:
Merci beaucoup. C'est un grand plaisir pour moi d'être parmi vous ce matin.
[Traduction]
Je m'excuse d'avoir été un peu en retard. Le membre du comité qui représente une circonscription de la ville d'Ottawa sait que la soirée d'hier a été difficile et stressante, mais tout s'est bien terminé.
Une voix: Le résultat a été positif.
L'hon. John Baird: Le résultat a été positif, c'est exact. C'est une chose sur laquelle le député d'Ottawa-Vanier et moi-même pouvons être pleinement d'accord.
[Français]
Monsieur le président et membres du comité, j'aimerais vous remercier de votre invitation pour discuter de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada. D'abord, j'aimerais prendre l'occasion pour vous féliciter de votre excellent travail sur le dossier des langues officielles.
[Traduction]
Bien que je sois ici aujourd'hui pour parler d'Air Canada, je sais que votre comité a aussi étudié les obligations en matière de langues officielles des aéroports l'automne dernier. J'aimerais donc prendre une minute afin de clarifier le rôle du gouvernement fédéral à cet égard.
Toutes les administrations aéroportuaires du Réseau national d'aéroports ont des obligations en matière de langues officielles en vertu de la Loi relative aux cessions d'aéroports et de la Loi sur les langues officielles. Le président du Conseil du Trésor est responsable de la Loi sur les langues officielles, alors que le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines du Secrétariat du Conseil du Trésor est responsable de la définition, de la surveillance et de l'application des obligations en matière de langues officielles. Plus tard ce mois-ci, je crois comprendre que le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines apportera des éclaircissements en ce qui a trait aux obligations en matière de langues officielles des administrations aéroportuaires. J'ai hâte de voir ce travail.
Maintenant, concentrons-nous sur Air Canada. Comme vous le savez, lorsque Air Canada était une société d'État, elle était assujettie à la Loi sur les langues officielles. Bien que la loi elle-même ait une portée très large, deux dispositions présentent un intérêt particulier lorsque l'on parle des obligations en matière de langues officielles pour Air Canada, c'est-à-dire: premièrement, l'obligation de fournir un service au public dans les deux langues officielles et, deuxièmement, les droits des employés de travailler dans la langue officielle de leur choix.
Lors de la privatisation d'Air Canada en 1988, les obligations en matière de langues officielles de la société ont été reconduites par l'entremise de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada.
[Français]
À ce jour, Air Canada est le seul transporteur au pays qui est assujetti à la Loi sur les langues officielles. Toutefois, tous les transporteurs doivent fournir l'information sur la sécurité et la sûreté dans les deux langues officielles. En 2000, Air Canada a acquis la compagnie aérienne Canadian Air Lines International qui avait un effectif principalement unilingue anglophone. À ce moment-là, la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada a été amendée pour s'assurer que les filiales fournissant des services aériens pour Air Canada le faisaient dans les deux langues officielles. L'effet de cet amendement a été d'obliger Air Canada de s'assurer que sa filiale Jazz satisfaisait aux conditions légales visant à fournir au public des services bilingues.
En 2003, Air Canada s'est placée sous la protection de la Loi sur les faillites et l'insolvabilité. Après une restructuration importante, le transporteur a quitté la protection de la Loi sur les faillites et l'insolvabilité le 30 septembre 2004 fort d'une nouvelle structure organisationnelle qui reflétait une stratégie concentrée sur la maximisation de la valeur des composantes individuelles de l'entreprise.
[Traduction]
À ce jour et après la restructuration, la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada continue de s'appliquer à Air Canada, tout comme les obligations en matière de langues officielles continuent de s'appliquer pleinement. Pareillement, toute filiale future d'Air Canada sera liée par les obligations en matière de langues officielles en vertu de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada telle qu'elle est constituée actuellement. Toutefois, en raison de la restructuration organisationnelle, les obligations en matière de langues officielles ne s'appliquent plus aux activités qui ne font plus partie d'Air Canada. Par exemple, la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada ne s'applique pas à gestion ACE Aviation Inc., qui est la société mère d'Air Canada depuis sa restructuration.
[Français]
Le 15 juin 2006, votre comité a déposé un rapport concernant l'application de la Loi sur les langues officielles à Air Canada et à Gestion ACE Aviation Inc. Dans ce rapport, le comité invitait le gouvernement à présenter de nouveau une loi qui aurait une portée et un effet semblable à ceux du projet de loi , qui était mort au Feuilleton l'année précédente.
À la fin de 2006, notre gouvernement a présenté des modifications à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada par l'entremise du projet de loi . Le projet de loi a été conçu pour maintenir la totalité des obligations en matière de langues officielles pour les anciennes divisions internes d'Air Canada qui ont été converties en entités distinctes et qui ont été sous le contrôle de Gestion ACE Aviation Inc., pour étendre à JAZZ et à toute future société affiliée d'Air Canada qui fournit des services aériens les obligations à fournir au public des services bilingues, pourvu qu'ils soient sous le contrôle de Gestion ACE Aviation Inc. et pour s'assurer que Gestion ACE Aviation Inc. fournit des communications au public dans les deux langues officielles.
Le projet de loi C-29 est mort au Feuilleton lorsque le Parlement a été prorogé en septembre 2007. Il a été déposé à nouveau sous la forme du projet de loi . Sans modification, le projet de loi C-36 est mort au Feuilleton avec les élections de 2008.
[Traduction]
Bien que de nombreuses années ont passé depuis qu'Air Canada était une société d'État et que beaucoup de choses se sont produites depuis, les obligations en matière de langues officielles d'Air Canada sont toujours perçues comme étant importantes par les Canadiens et notre gouvernement. Notre gouvernement s'engage à soutenir la Loi sur les langues officielles et à protéger et promouvoir les deux langues officielles.
[Français]
Comme nous l'avons indiqué dans le discours du Trône, les deux langues officielles du Canada font partie intégrante de notre histoire et notre gouvernement continuera de prendre les mesures pour renforcer l'identité francophone au Canada.
[Traduction]
Nous devrions aussi considérer que la meilleure façon de maintenir et de promouvoir les droits linguistiques dans l'industrie du transport aérien est d'assurer une industrie saine et viable. L'industrie aérienne a fait face, et continue à faire face, à des défis économiques importants comme les répercussions à long terme du 11 septembre 2001, les coûts élevés du carburant, ainsi que les effets des maladies transmissibles comme le virus H1N1.
Toutefois, parmi ces défis pratiques, Air Canada a clairement démontré qu'elle déployait d'importants efforts pour maintenir ses obligations en matière de langues officielles, comme l'ont révélé divers témoignages au comité. Le commissaire aux langues officielles m'a dit qu'au cours de la période menant aux Jeux olympiques, Air Canada a fait beaucoup. On comprend ainsi que lorsqu'un effort ciblé est déployé par Air Canada, l'entreprise arrive à faire mieux. Le nombre de plaintes reçues par le commissaire démontre toutefois qu'Air Canada doit faire davantage.
[Français]
Lors d'une réunion de son comité en 2009, Mme Louise McEvoy, directrice générale des Langues officielles et de la diversité à Air Canada, a réitéré l'engagement de la compagnie aérienne d'améliorer la capacité de bilinguisme dans l'ensemble du cycle des ressources humaines, y compris le recrutement, l'embauche et la formation.
En préparation aux Jeux olympiques de Vancouver, Air Canada a tenu des séances obligatoires pour les employés de Vancouver qui n'étaient pas qualifiés en français et avaient prévu des séances semblables pour les employés d'autres villes. Le but de ces séances était de s'assurer que les droits linguistiques de tous les clients d'Air Canada étaient respectés, y compris les cas où les employés n'étaient pas officiellement qualifiés pour le faire.
[Traduction]
Je suis au courant qu'Air Canada a mis sur pied des campagnes publicitaires pour attirer des candidats bilingues dans l'ensemble du pays et a indiqué au comité qu'il est difficile d'attirer ces gens dans certaines régions. Je crois comprendre que certains d'entre vous ont fait des suggestions pour améliorer sa stratégie de recrutement et j'espère que vos suggestions mèneront à de meilleurs résultats.
[Français]
Le témoignage d'Air Canada démontre son engagement face au maintien des obligations en matière de langues officielles en vertu de la Loi sur les langues officielles. Par ailleurs, lors d'une récente discussion avec notre commissaire aux langues officielles, celui-ci a noté les efforts d'Air Canada pendant la période des Jeux olympiques et le fait que les efforts et investissements du transporteur aérien ont porté fruits.
J'aimerais aussi noter que ma discussion avec le commissaire aux langues officielles a aussi touché le sujet du renforcement de la conformité d'Air Canada à ses obligations. J'ai été heureux d'apprendre que son équipe s'apprête à entreprendre une vérification détaillée du rendement d'Air Canada en ce qui a trait à ses obligations en matière de langues officielles lorsqu'elle dessert le public. Par des rencontres avec les employés et les syndicats, cette étude examinera étroitement les pratiques d'embauche, la désignation des postes bilingues et la formation linguistique du personnel d'Air Canada afin de déterminer les raisons sous-jacentes aux plaintes en matière de langues officielles. J'ai non seulement salué les efforts du commissaire, mais j'ai hâte de prendre connaissance des conclusions de son étude.
[Traduction]
J'ai conscience du fait que de continuer à suivre la conformité aux obligations en matière de langue officielle dans des parties d'une organisation qui sont de plus en plus indépendantes entraîne des difficultés pratiques. Gestion ACE Aviation Inc. et Air Canada, à titre d'entreprises privées, peuvent et vont probablement continuer de modifier leurs structures d'entreprise tant pour des raisons organisationnelles qu'économiques.
Par exemple, Air Canada Cargo, qui résulte de la restructuration de 2003-2004, a depuis été réintégrée par Air Canada et est donc encore une fois assujettie à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada et à la Loi sur les langues officielles.
J'ai aussi discuté avec le commissaire Fraser de la question des agents contractuels d'Air Canada, comme Jazz, et j'ai pris note des préoccupations du député d'Acadie-Bathurst qui a fourni un exemple personnel en racontant l'un de ses voyages à bord d'un avion de Jazz.
[Français]
Dans ce contexte, j'aimerais noter que j'ai aussi demandé au commissaire d'obtenir plus d'informations sur la nature des plaintes que celui-ci a reçues sur l'entité Jazz, car Jazz étant une compagnie privée à contrat avec Air Canada. Air Canada a donc l'obligation, en vertu de l'article 25 de la Loi sur les langues officielles, de veiller à ce que les services offerts au public par des tiers pour son compte le soient dans les deux langues officielles.
Comme Jazz n'est pas une institution fédérale en vertu de la Loi sur les langues officielles et qu'elle n'est plus une filiale d'Air Canada depuis 2008, le commissaire aux langues officielles m'informe qu'il ne peut pas intervenir directement auprès d'eux, mais seulement auprès d'Air Canada qui conserve la responsabilité des obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles.
[Traduction]
J'ai demandé à mes fonctionnaires et au personnel de mon bureau d'obtenir davantage de renseignements auprès d'Air Canada au sujet de la façon dont l'entreprise s'acquitte de ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles en ce qui a trait à des agents contractuels comme Jazz, ainsi que de la façon dont l'entreprise cherchera à améliorer cette pratique à l'avenir.
[Français]
Je suis fier des accomplissements de notre gouvernement conservateur dans le dossier des langues officielles. Nos actions concrètes, comme le financement que nous avons accordé pour les langues officielles, démontrent clairement notre engagement à maintenir la dualité linguistique de notre pays.
Je conviens que le dossier d'Air Canada est complexe, mais il demeure toutefois important que nous gardions le cap et que nous travaillions avec les intervenants clés comme le commissaire aux langues officielles, le transporteur, mes collègues du Cabinet, comme le ministre responsable des langues officielles, et les membres de ce comité pour nous permettre de trouver des solutions aux défis que j'ai mentionnés plus tôt.
[Traduction]
Il est important qu'Air Canada continue de s'acquitter de ses obligations au titre de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada et de la Loi sur les langues officielles. J'invite les membres du comité à présenter des conseils et des idées et je suis heureux de cette occasion d'entretenir un dialogue.
Merci.
:
Je suis certainement très heureux d'apprendre que le commissaire a l'intention de procéder à un examen de la situation. Je crois que c'est fort important.
À mon avis, et je l'ai déjà dit, il faut renforcer la loi, en la modifiant. Si nous nous inquiétons du fait qu'ils ne respectent pas la loi comme ils devraient ou que la société ne déploie pas tous les efforts possibles pour respecter la loi, il est clair que le renforcement de la loi ne sera pas nécessairement une solution au problème puisque la société aérienne ne respecte déjà pas les dispositions de la loi.
Lorsque j'ai rencontré le commissaire aux langues officielles, un des fonctionnaires a employé l'expression « au bout du compte ». Et je suppose que c'est ce qui m'intéresse. Au bout du compte, que pourrons-nous faire en matière de contrôle, qu'il s'agisse de votre comité ou de moi-même à titre de ministre? Que pouvons-nous faire en matière de surveillance et de contrôle pour nous assurer qu'au bout du compte les francophones au Canada peuvent obtenir les services qu'ils sont parfaitement en droit de recevoir?
Cela m'inquiète lorsque nous entendons M. Godin parler d'un vol entre Montréal et Bathurst... le plus grand centre francophone d'Amérique du Nord est Montréal et le Nord du Nouveau-Brunswick... je crois que la majorité francophone...
M. Yvon Godin: On parle de 80 p. 100.
L'hon. John Baird: Quatre-vingt pour cent. Je ne sais pas combien de francophones on trouve à Bathurst, mais je sais que la majorité des résidants de cette région sont francophones. Il y a donc vraiment lieu de s'inquiéter si c'est habituellement la façon dont les services sont offerts. Personne n'est parfait, tout le monde fait des erreurs, mais si c'est un problème qui se produit régulièrement, ce n'est pas acceptable.
Air Canada doit respecter la loi aujourd'hui, le libellé actuel de cette loi. Nous pouvons ajouter plus d'obligations ou de restrictions dans la loi, nous pouvons élargir l'application de la loi, mais ce qui devrait nous inquiéter c'est le simple fait que la loi dans son libellé actuel n'est pas respectée.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie, vous et les gens qui vous accompagnent ce matin.
Il semble bien compliqué d'apporter des changements à la loi. Votre gouvernement est pourtant le champion quand vient le temps de modifier des lois rapidement pour les inclure à la Loi d'exécution du budget. Lorsqu'on regarde la situation des langues officielles, c'est un élément tellement important. Vous dites que votre gouvernement appuie les langues officielles, mais quand vient le temps d'agir, il est un peu plus difficile de voir des résultats.
Vous avez mentionné deux éléments. Le premier était la distinction à faire entre les plaintes formulées à l'endroit d'Air Canada et celles formulées à l'endroit de Jazz. Il est surprenant que les gens de votre ministère ne vous aient pas rapporté que mardi de cette semaine, des représentants d'Air Canada nous ont remis une grille qui illustre clairement la distinction entre les plaintes qui ont été envoyées pour les services aériens d'Air Canada et les services aériens de Jazz. On a les résultats pour 2008, 2009 et 2010 et on a même demandé à la compagnie de nous fournir les résultats depuis l'année 2000. Il est donc difficile de comprendre comment il se fait que vous ne soyez pas en mesure de faire avancer ce projet de loi. Je pense qu'il serait temps de regarder ces éléments.
De plus, faire des changements corporatifs semble tellement compliqué. Je pourrais peut-être demander à nos analystes du comité de vous expliquer comment c'était avant la dernière loi et comment c'est aujourd'hui. Il faudrait vous fournir cette information pour que vous puissiez présenter le projet de loi dans les prochaines semaines. Ce sont les deux éléments que vous avez mentionnés. Vous n'avez pas les données sur les plaintes à Air Canada et à Jazz. On va donc vous les fournir. Si nécessaire, on va vous fournir des informations sur la différence entre la compagnie de l'époque et celle qui existe aujourd'hui. Je suis convaincu que dans un très court délai, on pourra vous fournir le deuxième élément qui vous manque pour que vous puissiez présenter votre projet de loi. Vous avez dit que vous deviez en parler à votre leader parlementaire à la Chambre. Je pense toutefois qu'on est en mesure de vous fournir les deux éléments principaux qui sont problématiques. Finalement, il s'agit de s'assurer du respect des langues officielles.
Ma collègue, Mme Boucher, pourra certainement corroborer ce que je vais dire. Il a fallu presque deux ans, après que je l'aie mentionné au comité et ailleurs, avant qu'on apporte des modifications à une affiche à l'intérieur des avions Dash de Jazz. Cette affiche, qui était en anglais, se lisait comme suit: Do not smoke in the lavatory. En français, c'était: « Ne pas fumer la toilette ». Je suis convaincu que vous avez bien entendu la traduction. Il a fallu deux ans de plaintes au Commissariat aux langues officielles, à Jazz et à Air Canada pour que ces modifications puissent être apportées. C'est une simple question de respect.
J'aimerais, monsieur le ministre, que vous soyez un peu plus proactif. Ce matin, j'étais convaincu que vous alliez nous annoncer en grande pompe qu'un projet de loi portant sur des modifications relatives à Air Canada et sur le respect des langues officielles allait être déposé cette semaine. Je suis extrêmement déçu. En effet, vous êtes habituellement proactif. On le voit souvent, mais je pense qu'à ce niveau, vous avez manqué le bateau, pour ne pas dire manqué l'avion dans ce cas-ci.
J'espère, monsieur le ministre, que vous allez considérer ces éléments. Si vous avez besoin de détails précis qui manquent pour rédiger le projet de loi, je pense que le comité va se faire un plaisir de vous les fournir.
Je ne sais pas s'il vous reste du temps, mais j'aimerais obtenir quelques commentaires.
Monsieur le ministre, on a entendu beaucoup de témoins, de gens qui ont fait des commentaires. Beaucoup de collègues aussi, qui voyagent avec Air Canada, sont très déçus parce qu'ils ne peuvent pas être servis dans leur langue. C'est une réalité qui existe.
On nous a dit que VIA Rail, qui avait un problème semblable, a réussi à faire énormément de progrès et qu'elle va continuer à en faire pour offrir le service dans les deux langues officielles à travers le Canada. Il serait intéressant qu'Air Canada puisse en faire autant.
J'aimerais vous citer un petit paragraphe. On a rencontré des gens d'Air Canada, mardi dernier. Mme Louise-Hélène Sénécal, qui est conseillère juridique générale adjointe des Affaires juridiques d'Air Canada, nous a dit elle-même: « Bien entendu, c'est aux parlementaires qu'il revient de soumettre un projet de loi visant à modifier la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada ».
Alors, on n'est pas ici pour vous mettre en boîte, mais pour vous encourager et pour vous aider à déposer un projet de loi. Or, vous ne nous donnez pas de date précise. Vous ne nous donnez pas d'outils pour que le comité puisse travailler et vraiment faire avancer la situation. Ce qui risque de se produire, c'est que des filiales d'Air Canada se divisent et qu'on perde complètement le contrôle. On sait que M. Fraser n'a pas, lui non plus, les pouvoirs pour changer les choses. Le seul moyen de le faire — on se l'est fait dire par M. Fraser — c'est de présenter un projet de loi.
Monsieur le ministre, je vous encouragerais fortement à le faire. En fait, je vais demander au comité, si c'est possible — j'aimerais qu'on écoute; je vois que certains de mes collègues sont debout, monsieur le président —, de présenter une motion.
Cette motion est pour vous encourager, monsieur le ministre, et vous aider dans vos démarches auprès de votre premier ministre. La motion se lirait comme suit:
Le Comité permanent des langues officielles invite le ministre des Transports à déposer un projet de loi assujettissant Air Canada, ses filiales et ses partenaires à la Loi sur les langues officielles de sorte qu'il soit étudié par le Comité permanent des langues officielles, ce printemps.
Je pense qu'il serait possible d'avoir l'unanimité, monsieur le président.
Une motion du comité vous aiderait probablement, monsieur le ministre, à exercer des pressions et à nous assurer qu'on aura un projet de loi qui arrivera ce printemps et non pas dans un an ou deux, alors que tout sera à refaire encore une fois.
La parole est à vous.