de 300 ou de 272 casiers.
Cette question est ouverte à tous. Je tiens à la replacer dans son contexte, car nous avons eu droit à deux merveilleux exposés, ceux du chef Prosper et du chef Gray, qui ont mentionné à maintes reprises que les membres des Premières Nations, en particulier les Micmacs, aiment être sur l’eau pour exercer leur droit et participer à la pêche.
Ce dont on m’a fait part de temps en temps, en plus de la nécessité pour les Premières Nations d’avoir accès à la pêche moderne en raison du taux de chômage élevé dans certaines de leurs communautés, c’est du fait que, dans certaines situations, ces droits de pêche sont exercés par des pêcheurs non autochtones et non par les Premières Nations mêmes. Merci de me faire part de vos commentaires, car je veux connaître votre point de vue à tous les deux.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins qui ont accepté d'être présents aujourd'hui.
Ma question porte sur les négociations. Vous avez entendu plus tôt le chef Prosper et le chef Gray dire qu'il doit y avoir une réelle négociation de nation à nation, donc entre les nations autochtones et le gouvernement du Canada.
Des pêcheurs demandent à être entendus. Comment le gouvernement pourrait-il tenir compte des intérêts des pêcheurs allochtones? Si j'ai bien compris, le ministère des Pêches et des Océans ne les représente pas actuellement.
Comment les pêcheurs pourraient-ils être davantage partie prenante à la conversation? La question s'adresse à MM. MacPherson, Barron et Jenkins.
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Merci pour cette question très importante.
Je viens de signer des déclarations de la victime pour les tribunaux de l’Île-du-Prince-Édouard où des contrevenants sont accusés de délits de pêche. Il y a quelque temps, à l’une de ses réunions, notre conseil d’administration a adopté une motion exigeant que l’on signe une déclaration de la victime, peu importe qui préside l’association à l’Île-du-Prince-Édouard à ce moment-là et peu importe les circonstances. Nous le faisons depuis 10 ans. Nous allons continuer le faire.
Je me suis porté volontaire pour lire des déclarations de la victime au tribunal, au besoin. On ne me l’a pas encore demandé, mais j’ai accepté de le faire, si nécessaire. À l’Île-du-Prince-Édouard, les pratiques de conservation de notre conseil d’administration et de nos comités consultatifs veulent que tout le monde reçoive le même traitement, peu importe la personne prise en défaut ou le crime commis. Une déclaration de la victime est donc émise au nom de la PEIFA.
En ce qui a trait aux chefs autochtones à l’Île-du-Prince-Édouard, la PEIFA a pris l’initiative le 2 octobre de rencontrer nos chefs, soit la chef Darlene Bernard de Lennox Island et le chef Junior Gould d’Abegweit. Nous avons eu une réunion fort productive le 2 octobre sur la situation au Canada atlantique. Nous avons hâte de dialoguer davantage avec les chefs là-bas.
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Je suis très content de vous entendre dire que les pêches peuvent être gérées conjointement. Nous croyons que ce devrait être un dialogue de nation à nation sur l’exploitation des pêches. Où j’habite, sur le territoire traditionnel nuu-chah-nulth, les pêcheurs commerciaux et sportifs comprennent que c’est la ministre qui représente les intérêts commerciaux à la table des négociations, où il y a un dialogue de nation à nation sur le contingent et l’établissement des droits de pêche.
Toutefois, notre région compte aussi un organe de gestion appelé Conseil de gestion des ressources aquatiques pour la côte Ouest. C’est vraiment un excellent modèle. Tout le monde y est représenté et y discute de son plan de gestion, y compris les Premières Nations. Et tout le monde s’en réjouit. Les participants affirment que le Conseil fonctionne merveilleusement bien, mais le ministère a essentiellement quitté le Conseil. Il y est pour ainsi dire invisible. Au cours de la dernière décennie, il a arrêté de le financer.
Pouvez-vous citer des exemples dans votre région où il y avait des mécanismes qui fonctionnaient bien et que le ministère a délaissés et qu’il a arrêté de soutenir?
Allez-y, monsieur Barron. Je crois que je vais commencer de nouveau avec vous.
Changeons un peu du sujet.
Parlons des ressources. Je suis moi-même agriculteur, mais dans les Prairies. Vous vous occupez toujours de vos ressources, vous essayez de les protéger en prévision de la récolte de l’année suivante.
Avez-vous des rapports sur l’état des stocks en ce moment? Est-ce que les pêches qui ont cours actuellement sont durables? Si les stocks devaient s’effondrer et que vous constatiez soudainement que nous sommes en crise, combien de temps faudrait-il pour qu’ils se rétablissent? Que faudrait-il faire?
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C’est une bonne question.
Tout dépend de l’ampleur de l’appauvrissement des stocks. Si nous constations une baisse de 20 à 25 %, il faudrait envisager une quelconque mesure de conservation.
Quand nous avons procédé au rachat de permis de pêche et à la réduction du nombre de casiers en 2009-2010, certains secteurs de nos zones de pêche du homard ou ZPH connaissaient des baisses de 20 à 25 % des prises, comme l’a mentionné plus tôt M. MacPherson; donc, nous avons pris l’initiative d’essayer de mettre en place de nouvelles mesures de conservation. Tout dépend de l’état des stocks et de l’ampleur de leur appauvrissement. Il faudrait se fonder là-dessus, sur toutes les données scientifiques disponibles à ce moment-là.
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Merci. J’aimerais aussi remercier les témoins.
Monsieur Barron, pourriez-vous me faire suivre la correspondance? La dernière correspondance que j’ai reçue provenait du président de la Cape Breton Fish Harvesters Association. Je n’ai reçu aucune correspondance du genre au cours des dernières semaines.
J’aimerais discuter un peu avec vous de ce que disent les associations de pêcheurs. J’entends souvent que les principales préoccupations des associations de pêcheurs sont de veiller à la durabilité à long terme de l’industrie du homard et de toutes les autres industries, ainsi que d’assurer la transparence.
Diriez-vous qu’il s’agit là des deux principales préoccupations des associations de pêcheurs? S’il y en a une troisième, pourriez-vous préciser un peu ce qui m’a échappé?
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Je serais très heureux de demander à notre personnel de vous faire suivre cette correspondance de nouveau.
Pour ce qui est de la transparence et de la ressource, elles sont de la plus haute importance pour toute association de pêcheurs, et j’aimerais préciser que le chef Terry Paul s’est manifesté. Il a été très pris par les élections et ce genre de choses. Il va s’organiser pour s’asseoir avec les associations, ici, au Cap-Breton. J’ai extrêmement hâte d’entamer ces négociations, ou plutôt, ces discussions.
En ce qui a trait à un troisième élément, je n’en vois pas pour l’instant, mais la transparence et la protection de la ressource sont d’une importance capitale.
Selon les deux témoins — et n’hésitez pas à répondre, messieurs —, les associations de pêcheurs ont toujours affirmé qu’elles veulent participer aux négociations. Les Micmacs nous ont dit que, parce qu’ils ont un droit constitutionnel, ils jugent que ce n’est pas approprié dans un contexte juridique.
Si vous participiez aux négociations, je me demande sur quoi reposeraient les arguments soumis au gouvernement. À titre de représentants des associations de pêcheurs, pourriez-vous nous dire ce dont nous devons tenir compte dans l’étude de la subsistance convenable?
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Je vous remercie de votre question.
C'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Nous ne sommes toujours pas complètement sûrs de ce qui a conduit aux événements qui se sont déroulés là-bas. Nous n'avons pas approuvé qu'une usine de transformation du homard soit brûlée ou qu'un camion ou une camionnette soit brûlé, ou quoi que ce soit d'autre.
Là encore, je dirai respectueusement au nom de la GRC que cela relève de leur compétence, et non de la nôtre. Si des accusations devaient être portées, alors cela aurait dû se produire, et c'est à eux de les porter. Tout ce que nous pouvons faire, c'est parler au nom de nos membres...
Cela conclut les témoignages de nos témoins de ce soir. Je tiens à remercier MM. Barron, MacPherson et Jenkins d'avoir participé à la deuxième heure de la séance du Comité de ce soir.
Avant de mettre fin à la séance, je tiens à rappeler aux membres du Comité que la date limite pour présenter les noms des derniers témoins que nous entendrons dans le cadre de l'étude actuelle est demain à 17 heures, heure de l'Est. Veuillez envoyer ces noms à la greffière par courrier électronique avant la date limite.
Je tiens à remercier Mme Vohl et le personnel du bureau de la greffière d'être restés tard ce soir pour que nous puissions entendre ces témoignages. Je remercie également notre propre personnel et celui des différents députés. Je suis sûr que certains d'entre eux travaillent également tard en raison de la prolongation de la séance. Nous devons nous efforcer d'entendre le plus grand nombre de témoignages possible afin d'être en mesure de produire un rapport tout à fait digne de mention et d'intérêt à la fin de l'étude.
Merci à tous. Je suppose que nous nous reverrons jeudi.
La séance est levée.