:
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Je déclare la séance ouverte. Je vous souhaite la bienvenue à la 7e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 24 octobre 2020, le Comité reprend son étude sur la capacité de transformation.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride. Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 septembre 2020, les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir entre le parquet, l'anglais et le français. Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Assurez-vous que votre micro est éteint lorsque vous ne parlez pas.
[Traduction]
Nous sommes maintenant prêts à commencer. Je voudrais souhaiter la bienvenue aux témoins qui seront avec nous pour la première heure de l'après-midi. Nous accueillons aujourd'hui M. Todd Lewis, président de l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan. Bienvenue, monsieur Lewis.
Nous recevons aussi Mme Judy Stafford, qui représente la Cowichan Green Community.
Nous allons commencer par les déclarations liminaires. Chaque organisation a sept minutes et demie pour son exposé. Nous allons commencer par l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan, ou APAS.
Allez-y, monsieur Lewis.
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Bonjour à tous. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité aujourd'hui.
Je m'appelle Todd Lewis. J'exploite une ferme céréalière et de plantes oléagineuses à Gray, en Saskatchewan, avec mon frère et mon neveu. Je suis le président de l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan, ou APAS.
L'APAS est l'organisation agricole générale de la Saskatchewan et représente plus de 16 000 fermes et ranchs, ainsi que 32 organisations membres associées. Nous sommes fiers d'être membres de la Fédération canadienne de l'agriculture à l'échelle nationale.
Les producteurs de la Saskatchewan pèsent bien lourd au sein du secteur agricole canadien. Au pays, nous gérons 40 % des terres agricoles cultivées et 35 % des prairies. L'agriculture et l'alimentation rapportent 142 milliards de dollars au PIB du Canada, et la Saskatchewan compte pour 10 % de la production totale. L'agriculture et l'alimentation représentent 12 % des exportations totales du Canada, dont le quart sont attribuables aux producteurs agricoles de la Saskatchewan, pour un total de 15 milliards de dollars.
Nous sommes un chef de file mondial dans la production de plusieurs produits de base. Nous qui étions réputés depuis longtemps pour notre production de blé dans le grenier du monde, le Canada est désormais reconnu dans le monde comme étant le principal producteur de nombreux autres produits de base. Le canola a été créé à l'Université de la Saskatchewan située à Saskatoon, et nous sommes le premier producteur de canola en importance dans le monde. La Saskatchewan est un chef de file dans la production et l'exportation de lentilles, de lin, de blé dur, de petits pois, de moutarde, de graines à canaris et d'orge de brasserie. Nous vendons aux marchés internationaux des bovins, des porcs et des produits carnés de haute qualité.
Il y a un fil conducteur ici, et c'est notre dépendance aux marchés d'exportation pour la vaste majorité de notre production. Nous avons toujours compté sur les marchés internationaux. Notre éloignement des grandes agglomérations de l'Amérique du Nord a été un inconvénient pour la transformation des produits alimentaires destinés aux consommateurs, de sorte que notre chaîne d'approvisionnement s'est concentrée sur l'expédition ferroviaire de marchandises en vrac pour l'exportation à destination de ports éloignés.
Les gouvernements provinciaux et fédéral ont toujours accordé une grande priorité à l'augmentation de la valeur ajoutée des produits agricoles grâce à la transformation. Dernièrement, les deux instances gouvernementales ont fixé des cibles ambitieuses pour la croissance de la valeur ajoutée et des exportations, et aussi pour l'augmentation de la production. Nous assistons à une croissance soutenue de la demande mondiale pour les produits agricoles, la volonté d'en tirer profit est grande.
Les producteurs aussi visent ces objectifs. Nous aimerions assister à un élargissement des possibilités et à une stabilisation du marché qui découlerait de la vente à des transformateurs locaux. Nous aimerions aussi voir une augmentation de l'emploi et de l'activité économique au sein de nos collectivités.
Forts de notre réputation mondiale de produits durables et de haute qualité, nous pouvons accroître notre secteur de la transformation. Nous pouvons ajouter de la valeur à nos produits de base, et tirer parti de nouvelles occasions. Nous pouvons répondre au besoin de protéines animales des économies émergentes. Nous pouvons aussi renforcer nos capacités en matière de biocarburants et de biomatériaux. Nous pouvons enfin créer de nouvelles possibilités du côté des nutraceutiques, des protéines végétales et des produits fibreux.
Nous avons constaté une augmentation des secondes transformations ces dernières années. Nous vendons davantage d'huile de canola issue de la trituration dans les Prairies, et il y a de plus en plus de secondes transformations des légumineuses pour les marchés des protéines végétales. Si nous voulons atteindre les objectifs ambitieux de croissance en matière de production et d'exportation, le Canada va devoir se concentrer sur les secteurs et les régions qui exportent déjà des produits non transformés et surmonter les obstacles de longue date.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
L'accès aux marchés est essentiel. Les barrières commerciales et non tarifaires nuisent à l'exportation de produits transformés. Notre industrie est à la merci des énormes variations de la demande et des prix, qui sont attribuables aux guerres commerciales et aux décisions arbitraires de gouvernements étrangers.
Un taux de rendement équitable est vital. Les marges bénéficiaires des fermes et des ranchs sont à la baisse, et le coût de nos intrants augmente à un rythme supérieur au taux d'inflation. Il est crucial d'avoir accès à l'information sur les nouvelles occasions.
Le transport est également un facteur clé. Nous expédions la marchandise sur de longues distances vers les marchés nationaux et internationaux, et les produits transformés nécessitent des systèmes de transport différents de ceux des matières premières en vrac.
La compétitivité est essentielle. Il est difficile de rivaliser avec les nations dont les coûts sont inférieurs, et nous aggravons la situation lorsque nous imposons des coûts comme la taxe sur le carbone, qui ne peut pas être refilée aux clients potentiels.
Les transformateurs et les producteurs qui contribuent à leur chaîne d’approvisionnement doivent absolument avoir accès à un service moderne d’Internet haute vitesse. Il est aussi fondamental d’avoir accès à un approvisionnement convenable en eau et en électricité, et aussi à des ressources humaines.
Il faut impérativement poursuivre la recherche publique sur le développement des cultures et du bétail. Le canola a été créé au moyen d’un programme public, un investissement qui a généré des centaines de milliards de dollars d’activité économique.
Nous avons besoin d’investissements d’envergure comme celui qui a été annoncé récemment au sujet de l’irrigation. La culture sous irrigation a un potentiel énorme en Saskatchewan, et l’expansion de cette technologie ouvrira les portes à de nouvelles possibilités de transformation.
En tant que producteurs, si le gouvernement nous demande d’augmenter nos investissements dans le but d’accroître et de diversifier la production, il doit en contrepartie s’engager à améliorer les programmes de gestion des risques de l’entreprise. C’est particulièrement important pour les jeunes producteurs et les nouveaux venus. Un important transfert générationnel des exploitations agricoles est en cours, et la nouvelle génération a besoin d’une meilleure gestion des risques avant d’investir afin de développer le secteur et d’atteindre les objectifs de croissance.
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de témoigner aujourd’hui. J’ai hâte de discuter avec vous et de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de m'avoir invitée à m'adresser à vous aujourd'hui.
Premièrement, je tiens à souligner que je me trouve sur le territoire non cédé du peuple Cowichan.
Je m'appelle Judy Stafford et je suis la directrice générale de Cowichan Green Community, un organisme sans but lucratif voué à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à la sensibilisation à l'importance que revêt un solide système alimentaire local.
Nous sommes d'avis qu'il est impossible de bénéficier d'une sécurité alimentaire locale sans la présence d'un secteur agricole dynamique. Dans le cadre de notre mandat, nous militons en faveur de l'élevage de poulets de basse-cour autant que nous enseignons aux enfants que les frites proviennent en fait de pommes de terre qui poussent dans la terre. Nous exploitons deux fermes pédagogiques. Nous avons créé une carte des exploitations agricoles de Cowichan et nous publions le magazine Island Farm and Garden. Nous gérons également le projet de récupération d'aliments de Cowichan ainsi que le reFRESH Cowichan Marketplace — une épicerie qui offre des produits à bas prix — et nous dirigeons également un programme de popote roulante et diverses autres initiatives de sécurité alimentaire.
Nous employons 34 personnes, car s'attaquer à l'insécurité alimentaire est plus qu'un travail à temps plein. C'est une tâche énorme. Cowichan occupe le premier rang en Colombie-Britannique pour ce qui est du taux le plus élevé de pauvreté infantile. Dans l'île de Vancouver, un enfant sur six fait face à de l'insécurité alimentaire et plus d'une famille sur 10 s'inquiète de ne pas pouvoir manger à sa faim. Avant la pandémie de COVID-19, 4,4 millions de personnes au Canada vivaient de l'insécurité alimentaire. On s'attend à ce que ce chiffre double.
Au début de la pandémie de COVID, notre organisme a rapidement accru ses programmes face à la demande sans cesse grandissante, particulièrement pour les services de repas. Nous avons mis sur pied un groupe de travail d'urgence sur l'alimentation et 25 organismes, y compris l'administration locale et le district scolaire, se réunissent hebdomadairement depuis le mois de mars pour déterminer les meilleures façons de répondre aux besoins de notre collectivité et veiller à ce que personne ne souffre de la faim.
Au cours d'un mois type, des membres du groupe de travail fournissent plus de 8 000 repas et 5 000 paniers de provisions. Ils donnent des dizaines de milliers de cartes-cadeaux d'épiceries et des coupons pour des aliments en plus de récupérer et de redistribuer plus de 15 000 livres d'aliments. Ensemble, les membres du groupe de travail ont recueilli plus de 1 million de dollars pour Cowichan afin de fournir des aliments et des logements temporaires.
Ici, dans l'île de Vancouver, 97 %, un taux effarant, de nos aliments sont importés, ce qui nous rend très vulnérables à l'instabilité des transports et du commerce. Les perturbations dans le système alimentaire ont des répercussions catastrophiques sur nos citoyens les plus vulnérables.
Les mesures d'urgence qui ont dû être prises en raison de la pandémie ont offert des possibilités à notre secteur agricole local. Dans mon quartier uniquement, j'ai vu au moins une demi-douzaine de jolis kiosques de produits agricoles s'établir durant l'été, où on vendait de tout, des œufs aux savons artisanaux en passant par des légumes. À Cowichan, on compte près de 700 petites exploitations agricoles et, étant donné que près de 10 % des terres de la région sont cultivables, il pourrait y en avoir bien davantage.
Le marché fermier Duncan est l'un des plus grands en Colombie-Britannique et il est ouvert toute l'année. Le Cowichan Valley Co-operative Marketplace, notre marché fermier local en ligne, a été créé grâce au soutien de notre organisme en 2014. Il a fait face à des difficultés pendant de nombreuses années, enregistrant des ventes de 2 000 $ durant les très bonnes semaines. Au plus fort de la pandémie de COVID, la coopérative a dû faire des pieds et des mains pour embaucher plusieurs employés pour traiter et distribuer des commandes qui rapportaient en une semaine plus de 25 000 $. Il était impossible de trouver par ici un congélateur pour se sauver la vie. Certains producteurs locaux enregistraient des ventes record, auxquelles j'ai contribué considérablement, ayant acheté la moitié d'une vache et d'un porc, qui se trouvent dans mes congélateurs.
De nombreux agriculteurs éprouvent continuellement des difficultés, comme surmonter d'énormes obstacles réglementaires, parvenir à offrir leurs produits chez d'importants détaillants et offrir des prix compétitifs. Avant de lire la note d'information dans laquelle on préconise des pratiques d'affaires équitables lorsque je me préparais pour cet exposé, je n'avais aucune idée que des pratiques généralisées inéquitables et contraires à l'éthique avaient cours dans ce secteur. C'est choquant.
Un producteur local de concombres et de tomates de serre qui faisait de très bonnes affaires a fait faillite après qu'il eut été forcé de baisser ses prix pour égaler ceux des légumes importés du Mexique. Après 38 ans, une boulangerie locale familiale a fermé ses portes — passant de 40 employés à zéro — à la suite de l'acquisition par Sobeys de Thrifty Foods.
Selon un rapport publié récemment par l'Université Dalhousie, le prix des aliments continuera de constituer un problème. La hausse du prix du bœuf se situe en moyenne entre 6 % et 8 %. Nous avons tous pu observer l'augmentation des prix, et les feux de forêt en Californie auront des répercussions pendant de nombreuses années à venir. Toutes ces situations conjuguées à l'information qui se trouve dans la note d'information nous permettent d'affirmer que les petits agriculteurs locaux sont sans aucun doute des laissés-pour-compte dans une lutte très inéquitable.
Malgré les innombrables difficultés, les agriculteurs avec lesquels nous avons le privilège de travailler sont très passionnés et incroyablement travaillants, et nous faisons tout ce que nous pouvons pour les soutenir. Le temps est venu pour des organismes comme le nôtre et d'autres organisations dans l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique et au Canada de rayonner. Nous attendions un certain changement de mentalité pour obtenir davantage de soutien pour l'agriculture locale et pour obtenir la reconnaissance qu'elle mérite.
En juin dernier, un groupe d'organismes voués à la sécurité alimentaire qui forment ensemble les Island Food Hubs s'est adressé au comité permanent des finances et des services gouvernementaux de la Colombie-Britannique. Nous avons exhorté le gouvernement à mettre davantage l'accent sur les systèmes alimentaires locaux, car nous estimons que la sécurité alimentaire et l'alimentation locale devraient constituer le fondement de tous les budgets. Nous étions très déçus de voir que le document de consultation pour le budget provincial de 2021 n'abordait aucunement l'alimentation.
De son côté, le gouvernement fédéral a commencé à mettre davantage l'accent sur l'alimentation en élaborant une politique alimentaire fédérale en rapport avec le nouveau guide alimentaire canadien qu'il a publiée en juin 2019. Le gouvernement a consacré initialement une somme de plus de 134 millions de dollars à cette politique.
Compte tenu de cet investissement, notre organisme s'emploie à obtenir des fonds par l'intermédiaire du Fonds des infrastructures alimentaires locales pour aménager une cuisine commerciale dotée d'un équipement de transformation de grande taille en vue d'offrir un espace de transformation grandement nécessaire ainsi qu'un accès accru à une production à valeur ajoutée pour nos agriculteurs locaux. Nous travaillons à la mise en place d'un système HACCP et nous espérons pouvoir fournir des aliments au nouvel hôpital qui sera construit en 2024, qui s'est engagé à s'approvisionner en aliments locaux à hauteur de 30 %.
Depuis le mois d'août, je travaille avec des représentants du gouvernement fédéral. C'est la cinquième fois que je leur fournis des précisions. J'ai été sidérée d'apprendre, toutefois, lors d'une séance antérieure du Comité, que ce fonds est épuisé, alors, j'espère que notre demande est en cours de traitement et qu'elle n'a pas été rejetée.
Nous avons également présenté une demande en Colombie-Britannique auprès du fonds des infrastructures pour le redressement économique des collectivités en vue de faire l'acquisition d'un abattoir mobile. À Cowichan, il n'y a que trois usines de transformation, et aucune d'entre elles n'offre un service aux petits éleveurs de volailles. Dans le cas du boeuf, il y a une liste d'attente de quatre mois, alors certains éleveurs doivent se tourner vers un transformateur situé à trois heures de route ou un transformateur situé à l'extérieur de l'île de Vancouver. La situation est alarmante dans le domaine de la production animale.
En terminant, je tiens à dire que le contenu de la note d'information est choquant, car nous travaillons sur le terrain avec des gens de notre collectivité qui sont déjà confrontés à des difficultés indues en raison de la pauvreté et qui peinent à mettre du pain sur la table. Bien entendu, puisque leur budget pour l'alimentation est restreint, ces personnes vont dans les grandes surfaces pour trouver des aliments à bas prix largement subventionnés. Le fait que cinq épiceries détiennent un monopole est certes injuste et cela fait pencher la balance du mauvais côté.
Les gens, peu importe leur revenu, devraient être en mesure de bénéficier d'aliments frais, sains et locaux, mais la plupart du temps, il faut choisir entre le prix et la qualité, ce qui n'est pas une bonne chose.
Même s'il y aura encore de l'incertitude dans l'avenir, je suis optimiste. Nous nous rendons de plus en plus compte de l'importance d'une solide économie de l'alimentation locale. Lorsque nous assistons à des réunions comme celles d'aujourd'hui et que nous constatons le temps et l'énergie consacrés à ces questions, nous voyons que nous allons dans la bonne direction. Sachant que nous accomplissons du bon travail, je serai d'autant plus heureuse de me rendre au coin de la rue pour acheter des oeufs auprès de mon agriculteur local.
Je vous remercie tous pour vos efforts et je vous remercie de m'avoir donné le temps de m'exprimer.
Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Nous avons demandé ce financement en juin. En août, on nous a mis en contact avec un fonctionnaire, avec qui nous collaborons. Il y a deux ou trois jours, j'ai reçu par courriel une demande d'éclaircissements supplémentaires. Ma demande semble causer des difficultés, ce que je comprends. Nous avons demandé 220 000 $.
Actuellement, à Cowichan, nous avons une cuisine industrielle que nous avons louée à des transformateurs et à de petits agriculteurs depuis 2015. Ils étaient 43 à l'utiliser, mais elle est petite, et nos programmes éveillent maintenant leur intérêt, parce que beaucoup de nos programmes ont pris de l'ampleur. Nous avons notamment le programme « Meals on Wheels », c'est-à-dire de cuisine mobile, et des services alimentaires d'urgence.
Il n'y a pas de cuisine industrielle qu'un certain nombre d'agriculteurs et de transformateurs peuvent utiliser. Nous sommes loin de rouler à la même échelle que M. Lewis. Je me sens très petite dans mon coin. Il est sûr que des dizaines de nos agriculteurs, qui y sont prêts et qui y aspirent, pourraient prendre de l'expansion, particulièrement pendant nos saisons intermédiaires. Mais, faute de place dans la cuisine industrielle, c'est ce que nous essayons d'organiser en ce moment.
Nous essayons de créer des centres d'innovation alimentaire un peu partout en Colombie-Britannique. Voilà pourquoi nous avons demandé ce financement, et nous sommes une organisation sans but lucratif. Nous nous sentons en mesure d'organiser et de gérer un établissement que nous pourrions utiliser toute la journée sans interruption. Certains agriculteurs ne veulent s'en servir qu'une fois par semaine. Il ne s'agit pas d'une entreprise gigantesque.
Est-ce que c'est raisonnable?
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Le manque d'abattoirs, certainement, comme je l'ai fait remarquer, entrave tous les éleveurs de bétail en puissance. Nous avions un secteur laitier très dynamique et des contingents très importants de poulets et de vaches. Pour diverses raisons, il n'en reste plus dans l'île. Un facteur très important a été la modification de certains règlements qui a rendu les coûts simplement prohibitifs pour le petit agriculteur qui voulait exploiter sa propre petite usine et son propre abattoir, pour lesquels il devait aménager une salle de bain séparée de celle de la maison de ferme. On m'a même dit qu'il en fallait une pour les filles et une pour les garçons, mais ç'a peut-être changé.
La modification des règlements concernant la transformation, il y a quelques années, a ruiné beaucoup d'abattoirs de l'île. Le premier obstacle est incontestablement la transformation, particulièrement celle de la volaille et du bœuf, qui sont principalement ce qu'on élève ici, et, encore, se dresse celui de la capacité de la cuisine du petit agriculteur. Peut-être veut-il seulement cultiver des pommes de terre et peu de légumes.
Nous n'avons pas d'entrepôts ici, d'entrepôts réfrigérés à Cowichan. Aucun. Ce serait un autre élément à ajouter à notre centre.
De plus, à dire vrai, la main-d'œuvre est rare et chère. Voilà pourquoi l'un des services que nous envisageons pour notre nouvelle cuisine est un service de transformation du surplus des légumes que le producteur viendra déposer, après sa journée de travail, de récolte, la tournée de deux ou trois marchés fermiers. Nous les transformerons pour lui et nous les lui rendrons contre paiement pour le service. Les producteurs se plaignent notamment de manquer de temps pour la transformation. Nous espérons donc leur fournir ce service.
Ensuite, il y a la concurrence des prix, comme je l'ai dit dans mon exposé. C'est extrêmement difficile pour le producteur de cultiver une carotte bio et d'en demander un prix intéressant pour lui-même et sa famille, quand Walmart la vend pour trois fois rien.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence et de leurs témoignages. C'est très instructif.
Madame Stafford, je vous remercie de prendre l'initiative concernant la reconnaissance des terres, car vous savez que nous sommes tous ici au pays. Je n'hésiterai donc pas à prendre le temps de vous dire qu'ici, dans la circonscription de Kitchener—Conestoga, en Ontario, je me trouve sur les terres traditionnelles des Anishinabe, des Haudenosaunee et des Neutres, et je vous remercie de votre leadership à cet égard. C'était gentil de votre part.
Une chose que je remarque en regardant mes notes, c'est que vous avez des liens étroits avec les producteurs d'aliments et les agriculteurs locaux. C'est vraiment agréable à entendre et c'est comme dans ma collectivité, ici. Cette relation que vous avez, ce que j'ai vu sur le site Web lorsque j'ai fait des recherches sur vous, est tellement importante pour notre bien-être, et elle change vraiment la donne en ce qui concerne notre capacité de transformation.
Nous avons des entreprises ici, dans la circonscription de Kitchener—Conestoga, comme Enviro-Stewards, qui collaborent avec des fabricants de produits alimentaires, les aident à réduire le gaspillage alimentaire et réalisent certains des mêmes projets que vous menez dans votre comté, ce qui me réjouit.
De plus, vous avez parlé de transport commercial et d'un camion réfrigéré. Encore une fois, nous avons ici le Wilmot Family Resource Centre, le Woolwich Community Health Centre, et Community Support Connections, qui est notre service de cuisine mobile. C'est toujours une bonne chose de mettre en commun les pratiques et les moyens de tirer le maximum de nos aliments.
Nous avons examiné la question des déchets alimentaires dans la transformation. Pouvez-vous nous expliquer comment les choses fonctionnent en ce qui concerne votre camion réfrigéré, le transport et la distribution des aliments?
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Notre camion est sur la route toute la journée. Tout d'abord, il se déplace le matin et se rend dans les épiceries locales, comme je l'ai mentionné. D'autres producteurs d'aliments ou des agriculteurs nous appellent s'ils ont un surplus. Surtout pendant l'été, nous passons devant plusieurs fermes également et nous ramassons tout ce qu'elles n'ont pas pu vendre et nous leur donnons des reçus à des fins fiscales.
Puis... En ce moment, en raison de la COVID, il est de retour à notre emplacement central. Si nous utilisions un entrepôt... alors c'est un peu le chaos, à vrai dire, parce qu'il s'agit d'un espace partagé. Tout est trié. Il y a aussi du compost et nous travaillons donc avec les agriculteurs et nous distribuons tout ce qui n'est pas comestible. Ensuite, tout le reste est distribué. Nous avons 25 organismes alimentaires locaux, l'Armée du Salut, des banques alimentaires et des refuges. Les sites de logement temporaires avec lesquels nous collaborons présentement reçoivent des boîtes tous les jours. Encore une fois, tout ce qui n'est pas de qualité satisfaisante est utilisé par notre cuisine mobile.
De plus, nous avons des repas surgelés que nous vendons dans notre épicerie à bas prix. L'un de nos fournisseurs nous permet de vendre les aliments, de sorte que nous les vendons en tant qu'entreprise sociale, et cela permet de payer le personnel nécessaire pour exploiter un magasin d'alimentation. Dans ce cadre, nous distribuons environ 10 000 $ d'aliments en utilisant des coupons. Les gens peuvent toujours entrer et faire leurs courses, mais ils sont sur une liste, de sorte qu'ils ne nous donnent pas d'argent, en fait. C'est un programme vraiment essentiel depuis le début de la pandémie de la COVID. Nous l'avons lancé pour deux mois et nous en sommes à plusieurs mois, mais cela coûte cher. Une partie de la nourriture est achetée par des gens de la collectivité. Ce programme compte 100 familles présentement.
Les aliments circulent vraiment. Rien n'est gaspillé. Tout ce que nous ne pouvons pas utiliser est ramassé par les agriculteurs.
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Nous sommes prêts à reprendre les travaux.
Permettez-moi de vous présenter les témoins qui comparaissent au cours de cette deuxième partie. Tout d'abord, nous accueillons des représentants du gouvernement du Yukon: M. Matthew Ball, directeur au ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources; et M. Kirk Price, directeur de la direction générale de l'agriculture. Bienvenue au Comité, messieurs.
Nous recevons également Mme Denise Allen, présidente-directrice générale de Fabricants de produits alimentaires du Canada. Bienvenue, madame Allen.
Nous accueillons des représentants du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario: M. . John Kelly, sous-ministre; et M. David Hagarty, sous-ministre adjoint. Je vous souhaite la bienvenue, messieurs.
Cela dit, nous allons passer aux déclarations préliminaires.
Les représentants du gouvernement du Yukon disposent de sept minutes et demie. Allez-y. La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Je m'adresse à vous aujourd'hui au nom du sous-ministre Paul Moore. Je suis accompagné aujourd'hui de Kirk Price, notre directeur de l'agriculture.
Il n'est pas nécessaire que nous prenions trop de votre temps aujourd'hui, mais je voulais m'assurer que le Nord était représenté.
L'agriculture est un élément clé de la vie au Yukon depuis plus de 100 ans. Nous importons une grande partie de nos aliments du Sud — de l'Ontario, de l'Alberta, de la Colombie-Britannique — mais les exploitations agricoles du Yukon continuent à jouer un rôle important en fournissant des produits frais et sains pour nourrir les collectivités.
Vous verrez qu'il y a un peu de toutes les fermes du pays ici, même si c'est souvent à une échelle beaucoup, beaucoup plus petite. Les exploitants agricoles du Yukon se spécialisent dans une variété de produits — légumes, fruits, produits laitiers, œufs, miel, gazon et plantes à massif. Le foin représente toujours la plus grande partie de l'industrie du Yukon. Les producteurs du Yukon élèvent également divers types de bétail, notamment des bovins, des porcs, des moutons, des chèvres, des chevaux, des poneys, des lamas, des alpagas, etc. Nous avons également des bisons et des élans ici. Les producteurs produisent aussi des volailles, des dindes, des œufs, etc.
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Merci, monsieur Ball, de me céder la parole.
Merci, mesdames et messieurs les membres du Comité. C’est pour moi un plaisir d’être ici aujourd’hui et de représenter le Yukon.
Pour enchaîner sur ce que M. Ball a dit, l’industrie agricole est petite, mais localement, elle est très importante pour le Yukon. Cette réalité est probablement devenue encore plus évidente pendant la pandémie de COVID-19. La demande d’aliments cultivés et transformés localement au Yukon est forte. Les Yukonnais sont très favorables à ce que ces produits leur soient offerts.
Je vais vous donner un peu de contexte. Avant 2006, notre capacité régionale d’abattage de bétail inspecté se limitait à un seul établissement. Elle était située à un endroit où il était relativement difficile d’amener les animaux à l’abattoir et de les remettre sur le marché. En 2006, le gouvernement du Yukon a acheté l’abattoir mobile pour aider les agriculteurs à élever du bétail, et pour contribuer à la croissance et au soutien de cette industrie.
La situation actuelle au Yukon est que nous n’avons pas d’inspection fédérale de la viande pour les abattoirs locaux, mais plutôt une inspection territoriale. Pour l’instant, la situation fonctionne bien pour notre industrie locale. Depuis 2006, nous avons connu une forte croissance, et elle se poursuit. Il y a beaucoup de soutien, au niveau local, pour l’autosuffisance et l’aide aux agriculteurs de chez nous. Aujourd’hui, nous avons deux abattoirs privés et nous exploitons toujours notre unique abattoir mobile dans le sud.
Juste pour vous situer dans le contexte, nous ne traitons pas des milliers ou des dizaines de milliers d’animaux, mais bien de centaines. En 2020, en partie à cause de la pandémie, nous avons constaté une forte augmentation de ce nombre. Nous avons vu une augmentation de 40 % de la viande rouge. L’an dernier, c’était la première année où nous avions un abattoir de viande blanche prêt à fonctionner, et nous avons constaté une augmentation de la production en ce sens.
Nos programmes soutiennent la production locale de viande que nous exploitons au Yukon, et c’est essentiellement pour nous aider à accroître notre autosuffisance. Il y a beaucoup de place pour une croissance locale accrue dans le secteur afin de nourrir les Yukonnais. À mesure que les exploitations agricoles augmentent leur production, le besoin d’installations de transformation continuera de représenter un défi pour nous sur ce plan. Nous travaillons avec les agriculteurs locaux et nos associations agricoles locales pour surmonter ces difficultés dès maintenant.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Denise Allen. Je suis la présidente-directrice générale des Fabricants de produits alimentaires du Canada. Depuis plus de 35 ans, nous sommes la principale voix des installations de transformation des aliments et des boissons du Canada.
La récente autorisation de surconsolidation dans le secteur de la vente au détail de produits alimentaires au Canada a eu pour conséquence que seuls cinq détaillants contrôlent plus de 80 % de ce que les Canadiens peuvent acheter, ce qui met en péril notre système et notre approvisionnement alimentaires. Cet incroyable déséquilibre a créé un environnement dans lequel les détaillants peuvent arbitrairement imposer une pression financière croissante et irréaliste aux producteurs et aux transformateurs de denrées alimentaires.
Non seulement leurs pratiques commerciales sont considérées comme prédatrices pendant une crise nationale, mais, si elles ne sont pas contrôlées, les frais et amendes qu'ils imposent réduiront la capacité du Canada à attirer les investissements dans la production alimentaire et l'innovation, diminueront notre capacité à concurrencer efficacement les grandes multinationales, élimineront la sélection et le choix pour les consommateurs qui souhaitent soutenir les agriculteurs et les marques locales, et menaceront notre capacité collective à assurer notre souveraineté et notre sécurité alimentaires.
Des détaillants tels que Walmart et Loblaws ont adopté des pratiques commerciales injustes et contraires à l'éthique dans le cadre desquelles nos producteurs et transformateurs de denrées alimentaires ont du mal à maintenir leur production afin de garantir aux Canadiens ce à quoi ils s'attendent de leur système alimentaire: la sécurité, la sélection et la qualité des produits des marques canadiennes qu'ils apprécient.
L'ampleur des frais et amendes imposés aux détaillants est à la fois sans précédent et intenable. Les frais récemment imposés par les sociétés Walmart et Loblaws coûteront à eux seuls aux fournisseurs environ 1 milliard de dollars par an, et permettront en fin de compte de payer les coûts d'infrastructure de ces détaillants, alors qu'aucun retour sur investissement ou croissance n'est prévu pour les fournisseurs.
En outre, la menace d'une escalade des frais et des amendes imposés aux détaillants met en péril les producteurs primaires du Canada, car les transformateurs de denrées alimentaires achètent plus de 40 % de la production agricole canadienne, à laquelle ils ajoutent de la valeur et qu'ils vendent à la fois sur le marché intérieur et à l'étranger. Notre situation exige une intervention immédiate pour protéger la croissance et la durabilité futures des systèmes alimentaires locaux et nationaux.
Les derniers mois ont mis en évidence l'importance pour la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada d'être résistante et robuste. La pandémie de COVID-19 a fait ressortir des risques et des problèmes potentiels qui montrent que la dépendance de notre pays à l'égard des produits alimentaires importés prive notre population d'un accès à des infrastructures de transformation vitales et laisse entrevoir le risque de perturbations alimentaires à mesure que les frontières s'épaississent et que les craintes de protectionnisme augmentent.
La crise actuelle et persistante nous a obligés à examiner tous les aspects de notre production alimentaire et de notre capacité de transformation. Nous avons appris que les Canadiens veulent que leurs aliments soient cultivés et transformés chez eux et qu'ils estiment que notre gouvernement doit accroître son soutien à son secteur agroalimentaire.
Les Canadiens estiment que la concurrence entre un petit nombre de chaînes d'épicerie fait que les prix des produits d'épicerie sont plus élevés qu'ils ne devraient l'être; et aujourd'hui, la même majorité de Canadiens estime que notre chaîne d'approvisionnement actuelle a besoin d'une intervention. En bref, les Canadiens comprennent et souhaitent que le secteur alimentaire soit solide et compétitif afin de garantir le choix et l'approvisionnement en denrées alimentaires.
Le moment est venu d'examiner les leçons tirées de ces derniers mois et d'agir pour renforcer notre système alimentaire national. Il est devenu vital que nous nous penchions sur les pratiques des grands détaillants en alimentation pour comprendre les menaces les plus graves qui pèsent sur notre chaîne d'approvisionnement alimentaire et que nous agissions pour garantir l'application de pratiques de vente au détail plus compétitives, plus équitables et plus responsables qu'à l'heure a actuelle.
Les détaillants ont recours à des frais, des amendes et des déductions arbitraires sur les paiements des fournisseurs alors que ces mêmes fournisseurs continuent de produire des denrées alimentaires dans un contexte de capacité réduite pour favoriser la distanciation physique sur les chaînes; d'augmentation des dépenses de fonctionnement pour répondre aux exigences en matière d'équipement de protection individuelle et de sécurité sur le lieu de travail; de financement d'investissements en capital non planifiés pour soutenir les changements d'infrastructure nécessaires aux usines et aux équipements; et de création d'incitatifs pour les travailleurs pendant une pénurie de main-d'œuvre nationale.
Notre climat d'incertitude actuel va finalement contraindre les petites et moyennes entreprises à reconsidérer leur avenir si nous ne rééquilibrons pas le système alimentaire axé sur le profit excessif des seuls grands distributeurs, qui se fait au détriment des agriculteurs et des fournisseurs.
Il faut tenir compte de la nature autoritaire de ces détaillants pour garantir les investissements futurs dans l'agriculture et l'agroalimentaire. Les Canadiens veulent un approvisionnement alimentaire équilibré. Les détaillants ont dicté leurs conditions de manière offensive et unilatérale, sans aucun mécanisme permettant aux fournisseurs d'exprimer leurs préoccupations. De plus, le désavantage que représentent les frais et amendes de vente au détail pour les fournisseurs s'étend aux producteurs primaires, ce qui entraînera une réduction de la production à la ferme et du choix d'aliments par les consommateurs, ainsi qu'une diminution des capacités d'exportation du Canada.
Les Canadiens ne souhaitent pas dépendre uniquement des aliments produits ailleurs. La forme actuelle du système alimentaire canadien doit être modifiée pour permettre aux agriculteurs et aux transformateurs de produits alimentaires à valeur ajoutée de continuer à servir les consommateurs comme ils le souhaitent et le méritent.
Les gouvernements de tout le Canada s’engagent à renforcer notre système alimentaire. Dans le récent discours du Trône, il a été question d’annoncer des investissements pour renforcer les chaînes d’approvisionnement locales ici au Canada. L’appui solide des Canadiens encourage le gouvernement à jouer un rôle qui assurerait un équilibre entre nos détaillants et nos entreprises agricoles et agroalimentaires.
Un code de conduite des épiceries serait un élément clé de la mesure législative qui apporterait les changements nécessaires pour établir l’équité et la responsabilité dans les pratiques de vente au détail des épiceries au Canada. L’expérience d’autres administrations montre qu’une concentration importante dans le secteur de l’épicerie nécessite un code pour équilibrer les relations entre détaillants et fournisseurs. Dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Australie, il a été prouvé que les codes améliorent la concurrence et favorisent une plus grande collaboration dans la chaîne d’approvisionnement au sens large.
L’objectif de ce code est d’encourager les négociations de bonne foi entre les détaillants en alimentation et leurs fournisseurs, de réduire les sanctions et d’accroître la transparence et la responsabilité. Plus intéressant encore, après la mise en œuvre du code législatif au Royaume-Uni, les prix pour les consommateurs ont diminué et la culture de l’industrie est passée à une culture de collaboration et d’orientation vers le consommateur.
Nous demandons respectueusement au gouvernement d’intervenir et d’uniformiser les règles du jeu, car c’est la meilleure façon de remédier aux inégalités dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire qui menacent les investissements et augmentent l’inflation des prix pour le consommateur. Il est recommandé d’établir un code juridiquement contraignant et exécutoire pour surveiller, établir et faire respecter la conformité. Bien que des modifications à la Loi sur la concurrence du Canada puissent être utiles pour résoudre certains problèmes, cela ne remplace en aucun cas un code de conduite.
La compétence constitutionnelle pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un code de conduite pour le commerce de détail relève des provinces et des territoires; cependant, le gouvernement fédéral a un rôle important et essentiel à jouer dans l’établissement de pareil code. Tout d’abord, le gouvernement fédéral doit tenir compte de l’importance de notre secteur pour la reprise post-COVID-19 au Canada et, ce faisant, doit envisager une série de changements ou d’améliorations à la Loi sur la concurrence afin de permettre au bureau de s’attaquer aux comportements anticoncurrentiels des détaillants.
J’ajouterai toutefois une mise en garde, à savoir qu’il est nécessaire d’accroître la portée du Bureau de la concurrence pour enquêter sur les comportements anticoncurrentiels, mais que cela ne suffira pas à créer le changement nécessaire. Les enquêtes sont réactionnaires et prolongées. Une approche proactive est préférable à un long processus d’application, qui peut ou non s’attaquer à la cause première.
D’autres actions qui contribueront grandement à l’équité et à la responsabilité comprennent la réalisation d’une étude sur la question, la création d’un groupe de travail de l’industrie, l’élaboration d’une législation dans les provinces et les territoires, et la structuration de la surveillance fédérale à l’égard de l’approche adoptée par les provinces et les territoires pour établir une telle loi.
Nous sommes impatients de travailler et de collaborer avec le gouvernement fédéral à cette fin, et je vous remercie beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé aujourd’hui.
[Traduction]
Je vous remercie de m’avoir invité à prendre la parole devant le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Je suis heureux de vous donner un aperçu du secteur de la transformation des aliments et des boissons en Ontario.
J’aimerais commencer par exprimer ma gratitude et reconnaître que nous sommes sur les terres traditionnelles des Anishinabe et plus particulièrement sur le territoire traditionnel des Mississaugas de la Première Nation de Credit.
Nous traversons une période unique avec la pandémie de COVID-19. Elle a montré à quel point le système d’approvisionnement alimentaire est crucial. Nos entreprises de transformation des aliments feront partie intégrante de la reprise économique de notre province après cette épidémie.
J’aimerais commencer par mettre en évidence certains éléments de notre secteur de l’alimentation et des boissons qui nous placent dans l’ensemble du secteur alimentaire.
Le secteur agroalimentaire en Ontario soutient plus de 860 000 emplois et contribue plus de [Difficultés techniques] à l’économie de la province. En 2019, nous avions plus de 4 400 établissements de transformation des aliments et des boissons dans la province, soit le plus grand nombre au pays. [Difficultés techniques] emploie environ 106 000 personnes. Un grand nombre des plus grands employeurs sont des acteurs internationaux. Plus d’un quart des établissements de l’Ontario se trouvent également dans des collectivités rurales. Les établissements qui ont des employés en Ontario sont considérés, en grande majorité, comme des microentreprises ou des petites entreprises, avec moins de 100 employés.
L’Ontario est un endroit idéal pour les entreprises de transformation des aliments et des boissons. Nos avantages concurrentiels comprennent un accès rapide et pratique aux principaux marchés nord-américains. Une énorme population américaine et canadienne se trouve à une journée de route de la plupart des usines de transformation de l’Ontario, notamment à Chicago, St. Louis, Philadelphie, New York, Washington et Montréal. Nous avons accès à des solutions supérieures de chaîne d’approvisionnement de bout en bout, y compris la transformation, l’emballage, le stockage spécialisé et le transport, en plus de 3,6 millions d’hectares de terres arables sur lesquelles sont cultivés plus de 230 produits agricoles. Nous avons de faibles taux d’imposition des sociétés; nous disposons d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et multiculturelle.
Nous avons misé sur ces atouts pour devenir l’une des plus grandes administrations où l’on fabrique des aliments et des boissons en Amérique du Nord, avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 47 milliards de dollars. La majorité des produits agroalimentaires de l’Ontario sont des produits à valeur ajoutée, par exemple des produits de viande et des préparations comestibles comme les soupes et les saucisses.
Notre secteur agroalimentaire contribuera de manière décisive à l’objectif du gouvernement fédéral d’atteindre 75 milliards de dollars d’exportations d’ici 2025. C’est un secteur stratégique pour nous et un service essentiel qui a le potentiel de tirer profit des débouchés sur les marchés locaux, nationaux et mondiaux en pleine croissance.
Toutefois, notre secteur est confronté à un certain nombre de défis immédiats, notamment structurels, alors qu’il lutte pour rester compétitif et innovant dans ce contexte mondial incertain.
Les usines vieillissantes, les technologies dépassées et les équipements inefficaces limitent la croissance de la productivité et réduisent notre compétitivité. Certains fabricants de produits alimentaires et de boissons ont des usines qui ont 75 ou 100 ans. Nos investissements en capital en Ontario sont nettement inférieurs à ceux d’autres administrations concurrentes, telles que les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Pour atteindre le niveau de capital annuel des autres pays, les fabricants de produits alimentaires et de boissons de l’Ontario devraient augmenter considérablement leur investissement annuel. On estime que plus de la moitié des entreprises canadiennes de transformation des aliments sont détenues par des étrangers. Bien que les investissements étrangers directs soient importants et aient augmenté, l’Ontario est en concurrence avec des sièges sociaux dans d’autres administrations qui prennent les décisions d’investissement. À mesure que les pays se remettent de la COVID, des pressions pourraient être exercées sur les entreprises internationales pour qu’elles ramènent cet argent et rapatrient leurs investissements dans leur pays d’origine.
La majorité des fabricants de produits alimentaires et de boissons de l’Ontario sont des petites et moyennes entreprises qui ne profitent pas des économies d’échelle que réalisent leurs concurrents internationaux beaucoup plus importants. Les transformateurs sont également confrontés à une compétitivité découlant de l’augmentation des coûts des intrants, tels que l’énergie, la main-d’œuvre et les matières premières, tout en subissant la pression des détaillants pour fournir des produits finis et à moindre coût, comme l’a mentionné l’intervenant précédent. Il convient de noter que les transformateurs de denrées alimentaires doivent maintenant absorber des frais supplémentaires pour couvrir les mises à niveau en magasin et le passage au commerce électronique.
Avant la COVID, les rapports de l’industrie indiquaient que 85 % des fabricants de produits alimentaires étaient confrontés à des pénuries de main-d’œuvre. Cette situation entraîne une augmentation des coûts et a également des répercussions sur leur capacité à fonctionner à plein régime. La COVID a révélé à quel point le secteur agroalimentaire est dépendant de la main-d’œuvre et vulnérable aux interruptions de travail.
L'Ontario accueille habituellement 20 000 travailleurs étrangers temporaires pour travailler dans de nombreux secteurs, comme la plantation, la culture et la récolte. Environ 600 d'entre eux travaillent directement dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons. Les perturbations survenues dès le début de la pandémie nous ont fait craindre que la pénurie de main-d'œuvre nuise à certaines cultures.
Nous devons tirer des leçons de 2020 et nous assurer que ces travailleurs pourront venir au Canada l'an prochain sans délai et le faire de façon sécuritaire. Les éclosions chez les employés dans les usines de transformation de la viande, par exemple, ont provoqué des fermetures temporaires, et il a fallu prendre des mesures pour ralentir la propagation, ce qui a entraîné une réduction de la capacité. Bien que le secteur de la transformation de la viande dépende moins des travailleurs étrangers temporaires que les autres secteurs, la nature du travail fait en sorte que son besoin de main-d'œuvre est mis en exergue lorsqu'une propagation importante survient.
Les perturbations de travail liées au virus nous ont montré à quel point le secteur est dépendant de la main-d'œuvre. Certaines administrations qui sont plus avancées que nous dans l'automatisation ont eu, semble-t-il, moins de problèmes et moins de retards de production. La fermeture prolongée ne serait-ce que d'un seul transformateur important aurait présenté une menace pour la sécurité alimentaire des Canadiens et les revenus de nos agriculteurs.
De façon générale, la COVID-19 a mis une pression incroyable sur les fabricants de produits alimentaires et de boissons, et elle a exacerbé les problèmes existants que j'ai déjà mentionnés, comme le vieillissement de l'infrastructure et le retard des investissements. En raison de la pandémie et de l'évolution rapide des conditions du marché qui l'accompagne, certaines entreprises fonctionnent actuellement en deçà de leur capacité ou s'efforcent de se tourner vers le commerce de détail, pour s'éloigner de l'industrie de la restauration qui est mal en point. Seul le temps nous dira s'il s'agit d'un changement permanent ou temporaire.
La chaîne d'approvisionnement nationale a toujours été une priorité. La COVID-19 a mis en lumière des failles et exacerbé des points faibles qu'il ne sera pas facile de régler après la pandémie.
À titre d'exemple, lorsqu'un entrepreneur échoue aux États-Unis, le vieil adage dit qu'il doit essayer encore et encore et célébrer l'effort, alors qu'ici au Canada, quand un entrepreneur échoue, ce n'est pas une marque d'expérience mais seulement d'échec. Nous devons accroître notre tolérance aux risques que prennent les entrepreneurs et mieux les accepter.
Pour atteindre l'objectif d'accroître les exportations agroalimentaires canadiennes de 55 milliards de dollars à 75 milliards de dollars, comme le recommande le rapport Barton, il sera nécessaire de procéder à une transformation majeure du secteur. L'industrie doit être en phase avec les besoins futurs du marché, prendre de l'expansion là où c'est possible, et veiller à sa viabilité et à son succès en améliorant sa compétitivité et sa productivité.
Il en va de même...
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Il est certain que divers organismes, tant à l'échelle provinciale que fédérale, en parlent maintenant ouvertement.
M. John Kelly: Oui.
M. Alistair MacGregor: Bien sûr, notre réunion d'aujourd'hui est publique et, avec un peu de chance, les détaillants pourront se rendre à l'évidence, et nous pourrons prendre des mesures à ce sujet.
Je vous remercie infiniment de vos observations.
Monsieur Ball, je vais peut-être me tourner vers vous maintenant.
Je vis en Colombie-Britannique, donc je suis votre voisin du Sud. J'ai déjà eu l'occasion et le plaisir de visiter le Yukon. C'est certainement une magnifique région du Canada. Vous avez tous les deux beaucoup de chance de vivre là où vous vivez.
Je souhaitais vous entendre tous les deux nous fournir un peu plus d'information, car vous avez un grand territoire et une population relativement faible. Je vous remercie de vos commentaires sur le fait que la transformation des aliments n'est peut-être pas un énorme secteur, mais qu'elle revêt une grande importance à l'échelle locale.
Si vous examiniez la façon dont notre comité fédéral mène son étude et les recommandations finales que nous ferons au gouvernement fédéral, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur certains des sujets que vous aimeriez nous voir aborder lorsque nous ferons nos recommandations au ministre fédéral en ce qui concerne le Yukon, en particulier?
Vous connaissez aussi les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Je suis sûr qu'ils ont des problèmes et des préoccupations semblables aux vôtres.
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Je vous remercie de votre question.
Nous pourrions passer beaucoup de temps à parler de ce dont nous aurions besoin pour bénéficier d’un soutien fédéral. Je pense que le seul concept qui est évoqué de temps en temps est l’accès aux services Internet à large bande. L’accès dans certaines de nos principales collectivités est relativement bon, mais il est une préoccupation constante dans certaines régions rurales. Bien entendu, pour certains d’entre vous, les « régions rurales » englobent peut-être l’ensemble du Yukon, mais pour nous, il s’agit de régions situées principalement à l’extérieur de Whitehorse et de certaines de nos villes.
Nous avons également étudié la possibilité d’avoir un centre de traitement, un genre de centre d’innovation, et nous avons cherché à savoir comment ce type d’espace pourrait être soutenu, mais là encore, pour que ce type d’espace soit construit, puis rendu opérationnel, il faudrait vraiment que le gouvernement fédéral et le gouvernement territorial nous appuient. Il faudrait aussi que notre industrie appuie l’utilisation de ces espaces et que nous sachions qu’elle sera là pour les soutenir.
En général, les recommandations de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de l’ensemble du pays concernant, entre autres, le soutien des provinces et des territoires et la nécessité de répondre à leurs besoins sont cruciales, mais il faut aussi qu’elles tiennent compte du Nord, car certaines de nos circonstances relatives à notre mode de fonctionnement et à notre avenir en agriculture sont particulières.