:
Silence, s'il vous plaît. Je déclare ouverte la 33
e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
Conformément à l'ordre du jour, nous poursuivons notre étude des sciences et de la technologie au Canada.
Nous accueillons aujourd'hui cinq témoins qui représentent quatre organisations. Il y a d'abord M. James Knight, président et directeur général de l'Association des collèges communautaires du Canada. Deuxièmement, nous accueillons le président intérimaire des Instituts de recherche en santé du Canada, M. Pierre Chartrand. Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada est représenté par son vice-président directeur, M. Nigel Lloyd. Enfin, je crois que le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada a deux représentants, son président, M. Chad Gaffield, et Mme Carmen Charette.
Bienvenue à vous tous.
Nous voudrions que les déclarations liminaires ne dépassent pas environ cinq minutes. J'ai un peu de latitude à cet égard, mais, si possible, ne dépassez pas cinq minutes pour chaque organisation. Ainsi, nous passerons directement aux questions des députés.
Monsieur Knight, nous allons commencer par vous. Nous suivrons ensuite l'ordre des témoins autour de la table.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je suis heureux de vous rencontrer ce matin.
[Traduction]
Le réseau des collèges communautaires est un élément important de la capacité de recherche-développement du Canada. Je voudrais vous en parler un peu.
L'association représente 150 collèges communautaires, CEGEP, collèges universitaires et polytechniques de toutes les régions du Canada. Elle a un millier de campus disséminés de l'extrême sud au grand nord et de l'est à l'ouest. La plupart de ces établissements ont vu le jour dans les années 1960. Il importe de signaler que, à l'instigation du gouvernement fédéral et avec un important apport financier fédéral, ils ont presque tous été construits en quatre ans. Ils sont étroitement liés aux moteurs industriels et techniques du Canada et sont une partie importante du système d'innovation.
Je voudrais consacrer mes cinq minutes surtout à deux choses: la crise, grave et immédiate, de la main-d'oeuvre spécialisée, et le renforcement de l'avantage entrepreneurial.
La pénurie, je l'ai dit, prend déjà des proportions critiques dans bien des secteurs. Beaucoup de compétences en forte demande sont fournies par nos établissements, sur lesquels s'exerce une énorme pression pour qu'ils répondent aux besoins des employeurs. Malheureusement, des milliers d'étudiants admissibles doivent attendre longtemps, parfois jusqu'à trois ans, pour être admis, ce qui est d'autant plus regrettable que ces diplômés se placeront immédiatement.
La plupart de nos établissements réussissent fort bien à placer leurs diplômés et, de plus en plus, des diplômés universitaires viennent chercher au collège communautaire de quoi pouvoir trouver un emploi. Il importe de ne pas l'oublier. Étant donné la participation fédérale au lancement du réseau, la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée et le tort qu'elle peut causer à l'économie, nous allons devoir engager la conversation sur la recapitalisation des établissements pour qu'ils aient les installations, le matériel et les enseignants dont ils ont besoin pour continuer à fournir la main-d'oeuvre spécialisée nécessaire à l'économie.
Voici rapidement un chiffre: la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante disait récemment que six travailleurs spécialisés sur sept dont ses membres ont besoin seront des diplômés des collèges communautaires.
Nous avons des idées très précises sur la recapitalisation des établissements, mais je ne me lance pas ici dans une grande discussion à ce sujet. Nous voudrions en parler avec vous au cours des prochains mois.
Nous recommandons expressément que vous nous épauliez en lançant un programme de stages pour les étudiants. Il se rapprocherait par certains côtés du Programme de prix industriels pour les étudiants du premier cycle du CRSNG. Généralement, nos établissements sont concurrentiels et devraient avoir accès à un programme de cette nature. Nous préconiserions un programme national de bourses en sciences et technologie pour les étudiants des collèges et instituts, programme qui existait par le passé. Cela stimulerait l'intérêt des étudiants pour ce domaine.
Nous proposons aussi l'expansion et le renouvellement du programme de placement Étudiants bien branchés qui a l'appui du gouvernement du Canada, afin de donner aux étudiants de l'expérience dans de petites entreprises. Une autre demande importante concerne le réinvestissement dans les programmes de mobilité internationale. Nous devons garder le contact avec nos concurrents du monde entier.
Un mot, rapidement, du renforcement de l'avantage entrepreneurial que le Canada cherche à se donner. Nos établissements jouent un rôle essentiel à cet égard. Réagissant au marché et aux intérêts des entreprises locales, nos établissements appuient les PME — et même des entreprises de toutes les tailles — et entretiennent des relations avec elles pour les aider sur les plans de l'innovation, de la technologie et des processus. Nous avons pour la première fois, et c'est important, un très modeste programme fédéral qui favorise cette activité. Il est doté de 48 millions de dollars sur cinq ans. Il accordera un soutien à environ le cinquième de nos établissements. C'est une initiative à étoffer lorsque ses succès seront avérés.
À propos des points forts de nos établissements en recherche-développement, je ne vais pas donner d'exemple, mais la brochure propose un compte rendu passionnant des résultats et productions de nos collèges. Vous seriez étonnés de ce qu'ils font pour appuyer les entreprises locales. Je ne donnerai pas même un seul exemple. Il y en a une foule dans le document.
Il est temps que le Canada examine son énorme investissement en recherche et l'équilibre plus équitablement entre le soutien des recherches qui aboutissent à de grandes découvertes et le soutien des partenariats collège-institut-industrie. Voilà en gros notre thème. Le CRSNG investit plus de 950 millions de dollars par année pour des chercheurs, des découvertes, des innovations. Nos établissements reçoivent une infime fraction de ce montant, malgré toutes leurs capacités.
Je pourrais poursuivre, mais nous souhaitons au fond une certaine équité dans le système, monsieur le président. Mes cinq minutes sont terminées. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Composés de 13 instituts virtuels dont chacun est dirigé par d'éminents chercheurs canadiens dans leurs disciplines respectives, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 11 000 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada.
[Français]
Les IRSC ont été conçus pour s'attaquer aux défis scientifiques qui se posent dans tous les domaines de la recherche en santé. Le modèle des instituts virtuels, qui est unique au monde, permet d'être prompt et agile quand il s'agit de réagir aux priorités émergentes de recherche en santé.
Par exemple, lorsque l'épidémie de SRAS a éclaté il y a cinq ans, les IRSC ont réagi très rapidement en mobilisant une équipe formée des meilleurs chercheurs en santé du Canada, ce qui a permis de mettre au point le traitement pour les personnes atteintes de la maladie.
[Traduction]
Les résultats du modèle des IRSC ont été d'abord de développer et d'attirer les esprits les plus brillants. Les IRSC comprennent qu'il est essentiel pour le Canada de se doter d'une communauté de recherche en santé hautement compétente pour devenir un chef de file mondial en sciences et technologie. Nous venons en aide aux plus talentueux stagiaires pour nous assurer que le Canada peut compter sur les éléments les mieux formés et les plus compétents qui soient en santé humaine.
Avec nos partenaires universitaires, publics et privés, nous soutenons actuellement 92 grands centres de formation supérieure dans lesquels nous avons investi 98 millions de dollars entre 2000 et 2007. Au cours de la même période, nous avons également versé plus de 292 millions de dollars en bourses de formation à des étudiants à titre individuel, dont plus de 2 000 étudiants en 2006-2007. Une des priorités des IRSC est de faire la promotion du Canada en tant que fer de lance de la recherche et de la formation dans le domaine de la santé, et de faire du Canada une destination de choix pour l'élite des chercheurs et des étudiants étrangers.
Le budget de 2008 a accordé des fonds de 20 millions de dollars à la Fondation Gairdner, qui offre un programme de prix internationaux pour récompenser la contribution exceptionnelle d'une personne à la recherche biomédicale. Cette récompense est reconnue comme l'un des prix les plus prestigieux dans son domaine au monde. De fait, 70 des 288 récipiendaires du prix Gairdner ont par la suite reçu le prix Nobel, soit en médecine, soit en chimie. La Fondation Gairdner a d'ailleurs annoncé cette semaine le nom de ses lauréats pour 2008. Deux d'entre eux sont des chercheurs financés par les IRSC, soit Samuel Weiss, de l'Université de Calgary, et Nahum Sonenberg, de l'Université McGill.
Pour ce qui est des résultats, s'il y a un message que je veux vous laisser aujourd'hui, c'est que la recherche en santé est certainement l'une des forces du Canada et que nous sommes également un chef de file international dans ce domaine. Au cours des ans, nous avons mis en place un système d'excellence dans les établissements et dans le domaine de la recherche en santé que nous devons développer et protéger.
Je voudrais vous parler de récents résultats de pointe de la recherche financée par les IRSC : le travail de l'équipe de Tim Bryant, à l'Université Queen's, appuyée dans le cadre du Programme de démonstration des principes des IRSC, est un bon exemple de recherche en santé mise en application avec succès. Son travail a contribué à la conception d'un nouveau membre artificiel abordable, efficace et durable, actuellement fabriqué à St. Catharines, en Ontario. Ce produit est maintenant vendu au Canada et dans plusieurs autres pays, dont le Salvador et la Thaïlande, pour les victimes de mines antipersonnel.
[Français]
Les IRSC sont alignés sur la stratégie du gouvernement du Canada en matière de sciences et de technologie. Celle-ci définit pour les IRSC et leurs partenaires de très importantes orientations en matière de recherche en santé. Cette stratégie énonce quatre principes qui doivent guider les investissements en sciences et technologie. Il s'agit en bref de l'excellence, des partenariats, du sens des priorités et des responsabilités.
[Traduction]
Je voudrais insister sur le principe de l'excellence. Les IRSC financent seulement les propositions de recherche qui répondent aux plus hautes normes d'excellence à l'échelle internationale. Cela est possible grâce à un processus d'évaluation très rigoureux où des pairs bénévoles consacrent temps et expertise à l'assurance de la qualité de la recherche financée par les IRSC. Malheureusement, nous ne pouvons financer qu'environ le tiers des propositions qui franchissent avec succès le processus d'examen.
Je voudrais également ajouter quelques mots sur les partenariats et l'application des connaissances. Ces concepts ont toujours été au coeur de la façon de faire des IRSC, et j'ai insisté personnellement sur les deux à titre de président intérimaire. Nos partenaires — les gouvernements provinciaux et territoriaux, le secteur sans but lucratif et le secteur privé — font plus que simplement fournir des ressources additionnelles, ils veillent aussi à ce que les connaissances acquises soient mises en application dans le concret, ce qui est encore plus important.
En 2007-2008, les IRSC ont mis la main sur quelque 105 millions de dollars en ressources additionnelles grâce à des partenariats, et ils ont conclu des ententes avec des partenaires pour faire en sorte que les résultats de la recherche soient mis à profit auprès des Canadiens. Par exemple, les IRSC, en partenariat avec AstraZeneca Canada inc., ont récemment fourni 5 millions de dollars aux Drs Manon Choinière, de l'Institut de cardiologie de Montréal, et James Henry, de l'Université McMaster, dans le cadre d'une Alliance communautaire pour la recherche en santé et l'échange des connaissances sur la douleur, pour la création de partenariats dynamiques, axés sur la recherche de qualité sur la douleur mettant l'accent sur les retombées en santé, entre des équipes de recherche, les secteurs public et privé, et des organisations communautaires.
Dans le cadre de la Stratégie en matière de sciences et de technologie, le gouvernement du Canada a confié aux IRSC, au CRSH, au CRSNG et à la FCI la gestion globale de l'enveloppe du Canada à l'appui de la R-D dans les études supérieures. Avec nos homologues de ces organismes, nous nous sommes justement mis à la tâche avec ardeur pour mettre en oeuvre un vaste plan d'action.
:
Merci de votre invitation à comparaître aujourd'hui.
[Français]
Je suis honoré d'avoir la possibilité de vous parler du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de son rôle dans la mise en oeuvre de la stratégie du gouvernement du Canada en matière de sciences et de technologie.
[Traduction]
J'ai présenté un mémoire, mais je voudrais abréger mon intervention pour laisser le plus de temps possible aux questions.
Je n'ai que trois messages à vous livrer. D'abord, nous sommes complètement en phase avec la stratégie du gouvernement sur la S-T. Deuxièmement, nous sommes très heureux d'être considérés comme un élément central d'une mission du gouvernement, qui doit résoudre les problèmes économiques et sociaux du Canada. Troisièmement, nous entretenons une étroite collaboration avec nos collègues des IRSC, du CRSH, de la FCI et même de l'ACCC afin d'optimiser l'investissement du gouvernement en S-T.
Je vais expliquer brièvement chacun de ces trois messages.
La vision du CRSNG est d'aider à faire du Canada un pays de découvreurs et d'innovateurs dans l'intérêt de tous les Canadiens. À cette fin, le conseil investit dans les ressources humaines, la découverte et l'innovation afin de contribuer à la prospérité du Canada et à l'amélioration de la qualité de vie des Canadiens. Ces trois axes — ressources humaines, découverte et innovation — cadrent parfaitement bien avec les trois objectifs de la stratégie de S-T: avantage humain, avantage du savoir et avantage entrepreneurial. De plus, les secteurs stratégiques que nous appuyons correspondent aux domaines prioritaires de la stratégie: ressources naturelles et énergie, sciences et technologies de l'environnement, technologie de l'information et des communications, et santé et sciences et technologies connexes. Nous avons rajusté notre tir pour nous conformer parfaitement à la stratégie. Celle-ci traite de promotion d'une excellence de niveau mondial, du ciblage des priorités, de l'encouragement des partenariats et d'une meilleure responsabilisation. Nous sommes résolument engagés à respecter ces quatre principes. Par exemple, nous venons de terminer un examen international de notre programme le plus important pour nous assurer qu'il respecte les normes internationales d'excellence et nous avons modifié notre structure de gouvernance pour améliorer la responsabilisation.
Deuxième message: nous sommes heureux d'aider à résoudre les problèmes économiques et sociaux du Canada. Dans le budget le plus récent, le gouvernement nous a demandé d'aider à résoudre des problèmes immédiats dans les secteurs de l'automobile, de la fabrication, des forêts et des pêches. Nous nous empressons d'élaborer des initiatives en conséquence. Un autre problème de taille, au Canada, est que l'industrie fait peu de R-D. Nous nous attaquons à ce problème en multipliant les partenariats entre les chercheurs des universités et de l'industrie et en doublant le nombre de jeunes scientifiques et ingénieurs qui se forment dans un cadre industriel Pour résoudre les problèmes du Canada, nous essayons d'attirer les meilleurs éléments, de leur donner les ressources et outils dont ils ont besoin pour leurs recherches et de les encourager à faire bon usage de leurs découvertes dans l'intérêt du Canada.
Troisième message: la collaboration entre les trois conseils se fait à bien des niveaux. Nous nous efforçons de coordonner nos programmes de façon à pouvoir, et c'est peut-être le plus important, mieux favoriser les propositions de recherches qui relèvent de plus d'un conseil et mieux y répondre. Nous avons de nombreux groupes qui travaillent à divers aspects. Nous avons déjà ouvert nos programmes — tout comme l'ont fait les autres conseils — aux demandeurs qui se situent hors de nos mandats ordinaires. Nous tentons aussi de coordonner nos processus, par exemple en acceptant un CV commun pour éviter aux chercheurs d'avoir à en produire des versions différentes pour chacun des organismes. Nous voulons offrir un guichet unique aux étudiants qui demandent des bourses mais ne savent pas trop quel conseil a compétence dans leur champ d'intérêt. Collectivement, nous améliorons aussi notre capacité de mesurer, pour en faire rapport, les effets de nos investissements. Tout cela se fait dans un esprit d'enthousiasme et de coopération, depuis les présidents jusqu'à tous les autres échelons des organismes.
Je vais m'arrêter là, monsieur le président. Nous sommes très heureux de participer à cet épisode passionnant pour la S-T au Canada.
:
Bonjour et merci beaucoup, monsieur le président, de me donner l’occasion de me présenter devant votre comité avec mes collègues et la vice-présidente exécutive du conseil, Mme Carmen Charette.
Votre étude sur les sciences et la technologie est très importante et je suis ravi d’avoir la chance d'y contribuer. Je veux mettre deux éléments en relief aujourd'hui: la contribution des sciences humaines aux efforts du Canada en sciences et technologie et les réalisations du Conseil de recherches en sciences humaines visant à positionner le Canada dans ce monde du XXIe siècle.
[Traduction]
Comme vous le savez, le Conseil de recherches en sciences humaines est l'organisme fédéral qui encourage et appuie la recherche et la formation dans le domaine des sciences humaines, et il joue maintenant un rôle clé dans l'application de la nouvelle stratégie des sciences et de la technologie pour faire du Canada un chef de file dans l'économie mondiale. Ses investissements dans le développement de la recherche et du talent ont aidé à constituer une assise large et solide pour l'innovation et l'expertise canadiennes dans les questions sociales, économiques, culturelles et politiques et en ce qui concerne la dimension humaine de la technologie, des sciences naturelles et des sciences de la santé.
Voici un exemple des projets que nous finançons. Il illustre l'importance croissante de ces recherches. Paul Messinger, professeur à la School of Business de l'Université de l'Alberta, a dirigé récemment une étude pancanadienne sur le commerce électronique pour expliquer pourquoi les détaillants canadiens se laissent distancer par les Américains dans ce type de commerce. Son analyse a porté sur les conditions idéales de réussite. Collaborant avec des entreprises, il a dirigé une équipe qui a voulu aider à comprendre l'importance vitale des outils en temps réel pour la navigation sur les sites Web et la prise de décisions. Il a proposé des politiques susceptibles d'aider le Canada à éviter le caractère cyclique de l'activité sur Internet. Aujourd'hui, de grands détaillants canadiens appliquent les résultats de ces recherches.
Cet exemple montre comment nos chercheurs aident les Canadiens à devancer l'évolution, rôle de plus en plus important depuis que le CRSH a vu le jour, à la fin des années 1970. Comme vous le savez, monsieur le président, nos activités ont commencé en 1978. Nous célébrons donc notre 30e anniversaire, l'anniversaire de perle. Nous célébrons ces perles de sagesse que les chercheurs donnent à la société canadienne.
Les objectifs de la nouvelle stratégie sur la S-T prennent appui sur les réalisations passées et sont directement liés aux ambitions actuelles de qualité du CRSH: promotion de l'excellence internationale, liens entre les disciplines, entre le campus et la collectivité, entre les chercheurs canadiens et ceux du reste du monde, et impact, car il faut s'assurer que notre savoir et nos compétences contribuent à notre prospérité et à notre qualité de vie. Vous avez reçu notre document, Définir nos orientations, qui explique ces ambitions dans le contexte actuel.
Plus expressément, nous investissons dans l'avantage humain, sur lequel insiste la stratégie de S-T, en appuyant les chercheurs les plus brillants. Nous offrons des bourses aux étudiants et nous aidons les professeurs qui, par leurs recherches, inspirent et encadrent la prochaine génération de chercheurs canadiens. Dans l'économie et la société en évolution d'aujourd'hui, les diplômés sont plus importants que jamais dans les secteurs privé, public et sans but lucratif.
Deuxièmement, nous favorisons l'avantage du savoir en cultivant l'excellence en recherche qui permet de comprendre les personnes, les collectivités, les institutions et les sociétés du passé et d'aujourd'hui afin de préparer un meilleur avenir. Comme le font ressortir les manchettes quotidiennes des journaux, les recherches sur les gens, ce qu'ils pensent, sur leur comportement et la motivation de ce comportement sont indispensables à nos perspectives d'avenir au XXIe siècle.
Troisièmement, à propos de l'avantage entrepreneurial, nous appuyons les partenariats, les liens et la mise en commun du savoir pour que la société profite des bienfaits de la recherche. Nous favorisons une collaboration innovatrice avec des organisations locales, des entreprises et des organismes gouvernementaux, et nous aidons des experts canadiens à diriger des réseaux internationaux de recherche. Nous facilitons et rendons possible la mobilisation du savoir pour faire progresser la compréhension et la prise de décisions ou, en d'autres termes, pour aider à bâtir une société de plus en plus forte.
[Français]
Laissez-moi vous mentionner un autre exemple, soit un projet de recherche, pour illustrer mon propos. M. Réjean Landry, de l'Université Laval, a réalisé un corpus de recherche exceptionnel sur l'innovation et le transfert des connaissances. Il s'est penché en particulier sur la façon de transmettre les résultats de recherche aux entreprises, gouvernements et communautés qui en ont besoin. Il travaille en partenariat avec des réseaux diversifiés en santé, en administration publique, en sciences naturelles et en technologie. En fait, ses approches interdisciplinaires, ses résultats de recherche et ses recommandations pratiques ont contribué à façonner ce champ de recherche à l'échelle internationale.
[Traduction]
Par ses investissements dans la recherche, le CRSH a nettement amélioré notre capacité de nous attaquer à des problèmes cruciaux comme le vieillissement démographique, l'immigration et la diversité, l'économie nouvelle et la vie des Autochtones, et, grâce au soutien supplémentaire accordé dans le budget de 2007, de faire de la recherche dans les domaines de la gestion, des affaires et des finances. Les fonds nouveaux affectés à ces champs de recherche nous aideront à mieux comprendre diverses questions: innovation, entrepreneuriat, marché du travail et développement économique durable dans de multiples secteurs et dans le contexte mondial. Un plus grand nombre d'étudiants, de chercheurs et de partenaires s'intéressent maintenant à des enjeux comme le développement industriel et technologique, les technologies de l'information, l'environnement et le développement durable, et les systèmes financiers et monétaires. Et voici que, grâce au budget de 2008, nous pourrons accroître nos investissements pour appuyer davantage les recherches sur l'environnement et le bien-être des collectivités septentrionales.
Je souligne également que, au CRSH, nous avons beaucoup amélioré la responsabilisation par des modalités renouvelées de gouvernance. La composition du conseil a été révisée de façon qu'il soit plus représentatif des divers secteurs de la société. L'organisation a été restructurée pour être à même de traduire plus efficacement les acquis du savoir en applications pratiques. Et vu l'importance cruciale de l'évaluation par des experts indépendants si nous voulons assurer à la fois l'excellence et la transparence, sans esprit de parti, nous augmentons la participation de chercheurs étrangers à notre système d'examen par les pairs afin que nos pratiques soient à la hauteur des normes internationales les plus exigeantes.
Je souligne également qu'il y a eu une collaboration concertée et enthousiaste, comme mes collègues l'ont expliqué...
J'ai une question à poser sur la commercialisation. On a l'impression que le contexte de la commercialisation au Canada n'est généralement pas aussi robuste qu'aux États-Unis. Je voudrais vraiment connaître votre opinion. Les collèges communautaires pourraient peut-être aussi donner leur point de vue, car ils ont une approche pratique qui peut être favorable à la commercialisation.
Quand je travaillais dans les services bancaires d'investissement, ma société s'occupait beaucoup de commercialisation de la biotechnologie. Nous avons constaté que, de toutes les provinces canadiennes, c'est le Québec qui offrait les conditions les plus propices à la recherche, au développement et à la commercialisation dans le domaine de la santé.
Je voudrais savoir ce que vous pensez, d'abord, de la nature de la commercialisation et du contexte au Canada et de ce que nous devrions faire, dans la politique fédérale d'intérêt public, pour renforcer la commercialisation.
:
Je vais intervenir. Comme vous le savez, les sciences humaines s'intéressent à la commercialisation, et nous finançons beaucoup de recherches sur la question. Grâce aux crédits supplémentaires que nous avons reçus l'an dernier, nous avons pu relever considérablement le niveau d'intérêt pour la question, avec les nouveaux fonds pour la recherche sur la gestion et le financement des entreprises.
Il faut aborder la question selon deux points de vue, celui de l'université et celui de la société en général. Il y a la commercialisation pour les marchandises et il y a ce que nous appelons de l'innovation sociale pour ce qui est des services. Comment établir un lien entre la nouvelle recherche qui se fait sur les campus et la société, en ce qui concerne tant les entreprises qui s'intéressent aux produits qu'aux secteurs privé et public qui s'intéressent à la prestation de services? Nous savons que, d'un côté comme de l'autre, il y a beaucoup à apprendre et beaucoup de mécanismes à élaborer pour établir les liens.
Du côté des sciences naturelles et du génie, certains des bureaux de transfert de technologie mis sur pied ces dernières années ont travaillé à ce dossier. Il y a là des approches différentes. De notre côté, nous élaborons de nouvelles structures pour faciliter ce que j'ai appelé tout à l'heure l'innovation sociale: comment transmettre le nouveau savoir sur les services?
Il ne fait pas de doute que, tant du côté des campus que du côté des entreprises et du secteur public. nous avons beaucoup à apprendre sur les moyens de maximiser les liens.
:
Bonjour, madame. Bonjour, messieurs.
Compte tenu de ce que disait M. Brison, une chose me frappe, monsieur Lloyd. De fait, vous nous avez dit, entre autres, qu'il y a peu d'implication de l'industrie dans le domaine de la recherche. Il faudrait susciter une plus grande implication. Ce n'est pas la première fois que j'entends dire cela ici, à ce comité.
Par ailleurs, monsieur Knight, on parle des collèges communautaires. Aussi, je crois comprendre qu'il faudrait peut-être davantage axer la formation sur la technique en matière de sciences et de technologie. Je me demandais si l'on procède à un arrimage dans le secteur de l'industrie.
Fait-on un arrimage correct avec l'industrie sur le plan de la formation, duquel découlerait peut-être l'intérêt de cette industrie à s'orienter vers une recherche plus avancée? Y a-t-il un arrimage avec les secteurs?
Monsieur Gaffield, vous nous disiez qu'à l'Université Laval, par exemple, M. Réjean Landry liait entre elles les données des secteurs. Ne devrait-on pas réinventer une façon de faire pour nous assurer que nous avons des étudiants formés dans les bons secteurs technologiques, que la recherche va dans le bon sens et que nous pourrons réunir tout ce monde en vue d'une commercialisation efficace?
Ce sont les grands traits, mais ça ressemble à cela.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais poser mes questions très rapidement pour vous donner le temps de répondre. La première s'adresse plutôt aux témoins du gouvernement.
Comment choisissez-vous les secteurs dans lesquels les projets de recherche sont financés? Pourriez-vous expliquer votre démarche?
J'aurais voulu connaître l'opinion de M. Knight. On entend toujours dire que les Canadiens excellent dans les recherches théoriques, mais, comme mon collègue l'a dit, il semble y avoir un gros problème de commercialisation, et la recherche appliquée est essentielle à l'avenir du Canada. Croyez-vous qu'il y a un parti pris dans le système — je l'ai déjà entendu dire — en faveur des universités au détriment des collèges communautaires?
Là-dessus, je me tais, et je vous laisse tous répondre. Cela devrait prendre le reste de mes six minutes.
:
Puis-je intervenir? Le sujet est tellement important.
La question est très intéressante. Il s'agit en fait de s'intéresser aux problèmes qui font la manchette et nous préoccupent aujourd'hui pour tenter de les résoudre et, en même temps, de se préparer pour demain, d'ouvrir la voix à ceux qui viendront après nous. C'est une question d'équilibre. Je songe souvent à ce que j'aime appeler l'histoire du 10 septembre 2001: nous financions des travaux sur le Moyen-Orient et sur les XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et soudain, le lendemain, ces travaux deviennent indispensables à notre compréhension de ce qui se produit dans le monde.
Il y a donc une recherche d'équilibre. Nous travaillons beaucoup là-dessus avec nos comités d'experts et dans nos interactions avec nos collègues du gouvernement et de tout le Canada. Jusqu'à maintenant, tout va bien. Aucun problème ne nous a pris au dépourvu, car nous avons toujours eu des experts vers qui nous tourner. Lorsqu'une question prend de l'importante, lorsque nous obtenons des crédits plus importants — pour la gestion, l'entreprise, les finances, l'environnement, etc. —, nous pouvons intensifier les efforts, mais nous avons toujours des assises solides.
:
Merci beaucoup de votre question, qui a un lien avec l'essentiel de notre argumentation.
Nous appuyons fermement les investissements dans les universités. Nous reconnaissons l'importance de la recherche fondamentale, mais il y a aussi la recherche appliquée. Nos établissements ont eu de belles réussites de ce côté. Il se fait vraiment fort peu d'investissements de ce côté. Comme je l'ai dit, il y a un nouveau programme qui appuiera les travaux d'un de nos établissements sur cinq ou sur six. Nous croyons qu'il faut donner plus d'ampleur à ce programme.
Il est vrai que nous avons accès à diverses sources de financement fédéral, mais les critères favorisent nettement les universités. Nos collègues du gouvernement du Canada l'ont assez bien souligné. Nous n'avons rien contre, mais il y aussi un aspect important, celui des liens avec l'industrie et de la commercialisation, que nous négligeons presque entièrement. C'est un énorme oubli de la part du gouvernement du Canada.
Mon travail consiste à vous persuader qu'il existe un autre aspect des choses qui est fort important pour les perspectives économiques à venir du Canada.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Monsieur Knight, vous et moi avons des antécédents qui se télescopent dans le domaine municipal. Avant d'être député, j'ai oeuvré dans le monde municipal. Qui dit monde municipal dit infrastructures — infrastructures matérielles. Je remarque dans votre mémoire que vous parlez d'établissements qui ont quatre décennies et dont la durée de vie prévue était de 40 ans. Le calcul n'est pas difficile: c'est la même chose. Vous êtes donc aux prises avec une crise des infrastructures, dans les collèges communautaires, une crise de capitalisation.
J'ai discuté avec beaucoup de présidents d'université dans le Canada atlantique, ainsi qu'avec des étudiants, que les parlementaires rencontrent souvent, et nous avons été mis au courant de la crise des frais de scolarité. Les frais de scolarité des universités sont très élevés, et les présidents des universités disent fort justement qu'une partie du problème, au moins dans le Canada atlantique, où il y a beaucoup d'universités anciennes dans un contexte de déclin démographique, tient au manque de recapitalisation.
Fidèle à mes antécédents, je voudrais obtenir de vous et des autres témoins une information un peu plus étoffée et savoir ce que vous considérez comme une recapitalisation suffisante des collèges communautaires. Peut-être pourrions-nous en rester à un niveau général, au lieu de nous en tenir aux bâtiments et à l'infrastructure des sciences et de la technologie. Je croirais que tous les témoins voudront donner leur réponse.
:
Merci de cette question.
Effectivement, il n'y a pas que les bâtiments. Il y a aussi le matériel, qui est très important. Si nous n'avons pas le matériel le plus récent, nous ne pouvons pas enseigner les technologies les plus avancées et récentes.
Il y a aussi un gros défi à relever du côté des ressources humaines, dans le corps professoral. Les établissements offrent leurs services depuis une certaine époque, et il est facile de comprendre qu'ils perdront bientôt de très nombreux enseignants. Il est difficile de chiffrer les besoins. Je ne peux pas dire au juste combien il faudra investir, mais nous devons examiner la question très sérieusement.
Je recommanderais notamment que notre secteur mette sur pied un groupe consultatif, un groupe de réflexion, avec la participation de divers gouvernements et établissements pour bien cerner la question et faire des propositions précises. Si nous échouons, bien des secteurs, comme ceux de la construction et des services de santé, vont subir un ralentissement important. La plupart des professionnels de la santé sont issus des collèges communautaires, comme les infirmières et infirmiers et de nombreux techniciens. Les sociétés ferroviaires réclament du personnel et elles veulent que nous fassions doubler le nombre de techniciens du ferroviaire que nous formons. Il n'y a pas un secteur qui n'a pas ses difficultés, et le problème prend des proportions nationales.
Nous devons réfléchir à la question et consentir des investissements, à défaut de quoi les perspectives économiques du Canada seront compromises.
:
C'est une belle occasion d'insister sur ce que j'appelle les trois retombées concrètes de nos investissements. Cela touche une question qui a déjà été soulevée aujourd'hui: le développement des talents. On investit dans la relève, dans la société canadienne et les gens qui vont nous aider à aller de l'avant.
D'autre part, ces investissements nous aident à comprendre l'actualité et les phénomènes qui se déroulent aujourd'hui.
De plus, les investissements nous aident à comprendre les phénomènes qui surviendront au cours des prochaines années.
Je pense que ces investissements nous rapportent de la connaissance, du savoir, ce qui constitue la base de ce qui va nous protéger de choses à venir. Il s'agit des gens, du développement de talents, du savoir et de la connaissance, pour aujourd'hui et pour demain.
Je suis extrêmement impressionné par la ressemblance entre les jeunes scientifiques canadiens, qui espèrent un jour gagner un prix Nobel, et les jeunes athlètes canadiens, qui espèrent un jour gagner une médaille d'or olympique. Dans les deux cas, il s'agit de jeunes Canadiens extrêmement compétitifs, dévoués et intenses, parfois brillants et, en règle générale, voués à l'échec. Ils ne se rendront pas jusqu'à la médaille olympique.
L'appareil gouvernemental canadien, les fédérations sportives, les universités et les groupes de scientifiques semblent avoir de la difficulté à identifier ceux qui vont nous faire honneur et à investir en eux l'argent des contribuables. Il semble qu'on soit destinés à arriver 17e aux Olympiques et à y envoyer des gens qui n'auront jamais le moindre espoir de monter sur le podium et de revenir en disant qu'ils ont fait leur possible et avoir dépassé leur marque habituelle.
Dans les sciences précises de la médecine, de la physique et de la chimie, seuls cinq Canadiens ayant fait leurs recherches au Canada ont gagné un prix Nobel. Ce nombre représente le dixième de celui de la France.
Peut-on vraiment croire que vous avez trouvé une méthode pour dépister les jeunes scientifiques qui ont de l'avenir, qui seront des vedettes, des génies, et investir en eux? N'avez-vous pas plutôt adopté, dans le domaine de la science, la même culture de médiocrité que les fédérations sportives ont adoptée?
:
Permettez-moi de répondre, car c'est une bonne question. À mon avis, la question ne porte pas sur les prix individuels mais plutôt sur les prix pour la société.
Chaque fois qu'on lit les classements des pays de par le monde, on remarque que le Canada se classe bien comme société. Comment se fait-il qu'un petit pays, qui était une colonie jusqu'à tout récemment, soit maintenant sur la scène internationale et que sa société soit vue de l'extérieur comme étant l'une des meilleures au monde?
Collectivement, au Canada, on a une base à partir de laquelle la société peut aller de l'avant — mais peut-être pas nécessairement les individus. Il y a 8 000 chercheurs à l'extérieur du Canada qui étudient le Canada pour comprendre, par exemple, comment notre société a réussi à faire face à toutes sortes de défis jusqu'à présent, et ce, d'une façon remarquable.
Je ne sais pas. À mon avis, il faut voir le Canada comme une société. On ne doit pas mettre l'accent sur un petit nombre d'individus pour faire un classement.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui. Normalement, je ne siège pas à ce comité. Merci de vos exposés.
Je représente une circonscription qui comprend environ les deux tiers du Manitoba. La situation est singulière, me semble-t-il, pour ce qui est de la croissance de l'industrie minière et la croissance de la demande de main-d'oeuvre et de services de recherche. Dans le Nord, il y a tellement à faire dans le domaine de l'environnement, il y a des études environnementales à réaliser et il faut développer le marché du travail.
Ma question s'adresse plus particulièrement à MM. Knight et Lloyd. Le nord du Manitoba a une très importante population autochtone, et il nous faut vraiment établir des liens entre les divers investissements. Je voudrais connaître votre opinion à ce sujet.
Je vais me prévaloir de la prérogative de la présidence pour poser deux ou trois questions.
J'ai assisté à une réunion avec la présidente de l'Université de l'Alberta, Indira Samarasekera, qui a fait un splendide exposé. Puis, un homme politique — ce n'était pas moi — a pris la parole pour lui poser une question très difficile: il allait la remettre à sa place. Il a dit qu'elle avait abordé une foule de sujets bien intéressants pendant une allocution de 30 minutes, et il lui a demandé alors de définir en une phrase ce qu'était une bonne université, puisque cette expression revenait sans cesse dans ses propos. Elle l'a regardé droit dans les yeux et elle lui a répondu: « Un établissement que les étudiants sont nombreux à vouloir fréquenter et où les professeurs sont nombreux à vouloir y enseigner et faire de la recherche. » Son interlocuteur a été sonné.
Je vous lance le même défi: définissez-moi en une phrase ce qui, d'après vous, est un succès ou un échec.
Commençons par M. Knight, et nous passerons ensuite aux autres témoins.
:
Je vous remercie de ces réponses, et cela m'amène à poser ma deuxième question. Elle est fort difficile pour moi, comme parlementaire, et très difficile aussi pour tout gouvernement.
Le gouvernement fédéral finance la S-T de bien des manières. Il y a les ressources humaines, les conseils subventionnaires, les chaires de recherche du Canada, le financement des collèges communautaires, celui de l'éducation supérieure. Il y a le financement des immobilisations, la FCI, les coûts indirects — qu'on appelle maintenant les coûts institutionnels de la recherche —, les grands projets scientifiques et leurs frais de fonctionnement, l'aide à la commercialisation, des programmes comme le PARI, dans le continuum de l'innovation. Ajoutons encore les Réseaux de centres d'excellence, des centres comme AUTO21 et le Conseil national de recherches du Canada. Il y a donc tous ces excellents organismes et programmes, et les établissements s'adressent au gouvernement en attirant l'attention, avec raison, sur les domaines où ils font du bon travail.
Je crois que M. Chartrand a dit a M. Brison que nous pourrions verser des fonds à beaucoup plus de chercheurs au Canada. On peut probablement dire la même chose de tout conseil subventionnaire ou établissement. La difficulté, pour notre gouvernement, c'est de répartir les fonds: combien pour les ressources humaines, combien pour les immobilisations, combien pour les frais indirects, combien pour la commercialisation?
Vous pouvez me répondre tout de suite ou y réfléchir et nous envoyer votre réponse plus tard, mais, comme politique générale, consacreriez-vous 40 p. 100 aux ressources humaines, autant à l'infrastructure et le reste aux frais indirects et de fonctionnement? Quelle répartition choisiriez-vous si vous étiez ministre, premier ministre ou greffier du Conseil privé?
Commençons dans l'ordre inverse, avec M. Gaffield.
:
J'invite les députés à prendre place.
À la rubrique des travaux du comité, nous avons une motion à étudier. Nous n'allons pas siéger à huis clos. Comme il s'agit d'une motion, la séance demeure ouverte au public.
Mesdames et messieurs, j'ai une annonce à faire. Le bureau de Mme Nash m'informe que, malheureusement, son père est décédé hier. Je transmets l'information. Si les députés le pouvaient le faire, je crois qu'il y aurait lieu d'envoyer un message électronique ou une note, ce qui serait fort apprécié. C'est la raison de l'absence de Mme Nash cette semaine. Il m'a semblé bon de transmettre cette information reçue de son bureau.
Nous sommes donc saisis d'une motion. J'espère que nous pourrons trancher la question dès aujourd'hui.
Madame Brunelle, peut-être pourriez-vous présenter votre motion. Je crois que tous les députés en ont le texte.