Je suis heureux de vous revoir. Il fait déjà noir ici. Je suis certain que le soleil est toujours bien présent sur la côte Ouest.
La séance est ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la huitième réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement et aux ordres adoptés le lundi 20 avril 2020 et le mercredi 30 septembre 2020, le Comité entreprend son étude du Budget principal des dépenses 2020-2021: crédit 1 sous la rubrique Commission canadienne du lait, crédit 1 sous la rubrique Commission canadienne des grains, crédits 1, 5 et 10 sous la rubrique Ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride. Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 septembre 2020, les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes à titre d'information. La diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Au bas de votre écran, vous pourrez choisir entre le parquet, l'anglais et le français. Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Assurez-vous que votre micro est éteint lorsque vous ne parlez pas, et cette règle s'applique au président aussi.
[Traduction]
Je souhaite la bienvenue aux témoins qui comparaissent devant nous cet après-midi.
[Français]
Nous avons l'honneur d'avoir parmi nous l'honorable ministre Marie-Claude Bibeau.
Nous vous souhaitons la bienvenue. Nous vous remercions d'avoir pris le temps de vous joindre à nous cet après-midi pour nous parler du budget des dépenses et répondre aux questions des membres du Comité.
[Traduction]
Sur ce, nous allons commencer.
[Français]
Madame la ministre Bibeau, je vous donne la parole pour votre allocution d'ouverture.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis accompagnée par Chris Forbes, sous-ministre, par Mme Walker, sous-ministre adjointe responsable des finances, ainsi que par Colleen Barnes, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Monsieur le président, on m'a informée que mes collègues qui nous écoutent par ligne téléphonique ne nous entendent pas encore. J'en profite pour passer le message à l'équipe technique.
Sur ce, je suis prête à commencer.
Je vous salue, monsieur le président et chers collègues.
Tout d'abord, je veux remercier tous les membres du Comité de leur travail acharné pour le secteur agricole et agroalimentaire.
Je tiens aussi à vous remercier pour votre récent rapport sur les programmes de gestion des risques de l'entreprise, qui s'appuie sur l'excellent travail effectué dans le cadre de vos travaux.
Nous nous penchons aujourd'hui sur le Budget principal des dépenses 2020-2021 du ministère, qui prévoit des investissements de plus de 2,5 milliards de dollars pour le secteur agricole et agroalimentaire canadien.
Ces fonds aideront les agriculteurs et les transformateurs d'aliments à profiter des possibilités de marché, à gérer les risques de l'entreprise, à investir dans l'innovation, à protéger notre environnement et à favoriser une agriculture durable, c'est-à-dire durable sur les plans économique, environnemental et humain.
Je souhaite premièrement souligner le travail qu'accomplissent nos productrices et nos producteurs agricoles ainsi que tous les intervenants du secteur pour s'assurer collectivement de nourrir les Canadiens en tout temps, même pendant une pandémie. Depuis le jour 1 de cette pandémie, ils se sont adaptés afin d'assurer notre approvisionnement alimentaire malgré d'importantes difficultés. Notre gouvernement les soutient tout au long du parcours. Nous avons fait des investissements majeurs au cours des huit derniers mois, et nous continuerons de faire des investissements stratégiques pour maintenir une chaîne d'approvisionnement solide et assurer la sécurité de nos travailleurs.
Voici un exemple récent. Le Fonds d'urgence pour les mesures de soutien à la ferme, soutenu par un investissement fédéral de 35 millions de dollars, aidera plus de 4 500 producteurs agricoles du Canada à couvrir les coûts de protection de leurs travailleurs. Il s'agit notamment des coûts associés aux équipements de protection individuelle, à l'amélioration des lieux d'hébergement et aux stations de désinfection.
Nous avons également investi 50 millions de dollars afin d'aider plus de 3 000 employeurs agricoles à supporter les coûts des mesures de quarantaine nécessaires pour assurer la sécurité de leurs travailleurs.
Pour répondre aux préoccupations des agriculteurs, nous avons élargi le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Les producteurs ont accès à un prêt sans intérêt de 60 000 $, et ce compte est maintenant ouvert aux entreprises qui utilisaient des comptes bancaires personnels. Nous pourrons ainsi aider jusqu'à 85 000 producteurs en leur accordant des prêts sans intérêt totalisant jusqu'à 5,1 milliards de dollars. Par ailleurs, un tiers du montant des prêts du programme est non remboursable, sous certaines conditions, ce qui pourrait représenter un transfert direct de 1,7 milliard de dollars à nos agriculteurs.
[Traduction]
Parmi les autres programmes, notre Programme de récupération d'aliments excédentaires devrait permettre de rediriger environ 6 millions de kilogrammes d'aliments vers les Canadiens dans le besoin, tout en favorisant la stabilisation des marchés pour les agriculteurs. Nous investissons 200 millions de dollars pour aider les organismes d'aide alimentaire à continuer d'offrir des services essentiels aux Canadiens dans le besoin pendant la pandémie. Le premier investissement de 100 millions de dollars a permis d'aider plus de 3 200 organismes alimentaires locaux de partout au Canada. Ils ont ainsi pu fournir six millions de repas à deux millions de Canadiens.
En ce qui a trait à l'avenir, nous convenons tous du besoin d'améliorer nos programmes de gestion des risques d'entreprise, à commencer par Agri-stabilité. La gestion des risques d'entreprise est une priorité pour moi et pour le gouvernement. J'aimerais une fois de plus remercier le Comité pour ses recommandations. En collaboration avec les ministres provinciaux et territoriaux, nous travaillons à améliorer les programmes et à établir un consensus national afin que les provinces paient leur juste part et que les programmes sont équitables dans les divers secteurs. Demain, nous poursuivrons nos discussions au sujet des améliorations à apporter aux programmes de gestion des risques d'entreprise, en vue de trouver des solutions à court et à long terme.
Grâce au travail acharné des agriculteurs, le volume d'exportation dans le domaine agroalimentaire a augmenté de 8 % par rapport à la même période l'année dernière. L'exportation des lentilles, du porc et du canola canadiens a connu une augmentation de près de 80 %.
Je suis heureuse de vous annoncer que nous sommes en voie d'atteindre un nouveau record en matière d'exportation cette année, et que nous devrions atteindre l'objectif ambitieux du gouvernement visant à atteindre 75 milliards de dollars d'exportation dans le domaine de l'agroalimentaire d'ici 2025.
[Français]
D'un autre côté, nous savons à quel point notre système de gestion de l'offre est important pour la vitalité de nos régions et de nos fermes familiales. C'est pourquoi nous maintenons notre appui aux producteurs sous gestion de l'offre et aux transformateurs et respectons notre promesse d'indemniser complètement et équitablement nos producteurs et nos transformateurs de lait, de volaille et d'oeufs pour les répercussions des trois récents accords commerciaux.
Un premier paiement a été versé aux producteurs laitiers, il y a moins d'un an, pour les répercussions de l'AECG et de l'Accord de PTPGP. Comme je l'ai dit à la Chambre des communes le 30 octobre dernier, le deuxième paiement de compensation sera versé durant l'exercice financier en cours.
Nous ferons aussi l'annonce d'une compensation pour les producteurs de volaille et d'oeufs.
Dans la foulée de la ratification de l'ALENA, nous poursuivons nos discussions avec les secteurs sous gestion de l'offre pour remédier aux répercussions sur leur industrie.
En ce qui a trait aux accords à venir, le et moi-même avons été très clairs: nous n'offrirons aucun nouvel accès aux marchés pour les produits sous gestion de l'offre dans les futurs accords commerciaux.
Malgré les énormes pressions subies au cours des huit derniers mois, le secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire continue de démontrer sa force et sa résilience. Nous voyons déjà des résultats vraiment positifs. En plus des exportations, nous constatons une forte demande et des prix élevés dans bon nombre d'industries cet automne. Nous observons une production record de grains de qualité exceptionnelle. Les recettes financières agricoles ont augmenté de 8,4 % pour les trois premiers trimestres de 2020. Nous constatons des hausses du PIB agricole et agroalimentaire et des ventes d'aliments transformés.
Je suis impatiente de travailler avec le Comité pour faire en sorte que le secteur agricole et agroalimentaire demeure au coeur de la relance de notre économie.
Je vous remercie.
Je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre Bibeau, merci beaucoup d'être parmi nous aujourd'hui. J'aimerais vous féliciter pour votre travail acharné tout au long de cette pandémie. Je suis en contact constant avec les producteurs de ma région et j'entends souvent dire à quel point vous êtes à l'écoute de leurs besoins et de leurs préoccupations, donc je vous en remercie.
Vous en avez parlé un peu dans votre allocution, mais j'aimerais revenir sur l'accès à la main-d'œuvre pour nos producteurs agricoles.
À l'occasion d'une rencontre que j'ai eue cette semaine avec l'UPA-Estrie, j'ai pu entendre à quel point l'organisation était satisfaite du travail qui avait été fait par notre gouvernement. En effet, nous avons accéléré les délais de traitement, puisqu'il s'agit de travailleurs essentiels.
Quelles mesures le gouvernement a-t-il prises pour faciliter l'accès des producteurs aux travailleurs étrangers temporaires et à la main-d'œuvre?
Au début de la pandémie, lorsqu'on a fermé la frontière, nous étions tous extrêmement inquiets. Nous savons à quel point les travailleurs étrangers sont essentiels à la sécurité alimentaire dans le pays.
J'ai travaillé avec mon collègue le et ma collègue la . Ensemble, nous avons vraiment tout fait pour simplifier le processus. Par exemple, nous avons fait en sorte d'utiliser plus de fichiers électroniques et moins de papier. Notre collègue a également été d'une aide extraordinaire dans ce dossier.
Nous avons quand même réussi à accueillir 85 % du nombre de travailleurs que nous avions accueillis l'année précédente. C'est sûr que la pandémie a accentué la pénurie de main-d'oeuvre, qui était déjà existante. Dans les circonstances, je demeure assez satisfaite du travail. Comme vous l'avez dit, l'UPA-Estrie aussi a été soulagée.
Pour assurer la santé et la protection des Canadiens, nous avons évidemment imposé une période d'isolement obligatoire de 14 jours aux travailleurs étrangers. Pour aider les producteurs et les employeurs qui devaient subir les coûts associés à ces 14 jours sans travail, nous avons mis en place un fonds de 50 millions de dollars. En fait, c'est même un peu plus de 50 millions de dollars maintenant, puisque le programme a été prolongé lorsque la durée d'application des exigences de la Loi sur la mise en quarantaine a été prolongée. C'est donc une mesure très importante.
Il y a une autre mesure qui a été prise, à savoir 35 millions de dollars pour aider les producteurs agricoles à mettre en place certaines mesures afin de protéger les travailleurs, qu'il s'agisse d'acheter de l'équipement de protection individuelle, d'aménager des stations de lavage des mains ou d'adapter les logements pour leurs travailleurs étrangers.
Nous avons donc mis en place différents programmes. Nous en avons fait tout autant pour les transformateurs.
:
Je vous remercie de la question.
Le Canada est un très grand pays, un grand producteur agricole et agroalimentaire. Nous avons la capacité de produire des aliments non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour les habitants de bien d'autres pays. Nous nourrissons la planète, dans une certaine mesure.
Comme vous le savez très bien, les principales responsabilités du gouvernement fédéral tournent autour du commerce international, de la recherche-innovation et de l'aide aux producteurs. En outre, le gouvernement fédéral aide ses collègues des provinces au moyen de transferts provinciaux et du Partenariat canadien pour l'agriculture. Il existe beaucoup de programmes pour aider des initiatives locales qui sont financées à 60 % par le gouvernement fédéral.
Il s'agit de trouver l'équilibre. En effet, nous voulons que nos producteurs profitent des marchés étrangers. En même temps, la crise de la COVID-19 nous a permis de constater que nos chaînes d'approvisionnement locales et régionales pouvaient certainement être renforcées. D'ailleurs, vous aurez remarqué que le discours du Trône en fait mention. Nous voulons travailler en collaboration avec les provinces pour renforcer nos chaînes d'approvisionnement régionales.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre. Je suis très heureux de vous recevoir au Comité. Merci d'être parmi nous aujourd'hui.
Sans grande surprise, je vais commencer par parler des compensations.
D'ailleurs, c'est avec plaisir que j'ai vu votre parti appuyer la motion très claire qui a été adoptée tantôt à la Chambre. Il n'y a pas d'ambiguïté. En fait, il y a seulement de l'ambiguïté quant aux dates auxquelles les montants seront versés.
Vous venez de dire à mon collègue de Beauce que les compensations seraient versées aux producteurs laitiers avant la fin de l'exercice financier, le 31 mars. J'ai bien saisi ce que vous avez dit. Par contre, cela pose problème. Est-ce que vous êtes consciente qu'en 2019, après qu'on leur a donné le choix de prendre le premier versement en 2019 ou en 2020, plusieurs entreprises ont choisi de l'avoir en 2019 pour éviter d'avoir deux versements en 2020? Or, en ce moment, il semble bien qu'ils en auront deux en 2021, si je vous suis bien. C'est problématique pour les petites entreprises. En revanche, il n'y aurait pas de grandes conséquences pour le gouvernement fédéral s'il versait ces sommes avant Noël, d'autant plus qu'elles sont déjà calculées et budgétées. Il n'y a pas de surprise. Je ne comprends pas pourquoi on serait incapable de les verser avant Noël.
Y a-t-il une possibilité que cela soit annoncé lundi, par exemple? Pouvons-nous espérer cela?
:
Je vais répéter ma phrase: pour moi, la présente année, c'est 2020, alors il reste un mois.
Vous savez que vous pouvez toujours compter sur la collaboration des élus des autres formations politiques pour vous appuyer, alors n'hésitez pas à le faire.
Ma prochaine question concerne les transformateurs.
Souvent, dans les discours de plusieurs formations politiques — je ne parle pas seulement de vous —, on nomme les producteurs laitiers ou les autres producteurs sous gestion de l'offre, mais on omet de nommer les transformateurs. Or, je vous ai entendue les nommer à quelques reprises. D'ailleurs, ils faisaient partie de la motion que la Chambre a adoptée tout à l'heure, alors j'imagine qu'il n'y a pas de problème de ce côté.
Quoi qu'il en soit, ces gens demeurent inquiets. Quand on ne se fait pas nommer souvent, on stresse un peu à l'idée qu'il n'y ait plus d'argent rendu à la fin.
Que dites-vous à ces gens aujourd'hui?
:
C'est merveilleux. Je suis content de l'entendre.
Je répète que la présente année, pour moi, c'est celle qui se termine en décembre.
Je vous amène sur un autre terrain. Vous avez parlé tantôt de l'augmentation de la limite de crédit de la Commission canadienne du lait. Je pense que c'est un bel exemple qui a démontré la façon dont les différentes formations politiques peuvent travailler ensemble, d'un commun accord, pour améliorer la situation du milieu. Vous avez mentionné tantôt que c'était ce que la Commission canadienne du lait vous demandait et que vous le lui avez accordé.
Comme vous le savez, nous avons déposé le projet de loi afin de protéger la gestion de l'offre de façon permanente. Dans votre énoncé tantôt, vous avez dit ceci de façon très claire et je vous en remercie: vous n'offrirez aucun autre accès aux marchés sous gestion de l'offre dans les futures négociations commerciales. Il faudrait cependant trouver une façon en béton d'assurer cela. Je ne veux pas être un prophète de malheur pour vous, mais admettons qu'il y ait une élection dans la prochaine année et que le gouvernement soit remplacé par un autre parti politique. Présentement, vous êtes en place et vous avez une occasion rêvée d'assurer aux gens qui nous nourrissent qu'ils vont être protégés pour toujours, nonobstant le parti au pouvoir. Le gouvernement libéral est encore au pouvoir, mais vous pourriez changer de portefeuille. Vous savez ce qu'est la vie politique: les mandats peuvent être brefs.
Si vous avez une réponse positive et ferme à me donner aujourd'hui, je vais la prendre. Autrement, je vous demanderais de considérer cela sérieusement. Vous dites que vous avez accordé aux producteurs laitiers ce qu'ils vous demandaient. Or, ce projet de loi est appuyé massivement par l'ensemble des organisations agricoles et des transformateurs.
J'aimerais vous entendre à cet égard. Il reste 10 secondes; c'est assez pour dire oui.
:
Certainement. Merci de la question.
Vous vous souviendrez qu'il y a quelques années, nous avons annoncé le transfert de 5 milliards de dollars aux provinces pour la santé mentale, et je sais qu'au Québec, le ministre Lamontagne a annoncé, il y a un an, peut-être, quelques centaines de millions de dollars pour une initiative destinée aux agriculteurs, bien que j'oublie le montant exact. J'ai été très heureuse de voir que nos transferts aux provinces ont, dans certains cas, servi à offrir des services directs aux agriculteurs. J'espère que beaucoup d'autres provinces imiteront le Québec, car la prestation de services de santé est, en fait, de compétence provinciale.
Nous appuyons aussi Financement agricole Canada, qui a en place diverses ressources pour aider ses clients, et les agriculteurs en général. Je pense qu'elles sont facilement accessibles sur son site Web.
Nous avons investi 240 millions de dollars pour concevoir, étendre et lancer des outils virtuels de soins et de services en santé mentale. Évidemment, nos collègues de l'Agence de santé publique offrent aussi divers outils accessibles à tous, y compris aux agriculteurs.
:
Il n'y a pas de problème, tant que j'ai tout mon temps de parole.
Madame la ministre, j'aimerais d'abord terminer notre précédent échange. Vous avez dit que le projet de loi méritait d'être étudié plus attentivement. Pour être étudié plus attentivement, il faut qu'il se rende au Comité, et, pour ce faire, il doit être adopté à l'étape de la deuxième lecture. Voilà qui conclut mes remarques sur ce sujet.
Je passe maintenant au prochain sujet. Vous avez parlé de la rencontre avec les ministres des provinces, dont celui du Québec, qui aura lieu demain. Je suis heureux d'entendre que le Québec va peut-être adopter la même ligne de conduite que vous. Cela nous permettrait de donner au milieu ce qu'il nous demande. C'est toujours la ligne de conduite que nous avons ici, et je crois que vous avez la même. Je compte donc sur vous.
Concernant Agri-stabilité, à l'occasion de la rencontre avec les premiers ministres, les gens de l'UPA ont dit être inquiets que vous n'arriviez pas à une entente avec toutes les autres provinces. Cela fait quand même consensus au Québec. Le président de l'UPA a même formulé l'hypothèse selon laquelle vous pourriez faire ce que vous avez fait pendant la crise de la COVID-19, c'est-à-dire fournir votre portion de 60 % sans nécessairement empiéter sur les compétences des provinces.
Cela pourrait-il être une porte de sortie, si jamais il n'y avait pas d'entente?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre. C'est un plaisir de vous revoir au Comité. Je tiens à vous remercier de tout le travail que vous faites pour les producteurs de l'ensemble du pays.
Si vous le permettez, j'aimerais juste donner rapidement mon avis sur certaines choses que j'ai entendues avant d'aborder certaines questions.
Évidemment, certains membres du Comité ont indiqué qu'ils avaient hâte de savoir quand des indemnités pourraient être offertes. Je vous encourage à vous faire cette annonce directement aux producteurs, et non pas à nous, au Comité.
M. Perron a parlé de l'exercice financier, bien sûr. L'exercice financier se termine en mars, et je sais que vous travaillerez fort, mais nous avons promis de le faire au cours de cet exercice financier. Je tiens à le rappeler à M. Perron.
Le dernier élément qui a suscité mon intérêt lors de la dernière série de questions, c'est que nous venons de vous présenter un rapport qui a reçu l'approbation de tous les membres du Comité. Mme Rood et M. Steinley ont tous deux parlé d'augmenter le ratio de l'accord fédéral-provincial de partage des coûts de 60:40, que nous recommandions pourtant de maintenir dans le rapport. J'ai trouvé cela plutôt intéressant.
J'aimerais passer aux questions.
La station de recherche de Kentville, dans ma circonscription de Kings—Hants, est extrêmement importante. On y trouve l'une des meilleures collections de biodiversité dans les vergers au monde. On y fait d'excellentes recherches. Vous avez eu l'occasion d'y aller en 2019, je crois.
Pouvez-vous nous parler de l'importance des centres de recherche et des travaux d'innovation pour nous assurer que nos producteurs ont, essentiellement, une capacité optimale de fournir des produits dont le monde a besoin?
:
Eh bien, il est formidable d'entendre parler de consultation, à certains égards, comme me l'ont indiqué les organisations agricoles albertaines et les responsables de rodéos et d'événements. La quantité de renseignements que j'ai pu voir dans le passé au sujet de la traçabilité...
L'année a été difficile; nos rodéos, nos événements et nos foires agricoles ont été annulés en raison de la COVID. D'après ce que j'ai vu, une importante organisation comme le Stampede de Calgary, par exemple, pourrait gérer la quantité de travail associée à ces règlements. Toutefois, on me dit que cela signifierait la fin pour beaucoup d'événements communautaires et de rodéos, et même pour des événements hivernaux où l'on a recours à des rennes et d'autres animaux. Ils n'ont pas la main-d'œuvre nécessaire. Ces événements sont tous gérés par des bénévoles; ce ne sont pas des professionnels.
D'après ce que j'entends, il règne une grande inquiétude dans les communautés qui organisent beaucoup d'événements avec des animaux. Les rodéos seraient les premiers. Certaines personnes pensent que le Stampede de Calgary est unique en son genre, mais dans ma circonscription, on compte probablement entre 50 et 60 rodéos, parfois trois ou quatre une même fin de semaine. Ils sont tous gérés par des organismes communautaires et des bénévoles. Donc, par rapport aux règlements, selon ce que j'ai vu, ces gens disent que ce sera la fin. Ils n'y arriveront pas, car ce sont simplement des bénévoles.
:
Nous avons travaillé en étroite collaboration, je dirais, avec l'industrie et les provinces au cours des six derniers mois pour nous assurer que les rôles clés que l'agence joue, en particulier dans les abattoirs, puissent être remplis.
Au départ, nous étions inquiets. Notre priorité absolue est de veiller à ce que nos inspecteurs soient protégés et pris en charge, mais en même temps, nous devions être là pour l'industrie aussi, car elle avait ses propres problèmes. Ils voulaient revenir et mettre en place des équipes supplémentaires pour essayer de rattraper le retard accumulé, alors nous étions là pour les aider.
Le gouvernement a investi 20 millions de dollars dans l'agence. Nous avons pu utiliser cet argent pour engager une capacité d'intervention, des anciens inspecteurs qui avaient pris leur retraite, des personnes que nous pourrions faire venir à court terme pour nous aider vraiment à travailler avec le secteur afin de veiller à ce que le traitement puisse continuer. Ce fut un grand succès.
Soulignons que les provinces ont des régimes d'inspection provinciaux, de sorte que nous avons fait une utilisation croisée des ressources des uns et des autres en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et, je pense, au Manitoba. Nous avons pu travailler ensemble et nous former mutuellement afin de pouvoir aider les deux parties, ce qui nous a permis de nous assurer que nous étions là pour le secteur.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être parmi nous encore une fois; nous commençons presque à nous connaître.
Monsieur Forbes, je vais poursuivre dans le même ordre d'idées que mon collègue M. Drouin.
Bien sûr, tout gouvernement peut bien changer toutes ses lois, mais cela ne veut pas dire pour autant que le gouvernement ne doit adopter aucune loi. Si c'était le cas, le gouvernement n'avancerait pas. Il est important de garder cela en tête.
Tantôt, vous nous avez entendus parler avec la ministre des montants des compensations. Vous connaissez probablement tous les chiffres que nous n'avons pas.
Pour le ministère, quelles seraient les conséquences de verser les compensations d'ici au 31 décembre, plutôt que d'ici au 31 mars?
:
Je comprends bien votre réponse. Merci beaucoup, monsieur Forbes.
Selon ce que j'en comprends, comme une première étape a été faite l'an dernier, cela pourrait être beaucoup plus rapide cette année. Il ne devrait donc pas y avoir de contraintes temporelles.
Ma question portait plutôt sur les conséquences financières pour le ministère. Dans le fond, c'est dans le même exercice financier. Quelques mois pourraient ne pas changer grand-chose pour le gouvernement canadien, mais cela pourrait avoir une importance considérable pour des petites entreprises. Je prends l'exemple d'un producteur laitier qui a une quarantaine de têtes de bétail et qui, pensant aux répercussions financières, a décidé de recevoir le premier versement des compensations en 2019 plutôt qu'en 2020.
Vous savez, les producteurs agricoles sont des gestionnaires d'entreprise. On parle souvent de l'agriculture de façon un peu romantique, mais il faut se rappeler que ce sont des entrepreneurs qui ont besoin de prévisibilité, qui ont des dépenses à faire, qui essaient de réduire leurs cotisations d'impôt, comme tout bon citoyen, et ainsi de suite. Ils essaient de répartir leurs revenus de façon brillante, comme un citoyen normal le ferait au moyen d'un REER.
Pour les producteurs qui ont reçu le premier versement en 2019, cela aurait des conséquences importantes s'ils recevaient le deuxième versement seulement en 2021, puisqu'ils recevraient probablement deux versements la même année, à moins que le gouvernement n'ait l'intention de les étirer dans le temps, mais cela me surprendrait. Je n'ai pas perçu cette intention de la part du gouvernement.
Nous avons bien compris le processus pour le versement. Je parle plutôt des conséquences financières. Au ministère, quelles sont les conséquences financières de verser ces sommes d'ici au 31 décembre, plutôt que d'ici au 31 mars?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par parler de la réglementation sur la santé des animaux. Bien entendu, c'est une mesure législative que nous avons présentée en tant que gouvernement en 2020.
En ce qui concerne les Maritimes, et plus particulièrement ma communauté en Nouvelle-Écosse, un défi s'est présenté, et c'est que dans notre industrie laitière, nous avons un certain nombre de veaux d'engrais, de veaux mâles qui ne présentent aucun avantage dans une exploitation laitière, et nous n'avons pas une grande capacité de transformation. C'est un sujet dont nous allons évidemment entendre parler au cours de l'étude que nous allons entreprendre.
Un grand nombre de ces veaux d'engrais sont transportés à Saint-Hyacinthe, au Québec. Ils doivent parcourir une longue distance. Les nouvelles dispositions qui sont entrées en vigueur dans le cadre de la réglementation commencent à viser certains de nos producteurs et à leur engendrer des problèmes.
Je me demande, madame Barnes ou monsieur Forbes, si ce problème particulier dans les Maritimes est un sujet sur lequel vous vous penchez et s'il a fait l'objet de discussion auparavant.
Oui, un examen très exhaustif a été réalisé pour l'agriculture et l'aquaculture. Cet examen incluait la participation de non seulement l'ACIA et le ministère de l'Agriculture, mais aussi Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, l'ASPC, de même que le MPO, en raison de l'aquaculture. Nous avons mis sur pied plus de 30 initiatives dans le but de préserver la sécurité, mais aussi de promouvoir la compétitivité et l'innovation.
Je pense qu'il est juste de dire que pour les changements réglementaires dans la loi que nous voulions apporter, la COVID a ralenti un peu le processus, mais nous nous remettons progressivement sur les rails. Par exemple, juste la semaine dernière, nous avons pu enfin publier notre réglementation relative aux engrais, qui était l'une des initiatives dans cette feuille de route. Nous nous penchons à nouveau là-dessus. Un certain nombre d'autres problèmes que nous avons pu continuer d'examiner ont fait l'objet de conversations avec le secteur de l'innovation en sélection des végétaux et la façon de structurer cela. Ces initiatives se sont poursuivies durant la COVID.
Nous préparons maintenant un rapport public qui sera publié dans les prochains mois sur nos progrès réalisés dans le cadre des initiatives qui figuraient dans ce plan.
:
Il s'agit pour l'essentiel d'un dossier commun.
Sur le plan de la prévention, nous nous sommes attardés à quelques éléments essentiels. Le premier est la biosécurité. Nous devons nous assurer que les producteurs font tout en leur pouvoir, et qu'ils ont tous les outils et les guides nécessaires pour que nous ayons une bonne ligne de défense. Nous avons également pris des mesures à la frontière. Nous avons de nouveaux chiens. Lorsque les gens voyageaient, les chiens vérifiaient tous les vols. Maintenant, ils s'attardent surtout à la filière postale pour qu'aucun produit carné n'arrive illégalement de cette façon.
Quant à notre préparation au pire scénario, nous avons beaucoup travaillé avec les provinces et l'industrie pour établir des moyens de destruction et des sites d'élimination. Nous voulons examiner en détail tous ces éléments importants avant l'arrivée d'un cas réel.
Comme la ministre l'a mentionné dans son témoignage, il y a aussi le zonage et la compartimentation. Nous collaborons avec des partenaires commerciaux de sorte que si la maladie devait nous frapper, nous serions en mesure de maintenir les marchés ouverts ou de les rouvrir très vite.
Le dernier élément est la communication, afin que tout le monde soit au fait de la situation.
J'ai quelques questions à propos des échanges commerciaux.
J'ai rencontré des groupes comme l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, la Canadian Cattlemen's Association, le Conseil canadien du canola, les Producteurs de grains du Canada et la Agricultural Producers Association of Saskatchewan. Une des choses que j'entends constamment, c'est qu'après la conclusion d'accords commerciaux tels que l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, ou l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, il arrive que les droits de douane ne soient pas éliminés et qu'il n'y ait aucun suivi. Je me demande simplement quel genre de collaboration il y a entre l'ACIA et Affaires mondiales.
On m'a donné l'exemple de la Corée du Sud, qui applique toujours un tarif de 10 % au bœuf en provenance du Canada, alors que ce tarif a été aboli pour celui de l'Australie et des États-Unis.
Pourriez-vous nous donner une idée de la marche à suivre, après la signature des accords commerciaux, pour nous assurer que les pays avec lesquels nous avons conclu ces ententes en respectent les modalités?
:
Merci, madame Bessette et madame Walker.
[Traduction]
Voilà qui conclut les questions.
Je tiens à remercier nos témoins: Mme Colleen Barnes, vice-présidente, Politiques et programmes de l'Agence canadienne d'inspection des aliments; M. Chris Forbes, sous-ministre, et Mme Christine Walker, sous-ministre adjointe du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Je vous remercie encore d'avoir pris le temps de venir répondre à nos questions. C'est très apprécié.
Nous avons terminé nos questions, mais puisque nous devons également nous prononcer sur le Budget principal des dépenses, je demande aux membres du Comité de rester en place un instant.
Si tout le monde est prêt, je demande le vote sur les montants distincts.
COMMISSION CANADIENNE DU LAIT
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........3 903 550 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION CANADIENNE DES GRAINS
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........5 096 321 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........593 829 089 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital..........39 930 131 $
ç
Crédit 10—Subventions et contributions..........431 713 100 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)