Je prie les membres du comité et les témoins de s’asseoir. Je crois qu’un de nos témoins arrivera plus tard. Il est pris dans la circulation.
Avant de commencer, je voudrais demander aux membres du comité un moment d’attention.
Notre sous-comité a tenu une réunion au début de la semaine et a présenté un rapport sur ses délibérations. J’aimerais que nous l’examinions à la fin de la réunion. Nous y consacrerons les 15 dernières minutes. Nous siégerons à huis clos et pourrons alors adopter ou modifier officiellement les décisions du sous-comité. J’aimerais qu’au moins un représentant de chaque parti et des indépendants reste jusqu’à la fin de la réunion. Nous nous occuperons du rapport à 10 h 45 ou plus tôt, si possible.
Au cours de cette 10e séance du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie, nous poursuivrons, en vertu du paragraphe 108(2) du Règlement, notre étude du secteur des services au Canada.
Nous recevons aujourd’hui trois témoins. Nous avons, d’IBM Canada, M. Matthew Ivis, directeur des programmes gouvernementaux, et de Microsoft Canada, M. Marc Seaman, directeur national, Affaires publiques et corporatives. M. Bernard Courtois, président et directeur général de l’Association canadienne de la technologie de l’information, se joindra à nous plus tard.
Je souhaite la bienvenue à M. Ivis et M. Seaman. Vous pouvez prendre jusqu’à 10 minutes pour nous présenter un exposé préliminaire, mais vous n’êtes pas obligés d’utiliser tout ce temps. Nous passerons ensuite aux questions et commentaires des membres du comité.
Monsieur Ivis, la parole est à vous.
:
Bonjour. Je vous remercie de me donner l’occasion de parler au comité de cet important sujet.
IBM Canada se félicite de la décision du comité d’entreprendre une étude du secteur canadien des services. Les services constituent une partie très importante, mais souvent négligée, de notre économie. Nous espérons que vous prendrez pour modèle l’excellent travail que le comité a fait au sujet des difficultés que connaît le secteur manufacturier canadien.
IBM a d’importantes installations manufacturières au Canada. Notre établissement d’essai et de mise sous boîtier des microprocesseurs, qui emploie 2 800 personnes, se trouve à Bromont, au Québec. Cette installation manufacturière de calibre mondial fabrique en exclusivité, pour IBM et d’autres, des produits de haute technologie destinés au monde entier.
Je voudrais commencer par souligner que nous appuyons fortement les recommandations que vous avez formulées au sujet du secteur manufacturier. Votre rapport et vos recommandations étaient complets et équilibrés. Je vous exhorte à adopter la même approche dans votre étude du secteur des services, qui joue un rôle essentiel dans l’économie canadienne sur les plans de l’emploi et de la compétitivité et qui pourrait contribuer dans une mesure remarquable au développement du commerce.
Le secteur canadien des services représente les deux tiers de l’ensemble des activités économiques et les trois quarts des emplois au Canada. Nous nous attendons à ce que ces chiffres augmentent, comme ils le font dans d’autres économies avancées. De plus en plus, les services constituent des intrants intermédiaires dans le processus de production de biens et d’autres services. En fait, d’après l’OCDE, ils représentent aujourd’hui 25 p. 100 de l’activité manufacturière génératrice de valeur ajoutée.
De ce fait, dans l’économie actuelle, la productivité et la compétitivité d’une entreprise se fondent non seulement sur ses employés et ses biens d’équipement, mais aussi sur les services qu’elle achète. Par conséquent, un secteur de services dynamique et compétitif peut renforcer la compétitivité de toute l’économie.
De plus, les services ont un énorme potentiel commercial. Ayant une économie ouverte et une population très instruite et diversifiée, le Canada est bien placé pour profiter du développement du commerce et des services que favorisent les technologies de l’information et des communications. Malheureusement, comme l’a récemment noté le Conference Board du Canada, l’importante place qu’occupent les services dans notre économie ne se reflète pas pleinement dans notre commerce international.
Nos exportations de services ne représentent que 12,8 p. 100 de nos exportations totales, ce qui est très inférieur à la moyenne mondiale de 19,6 p. 100 enregistrée en 2004 et à la part des États-Unis, qui dépasse les 29 p. 100. Notre part est également très inférieure à celle d’autres économies semblables à la nôtre, comme l’Australie qui se situe à 22 p. 100. Bref, notre économie est de plus en plus axée sur les services, mais notre commerce n’a pas suivi.
J’estime que c’est un défi important que nous devons collectivement examiner et relever parce que les perspectives sont vraiment extraordinaires. À mesure que les économies en développement progresseront, leur consommation de services ne fera qu’augmenter. Nous sommes bien placés pour profiter de cette demande, mais nous devons veiller à ce que le secteur canadien des services soit prêt à saisir l’occasion. Nous devons nous assurer que les accords de libre-échange, et notamment le cycle de Doha pour le développement de l’OMC, comportent de solides engagements dans le secteur des services.
Malheureusement, malgré la taille et l’importance de ce secteur, on l’associe souvent à des produits de peu de valeur et à des salaires peu élevés. Tout en admettant que le secteur des services comprend une vaste gamme d’emplois, je crois qu’on a tort de généraliser. Le secteur compte beaucoup d’industries du savoir qui offrent des emplois très bien rémunérés. Pensez par exemple aux finances, à l’éducation, à la santé, au gouvernement, aux entreprises et aux services professionnels. C’est dans ces domaines que travaillent nos médecins, nos avocats, nos comptables, nos experts en placements, nos ingénieurs et, ne l’oublions pas, nos informaticiens.
Pour toutes ces raisons, je félicite le comité de son initiative. Je crois que c’est une excellente occasion de mieux comprendre les besoins et la dynamique du secteur canadien des services pour le rendre plus compétitif et plus efficace.
Ainsi, à notre avis, les compétences nécessaires dans l’économie des services se distinguent de celles de l’économie industrielle. Dans une industrie de services, le capital humain est une importante source d’avantage concurrentiel. Nous avons besoin de plus de gens aux compétences multiples, qui ont à la fois une formation technique et des connaissances commerciales, juridiques et sociales.
Nos activités de recherche-développement devraient en outre mieux refléter la composition de notre économie. Nous avons donc besoin de plus de travaux de recherche axés sur les services. En effet, malgré la taille de l’économie des services, nous ne savons pas grand-chose des moteurs de l’innovation dans ce domaine. D’une façon générale, nos connaissances scientifiques en matière de services modernes, de systèmes et d’architectures de services sont en fait rudimentaires.
Enfin, notre politique publique, notamment en matière d’innovation et de commerce, doit accorder plus d’attention et une plus grande priorité au secteur des services.
J’ai commencé mon exposé en mentionnant qu’IBM Canada a d’importantes activités manufacturières au Canada. Je terminerai en disant que nous sommes également un grand fournisseur canadien de services. En fait, plus de 50 p. 100 de notre effectif de 19 500 employés se compose de professionnels des services spécialisés dans les affaires, la technologie et la gestion.
Il faut ajouter à cela nos quelque 3 000 développeurs de logiciels qui utilisent une grande partie des 360 millions de dollars que nous avons investis l’année dernière dans la recherche et le développement et des 3 milliards de dollars que nous y avons consacrés au Canada dans les 10 dernières années.
Pour terminer, je voudrais remercier le comité d’avoir entrepris cette étude. C’est un important sujet qui est vraiment digne de votre attention.
Je vous remercie.
:
Bonjour à tous. Je vous remercie de l'invitation à me présenter devant vous ce matin. Je vais faire mes remarques en anglais, mais je pourrai répondre aux questions en français ou en anglais.
[Traduction]
Merci encore d’avoir invité Microsoft au comité. Il n’arrive pas souvent que des représentants de Microsoft et d’IBM siègent ensemble à la même table. Nous sommes des concurrents acharnés, mais nous sommes ici ensemble pour le bien de l’industrie. Voici d’ailleurs notre collègue Bernard Courtois qui se joint à nous et qui, je l’espère, nous présentera un tableau d’ensemble du secteur.
Les technologies de l’information — Bernard nous en parlera sans doute — forment une industrie de 40 milliards de dollars au Canada. C’est un secteur en croissance dans lequel le logiciel et les services représentent 25 milliards de dollars. Avec une part de 6 milliards de dollars, l’industrie du logiciel, où se situe l’essentiel des activités de Microsoft, est le principal moteur de quelque 23 000 sociétés canadiennes d’informatique qui offrent des services au moyen de logiciels. Elle emploie environ 58,6 p. 100 de l’effectif total du secteur et produit des recettes fiscales de 25 milliards de dollars.
Nous insistons sur l’importance du logiciel dans le vaste domaine des technologies de l’information et des services à cause de l’évolution qui se manifeste actuellement vers une convergence du logiciel et des services. Il n’y a pas de doute que les services offerts sur Internet représentent une transformation majeure de notre industrie. Malheureusement, le mot « service » est utilisé à toutes les sauces, mais cette tendance est vraiment en train de transformer l’innovation entourant les services.
Il y a tout d’abord le domaine du logiciel utilisé comme service, qui sert à la livraison à de nombreux destinataires à partir d’une source unique sur Internet. Cela est en train de changer radicalement la façon dont les services et les logiciels sont livrés aux particuliers et aux entreprises.
Deuxièmement, il y a l’orientation axée sur les services, approche de développement qui nous permet de regrouper de multiples services. Elle se manifeste aussi bien dans les petites « fusions » qu’on trouve aujourd’hui sur le Web que dans les grandes architectures axées sur les services.
Troisièmement, nous avons le nouveau Web 2.0, qui est vraiment en train de transformer... Il s’agit des applications au moyen desquelles Google, Yahoo, Microsoft et d’autres livrent directement du logiciel aux consommateurs et aux entreprises sur Internet. La livraison en ligne des services est la voie de l’avenir. Les services seront soutenus par une infrastructure vraiment transparente. Dans tout cela, la composante logicielle constitue le moteur de l’évolution.
La majorité des entreprises de l’industrie semble suivre la voie des services axés sur le logiciel. C’est le cas de sociétés comme IBM et d’autres organisations que j’ai mentionnées. Dans tout cela, l’important, c’est que nous nous orientons vers une économie du savoir. À cet égard, le Canada a des difficultés sur le plan du nombre de diplômés en mathématiques et en informatique. Bernard en parlera peut-être, mais d’après le rapport de l’ACTI que j’ai ici, nous aurons l’année prochaine 25 000 emplois en informatique, mais seulement 8 000 diplômés au Canada. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Microsoft a les mêmes problèmes aux États-Unis. Vous avez peut-être entendu parler du centre de développement de logiciel que Microsoft ouvre en Colombie-Britannique. La plus grande partie de l’effectif du centre — nous recrutons les éléments les plus brillants un peu partout dans le monde — viendra de l’étranger, et notamment de l’Inde et de la Chine.
Je mentionne ce fait dans le contexte des services axés sur le logiciel parce que l’industrie ira de plus en plus dans le sens de la livraison en ligne des services et du logiciel. L’aspect du développement de logiciels et ses incidences, la possibilité de transformer radicalement ce qui se passe à l’échelle mondiale et de faire du Canada un chef de file dans ce domaine, tout cela nous ouvre de grandes perspectives que nous pouvons exploiter en adaptant nos politiques d’immigration, en réglant certains problèmes d’infrastructure, etc.
Nous voudrions à cet égard attirer l’attention du comité sur une question à laquelle je crois que le gouvernement porte actuellement une attention particulière. Il s’agit de l’absence au Canada d’un régime fort de protection de la propriété intellectuelle. C’est un aspect très important lorsqu’on travaille dans le domaine du développement de logiciels.
Comme Matthew l’a signalé et comme nous venons de le dire, l’autre question qui se pose est liée à la pénurie de compétences dans le domaine particulier du développement de logiciels et des sciences informatiques.
Nous espérons donc avoir l’occasion de travailler avec le gouvernement à l’élaboration de meilleures stratégies pour la protection de la propriété intellectuelle et, de concert avec les établissements postsecondaires, pour le développement de logiciels.
Il y a enfin la question de l’internalisation qui est également importante. Nous avons pu constater que les entreprises, comme Microsoft, doivent choisir entre la délocalisation du développement des logiciels ou son internalisation en Amérique du Nord. Compte tenu des problèmes que posent les politiques d’immigration des États-Unis, je crois que le Canada a d’excellentes occasions à saisir en matière d’internalisation, de façon à permettre à l’industrie du savoir de prendre racine dans le pays.
N’oublions pas qu’à l’échelle mondiale, c’est une industrie d’un billion de dollars. Le secteur du logiciel et des services assure des rentrées fiscales annuelles de plus de 900 milliards de dollars. S’il est possible d’en avoir une part au Canada, ce serait une occasion extraordinaire pour notre pays et pour des sociétés comme la nôtre.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vais faire mes commentaires en anglais, mais par la suite, j'aurai le plaisir de répondre aux questions en français ou en anglais.
[Traduction]
Je voudrais remercier le comité d’avoir entrepris cette étude du secteur des services. Je crois que le moment est très bien choisi. Nous nous félicitons de cette initiative.
Notre perspective du secteur des technologies de l’information et des communications est assez particulière parce que nous avons la possibilité de voir ce qui se passe à la fois dans notre propre secteur et dans l’ensemble de l’économie. Notre industrie emploie actuellement 600 000 travailleurs auxquels s’ajoutent quelque 500 000 autres professionnels des technologies de l’information et des communications qui travaillent dans les autres secteurs de l’économie et influent sur notre productivité.
De nombreuses études macroéconomiques révèlent qu’aujourd’hui, la productivité de l’économie d’un pays dépend du déploiement des TIC. Statistique Canada a publié hier une autre étude, réalisée sur une base microéconomique, sur le rendement des entreprises qui ont eu recours aux TIC par rapport à celles qui ne l’ont pas fait. Les études démontrent que le rendement est supérieur. La technologie se propage donc dans toute l’économie et devient de plus en plus nécessaire pour augmenter la productivité tant des entreprises que des services publics. Nous sommes témoins de la transition de l’économie, qui est en train de passer de la fabrication de produits et de l’extraction de ressources naturelles à la prestation de services. Il en est de même dans notre secteur.
Jusqu’en 2000, les recettes de la fabrication, des services et de la vente en gros évoluaient à peu près au même rythme. En fait, la fabrication croissait plus rapidement que les autres secteurs et avait atteint des niveaux record, même si en 2000, l’emploi dans le secteur des services avait commencé à dépasser celui du secteur manufacturier.
Depuis 2000, un virage s’est produit. Aujourd’hui, les services sont en tête au chapitre de la croissance de notre industrie, ce qui reflète d’ailleurs la situation dans le reste de l’économie. Le résultat, c’est que malgré la baisse des recettes et de l’emploi du coté manufacturier, notre industrie continue de croître à un rythme supérieur à celui de l’économie sur le double plan des recettes et de l’emploi. Depuis deux ans, nous employons et engageons plus de travailleurs que ce n’était le cas au sommet de la bulle technologique.
Ainsi, notre industrie, comme notre économie, fait la transition vers les services. Le secteur de la microélectronique, qui fabrique les puces intégrées dans toutes sortes de produits, illustre bien la situation. Composée au départ d’entreprises ou d’opérations complètement intégrées, elle ne comprend plus aujourd’hui que des sociétés qui fabriquent leurs propres puces. À part les usines de Bromont, nous n’avons plus beaucoup de ces sociétés au Canada. La majorité des entreprises de semi-conducteurs ou de microélectronique d’aujourd’hui ne font pas de fabrication. Beaucoup d’entre elles s'occupent essentiellement de conception, de commercialisation et d’autres activités non manufacturières.
Notre industrie, comme le reste de l’économie, fait la transition non seulement vers une économie de services, mais aussi vers une économie du savoir. Nous le savons tous. L’économie du savoir est soumise aux mêmes forces que le secteur manufacturier et de nombreux autres secteurs, c’est-à-dire aux effets de la mondialisation et aux pressions découlant de la chute du dollar américain. De nombreux autres pays ont essayé d’obtenir les principaux emplois dans ce domaine. Notre avenir, comme pays développé bénéficiant d’un système d’éducation avancé, d’une grande qualité de vie et de son étroite proximité d’un marché qui est encore le plus riche du monde, va dépendre du savoir et du leadership.
Nous ne réussirons pas en misant sur tous les tableaux. Nous ne pouvons pas concurrencer les prix de pays comme l’Inde ou la Chine, qui forment chaque année plus d’ingénieurs et de titulaires de doctorats que nous n’en avons dans tout le pays. Nous ne pouvons soutenir la concurrence qu’en choisissant les domaines de pointe dans lesquels nous pouvons être plus rapides, plus proches du marché et meilleurs que les autres.
Comme je l’ai dit, nous sommes soumis aux mêmes pressions que les autres secteurs. Je crois donc qu’il est extrêmement opportun pour le comité d’examiner cette question parce que ces emplois représentent pour nous l’avenir. Nous devons renforcer nos avantages et relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Comme Marc l’a mentionné, nous avons une pénurie de compétences.
Nous avons également des défis à relever dans tout notre secteur de recherche et de développement, qui constitue vraiment un pilier de notre économie du savoir. Nous sommes donc très heureux que le gouvernement ait entrepris un examen du crédit d’impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental, car il s’est avéré que ce programme n’a en pratique aucune influence sur les décisions d’investissement de beaucoup de nos entreprises qui investissent le plus dans la recherche. Tous ces crédits d’impôt devraient être remboursables. Pour le moment, ils ne le sont que pour une faible proportion de petites entreprises financées d’une certaine façon. C’est un peu comme si, voulant attirer l’industrie automobile au Canada, nous concentrions tous nos efforts sur les petites usines, sans trop nous soucier des grandes.
Voilà donc le genre de problèmes que notre industrie et l’économie du savoir doivent affronter au Canada.
Je vous remercie, monsieur le président. Je serais heureux de poursuivre la discussion.
:
Je pourrais commencer en disant que notre problème se situe à deux niveaux. D'abord, il n'y a plus autant d'étudiants intéressés à s'inscrire dans les facultés qui mènent à des emplois du domaine technologique. Le problème commence bien avant: il se manifeste déjà au secondaire. On essaie donc de voir comment il serait possible de sensibiliser les parents des enfants qui arrivent à la fin du primaire et les enfants eux-mêmes. Il y a un manque d'information concernant le fait que les emplois de l'avenir sont dans le domaine de la technologie et qu'ils sont très diversifiés, très intéressants et complètement différents de ce qu'ils étaient. Bref, le nombre d'étudiants se dirigeant vers des carrières qui mènent à des emplois technologiques est insuffisant.
Par ailleurs, beaucoup de formation est offerte à l'intérieur des entreprises. Toutefois, j'entends dire maintenant que dans certains cas, celles-ci ont de la difficulté à embaucher des jeunes, aussi qualifiés soient-ils. En effet, dans le contexte actuel, les emplois de base de certaines entreprises sont transférés dans des pays en développement. Or, on cherche des gens qui ont de l'expérience, parce qu'on est à la fine pointe.
Dans notre système, il y a du soutien à l'apprentissage. Dans certains cas, la province offre son appui par l'entremise de programmes COOP, notamment, mais au niveau fédéral, les systèmes d'apprentissage ciblent surtout les emplois de l'ancienne économie, et non ceux de la nouvelle. Il faut faire quelque chose pour que nos diplômés qualifiés intègrent le cycle de l'emploi et pour que dans cinq ou dix ans, ils soient là pour prendre la relève.
Même dans le cas des contrats gouvernementaux, il y a un problème. Souvent, pour obtenir un contrat du gouvernement fédéral, on doit faire la liste des qualifications des employés qui vont travailler au projet. Il n'y a pas de place pour les employés qui n'ont pas beaucoup de qualifications. Certains membres de mon association qui sont à Ottawa me disent qu'ils ont besoin de relève dans leur entreprise, qu'ils rencontrent des jeunes quand ils font des offres de service au gouvernement fédéral, mais qu'ils ne peuvent pas les faire travailler dans le cadre de ces contrats. Ce genre de chose arrive quand on se concentre sur l'économie du savoir et qu'on s'emploie à régler les problèmes qui se présentent. Ceux-ci ne sont pas tous énormes. Bien sûr, le choix de carrière des jeunes est une question beaucoup plus difficile à traiter.
J'aimerais savoir s'il existe des programmes ciblés pouvant redresser des problèmes comme ceux dont je vous parle.
:
Oui, je serai très bref.
Je crois que vous avez soulevé quelques excellents points. C’est une chose à laquelle nous consacrons beaucoup d’attention grâce à certains de nos programmes, et particulièrement le programme EXCITE, qui s’adresse à des filles de 12 et 13 ans et vise à les intéresser aux sciences et au génie.
Comme mes collègues l’ont dit, il s’agit essentiellement de connaissances appliquées: on démonte des choses, puis on les remonte pour essayer de comprendre leur fonctionnement. Des mentors s’occupent ensuite des stagiaires pendant les deux années suivantes pour essayer de les encourager à étudier les sciences et le génie. Il est important d’attirer des femmes dans ces disciplines. Nous investissons dans ces programmes parce qu’à notre avis, la diversité, qu’il s’agisse de sexe ou de culture, est l’un des piliers de l’innovation.
L’absence d’une certaine diversité dans la pensée peut limiter l’innovation que nous cherchons à réaliser.
:
Nous décourager d’investir au Canada? Non.
Nous avons annoncé en juillet l’ouverture d’un nouveau centre de développement de logiciels dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique. Le centre a effectivement ouvert en septembre. Il comptera environ 300 employés ou développeurs de logiciels d’ici la fin janvier. Nous espérons que ce nombre augmentera considérablement.
Nous avons l’impression que le régime de protection de la propriété intellectuelle est en train de prendre forme au Canada et que le gouvernement prend les choses au sérieux. Cela avait commencé du temps du gouvernement libéral précédent avec le . Il est également clair que le présent gouvernement va de l’avant dans ce domaine.
Je crois que la décision d’investir au Canada a été prise indépendamment de la situation du régime de propriété intellectuelle. Il y avait d’autres motifs, comme l’infrastructure, la qualité de vie au Canada, sa politique d’immigration... En effet, comme Bernard l’a mentionné, nous envisageons d’internaliser le développement des logiciels. Comme nous l’avons dit, il y a une pénurie de compétences informatiques en Amérique du Nord.
Notre but est de recruter les informaticiens les plus brillants, qui se classent dans le premier ou le deuxième percentile, partout où nous pouvons les trouver dans le monde, que ce soit au Canada, aux États-Unis, en Inde ou à Trinité-et-Tobago, pour les faire travailler en Colombie-Britannique, où ils créeront, innoveront et développeront des logiciels. Nous nous attendons bien sûr à un renforcement du régime canadien de propriété intellectuelle.
Mais, non, la décision d’investir en Colombie-Britannique n’avait rien à voir avec la politique canadienne de propriété intellectuelle.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs. Je vous remercie d’être venus au comité aujourd’hui.
Je suis mère de trois garçons qui en savent bien plus en technologie que je n’en saurai jamais. J’ai résisté assez longtemps pour la programmation de mon magnétoscope. J’ai pu me rendre compte ainsi que si on attend suffisamment, on n’a jamais besoin d’apprendre parce que la technologie évolue très vite. Je suis donc très surprise quand vous dites qu’il n’y a pas assez de jeunes qui soient intéressés ou qui possèdent les compétences nécessaires pour entrer dans le secteur des TIC. J’ai l’impression que c’est un secteur fascinant et que nos jeunes le connaissent déjà bien.
Je vous ai entendu parler des problèmes que posent les programmes d’études du système scolaire. Je suppose que c’est un domaine dans lequel vous faites des efforts à tous les niveaux, depuis le primaire jusqu’à l’université. J’ai également cru comprendre qu’à votre avis, même quand des étudiants obtiennent des diplômes appropriés, ils ont de la difficulté à accéder au marché du travail et que les programmes d’achat du gouvernement fédéral pourraient avoir une influence négative à cet égard.
Ma question porte sur deux aspects. Comment pouvons-nous remédier aux problèmes qu’occasionnent les programmes d’achat fédéraux? La grande question, cependant, c’est de savoir, alors que des centaines de milliers de personnes perdent leur emploi dans le secteur manufacturier – je n’envisagerais pas un seul instant d’abandonner ce secteur que nous devons absolument essayer d’aider –, comment pouvons-nous encourager les jeunes, et surtout ceux qui sont défavorisés, non seulement pour les inspirer, mais surtout pour les aider à choisir une carrière lucrative et stimulante dans le secteur des technologies de l’information?
:
Certains des problèmes sont structurels. Ce n’est pas facile; autrement, nous les aurions déjà résolus. Comme Marc l’a dit, nous ne sommes pas les seuls à connaître ces difficultés. La plupart des pays développés doivent y faire face.
Le système d’éducation a un défaut. Pour encourager les jeunes à poursuivre leurs études jusqu’au collège et à l’université, nous avons tendance à leur conseiller de choisir les matières les plus faciles ou les matières dans lesquelles ils peuvent obtenir les notes les plus élevées. On pense en général que les mathématiques et les sciences sont plus difficiles que les autres matières, ce qui fausse le système. De plus, les gens qui ont été témoins de l’effondrement du secteur de la haute technologie ont souvent un préjugé. Comme je l’ai mentionné dans mon exposé, nous avons franchi l’étape de la bulle; le secteur a baissé, mais s’est rattrapé depuis. Si on trace une ligne droite sur la courbe de croissance, on peut voir que la bulle a provoqué une hausse, suivie d’une baisse, mais que les choses se sont rétablies. Toutefois, il y a encore une impression qui persiste. Certains croient en outre que les emplois sont semblables à ceux de 2000, quand tout le monde faisait essentiellement du codage.
Nous essayons donc de transmettre tous ces messages aux écoles. Toutefois, le préjugé qui existe dans le système scolaire est difficile à combattre. Il est nécessaire de faire intervenir les ministères provinciaux de l’Éducation. En même temps, il faudrait établir un dialogue avec les enseignants et les orienteurs. Ce n’est pas simple.
Pour le reste, comme je l’ai dit, nous devons encourager l’apprentissage continu, etc. Vous avez dit que nous ne pouvons pas abandonner le secteur manufacturier. Nous avons encore un important élément de fabrication dans notre industrie. Un pays développé comme le Canada, avec tous les atouts qu’il possède, a bien sûr une place dans la fabrication, mais elle ne se situe pas nécessairement au même niveau que les activités massives que nous voyons en Chine. Étant proches d’un très grand marché, nous avons notre place ici, mais, comme pour tout le reste, nous devons progresser dans l’échelle des valeurs pour nous spécialiser dans des activités plus avancées sur le plan technologique. Ne perdons pas de vue que, depuis que notre économie a subi ce changement – qui a commencé depuis la fin des années 1990 lorsque les TIC nous ont permis d’augmenter notre productivité –, le Canada, comme les États-Unis et beaucoup de pays développés, a le taux de chômage le plus bas depuis longtemps. Cela prouve que la technologie a eu des effets positifs.
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Je n’ai pas de chiffres exacts à vous donner, mais il y a une relation de symbiose entre les deux. Aujourd’hui, la technologie a tout envahi. Elle intervient dans la prospection des ressources naturelles, dans la gestion des usines, qui sont plus automatisées que jamais. Tout cela est en train de se produire. Nous partageons les préoccupations du secteur manufacturier et de celui des ressources naturelles, mais il y a une chose que nous trouvons assez étrange. Nous savons que la solution réside dans une plus grande utilisation de la technologie, des techniques que nous mettons au point, mais nous avons de la difficulté à persuader les petites entreprises de les adopter. Elles n’ont ni les connaissances ni les ressources humaines nécessaires pour le faire. Elles subissent de multiples pressions et ont besoin d’aide pour comprendre ce que la technologie peut faire pour elles.
En même temps, tout en étant très conscients des problèmes que connaissent les secteurs manufacturier, forestier, etc., nous devons nous rendre compte que les mêmes pressions amènent les gens à reconsidérer leurs investissements dans des laboratoires de recherche, des emplois avancés et des centres d’excellence au Canada – je parle aussi bien de sociétés canadiennes que d’entreprises étrangères – et à se demander s’il n’est pas plus avantageux de les établir au Brésil, en Russie, en Chine ou en Inde.
Les laboratoires ne sont pas aussi visibles que des usines de véhicules automobiles et d’autres grandes installations du même genre, mais les emplois qu’ils offrent figurent au sommet de ce que nous voulons garder chez nous. Même si le Canada n’est pas considéré comme un pays bon marché, nous avons encore, malgré la hausse du dollar, un avantage sur les États-Unis sur le plan des coûts pour toutes sortes de raisons, comme la valeur des biens immobiliers, les salaires, etc.
Toutefois, lorsqu’un changement important se produit, comme la hausse récente du dollar, les gens ont tendance à reconsidérer certaines choses. Notre secteur craint beaucoup pour l’avenir de nos grands laboratoires. C’est un peu comme si nous disions que les grandes usines de véhicules nous importent peu et que nous nous intéressons seulement aux petites.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
Les gens pensent à tort que les seuls emplois délocalisés sont ceux qui se situent au bas de l’échelle, comme les emplois de l’industrie textile. Pendant ma visite en Chine, il y a deux ans, nous avions eu un entretien avec le responsable de Nortel. La société venait juste de construire un laboratoire de calibre mondial qui employait 200 ou 300 ingénieurs informaticiens. Quand j’ai demandé à ce monsieur ce que cela voulait dire, il m’a répondu: « Eh bien, cela signifie que le G7 n’est plus le G7. » J’ai pensé que cette réponse était vraiment remarquable.
Vous nous avez dit que nous pourrions avoir 25 000 emplois à pourvoir, mais que nous ne disposons que de 8 000 personnes pour les occuper. Devons-nous craindre, dans ce cas, que vous soyez obligés de délocaliser certains de vos emplois de haute technologie? Est-ce là une tendance qui se manifeste déjà? Ces emplois lucratifs sont-ils déjà en train d’être délocalisés vers des pays en développement?
Je voudrais juste citer quelques chiffres. Dans les cinq dernières années, les inscriptions dans les universités canadiennes ont monté d’environ 850 000 à plus d’un million. En même temps, les inscriptions en mathématiques, en sciences et en informatique ont baissé, passant de plus de 43 500 à moins de 41 000. Par conséquent, tandis que les inscriptions augmentent en général, elles diminuent dans ces disciplines de base.
Pour ce qui est d’IBM, de Microsoft et de notre industrie, nous avons, comme je l’ai dit, 3 000 développeurs de logiciels. Ce sont les gens qui vont jusqu’au doctorat qui alimentent nos laboratoires. Si nous voulons que ceux-ci se développent, nous devons augmenter le nombre des étudiants qui font des études supérieures. Par conséquent, c’est l’une des catégories, celle de la technologie profonde, dont nous avons besoin dans nos laboratoires pour faire les travaux de recherche et de développement.
L’autre catégorie, que Bernard a déjà mentionnée, est celle des compétences multiples, c’est-à-dire les gens qui possèdent une base technologique, mais qui connaissent aussi les affaires, le droit et les sciences sociales. Ce sont les gens qui pourront aller voir des clients, comprendre leurs problèmes, déterminer de quelle façon la technologie peut les résoudre, puis élaborer une stratégie et diriger une équipe chargée de la mettre en œuvre pour résoudre les problèmes du client. Voilà donc la seconde catégorie de personnes – ayant à la fois une base technologique et des connaissances commerciales et juridiques – que nous avons besoin de former. Bref, la nouvelle économie nécessitera ces deux groupes de compétences: la technologie profonde et les compétences multiples.
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Je vais peut-être commencer par répondre à la question de tout à l’heure.
Les enseignants ont également besoin de formation. Nous croyons qu’il existe de grandes lacunes à cet égard. Nous avons des enseignants dans la cinquantaine qui, avec tout le respect que je leur dois, enseignent à des adolescents qui en savent beaucoup plus qu’eux sur les ordinateurs et la technologie. C’est sur ce plan, comme vous l’avez signalé, madame Nash, que nous devons beaucoup insister: la formation des enseignants.
Je reviens maintenant à la dernière question. Nous nous demandions si les experts de l’Inde accepteraient de venir chez nous. Je commencerai par dire que 11 000 Indiens et plus de 7 000 Canadiens travaillent pour Microsoft à Redmond. Eh bien, depuis que nous avons annoncé l’ouverture de notre laboratoire en Colombie-Britannique, beaucoup d’entre eux ont posé leur candidature pour les raisons que Bernard a mentionnées: la qualité de vie au Canada, l’infrastructure dans la vallée du Bas-Fraser et la présence de nombreux Indiens, comme à Markham... Je crois que le Canada a de nombreux avantages que nous devrions mettre en évidence, comme l’a dit Bernard, pour nous positionner dans le domaine des sciences et de la technologie.
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Il y a bien longtemps, je m’étais occupé d’une autre forme de piratage concernant les signaux de satellite. C’est un problème important. Nous parlons d’une économie du savoir. Par conséquent, nous devons protéger le savoir de la même façon qu’un terrain ou un autre bien.
En même temps, la protection de la propriété intellectuelle est toujours une question d’équilibre entre les intérêts de l’utilisateur et du créateur et la possibilité d’innover. Par conséquent, oui, nous devrons affronter la question de l’utilisation équitable, peut-être dans une deuxième étape. En matière de droit d’auteur, l’un des problèmes de certains cadres législatifs est qu’ils essaient d’englober trop de choses en même temps, ce qui ne mène nulle part.
De toute évidence, notre avenir dépend de notre adaptation à un marché qui se fonde sur la satisfaction du consommateur. Si le consommateur n’aime pas les restrictions que nous imposons ou n’est pas en mesure de se servir de nos produits d’une façon utile, nous faisons sûrement fausse route. Le problème peut être réglé de deux façons, par voie législative ou par la façon dont les entreprises agissent sur le marché. Nous espérons qu’elles pourront procéder par tâtonnements pour trouver ce qui marche.
C’est la raison pour laquelle j’ai dit tout à l’heure qu’à défaut d’une protection adéquate de la propriété intellectuelle, on pourrait éliminer tous les modèles commerciaux fondés sur une transaction à laquelle le vendeur et l’acheteur ont consenti. Cette forme de transaction est le meilleur moyen de construire une économie et de donner aux consommateurs ce qu’ils veulent.
Quant à l’idée d’une taxe, nous ne sommes pas en faveur d’un prélèvement sur l’iPod, sur les disques durs d’ordinateur ou sur l’accès à Internet parce que cela entraverait gravement la croissance de l’économie. Tous les participants au marché tâtonnent pour trouver ce qui conviendra aux consommateurs. Nous savons ce que la technologie peut réaliser, mais il est beaucoup plus difficile de savoir comment les utilisateurs réagiront.
Dans le domaine de la musique, par exemple, certains offrent de vous vendre une chanson pour 99 ¢, d’autres vous proposent de télécharger tout ce que vous voulez pour 10 $ par mois et d’autres encore cherchent à vous vendre des choses contre de la publicité.
Dans notre industrie, même les meilleurs cerveaux trouvent très difficile de prédire quel modèle commercial réussira. Si le gouvernement devait choisir un modèle commercial par défaut en disant qu’il ne protégerait pas certaines choses... Quoi qu’il en soit, l’imposition d’une taxe serait la pire solution.
Supposons, par exemple, qu’une taxe soit imposée sur toute la musique et toutes les vidéos achetées sur Internet. Et, si on ne protège plus le droit d’auteur, pourquoi ne pas inclure aussi tous les logiciels achetés sur Internet? Supposons donc qu’on impose une taxe de 5 $ par mois. Avant longtemps, nous en serions à 50 $ ou même 100 $ par mois. Or certains utilisateurs ne consomment rien tandis que d’autres consomment beaucoup. Ensuite, quelqu’un déterminera chaque année la taille du marché et la part de chacun pour distribuer l’argent recueilli.
Ce serait un vrai cauchemar. Il serait bien préférable de déterminer les choses pour lesquelles les consommateurs sont disposés à payer. Les solutions peuvent être multiples. La meilleure solution est celle qui permet au consommateur de payer de son plein gré. Ce n’est pas une taxe qu’il faut ensuite répartir en fonction d’une formule nébuleuse.
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Si vous me donnez 30 secondes pour faire une annonce, c'est sûr que je vais sauter sur l'occasion.
En ce qui concerne l'enseignement et les étudiants, Microsoft a un programme qui s'appelle Partners in Learning, partout au pays. Au Québec, c'est pas mal retombé, mais au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, il est très évolué. Il s'agit de développer des programmes de formation pour les professeurs, les enseignants de la 6e à la 12e année. C'est un programme très évolué. Nous avons un important programme avec l'Université Waterloo, comme vous le savez, pour former les étudiants.
Le logiciel coop de Microsoft est l'un des plus importants. Vous avez parlé d'emplois d'été. C'est le programme le plus important au monde. Nous l'avons établi au Canada pour nous assurer que les étudiants reçoivent non seulement de l'éducation, mais une formation professionnelle en vue des emplois de l'avenir.
Il existe un programme, le skills retraining. À Toronto, il y a des communautés où les jeunes ont quitté l'école. Nous avons établi un partenariat avec le Humber College et la Ville de Toronto. Une formation est payée par Microsoft et la Ville de Toronto pour que ces jeunes, qui n'ont pas nécessairement d'emploi mais qui connaissent la technologie et les ordinateurs, puissent utiliser leurs connaissances grâce à l'investissement d'une organisation comme la nôtre et des institutions comme le Humber College. Ils reçoivent une formation afin de pouvoir décrocher éventuellement un emploi.
Je pourrais poursuivre. Ces programmes sont vraiment développés pour cela.
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Vous avez aussi donné une image terrifiante, un peu plus tôt, lorsque vous avez parlé de classes de nos écoles où les plus finauds, les plus compétents dans le domaine de l'informatique ne sont pas les professeurs, mais bien les petits doués de la classe.
Cette situation n'évoluera pas rapidement, parce que ces professeurs, qui sont complètement incompétents en informatique, sont protégés par des croûtes et des croûtes de sécurité syndicale et d'ancienneté. Ils sont plus occupés à regarder le calendrier jusqu'à l'âge de leur retraite qu'à laisser les jeunes avancer dans un domaine qu'ils ne comprennent pas et qu'ils n'aiment pas.
La majorité des professeurs sont comme la majorité des membres de ce comité: ils ne sont même pas capables de programmer leur appareil pour enregistrer des émissions de télévision. Je suis persuadé que Mme Brunelle demande à son fils de 14 ans de le faire.
Comment atteindre les professeurs dans un pays aussi compliqué que le Canada, où chaque province a sa propre juridiction? En Chine, les 100 personnes les plus influentes du Parti communiste chinois et de l'État chinois sont tous des ingénieurs. Ils le sont tous, il n'y a pas d'exception. Ce sont tous des ingénieurs. Comment atteindre les professeurs québécois et canadiens quand notre pays est gouverné par des avocats?
Je voudrais revenir aux questions que j’ai soulevées tout à l’heure au sujet des liens entre votre secteur et d’autres besoins d’éducation ou d’investissement. J’aimerais parler en particulier des petites entreprises.
Monsieur Courtois, vous avez dit que beaucoup de petites entreprises, surtout dans le secteur manufacturier – mais aussi, à mon avis, dans la vente au détail, l’hôtellerie et ailleurs –, ont besoin d’investir dans de nouvelles technologies, particulièrement à cause de la hausse du dollar. Toutefois, quand on est en pleine tempête, il est parfois difficile de voir ce qu’il se passe ailleurs et de chercher comment s’en sortir.
Comment le gouvernement peut-il encourager les sociétés, et particulièrement les petites entreprises, à investir dans les technologies pouvant les aider à mieux réussir?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d’être venus aujourd’hui.
Vous avez dit ce matin que votre industrie aura besoin de plus de personnel. Je crois que nous pouvons tenir cela pour acquis. Où irez-vous chercher ce personnel? Nous avons beaucoup parlé des jeunes qu’il faudra préparer pour la nouvelle économie. Hier, nous avions des témoins du secteur manufacturier qui croient que 50 000 travailleurs perdront leur emploi dans les six prochains mois et que beaucoup d’entre eux ne les retrouveront pas. Cela fait près de 2 000 pertes d’emplois par semaine.
Si on fait le lien entre ces deux faits et que votre industrie a besoin d’un certain nombre de travailleurs, peut-être y aurait-il moyen de trouver une solution... C’est évidemment très difficile à cause de la formation, des endroits en cause, etc.
Au cours de la prochaine année, par exemple, combien de personnes votre industrie envisage-t-elle d’engager? Comment pouvons-nous à la fois aider les travailleurs qui perdront leur emploi et vous aider à faire la transition?
Dans ma région, au Cap-Breton, nous avons fait une importante transition dans les 10 dernières années. Nous avions le charbon, l’acier et le poisson de fond. Ces trois industries ayant disparu, nous avons dû faire une transition. L’un des éléments les plus positifs à cet égard, ce sont les partenariats entre les nouvelles entreprises qui se sont établies chez nous, les universités et bien sûr le gouvernement. Ces partenariats marchent bien.
Cela m’amène à la possibilité de faire le lien entre les emplois du secteur manufacturier et les vôtres. De combien de travailleurs avez-vous besoin et combien de travailleurs pouvons-nous, en pratique, vous aider à absorber? Dans quelles régions? Pouvez-vous nous donner une idée de la façon dont nous pourrions atténuer les effets de ces pertes d’emplois?
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Bien sûr, les sociétés de télécommunications, les fournisseurs d’accès Internet – bref, tous ceux qui s’occupent d’accès licite – font partie de nos membres. Nous suivons donc ce dossier de très près.
Pour revenir à la question des centres d’excellence, je connais des projets qui donneront d’excellents résultats s’ils vont de l’avant. De nombreuses petites entreprises seront lancées et ainsi de suite, mais je conviens avec vous que tout s’est fait très vite – il fallait que ça se fasse – de sorte que beaucoup d’excellents projets n’aboutiront pas.
Au sujet de l’accès licite, le point de vue de notre industrie est équilibré. S’il était possible de faire appliquer la loi avec la vieille technologie, il n’y a pas de raison de ne pas le faire avec la nouvelle. Par conséquent, il ne serait pas mauvais d’avoir une loi sur l’accès licite qui s’applique à la nouvelle technologie.
L’important, c’est qu’il n’y a pas de problèmes aujourd’hui. La collaboration ponctuelle entre l’industrie et les autorités donne de très bons résultats. Des mesures législatives permettraient de définir des approches davantage axées sur les normes et de remplacer la collaboration volontaire d’aujourd’hui par des obligations pour tout le monde.
C’est un fardeau pour notre industrie, mais elle est disposée à l’assumer pourvu qu’il s’applique à du matériel généralement disponible dans le commerce ou à du matériel basé sur des normes que les fabricants peuvent fournir, pourvu aussi que l’industrie continue d’être indemnisée pour les efforts considérables qu’elle fait, 24 heures sur 24, 7 jours par semaine pour les autorités. Ce serait d'ailleurs l’occasion de préciser dans la loi certains cas d’exception qui causent des frictions.
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Merci beaucoup, monsieur McTeague et monsieur Courtois.
Je sais que les membres du comité aimeraient poursuivre cette discussion, mais nous devons nous réunir à huis clos.
J’aimerais formuler quelques observations pour récapituler. Je crois que nous avons eu une excellente discussion au sujet de la main-d’œuvre. Si vous avez autre chose à présenter au comité, je vous prie de le faire.
Monsieur Courtois, vous avez mentionné l’examen du crédit d’impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental. J’ai reçu un exemplaire du mémoire de votre association, mais vous voudrez peut-être le transmettre à tous les membres du comité. C’est un excellent mémoire. Si les deux autres sociétés ont quelque chose à dire à ce sujet, veuillez nous le faire savoir. C’est une question que nous abordons dans les deux études que nous réalisons actuellement.
Pour ce qui est de la question de la propriété intellectuelle, elle figurait bien sûr dans le discours du Trône et il est question qu’un projet de loi soit déposé sous peu. Je voulais juste vous le mentionner.
En ce qui concerne l’aspect du commerce international que vous avez mentionné, monsieur Ivis, si vous avez autre chose à nous présenter, nous vous serions reconnaissants de le faire.
Mon dernier point – et je crois que vous serez tous d’accord – est que M. Courtois a parlé de l’utilisation des TIC dans l’extraction des ressources naturelles, la fabrication et les services. Lorsque le comité a effectué sa tournée dans le secteur manufacturier et aussi quand nous avons entendu d’autres témoignages, nous avons été saisis par la façon dont les TIC ont transformé la fabrication et l’extraction des ressources. Au cours de notre visite dans les usines de véhicules, nous avons pu constater l’utilisation faite de la robotique à Oshawa, dans la circonscription de M. Carrie. Au centre de recherche de GM, par suite des simulations faites, on ne détruit plus autant de véhicules qu’auparavant dans des essais de collision. Beaucoup de choses se font sur ordinateur. C’est vraiment impressionnant. Nous avons pu voir, pendant notre visite dans les centres forestiers, que chaque pièce de bois sciée est mesurée par ordinateur. Sur les chantiers d’exploitation des sables bitumineux, le centre peut suivre le mouvement de chaque camion par GPS. À la mine Diavik, dans les Territoires du Nord-Ouest, tout est suivi à la piste. La technologie est en outre en train de transformer les dossiers médicaux. Et, ici même, le BlackBerry a transformé la politique beaucoup plus que n’importe quoi d’autre dans les 20 dernières années.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Il y a aussi le tourisme, les voyages, les services financiers et les services bancaires en ligne. Il est extraordinaire de voir à quel point votre secteur a tout transformé, de l’extraction des ressources naturelles à tout le reste. Je voulais juste le mentionner, à titre de président du comité. Je suppose que vous êtes tous d’accord.
Je tiens à vous remercier d’être venus au comité. Si vous avez autre chose à nous présenter sur ces sujets ou sur n’importe quoi d’autre, n’hésitez pas à le faire.
Nous observerons maintenant une pause, après quoi la séance reprendra à huis clos.
Membres du comité, vous voudrez peut-être prendre quelques instants pour remercier les témoins. Nous reprendrons à huis clos dans deux minutes.
Merci beaucoup d’être venus au comité aujourd’hui.
[La séance se poursuit à huis clos.]