Bienvenue à la 30e séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et aux motions adoptées le 19 octobre 2020 et le 21 avril 2021, le Comité se réunit pour étudier l'état du saumon du Pacifique.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021, et les députés peuvent donc y assister en personne dans la salle et à distance au moyen de l'application Zoom. Je crois que les seuls présents dans la salle aujourd'hui sont les greffiers.
Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Je vous informe que la webémission montre toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour ceux qui participent virtuellement, j'aimerais énoncer quelques règles à suivre. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Au bas de l'écran, vous avez le choix entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ». Avec la dernière version de Zoom, vous pouvez maintenant parler dans la langue de votre choix sans avoir à sélectionner le canal de langue correspondant.
Vous remarquerez également que la fonction « Lever la main » de la plateforme se trouve maintenant à un endroit plus facile d'accès, dans la barre d'outils principale, si vous souhaitez parler ou alerter le président. Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins doivent être adressés à la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, il est très important que votre micro soit en sourdine.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons aujourd'hui, à titre personnel, Richard Beamish, chercheur scientifique à la retraite; du Nuu-chah-nulth Seafood Limited Partnership, Larry Johnson, président; du Conseil tribal des Nuu-chah-nulth, Eric Angel, gestionnaire du programme des pêches; d'Omega Pacific Hatchery Inc., Carol Schmitt, présidente; et de la Thornton Creek Enhancement Society, Dave Hurwitz, gestionnaire d'écloserie.
Nous allons maintenant passer aux déclarations préliminaires. Nous allons commencer par M. Beamish, pour cinq minutes au maximum. Lorsque nos témoins auront terminé de parler et que nous passerons aux questions, je demanderais aux membres du Comité de bien vouloir indiquer à qui s'adresse leur question.
Monsieur Beamish, lorsque vous serez prêt allez-y. Vous avez cinq minutes au maximum, s'il vous plaît.
Le message que j'ai à vous transmettre est qu'il y a une urgence internationale pour le saumon du Pacifique et qu'il faut avoir une vue d'ensemble. Il y a eu une diminution sans précédent du nombre de saumons du Pacifique dans l'ensemble du Pacifique Nord en 2020. Le total des prises commerciales de tous les pays a atteint son plus bas niveau en 30 ans. Le total des prises de toutes les espèces était de 605 000 tonnes, ce qui représente une diminution de 38 % par rapport à la moyenne de la dernière décennie.
En Colombie-Britannique, le total des prises commerciales en 2019 et 2020 a été le plus bas jamais connu. La moyenne des prises sur les deux années était de 5 200 tonnes, ce qui représente seulement 7,5 % des prises annuelles moyennes des années 1970. La faiblesse inattendue des prises en 2019 et 2020 a aussi concerné tout le Sud-Est de l'Alaska. La quantité totale de saumon rouge produit dans le fleuve Fraser était la plus faible jamais enregistrée en 2019 et en 2020.
De l'autre côté du Pacifique, au Japon, pratiquement toutes les prises de saumon sont du saumon kéta issu des écloseries. À partir de 2010, les prises ont commencé à diminuer, passant d'une moyenne sur 10 ans d'environ 221 000 tonnes à seulement 59 000 tonnes en 2019, ce qui représente une baisse alarmante de 73 %. Les libérations d'alevins de saumon kéta issus des écloseries japonaises n'ont pas beaucoup évolué au cours de cette période, ce qui montre que l'effondrement des prises a résulté d'un déclin de la survie en mer et non d'une pénurie de juvéniles.
En Russie, en 2020, les prises commerciales ont diminué de 33 % toutes espèces confondues par rapport à la moyenne décennale récente. La réduction inattendue des prises en 2020 a été suffisamment alarmante pour que le gouvernement russe organise une conférence internationale virtuelle il y a environ un mois, en anglais, pour examiner les explications du déclin et les attentes pour l'avenir. J'ai été invité à prononcer l'allocution d'ouverture, qui sera publiée dans une revue russe.
Il y a un principe en écologie selon lequel l'abondance des espèces de plantes et d'animaux qui produisent un grand nombre de graines ou de bébés est déterminée par l'habitat disponible, et non par le nombre de graines ou de bébés. Comme vous le savez, le saumon produit un grand nombre de bébés, et l'habitat disponible est principalement l'océan. Il y a maintenant de solides études publiées selon lesquelles une fois que le saumon est dans l'océan, son abondance est surtout déterminée au cours des premiers mois de sa vie.
Les déclins à grande échelle en Colombie-Britannique en 2019 et en 2020, ainsi que dans tout le Pacifique Nord en 2020 doivent résulter d'un mécanisme commun. Il est possible qu'un mécanisme fasse en sorte que moins de saumons grandissent assez rapidement pour pouvoir stocker l'énergie nécessaire pour survivre à leur premier hiver océanique. Une explication possible de l'effondrement serait que le changement climatique a entraîné une réduction de la capacité de l'océan côtier à soutenir le saumon.
L'urgence est aujourd'hui de comprendre les mécanismes qui régissent l'abondance du saumon dans l'océan si nous voulons comprendre l'avenir du saumon du Pacifique. Je crois que nous avons les chercheurs et les technologies dont nous avons besoin dans le Pacifique Nord pour faire les découvertes nécessaires, si nous pouvons trouver une façon de travailler ensemble en formant une équipe internationale.
Je m'appelle Larry Johnson et je suis président de Nuu-chah-nulth Seafood Limited Partnership. Nos actionnaires sont la Première Nation Ditidaht, les Premières Nations Huu-ay-aht, les Premières Nations Kyuquot et Checleseht, le gouvernement de la Tribu Uchucklesaht et la Première Nation Ucluelet.
Nuu-chah-nulth Seafood Limited Partnership est une entreprise de pêche commerciale qui offre un soutien à la gestion des pêches aux nations actionnaires, à leurs pêcheurs et à leurs entrepreneurs dans divers aspects du développement des pêches. Aujourd'hui, je veux insister sur le fait qu'il y a des nations qui appuient l'élevage durable du saumon. Elles croient que la salmoniculture marine et le saumon sauvage peuvent coexister et être mutuellement bénéfiques.
En fait, le saumon du Pacifique est en grande difficulté pour de nombreuses raisons.
L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui au sujet des piscicultures remonte à 1995 lorsque j'ai débuté comme conseiller de ma nation. À l'époque où j'ai commencé à m'intéresser aux piscicultures, au milieu des années 1990, le mot pisciculture était un gros mot. En fait, j'ai mené nos chefs héréditaires à une déclaration visant à chasser les piscicultures de notre territoire traditionnel.
Nous avions des doutes comme tout le monde. Je n'avais pas encore d'avis tranché. J'ai un peu suivi le mouvement, comme beaucoup de gens dans cette province. Nous avons pris l'initiative de poser des questions sur nos sujets de préoccupation. Nos chefs ont parlé de beaucoup de choses dont il était question ailleurs, comme ce qu'il advient sur le fond marin de ces fermes après leur départ. Que se passe-t-il si les poissons s'échappent? Qu'en est-il du pou du poisson? Qu'en est-il des produits chimiques utilisés? Existe-t-il des plans de sécurité? Il y avait toutes sortes de questions.
En qualité de conseiller, je me suis lancé dans les communications. Nous avons obtenu des réponses et je les ai transmises à nos chefs. Notre nation compte huit chefs. Je me souviens encore que même si nous répondions aux questions, ils demeuraient sceptiques. L'un des chefs a pris la parole et a demandé ce qui se passerait dans 50 ans. Et si nous découvrions que nous avions tort et que nous avions manqué le coche? Qu'adviendrait-il?
Je pense qu'il est vraiment difficile pour les piscicultures de travailler en Colombie-Britannique parce qu'il y a des craintes dans cette province. Il n'y a pas suffisamment de traités et il n'y a pas assez de certitudes pour l'industrie et les Premières Nations en Colombie-Britannique.
J'ai fait partie de l'organisme consultatif et des groupes de travail techniques autochtones et multipartites par l'entremise du comité de coordination autochtone qui est organisé par la First Nations Fisheries Council, afin de pouvoir participer et m'assurer que les voix des nations signataires de traités étaient entendues. Nous avons fait notre travail. Nous avons séparé les affaires de la politique dans nos nations signataires de traités en créant des branches commerciales axées uniquement sur les affaires. Elles doivent suivre le plan stratégique de la nation, bien sûr, pour la construction d'une entreprise durable et pour l'accès aux ressources océaniques. Nous voulions que l'aquaculture soit diversifiée.
Je pense que l'aquaculture est une excellente occasion pour nos nations sur le plan économique. Elle fournit à la nation des emplois, des revenus et des profits, afin que celle-ci puisse faire ce qu'elle souhaite et créer des services pour sa population. Elle aide la région et stimule l'économie locale tout en contribuant à l'économie dans son ensemble. Le développement de l'aquaculture soutient également l'économie bleue.
Comment faisons-nous? Nous le faisons grâce à des partenariats. Mon entreprise a fait beaucoup de bon travail en partenariat. En fait, nous avons été lauréats du Business Partnership of the Year grâce à des réalisations autochtones.
J'aimerais parler un peu des partenariats du point de vue de ma nation, parce que la foresterie est un bon exemple d'établissement de relations. Il faut beaucoup de temps pour établir des relations. Il faut beaucoup de temps pour établir la confiance, mais une fois que ces éléments fondamentaux sont en place, la réconciliation économique est réalisable. Je pense que ce n'est pas quelque chose que vous faites et que vous laissez tomber. Une relation s'entretient. C'est une voie à suivre. Cela montre l'exemple pour les autres.
C'est l'objectif de notre entreprise. Nous avons deux nations qui pratiquent la conchyliculture, l'aquaculture du varech et l'aquaculture des poissons. Quatre de nos cinq nations actionnaires sont des nations signataires de traités modernes qui ont des droits d'autonomie gouvernementale et des pouvoirs législatifs. Elles décideront des possibilités économiques qui s'offrent à elles sur leurs territoires traditionnels.
Elles sont déterminées à bâtir leur nation et à construire une économie qui leur permettra de ramener leur peuple sur sa terre d'origine. Elles veulent améliorer le saumon. Je pense que nous pouvons faire un meilleur travail sur le plan de la production et des taux de survie afin de pouvoir continuer avec le saumon amélioré. Nous pratiquons la pêche commerciale et l'aquaculture, avec en particulier les mollusques et crustacés, le varech et l'élevage du saumon.
Je pense que ce qui manque le plus dans les plans des différents intervenants, c'est la gestion des prédateurs, et je crois que nous devons vraiment nous en occuper.
Encore une fois, je tiens à répéter qu'il y a des nations qui appuient l'élevage durable du saumon parce qu'elles croient que la salmoniculture en mer et le saumon sauvage peuvent coexister et s'apporter des bénéfices mutuels. Je suis à peu près certain que c'est le cas déjà depuis plusieurs décennies.
J'ai une demande à formuler...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui.
Je m'appelle Eric Angel. Je suis gestionnaire du programme des pêches pour le Conseil tribal des Nuu-chah-nulth sur la côte Ouest de l'île de Vancouver.
Notre programme des pêches est connu sous le nom de « Uu-a-thluk », ce qui signifie « prendre soin de » en langue nuu-chah-nulth.
Le saumon fait partie intégrante de la culture et de l'économie des nations nuu-chah-nulth, et ce depuis des milliers d'années. Les tribunaux ont reconnu l'importance du saumon pour les Nuu-chah-nulth, comme cela a été le cas tout récemment avec la décision de la Cour d'appel de la Colombie-Britannique dans l'affaire des droits de pêche Ahousaht.
La Cour d'appel a également reconnu l'importance pour le gouvernement de travailler avec les nations nuu-chah-nulth à la mise en œuvre de leurs droits de pêche. C'est ce dont je veux vous parler aujourd'hui — l'intérêt qu'il y a pour le gouvernement et pour la société en général à partager la responsabilité des décisions qui auront une incidence sur notre bien-être à long terme.
La crise à laquelle le saumon du Pacifique est confronté aujourd'hui dure depuis des décennies. C'est un problème complexe dont les causes sont multiples.
M. Beamish vous a parlé des problèmes de survie en mer. Il y a la dégradation de l'habitat du saumon dans les terres, la surpêche, potentiellement l'aquaculture océanique, la prédation par les mammifères marins et la surcapacité causée par un trop grand nombre de poissons dans l'océan.
Les témoins précédents ont aussi évoqué des façons de régler les problèmes, notamment par la restauration de l'habitat du saumon, le renforcement de la résilience aux effets des changements climatiques, la réduction des pressions exercées par la pêche, l'amélioration de la surveillance et de l'application de la loi, le déplacement des exploitations salmonicoles vers les terres et l'augmentation de la production et de la mise en valeur des écloseries. Ce sont toutes des mesures importantes et elles peuvent certainement aider, mais nous en mettons déjà en œuvre une grande partie depuis longtemps, et aucune approche ne sera suffisante à elle seule.
De notre point de vue, la chose la plus importante que le gouvernement et le MPO peuvent faire pour contrer le déclin du saumon du Pacifique serait de reconnaître la passion, les connaissances et la capacité qui existent dans les collectivités côtières de la Colombie-Britannique. Le gouvernement et le MPO doivent travailler en étroite collaboration et directement avec les Premières Nations des collectivités côtières sur une base régionale pour décider de la meilleure façon d'utiliser les ressources financières et humaines qui existent et qui sont mises à leur disposition.
Sur la côte Ouest de l'île de Vancouver, une organisation est en mesure de répondre à cet objectif. Le West Coast Aquatic Governance Board a été mis sur pied il y a plus de 20 ans par les nations nuu-chah-nulth qui travaillent avec les gouvernements régionaux et provinciaux, le gouvernement fédéral et les intervenants de la région. Tous les secteurs qui ont un rôle à jouer et un intérêt à promouvoir la santé du saumon et des écosystèmes du saumon y sont représentés. Il s'agit des Premières Nations, des gouvernements régionaux et provinciaux, du gouvernement fédéral, des pêcheurs commerciaux et sportifs, des entreprises d'aquaculture du saumon, des entreprises forestières, des entreprises touristiques, des écloseries et des ONG environnementales.
Aujourd'hui, le West Coast Aquatic Governance Board poursuit ses activités, organisant des tables rondes sur la pêche au saumon et l'intendance dans chacune des principales zones de pêche de la côte Ouest de l'île. Ces tables rondes réduisent les conflits entre tous les intervenants. Elles mettent en avant des solutions gagnant-gagnant pour les participants et sont très rentables.
Depuis de nombreuses années, le West Coast Aquatic Governance Board et les tables rondes fonctionnent avec un budget très restreint de quelques dizaines de milliers de dollars par an. Récemment, les nations Nuu-chah-nulth, par l'entremise de West Coast Aquatic, ont présenté au MPO une proposition visant à utiliser une petite partie de ce qui reste du Fonds d'atténuation du Traité sur le saumon du Pacifique pour appuyer les activités du West Coast Aquatic Governance Board. Nous demandons à pouvoir le faire ou bien qu'un montant très modeste de la nouvelle Stratégie sur le saumon du Pacifique soit alloué au soutien à long terme de West Coast Aquatic.
Il est important de comprendre que des possibilités s'offrent à nous et qu'il ne s'agit pas uniquement d'une crise. Depuis des décennies, nous avons une économie fondée sur la maximisation de l'extraction des ressources, y compris le saumon, dans les régions rurales de la Colombie-Britannique. Ce n'est pas durable et cela doit désormais être clair pour tout le monde, mais cela ne veut pas dire que nos économies fondées sur le saumon sont condamnées à s'effondrer et que les collectivités côtières et les Premières Nations en particulier doivent en subir les conséquences. Nous pouvons réorienter nos efforts vers le rétablissement des écosystèmes du saumon. Nous pouvons bâtir une économie du rétablissement qui crée des emplois durables et qui rétablit la santé du saumon. Cela prendra des générations, mais nous pouvons commencer à en voir les avantages immédiatement, et les nations nuu-chah-nulth sont prêtes à montrer la voie.
Les Nuu-chah-nulth ont cofondé West Coast Aquatic parce que nous savons que la seule façon d'aller de l'avant est de travailler avec nos voisins, les nouveaux arrivants. Vous pouvez le voir dans l'engagement nuu-chah-nulth envers iisaak, le respect de toutes les choses vivantes, et envers hishuk'ish tsawalk, l'interconnexion de tout. Il suffit que le gouvernement et le MPO reconnaissent ce qui existe déjà. Si nous faisons cela, si nous misons sur nos forces et si nous travaillons ensemble plutôt que les uns contre les autres, nous pourrons dire à nos enfants et aux enfants de nos enfants que nous avons fait ce qu'il fallait.
Merci.
Je m'appelle Dave Hurwitz. Après avoir quitté l'université, j'ai pratiqué la pêche commerciale sur la côte Ouest de l'île de Vancouver pendant 17 ans. Ces six dernières années, j'ai été gestionnaire de l'écloserie de Thornton Creek, située à Ucluelet, sur la côte Ouest de l'île de Vancouver, et exploitée par la Thornton Creek Enhancement Society.
Que fait une écloserie comme la nôtre?
Chaque année, nous gérons le frai, l'alevinage et le lâcher de 350 000 à plus de 1 000 000 de saumons quinnat, kéta et coho dans cinq cours d'eau. Nous effectuons de nombreuses campagnes de relevés, à pied le long de nombreux ruisseaux, et en plongée au tuba dans 10 réseaux hydrographiques, afin de dénombrer les remontes de saumon pour la Division de l'évaluation des stocks du MPO. Nous fournissons également au MPO l'ADN, les otolithes, les écailles et les données biologiques connexes pour chaque poisson que nous élevons.
Nous favorisons l'intendance en proposant le programme Salmon in the Classroom dans les écoles locales, mais aussi au moyen de visites éducatives d'écloseries qui concernent des milliers de visiteurs et d'étudiants chaque année. Nous organisons aussi des journées portes ouvertes. Nous travaillons en partenariat avec les Premières Nations, les organismes locaux et les bénévoles et nous leur offrons de la formation.
Nous participons aux tables rondes de Clayoquot et de Barkley et nous animons West Coast Aquatic, notre groupe régional de coexistence entre les humains et la faune, et je suis membre du conseil de mise en valeur du saumon et de l'habitat qui conseille le MPO.
Nous entreprenons actuellement un projet de maîtrise utilisant les transpondeurs intégrés passifs et les micromarques magnétisées codées pour étudier la survie du saumon quinnat de la côte Ouest de l'île de Vancouver, et nous avons recueilli 70 000 $ pour entreprendre cette recherche.
Et puis, nous réparons et entretenons un bateau, des camions, des lignes électriques, une route d'accès, un barrage, un approvisionnement en eau, trois bâtiments, mais aussi de l'équipement d'incubation, d'élevage et de collecte des couvées. Nous achetons des combinaisons sèches, du matériel de pêche à gué, de l'équipement de sécurité, des aliments pour le poisson, nous payons une assurance, le téléphone, Internet et le carburant. En effet nous parcourons de longues distances sur des routes de gravier et par la mer pour faire notre travail. Nous avons une équipe dévouée de cinq travailleurs saisonniers sous-payés et plusieurs directeurs et bénévoles qui sont le coeur de notre organisation.
Dans les 30 dernières années, nous avons reçu chaque année 158 000 $ du gouvernement du Canada pour le fonctionnement de notre écloserie. L'argent fourni par le Canada est tout à fait insuffisant pour permettre aux écloseries comme la nôtre de faire leur travail. Nous comptons tous sur les dons, les subventions, les partenariats et le bénévolat.
L'inflation et le vieillissement des infrastructures menacent la capacité de chaque écloserie de faire davantage de mise en valeur du saumon et d'accroître le marquage et la recherche. Notre écloserie n'est pas la seule à cet égard. L'écloserie de Tofino ne reçoit que 8 000 $ par an du MPO pour reconstituer les stocks de saumon dans les cours d'eau éloignés de la baie Clayoquot. C'est à peine suffisant pour couvrir le coût de l'assurance du véhicule, du bateau, du bâtiment et l'assurance de responsabilité civile, et pour payer un peu de téléphone et d'électricité. L'argent est dépensé avant qu'ils n'aient commencé.
La science et la technologie, en particulier la science de l'ADN, nous en apprennent chaque année davantage sur la meilleure façon de gérer et d'améliorer les stocks de saumon pour en accroître la résilience. Le marquage de masse des poissons d'écloserie canadiens devrait être un impératif. Nous devons être en capacité de mesurer le succès de la mise en valeur et de la restauration de l'habitat. Le marquage de masse permet les pêches sélectives qui protègent les stocks sauvages tout en permettant la pêche du poisson d'écloserie. Elle permet également aux écloseries d'assurer l'intégrité génétique en pratiquant le frai de poissons issus de petites populations. Le marquage de masse autorise la détermination du caractère sauvage d'une montaison, ce qui permet une mise en valeur optimale de chaque bassin hydrographique.
Si nous avions le droit d'utiliser la méthode de marquage fondée sur la parenté par l'ADN mise au point par le MPO, le coût du marquage de masse diminuerait considérablement et fournirait plus d'information scientifique. La plupart des écloseries recueillent depuis plusieurs années les données nécessaires à l'utilisation de cette méthode révolutionnaire de mesure de l'âge et de détermination de l'origine des poissons d'écloserie.
Je suis perplexe à l'idée d'un secrétariat pour le saumon du Pacifique et d'un centre d'expertise en matière de rétablissement. Ce que je sais, c'est que grâce à la mise en valeur des écloseries, à la restauration de l'habitat, à la recherche et à la gestion scientifique des stocks, nous améliorerons l'état de notre saumon.
Je sais aussi que le MPO a été profondément amputé au cours des 15 dernières années. Des postes importants sont restés vacants en raison des compressions budgétaires et une expertise précieuse est perdue par attrition. Notre incroyable conseiller communautaire occupe deux postes. L'application de la loi nécessite plus de ressources. Il est nécessaire d'effectuer des relevés et d'obtenir des données biologiques pour l'évaluation des stocks dans d'autres bassins hydrographiques. Les employés régionaux du MPO sont nos partenaires et, tout comme nous, ils ont besoin de plus de financement pour se rendre sur le terrain.
Si nous pouvons nous assurer que les programmes de couvoirs existants sont financés dans un objectif de réussite, le financement de nouvelles écloseries communautaires dans des secteurs critiques sera un investissement valable pour le saumon. Le moment est venu d'agir pour respecter l'obligation du Canada de conserver nos montaisons de saumon. La mise en valeur des écloseries est un outil efficace dans la trousse d'outils nécessaire à la reconstitution des stocks de saumon.
Le Canada doit absolument appuyer la mise en valeur des écloseries en compensant au minimum le coût de l'inflation et en finançant le marquage de masse du saumon d'écloserie.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité, de me donner l'occasion de vous fournir des renseignements sur l'état du saumon.
Je m'appelle Carol Schmitt, et l'automne dernier j'ai fêté 40 années consécutives durant lesquelles j'ai élevé le saumon quinnat. Je suis diplômée du programme de gestion de la pêche et de la faune du British Columbia Institute of Technology. J'ai travaillé dans les pêches provinciales, les pêches fédérales, dans les piscicultures d'Union Carbide, comme gestionnaire d'une écloserie Sea-1 et dans le cadre d'un contrat d'incubation de saumon quinnat à la Station biologique du Pacifique. En 1987, nous avons construit notre écloserie privée Omega Pacific, et j'ai élevé des milliers de saumons quinnat adultes et des millions de saumoneaux de classe S1 pour l'aquaculture. J'ai aussi élevé durant 25 ans de gros saumons quinnat dans l'océan.
En 2009, nous avons élevé 600 000 saumoneaux quinnat de classe S1 pour 13 lâchers dans le cadre de projets de mise en valeur. Les données montrent que tous les lâchers de poissons de classe S1 continuent d'avoir des taux de survie en mer et des remontes d'adultes supérieurs à ceux des saumoneaux de classe S0. J'ai rédigé un document sur les pratiques de gestion des écloseries en eau douce qui pourrait être utilisé pour reconstituer les stocks sauvages de saumon quinnat. Il a été présenté à la conférence d'Aquaculture Canada ainsi qu'à la Northwest Fish Culture Conference en 2019, parmi d'autres programmes naturels d'élevage en eau douce visant à accroître la survie du saumon quinnat.
Je veux parler au Comité du déclin du saumon quinnat. Les stocks de saumon quinnat continuent de diminuer, bon nombre d'entre eux étant réduits à moins de 100 poissons. Les efforts de rétablissement n'ont pas permis d'augmenter les stocks parce que les saumoneaux de classe S0 relâchés par le MPO ont de faibles taux de survie en mer et aboutissent à trop peu de montaisons d'adultes. Nous avons démontré la viabilité d'une solution pour reconstituer les stocks de saumon quinnat. Les saumoneaux quinnat de classe S1 de l'écloserie Omega Pacific ont de meilleurs taux de survie en mer et un plus grand nombre d'adultes reviennent frayer, et il a été démontré qu'ils reconstituent efficacement le stock.
Dans notre exemple, celui de la rivière Phillips, l'automne dernier, 3 500 adultes sont revenus et la rivière est maintenant inscrite dans les plans de production des couvoirs pour 2021 avec la mention « objectif de mise en valeur atteint au cours de la phase de surveillance ». Cela s'explique en grande partie par les quatre lâchers effectués par Omega de 45 000 classe S1, alors qu'au cours des 25 années précédentes où de nombreux lâchers de 100 000 classe S0 ont été effectués, les remontes adultes dans la rivière étaient restées entre 200 et 500 poissons. Ce chiffre est semblable aux résultats obtenus dans la plupart des cours d'eau du programme de mise en valeur du MPO, malgré 40 ans de lâchers totalisant des millions de saumoneaux de classe S0.
Un lâcher de 50 000 saumoneaux de classe S1 par Omega Pacific a donné de 500 à 1 350 retours d'adultes, comparativement aux lâchers de classe S0 pour la côte Ouest, où l'on comptait entre 65 et 100 retours d'adultes, et à ceux de la mer des Salish, où entre 200 et 600 adultes sont revenus.
Mon exposé résume les résultats pour nos saumoneaux par rapport à ceux de classe S0. Cependant, en raison du peu de temps dont je dispose, je vais d'abord vous présenter mes recommandations finales.
Je recommande que nous mettions sur pied un comité de projet spécial sur le saumon quinnat, composé de cinq à sept membres, dont moi-même, qui serait chargé de l'organisation, et qui aurait le pouvoir de mettre en œuvre un plan donnant la priorité aux stocks de saumon quinnat qui seront élevés jusqu'à la classe S1 cet automne.
Utilisez l'espace disponible de notre couvoir et évaluez les capacités d'autres couvoirs à élever des classes S1 en utilisant les procédures d'Omega. Il faut aussi établir un budget et des réalisations attendues pour des périodes de 5 ans et de 10 ans afin de reconstituer les stocks de saumon quinnat, notamment pour le fleuve Fraser, la baie Clayoquot, la rivière Nahmint, le lac Henderson, la rivière Chemainus et d'autres.
Cette mesure est justifiée par le fait que le programme de mise en valeur du MPO en est à sa 44e année et qu'il continue de libérer surtout des alevins ou des poissons de classe S0. Cela fait sept ans que le ministère des Pêches et des Océans reçoit nos résultats pour la classe S1, et plus de 40 lettres de Premières Nations et d'organisations comme la B.C. Wildlife Federation ont été envoyées au MPO. La motion M-154 et la recommandation numéro 16 du comité permanent de la Chambre des communes d'octobre 2018 demandent que le MPO incorpore l'utilisation de poissons de classe S1 et fasse appel à l'écloserie Omega pour accroître les populations de saumon quinnat. Malgré cela, le MPO poursuit son programme S0, et les projets proposés par Omega ont été transférés aux installations du MPO pour élever des alevins ou des classe S0, cela fait donc trois ans qu'Omega n'a plus de projet de mise en valeur. Il faut une équipe d'experts pour s'assurer que les meilleures mesures sont prises pour reconstituer les stocks de saumon quinnat.
En résumé, l'avenir du saumon quinnat est un grave problème. La majorité des montaisons de saumon quinnat dans les rivières sont trop peu nombreuses pour pouvoir se reconstituer naturellement. Ce problème ne sera pas résolu par le marquage de masse, ni par les fermetures de pêches, ni par le marquage fondé sur la parenté, ni par d'autres études, ni en continuant de lâcher des poissons de classe S0.
L'intervention des couvoirs et la remise à l'eau de saumoneaux de classe S1 constituent l'outil le plus efficace pour augmenter le nombre de saumons. Je recommande donc qu'un comité de projet spécial sur le saumon quinnat, et qui soit indépendant du Programme de mise en valeur des salmonidés, mette immédiatement en place un plan établissant l'ordre de priorité des stocks pour augmenter efficacement le nombre de saumons, et cela dès cet automne. J'avais un certain nombre de diapositives pour vous montrer quelques-uns de nos résultats, alors je vais continuer à parler jusqu'à ce que je n'aie plus de temps.
Mon temps est-il écoulé?
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Il semble que vous ayez mis sur pied un programme très réussi qui semble donner de bons résultats, alors j'espère que cela va continuer à se développer et que nous pourrons aider à reconstituer les stocks de saumon menacés sur la côte Ouest.
Je sais qu'il y a plusieurs témoins, mais j'aimerais m'adresser à M. Beamish.
Il y a près de 10 ans, je crois, en 2011, vous avez comparu devant la Commission Cohen et présenté une théorie selon laquelle les saumons sauvages du Pacifique adultes pouvaient effectivement causer l'infection des saumoneaux sauvages par le pou du poisson, indépendamment de tout dommage causé par le saumon d'élevage.
Croyez-vous que le saumon sauvage adulte est responsable de l'infection du saumon sauvage juvénile par le pou du poisson? Êtes-vous toujours de cet avis, monsieur Beamish?
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Je ne me souviens pas d'avoir dit cela.
Ce que je vous dis aujourd'hui — j'espère que tout le monde a compris le message —, c'est qu'il faut vraiment avoir une vue d'ensemble et comprendre ce qui régit la production de saumon dans l'océan.
Après que la Russie ait eu des prises anormalement faibles l'an dernier, elle prend maintenant la question au sérieux. Il a été décidé que 2021 serait l'année du saumon en Russie, et un programme de cinq ans a été mis sur pied non seulement pour expliquer le déclin, mais aussi pour envisager l'avenir.
Je suis désolé. Honnêtement, je ne me souviens de rien, mais je suis vieux, j'ai pris ma retraite il y a 10 ans.
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C'est une question parfaite; c'est une question fréquemment posée par l'auditoire. Évidemment, il est difficile d'y répondre.
Nous devons vraiment travailler en équipe, tant en Colombie-Britannique qu'à l'échelle internationale.
Des choses peuvent être faites. Très rapidement, je vais vous dire, par exemple, qu'en ce qui concerne le saumon quinnat de la rivière Thompson-Sud, il y a environ 12 populations, et elles représentent environ 30 % du saumon quinnat adulte qui revient dans le détroit de Georgia et le fleuve Fraser. Ces saumons quinnat entrent dans le détroit de Georgia six à huit semaines après tous les autres saumons quinnat, de sorte qu'ils pénètrent dans un écosystème océanique qui a une capacité de charge différente, et ils en bénéficient.
Si nous comprenions vraiment les mécanismes responsables, nous pourrions, collectivement, commencer à nous concentrer sur ce que nous pouvons faire lorsque des changements surviennent dans les écosystèmes côtiers, et c'est ce qui se passe.
Si nous constatons des réductions au Japon ou dans le Sud-Est de l'Alaska, c'est parce que nos écosystèmes côtiers n'ont plus cette capacité. Si vous comprenez quels sont les mécanismes... Je pense qu'ils peuvent être résumés ainsi: les juvéniles qui grandissent plus vite survivent mieux. Une fois que nous aurons compris pourquoi, je suis certain que nous aurons la capacité et les technologies pour maximiser la survie dans l'océan.
Je sais que vous pourriez tous en parler longuement. Si quelque chose nous échappe ou que vous ne pouvez pas aller au bout d'une idée qui vous tient à cœur, n'hésitez pas à nous écrire, parce que, encore une fois, nous avons habituellement peu de temps.
Monsieur Hurwitz, nous avons beaucoup entendu parler des écloseries. Nous avons entendu des arguments pour et contre et parfois des témoignages contradictoires.
Est-ce que nous en savons assez pour mettre au point une vraie bonne stratégie de collaboration pour le rétablissement des stocks de saumon sur la côte?
Une des choses que nous devons avoir à l'esprit, c'est le montant assez appréciable que le gouvernement fédéral est disposé à investir. Évidemment, nous voulons que les investissements soient judicieux et qu'ils donnent des résultats. C'est toujours tentant de dire qu'il faut une étude ou un comité, puis, au bout du compte, on en dit plus qu'on en fait. C'est ce qu'il faut éviter.
Monsieur Johnson, vous avez dit que lors des discussions dans votre collectivité, vous cherchiez des réponses à certaines des réticences initiales au sujet de l'aquaculture dans des parcs en filet. Où avez-vous obtenu vos réponses et est-ce qu'elles ont changé au fil du temps?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je m'appelle Denis Trudel et je suis député de la circonscription de Longueuil—Saint-Hubert, qui se trouve à l'autre bout dupays. La question du saumon semble être un peu particulière ici, au Québec. Tout ce que je sais au sujet du saumon, c'est que mon beau-père le pêche dans la belle rivière Matapédia, en Gaspésie.
J'ai trouvé les propos des témoins très intéressants. C'est un peu inquiétant d'entendre qu'il y a eu moins de prises au cours de la dernière année, au Canada. On a parlé de sujets intéressants, comme le partage des responsabilités et la dégradation de l'habitat du saumon. Un témoin a proposé de changer carrément l'écosystème du saumon. Je trouve ces notions fort importantes.
J'aimerais poser une question de nature plus large et recevoir une réponse de chaque témoin.
Depuis le début de cette étude du Comité, des témoins ont souligné l'importance d'une bonne concertation entre le ministère et les différents acteurs du milieu, comme nos témoins, et les scientifiques. Un budget a été déposé récemment.
L'effort de concertation du gouvernement s'est-il traduit concrètement dans le budget présenté le mois dernier?
Monsieur Hurwitz, voulez-vous commencer?
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Il y a 20 ans, le financement était beaucoup plus important que maintenant. Nous fonctionnons avec quelques dizaines de milliers de dollars pour rester à flot.
La crise du saumon est un ensemble complexe de problèmes. Il n'y a pas de cause unique. Quand on veut régler un problème complexe, on ne demande pas à une seule personne de faire une seule chose. On réunit toutes les parties concernées et on les amène à déterminer ensemble quelle doit être la stratégie. C'est ce que nous faisons tous les jours aux tables rondes sur le saumon et à West Coast Aquatic.
C'est ce que nous faisons avec ce que nous avons appris au sujet des écosystèmes côtiers. Nous nous entendons collectivement sur le projet de recherche à appliquer et nous décidons comment recueillir de meilleures données sur ce qui arrive aux poissons là-bas. Nous faisons tout cela ensemble, et c'est la différence en ce moment.
Si vous devez dépenser tout cet argent, je ne vais pas vous indiquer des projets en particulier, mais plutôt vous demander de le dépenser judicieusement en consultant les gens qui sont le plus près de l'action.
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Pour répondre brièvement, presque tout a été une surprise.
Plus précisément, nous avons constaté que le saumon coho allait beaucoup plus loin au large que nous pensions. Nous avons trouvé le saumon rose à la limite sud de nos relevés. Ces deux espèces auraient dû être les plus abondantes, or elles n'étaient pas loin d'être les moins abondantes. Leur aire de répartition doit s'étendre beaucoup plus au sud.
Nous avons constaté que le saumon rose, le saumon rouge et le saumon kéta ne se chevauchaient pas et n'étaient pas en concurrence. Nous avons trouvé un saumon rouge juvénile de la rivière Chilko au beau milieu du Pacifique. Nous avons fait des estimations des retours prévus de saumon kéta en 2019 et en 2020, simplement d'après nos prises, et elles n'étaient pas trop mauvaises. Nous avons aussi fait une estimation rapide des retours attendus dans le Fraser cette année. Ce sera un peu mieux que les deux dernières années.
Certaines de ces données ne sont pas publiables, mais vous m'avez posé la question. En bref, à peu près tout ce que nous avons trouvé était nouveau.
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Non. Il y a encore beaucoup de travail qui pourrait être fait pour créer des emplois dans ce contexte.
Ce genre d'économie vers laquelle nous devons faire la transition en ce qui concerne le saumon exige que nous prenions davantage soin du saumon plutôt que de penser au nombre de prises destinées à la vente. Cela fait toujours partie de l'équation, il va sans dire, mais nous devons rebâtir les écosystèmes, tant dans l'environnement terrestre que côtier, où nous pouvons exercer une certaine influence.
Nous avons beaucoup d'occasions de mettre des gens au travail dans ce contexte. Nous avons besoin de programmes de gardes-pêche. Nos Premières Nations sont toujours les premières sur l'eau, et pourtant, nous avons du mal à trouver assez d'argent pour employer des gens pour faire cela. L'argent peut servir à envoyer des gens sur l'eau pour constater ce qui s'y passe et y prêter attention.
Nous devons faire plus de recherches scientifiques. Le ministère des Pêches et Océans a un service scientifique fantastique. Il y a beaucoup de capacités dans le secteur privé, ainsi que dans nos nations, et nous pourrions faire du travail là aussi.
Il y a également le tourisme. Le saumon attire les ours et les ours attirent les touristes. Il y a toutes sortes de possibilités ici. Nous nous bornons à penser qu'il nous faut tout simplement avoir plus de saumons pour pouvoir continuer à les pêcher comme nous le faisions, mais nous devons faire preuve d'un peu plus d'imagination.
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Oui. Il a été extrêmement décevant de voir qu'au dernier moment, le ministère a gardé les œufs et relâché les alevins au lieu de nous permettre de les prendre pour en faire des saumoneaux S1. Pour votre information, dans le cadre du projet Henderson, nous avions un engagement privé de cinq ans pour payer l'ensemble du programme d'amélioration. Lorsqu'ils sont relâchés sous forme d'alevins, on peut s'attendre à ce que 160 poissons adultes reviennent, alors que lorsqu'ils sont relâchés comme saumoneaux S1, on peut s'attendre au retour d'au moins 1 100 adultes.
Pour ce qui est de la frustration, je pense que Rebecca Reid a dit que le ministère compte sur la participation du secteur privé et du secteur public, parce que sans cela, il ne pourrait pas mener à bien autant de projets. Il y a beaucoup de choses positives qui se passent. Cependant, il semble que pour notre écloserie privée, une fois tous les résultats entrés pour les S1, ils ont décidé de faire marche arrière et ne souhaitaient plus nous permettre de participer.
Je ne sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que, compte tenu des résultats, il faut transposer cela à plus grande échelle pour reconstituer les stocks, et si [Difficultés techniques]. Après 40 ans de mise en valeur, on en est à seulement 70 poissons, ce qui signifie un rendement de 260 en moyenne. Au début, il y a 40 ans, il y avait 200 poissons dans le système. Dans la baie Clayoquot, les stocks de saumon quinnat sont tous à haut risque maintenant en raison des rendements qui sont si bas.
J'ai démontré que s'ils sont élevés de façon plus naturelle, ils se comportent différemment et vous récupérez beaucoup plus de poissons parce qu'il y a un taux de survie plus élevé. Je ne sais pas. Comme je l'ai dit, je suis ici aujourd'hui pour faire valoir que nous devrions peut-être mettre sur pied un comité spécial pour prendre ces décisions en temps réel. J'ai écrit au ministère, il y a 18 ans, pour dire que leur taux de survie pouvait passer de 0,02 à 0,06 % à 5 à 10 % et que pour cela, il fallait seulement changer la façon de les élever. On voit quels sont leurs résultats maintenant, alors voilà où nous en sommes.
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Merci, monsieur le président.
J'ai des questions pour chacun d'entre vous, et j'aimerais que vous en preniez note. Si vous n'avez pas la possibilité d'y répondre, j'apprécierais que vous me soumettiez une réponse écrite, parce que je pense que ce sera probablement la seule période de cinq minutes que j'aurai.
Ma question pour vous, monsieur Beamish, porte sur les études que nous avons vues sur l'océan et les espèces de poissons qui proviennent de pays qui pratiquent le pacage en mer — j'utilise le terme librement —, comme le Japon et la Russie. Vous n'avez pas beaucoup parlé du poisson qui vient de l'Alaska, et je me demande ce qui se passe là-bas. Pouvez-vous nous dire où vont ces poissons si on ne les retrouve pas dans les prises? La baisse de 70 %, que nous avons connue signifie-t-elle qu'ils se déplacent ailleurs ou qu'ils reviennent au mauvais endroit? Se peut-il qu'ils soient présents dans nos systèmes arctiques alors qu'ils ne l'étaient pas auparavant? Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Monsieur Hurwitz, je tiens d'abord à vous remercier, vous et tous les autres. J'ai visité de nombreuses écloseries sur la côte et j'ai rencontré beaucoup de gens là-bas, mais je n'ai malheureusement jamais visité la vôtre.
Je veux parler des installations mobiles de marquage, parce que je ne pense pas qu'il soit possible d'en avoir des fixes. Pourriez-vous nous dire quel en serait le coût et combien d'écloseries comme la vôtre, des écloseries communautaires, pourraient être touchées si nous devions procéder à un marquage complet? Combien de ces écloseries seraient disponibles, ou combien d'entre elles pourraient avoir accès à un système de marquage mobile?
Monsieur Schmitt, je suis ravi de vous revoir. J'ai eu l'honneur de visiter votre établissement. Je pense que M. Arnold et moi-même y sommes allés en même temps. J'aimerais parler un peu de l'eau douce par rapport à l'eau salée. Je sais qu'à l'installation de Marble River, on élève une partie du poisson en eau douce, et une autre partie dans des endroits comme Quatsino Lodge, où il y a un enclos où l'on élève une partie du saumon quinnat et où l'on obtient de meilleurs rendements. Pouvez-vous nous parler un peu de la différence entre l'élevage à une certaine taille en eau douce et en eau salée?
Ma dernière question s'adresse à vous, monsieur Johnson. Nous avons entendu beaucoup de gens parler des phoques et de la prédation. Certains ont laissé entendre que nous n'avons pas à déployer d'efforts considérables au sujet des phoques prédateurs, mais seulement cibler ceux qui causent le plus de ravages. Je me demande si vous pourriez nous en dire un peu plus à ce sujet.
Je vais vous laisser répondre de votre mieux.
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Ironiquement, le marqueur mobile dont j'entends parler depuis deux ans est apparu le mois dernier, et nous l'avons utilisé pour la première fois la semaine dernière. Auparavant, il était utilisé dans une écloserie de Tofino pour marquer le saumon kéta. Je suis très heureux que nous ayons maintenant une unité sur la côte qui fonctionne. J'étais très enthousiaste cette semaine.
Pour ce qui est de l'élevage en enclos marin, je dois dire, avec tout le respect que je dois à Mme Schmitt, que je parcours les rivières avec beaucoup d'autres biologistes chevronnés, et nous n'avons pas encore vu de saumoneaux S1 sauvages. Il s'agit certainement d'une technologie qui est mieux adaptée aux ruisseaux alimentés par les glaciers sur la côte continentale et qu'elle a utilisée pour les introduire en milieu insulaire.
Malheureusement, face aux changements climatiques et au réchauffement des eaux, la stratégie des saumoneaux S1 n'est pas nécessairement quelque chose de naturel, mais pour ce qui est l'élevage en enclos marin dont vous parlez, oui, nous l'avons utilisé, et il est très important de prendre les alevins de l'écloserie à cinq grammes et de les mettre dans un enclos marin à l'embouchure pour favoriser l'imprégnation. En deux semaines, leur taille double, et nous obtenons un taux de survie exponentiel.
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Les poissons qui survivent sont ceux qui grandissent le plus rapidement dans l'océan au cours des premiers mois. Certains poissons qui survivent au premier hiver en mer meurent, mais en général, la force de la couvée est déterminée au premier hiver en mer, selon la vitesse à laquelle ils grandissent dans la zone côtière.
Il y a un certain chevauchement entre le poisson que nous pêchons et celui qui est pêché aux États-Unis, mais ce n'est pas généralisé. Il y a du saumon kéta du Japon et de la Russie dans le golfe de l'Alaska, mais si vous laissez entendre qu'il y a de la concurrence de la part de poissons d'autres pays, je dirais que non, ce n'est pas le cas.
En passant, nous avons constaté, grâce à nos études sur le plancton, qu'il semblait y avoir beaucoup de nourriture disponible dans le golfe d'Alaska, de sorte que cela n'aurait pas d'effet régulateur sur l'abondance après la survie au premier hiver en mer.
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Je vous remercie, monsieur le président.
L'une des choses que je constate au Parlement, c'est que nous manquons toujours de temps pour parler des questions importantes. Nous essaierons d'en faire le plus possible dans les deux minutes qu'il nous reste.
Ma question s'adresse à M. Angel, qui a répondu de façon très détaillée à ma précédente question.
Monsieur Angel, sur le plan de la scientificité du processus — si je peux m'exprimer ainsi —, vous avez mentionné que les études des scientifiques étaient très importantes et qu'elles étaient nécessaires à la réhabilitation et à la conservation du saumon. Vous avez même parlé du fonctionnement des écloseries.
Pensez-vous que, à l'heure actuelle, les ressources et les données des scientifiques sont suffisamment utilisées?
Est-ce que tous les outils de recherche scientifique sont adéquatement mis en place pour protéger le saumon?
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Nous collaborons avec le MPO dans tous les domaines. Nous recueillons des données. Nous élevons et étudions le poisson. Nous étudions le marquage et nous faisons des recherches sur les goulots d'étranglement dont a parlé M. Beamish, du moins dans notre région. Les compressions imposées à la recherche ont une incidence considérable sur ce secteur. Nous n'avons pas parlé de braconnage, qui entre en ligne de compte, tout comme les captures accessoires.
Nous parlons de la façon dont les pays peuvent collaborer. Après toutes les améliorations que nous faisons dans la baie Clayoquot, nous savons, grâce au marquage, que plus de 50 % des saumons sont pris par les Alaskiens, et personne n'a encore parlé des répercussions de l'élevage du saumon en Alaska. Un ornithologue de l'Alaska a remarqué des cas de mortalité en raison du manque de nourriture provenant de la concurrence de tous ces poissons d'élevage.
Pour revenir à nous, oui, c'est difficile. La région souffre. Nous ne sommes pas en mesure de produire autant de poissons. L'attention ne se porte pas sur nous.
Nous n'opérons pas de grandes écloseries. Nos écloseries sont petites, et c'est en fait la façon dont nous devrions mettre le poisson en valeur, et non pas avec ces énormes relâchements artificiels dans la nature. La démarche doit se faire un écosystème à la fois. C'est ainsi que nous abordons la question, sous l'angle de la reconstitution des stocks. C'est une façon beaucoup plus coûteuse de procéder que de construire une grande usine sur une seule rivière.
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Merci. Je sais qu'il nous reste peu de temps.
En ce qui concerne les Nuu-chah-nulth, je peux dire qu'une part limitée de ce fonds de restauration a été affectée à nos projets.
Nous avons présenté beaucoup de propositions. Nous avons obtenu du financement pour un projet très important. Nous nous intéressons au hareng parce que celui-ci est un poisson fourrage important pour le saumon, donc c'est un excellent candidat, et on l'a reconnu.
En fait, le problème fondamental du Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, c'est que les décisions ont été prises par le MPO et la province sans la participation directe des Premières Nations. Nous sommes des ayants droit; nous devrions être des décideurs. Nous devrions participer au processus décisionnel.
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Assez rapidement, je ne pourrais que vous répéter que le mécanisme fondamental de régulation de tous les saumons, toutes les espèces le long de leur échelle de distribution, c'est que lorsqu'ils entrent dans l'océan, leur taux de survie augmente s'ils grandissent plus rapidement.
Rappelez-vous que même dans les meilleures années, il suffisait de 5 % du saumon quinnat dans le détroit de Georgie dans les années 1970 pour assurer tout l'approvisionnement nécessaire. Les poissons mouraient dans une proportion de 95 %, mais personne ne s'en souciait vraiment. Aujourd'hui, 99 %, ou 99,9 % des poissons meurent. Il faut absolument réussir à comprendre les mécanismes naturels qui ont fait augmenter cette mortalité.
Encore une fois, l'effondrement de la pêche commerciale dans l'ensemble du Pacifique l'année dernière doit être attribuable à un mécanisme en commun. Pour tous les scientifiques, il est essentiel que nous comprenions ce mécanisme si nous voulons comprendre l'avenir du saumon du Pacifique.
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Nous effectuons une évaluation et des relevés de saumoneaux. Nous étudions les goulots d’étranglement dans l’estuaire au moyen du marquage. Nous effectuons des relevés au tuba et nous marchons dans les ruisseaux pour dénombrer les poissons.
Tout ce que je dis, c'est que nous en faisions beaucoup plus il y a 20 ans. Les lacunes dans les données dont parlais M. Beamish sont attribuables aux compressions budgétaires au MPO, en vertu desquelles les évaluations des stocks ont été réduites, si bien que nous ne recueillons plus autant d’information qu’auparavant.
De plus, nous avons cartographié un génome humain, et devinez quoi? Nous avons aussi cartographié le génome du saumon. Nous analysons l’ADN de tous les saumons quinnat morts que nous trouvons dans une rivière. Nous avons créé une base de données d’ADN que des scientifiques comme M. Beamish peuvent utiliser dans le Pacifique Nord lorsqu’ils recueillent et cartographient l’ADN des saumons pour voir où ils vont.
Les écloseries ne se contentent pas de produire du poisson. Nous sommes une écloserie différente. Nous produisons le poisson le plus sauvage, de la plus haute qualité et le plus sain sur le plan génétique. Nous fournissons des tonnes de renseignements qui sont utilisés par d’autres scientifiques.
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Oui. La demande portait sur le financement.
Le gouvernement fédéral doit fournir un financement adéquat. Nous avons besoin de fonds d’immobilisations pour le développement des entreprises en aquaculture et pour aider à établir des partenariats avec l’industrie.
Les Premières Nations ont besoin que la province traite les demandes plus rapidement. Le processus actuel prend beaucoup trop de temps.
Si le gouvernement veut respecter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, il lui suffit de donner aux Premières Nations la capacité de prendre leurs propres décisions sur le type d’aquaculture qu’elles veulent développer sur leurs territoires et de leur fournir le financement nécessaire à cette fin.
Les Premières Nations peuvent également fournir des conseils et des exemples sur la façon de mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones d’une manière significative pour elles. Laissons les Premières Nations aider les gouvernements à définir la Déclaration au moyen du développement économique.
Merci.
Le ministère effectue une fois l'an des relevés dans de nombreux cours d’eau et compte les espèces qui reviennent frayer chaque année. La plupart des populations de saumon quinnat ne comptent que 25 ou 30 poissons. Même bon nombre des systèmes mis en valeur qui ont été...
J’ai décrit la rivière Nahmint. Je faisais simplement un résumé des 40 années de mise en valeur dans la rivière Nahmint, et nous en sommes actuellement à une moyenne de 260 poissons. Au cours des 10 premières années de la période de mise en valeur sur 40 ans, 160 000 saumoneaux étaient relâchés chaque année. Au cours des 10 années suivantes, on était rendu à 120 000 saumoneaux relâchés chaque année. Au cours des 10 années suivantes — jusqu'à la trentième année —, 100 000 poissons étaient relâchés. On n'en relâche plus maintenant qu'environ 50 000, mais les chiffres sont demeurés les mêmes. Si vous regardez le nombre de saumons quinnat sur toute la côte, vous verrez que tous les chiffres sont extrêmement bas. Dans les rivières Chemainus et Kennedy, je crois que l’an dernier, le système n'a permis de remettre à l’eau que 1 500 poissons cette année. Sur toute la côte est de l’île également, bon nombre de ces stocks de saumon quinnat ne donnent que très peu de remontes de saumons adultes. Lorsqu’il n’y a que quelques centaines de géniteurs naturels, ce nombre est insuffisant pour porter la population à plus de 1 000 à 1 500 pour commencer à reconstituer les stocks afin qu'ils deviennent autosuffisants.
C’est là que, dans le cadre de notre programme sur la rivière Phillips, parce que les S1 avaient des taux de survie plus élevés, il y avait plus de poissons qui revenaient frayer. Ceux-ci ont à leur tour frayé, et nous avons recensé des chiffres intéressants l’an dernier, soit 3 500 poissons. C’est remarquable. Nous pouvons répéter cette formule dans tous les systèmes.
J’aimerais revenir sur ce que Dave a dit au sujet de l’absence de S1 sur la côte Ouest. J’ai accumulé entre 20 et 30 ans de données de recherche. Tous ces systèmes seraient principalement constitués de S1. Un très bon relevé en eau douce de la rivière Bedwell a permis de constater qu’une très grande partie du saumon quinnat S1 a quitté le système au début d’avril. Ils migrent différemment. Ils sont partis, et leurs taux de survie sont extrêmement bons.
Je reviens au saumon quinnat. Si nous voulons repenser l'intervention des écloseries, c’est ce qui se fait. Cependant, lorsque vous prenez les derniers poissons qui restent, vous devez les inscrire dans un programme où le taux de survie est le plus élevé. Nous savons, d’après les données des microplaques magnétisées codées, qu’un grand nombre des S0 qui sont relâchés ont un taux de récupération de microplaques de 0,2 %. Lorsque nous avons publié les données concernant nos S1, nous en étions à 3,2 % de récupération de microplaques.
Chaque microplaque récupérée dans le cadre de la pêche maritime représente 20 % de la population, donc tout d’un coup vous avez 2 % de ces microplaques, près de 10 %. Nos poissons dans la rivière Phillips avaient un taux de survie de 8,2 %. Les S0 des rivières Sarita et Nahmint que nous avons relâchés affichaient un taux de survie de plus de 5 %, comparativement à 1 % ou 2 % pour les S0 relâchés. Vous pouvez simplement dire que de 1 à 3 % des géniteurs reviennent frayer, comparativement aux géniteurs des S0, qui affichent un taux de 0,1 à 0,3 %. C’est une énorme différence.
À mesure que vous continuez à prendre ces derniers œufs et que vous n’obtenez presque pas de poissons qui survivent et qui reviennent, vous devez changer la stratégie. Nous en avons fait la démonstration avec 13 relâchements. Nous disposons de sept ensembles de données complets.
M. Robert Morrissey: Donc...
J’ai une question très simple. Étant donné qu'il existe au Canada une politique concernant le saumon sauvage qui diffère des politiques de l’Alaska et de certaines autres politiques internationales, qui semblent viser l’élevage en mer, je me demande si M. Beamish ou quelqu’un d’autre veut nous dire si notre politique concernant le saumon sauvage s’intègre d’une certaine façon aux politiques en place sur la scène internationale, et si nous pouvons nous attendre à ce que notre politique soit fructueuse si nous y apportons des changements judicieux.
J’aimerais aussi demander quelles sont les trois mesures que le ministère pourrait adopter en priorité pour sauver le saumon... Il n’est pas nécessaire qu’il y en ait trois — il pourrait y en avoir deux ou cinq —, mais je veux savoir quelles sont vos principales priorités. Est-ce qu’il faut supprimer les piscicultures? Est-ce qu'il faut mettre en valeur les écloseries? Est-ce qu’on doit retirer les filets des rivières? S’il y avait une liste de vos priorités qui, selon vous, feraient le plus pour assurer le rétablissement des populations de saumon sauvage du Pacifique, je serais curieux de la connaître.
Ce serait ma première question.
Monsieur Beamish, je vais vous demander d'y répondre, et nous passerons ensuite aux autres témoins.
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Quel grand cœur vous avez.
Je demande à tous ceux qui veulent répondre à la question suivante de lever la main:
Depuis longtemps, on accuse le MPO de consacrer la majeure partie de son temps à la gestion de l’effort de pêche et pas assez de temps à la reconstitution des stocks, mais étant donné la situation actuelle, pensez-vous que le MPO devra continuer à se concentrer sur la gestion de l’effort de pêche et qu’il devrait essayer de réduire le nombre de permis disponibles sur la côte Ouest?
Qui veut répondre à cette question? Allez, ne faites pas vos poules mouillées.
D’accord, puisque vous avez ri monsieur Beamish, je vais vous demander d'y répondre.
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Malheureusement, comme je n’ai pas vu le budget, je ne suis pas vraiment en mesure de répondre à cette question. Je sais que tout ce qui a fait l’objet d’un gel du financement et qui a donné de bons résultats pourrait probablement bénéficier d’un soutien accru.
Pour ce qui est de remédier aux lacunes en matière de données, encore une fois, M. Beamish en parle. Nous avons fait une évaluation des risques dans nos tables rondes avec Mme Isobel Pearsall et nous avons cerné nos lacunes. Je pense qu’il est très important de commencer à remédier à ces lacunes dans les données afin de savoir où se trouvent les goulots d’étranglement qui menacent la survie du saumon.
Quand on dit qu’il n’y a pas de problème de surpêche, cependant, avec tout le respect que je vous dois, puis-je soulever un point?
En 1996-1997, je déteste le dire, mais le ministre Anderson a mis fin à la pêche au saumon, de sorte que les remontes ont pu reprendre. Lorsque nous examinons les quantités de poissons pêchés en Alaska seulement, qui représentent plus de 50 % des stocks, sous l'angle des possibilités de reconstitution, si nous pouvions faire en sorte que ces poissons atteignent les bancs, nous devrions l'envisager. Je ne propose pas que nous mettions fin à la pêche, mais je dis qu’il est un peu naïf de soutenir qu'il n'y a pas de problème de surpêche.
Merci.
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Nous progressons lentement et à contrecœur, mais nous en arrivons enfin au point où les Premières Nations sont à la table décisionnelle avec le MPO, où les décisions sont prises de nation à nation et de gouvernement à gouvernement.
Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, et compte tenu de l’importance primordiale du saumon pour les Nuu-chah-nulth et pour les Premières Nations en général, c’est l’une des meilleures occasions que nous ayons eues depuis longtemps.
Je ne voudrais pas trop insister sur ce point, mais ce n’est pas si difficile. Il suffit de prendre le téléphone et de faire en sorte que les choses bougent à un niveau supérieur. Le directeur général régional, les directeurs à ce niveau supérieur, n’ont qu’à parler à leurs homologues, aux dirigeants des nations, leur réitérer leur volonté de collaborer, et faire ensuite la même chose avec la province.
Cela met fin à nos questions.
À chacun des merveilleux témoins que nous avons accueillis aujourd’hui, je tiens à dire un grand merci d’avoir comparu devant nous et de nous avoir beaucoup renseignés sur les questions relatives au saumon sauvage du Pacifique.
Merci aux membres du Comité pour une autre excellente réunion. Je tiens à remercier les greffiers, les analystes et les interprètes. J’ai hâte de vous retrouver à la prochaine réunion, mercredi.
Sur ce, la séance est levée.