:
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité, de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui. Le juge Gomery a fait sont travail. Je suis ravi de rester 15 minutes de plus. Cela ne me pose aucun problème.
Je dois dire que je suis ravi de m'entretenir avec vous aujourd'hui. J'ai beaucoup de respect pour le travail que votre comité a réalisé au fil des années. Je m'attends à ce que nous ayons une bonne relation de travail.
Avant de commencer, je dois d'abord vous dire que je suis accompagné de trois collaborateurs. Beaucoup de gens de qualité travaillent pour le gouvernement du Canada, mais je peux dire de façon catégorique que ces trois personnes sont parmi les plus compétentes que j'ai rencontrées depuis mon arrivée au gouvernement: M. Dicerni, un des sous-ministres les plus expérimentés du gouvernement; Paul Boothe, un sous-ministre délégué très brillant que nous avons recruté de l'ouest du Canada; et M. Legault, mon conseiller juridique, un excellent avocat dont les conseils me sont très précieux. Je suis ravi qu'ils soient ici avec moi.
Je suis heureux de pouvoir m'entretenir avec vous sur les points suivants: premièrement, la vente proposée d'une partie de MacDonald Dettwiler and Associates, MDA, à Alliant Techsystems Inc., ATK; deuxièmement, la contrefaçon et la propriété intellectuelle; troisièmement, le secteur des services; et quatrièmement, les défis que doivent relever les secteurs de la fabrication et de l'exploitation forestière.
Avec un si large éventail de sujets au programme, je serai relativement bref afin de laisser le plus de temps possible pour la période de questions. Nous allons rester un peu plus longtemps, si nécessaire.
Tout d'abord, je voudrais parler de l'acquisition proposée de MDA par Alliant Techsystems. Comme vous le savez sans doute, les dispositions de la Loi sur Investissement Canada relatives à la confidentialité sont strictes et ne me permettent pas de commenter des cas particuliers.
Néanmoins, avec la permission d'Alliant Techsystems, je peux confirmer que j'ai reçu une demande d'examen aux termes de la Loi sur Investissement Canada. Je peux vous assurer que tous les examens d'investissements réalisés en vertu de la loi sont effectués avec rigueur et comportent des consultations avec les provinces et d'autres ministères et organismes fédéraux. Les membres du comité peuvent être certains que je n'approuverai pas cet investissement à moins qu'il ne procure un avantage net pour le Canada.
J'ai ici une lettre de deux pages que j'aimerais déposer devant le comité, monsieur le président, et qu'on pourrait faire circuler. Je crois comprendre qu'il y a des copies dans les deux langues officielles. Elle porte sur la question de la confidentialité et des restrictions que j'ai à titre de ministre. Ces exigences viennent précisément du paragraphe 36(1) de la Loi sur Investissement Canada, qui dit essentiellement que tous les renseignements obtenus, dans le cadre de l'administration de la loi, sont confidentiels et que quiconque les communique sciemment s'expose à une sanction pénale. Cela pose certains défis aux parlementaires que nous sommes lorsqu'il faut répondre à des questions précises. Je serai ravi de parler de la lettre, monsieur le président, lorsque tout le monde aura eu la chance de la lire.
Je peux vous assurer que le gouvernement — moi-même à titre de ministre — prendra toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que les obligations, contractuelles ou autres, de la société sont respectées et que les intérêts des contribuables canadiens sont protégés, peu importe qui est propriétaire de MDA. Je sais que nous parlerons de cette question plus en détail.
J'aimerais vous entretenir aussi de la question des droits d'auteur. Je crois qu'il est juste de dire, monsieur le président, que nous vivons dans un monde où tout va de plus en plus vite. La concurrence intense à l'échelle mondiale, les technologies de l'information et Internet modifient la manière dont les entreprises se font concurrence, de même que le fonctionnement du commerce. Les conditions nécessaires au succès dans l'économie d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a de cela quelques années seulement.
Lorsque je prononce un discours, j'aime faire remarquer aux gens que chaque fois que vous envoyez une carte de souhait musicale — que ce soit à votre mère ou à votre fille — vous utilisez la même puissance informatique que le monde avait à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cela nous donne une idée de la vitesse à laquelle le monde et le commerce évoluent aujourd'hui.
C'est le cerveau humain qui est le véritable moteur de la croissance, lui qui permet de concevoir des projets novateurs, de transformer les services et de créer des industries entières sur la force d'une idée ou d'une innovation canadienne. Nous vivons dans un monde où l'application de l'ingéniosité et la faculté de mettre en marché de nouveaux produits et services sont ce qui distinguent les économies de pointe de celles qui échouent. Nous devons faire partie du groupe qui réussit.
Mesdames et messieurs les membres du comité, un cadre de protection des droits d'auteur solide et efficace est essentiel à l'essor d'une économie canadienne concurrentielle, axée sur le savoir et en croissance. Un tel cadre est essentiel pour soutenir la créativité nécessaire pour que le Canada conserve sa position d'économie de pointe. La mise à jour et l'amélioration de la Loi sur le droit d'auteur permettra de renforcer cette innovation et cette créativité, et cette mise à jour aura un effet positif sur l'ensemble de l'économie canadienne.
Le gouvernement est conscient — et je le suis également, à titre de ministre — des divergences de vue sur la meilleure manière de mettre la loi à jour. Certaines personnes sont en faveur d'une protection renforcée, mais cette protection doit être conçue de manière à protéger l'ensemble des Canadiens et la société. Reconnaissant ces différences, le gouvernement analysera la possibilité de mettre à jour et d'améliorer la loi.
Vous avez également exprimé un intérêt, dans votre motion, pour une discussion sur le secteur des services du Canada. Je dirais que l'histoire de ce secteur est celle d'une réussite. Le secteur des services du Canada a à son actif des réalisations remarquables. Ce secteur est le plus important de l'économie canadienne; il est à l'origine de la plus grande partie de la croissance de l'emploi au Canada. Les salaires moyens de certaines industries de service se situent bien au-dessus de la moyenne nationale et le secteur a aussi enregistré une croissance remarquable de sa productivité au cours des dernières années.
Je porterai maintenant mon attention sur les secteurs de la fabrication et de l'exploitation forestière.
Les fabricants et les entreprises de transformation contribuent de manière importante à l'économie canadienne et emploient des Canadiens de nombreuses communautés, partout au Canada. Je sais que de nombreux fabricants sont en difficulté. Il n'y a pas de solution simple à ce problème. Les fabricants doivent s'adapter pour demeurer compétitifs; nos politiques les aident à y parvenir en créant un climat d'affaires propice au succès et à la compétitivité.
[Français]
Les mesures prises par le gouvernement pour mettre en oeuvre le programme Avantage Canada ont procuré des avantages importants aux entreprises de fabrication et de transformation, en les aidant à investir et à soutenir la concurrence.
[Traduction]
Les mesures prises par le gouvernement pour mettre en oeuvre le programme Avantage Canada ont procuré des avantages importants aux entreprises de fabrication et de transformation en les aidant à investir et à soutenir la concurrence. Nous avons amélioré le climat d'affaires général en mettant en place des allègements fiscaux, nous avons réduit le taux d'imposition des entreprises et nous avons éliminé la taxe fédérale sur le capital, toutes ces mesures contribuant à accroître les liquidités.
Le budget de 2008 vient ajouter à l'avantage concurrentiel dont jouit le Canada sur le plan fiscal en procurant un milliard de dollars supplémentaires en soutien au secteur canadien de la fabrication au moyen d'une prolongation de trois ans de la déduction pour amortissement accéléré pour les nouveaux investissements en machinerie et en équipement. Cette mesure continuera d'aider le secteur manufacturier à investir et à améliorer sa productivité.
Nous avons adopté en 2007 une stratégie des sciences et de la technologie, qui a reçu un très bon accueil. Le budget de 2008 ajoute 654 millions de dollars sur les trois prochaines années afin de maintenir la position de chef de file du Canada sur le marché mondial grâce à la recherche et l'innovation.
Le secteur de l'automobile, dont nous parlerons aujourd'hui, est un moteur important de l'économie canadienne. Il doit demeurer à l'avant-garde de l'innovation pour rester compétitif. Le budget de 2008 prévoit 250 millions de dollars sur cinq ans pour la constitution du fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile, qui soutiendra la mise au point de véhicules plus écologiques et plus efficaces. Cette mesure sera bonne pour l'environnement et contribuera aussi à créer et à préserver des emplois de qualité et rémunérateurs.
Le gouvernement continue de travailler à réduire le fardeau des formalités administratives des entreprises canadiennes, ce qui les aidera à être plus compétitives, mais ce n'est pas tout, mesdames et messieurs. Grâce au plan Chantiers Canada de 33 milliards de dollars, nous modernisons l'infrastructure de notre pays, en mettant l'accent sur les corridors de transport, les portes d'entrée et l'infrastructure qui sont utilisés par les entreprises, notamment celles de fabrication.
Le gouvernement investit également dans les gens, dans leurs compétences et dans leur formation, pour que les fabricants aient accès à la main-d'oeuvre la mieux formée, la plus compétente et la plus souple du monde.
[Français]
Bref, nous travaillons à créer un climat dans lequel les fabricants et les autres entreprises peuvent être plus productifs et innovateurs. Ce faisant, nous travaillons également à créer des emplois bien payés pour les Canadiens.
[Traduction]
Nous continuerons de travailler avec les fabricants canadiens et les autres intervenants pour améliorer davantage le climat d'affaires, et nous avons pressé les gouvernements provinciaux de prendre des mesures complémentaires aux nôtres.
Monsieur le président, avant de terminer, je dois mentionner que nous nous sommes engagés à nous assurer que l'industrie des produits forestiers est forte et prospère. Nous travaillons avec diligence à assurer des conditions dans lesquelles cette industrie pourra connaître du succès et croître. Le budget de 2006 a prévu 400 millions de dollars pour favoriser la compétitivité à long terme, aider les travailleurs à se recycler et lutter contre le dendroctone du pin ponderosa dans l'Ouest canadien.
La nouvelle fiducie nationale pour le développement communautaire d'un milliard de dollars, annoncée en janvier 2008, est aussi en place pour aider les régions vulnérables et les travailleurs mis à pied.
Enfin, dans le cadre d'Avantage Canada, le gouvernement a adopté des mesures pour stimuler les entreprises en réduisant les taxes et impôts, en supprimant les règlements et les formalités administratives inutiles, en accroissant la capacité des postes frontaliers et en créant une main-d'oeuvre qualifiée.
[Français]
Nous sommes déterminés à faire en sorte que des conditions favorables soient en place pour soutenir les entreprises canadiennes.
[Traduction]
Nous allons poursuivre nos efforts pour rehausser notre compétitivité et notre capacité en misant sur la productivité, l'innovation et l'investissement.
Je serai ravi de répondre à vos questions, monsieur le président.
:
Bonjour, monsieur le ministre et tous les autres témoins. Je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Les Canadiens ont de quoi être fiers aujourd'hui, bien sûr, parce que le robot Dextre a été arrimé à la station spatiale aujourd'hui. Cette réussite s'inscrit dans la foulée du bras canadien, un symbole du génie canadien à l'échelle internationale et de notre expertise en technologie spatiale.
Nous avions également de quoi être fiers en décembre, quand RADARSAT-2 a été lancé et que le gouvernement a déclaré que c'était un outil clé pour assurer notre souveraineté dans l'Arctique. Il a déclaré que l'ancien gouvernement n'avait rien fait pour assurer sa souveraineté dans l'Arctique alors que ce gouvernement-ci le faisait et que RADARSAT-2 était un outil essentiel pour ce faire. On dit de RADARSAT-2 que c'est le joyau de l'industrie spatiale canadienne.
Malheureusement, au moment même où les Canadiens célèbrent ce nouveau sommet dans notre secteur spatial de renommée mondial, notre gouvernement envisage cette vente à une entreprise américaine.
Il y a plusieurs semaines, j'ai déposé une motion pour vous inviter à comparaître devant ce comité, monsieur le ministre, et une autre pour inviter des spécialistes à témoigner et à discuter des divers aspects de cette vente. Les témoins que nous avons entendus ont exprimé quelques inquiétudes à cet égard: l'éthique, la souveraineté, les emplois dans le secteur et l'avenir de l'industrie spatiale canadienne. Ils se sont dits inquiets du manque de leadership du gouvernement quant à l'avenir de cette industrie.
Compte tenu des investissements massifs que les Canadiens ont fait, des investissements stratégiques dans l'avenir du secteur spatial canadien, comment pouvons-nous simplement vendre ces installations au plus grand fabricant d'armes des États-Unis? En quoi est-ce bon pour la souveraineté canadienne ou l'emploi au Canada? En quoi est-ce même bon pour le dollar canadien?
Il est vrai que je suis très enthousiaste à l'égard des politiques canadiennes en matière de sciences et technologie et des orientations que nous prenons à ce chapitre. Je dois vous avouer bien franchement que je n'avais rien d'un scientifique lorsque j'ai amorcé cette aventure. Je peux toutefois vous dire que nous avons la capacité d'accomplir des choses tout à fait remarquables au Canada.
La politique canadienne en matière de sciences et technologie est une question problématique depuis bien des années. En mai 2007, si mon souvenir est exact, nous avons mis en oeuvre à cet effet une politique qui s'intitule « Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada ». J'ai pu constater que cette politique que m'ont légué le premier ministre et mon prédécesseur et que je dois maintenant mettre en oeuvre a été accueillie très favorablement. Je n'ai pour ainsi dire entendu aucune critique véritable à l'égard de cette politique visionnaire qui guidera les actions futures du gouvernement du Canada. Il semble notamment que M. Carty soit très favorable à cette politique et qu'il a d'ailleurs apprécié le fait de pouvoir participer à son élaboration.
La politique vise essentiellement à définir les priorités fédérales en matière de recherche et à favoriser des activités de recherche de calibre mondial au Canada; à atteindre l'excellence à l'échelle planétaire; à concentrer nos efforts; et à assurer que la technologie canadienne et le savoir-faire de nos citoyens se traduisent par des applications pratiques.
J'aime bien décrire notre politique dans les termes suivants. Elle comporte en fait trois étapes. La première étape consiste à recruter les esprits les plus brillants de la planète au bénéfice des universités et des collèges du Canada. Il faut s'assurer au minimum de pouvoir compter sur les meilleurs cerveaux canadiens, mais ce n'est pas suffisant. Il faut aller encore plus loin. Nous ne devons pas nous contenter de nos enfants les plus doués; nous devons faire venir ici les jeunes les plus prometteurs que nous pourrons trouver un peu partout dans le monde. Nous pouvons leur offrir un niveau de vie extraordinaire qui les convaincra de s'installer ici. C'est donc la première étape.
À l'étape deux, nous devons nous assurer de tendre vers l'excellence de calibre mondial en matière de recherche pendant que ces jeunes cerveaux fréquentent nos universités et nos collèges. Pour ce faire, nous devrons offrir un financement adéquat, nous livrer dans nos collèges et nos universités à des activités de toute première qualité selon les critères établis mondialement, et joindre le geste à la parole, car il s'agit d'une responsabilité incontournable.
Comme troisième étape, il faut faire en sorte de pouvoir commercialiser le produit du travail de ces brillants cerveaux dans nos collèges et nos universités, afin que les idées mises à l'essai puissent se concrétiser sous forme d'actifs sur le marché.
Si l'on se fie à une grande partie de ce qui a été écrit à ce sujet, je crois que l'on peut raisonnablement conclure que c'est sur cette troisième étape que nous devrions concentrer nos efforts. C'est une priorité que nous n'avons pas manqué de mettre de l'avant. Nous examinons les possibilités de constitution de capital de risque et les autres mécanismes pouvant contribuer à l'amélioration de notre niveau de vie grâce à la propriété intellectuelle issue de nos universités et de nos collèges.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, en vertu de la Loi sur Investissement Canada qui détermine si l'investissement est à l'avantage net du Canada, ce dont on parle depuis un bon moment, vous devez considérer l'article 20, c'est-à-dire les alinéas 20a) à 20f). Je vais mettre davantage l'accent sur les alinéas 20a), 20b) et 20e), qui devront être pris en considération lors de cette vente. On va prendre le temps nécessaire pour que vous puissiez voir de quoi je parle.
L'alinéa 20a) se lit comme suit :
20a) l’effet de l’investissement sur le niveau et la nature de l’activité économique au Canada [...]
La raison première que je vois pour que le gouvernement n'accepte pas la vente de MDA, c'est la perte d'emplois. À l'alinéa 20a), on parle de perte d'emplois. Ce n'est donc pas à l'avantage du Canada.
Voici maintenant l'alinéa 20b) :
20b) l’étendue et l’importance de la participation de Canadiens dans l’entreprise canadienne [...]
La deuxième raison pour laquelle le gouvernement ne devrait pas accepter cette vente, c'est qu'il n'y aura aucune participation de Canadiens, car il n'y aura aucune autre entreprise dans le secteur de la télédétection.
On trouve la troisième raison pour ne pas accepter cette vente à l'alinéa 20e) :
20e) la compatibilité de l’investissement avec les politiques nationales en matière industrielle, économique et culturelle [...]
On pense que vous n'avez pas consulté le Québec et les autres provinces sur ce sujet.
Voici mes questions. Ces trois raisons font en sorte qu'il n'est pas à l'avantage du Canada de vendre MDA. Vos hauts fonctionnaires vous ont-ils sensibilisé aux alinéas 20a), 20b) et 20e)? Existe-t-il un rapport ou une étude des hauts fonctionnaires de votre ministère qui établisse que l'investissement est à l'avantage du Canada? Si un tel rapport existe, est-il disponible?
Mais j'aimerais tout d'abord apporter une précision au bénéfice de M. Brison. Lorsqu'il a demandé tout à l'heure s'il y avait eu des rencontres ou des discussions entre moi-même ou M. Boothe, M. Legault ou M. Dicerni et M. Phil Murphy, j'ai répondu qu'il n'y en avait jamais eu, ce qui est tout à fait conforme à la vérité. J'ai demandé depuis à mon personnel de me confirmer s'il pouvait y avoir eu d'autres discussions par ailleurs.
Je dois vous dire que l'une des employées de mon bureau, Leanne McIntyre, a rencontré M. Phil Murphy, le 4 octobre 2007. Il va de soi que cela ne date pas d'hier et on m'indique en outre que cela s'inscrivait dans une séance d'information de nature générale.
Je voulais simplement m'assurer de répondre le plus correctement possible à votre question. C'est tout ce que je sais au sujet de la seule rencontre à avoir eu lieu.
Si vous le permettez, Monsieur le président, j'en reviens maintenant à la dernière question posée. Le 28 novembre 2007, nous avons rendu public le cadre stratégique pour la mise aux enchères de bandes de fréquence pour services sans fil évolués. Nous cherchons bien évidemment à stimuler la concurrence et l'innovation au sein de l'industrie. Comme je l'ai dit à l'époque, et comme j'en suis toujours convaincu aujourd'hui, l'objectif est de baisser les prix, d'améliorer le service et d'offrir davantage de choix aux consommateurs et aux entreprises.
Soit dit en passant, je dois préciser que nous sommes partis de l'hypothèse suivant laquelle les fréquences radioélectriques constituent une ressource limitée, définie et utile pour tous les Canadiens. En un sens, il s'agit d'un bien public qui appartient à tous les citoyens du pays. Les décisions relatives au déploiement de cette ressource doivent donc être prises dans l'intérêt de tous les Canadiens.
C'est dans cette optique que nous avons annoncer le cadre pour la mise aux enchères des banques de fréquence en novembre. Depuis, nous avons procédé aux consultations nécessaires. Nous avons reçu plus de 60 mémoires écrits en plus de prendre en compte le point de vue du Groupe d'étude sur le cadre réglementaire des télécommunications.
Nous allons donc de l'avant avec cette initiative et allons procéder à la mise aux enchères suivant le calendrier annoncé. Nous nous réjouissons à la perspective de pouvoir atteindre nos objectifs: des prix plus bas, un choix accru et un service amélioré pour les Canadiens.
:
Certainement. Je vais faire appel à votre patience et répondre en anglais, étant donné qu'il s'agit d'un sujet très technique.
[Traduction]
C'est moi qui ai pris la décision importante quant au mode d'allocation des bandes de fréquence sans fil, d'après les avis formulés par les gens du ministère et à la suite d'un vaste processus de discussion et de consultation.
Peu de temps après que je sois devenu ministre, j'ai reçu un avis juridique m'indiquant qu'il serait plus prudent de mener de vastes consultations auprès des intervenants de l'industrie. J'ai donc rencontré individuellement les têtes dirigeantes de six ou sept, si mon souvenir est exact, grandes entreprises du secteur des télécommunications. J'ai accordé à chacun un temps égal pour m'expliquer ses points de vue. En ma qualité de nouveau ministre, je voulais m'assurer de bien comprendre les tenants et aboutissants de leurs situations respectives. J'ai aussi lu tout ce qui m'est tombé sous la main au sujet de l'industrie et j'ai passé énormément de temps avec les gens du ministère pour en savoir encore davantage.
J'en suis venu à la conclusion, pas à un moment particulier mais de façon progressive, que nous devions nous assurer par le truchement d'une mise aux enchères que les Canadiens profitent au maximum des bandes de fréquence pour services sans fil évolués, car il s'agit d'un bien public appartenant aux citoyens de notre pays et qu'il convenait, dans leur intérêt à tous, de baisser les prix et d'offrir un choix accru et un service amélioré. J'ai ainsi acquis la ferme conviction qu'il fallait, pour ce faire, réserver une partie des bandes de fréquence, une portion relativement modeste par rapport à la quantité globale qui est déployée publiquement à des fins commerciales, mais tout de même suffisante pour permettre l'atteinte des objectifs visés, à savoir une concurrence plus soutenue et, par le fait même, des prix plus bas, un meilleur choix et un service amélioré.
Je constate qu'à peu près toutes les activités semblables de mise aux enchères, qu'il s'agisse du Canada ou d'autres pays industrialisés nous livrant concurrence, dont notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, comportaient un mécanisme quelconque permettant l'intégration de nouveaux intervenants sur le marché. Nous avons choisi de réserver des bandes de fréquence pour les nouveaux arrivants. Ce n'est toutefois pas le seul mécanisme possible. D'autres gouvernements ont pris des mesures stratégiques différentes à cet effet. Je ne veux pas vous ennuyer avec les détails, mais disons qu'elles visaient toutes le même but, soit de favoriser l'intégration de nouveaux arrivants.
En terminant, j'ajouterais que les toutes premières mises aux enchères semblables effectuées au Canada visaient exactement le même objectif et que, dans les faits, toutes les entreprises déjà en place dans le secteur des télécommunications au Canada détiennent une partie du spectre qu'elles ont acquise parce qu'elle leur était ainsi réservée.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci pour votre présence, monsieur le ministre.
Je suis désolé d'avoir raté le début de la réunion. Je devais prendre la parole en Chambre et nous n'avons pas nécessairement de contrôle sur ces choses-là. Je vous ai tout de même entendu, monsieur le ministre, dire que vous étiez fier du travail accompli par notre comité. Soit dit en passant, c'est grâce à notre travail très consciencieux que nous obtenons d'aussi bons résultats.
Nous espérons pouvoir vous servir de banc d'essai pour quelques-unes des décisions que vous avez à prendre. Je crois vraiment, monsieur le ministre, qu'il serait tragique qu'une décision soit prise durant le congé pascal pour permettre la vente de cette entreprise. Je pense qu'après avoir entendu nos témoins — à la dernière occasion, nous n'avions eu qu'une réunion avec eux — tous les membres du comité, et je ne veux pas parler à leur place, mais je crois que tous avaient des inquiétudes quant à la vente de cette entreprise.
J'ai l'impression, comme l'indiquait auparavant M. Brison, que l'histoire du Avro Arrow risque de se répéter. Ce sera une décision marquante. Dans 10 ans, nous repenserons à tout cela pour nous dire que ce fut vraiment une mauvaise décision.
J'oserais donc espérer que vous allez tout au moins nous accorder une prolongation de 30 jours pour nous permettre de tenir quelques réunions avec les principaux intervenants, les experts en la matière, de telle sorte que nous puissions vous faire part de nos préoccupations.