:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 9e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 24 octobre 2020, le Comité poursuit son étude sur la capacité de transformation.
Chaque groupe de témoins disposera de 45 minutes aujourd'hui, après quoi nous consacrerons 30 minutes aux travaux du Comité, à la fin de la séance.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 23 septembre 2020. Les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Au bas de votre écran, vous pourrez choisir entre le parquet, l'anglais ou le français. Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Assurez-vous que votre micro est éteint lorsque vous ne parlez pas.
[Traduction]
Sur ce, nous sommes prêts à commencer.
J'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue aux témoins qui seront avec nous pour la première heure. Nous accueillons, à titre personnel, M. Sylvain Charlebois, professeur à l'Université Dalhousie et directeur d'Agri-Food Analytics Lab.
Nous accueillons aussi M. Malcolm Campbell, vice-président, Recherche, de l'Université de Guelph, et Rene Van Acker, doyen du Collège d'agriculture de l'Ontario.
Bienvenue à tous.
Nous allons commencer par les déclarations préliminaires. Chacun dispose de sept minutes et demie.
Monsieur Charlebois, si vous êtes prêt, vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je tiens à remercier le Comité de nous avoir invités à parler d'un secteur particulièrement important de notre économie, la production et la transformation des aliments.
Tout d'abord, je tiens à souligner que je me trouve actuellement en Mi'kma'ki, le territoire ancestral et non cédé du peuple micmac.
La fabrication de produits alimentaires est vraiment le noyau stratégique — le point d'ancrage, si vous voulez — du secteur agroalimentaire, qui se dégrade lentement. Sans un secteur de la production d'aliments solide, le contrôle de notre programme d'innovation, le soutien de nos agriculteurs et la fourniture d'aliments de grande qualité produits au Canada deviennent beaucoup plus difficiles — terriblement plus. Sans cela, nous rendons toute notre chaîne d'approvisionnement plus vulnérable à des facteurs qui échappent souvent à notre contrôle, comme les changements climatiques, les normes mixtes de salubrité des aliments, les fluctuations monétaires et les perturbations logistiques.
L'innovation alimentaire a été au centre de l'intérêt de la plupart des pays au cours des dernières années, et les gouvernements reconnaissent l'importance de la croissance économique dans les zones rurales et urbaines. L'innovation augmentera sa valeur sur le marché lorsqu'elle touchera la transformation. Certains pays ont mieux réussi que d'autres à promouvoir une culture de pensée créative pour l'industrie alimentaire. Jusqu'à présent, on n'a pas mené de recherches permettant de comparer les pays selon les piliers d'innovation spécifiques qu'ils utilisent. L'Agri-Food AnalyticsLab de l'Université Dalhousie, en partenariat avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada et Produits alimentaires et de consommation Canada, compare la façon dont les pays créent les conditions appropriées pour que l'industrie innove davantage. À notre connaissance, il s'agit de la première tentative de comparaison de pays en matière d'innovation alimentaire. Nous travaillons à ce rapport depuis environ 18 mois, et il sera publié en février 2021.
L'indice mondial d'innovation alimentaire compare les facteurs qui contribuent à l'innovation dans les industries des aliments, des boissons et de l'agroalimentaire dans les 10 pays suivants, soit le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Japon et l'Australie. La sélection des pays a été faite de façon à assurer la diversité géographique au sein de l'échantillon et en fonction d'une gamme de performances de niveau intermédiaire à supérieur en termes de PIB. Comme cet indice a été généré dans un contexte canadien, les pays ont également été sélectionnés en fonction de leurs capacités commerciales et de leur compétitivité. Le cadre utilisé pour notre évaluation figure en annexe au texte de ma déclaration.
D'après les données dont nous disposons actuellement, le Canada n'a pas obtenu de bons résultats, surtout en ce qui concerne les indicateurs 1 et 2, qui couvrent notre environnement réglementaire et la façon dont la compétitivité des entreprises influe sur le rendement global de notre industrie alimentaire. C'est l'une des raisons pour lesquelles il faut absolument envisager un code de pratique à ce stade. Il est essentiel de capitaliser nos opérations tout en évitant le scénario de la surréglementation.
Cependant, il y a des faits bien concrets qui montrent à quel point notre secteur de la transformation des aliments a été déficient au fil des ans. Beyond Meat, l'une des entreprises de production d'aliments à base de plantes les plus prospères au monde, aurait dû être canadienne. Les Aliments Maple Leaf, qui ont récemment choisi de construire une usine de 300 millions de dollars en Indiana, auraient dû le faire au Canada. Fairlife, une marque appartenant à Coca-Cola qui produit un lait ultrafiltré riche en nutriments qui est maintenant vendu au Canada, devrait offrir un produit conçu au Canada.
Nous devons cependant célébrer certaines de nos réalisations concrètes au Canada, malgré le peu d'accent qui est mis sur l'innovation. L'histoire de Leamington est vraiment un miracle. Les annonces récentes concernant Kraft Heinz, Corona et Stella Artois représentent également des étapes très positives. La supergrappe alimentaire la plus importante et la plus efficace que nous ayons actuellement au Canada, qui est à l'origine d'une abondance d'innovations, s'appelle le Choix du président, mais il s'agit dans les faits d'un système d'innovation fermé, et non pas ouvert.
Protein Industries Canada représente l'un des meilleurs modèles d'innovation ouverte du Canada à l'heure actuelle, et il vaudrait la peine d'envisager de reproduire un tel modèle pour d'autres produits.
[Français]
Au cours de la dernière décennie, près de 4 000 usines de transformation alimentaire ont vu le jour aux États-Unis, contre seulement 20 au Canada.
De plus, 83 % des nouveaux produits de marque lancés au Canada n'avaient été ni conçus ni fabriqués au pays. Cette absence d'innovation est profondément ancrée dans notre incapacité à penser de façon créative et à générer de la propriété intellectuelle pour ce secteur essentiel de l'industrie agroalimentaire. Le capital humain est aussi un problème. Le secteur compte actuellement 28 000 postes vacants. Visiblement, le secteur a un problème pour ce qui est de bâtir le capital humain.
Pour atteindre les objectifs ambitieux formulés dans le rapport Barton, notre secteur de la transformation alimentaire doit en faire davantage. Ce n'est pas seulement une question d'autonomie alimentaire, c'est aussi une question de création d'emplois en région en favorisant une croissance accrue des exportations.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
Au nom de l'Université de Guelph, nous tenons à remercier tous les membres du Comité de nous donner l'occasion de comparaître devant eux aujourd'hui. Nous vous parlons aujourd'hui du territoire traditionnel du peuple Attawandaron, qui est le territoire visé par le traité de la Première Nation des Mississaugas de Credit.
L'Université de Guelph, où je me trouve aujourd'hui, est l'université canadienne spécialisée dans la production alimentaire. Nous sommes reconnus à l'échelle internationale comme un établissement universitaire et de recherche de premier plan. Nous nous classons au premier rang au Canada et au troisième rang à l'échelle mondiale en recherche agricole et alimentaire.
À l'Université de Guelph, nous nous sommes engagés à relever des défis concrets dans le secteur agroalimentaire en stimulant l'innovation et en permettant à nos étudiants d'acquérir les connaissances nécessaires pour devenir des chefs de file dans ce domaine.
En ce qui concerne l'étude du Comité, nous croyons que le secteur canadien de la transformation des aliments et des boissons a un fort potentiel de croissance, particulièrement en ce qui concerne les exportations internationales.
En tant que vice-président de la recherche, je sais de première main qu'il faut investir dans la recherche et le développement, afin de stimuler l'innovation et, par conséquent, d'encourager la croissance de la capacité et des exportations dans le secteur. Mon collègue, le doyen Van Acker, vous parlera plus tard de la nécessité de former le bassin de talents de la prochaine génération dans le secteur.
Il faut investir dans la R-D pour accroître la capacité de transformation au Canada, tout en assurant une meilleure intégration dans toute la chaîne de valeur. Il est important de souligner que le secteur de la transformation des aliments et des boissons au Canada est unique par sa composition. Le secteur de la transformation des aliments est centralisé ici même, chez nous en Ontario, et il est composé de grandes et moyennes entreprises et d'un très grand nombre de petites et très petites entreprises.
Pour les entreprises à plus petite échelle, l'accès aux ressources en R-D demeure un énorme défi. La R-D et l'innovation doivent être prises en compte tout au long de la chaîne de valeur, avec de solides liens localisés entre le producteur primaire, le transformateur et le marché.
Il y a un avantage à faire intervenir l'intégration verticale en présence d'une perspective complète de la chaîne de valeur, lorsque l'innovation et la transformation auront un impact à la fois en amont et en aval. C'est ce que nous constatons à l'Université de Guelph, dans notre R-D verticalement intégrée, par exemple, dans le secteur canadien du bœuf.
À l'Université de Guelph, nous menons des recherches scientifiques sur la viande qui intègrent complètement la chaîne de valeur, et nous voyons où l'innovation a un impact, qu'il s'agisse de la recherche sur les pâturages extérieurs dans le nord de l'Ontario, de la recherche sophistiquée sur la production animale à Elora, ou de notre abattoir unique autorisé par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ou encore de l'innovation et des produits finis et, enfin, des préférences des consommateurs et des tests nutritionnels.
L'innovation fait partie intégrante de toute la chaîne de valeur, et nous procédons de la même façon à l'Université de Guelph pour de nombreux autres secteurs verticaux, des produits laitiers aux cultures en lignes, en passant par les fruits et les légumes, ce qui couvre bon nombre des 200 produits alimentaires que l'on retrouve en Ontario.
Ce que nous avons appris dans ce cas, c'est qu'un élément fondamental de la valeur ajoutée de notre R-D repose sur la fourniture du système le plus moderne et le plus axé sur la technologie à nos partenaires, ainsi que sur l'établissement de partenariats pour utiliser cette valeur ajoutée comme argument de vente distinct sur le marché.
À l'avenir, les tendances technologiques et la fabrication de pointe, comme l'automatisation, la traçabilité de la chaîne de blocs et l'intelligence artificielle, seront essentielles dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons. Encore une fois, nous le constatons directement dans le cadre de la R-D que nous menons à l'Université de Guelph. Des chaînes de valeur fondées sur la technologie de l'information en temps réel nous aideront à fournir et à gérer les ressources plus efficacement, à produire plus d'aliments et à réduire notre empreinte environnementale.
Les investissements dans la R-D sont essentiels pour combler cet écart. Nous devons investir dans la capacité des entreprises canadiennes de prendre de l'expansion et d'exporter. Pour bien faire les choses, nous devons absolument intégrer un bassin de talents hautement qualifiés dans ce volet de la R-D.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, le doyen Rene Van Acker, qui vous parlera de la formation de ce bassin de talents.
:
Merci, monsieur Campbell.
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion de prendre la parole.
Je m'appelle Rene Van Acker. Je suis doyen du Collège d'agriculture de l'Ontario à l'Université de Guelph.
Je tiens à souligner que je suis également membre du Conseil des Doyens, Agriculture, Alimentation et Médecine vétérinaire, et que j'ai participé à la direction du rapport sur la croissance du secteur de la transformation des aliments et des boissons au Canada, que nous avons préparé pour Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et dont le Comité a déjà pris connaissance par l'entremise du professeur Martin Scanlon, doyen de la faculté des sciences agricoles et alimentaires de l'Université du Manitoba. C'était le 19 novembre.
J'aimerais reprendre là où M. Campbell s'est arrêté, en particulier en ce qui concerne la corrélation directe entre les investissements dans la recherche et le développement et la formation de la prochaine génération d'employés hautement qualifiés et de chefs de file du secteur agroalimentaire.
Les investissements dans la recherche agroalimentaire universitaire, y compris dans les infrastructures, deviennent des investissements dans notre capacité d'enseigner et de former des étudiants hautement qualifiés, grâce à un apprentissage pratique, avec de l'équipement réel dans des installations de calibre mondial, ce qui crée des possibilités pour l'avenir et contribue à la croissance du secteur agroalimentaire canadien, de concert avec les partenaires des entreprises alimentaires de toutes tailles, y compris les petites et très petites entreprises.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, il y a une demande croissante sur le marché du travail dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons. Le professeur Charlebois en a aussi parlé. En tant qu'établissement axé sur la formation de chefs de file en agriculture et en alimentation, l'Université de Guelph aborde ces tendances de façon unique. Même si on ne tient compte que du marché du travail de l'Ontario, par exemple, pour nos diplômés, il y a actuellement quatre emplois pour chaque diplômé d'un programme agricole et alimentaire. En 2012, il y en avait trois pour chaque diplômé.
Étant donné que le secteur de la transformation des aliments et des boissons au Canada est principalement concentré en Ontario, il s'agit d'un obstacle direct à la croissance de ce secteur. L'accès à des talents hautement qualifiés est essentiel pour que l'industrie puisse accroître sa productivité et soutenir l'innovation et le commerce, ainsi que pour atteindre le niveau de sophistication requis pour être des chefs de file en matière d'exportations. Nous avons besoin de ces professionnels hautement qualifiés dans toute la chaîne de valeur, de la ferme à la table. Il faut un bassin de talents diversifiés, non seulement du point de vue de l'expertise, mais aussi de la composition, qui reflète la population mondiale. Le Canada a la chance d'avoir un avantage comparatif, grâce aux grandes communautés de la diaspora qui peuvent présenter des possibilités incroyables en matière d'analyses de marché.
En conclusion, je dirais que des possibilités de croissance de la capacité de transformation s'offrent à nous, et que tous les éléments nécessaires sont en place. Les investissements dans la recherche et le développement et dans la formation du personnel hautement qualifié sont les maillons manquants.
Au nom de M. Campbell et en mon nom personnel, je tiens à exprimer ma gratitude au Comité pour l'occasion qu'il nous a offerte. L'Université de Guelph se réjouit à l'idée de continuer à être un partenaire de confiance du gouvernement et de l'industrie.
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C'est une bonne question.
Je dirais qu'à l'heure actuelle, les pressions exercées sur les transformateurs par les distributeurs d'aliments sont énormes. Cela ne permet pas la capitalisation des projets en amont, en particulier dans le secteur de la transformation.
L'une des raisons pour lesquelles j'ai parlé de notre indice mondial d'innovation alimentaire, c'est qu'il fait ressortir le manque d'investissements étrangers. Des milliers de Canadiens travaillent pour Kellogg, PepsiCo, Unilever et Procter & Gamble, mais ces entreprises recentrent maintenant leurs activités. Elles quittent maintenant le pays parce qu'elles ne peuvent capitaliser aucun projet en raison de l'augmentation des droits. L'environnement concurrentiel du Canada n'est pas très attrayant.
La grappe des industries des protéines, qui comprend PIC, Protein Industries Canada, fait l'inverse. Je sais que vous entendrez M. Greuel tout à l'heure, mais ce secteur va actuellement en sens contraire, c'est-à-dire qu'il attire plus d'investissements directs de l'étranger, et c'est ce qu'il faut.
:
Merci. Je vais entrer tout de suite dans le vif du sujet.
Monsieur Charlebois, 50 % des produits non transformés, des produits bruts du Canada, sont exportés. Par extension, à moins que je me trompe, cela les rend relativement concurrentiels, d'autant plus que certains de ces produits bruts sont réimportés sous leur forme transformée. Évidemment, l'exemple que je connais le mieux est celui des concombres ici, dans le sud de l'Ontario. En fait, nous en cultivons maintenant davantage, après la fermeture de toutes nos conserveries, et ils sont tous exportés vers les États-Unis, puis ramenés ici.
Vous avez parlé de quatre obstacles à la transformation, soit les changements climatiques, j'ai manqué le deuxième, malheureusement, les fluctuations monétaires, et les problèmes logistiques. Les changements climatiques auraient une incidence sur notre production brute, mais laissons cela de côté pour l'instant. Pourriez-vous nous parler de la priorité des trois autres? Où se situe-t-elle, ou cela se résume-t-il simplement à l'insuffisance de la marge pour nos transformateurs et nos fabricants à cause de la concentration de détaillants?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux témoins.
Au fur et à mesure que se poursuit cette conversation dans le cadre de notre étude sur la transformation des aliments, il est remarquable de voir les parallèles que nous pouvons faire avec une étude antérieure que nous avons menée au cours de la 42e législature sur la technologie et l'innovation dans ce secteur. J'ai trouvé cette étude fascinante. Je me considère chanceux d'avoir fait partie du Comité à ce moment-là.
L'un des témoins que nous avons entendus dans le cadre de cette étude au cours de la législature précédente était un de mes électeurs. Il a lancé une entreprise appelée EIO Diagnostics, qui s'attaque au problème de la détection précoce de la mastite dans l'industrie laitière, problème qui entraîne des millions de dollars de dépenses par année pour l'industrie partout dans le monde.
Au cours de son témoignage, il avait dit que les quatre piliers qui favorisent les entreprises en démarrage sont le capital, les talents, les services-conseils et les marchés. Selon lui, nous excellons dans le domaine des talents au Canada, mais beaucoup d'entreprises — je crois que M. Charlebois y a fait allusion — ont vraiment de la difficulté à obtenir du capital au cours de la phase de démarrage, celle où un jeune entrepreneur intrépide a cette idée vraiment géniale, mais ne parvient pas à obtenir le capital nécessaire pour que l'entreprise passe de la table à dessin à une entreprise réelle...
Monsieur Charlebois, je vais commencer par vous. Pourriez-vous commenter ce témoignage et, si vous le voulez, nous donner un peu plus de détails sur la façon dont le gouvernement fédéral pourrait structurer ces subventions pour permettre à ces entrepreneurs intrépides qui ont ces idées géniales de se lancer concrètement en affaire ici au Canada?
:
Ce sont de très bons points. Je dois dire que je suis moi-même mentor d'entreprises, d'Halifax à Calgary. Je travaille avec District Ventures, à Calgary, qui est dirigé par Arlene Dickinson, à Montréal. J'aide les entreprises.
Au-delà de la question des capitaux et des talents, nous avons de la difficulté avec la discipline et le mentorat dont ces entreprises ont besoin. Une fois que vous éduquez les investisseurs en capital-risque au sujet de l'agroalimentaire, en leur rappelant qu'il faut être patients et qu'ils ne peuvent pas entrer et sortir en deux ans et faire de l'argent, comme c'est le cas dans le domaine des technologies propres ou des technologies financières, les choses vont bien, mais ces entrepreneurs ont aussi besoin de soutien et d'un réseau.
Il y a une chose que District Ventures a faite et que j'ai trouvée très utile, c'est d'établir un réseau et des partenariats avec des détaillants pour mettre à l'essai des produits dans un contexte réel, ce qui a permis à certaines entreprises de réussir. À Halifax, à l'Université Dalhousie, nous avons établi un partenariat avec la Rotman School of Business de l'Université de Toronto pour créer ce que nous appelons le « laboratoire de destruction créative ».
Ce laboratoire est un modèle qui a été reproduit quatre ou cinq fois, je crois, dans tout le pays, y compris à Calgary, à l'Université de la Colombie-Britannique, à Montréal et chez nous ici, à Halifax. C'est un programme de neuf mois qui offre beaucoup de mentorat aux entrepreneurs. Il leur enseigne aussi beaucoup la discipline. C'est de quelque chose comme cela que l'agroalimentaire a besoin le plus tôt possible. S'il y a une recommandation que je ferais, celle d'un laboratoire de destruction créative, mais dans le domaine de l'agroalimentaire. À l'heure actuelle, il n'y a rien.
:
Je vais renchérir sur ce qu'a dit M. Charlebois au sujet de la capacité d'incubation des entreprises en démarrage ici au Canada. EIO en est un excellent exemple.
En passant, monsieur MacGregor, c'était vraiment bien de vous avoir à Guelph. Je suis heureux de vous revoir.
Si nous examinons les possibilités d'investissement dans les entreprises en démarrage au Canada, même pendant la COVID, nous constatons une augmentation du capital de risque dans les entreprises en démarrage partout au pays, et nous voyons également d'importants investissements fédéraux à cet égard. Je sais que Sheryl Grœneweg a déjà témoigné devant votre comité. Elle a parlé explicitement des investissements effectués par Innovation, Sciences et Développement économique dans le cadre du FSI, le Fonds stratégique pour l'innovation, notamment. De même, les bureaux de développement régional, comme FedDev, ici en Ontario, investissent dans ces entreprises pour les mobiliser. Le professeur Charlebois l'a dit et je le répète, le défi consiste à s'assurer que ces investissements sont faits dans des entreprises qui sont pertinentes pour ce secteur particulier, le secteur agroalimentaire, et plus particulièrement la transformation des aliments, où je pense qu'il y a clairement des possibilités.
Il semble que, comme je le dis souvent, les gens ont tous une recette qui est transmise dans leur famille depuis des années et qu'ils veulent utiliser pour démarrer une entreprise. Le défi, c'est de réunir tout cela dans une entreprise qui, dans les faits, fera du chemin, gagnera de la vitesse et sera viable. Le professeur Charlebois a mentionné que des mesures de soutien sont en place. L'orientation de ces entreprises est l'un des quatre éléments que vous décrivez comme étant nécessaires. Je dirais que cela existe en fait partout au pays — peut-être pas spécifiquement pour l'agroalimentaire, mais nous avons d'excellents exemples, comme Bioenterprise, par exemple, ici en Ontario. Vous entendrez Bill Greuel plus tard aujourd'hui. Je pense que Protein Industries Canada veut être très actif dans ce domaine également.
D'autres acteurs internationaux cherchent des occasions d'investissement au Canada. Nous venons nous-mêmes d'établir un partenariat avec SVG Thrive, un important investisseur de la Silicon Valley qui voit le Canada comme un terrain propice pour la création d'entreprises.
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Bonjour, monsieur le président. Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui.
Je remercie les députés et les autres témoins de participer à ces travaux qui portent sur un sujet aussi important.
Voici une brève présentation de notre organisation, nommée Le petit abattoir. Nous sommes une coopérative de solidarité, soumise à l'inspection fédérale. Notre objectif est d'offrir l'abattage de volaille aux éleveurs à petite échelle qui trouvent mal leur place dans les installations industrielles et automatisées. Ils trouveront chez nous une solution qui consiste en un microabattoir modulaire de volaille. Le modèle sera reproductible et adaptable dans différentes régions, et nous prévoyons accompagner les communautés canadiennes dans la mise au point et la mise en œuvre de leurs solutions.
Comme il a été souligné au cours des travaux de ce comité, la crise sanitaire actuelle a amplifié de façon remarquable un mouvement de fond en faveur de l'achat local, de l'appui aux fermes à petite échelle, qui commercialisent en circuit court, et de la pratique de ce type d'agriculture, structurante pour les territoires et créatrice de liens sociaux. On a aussi amplement réaffirmé que la pandémie de la COVID-19 a mis en lumière la fragilité de la capacité de transformation au pays, mais, ce qu'on a peut-être moins exposé et ce dont je voudrais discuter aujourd'hui, c'est la façon d'aborder cette notion de capacité.
En matière d'abattage, il y a deux approches. D'une part, on peut envisager la capacité de transformation selon le nombre de têtes, et déterminer que la capacité d'abattage du nombre de têtes produites au pays est suffisante, mais fragilisée par la concentration des infrastructures. Pour régler le problème, il s'agirait de corriger les faiblesses au sein des installations et des réseaux actuels. D'autre part, dans une perspective de territorialisation des systèmes alimentaires et de leur résilience, on doit envisager cette capacité sur le plan de la proximité géographique entre producteurs et transformateurs, et sur le plan de la capacité d'arrimage des échelles de production, sans quoi le problème reste entier.
On a vu, dans les dernières décennies, se créer ce qu'on peut appeler un fossé technologique entre la production à petite échelle et le réseau de la production à moyenne et grande échelle. Ce fossé s'est créé en raison de la diminution du nombre d'abattoirs ainsi que de l'accroissement de leur taille et de leur cadence.
Il y a donc, d'un côté, la production traditionnelle qui bénéficie fort heureusement d'infrastructures de plus en plus performantes et bien adaptées à son échelle de production.
De l'autre côté, il y a l'accroissement du nombre de petites fermes qui sont, par contre, de moins en moins bien desservies et de moins en moins compatibles avec les abattoirs restants, plus mécanisés et plus automatisés. Ces éleveurs doivent faire face à de nombreux enjeux et doivent parcourir des centaines de kilomètres avec leurs animaux pour se rendre aux rares abattoirs qui acceptent encore de traiter de petits lots d'animaux. De ce fait, ils ne peuvent pas assurer le bien-être animal selon le système de valeurs qui anime leur travail d'éleveur. En plus, ils ne sont pas toujours assurés de la traçabilité de leurs produits, qui est pourtant essentielle à la mise en marché d'un produit distinctif. Ils doivent aussi assumer une charge de travail et une charge économique supplémentaires occasionnées par le transport.
Finalement, le lien de dépendance et la relation de pouvoir sont toujours au bénéfice de l'opérateur, et, pour le producteur, cela limite la possibilité de demander des aménagements ou de manifester son mécontentement. Alors, ces petites fermes peuvent de moins en moins répondre de façon viable à la demande pourtant grandissante de la population pour le type de produits qu'elles offrent. Sur le plan de la capacité, les fermes à production traditionnelle et les fermes à petite échelle en circuit court ne se trouvent donc pas devant des situations comparables. Cela justifie donc qu'on aborde la question de la capacité de transformation en fonction de ces deux réseaux distincts.
En trois points, j'aimerais apporter quelques pistes de réflexion concernant le renforcement de la capacité de transformation du réseau des fermes à petite échelle.
D'abord, il faut viser, sur les territoires, la multiplication des petits abattoirs et l'adoption d'une stratégie en matière d'abattage mobile. Un réseau d'infrastructures tel que celui-là contribuerait à créer un climat favorable à l'investissement. Cela réduirait l'incertitude économique, augmenterait la viabilité des entreprises et la sécurité alimentaire des communautés, tout en assurant le bien-être animal, spécialement lorsqu'il s'agit d'abattage mobile. En bénéficiant d'une infrastructure à proximité, adaptée à leur réalité, les agriculteurs à petite échelle vont augmenter leur cheptel, certains vont diversifier leur production, et de nouveaux agriculteurs vont s'installer sur le territoire. Un abattoir n'est pas qu'un abattoir, c'est un outil de développement rural.
Deuxièmement, il faut instaurer sans tarder une aide non remboursable pour doter les initiatives communautaires du capital initial indispensable à la mise en œuvre de leurs solutions. Il existe, à l'échelle des communautés, une connaissance, une énergie, une volonté et une solidarité dans lesquelles il faut investir maintenant, parce que, la seule faille, c'est le manque de ressources financières. De nombreuses occasions d'affaires seront gaspillées si l'on ne tire pas profit des forces du milieu. Elles sont motivées par le besoin, et c'est garant de la réussite.
Troisièmement, au cours des discussions tenues au sein de ce comité, il a souvent été question de la lourdeur réglementaire. J'aimerais souligner la culture organisationnelle qui a cours dans de nombreux ministères, où l'on s'accroche trop souvent aux moyens plutôt qu'aux résultats.
Le propre des petites installations n'est pas de chercher comment ne pas se soumettre aux normes, mais plutôt comment se conformer aux normes avec leurs propres moyens, qui sont habituellement plus limités que dans les installations traditionnelles. Il faut donc repenser le « pareil pour tous » en permettant d'adapter les moyens en fonction d'un objectif qui, lui, est le même pour tous, peu importe le moyen. Heureusement, dans chacun de ces ministères, il y a des êtres humains très compétents et ouverts d'esprit qui montrent une attitude respectueuse, ce qui permet d'innover en confiance.
Toutefois, il faudrait qu'au sein des ministères, cette façon d'aborder les choses devienne le mot d'ordre afin de laisser les forces vives créer et saisir les occasions. En ce sens, l'exemple européen est très inspirant, puisqu'on y lève les barrières à l'entrée en laissant les organisations de défense du bien-être animal et les agriculteurs travailler main dans la main pour établir des procédures d'abattage à la ferme qui soient sécuritaires sur le plan sanitaire et en certifiant l'installation plutôt que la carcasse de chaque animal.
De la même façon, aux États-Unis, les microabattoirs connaissent un essor sans précédent, spécialement depuis le début de la pandémie. Ils sont accompagnés techniquement et financièrement dans leur démarche d'installation.
En conclusion, comme on reconnaît que la résilience de la nature repose sur la biodiversité, on doit valoriser et protéger la diversité des modèles économiques. C'est nécessaire à la résilience de nos systèmes économique et alimentaire. On doit libérer les énergies et s'assurer que les mesures d'aide ainsi que les réglementations en place auront pour objectif premier qu'il n'y ait pas de laissés-pour-compte.
Je vous remercie de votre attention.
Bonjour. Je m'appelle Bill Greuel. Je suis le directeur général de Protein Industries Canada. Je me joins à vous aujourd'hui à partir de Regina, alors j'aimerais prendre un instant pour souligner que je me trouve sur le territoire du Traité no 4, la terre d'origine des Cris, des Ojibwés, des Saulteaux, des Dakotas, des Nakotas et des Lakotas, et la patrie de la nation métisse.
Protein Industries Canada est l'une des cinq supergrappes d'innovation du Canada. Nous avons été créés parce que le Canada a le potentiel d'être un chef de file dans la production d'ingrédients protéiques et d'aliments à base de plantes.
Nous avons été créés pour obtenir plus de valeur ici, chez nous, ainsi que pour procurer un avantage économique important aux Canadiens. Pour ce faire, il faut augmenter la capacité de transformation des ingrédients et des aliments au Canada.
Le rapport Barton, qui a été mentionné aujourd'hui, a jeté les bases de Protein Industries Canada, et nous continuons d'utiliser les objectifs énoncés dans ce rapport comme nos principaux objectifs.
À ce jour, nous comptons plus de 240 membres d'un océan à l'autre. De concert avec nos partenaires du secteur privé, nous avons investi bien au-delà de 300 millions de dollars dans le secteur agroalimentaire canadien, dont une grande partie soutient directement les activités de transformation des ingrédients et des aliments.
L'agriculture est une réussite au Canada. Nous sommes reconnus dans le monde entier comme un fournisseur de céréales, de légumineuses et d'oléagineux de grande qualité. Grâce au travail acharné des agriculteurs, des éleveurs, des chercheurs, des transformateurs et de nombreux autres maillons importants de la chaîne de valeur, l'agriculture et l'alimentation, y compris la fabrication d'aliments et de boissons, contribuent à hauteur de 112 milliards de dollars au PIB et emploient plus de 2,3 millions de Canadiens.
Notre succès est compréhensible. Nous avons la troisième plus grande superficie de terres arables par habitant dans le monde, avec certaines des meilleures conditions de croissance. Nous avons fait preuve de résilience et de persévérance en adoptant de nouvelles technologies pour accroître la production, tout en séquestrant le carbone dans nos sols. Pourtant, malgré tout ce dont nous pouvons être fiers, nous avons encore beaucoup de travail à faire.
Nous ne sommes que la 11e économie agroalimentaire mondiale en importance, et je dirais que nous devrions nous situer à un rang beaucoup plus élevé. Nous continuons d'axer nos efforts sur les produits de base, ce qui nous rend vulnérables aux perturbations commerciales comme celles que nous avons connues avec les ventes de canola en Chine et nos échanges de légumineuses avec l'Inde. Nous accusons du retard par rapport à de nombreux autres pays en ce qui concerne les dépenses en sciences et en innovation. La réalité, c'est que nous avons beaucoup de terres et de ressources, mais que nous n'avons pas suffisamment d'importance comme secteur agroalimentaire à l'échelle mondiale. Il y a de la place pour la croissance.
Il existe une façon de surmonter ces défis et de créer plus de possibilités pour le Canada et nos gens, à savoir accroître la transformation des ingrédients et des aliments ici au pays pour ajouter plus de valeur aux matières premières produites au Canada. L'augmentation de la capacité de transformation des ingrédients et des aliments au Canada est essentielle à notre reprise économique et à notre croissance future. En augmentant la capacité de transformation du Canada, nous assurerons un approvisionnement sûr en aliments sains et durables pour les Canadiens et nos partenaires du monde entier. Nous nous protégerons contre les perturbations commerciales et créerons des emplois et de la richesse pour les Canadiens.
La vulnérabilité de notre chaîne d'approvisionnement agroalimentaire est devenue évidente au début de la COVID-19, lorsque, pour la première fois, de nombreux Canadiens ont fait l'expérience d'une pénurie de produits de base sur les tablettes de leurs épiceries. Heureusement, notre système alimentaire a ployé, mais ne s'est pas brisé. C'est une bonne nouvelle pour les Canadiens, mais nous devons tirer des leçons de ce qui est arrivé en 2020, surtout dans la façon dont nous favorisons et appuyons le secteur de la transformation des aliments au Canada, afin d'assurer un système résilient qui peut tirer parti des possibilités de croissance que la transformation des ingrédients et des aliments nous offre pour nous isoler à l'avenir des chocs qui ont secoué le système, du genre de ceux que nous avons vécus aux premiers jours de la COVID-19.
Je crois que nous devons en faire autant pour le secteur de la transformation des ingrédients et des aliments que pour la production primaire. Il ne s'agit pas de choisir entre les deux, mais plutôt d'inclure les deux. Si le Canada fait de la transformation des ingrédients et des aliments et de la fabrication d'aliments une priorité nationale plus élevée, nous aurons la possibilité de bâtir une industrie qui peut contribuer à notre reprise économique, tout en nous protégeant des chocs économiques imprévus pour l'avenir, comme la pandémie mondiale à laquelle nous faisons face actuellement.
Une augmentation de la transformation nous mettra également à l'abri des perturbations commerciales et, ce qui importe encore davantage, créera de la croissance économique et des emplois pour les Canadiens. Nous savons qu'en transformant même 20 % de plus de cultures canadiennes, comme les légumineuses, le canola et le blé, nous pouvons injecter 12 milliards de dollars de plus dans l'économie nationale chaque année. Je crois que 20 % n'est qu'un début et que nous pouvons et devons faire plus.
Pour atteindre cet objectif et ceux compris dans le rapport Barton, nous devons accorder une plus grande priorité à notre secteur de la transformation des ingrédients et des aliments. Nous avons besoin d'investissements continus et délibérés et d'un plan comme celui que nous avons à Protein Industries Canada.
Le Canada doit être un chef de file en sciences, en technologie et en innovation. Nous avons besoin d'un cadre réglementaire capable de suivre le rythme de l'innovation pour faire en sorte que nos produits se retrouvent sur les tablettes des magasins.
Nous avons besoin d'un accès continu à de nouveaux marchés pour tirer parti de notre image de marque en tant que fournisseur de produits de base de choix et fiables et pour faire en sorte que le Canada ait la préférence pour les ingrédients et les aliments produits de façon durable. Nous devons attirer des investissements de capitaux. Nous savons que, pour atteindre notre plein potentiel et être en mesure de faire davantage de transformation ici, au Canada, nous aurons besoin d'investissements importants pour construire de nouvelles installations.
Nous commençons à voir un certain dynamisme et à en tirer parti. Nous avons vu Roquette construire la plus grande usine de transformation de pois au moyen du fractionnement par voie humide au monde à Portage La Prairie, au Manitoba, et la nouvelle usine de transformation de Merit Functional Foods à Winnipeg ouvrira ses portes au début de 2021. De plus, Verdient Foods et Ingredion continuent d'étendre ses activités et de commanditer de nouvelles technologies en Saskatchewan.
Protein Industries Canada collabore avec tous ces partenaires pour contribuer à la croissance du secteur canadien de la transformation. Nous devons poursuivre sur notre lancée et saisir cette occasion pour le Canada.
Nous continuons d'établir des liens entre les entreprises, depuis les transformateurs de l'Ouest jusqu'aux fabricants d'aliments de l'Est, en passant par les multinationales alimentaires qui intègrent des ingrédients canadiens dans leurs marques mondiales. Ces travaux, et d'autres encore, contribueront à la croissance du secteur de la transformation au Canada, un secteur de la plus haute importance qui offre des possibilités de croissance.
J'ai eu l'honneur de travailler dans le domaine de l'agriculture toute ma vie, que ce soit sur notre ferme familiale dans le centre de la Saskatchewan, dans le domaine de la génétique des semences et de la protection des cultures, ou dans la fonction publique, où j'ai joué des rôles en matière de réglementation et de politiques. Je suis très fier de faire partie de ce secteur. Ce poste de directeur général de Protein Industries Canada est de loin le plus excitant, parce que je contribue à la rédaction d'un nouveau chapitre pour le secteur agroalimentaire canadien, un chapitre qui aidera le Canada à devenir un chef de file mondial dans la production durable d'ingrédients de haute qualité.
Je tiens à vous remercier du temps que vous nous consacrez aujourd'hui, de votre travail acharné et de votre engagement envers le secteur agroalimentaire du Canada.
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Il est certainement possible de le faire pour la viande rouge, parce qu'en ce moment, l'Europe et les États-Unis le font par de l'abattage mobile et de l'abattage en microabattoir. C'est tout à fait envisageable et possible. Cela semble exotique quand on en parle ici, mais on est en retard sur ce qui se passe ailleurs.
En matière de réglementation, il est grandement temps de commencer à penser à des modèles comme ceux-là et de les voir comme des forces complémentaires aux grands abattoirs qui, je le répète, sont nécessaires. Pour notre part, nous devons trouver non pas notre place dans les grandes infrastructures, mais nos propres solutions à notre échelle. Pour la viande rouge, c'est tout à fait la même chose.
En ce qui concerne l'aide remboursable, on a besoin en ce moment de 500 000 $ pour lancer un projet comme le nôtre. Si nous lancions 20 projets comme celui-là, nous pourrions dégager des économies d'échelle et il en coûterait beaucoup moins cher par projet.
En matière d'inspection, si l'autorisation accordée visait l'installation elle-même plutôt que chaque carcasse, on économiserait encore bien davantage et l'on trouverait plus rapidement des solutions partout sur le territoire, sans trop mettre de pression sur les ressources déjà déployées par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ou ACIA.
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Nous n'avons pas encore démarré. Alors, nous ne pouvons pas dire si nous avons un problème de main-d'œuvre ou non.
Nous envisageons toutefois qu'il se posera un problème de main-d'œuvre, et nous avons des stratégies pour le régler. Il serait possible, entre autres, de permettre aux agriculteurs d'abattre eux-mêmes les animaux et d'être payés pour le faire. Ils participeraient ainsi à tout le processus du travail d'éleveur. Plusieurs de nos membres ont déjà exprimé le désir profond de le faire.
Nous avons plusieurs autres stratégies pour nous permettre d'être en mesure d'intégrer des gens dans notre main-d'œuvre. Entre autres, nous démarrons un programme de formation en abattage sur le campus de Brome-Missisquoi, qui est dans la MRC voisine de la nôtre et qui offre une formation en boucherie. Les étudiants pourraient venir faire leur stage en milieu de travail dans notre abattoir, ce qui nous assurerait un apport de nouvelle main-d'œuvre à chaque cohorte.
Il y a donc des façons de collaborer, comme celle-là, qui peuvent grandement faciliter la résolution des problèmes de main-d'œuvre que nous rencontrons.
J'aimerais ajouter que, dans d'autres abattoirs, par exemple en France, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui font le travail d'abattage.
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Merci, monsieur le président.
Madame Ouellet, je vais poursuivre avec vous. Je suis très intrigué par les projets que vous avez portés à l'attention du Comité, et je vais vous dire pourquoi.
J'ai une petite ferme. Nous élevons des poulets. La circonscription que je représente est située sur l'île de Vancouver, et nous avons eu les mêmes difficultés à trouver une installation de transformation. Nous avons beaucoup de chance ici, dans la vallée de Cowichan, parce que nous avons Island Farmhouse Poultry. Elle a élargi ses activités, mais cela a eu le même résultat que l'agrandissement d'une autoroute: l'achalandage a augmenté. En fait, cette expansion a amené plus de clients. L'an dernier, nous avons été obligés de faire une heure et demie de route avec nos poulets pour trouver une installation d'abattage.
Votre témoignage ressemble beaucoup à ce que Judy Stafford, de la Cowichan Green Community, nous a dit lors d'une réunion précédente du Comité. Elle est à la recherche du même genre de financement pour établir une cuisine commerciale.
Je pense que ce que vous proposez ici s'applique parfaitement à de nombreuses régions rurales du Canada. C'est pourquoi cela m'intrigue beaucoup.
Vous avez déjà répondu à beaucoup de questions, alors pourriez-vous nous donner un chiffre approximatif du coût de conversion d'un de ces conteneurs maritimes ou remorques mobiles pour les rendre conformes aux normes nécessaires pour qu'ils soient approuvés comme installations autorisées?