Bienvenue à la 29e séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et aux motions adoptées le 19 octobre 2020 et le 21 avril 2021, le Comité se réunit pour étudier l'état du saumon du Pacifique.
Je souhaite informer les membres du Comité qu'à la fin de la séance je réserverai une dizaine de minutes pour vous communiquer quelques informations sur l'horaire.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021, et les députés peuvent donc y assister en personne, dans la salle, ou à distance au moyen de l'application Zoom. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Pour votre gouverne, la webémission montre toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Je vais préciser les quelques règles à suivre, à l'intention de nos témoins.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais et le français.Avec la dernière version de Zoom, vous pouvez maintenant parler dans la langue de votre choix sans avoir à sélectionner le canal de langue correspondant. Vous remarquerez également que la fonction main levée de la plateforme est maintenant plus facile d'accès et se trouve dans la barre d'outils principale, si vous souhaitez parler ou alerter la présidence.
Les députés qui participent en personne devront faire comme à l'habitude quand le Comité plénier se réunit en personne dans une salle, mais comme tout le monde semble être sur Zoom, il est inutile de passer cela en revue.
Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins doivent être adressés à la présidence.
Si vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui.
Nous accueillons Aaron Hill, directeur général de la Watershed Watch Salmon Society; de la Première nation Tl'azt'en, Darren Haskell, président du Fraser Salmon Management Council; de la Fondation du saumon du Pacifique, Jason Hwang, vice-président; de la B.C. Wildlife Federation, Jesse Zeman, directeur de la restauration des poissons et de la faune; et du gouvernement de la Colombie-Britannique, Fin Donnelly, secrétaire parlementaire de la pêche et de l'aquaculture, qui connaît bien le Comité.
Je souhaite la bienvenue à M. Donnelly que je remercie de tout le travail qu'il a fait dans le passé pour que nous adoptions le projet de loi , qui portait sur l'importation d'ailerons de requin, et bien sûr le projet de loi , qui portait sur la captivité des baleines et des dauphins. M. Donnelly a joué un rôle important dans l'adoption de ces projets de loi, non seulement au Comité, mais aussi à la Chambre.
Je vous souhaite un bon retour en terrain familier, monsieur Donnelly, même si vous n'êtes pas dans la salle du Comité comme à l'accoutumée.
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Merci de ces remarques liminaires, monsieur le président. Je les apprécie beaucoup.
[Français]
Bonjour à vous tous.
[Traduction]
Je suis ravi d'être avec vous virtuellement. Je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé de la Première nation Kwikwetlem et des Salish du littoral.
Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant le Comité permanent au sujet de l'état du saumon du Pacifique. Je m'appelle Fin Donnelly. Mon nom squamish est Iyem Yewyews.
En août dernier, j'ai eu l'honneur de témoigner devant ce comité en qualité de président du conseil d'administration d'un organisme de bienfaisance sans but lucratif appelé la Rivershed Society of British Columbia. Cette année, je me retrouve devant vous dans mon nouveau rôle de secrétaire parlementaire de la Colombie-Britannique pour la pêche et l'aquaculture auprès de la nouvelle ministre provinciale de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Pêches.
L'une des principales raisons pour lesquelles je suis reconnaissant d'occuper mon nouveau poste, est qu'il vise à appuyer la valeur que tant de Britanno-Colombiens accordent à notre environnement marin et à notre saumon sauvage du Pacifique. La dernière fois que je suis venu ici, j'ai dit que nous ne pouvons pas avoir de saumons et de montaisons saines sans bassins hydrographiques sains. Je m'inquiétais de la nécessité pour le gouvernement de prendre des mesures accrues en matière de conservation, de protection et de restauration des bassins hydrographiques. J'ai encouragé le gouvernement fédéral à travailler avec celui de la Colombie-Britannique, avec les gouvernements autochtones, les scientifiques et les universitaires, les organismes de conservation, les pêcheurs, les syndicats, les collectivités côtières et d'autres intervenants pour conserver, protéger et restaurer le saumon. Aucun d'entre nous ne réussira à rétablir les saumons sauvages du Pacifique à lui seul. Nous devons travailler ensemble pour veiller à ce qu'ils soient soutenus tout au long de leur cycle de vie.
Dans le cadre de mes nouvelles fonctions, je m'engage pleinement à travailler avec les Premières Nations, ainsi qu'avec d'autres organisations et le gouvernement fédéral pour restaurer le saumon sauvage du Pacifique et son habitat. D'ailleurs, le mandat que m'a confié le premier ministre Horgan le précise: je suis chargé de « diriger la collaboration avec le gouvernement fédéral pour élaborer de nouvelles stratégies visant à protéger et à revitaliser les populations de saumon sauvage de la Colombie-Britannique ».
Lors de ma précédente comparution, je vous ai également demandé si vous auriez le courage politique de faire les recommandations difficiles qui s'imposaient dans votre rapport. Désormais, je représente, moi aussi, un gouvernement et je peux vous assurer que la Colombie-Britannique a ce courage. Nous le démontrerons avec notre nouvelle stratégie audacieuse, conçue en Colombie-Britannique, pour le saumon sauvage. Elle est en cours d'élaboration et vise à doubler le montant du Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique. De plus, la province prépare une nouvelle stratégie pour les milieux marins côtiers et une nouvelle stratégie de sécurité des bassins hydrographiques. Ces trois initiatives contribueront à assurer en temps opportun une intervention provinciale coordonnée dans les zones importantes pour le saumon sauvage du Pacifique et pour ses habitats.
La Colombie-Britannique s'est réjouie du financement proposé pour la restauration du saumon sauvage dans la province dans le récent budget fédéral, ainsi que de l'engagement supplémentaire pour le Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, que la Colombie-Britannique s'efforce également d'appuyer. La province est impatiente de discuter en détail de la façon dont nos gouvernements peuvent collaborer à l'atteinte de ces objectifs, notamment en appuyant la restauration des bassins versants et l'innovation dans les écloseries communautaires. Nous avons également pris note des fonds qui ont été proposés pour l'élaboration d'un plan de transition pour sortir de la salmoniculture en parcs en filet dans les eaux de la Colombie-Britannique d'ici 2025.
Compte tenu de la décision prise récemment dans les îles Discovery, nous aimerions que le gouvernement fédéral s'engage à faire en sorte que tout plan de transition comprenne également des mesures de soutien économique pour les collectivités — pour les gens qui sont directement touchés par ces décisions — pendant que la transition et le retour à l'économie du saumon sauvage se mettent en place.
La dernière fois que je suis venu ici, j'ai dit que nous avions besoin de mesures audacieuses et d'un leadership résolu, ainsi que d'un engagement en matière de ressources et de soutien pour aider le saumon sauvage du Pacifique. Personne ne veut que les populations de saumon de la Colombie-Britannique suivent la voie des populations de morue de l'Atlantique, mais nous courons un risque réel de disparition de certaines des montaisons de saumon en Colombie-Britannique, qui étaient autrefois renommées. Les Britanno-Colombiens veulent que nous travaillions avec les dirigeants autochtones, ainsi qu'avec nos partenaires fédéraux, locaux et communautaires, pour veiller à ce que ces espèces emblématiques non seulement survivent, mais prospèrent à l'avenir. Nous allons continuer d'élaborer une stratégie de rétablissement du saumon sauvage, qui soit conçue en Colombie-Britannique et dont nous pourrons tous être fiers.
J'espère que vous vous joindrez à moi pour prendre les mesures nécessaires pour garantir l'abondance et la diversité du saumon sauvage pour la génération actuelle et les générations à venir.
Merci à tous.
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Merci, monsieur le président. Ce que vient de dire Fin Donnelly me réjouit
Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner sur le territoire traditionnel des Premières Nations Syilx.
Je suis le directeur de la restauration des poissons et de la faune à la B.C. Wildlife Federation, qui est le plus ancien organisme de conservation de la Colombie-Britannique et aussi le plus important avec ses 43 000 membres.
Comme vous le savez tous, le saumon est aux soins intensifs. La première chose à faire, c'est d'arrêter l'hémorragie. Cela signifie que nous devons cesser de tuer les poissons en voie de disparition avant qu'ils n'atteignent leurs frayères. En 2019, le ministre s'est engagé à protéger les montaisons de printemps et d'été de saumon quinnat du Fraser, qui sont menacées, soit les poissons des groupes d'âge 42 et 52, en limitant la mortalité dans les pêches canadiennes à 5 %. Cette limite a été dépassée de plus de 100 % la première année. En 2020, la pêche dans le fleuve Fraser à elle seule a dépassé cette limite de plus de 300 % pour les poissons du groupe d'âge 42. Le ministre a fixé une limite et le MPO a montré qu'il n'était pas en mesure de la respecter. Ce scénario s'est répété pour la truite arc-en-ciel de l'intérieur du Fraser et le saumon rouge du fleuve Fraser.
Les scientifiques devraient déterminer s'il y a un surplus de poisson pouvant être pêché et combien de poissons peuvent être capturés par les pêcheurs. Le travail de la direction est de déterminer comment maintenir ces captures dans les limites déterminées par les scientifiques. Il semble qu'il faille intervenir au niveau de la direction du MPO, car elle démontre constamment qu'elle est incapable de gérer la pêche de façon durable.
Une fois que nous aurons cessé de tuer des poissons en voie de disparition, le Comité devra reconnaître qu'il n'y a probablement pas de solution miracle au rétablissement du saumon. Par conséquent, il n'y a pas de solution miracle quant à la façon de dépenser l'argent. En ce qui concerne la gestion du saumon et de son habitat, les responsabilités et les lois du gouvernement du Canada et de la province de la Colombie-Britannique sont distinctes, mais elles se chevauchent. La relation entre le MPO et la province peut être qualifiée de médiocre. La volonté politique est le seul outil dont nous disposons pour améliorer la situation.
La stabilisation et le rétablissement des populations de saumon reposent sur l'inventaire, la surveillance et les données scientifiques. Pour gérer les populations, il faut des chiffres, et le MPO n'a ni le budget de base, ni la capacité de surveiller adéquatement les mesures clés pour les populations de saumon. Les renseignements essentiels dont nous avons besoin sont notamment les taux de survie en mer et en eau douce pour comprendre où se situent les goulots d'étranglement et les modifications du cycle de vie. À partir de là, nous pourrons cerner et éliminer les obstacles.
En ce qui concerne l'habitat d'eau douce, les outils existants du régime législatif et réglementaire doivent être mis en œuvre et les autres devront être restructurés. Bien que la loi concernée comporte nombre d'outils qui pourraient aider le saumon, ces outils sont rarement utilisés. La loi est peu appliquée en raison de la faiblesse du financement et de la capacité ainsi que du manque de volonté politique de faire ce qu'il faut pour le saumon.
Tandis que le gouvernement fédéral a pour objectif d'accroître la conservation des terres au Canada, vous devez savoir que presque toutes les terres à préserver sont lourdement touchées par l'extraction des ressources. Le financement de la restauration de l'habitat doit faire partie du budget de toute nouvelle aire protégée. Le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral ont l'habitude de se retirer des aires de conservation une fois que les terres ont été protégées. C'est l'équivalent de cueillir une tomate, de la mettre dans votre armoire et de s'attendre à ce qu'elle pousse.
Pour ce qui est de la restauration de l'habitat en eau douce, l'unité de restauration du MPO compte 16 postes pour toute la province de la Colombie-Britannique, dont la moitié sont actuellement vacants. Les projets dont il est question sont souvent axés sur les promoteurs et leur échelle n'est pas pertinente dans le cas du saumon. L'unité de restauration n'a pas de budget de base. Elle doit être dotée d'un personnel et d'un financement adéquats et avoir la capacité de planifier à l'échelle du bassin hydrographique, qui est pertinente pour le saumon.
La survie en mer est l'autre élément de l'équation, et reste en grande partie une inconnue. Les travaux scientifiques évalués par des pairs qui traitent des problèmes qu'il est possible de gérer désignent souvent les fermes piscicoles, le pacage marin et la prédation exercée par les pinnipèdes. La décision du ministre de s'occuper des piscicultures est judicieuse et appuie l'action de la B.C. Wildlife Federation. Le Pacifique ne peut contenir qu'une certaine quantité de biomasse. Le Canada et ses voisins rejettent des millions de saumons roses et de saumons kéta d'écloserie, et dans une moindre mesure des saumons quinnat et coho, dans le Pacifique. Cela contribue probablement à limiter les populations de saumon sauvage.
Pour ce qui est de la prédation exercée par les pinnipèdes, il faudrait investir dans la science indépendante par l'entremise des établissements postsecondaires afin de donner aux représentants élus une meilleure idée de ce qui peut être fait pour améliorer la survie en mer. Je demande que le ministère des Pêches et des Océans soit exclu du processus, sauf pour le financement, car il a l'habitude de cacher des données scientifiques au public et aux élus. La B.C. Wildlife Federation appuierait une expérience de gestion adaptative en lien à la prédation par les pinnipèdes.
En conclusion, il n'y a pas de solution miracle. Nous sommes en crise et nous devons commencer à chercher des solutions. Voici les mesures qui peuvent être prises tout de suite et qui présentent des avantages immédiats: cesser de tuer les poissons en voie de disparition; appliquer les lois actuelles et en mettre d'autres à jour; transférer sur terre les parcs en filet; accroître la capacité d'application de la loi, et la capacité d'inventaire, de surveillance, de recherche scientifique et de restauration; et séparer les activités de recherches scientifiques et de gestion des espèces en péril du MPO de la direction du ministère.
Merci de m'avoir accordé votre temps.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de m'avoir invité aujourd'hui. Je vous rappelle que j'ai déjà comparu devant vous. Je suis vice-président pour le saumon à la Fondation du saumon du Pacifique.
Nous remercions le Comité de son étude sur l'état du saumon du Pacifique et de l'attention qu'il porte à cette question.
Je vais commencer par mes trois principaux points.
Premièrement, les nouveaux fonds annoncés dans le budget fédéral sont un grand pas dans la bonne direction, mais il faudra un engagement continu de financement et d'efforts pour appuyer le rétablissement du saumon sauvage.
Deuxièmement, le rétablissement du saumon sauvage nécessite un plan global pour orienter nos priorités et nos investissements.
Troisièmement, le système actuel et l'infrastructure organisationnelle n'ont pas été pensés pour gérer et pour résoudre ce problème. Le MPO a besoin d'aide pour se réorganiser et se recentrer, et la collaboration entre le gouvernement fédéral, les provinces et les Premières Nations est essentielle à la réussite.
Je vais maintenant donner un peu plus de détails sur chacun de ces points.
Nous sommes heureux de constater que le budget fédéral prévoit des fonds pour la préservation du saumon sauvage du Pacifique. Il est impératif que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour appuyer le rétablissement du saumon sauvage. Nous avons la capacité d'améliorer les choses.
Le financement actuel annoncé dans le budget est prévu pour les cinq prochaines années. Encore une fois, c'est un grand pas dans la bonne direction, mais il faudra des investissements soutenus pour aider à redresser la situation de notre saumon.
Nous n'avons vu aucun détail sur l'utilisation de la majeure partie des 647 millions de dollars annoncés dans le budget. Nous serions heureux d'avoir l'occasion de donner des conseils et d'éclairer les décisions sur la façon dont ces fonds seront utilisés et activés.
Il faut agir immédiatement, mais il faut aussi élaborer un plan global et coordonné pour orienter les investissements et les priorités. Le rétablissement du saumon sauvage prendra du temps, et il faut résister à la tentation de trouver des solutions rapides. Le plan devra intégrer toutes les fonctions de gestion, à savoir l'habitat, la pêche et les écloseries, et il nécessitera des données scientifiques et des évaluations appropriées. Nous devons créer le plus possible de situations favorables au saumon afin d'appuyer son rétablissement et sa durabilité future.
Il n'y a pas d'approche universelle. Chaque bassin hydrographique, chaque région a besoin d'un plan qui corresponde aux conditions de ce bassin et à l'état du saumon qui y vit. Ce qui est nécessaire dans la forêt pluviale côtière n'est pas identique à ce dont on a besoin à l'intérieur des terres soumises à un climat aride, et ce qui est nécessaire dans le Nord rural n'est pas identique à ce dont on a besoin dans les régions urbaines du Sud.
Les changements climatiques sont des moteurs qui ne sont pas appelés à disparaître. Le plan doit donc tenir compte des changements actuels et futurs causés par le réchauffement du climat et devrait mettre l'accent sur des solutions prospectives. L'État de Washington a adopté une approche qui peut servir d'exemple. Étant le voisin du Sud de la Colombie-Britannique, cet État fait face à de nombreuses circonstances similaires.
Je dirais que nous devons réinventer le système de gestion et outiller la fonction publique et d'autres partenaires et collaborateurs pour mieux gérer le saumon dans les conditions actuelles et futures. En l'état, le système et l'infrastructure du MPO ne sont pas adaptés à la situation actuelle du saumon. Il est peu probable que le simple fait d'investir davantage dans un système de gestion qui n'atteint pas les objectifs fixés donne de meilleurs résultats.
La nécessité et les possibilités d'accroître la coordination et la collaboration sont très importantes. Le gouvernement fédéral et la Colombie-Britannique n'ont pas de cadre de coordination pour les questions liées au saumon, et les droits des peuples autochtones du Canada sous-tendent le rôle de ces entités de la Couronne. Il est possible d'établir un modèle de gouvernance et de collaboration dans le cadre duquel ces entités peuvent se réunir pour partager la responsabilité et assurer la coordination en lien au saumon.
Nous devons maintenir la participation et le soutien des groupes de pêcheurs publics et commerciaux autochtones dans le cadre de nos priorités en matière de rétablissement. Pour l'heure, nous bénéficions de leur appui et de leur engagement et nous ne voulons pas les perdre. C'est un défi de taille, mais il est aussi d'une importance cruciale et nous pourrons le relever si nous en faisons une priorité.
Les conseils indépendants devraient faire partie intégrante du système de gestion. Les processus consultatifs actuels tendent à s'orienter vers les groupes d'utilisateurs et les titulaires de droits. Ces derniers ont une place importante dans le système et cela doit continuer, mais nous recommandons également d'envisager une nouvelle approche consultative indépendante et non partisane axée sur le rétablissement et la durabilité du saumon.
Pour terminer, j'ai soulevé un certain nombre de questions majeures qui nécessiteront du temps et des efforts. Il y a aussi des choses plus petites et plus simples qui peuvent être faites assez rapidement.
Un exemple serait le timbre de conservation du saumon. Celui-ci se vend actuellement pour un peu plus de 6 $, et au cours des dernières années, il a rapporté environ 1,5 million de dollars par année qui contribuent aux subventions aux organismes communautaires. L'augmentation du timbre à seulement 10 $ permettrait de dégager 1 million de dollars ou plus par année, ce qui permettrait aux collectivités d'en faire davantage pour aider leur saumon et coûterait à chaque pêcheur à la ligne moins qu'un paquet d'hameçons.
En terminant, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître à nouveau aujourd'hui. La seule mission de la Fondation du saumon du Pacifique est d'appuyer la durabilité de notre saumon du Pacifique. Nous croyons que, ce faisant, nous soutenons nos collectivités, nos écosystèmes et les générations futures.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous les membres du Comité permanent.
Je m'appelle Darren Haskell. Je suis gestionnaire des ressources naturelles et des pêches pour la nation Tl'azt'en, qui est située dans le cours supérieur de la montaison Stuart précoce du saumon rouge. Je suis également président du Fraser Salmon Management Council, qui compte actuellement 76 nations membres le long du fleuve Fraser et dans les secteurs avoisinants.
Tout d'abord, j'aimerais remercier le Comité permanent de m'avoir invité à parler à nouveau de l'état du saumon. J'ai déjà pris la parole ici à l'été 2020. Le sujet important d'aujourd'hui est l'annonce du budget. L'annonce de l'injection de fonds dans la préservation du saumon sauvage a vraiment été une bouffée d'air frais pour beaucoup de gens ici. Certains projets importants liés à l'habitat ont commencé avec le Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique ou FRISCB, mais l'injection de fonds permettra de faire en sorte que ces projets se poursuivent et à ce que de nouveaux projets puissent être lancés, ce qui permettra d'aider notre saumon au moins pour les cinq prochaines années et, espérons-le, pour bien plus longtemps.
Comme vous l'avez déjà entendu, bon nombre des stocks ont connu un déclin marqué au cours des dernières années. De nombreux facteurs ont contribué à ces déclins. La compréhension des changements climatiques et de leurs répercussions sur le saumon sauvage pourrait nous aider à réagir adéquatement. Par exemple, nous savons déjà que la période de crue du fleuve Fraser a changé. Elle se produit presque une semaine plus tôt, et les répercussions sur le passage des poissons dans le Fraser pendant cette période sont très importantes. Nous savons que l'océan se réchauffe, ce qui réduit la quantité d'éléments nutritifs disponibles dont dépend le saumon sauvage pour se nourrir pendant sa longue migration autour du Pacifique. Il est également très important de comprendre les effets cumulatifs sur le saumon sauvage. Le travail que le groupe de Mme Kristi Miller-Saunders réalise avec le FIT-CHIP pour comprendre les effets cumulatifs sur le saumon est nécessaire depuis longtemps.
Je vais vous donner un exemple d'effets cumulatifs sur ces saumons. La remonte hâtive de la Stuart est un stock de saumon du Fraser qui parcourt 1 400 kilomètres depuis l'embouchure du Fraser jusqu'aux frayères du bassin hydrographique Stuart-Takla. En cours de route, ils doivent traverser les effluents industriels qui s'écoulent tout le long du Fraser et se frayer un chemin dans les pêches de stocks mélangés. Ils subissent aussi les différents changements de température de l'eau le long du Fraser, et comme si cela ne suffisait pas, ils doivent franchir Hells Gate, où, certaines années, la vitesse du courant se pose en véritable obstacle à leur migration. Enfin, ces deux dernières années, le glissement de terrain de Big Bar a nui énormément à toutes les espèces qui frayent en amont.
Les Premières Nations du Haut-Fraser ont des stations de surveillance de la qualité de l'eau dans tout le bassin hydrographique afin de pouvoir suivre ce qui se passe chez nous, mais le suivi de la qualité de l'eau n'est qu'une petite partie des études qui doivent être faites pour comprendre les effets environnementaux sur le saumon sauvage. L'annonce de l'examen beaucoup plus approfondi des écloseries est... Le mot « écloseries » avait une consonance négative pour les Premières Nations. Si nous préconisions les écloseries, cela signifiait en fait que nous avions déjà dépassé le point de non-retour pour ce qui est de ramener naturellement les stocks à leur niveau antérieur. J'ai l'impression que nous en sommes déjà là. Le glissement de terrain de Big Bar en est l'une des principales raisons. Les perturbations causées par cet événement ont été ressenties par un grand nombre de Premières Nations en amont et en aval du site. Au lieu de nous préparer à pêcher pour nos familles, nous devons attendre de voir ce qui se passe sur les lieux de pêche pour nous assurer que les stocks pourront survivre cette année-là.
Nos aînés s'inquiètent depuis des années de la santé de notre saumon, et leurs craintes sont en train de devenir une réalité. Certaines Premières Nations ont la chance de recevoir du saumon des Premières Nations voisines, mais cela ne sera peut-être pas le cas chaque année, car d'autres stocks commencent à diminuer également.
Je voulais simplement vous faire part de chiffres très concrets pour l'année écoulée, comme je l'ai fait l'année dernière. Au cours de la montaison hâtive Stuart de 2020, 30 saumons rouges au total sont retournés dans les frayères. C'est 0,02 % de l'objectif de 16 000 pour la saison. En 2019, nous avions 89 saumons rouges, ce qui fait deux années de suite où nous avons eu moins de 100 géniteurs pour cette montaison. Cette année, le total du début de l'été représentait environ 51 % de l'année d'éclosion 2016, un peu comme l'année dernière, où il représentait 33 % de l'année d'éclosion 2015. C'est la première fois depuis 1992 que le total du début de l'été est inférieur à 100 000 géniteurs.
Le total de la montaison d'été représente 81 % de l'année d'éclosion 2016, et la montaison du lac Chilko de 2020 au cours de cette remontée d'été est de 55 000, soit 36 %. La remonte tardive de Stuart en 2020 est de 4 763, et c'est la troisième année consécutive de baisse pour ce cycle.
Je tenais à vous faire part de ces chiffres parce qu'ils montrent noir sur blanc le genre de dévastation que causent tous ces déclins.
À l'heure actuelle, je recommande que toutes les pêches le long du Fraser soient limitées pendant quelques années afin de permettre le rétablissement d'un grand nombre de ces stocks.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de m'avoir invité.
Je suis le directeur exécutif de la Watershed Watch Salmon Society, et nous défendons la conservation du saumon sauvage de la Colombie-Britannique et de ses habitats.
J'ai grandi au contact du saumon et de la pêche. J'ai une maîtrise en biologie. Entre mes études, mon travail d'observateur des pêches et mon emploi actuel, cela fait 25 ans que je m'intéresse au saumon.
Je crois comprendre qu'aujourd'hui, vous voulez savoir comment le gouvernement devrait mettre en œuvre les récents engagements budgétaires pour le saumon, qui sont très bienvenus. Nous devons examiner ces engagements dans le contexte de la crise du saumon et des compressions brutales imposées à la gestion du saumon au cours des deux dernières décennies.
Je vais aller droit au but avec quelques postes budgétaires clés.
La première chose consiste à « stabiliser et à conserver les populations de saumon sauvage du Pacifique, notamment par des investissements dans la recherche, de nouvelles écloseries et par la restauration de l'habitat. » C'est un bon début, mais l'objectif devrait être le même que celui de la politique canadienne concernant le saumon sauvage, qui ne vise pas seulement à stabiliser, mais à « restaurer et à maintenir en santé les diverses populations de saumon et leurs habitats. »
La priorité absolue doit être de rétablir les montaisons de saumon menacées, comme l'exige la nouvelle Loi sur les pêches et la Politique concernant le saumon sauvage. Le MPO n'a pas entrepris de planification du rétablissement de la grande majorité des populations de saumon en voie de disparition de la Colombie-Britannique, et beaucoup d'autres n'ont même pas été évaluées adéquatement.
L'investissement dans de nouvelles écloseries est un sujet délicat. Vous avez entendu des témoignages sur les preuves scientifiques de plus en plus nombreuses selon lesquelles les écloseries nuisent au saumon sauvage en dégradant sa valeur génétique, en exerçant des pressions de pêche insoutenables, en faisant concurrence au saumon sauvage pour l'approvisionnement alimentaire alors que celui-ci se réduit et en propageant des maladies. Elles coûtent aussi très cher.
Le cadre actuel d'évaluation des risques du MPO pour les écloseries est fragmentaire. Il n'a pas fait l'objet d'un examen par les pairs. Il ne couvre pas tous les facteurs de risque. Il ne s'applique pas à toutes les écloseries, et le processus n'est pas transparent. Nous avons besoin de quelques écloseries ici et là dans des cas extrêmes, comme M. Haskell l'a expliqué, mais les risques doivent être évalués adéquatement, la santé du saumon sauvage étant la priorité absolue.
La protection et la restauration de l'habitat représentent vraiment un bien meilleur investissement, surtout si elles ciblent les habitats les plus essentiels. Une partie de ce travail a déjà été accomplie dans le cadre du Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique. Le gouvernement fédéral pourrait également démultiplier le soutien apporté par la province en jumelant l'initiative du gouvernement de la Colombie-Britannique sur les bassins hydrographiques sains.
On peut aussi tirer un meilleur parti des fonds. Par exemple, le budget prévoit 1,4 milliard de dollars pour compléter le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Une partie de cette somme servira probablement à la lutte contre les inondations. Sur plus de 1 500 kilomètres dans le bas Fraser l'habitat du saumon est bloqué par des structures désuètes de lutte contre les inondations qui doivent être améliorées pour faire face à l'augmentation des inondations causée par les changements climatiques. Ces améliorations peuvent être apportées de manière à rendre accessible l'habitat du saumon tout en protégeant les collectivités contre les inondations. Si les projets de lutte contre les inondations financés par le gouvernement fédéral avaient l'obligation d'être adaptés aux poissons, cela pourrait en fait rendre accessible un immense habitat pour le saumon du Fraser.
Protéger l'habitat au départ est en fait beaucoup moins coûteux que de le restaurer plus tard. Le « Coeur du Fraser », dont vous avez entendu parler, je crois, est un excellent exemple de la nécessité de protéger l'habitat. De façon générale, le gouvernement doit tout simplement cesser de permettre autant de destructions de l'habitat.
Pour ce qui est de l'engagement à améliorer la gestion des pêches, nous ne pouvons pas gérer correctement nos pêches à l'heure actuelle parce que nous n'avons pas suffisamment de données sur le nombre de poissons présents dans nos cours d'eau, sur qui les attrape, combien sont gardés et où, et combien de poissons remis à l'eau survivent et fraient. C'est en partie la raison pour laquelle les pêches sélectives du poisson marqué sont si risquées à l'heure actuelle. Nous devons rendre la surveillance des prises et l'évaluation des stocks conformes aux normes nationales et internationales dans tous les secteurs de la pêche. Les pêcheries commerciales de saumon de la Colombie-Britannique ne sont plus certifiées par le Marine Stewardship Council parce que le MPO ne respecte pas ces normes de base.
En ce qui concerne les 20 millions de dollars alloués à des consultations sur l'élimination progressive des fermes salmonicoles en parcs en filet, les consultations sont importantes, mais elles ne peuvent servir d'excuse pour retarder les choses. Les parasites, les bactéries et les virus issus des piscicultures s'en prennent tous les jours à nos saumons. Le gouvernement a promis de sortir les salmonicultures de l'océan, et c'est ce qu'il faut faire. Il devrait également y avoir de l'argent pour aider les travailleurs à faire la transition et à développer des industries vraiment durables dans nos collectivités côtières.
Enfin, vous ne pouvez pas tout remettre entre les mains du MPO. Il y a là des gens formidables, mais vous avez aussi beaucoup entendu parler de la négation de la science et de l'absence de gestion préventive. Le MPO a besoin d'une surveillance continue, indépendante et experte. Cela pourrait être le travail du Secrétariat pour le saumon du Pacifique promis dans le budget. Il doit être indépendant du gouvernement, dirigé par des experts et pas dominé par des intervenants. Pour vous donner un exemple de ce qu'il ne faut pas faire, je suis désolé de vous dire que vous devriez examiner ce que le gouvernement de la Colombie-Britannique a entrepris de faire pour élaborer son secrétariat et sa stratégie pour le saumon il y a quelques années, avant que M. Donnelly n'en fasse partie.
C'est tout en ce qui me concerne. Je pense que pour l'essentiel nous savons ce qu'il faut faire. Nous devons nous attaquer énergiquement aux menaces les plus importantes qui peuvent être atténuées et aux principaux obstacles à une bonne gestion, et nous devons le faire rapidement.
Merci.
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Je vais essayer de répondre brièvement à cette question, monsieur Arnold.
Oui, ce serait utile, mais il faut aussi comprendre que ce qui n'a pas été fait, la principale chose qui n'a pas été faite dans le cadre des quatre phases prévues, c'est l'étude critique. Elle a pour but d'exposer les poissons à des agents pathogènes et les effets potentiels de cette exposition doivent être testés dans une installation d'utilisation confinée. Cela n'a pas été fait, car il n'a pas été possible d'aménager une installation à cette fin.
Entretemps, les connaissances scientifiques tirées de l'Initiative stratégique visant la santé du saumon et d'autres travaux scientifiques menés en Colombie-Britannique et ailleurs dans le monde indiquent que nous sommes au-delà du besoin de comprendre s'il y a un fondement scientifique pour la menace que représente l'aquaculture en parcs en filet pour le saumon sauvage. Alors que l'annonce d'une transition d'ici 2025 est déjà faite, je pense que, bien que la science ait de la valeur, nous devrions mettre cela dans le contexte de ce que nous espérons réaliser à partir de là. Je tiens à souligner que l'utilité de poursuivre la recherche scientifique ne change en rien notre opinion selon laquelle elle est appropriée, et nous sommes tout à fait d'accord pour entreprendre cette transition.
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La Fondation du saumon du Pacifique et moi-même, personnellement et professionnellement, croyons fermement qu'il y a une base scientifique à cette transition.
Il serait utile que le Comité comprenne que les conclusions récentes de l'examen du MPO sur les neuf évaluations des risques, qui étaient liées précisément à la Commission Cohen, portaient uniquement sur le saumon rouge du fleuve Fraser. Malgré cela, certains estiment dans le milieu scientifique que ces neuf évaluations des risques n'étaient pas entièrement définies. La portée n'incluait pas le pou du poisson ni un examen cumulatif de tous les éléments évalués. De plus il y a une erreur dans au moins une des études, que les scientifiques travaillant avec la Fondation du saumon du Pacifique et d'autres ont soulignée et qu'il serait, à mon avis, bon de corriger.
Compte tenu de tout cela et de l'état de notre saumon du Pacifique, compte tenu des risques et de l'application appropriée de l'approche de précaution, à notre avis, il ne fait aucun doute qu'il y a une base scientifique démontrant le risque et qu'il serait approprié de poursuivre la transition.
J'ai posé la question à quelqu'un du secteur des finances la semaine dernière, lors d'une entrevue pour un balado. J'ai dit que lorsque vous gérez votre argent et votre capital principal, vous le répartissez dans des portefeuilles et vous ne l'exposez pas intégralement au même risque. Nous considérons notre saumon sauvage comme notre capital naturel, cependant, chaque saumon qui passe devant une pisciculture sur notre côte est exposé à ce risque. Pour la Fondation du saumon du Pacifique, il serait irresponsable de continuer ainsi.
J'ai travaillé pendant environ 25 ans au MPO avant de rejoindre la Fondation du saumon du Pacifique il y a deux ans. Mon portefeuille relevait du service du MPO qui gère les écloseries et l'habitat.
Je crois fermement que les écloseries sont un outil important et approprié, mais ce n'est pas une panacée. Il ne suffit pas de construire une écloserie chaque fois qu'il y a un problème de saumon. Comme M. Hill l'a fait remarquer, il y a des préoccupations et des risques, et il peut y avoir des conséquences imprévues qui découlent des bonnes intentions derrière les écloseries.
Je crois qu'elles jouent un rôle important, mais nous devons aussi comprendre que le saumon de la Colombie-Britannique et de nos écloseries va dans le Pacifique Nord. Il y a plus de saumons qu'il n'y en a jamais eu. Environ 40 % d'entre eux sont améliorés, il s'agit surtout du saumon rose et du saumon kéta de Russie, de l'Alaska et du Japon.
Nous devons y réfléchir. Nous devons faire preuve de leadership au Canada, utiliser les écloseries à bon escient, disposer de plans de qualité qui soient axés sur la conservation et qui soient durables, et faire preuve d'initiative en amorçant des conversations avec le reste de la communauté internationale au sujet de cette ressource commune dans le Pacifique Nord.
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Il existe des données scientifiques très solides qui peuvent nous guider. On s'en sert en grande partie en ce moment, mais il reste encore beaucoup à faire.
La FSP procède actuellement à une étude sur l'efficacité des écloseries, financée par le Salmon Restoration and Innovation Fund de la Colombie-Britannique. Nous espérons obtenir des données l'an prochain.
De manière générale, monsieur Hardie, je dirais que la population a l'impression que les écloseries sont toujours une bonne solution et que, si on a un problème d'approvisionnement en saumon, c'est un bon moyen de le régler. En réalité, les écloseries protègent et améliorent la vie des saumons à une certaine étape très circonscrite de leur évolution, à savoir depuis le moment où les œufs sont dans le gravier jusqu'à celui où les juvéniles partent. Mais, à cause de cela, nous avons un gros problème en Colombie-Britannique: c'est qu'ils reviennent en stocks mixtes.
Par exemple, si vous avez deux cours d'eau qui produisent 10 poissons et que vous ajoutez 100 poissons dans l'un et aucun dans l'autre, puis que vous allez à la pêche, vous allez prendre beaucoup de poissons d'écloserie, mais vous allez aussi prendre des poissons sauvages et vous pourriez par inadvertance réduire le bien-être de ces poissons sauvages, parce qu'ils nagent aux côtés des poissons d'écloserie et qu'il est difficile de l'éviter.
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Merci beaucoup de votre question, monsieur Hardie. Je suis, moi aussi, heureux de vous voir et d'être de retour ici.
Si vous me permettez d'ajouter quelque chose à la discussion précédente et à votre question, j'invite le Comité à s'intéresser à ce qui se fait au sud de notre frontière, dans l'État de Washington, et au travail qui y est accompli depuis 20 ans, notamment du côté des écloseries. Voyez les résultats du bureau du gouverneur pour le rétablissement du saumon et ce qu'il pense des conséquences et des problèmes qu'entraîne l'investissement massif dans les écloseries. C'est ce que nous faisons. C'est ce que fait le gouvernement provincial. J'invite le Comité et le gouvernement fédéral à le faire également.
Pour répondre à votre question, monsieur Hardie, je dirais que les planètes sont effectivement alignées en ce moment. Étant donné que certains stocks de saumon sont malheureusement très faibles et que certaines populations de saumon et certaines migrations sont dans une situation très critique, je crois que le premier ministre de la Colombie-Britannique et le gouvernement provincial sont tout à fait disposés à agir, tout comme, je crois, le gouvernement fédéral et les gouvernements autochtones de la Colombie-Britannique, pour travailler ensemble à l'élaboration d'une stratégie ou d'une série de stratégies de rétablissement du saumon sauvage. Il y a aussi, chez les pêcheurs, dans le secteur de la pêche, dans les syndicats, chez les travailleurs, dans les organisations environnementales et dans les organisations de conservation, une réelle volonté à cet égard. Ils s'intéressent tous vraiment à l'avenir du saumon.
Les organisations représentées ici — la Fondation du saumon du Pacifique, la B.C. Wildlife Federation, la Watershed Watch Salmon Society — et beaucoup d'autres sont très inquiètes. Il y a beaucoup d'expertise autour de cette table. M. Haskell représente des nations dont les communautés sont situées dans le bassin hydrographique du Fraser. Si on veut vraiment sauver le saumon, j'invite le gouvernement fédéral à travailler avec tous les gouvernements autochtones et avec tous ces partenaires, ainsi qu'avec notre gouvernement provincial, pour prendre des mesures dès maintenant.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier l'ensemble des témoins qui sont présents, aujourd'hui, pour nous parler du budget qui vient d'être déposé.
Pour commencer, j'aimerais m'adresser à l'ensemble des témoins pour savoir s'ils ont été consultés par le gouvernement, en amont du budget, relativement aux sommes qui devraient être dépensées et à la façon dont ces sommes seraient ventilées.
Je m'adresse à l'ensemble des témoins qui voudront bien répondre.
Me reste-t-il encore du temps, monsieur le président? J'ai perdu le compte des secondes.
Je reviens aux témoins.
Je suis un peu étonnée d'arriver à ce moment-ci, où nous décidons de placer des montants précis selon un échéancier de cinq ans, et ce, sans savoir exactement de quelle façon nous allons le dépenser. Nous avons fait une étude de tout ce qui était important de retrouver dans le budget, grâce à vos témoignages. Vous en avez parlé pendant près d'une année.
Donc, j'aimerais vous entendre en ce qui concerne l'audace. J'ai entendu ce mot plusieurs fois. M. Donnelly et plusieurs autres l'ont utilisé.
Croyez-vous que c'est un budget audacieux, compte tenu de sa ventilation, qui m'apparaît quand même, somme toute, floue?
Vous parlez de mise en œuvre, monsieur Hill.
Je m'adresse à tous les témoins. Pour vous, est-ce un budget audacieux, qui semble refléter les besoins du milieu? Je parle tant du montant que de ce que nous retrouvons exactement dans le budget en quelques lignes.
Le mot « audace » est peut-être le bon, j'en conviens, mais il faut voir les choses dans le contexte, à la fois, de la compression brutale des fonctions de gestion du saumon depuis 20 ans et de la crise extrême dans laquelle nous sommes plongés. C'est une très bonne nouvelle, mais ce n'est vraiment que ce dont nous avons besoin pour nous sortir la tête de l'eau, et seulement si nous ne gâchons rien.
Il est absolument essentiel que cet argent soit bien investi, qu'il permette de rétablir les habitats essentiels, de combler les lacunes critiques dans l'évaluation des stocks et la surveillance des prises, de rendre la pêche plus durable, de nous débarrasser des piscicultures, d'utiliser les écloseries avec la plus grande prudence et de régler les problèmes de gestion et les dysfonctionnements chroniques au MPO grâce à une surveillance indépendante.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie ma collègue, Mme Gill, de ses questions sur le manque de consultation. Nous trouverons probablement le diable dans les détails. Nous avons déployé beaucoup d'efforts pour obtenir les sommes records qui seront nécessaires au retour de l'abondance des stocks de saumon sauvage. Nous espérions obtenir que le fonds de rétablissement du saumon de la Colombie-Britannique soit multiplié par cinq.
Monsieur Hwang, vous avez parlé d'un plan de rétablissement du saumon sauvage. Le système actuel ne permet pas de rétablir cette population. Pouvez-vous préciser ce que vous attendriez du secrétariat du saumon du Pacifique et d'un centre d'expertise en matière de rétablissement et nous expliquer comment cela devrait être élaboré et mis en œuvre, avec, j'imagine, un modèle de gouvernance de nation à nation avec les protagonistes? Pouvez-vous nous en parler?
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Certainement, monsieur Johns. Je vous remercie de la question.
Je ferai de mon mieux pour être bref. L'idée du secrétariat est positive et séduisante, mais encore faut-il en connaître les rouages.
Il serait utile que le MPO se réorganise en fonction de l'objectif de favoriser le rétablissement et la pérennité du saumon. Le ministère est encore organisé comme dans le bon vieux temps, c'est-à-dire en fonction d'une pêche au saumon sauvage dans l'abondance, mais la situation a changé. Il faut modifier les objectifs et la structure de gestion du ministère. Je crois que le secrétariat pourrait favoriser cette transformation.
Le ministère devrait aussi collaborer et coopérer avec la Colombie-Britannique. En gros, le MPO s'occupe du saumon et de l'habitat, et la C.-B., des terres et des eaux. On ne peut pas gérer ces choses séparément. Il s'agit d'une seule et même chose, et les administrations qui assument ces pouvoirs devraient idéalement coopérer.
Comme je l'ai dit dans mon exposé préliminaire, les droits des Autochtones sont au centre des enjeux. Les Autochtones sont plus près de la terre. Ce sont eux qui habitent les régions où retournent les saumons. Ces éléments doivent être intégrés. Dans l'idéal, il faudrait une participation indépendante qui puisse relever directement de cadres supérieurs et d'élus, puisqu'il peut y avoir des tensions au sein de toute organisation ou structure. et l'idéal est qu'une entité puisse s'exprimer librement et seulement dans l'intérêt de la pérennité du saumon sauvage.
Monsieur Donnelly, c'est un plaisir de vous voir. J'aurais évidemment aimé que nous ayons un ministre des Pêches de la Colombie-Britannique — il est vrai que nous avons un excellent ministre de l'agriculture, de l'alimentation et des pêches en Colombie-Britannique —, mais je suis vraiment heureux de vous voir ici dans votre nouveau rôle.
Pouvez-vous répondre à la même question au sujet du secrétariat du saumon du Pacifique et nous dire comment vous verriez les choses? Quel serait, selon vous, le meilleur moyen de régler la situation actuelle, compte tenu des commentaires de M. Hwang, pour qui le système actuel n'est pas prêt et n'est pas adapté à la situation? Pourriez-vous également nous parler de l'importance de la collaboration à ces tables de gestion avec, par exemple, West Coast Aquatic, dans ma circonscription, des moyens dont elles ont besoin et de leur mode de participation?
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Merci, monsieur Johns. Je suis heureux, moi aussi, de vous voir, cher ami. Je vous remercie de la question.
Pour faire suite, je rappelle que nous sommes dans une situation désespérée et que, comme M. Hardie l'a souligné dans sa question, le moment propice se conjugue à une volonté de s'unir. Et puis, comme l'a dit Mme Gill, il y a un budget. Le gouvernement fédéral doit continuer de collaborer avec la Colombie-Britannique et les nations autochtones, et il est disposé à le faire.
Le secrétariat du saumon doit œuvrer au-delà du MPO. Il doit collaborer avec la province et avec les nations de la Colombie-Britannique et il doit, comme vous le dites, monsieur Johns, être animé de la volonté de collaborer avec d'autres protagonistes au rôle crucial, qu'il s'agisse de restauration des bassins hydrographiques ou d'autres moyens de rétablir le saumon sauvage.
Je le répète, nous avons un modèle au sud de la frontière. En 1998, l'État de Washington a inscrit des plans de rétablissement dans la réglementation. Cela fait maintenant 23 ans qu'on y travaille au rétablissement des populations de saumon. Comme l'ont dit M. Hill et M. Zeman dans leurs exposés préliminaires, il y a encore des problèmes en raison des dommages causés à cet habitat par des pratiques qui se poursuivent aujourd'hui. C'est un défi à relever. Le secrétariat du saumon pourrait jouer un rôle en réunissant les gouvernements pour qu'ils s'attaquent aux problèmes qui continuent de nuire au saumon et à son habitat en cherchant les moyens de revitaliser l'environnement et de rétablir les populations de saumon dans ces bassins hydrographiques essentiels et dans les systèmes qui sont les plus menacés.
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Je vous remercie de votre question, monsieur Calkins, et je suis heureux de vous voir, moi aussi. Merci pour le compliment. Je suis heureux d'être de retour dans mes nouvelles fonctions.
Vous posez une question très précise. Il faut effectivement obtenir le soutien des intéressés lorsqu'on prend des décisions. La décision concernant les îles Discovery pourrait, en effet, avoir des conséquences sur les travailleurs, et nous estimons qu'il faudra prendre des mesures si les travailleurs du secteur de l'aquaculture subissent des préjudices en raison de cette décision.
Il y a deux problèmes. Il y a d'abord la décision, qui touche 19 fermes en Colombie-Britannique. Il y a aussi le processus de transition, qui se déroule simultanément.
Le gouvernement fédéral nous a consultés à un certain nombre d'égards. Il a étroitement collaboré avec nous. Au cours d'un des premiers appels, mon homologue fédéral m'a parlé de participation au processus de transition. Nous avons travaillé ensemble à cet égard.
Je crois que cette série de consultations est maintenant terminée. Il y a eu une consultation préalable, puis un processus de consultation qui vient de se terminer, suivi du dépôt d'un rapport. À mon avis, les recommandations qui en découleront orienteront le processus de transition. Le budget prévoit d'ailleurs des fonds pour cela.
Quant à la décision concernant les îles Discovery, l'administration provinciale attend la suite. Il y a eu des contestations judiciaires. L'un des promoteurs a eu gain de cause devant les tribunaux et obtenu une injonction. Nous attendons les prochaines étapes. Je crois que ce sera maintenu et prolongé. Nous attendons impatiemment la décision de la , qui doit maintenant répondre.
Concernant la collaboration, c'est bien ce qu'on nous a laissé entendre. La décision concernant les îles Discovery était très différente du processus employé par le gouvernement provincial un an ou deux auparavant, ce qu'on appelle le processus de l'archipel de Broughton. On a estimé que c'était une collaboration qui ne se limitait pas à une relation de gouvernement à gouvernement. Il s'agissait de relations de gouvernement à gouvernement, mais aussi avec le secteur privé et d'autres protagonistes directement touchés par la décision.
Faut-il accroître la collaboration et la coopération? Absolument. Cela continuera et cela doit faire partie du prochain processus de transition. Nous devrons attendre de voir ce que fera la au sujet de l'injonction judiciaire et de l'examen de ces permis.
Le gouvernement provincial intervient au moment du renouvellement des concessions. Il faut alors négocier avec les nations touchées dans les territoires où se trouvent ces concessions, dont beaucoup seront renouvelées en juin 2022, soit 18 mois après la décision concernant les îles Discovery.
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Ma question s'adresse à M. Haskell.
Je viens de la communauté micmaque d'Eskasoni. L'été dernier, dans le cadre de cette étude, nous avons entendu des témoignages sur l'importance du saumon pour les peuples autochtones de la Colombie-Britannique, aussi bien pour des raisons culturelles que pour leur subsistance. Dans le pays micmac, nous avons aussi des problèmes de stocks de saumon liés aux changements climatiques.
Il y a actuellement sur la chaîne APTN un documentaire fascinant intitulé Gespe'Gewa'gi, qui porte sur la gestion des pêches à Listuguj, au Québec, où la communauté autochtone joue un rôle de premier plan dans la facilitation des écloseries. Ils en ont fait une vidéo. Ce qu'ils font est extraordinaire.
Vous avez parlé d'une certaine réticence au sujet des écloseries. Que vous disent les communautés autochtones de la côte Ouest au sujet des écloseries et de leur productivité? Et, si cela ne concerne pas les écloseries, qu'est-ce que le savoir autochtone nous enseigne sur les pratiques exemplaires permettant de rétablir les stocks de saumon?
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Cela ne concerne pas les écloseries. Ce sont des aînés qui parlaient de réapprovisionner les cours d'eau eux-mêmes, de transférer les poissons, au moment de la fraie, d'un cours d'eau où il y en avait en abondance à des cours d'eau jugés en difficulté. Les aînés nous en parlent depuis des années.
Sur la côte Ouest, il paraît qu'on en vient à parler d'allonger les montaisons. Dans certains cas, les choses se passent très bien, mais, dans d'autres, non.
Les écloseries peuvent poser de gros problèmes sur le plan de la qualité de l'eau. Tout doit être contrôlé pour que les écloseries fonctionnent bien. Sur la côte Ouest, certaines sont florissantes, tandis que d'autres ne s'en sortent pas aussi bien, après avoir beaucoup investi sans résultats.
Il est important de bien faire les choses si on veut vraiment s'engager dans la solution des écloseries. Il y a beaucoup de mesures à prendre pour que cela se passe correctement. Nous connaissons les risques associés aux écloseries et nous ne voulons pas nuire au saumon plus que cela n'a déjà été fait.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Hill, vous avez parlé de la protection et de la restauration de l'habitat. Je suis très sensible à vos commentaires sur l'importance de l'investissement dans la restauration, élément essentiel de la protection de l'habitat, et sur les répercussions des activités industrielles.
Il y a dans ma circonscription un projet intitulé Kus-kus-sum, dans la vallée de Comox. On pensait acheter des terres privées pour protéger le fond de la vallée, l'estuaire, qui contient beaucoup de saumons. L'administration locale et les Premières Nations locales se sont engagées, avec la participation de la province, mais le gouvernement fédéral n'avait pas les fonds nécessaires pour acheter des terrains essentiels à la conservation. En définitive, la province a dû doubler la mise et couvrir la part fédérale pour sauver le projet en achetant cette partie critique de l'habitat du saumon.
Pourriez-vous nous parler de l'importance, pour le gouvernement, de créer des possibilités de financement pour la conservation et, pour d'autres paliers de gouvernement, de tirer parti de fondations pour sauver l'habitat essentiel?
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Merci, monsieur Johns. C'est une excellente question. Une question importante.
Le budget prévoit des milliards de dollars — j'ai oublié le montant exact — pour aider le Canada à atteindre ses objectifs de rétablissement en matière de protection des terres et des eaux. Cela devrait effectivement s'appliquer à certains habitats essentiels du saumon. J'aimerais vous donner un exemple dans le cours inférieur du Fraser.
J'ai parlé de la lutte contre les inondations et de toutes les structures de contrôle qui bloquent les habitats du saumon. Il s'agit surtout de digues construites le long de marécages, qui protègent des terres agricoles et des collectivités. Pour agrandir l'habitat, il faudrait, entre autres, acquérir des terres auprès d'agriculteurs et d'autres propriétaires fonciers et repousser un peu les digues pour laisser à la rivière une zone d'inondation naturelle sans menacer les collectivités. Cela ouvrirait l'habitat de façon très favorable aux saumons, qui disposeraient d'une zone de reproduction sécuritaire où ils pourraient séjourner à cette étape très vulnérable de leur vie. C'est...
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C'est une excellente question, monsieur Mazier. M. Haskell y a fait allusion, lui aussi.
L'été dernier, nous avons connu la pire remontée de saumons rouges de l'histoire du fleuve Fraser. Il en est revenu 293 000. Ils sont normalement 10 millions. C'est une baisse de 97 %. La situation était si grave que les scientifiques du MPO nous ont recommandé de ne pas faire de pêche expérimentale.
Quant aux poissons qui se dirigeaient vers la région de M. Haskell, l'année dernière, la pêche illégale à mi-hauteur du Fraser a tué 10 000 d'entre eux. Parmi ces prises, il y avait quatre truites arc-en-ciel du Fraser intérieur, espèce en voie de disparition, qui ont été conservées. Il n'y a pas qu'une seule montaison en péril; il y en a deux. Les truites de la rivière Chilcotin seront au nombre de 80 cette année, ce qui signifie que la pêche illégale pourrait réduire ce nombre de 5 % en quelques semaines. Des dizaines de milliers de poissons disparaissent dans le Fraser chaque année en raison d'un manque d'investissement dans l'application de la loi. Quand on en arrive à des stocks de 50, 80, voire deux poissons, ils atteignent très vite le seuil d'extinction.
Il faut évidemment investir dans la collaboration et l'éducation, mais aussi dans l'application de la loi. On pourra faire tout ce qu'on voudra, il n'y a tout simplement pas assez de gens chargés de faire respecter la loi. Il serait extrêmement bénéfique au fleuve Fraser de les appuyer et d'accroître l'application de la loi dans la région, mais aussi de prévoir des tables rondes où tout le monde puisse participer à la protection du poisson.
Merci à tous les témoins qui sont ici aujourd'hui. Monsieur Donnelly, c'est un plaisir de vous revoir.
Écoutez, je viens du Nouveau-Brunswick, et mes connaissances sur l'industrie du saumon en Colombie-Britannique sont donc assez limitées, mais j'en ai un peu. À titre de comparaison rapide, ici au Nouveau-Brunswick ou dans le Canada atlantique, le saumon de l'Atlantique est également en danger, si je peux m'exprimer ainsi. Beaucoup de mesures ont été prises au cours des deux ou trois dernières années pour s'assurer que les remontées reprennent. Par exemple, au Groenland, il y a de la pêche commerciale. Il y a eu d'importants pourparlers avec certaines associations de conservation comme la vôtre, et elles ont réussi à obtenir une réduction des taux de prises commerciales.
Si l'on parle de l'aquaculture terrestre, je pense que vous êtes tous d'accord pour la développer. Très bien. La politique de capture et de remise à l'eau est en vigueur au Nouveau-Brunswick, et je pense que c'était la voie à suivre, mais, si on retire le filet de l'eau et qu'on passe au mode terrestre sans s'occuper de la pêche commerciale, comment s'assurer que tous les poissons reviendront?
Comprenez-vous ce que je veux dire? C'est effectivement une excellente idée de passer au mode terrestre, mais, en même temps, monsieur Hwang, que faire de la pêche commerciale si les pêcheurs veulent avoir plus de quotas ou utiliser d'autres méthodes de pêche? Est-ce que vous y songez quand vous envisagez de passer aux installations terrestres?
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Je vais intervenir rapidement.
J'ai donné, au début, des exemples des problèmes entourant les stocks menacés. Le ministre avait fixé des limites de pêche et une mortalité maximale de 5 % dans les pêches canadiennes. Nous sommes loin du compte sur le plan de la gestion. Je pense que, pour un certain nombre de ces populations anadromes, la pêche est tout simplement hors de question à ce stade-ci.
Nous nous soucions également de la faune et pas seulement de l'aquaculture ou de la pêche commerciale. On parle beaucoup, en ce moment, des « effets cumulatifs », et comme M. Hwang l'a dit, et tous mes collègues ici vous le diront certainement, le problème n'est pas unidimensionnel. Nous avons des problèmes d'habitat; nous avons les changements dans le milieu marin; nous avons l'aquaculture. Nous avons toutes sortes de choses. La situation est différente d'un endroit à l'autre, et ce qu'il faut, c'est aller de l'avant et commencer à chercher des solutions.
Comme M. Hwang l'a également mentionné, le MPO est actuellement un organisme pour qui c'est « la pêche d'abord, le poisson ensuite », mais il faudrait que ce soit le poisson d'abord. Il faut mettre l'accent là-dessus; sinon, aucun d'entre nous ne pourra aller pêcher le saumon.
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Eh bien, je ne peux pas être en désaccord avec ce qui a été dit, et je constate que M. Hill aimerait dire quelque chose.
M. Serge Cormier: Certainement.
M. Fin Donnelly: J'ajouterais une chose, et c'est à propos d'un ou deux commentaires qui ont été faits. Je pense que le plus important, c'est de travailler ensemble. Il est certain que l'État de Washington a constaté que l'une de ses plus grandes réussites a été la réunion des représentants fédéraux, des représentants des États et des représentants des villes et des Premières Nations. C'est l'une de ses plus grandes réussites. C'est, je pense, ce que nous devons souligner, plutôt que d'examiner les questions qui divisent et qui seront polarisantes et difficiles à régler.
Vous avez tout à fait raison, monsieur Cormier. Nous devons absolument examiner la pêche et la façon dont elle est gérée et examiner les répercussions sur certains stocks ou — comme M. Zeman l'a souligné — sur les stocks mixtes, et il y a des solutions. Il existe de nombreuses solutions, qu'il s'agisse d'habitats ou d'écloseries communautaires. Nous devons examiner celles sur lesquelles nous pouvons nous entendre.
Je suis désolé. J'espère avoir laissé quelques secondes à M. Hill.
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Merci, monsieur le président.
Merci à chacun des invités d'aujourd'hui. Nous sommes très heureux d'avoir entendu les témoignages d'aujourd'hui.
J'aimerais adresser ma première question à M. Donnelly.
Je vous félicite de votre nomination, monsieur Donnelly. Le fait de pouvoir puiser dans votre expérience fédérale et provinciale va certainement beaucoup vous servir dans le rôle que vous assumez.
Mon collègue a soulevé quelques questions au sujet de la décision d'abandonner progressivement les parcs en filet dans les îles Discovery, mais d'après ce que j'ai compris de votre témoignage, vous n'en avez pas été avisé. J'aimerais poursuivre dans la même veine. Lorsque le gouvernement de la Colombie-Britannique s'est rendu compte que la n'avait aucun plan pour appuyer la transition qu'elle venait d'amorcer, comment a-t-il réagi?
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Merci de votre question, monsieur Bragdon. J'ajouterai que j'ai aussi été conseiller municipal, alors j'ai les trois points de vue.
Oui, en ce qui concerne la décision concernant les îles Discovery, le premier ministre de la province s'est exprimé haut et fort, et vous l'avez entendu parler immédiatement de ses préoccupations à l'égard des travailleurs. Je pense que si un train de mesures avait accompagné l'annonce de l'annulation des permis, vous n'auriez pas entendu les préoccupations de la province. Nous nous soucions de ces travailleurs et de leurs collectivités. Nous avons également entendu les maires des municipalités touchées.
Je pense que c'est une des choses dont il faut tenir compte pendant la transition et au fur et à mesure que nous faisons face aux retombées de la décision concernant les îles Discovery. C'est la raison pour laquelle je pense que nous sommes prêts à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral à mesure que nous progressons, parce que, comme bon nombre des témoins l'ont dit, c'est une série d'effets cumulatifs qui touchent le saumon sauvage. Nos décisions de gestion doivent, dans la mesure du possible, s'attaquer à tous ces effets afin de donner au saumon une chance de s'en sortir.
Il y a une chose que j'ajouterais, et je crois que d'autres ont posé la question suivante: que pourrait-on faire de plus? Il s'agit, je pense, d'examiner les décisions du gouvernement sous l'angle du bassin hydrographique ou du saumon. Une fois que nous aurons fait cela, il sera beaucoup plus facile de voir quelles sont les solutions. Malheureusement, il sera encore difficile de régler les problèmes, parce que nous avons laissé les choses en arriver là, mais la focalisation sur le saumon, en tout cas dans la province, aidera à prendre ces décisions.
J'ai entendu des représentants de l'industrie de l'aquaculture dire qu'ils sont absolument déterminés à préserver le saumon sauvage et l'économie du saumon sauvage. Il est absolument dans notre intérêt à tous de bien faire les choses et de travailler ensemble.
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Merci, monsieur Donnelly.
Dans le même ordre d'idées, je pense que l'approche la plus raisonnable serait évidemment la participation adéquate et approfondie de tous les secteurs, surtout ceux qui seront touchés par ces décisions dès le départ, y compris les municipalités et les communautés autochtones qui ont été touchées, ainsi que les municipalités, les intervenants de l'industrie et les pisciculteurs.
Dans cette optique, croyez-vous que, lorsqu'on leur a coupé l'herbe sous le pied, on aurait dû annoncer simultanément un plan de transition, afin que le secteur, ceux dont le gagne-pain a été directement touché et les collectivités qui ont été directement touchées n'aient pas seulement à digérer l'annonce, mais reçoivent en même temps un plan de transition? Encouragez-vous vos homologues fédéraux à élaborer ce plan en collaboration avec vous?
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Absolument, monsieur Bragdon. Ma réponse sera beaucoup plus courte que celle que j'ai donnée à votre collègue, M. Calkins.
Je ne sais pas, monsieur Calkins; ma réponse était longue, avez-vous dit. Était-ce un compliment? Je n'en suis pas sûr.
Je pense, monsieur Bragdon, que la façon dont vous avez formulé la question est tout à fait juste. Idéalement, c'est ce dont nous avons besoin, et les gens de l'industrie se sont dits prêts à collaborer avec la province, le gouvernement fédéral et les Premières Nations pour trouver une solution qui fonctionne. Ils se rendent compte qu'ils ont a eu des problèmes de gestion par le passé. Ils ont apporté de nombreux changements au fil des décennies. Ils savent aussi que pour poursuivre leur croissance, ce qu'ils n'ont pas été en mesure de faire, ils doivent changer leurs pratiques.
Cela signifie que tout le monde doit s'asseoir à la table pour trouver une solution. L'exploration de nouvelles technologies pour permettre la croissance dans ce secteur est une question qui doit faire l'objet de discussions.
Nous avons entendu dire haut et fort, et certainement en Colombie-Britannique, qui fonctionne en vertu de la DRIPA, que les Premières Nations sont des titulaires de droits et de titres qui ont voix au chapitre. Elles sont en train de lancer des discussions et elles ont des préoccupations au sujet de leurs territoires. En tant que gouvernement provincial, nous nous préoccupons du saumon sauvage et nous voulons que le secteur de l'aquaculture soit florissant. Il faut donc bien faire les choses.
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Je dirais que nous devrions séparer la science du MPO et les espèces en péril de la gestion du MPO, et je pense que cela a déjà été dit; je ne me souviens plus par qui, mais quelqu'un d'autre l'a mentionné. Très souvent, on a l'impression...
J'ai vécu le processus du SCCS concernant la truite arc-en-ciel du Fraser intérieur, où il semble qu'après un examen par les pairs, le bureau du sous-ministre adjoint a modifié le libellé du document. Cela illustre bien pourquoi. Il semble y avoir une tendance à dissimuler certaines données scientifiques et certaines recommandations.
Je pense qu'il doit y avoir une séparation entre l'Église et l'État à l'intérieur du MPO, en ce sens que la science vous dit ce qui est disponible pour la récolte et ce que vous devriez faire ou ne pas faire. Cette information devrait être publique. Après cela, la direction peut prendre une décision, mais le fait de cacher ces documents et la trace documentaire fournie par la science n'est pas, à mon avis, dans l'intérêt public, et certainement pas dans l'intérêt du saumon sauvage.
C'est la raison pour laquelle j'en parle, bien sûr.
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Je dirais que oui. Je pense qu'il faut ajouter un troisième niveau de détenteurs de droits et de titres aux gouvernements provincial et fédéral; je pense qu'il faut inclure les gouvernements autochtones. C'est certainement un élément essentiel en Colombie-Britannique.
Cependant, au-delà de cela, je pense qu'en faisant participer l'industrie, les administrations municipales, les groupes environnementaux, les secteurs non gouvernementaux — les organismes de conservation, les groupes autour de cette table —, vous pouvez profiter de la richesse des connaissances qui existent.
Je dirais que les municipalités vont certainement jouer un rôle clé dans la restauration des bassins hydrographiques dans leur territoire. Elles le font déjà. Pour ce qui est du passage et de la connectivité des poissons, elles le font déjà. Ce qu'il faut, c'est un effort coordonné au-delà des municipalités pour que nous puissions assurer la connectivité dans les bassins versants et dans les écosystèmes de toute la province.
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Madame Gill, je vous remercie de votre question.
Je pense que c'est important, et j'aurais peut-être dû le dire d'emblée.
Je travaille depuis sept ans à des recherches de deuxième cycle sur le financement de la gestion des ressources naturelles. C'est très pertinent. Pour ce qui est du rôle de la science, si vous voulez une bonne politique et une bonne science, vous confiez aux scientifiques la responsabilité de ces questions de recherche. Il y a une valeur énorme...
Tout le monde a parlé de l'État de Washington. Commençons par la provenance de son argent. L'État de Washington reçoit 600 millions de dollars en indemnités d'électricité. La NOAA va disposer de plus de 1 milliard de dollars, et le budget de la pêche et de la faune est de 220 millions de dollars. Ce sont d'autres ordres de grandeur que ce que nous avons en Colombie-Britannique.
Pour ce qui est de l'aspect scientifique, l'avenue stratégique est que nous avons tous ces fonctionnaires qu'on appelle des « professeurs » qui ont des étudiants exceptionnellement intelligents. Très franchement, nous ne les payons pas beaucoup pour aller travailler. C'est là qu'il faut exploiter la science. Il s'agit de refiler un tas de ces questions aux universitaires et aux gens qui peuvent vous mettre les réponses sous les yeux.
Je suis certainement préoccupé lorsque je vois des choses internalisées au sein du MPO, parce que je sais très bien — et l'AIPRP le montre — que très souvent, si les réponses ne correspondent pas à ce que les gestionnaires veulent ou à ce que les cadres supérieurs du MPO veulent, les données scientifiques ne voient pas le jour. Je pense que c'est là qu'entre en jeu l'indépendance de la science, même en ce qui concerne le secrétariat. Il est certain que l'investissement devrait aller vers des gens qui sont d'excellents scientifiques et qui ne font pas partie du MPO.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins du travail important qu'ils accomplissent pour défendre les intérêts du saumon sauvage.
Monsieur Hwang, le budget prévoit 20 millions de dollars pour la transition et la planification entourant la salmoniculture en parcs en filet. Est-ce que cela vous donne confiance, en voyant 20 millions de dollars et en entendant le gouvernement faire volte-face...? Eh bien, nous ne savons pas s'il s'agit d'avoir un plan d'ici 2025 ou d'abandonner la salmoniculture en parcs en filet d'ici 2025, ce qui est notre promesse électorale.
Faites-vous confiance au gouvernement pour respecter son plan et son engagement pour 2025? De quel engagement s'agit-il?
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Je vous remercie de vos aimables paroles, monsieur Johns.
De plus, votre question va droit au but. Ce qu'il faut, c'est un signal du gouvernement fédéral sur la clarté. Vers quoi nous dirigeons-nous? L'industrie se pose cette question. C'est ce qui va suivre et ce à quoi il faut répondre.
Ce que l'industrie et les municipalités aiment le plus, c'est la certitude. Elles veulent savoir quelles sont les règles et comment nous les appliquons. Une chose que le gouvernement peut clarifier, c'est quelle est exactement la vision, quel est le processus et comment nous pouvons nous engager.
Il y a certainement eu un moment où l'on a dit, dans la province, que nous avions en fait un bon processus dans l'archipel Broughton. On dit que c'était la norme d'excellence en matière de participation et de clarté, mais je pense que nous devrions au moins atteindre cette norme, voire même l'améliorer. Cela découle de la volonté de tous de s'engager à travailler ensemble.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par M. Zeman et M. Haskell. Ma question s'adresse à eux.
Le gouvernement a ajouté des ressources au Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, mais il n'a même pas versé les fonds qu'il a reçus au cours des dernières années, et des propositions valables ont été rejetées en même temps. Lors de la réunion du 23 juillet 2020, M. Zeman a dit au Comité que, au cours de la première année du FRISCB, et je cite, « plusieurs Premières Nations ont déposé des demandes pour faire la transition vers des méthodes plus sélectives, et leurs demandes ont été rejetées ».
Nous avons entendu dire à maintes reprises que la pêche non sélective nuit aux stocks de saumon à risque. Ensuite, nous avons entendu dire que le FRISCB a rejeté des propositions de communautés autochtones qui souhaitent adopter des méthodes de pêche sélective.
Je vais d'abord donner la parole à M. Zeman, puis à M. Haskell. Comment pouvons-nous nous assurer que les fonds accordés pour le FRISCB seront utilisés pour les projets sur le terrain et qu'ils donneront les résultats escomptés?
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C'est une excellente question. J'ai une feuille de calcul, et dans le monde de la conservation du saumon, nous parlons certainement de ce fonds et de certaines occasions manquées sur le plan du financement.
Comment y parvenir? M. Donnelly est en ligne, et j'espère qu'il pourra nous aider à rectifier un peu le processus. Cependant, nous pouvons parler, et nous avons parlé d'argent.
Je viens du milieu des affaires. Encore une fois, il s'agit du rendement du capital investi. Nous devons avoir à l'esprit que ces choses que nous allons financer vont se traduire par plus de poissons. C'est la grande priorité, alors lorsque j'entends parler du « Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon » et que je vois que 600 000 $ sont consacrés à la recherche sur le poisson de fond au Canada, je me demande qui dirige ce navire et si c'est vraiment destiné au saumon.
Il y a certainement des exemples qui montrent très clairement que le MPO voulait financer, par l'entremise de ce fonds, des intérêts qui n'étaient pas liés au saumon. Je compte sur mes collègues ici présents, et certainement sur M. Donnelly, pour contribuer à redresser la situation, pour que nous puissions voir devant nous et que, lorsque l'examen technique des demandes adressées au Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon aura lieu, l'examen par les pairs ou le processus d'examen technique ne sera pas annulé ultérieurement par les décisions de quelqu'un d'autre.
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Merci. Je sais qu'il ne me reste que quelques secondes, mais il y a une chose que je voudrais dire.
Monsieur le président, avant que mon temps de parole ne soit écoulé, nous avons eu des discussions à notre réunion de lundi au sujet de l'annonce concernant la crevette tachetée. Le secrétaire parlementaire a déclaré à cette réunion que si, mercredi, les membres du Comité jugeaient nécessaire de prendre d'autres mesures, parce qu'ils estimaient qu'on n'en avait pas pris suffisamment au cours des 48 heures précédentes, nous pourrions alors examiner la question.
Monsieur le président, j'aimerais m'assurer qu'une fois que nous aurons fini d'entendre ces témoins, nous aurons le temps de discuter de cette question, comme l'a promis le secrétaire parlementaire.
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Je suis heureux d'intervenir, et je vois que M. Hill indique également qu'il est intéressé.
Je pense que c'est absolument le cas. C'est l'un des domaines les plus complexes, en Colombie-Britannique, en ce qui concerne les compétences concurrentes et la complexité des enjeux, mais c'est aussi une occasion extraordinaire d'examiner comment le port, le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, les gouvernements autochtones, les municipalités, tous les acteurs, même les universités — l'Université de la Colombie-Britannique et l'Université Simon Fraser — et d'autres pourraient se réunir pour examiner des questions qui étaient auparavant abordées dans le cadre du programme de gestion de l'estuaire du Fraser. Les différents acteurs pourraient envisager de réexaminer une version 3.0 de ces enjeux, idéalement meilleure que la version 2.0, avec un gouvernement mixte. Ils pourraient se pencher sur les problèmes critiques et sur tous les travaux de restauration en cours, y compris le passage du poisson dans l'estuaire et la vallée du Fraser, sur lequel je sais que Watershed Watch et d'autres organisations travaillent avec diligence dans leurs municipalités.
Il s'agit absolument d'un domaine où il est possible de laisser un héritage, pas seulement pour cette année ou le prochain cycle politique, mais pour les 100 prochaines années, ce qui est vraiment le cas pour le port. C'est le contexte que nous devrions examiner pour tenir compte des répercussions sur l'estuaire du Fraser, parce que ces répercussions ont également une incidence sur la nourriture dont dépendent les épaulards résidents du Sud.
Monsieur Hardie, vous avez soulevé un point très important sur lequel je pense qu'il pourrait y avoir de la coopération et de véritables progrès.
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Je crois que nos témoins nous ont quittés.
J'aimerais soulever une question concernant nos prochaines réunions et les demandes de témoins pour notre étude sur le saumon. Nous avons invité la ministre à comparaître de nouveau devant le Comité dans le cadre de cette étude. La greffière m'a informé que la ministre ne serait disponible qu'après la semaine de relâche du mois de mai, ce qui laisse très peu de temps par la suite.
J'ai deux propositions à présenter, et le Comité peut décider laquelle d'entre elles il veut retenir, ou aucune. C'est au Comité de décider.
La première suggestion serait que nous entendions la ministre avant de passer aux instructions pour la rédaction de notre rapport, ce qui nous empêcherait certainement de déposer un rapport sur le saumon avant la fin de la session. Si nous entendons la ministre avant les instructions de rédaction, nous ne pourrons pas déposer ce rapport.
Sinon, nous pourrions entendre la ministre après la semaine de relâche, donner les instructions de rédaction et fixer une date limite pour les recommandations sur l'étude sur le saumon, comme prévu.
Je vois M. Bragdon. Vous avez levé la main.
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Merci, monsieur Arnold, et merci, monsieur le président.
Je voulais simplement m'en assurer. Je sais qu'il était urgent d'obtenir des éclaircissements et des certitudes pour nos pêcheurs de crevettes. Je sais que M. Johns et d'autres membres du Comité sont également interpellés par cette question. Je sais qu'il y a eu une annonce. Elle visait exclusivement cette saison-ci, semble-t-il, mais pour ceux qui pêchent la crevette, une seule saison est assez difficile à planifier. Je pense qu'ils aimeraient avoir plus de certitude à long terme.
Je me demande si le secrétaire parlementaire pourrait en dire un peu plus à ce sujet ou nous éclairer un peu plus. Je sais que nous avons vu l'annonce aujourd'hui, mais elle semblait s'appliquer seulement à cette saison-ci, et je pense que les pêcheurs de crevettes aimeraient avoir un peu plus de certitude en ce qui concerne ce changement dans l'interprétation du règlement. J'ai hâte d'entendre le secrétaire parlementaire.
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Je suis heureux de répondre à cette question, et je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'apporter ces éclaircissements.
D'après ce que j'ai compris, les membres du Comité souhaitaient obtenir des éclaircissements le plus rapidement possible, compte tenu du témoignage qui a été livré, et ils ne pouvaient pas attendre que nous ayons parlé aux fonctionnaires parce que les gens voulaient commencer à se préparer et à planifier pour cette saison. Nous avons été en mesure de fournir cette clarification en moins de 12 heures, et le communiqué a été diffusé à 10 h 30, le matin du 4 mai. Je suis très heureux que cela se soit produit.
Je suggère à tous les membres du Comité de se préparer pour les fonctionnaires qui vont nous rencontrer ensuite, puis nous pourrons partir de là. Cette solution n'a évidemment pas été trouvée du jour au lendemain; elle a été élaborée en consultation avec l'industrie, avec laquelle le ministère et la ont été en communication.
Pour l'instant, à court terme — pour ce qui est du délai de 24 heures —, je pense que nous avons respecté nos engagements, et j'attends avec impatience la prochaine partie de l'étude du Comité avec les fonctionnaires.
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Je l'ai placé plus haut. J'espère que c'est mieux. La greffière me fait signe que oui.
Merci, monsieur le président. Je vais recommencer pour Mme Gill.
Lundi, la discussion portait sur le fait que ces pêcheurs ont besoin de certitude. Ils font des investissements importants dans leurs navires et paient des dizaines à des centaines de milliers de dollars pour des congélateurs. Il ne s'agit pas d'un processus d'un an ou d'un investissement d'un an pour eux. Ils doivent aussi trouver des fournisseurs pour leur matériel, comme les bacs qu'ils utilisent. Tous ces éléments entrent en jeu. Ils veulent des certitudes à long terme et ils voulaient que cette réinterprétation soit rescindée pour une période indéfinie ou permanente. C'est ce que nous espérions obtenir de la ministre.
On nous a promis que le Comité en discuterait davantage si nous n'étions pas satisfaits. Les intervenants nous ont dit que la déclaration faite par la ministre et le secrétaire parlementaire n'apportait rien de nouveau. C'est le statu quo pour cette année, sans engagement pour l'avenir, et ce n'est pas ce dont ces intervenants ont besoin.
Nous avons vu des députés de tous les partis hocher la tête, conscients que cette réinterprétation avait des répercussions sur les pêcheurs et les collectivités qu'ils soutiennent. Il fallait agir immédiatement, et tout ce que nous avons vu, c'est une réaffirmation de la position selon laquelle cela ne sera pas appliqué cette année, et rien de plus. Ce n'est pas ce que recherchent les pêcheurs et les Canadiens.
C'est pourquoi je pense que nous avons besoin d'une déclaration ou d'une position plus ferme, et d'une position à plus long terme de la part de la ministre sur cette réinterprétation. Il faudrait peut-être modifier le règlement, parce que d'après ce que je vois, c'est dans le libellé du règlement, et on s'attend à ce que les agents d'application appliquent le règlement tel qu'il est rédigé. La ministre a le pouvoir de modifier ce règlement, alors nous devons savoir pourquoi la réinterprétation a été mise en œuvre et pourquoi elle ne peut pas être annulée. Pourquoi la ministre traîne-t-elle les pieds dans ce dossier?
Merci.
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Je partage cet avis. Il est rare que nous soyons tous d'accord, mais c'est une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord.
Les gens de toute la côte pensent que c'est une injustice envers ces pêcheurs et leur mode de vie, ce qu'ils font depuis plus de 50 ans. L'annonce d'hier d'un allégement pour une saison ne suffisait pas. Ils continuent de pêcher en s'inquiétant de leur avenir. C'est inutile.
Nous nous attendions à une déclaration beaucoup plus audacieuse. Notre comité s'est uni, lundi, pour se solidariser avec les Britanno-Colombiens de la côte sur cette question.
Je sais, monsieur Hardie — et vous avez toute mon estime — que vous vouliez quand même entendre le MPO. Ce n'est pas mon cas. J'espère, en fait, qu'il reculera et abandonnera immédiatement cette idée, et qu'au cours des prochains jours, il dira aux pêcheurs qu'ils peuvent faire ce qu'ils font depuis 50 ans et continuer de gérer cette bonne pêche.
Utilisons cette réunion supplémentaire pour le saumon ou pour ce que nous devons continuer de faire avant l'ajournement de la Chambre, en juin. Ce serait une meilleure utilisation de notre temps et de l'argent des contribuables et ce serait dans l'intérêt de tous.
Ces pêcheurs sont ébranlés par la COVID. Ils sont actuellement ébranlés par rapport à l'an dernier et à cette année, et le prix a une incidence sur eux. C'est vraiment la dernière chose dont ils aient besoin en ce moment.
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Merci, monsieur le président. Je veux simplement faire écho à ce que M. Johns et M. Arnold viennent de dire.
Nous avons entendu très clairement les pêcheurs. Ce qu'ils ont dit était très clair. Ce n'est pas seulement pour cet été. Ils ont besoin de certitudes, et avec la COVID et ce qui s'est passé, il y a déjà plus qu'assez d'incertitudes pour beaucoup de nos pêcheurs et beaucoup de nos travailleurs.
Si nous pouvons faire quelque chose — et nous savons qui peut le faire — si la ministre peut agir immédiatement et régler la question le plus rapidement possible, nous aurons grandement aidé ces pêcheurs à mieux dormir la nuit et à résoudre un problème que le gouvernement a le pouvoir de résoudre rapidement, plutôt que d'avoir d'autres retards, d'autres examens et d'autres témoignages. Nous pouvons nous en passer. Nous sommes tous d'accord. Il s'agit simplement pour la ministre de prendre une décision et de faire ce qu'il faut pour ces pêcheurs.
Merci.
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Nous devons prendre des décisions fondées sur des données probantes. Tant que je n'aurai pas entendu la justification du MPO pour ce changement soudain, je ne serai pas prêt à dire simplement que c'était une erreur.
Maintenant, je suis convaincu à 99 % que c'était une mauvaise décision, prise sans discernement. J'espère que, lorsque nous aurons une autre séance, nous pourrons entendre les représentants du MPO, entendre leurs arguments et — excusez l'expression — les renvoyer la queue entre les jambes. Les certitudes dont les pêcheurs ont besoin viendront assez rapidement. Une séance de plus avec le MPO pour entendre ce qu'il a à dire ne changera pas grand-chose à long terme pour ce qui est de leur apporter la certitude dont ils ont besoin, mais cela pourrait nous donner ce dont nous avons besoin pour dire clairement que le changement qu'il propose ne devrait pas aller de l'avant, un point c'est tout.
C'est là où j'en suis pour le moment, mais j'ai besoin d'entendre ce que le MPO a à dire. Nous devons nous assurer de connaître tous les angles. Nous avons entendu le témoignage d'un groupe qui a beaucoup d'intérêts personnels, comme c'est son droit; écoutons l'autre groupe avant que nous ne nous mettions vraiment au travail et que nous ne suivions notre intuition.
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Merci, monsieur le président.
Ces pêcheurs doivent aller en mer au cours des prochains jours. Leur gagne-pain et leurs investissements sont en jeu. La peut certainement prendre des mesures plus énergiques que ce qu'elle a fait dans ce dossier, au lieu de répéter ce qui a déjà été dit, à savoir que cela ne s'appliquera pas cette année. L'élément clé est « cette année ». Cela n'apporte aucune certitude.
Comme je l'ai dit, les navires, l'équipement à bord de ces navires et l'infrastructure de soutien sont un investissement pluriannuel et un processus pluriannuel. Ces pêcheurs ont besoin de certitude le plus tôt possible. Une fois en mer, ils sont occupés. S'ils sont en mer ils n'ont pas le temps de suivre ce qui se passe au Comité ou quand les témoins comparaissent. Ils doivent se fier à ce qui se passe une fois qu'ils reviennent à quai ou à ce qu'ils entendent sur les ondes. Ils ont besoin de certitude avant de partir en mer cette année, et la a le pouvoir de les leur donner. Pourquoi ne veut-elle pas le faire?
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Pour revenir à ce que disait M. Arnold, je pense que la certitude dont les pêcheurs avaient besoin a été donnée par la en réponse aux préoccupations de cette année. Je me rends compte qu'il y a une préoccupation à plus long terme que nous devons régler. En tant que Micmac, je ne suis peut-être pas toujours d'accord avec ce que dit le MPO, mais je veux toujours entendre la raison pour laquelle le MPO a pris cette décision, ne serait-ce que pour m'assurer que nous ne répéterons pas la même erreur et que nous n'aurons pas à recommencer cet exercice par l'entremise du Comité.
Je suis vraiment curieux d'entendre les fonctionnaires, mais je suis d'accord. Cela ne semble pas très logique, mais je veux leur donner l'occasion de se faire entendre. Je pense que l'urgence a été réglée, mais je pense aussi que nous devons nous assurer que lorsque nous examinons la façon dont le MPO prend des décisions, nous, en tant que Comité, comprenions ce qui les justifie et pourquoi elles ont été prises.
À l'heure actuelle, personne ne comprend ce raisonnement, et je suis vraiment curieux de le comprendre. Je dirais que l'urgence a été écartée par les propos de la ministre. Je crois que M. Johns a proposé une autre réunion du Comité sur cette question, après quoi nous formulerons nos recommandations. Je pense que nous sommes tous sur la même longueur d'onde en ce qui concerne ces recommandations, mais nous devrions vraiment écouter nos fonctionnaires, ne serait-ce que pour nous assurer de ne pas refaire les mêmes erreurs.