:
Tout d'abord, j'aimerais vous remercier, de même que les membres du comité, de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagné ce matin de Luc Brûlé, directeur des projets d'observation de la Terre à l'Agence spatiale canadienne et également — je dois le souligner — gestionnaire responsable du programme RADARSAT-2, ainsi que de Me Robert Lefebvre, directeur des Services juridiques à l'Agence spatiale canadienne.
[Traduction]
Vous savez sans doute que l'Agence spatiale canadienne a pour mandat de promouvoir l'exploitation et l'usage pacifiques de l'espace afin que les Canadiens en tirent profit sur le plan tant social qu'économique.
Mon intervention portera sur le Programme spatial canadien, le contexte actuel de l'industrie spatiale du Canada et les relations de l'Agence spatiale canadienne avec MDA.
[Français]
Le lancement d'Alouette en 1962 a fait du Canada le troisième pays à entrer sur la scène spatiale, après l'ex-Union soviétique et les États-Unis.
Les réalisations du Canada dans les domaines des télécommunications par satellite, de l'observation de la Terre et de l'exploration spatiale sont le fruit de plusieurs efforts ciblés et soutenus sur des périodes de temps assez longues.
Par exemple, grâce aux investissements que nous avons consentis dans le domaine spatial, des satellites canadiens de télécommunications relient maintenant toute une foule de communautés disparates partout au pays.
Avec le lancement d'Hermès, en 1976, nous avons été les premiers à avoir notre propre satellite de radiodiffusion directe.
[Traduction]
Les données satellitaires facilitent la navigation dans nos eaux, la détection des déversements d'hydrocarbures, la surveillance des ressources naturelles et les interventions en cas de catastrophe au Canada et ailleurs dans le monde. Les instruments spatioportés de conception canadienne fournissent des renseignements essentiels sur les changements attribuables au réchauffement planétaire ainsi que sur ceux que subit la couche d'ozone qui nous protège.
Malgré sa taille relativement modeste, le Programme spatial canadien a prospéré grâce à l'ingéniosité de l'industrie et des milieux de recherche, à des collaborations solides avec ceux-ci et à des investissements ciblés, comme je l'ai mentionné.
La NASA et l'Agence spatiale européenne considèrent l'Agence spatiale canadienne comme un partenaire précieux et fiable. C'est bien simple, pour ce qui est du rendement de nos investissements dans l'espace et de la place que nous occupons sur la scène spatiale, le Canada joue dans les grandes ligues.
Au début du programme spatial, le gouvernement du Canada a défini des secteurs clés où la science et la technologie canadiennes pouvaient se développer et exceller. L'Agence spatiale canadienne a eu pour rôle d'aider à donner une orientation stratégique au Programme spatial canadien, un programme réalisé en collaboration étroite avec l'industrie spatiale du Canada.
Monsieur le président, l'Agence spatiale canadienne s'est efforcée de trouver les moyens les plus efficaces et les plus rentables d'assurer des bienfaits à la population canadienne. Et un moyen important d'y parvenir a été d'appuyer une industrie spatiale fiable et concurrentielle.
la Loi sur l'Agence spatiale canadienne stipule que l'une de nos fonctions est de « promouvoir la diffusion et le transfert des techniques spatiales au profit de l'industrie canadienne. »
Notre relation avec l'industrie et les universités est essentielle pour nous, l'Agence spatiale canadienne y consacre environ 65 p. 100 de son budget.
Cette approche s'est avérée avantageuse pour tout le monde; elle nous a permis de mettre à profit les talents de son industrie spatiale et de ses milieux scientifiques afin de générer des avantages appréciables pour les Canadiens. Elle a également produit des retombées économiques dans l'industrie canadienne. Forte de 200 entreprises, essentiellement des PME, qui emploient quelques 6 700 personnes hautement qualifiées, les industries spatiales du Canada génèrent des revenus annuels de 2,5 milliards de dollars, dont la moitié provient des exportations — ce qui représente le taux le plus élevé dans le monde.
Permettez-moi de parler brièvement de notre relation avec MDA.
[Français]
Messieurs, mesdames membres du comité, l'Agence spatiale canadienne entretient depuis longtemps des relations productives avec MDA. Au cours des cinq dernières années, l'Agence spatiale canadienne a attribué des contrats d'une valeur d'environ 430 millions de dollars à MDA. Cela représente 50 p. 100 de l'ensemble des contrats attribués par l'Agence spatiale canadienne à des entreprises pendant cette période.
Nombreux sont ceux qui connaissent les produits les plus visibles issus de cette relation, que ce soit le Canadarm de la navette spatiale, le Canadarm2, Dextre, qui est à bord de la Station spatiale depuis environ deux semaines ou, bien sûr, les satellites RADARSAT-1 et RADARSAT-2.
La nature des transactions entourant RADARSAT-2 et les dispositions du contrat conclu entre l'Agence spatiale canadienne et MDA ont soulevé certaines questions. En vertu de ce contrat, MDA possède RADARSAT-2 et détient la propriété intellectuelle sur les renseignements originaux. MDA Geospatial Services Inc., une filiale de MDA, est l'exploitant autorisé du satellite, dont les opérations se feront, et continueront de se faire, des installations situées au sein de l'Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert.
En contrepartie de son investissement dans RADARSAT-2, le gouvernement du Canada recevra des données d'une valeur de 445 millions de dollars au cours de la vie utile du satellite. Le contrat contient des dispositions garantissant que le gouvernement du Canada recevra, durant la vie utile du satellite, les données qu'il a préalablement achetées.
À l'Agence spatiale canadienne, nous revoyons les contrats que nous avons conclus avec MDA afin de faire en sorte que le gouvernement obtienne les produits et services requis de MDA et de veiller ainsi a ce que les Canadiens obtiennent tous les avantages découlant de ces initiatives.
[Traduction]
Je vous remercie de votre attention. Nous sommes prêts à répondre aux questions du comité, monsieur le président.
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Merci beaucoup pour la question.
Lorsque nous, l'Agence spatiale canadienne, envisageons l'avenir, nous ne voyons pas de nuages noirs à l'horizon. Nous repensons aux réalisations de l'Agence spatiale canadienne ces dernières années. Nous avons des projets pour l'avenir — vous en avez mentionné quelques-uns — et nous espérons continuer à avoir des résultats positifs.
Le Canada a très bien réussi dans le domaine spatial, le reconnaître n'est pas se jeter des fleurs. Je pense que c'est un fait reconnu, et nous ne sommes pas les seuls à le dire. La NASA et l'Agence spatiale européenne considèrent le Canada comme un partenaire important et ils continuent à le penser. C'est surtout en raison de nos contributions qu'ils nous approchent.
Vous avez énuméré quelques projets en cours, et certains viennent juste d'être terminés. Nous venons d'installer Dextre, la dernière contribution du système robotique du Canada, dans la station spatiale qui a été lancée. C'est une remarquable création d'ingéniosité qui prouve le savoir-faire du Canada dans le secteur spatial.
Vous avez mentionné le télescope spatial James Webb, qui succédera au télescope spatial Hubble. C'est un imposant observatoire spatial à la construction duquel le Canada a contribué par le biais de l'Agence spatiale canadienne.
Je pourrai lire toute une liste d'autres réalisations. Je crois qu'un module de descente qui ira à Mars au mois de mai est muni d'équipement canadien. La station météorologique de ce module est dotée de technologie canadienne.
Nous pourrions toujours faire plus, mais je suis persuadé que l'avenir est très brillant.
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Merci, monsieur le président.
Je comprends que le gouvernement a investi 435 millions de dollars dans la fabrication de RADARSAT-2. Par ailleurs, vous nous parlez de 394 millions de dollars, ce qui fait un montant global de 829 millions de dollars.
À la suite de cette vente potentielle, en vertu des contrats que vous signerez avec d'autres agences ou compagnies, resterez-vous à l'avenir détenteur de la propriété intellectuelle? Si je comprends bien, on vient de leur céder toute notre propriété intellectuelle, on leur donne nos millions, mais qu'a-t-on en retour?
Vous avez parlé de 435 millions de dollars en services, en photographies et autres. Cependant, quelles personnes pourront en bénéficier en premier? Passerons-nous en deuxième, en troisième ou en quatrième place quand nous ferons une demande à ATK pour obtenir telle ou telle chose? On pourrait bien nous répondre d'attendre notre tour parce qu'on n'est pas rendu là.
J'aimerais donc savoir combien de temps il faudra pour écouler 435 millions de dollars. Ce satellite deviendra-t-il désuet avant même qu'on ait eu le temps de profiter de l'ensemble des 435 millions de dollars?
Monsieur le président et membres du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes, je m'appelle Daniel Friedmann et je suis président et directeur général de MDA. Je travaille chez MDA depuis 29 ans et je participe à notre groupe Systèmes depuis le tout début à divers titres.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de discuter de la vente proposée du groupe Systèmes de MDA à ATK. Je suis ici pour répondre à vos questions, et je peux rester jusqu'à 15 heures.
J'aimerais présenter des faits sur certaines questions qui ont été soulevées et résumer les raisons de la vente ainsi que ses avantages pour toutes les parties, tout particulièrement le Canada.
La première question, c'est le contrôle de RADARSAT-2. Il s'agit d'un satellite canadien exploité en vertu d'une licence accordée par le gouvernement du Canada conformément à la législation et à la réglementation canadiennes. Cette licence donne au gouvernement le contrôle sur le fonctionnement du satellite et sur l'utilisation et la distribution des données reçues du satellite.
Il est important de noter que ce contrôle ne dépend pas de la nationalité de l'entreprise qui détient la licence. Je comprends néanmoins que certaines inquiétudes ont été exprimées selon lesquelles une vente à une société étrangère pourrait restreindre ou éliminer la capacité du gouvernement canadien de contrôler le fonctionnement et l'utilisation de RADARSAT-2.
Je suis convaincu que le gouvernement du Canada a tous les pouvoirs et toute l'autorité nécessaires pour garantir qu'à l'avenir il continuera de contrôler le système RADARSAT-2 comme il le fait aujourd'hui.
Ce que MDA détient et qui sera transféré à ATK, c'est le droit de commercialiser à d'autres clients les données qui ne sont pas acquises par le gouvernement. Le droit de vendre des données est assujetti aux contrats gouvernementaux, aux lois canadiennes ainsi qu'au contrôle et à la priorité du Canada par rapport au satellite.
En contrepartie de ce droit, MDA et ATK doivent verser et continueront de verser des sommes, ce qui signifie effectivement une réduction du coût pour le contribuable.
La deuxième question, c'est le contrôle et la propriété de Canadarm2 et de Dextre. Canadarm2 et Dextre ont été achetés de MDA dans le cadre de contrats gouvernementaux canadiens standards. Ces robots sont la propriété du Canada; c'est le Canada qui a décidé quels logo et drapeau ils devaient arborer; c'est le Canada qui les a baptisés et c'est le Canada qui a négocié les accords avec le gouvernement américain pour mettre ces robots au service de la station spatiale internationale.
L'entité vendue par MDA à ATK, qui a d'ailleurs construit ces robots, continuera d'en assurer la maintenance sous contrat avec le gouvernement canadien et aura, nous l'espérons, l'occasion de construire plus de robots dans l'avenir.
La troisième question concerne l'investissement des contribuables dans MDA et leur droit d'avoir quelque chose en retour. Les investisseurs de MDA sont les actionnaires de MDA, dont la grande majorité sont des Canadiens. Ces actionnaires canadiens comprennent plus de 1 000 employés de MDA. Les régimes de retraite gouvernementaux et privés de plusieurs provinces dont le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique, représentant collectivement plusieurs milliers de Canadiens, et le régime de retraite des enseignants de l'Ontario sont nos plus gros actionnaires.
Le gouvernement du Canada a certaines exigences en matière de recherche spatiale et de défense. Il achète des systèmes, tout comme il achète des navires, des avions, des uniformes, des routes et des ponts. Le gouvernement a pour politique de veiller à ce que le travail soit réalisé autant que possible par des Canadiens au Canada. Cette politique ne fait aucune discrimination au niveau de la propriété, et de nombreuses exigences canadiennes sont satisfaites par les filiales canadiennes de sociétés étrangères.
Dans le domaine spatial, MDA a décroché des contrats tant sous propriété canadienne que sous propriété américaine — et en passant, à l'époque de RADARSAT-2, nous appartenions à 100 p. 100 à Orbital Sciences. J'ignore d'où est venue la confusion liée au taux de 67 p. 100.
MDA a effectué le travail avec grande diligence et fierté et a fourni une valeur hors-pair à la Couronne. MDA a capitalisé sur certains de ces contrats et a créé des activités d'exportation internationales qui représentent aujourd'hui plus de la moitié de toutes les opérations du groupe Systèmes. Le Canada en a certainement bénéficié, notamment par la création d'emplois à la grandeur du pays.
Les employés de MDA, quelle que soit la propriété et, à l'avenir, sous ATK, continueront de fournir à la Couronne une grande valeur pour son argent, de gagner des contrats de façon concurrentielle et d'exporter de façon énergique. Les contribuables canadiens ont perçu et continueront de percevoir la pleine valeur des contrats accordés à MDA par le gouvernement.
Dans le cas de RADARSAT-2, il ne faut pas oublier que MDA a gagné un concours ouvert pour concevoir et construire un système complet. Sans aucun doute, comme l'ASC vous l'a expliqué, RADARSAT-2 est un système de classe internationale qui comble ou dépasse les besoins opérationnels du Canada. Le soi-disant investissement du gouvernement du Canada dans le satellite RADARSAT-2 est en réalité une avance sur le paiement des données à livrer au gouvernement au cours des sept à dix prochaines années. Les droits du gouvernement du Canada sur ces données resteront protégés dans la transaction, et les contribuables en auront pour leur argent ainsi qu'on l'avait prévu à l'origine.
La quatrième question, c'est l'avenir du Canada dans l'espace après cette vente. Le passé et l'avenir du Canada dans l'espace ont été et seront l'affaire du gouvernement du Canada. C'est le Canada qui a décidé de se joindre au programme spatial américain avec le Canadarm. C'est le Canada qui a décidé de devenir un chef de file dans le domaine du satellite radar. Et le rôle futur du Canada comme nation spatiale dépend de ce que décidera le Canada. Le rôle de l'industrie, pour sa part, est de soutenir le Canada en offrant des solutions rentables et en construisant ce dont le gouvernement a besoin. À cette fin, MDA a été à la disposition du Canada pendant de nombreuses années. Peu importe la propriété, nous avons optimisé les ressources, et ATK s'engage à suivre notre exemple dans l'avenir.
L'avenir du Canada comme nation spatiale ne dépend pas avant tout de la propriété de l'industrie spatiale mais plutôt de la vision, de l'initiative et des budgets gouvernementaux destinés à la technologie spatiale. Si ces conditions sont respectées, l'industrie spatiale canadienne, quels qu'en soient les propriétaires, continuera de prospérer et de franchir de nouveaux sommets technologiques comme elle l'a fait auparavant.
Permettez-moi maintenant de vous parler des raisons et des avantages de la vente.
Pour que notre société soit une entreprise canadienne solide, avec des capacités de pointe lui permettant de mener à bien les contrats du gouvernement canadien selon les besoins, il nous faut des employés de calibre international et du travail de pointe qui les stimule et qui contribue à leur épanouissement personnel. De fait, nous réalisons assez de travail de pointe pour employer 1 500 personnes au Canada à l'heure actuelle. Une partie de ce travail est disponible au Canada, mais seulement en fonction de l'appui que le Canada décidera d'accorder à tout moment. Nous devons donc continuer de faire croître nos exportations.
L'occasion de croissance la plus importante sur le plan des exportations est de loin le marché de l'espace et de la défense aux États-Unis. Pour obtenir l'accès requis à ce vaste marché, nous avons besoin d'un partenaire: un partenaire qui a fait ses preuves pour décrocher des contrats avec le gouvernement américain; un partenaire qui peut faire fond sur notre excellence technique, mais sans dupliquer des capacités qui rendraient les nôtres redondantes; un partenaire qui emploie des citoyens américains ayant les autorisations d'accès gouvernemental et les cotes de sécurité requises. Sans ce partenaire, nous ne pouvons obtenir ce travail.
Nous avons essayé des partenariats sans propriété et, bien qu'ils puissent être satisfaisants en matière de rendement pour les actionnaires, ils ne sont pas une solution viable à long terme pour nos employés. La raison, c'est qu'un partenaire qui n'est pas propriétaire cherche à dupliquer la capacité à long terme afin de réduire la dépendance tandis qu'un propriétaire se concentre sur le développement de l'actif dont il a fait l'acquisition. La vente à une société complémentaire qui s'engage à conserver et à alimenter ces emplois et ces technologies ici au Canada, comme l'avait fait le propriétaire américain précédent, est tout à l'avantage du Canada et de nos employés canadiens. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi cette option. C'est la meilleure voie à suivre.
Monsieur le président, j'aimerais remercier le comité de m'avoir donné l'occasion d'expliquer comment les intérêts canadiens sont préservés et pour quelles raisons la vente proposée du groupe Systèmes de MDA à ATK est une situation particulièrement gagnante pour tout le monde. Le Canada conserve une compagnie viable spécialisée en systèmes qui peut répondre aux besoins nationaux. Nos employés ont un accès assuré au plus vaste marché international, ce qui garantit pratiquement un développement de carrière stimulant dans le domaine spatial, et ATK a accès à une capacité de calibre mondial qui se trouve au cœur même de ses nouvelles opérations en systèmes spatiaux.
L'excellent travail de Canadiens est devenu, avec les ans, un symbole de fierté nationale et de prouesses technologiques qui nous a tous fait rêver. Ce sont eux qui ont repoussé sans cesse les frontières des capacités spatiales canadiennes, qu'elles soient la propriété de Canadiens ou d'Américains, sous un gouvernement conservateur ou libéral. Ces Canadiens méritent de voir leur horizon élargi et de jouer un rôle aux frontières internationales de la technologie spatiale. Avec cette vente, l'entreprise et le Canada sont en bonne position pour monter d'un cran sur la scène internationale.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Eh bien, non, restez ici. C'est important, monsieur, parce que le 25 octobre, s'est tenue une conférence de presse à laquelle a participé le ministre de l'Industrie, M. Prentice, et durant laquelle celui-ci a dit que ce satellite nous aiderait à protéger avec fermeté notre souveraineté dans l'Arctique. Il n'était pas au courant de la vente à ce moment-là.
Le 14 décembre, il y a eu un lancement, mais fait important, et selon le rapport annuel de MDA en date du 26 mars 2008, votre entreprise a racheté des actions ordinaires d'une valeur de 25 millions de dollars, du 2 novembre 2007 au 31 décembre 2007. Vous avez procédé à ce rachat d'actions au moment même où une très importante transaction était en cours de négociation. En réalité, vos actionnaires n'étaient pas au courant de la transaction.
Votre entreprise, et les personnes comme vous... Vous détenez 71 667 actions ordinaires pour une valeur de 3,3 millions de dollars. Cette transaction, qui s'est presque déroulée du jour au lendemain, a considérablement augmenté la valeur de vos actions. Avant l'annonce de la transaction avec ATK, une action valait 42,50 $ et à la fermeture, le 27 mars, elle valait 46,70 $.
Avez-vous négocié cette transaction — sur une période assez longue — et de fait accru la valeur de vos actions et de celles d'autres actionnaires, mais potentiellement aux dépens de beaucoup d'actionnaires qui vous ont vendu leurs actions sans être au courant de cette transaction?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Friedmann, de comparaître devant notre comité. Je ne siège pas d'habitude à ce comité, mais la question m'intéresse.
Je crois que votre société mérite certainement des félicitations pour avoir mis au point cette technologie. À mon avis, il s'agit d'une technologie avant-gardiste qui rendra de grands services à celui qui finira par mettre la main dessus. J'espère bien que ce sera le Canada en totalité, non seulement sur le plan de l'actif, mais aussi de la propriété intellectuelle.
Il y a quelques points qui m'intriguent. Le satellite a été construit, et je l'ai vu de mes propres yeux juste avant qu'il soit lancé dans l'espace, non pas par la NASA ou par les États-Unis, mais par les Russes. De toute évidence, les Américains avaient une certaine inquiétude. J'ai entendu plusieurs raisons — l'une étant que le satellite n'était pas bien adapté à leurs fusées et l'autre, qu'il y avait trop de vibration — à la place, c'est la Russie qui a été choisie à cause de son solide système de fusées. Mais, en réalité, les Américains ont refusé de lancer le satellite, et je suis curieux de savoir pourquoi.
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Comme je l'ai dit, j'ai travaillé dans le domaine de la commercialisation aux États-Unis. Ma société a été la propriété d'un américain. M. Thompson est un ingénieur fort compétent, mais il n'est pas un spécialiste de la commercialisation.
Quand nous étions la propriété d'une société américaine, les contrats exécutés par les Américains ont augmenté. Non seulement ont-ils augmenté, mais nous sommes devenus la société numéro un du monde à construire des stations au sol pour les satellites à haute résolution pour le compte du gouvernement des États-Unis, et nous le sommes encore. Ce travail fait vivre plus de 100 personnes au Canada actuellement. Tout le travail, exception faite d'une quantité minime, est fait au Canada.
Ce à quoi il faisait allusion était notre tentative en vue d'importer la technologie des États-Unis au Canada pour construire le RADARSAT-2. Nous tentions d'acheter le réseau de satellite de notre propre société mère, mais le gouvernement des États-Unis a bloqué la licence d'exportation, tout comme le Canada peut bloquer la licence d'exportation de technologie canadienne aux États-Unis.
Quand on bloque la licence d'exportation, il faut acheter d'un autre pays. Par contre, rien n'empêche des sociétés étrangères d'importer de chez nous.
Tout cela étant dit, les règles ITAR sont un cauchemar bureaucratique. Le processus est lent. Il vise à protéger une foule d'intérêts et il fait effectivement obstacle, mais il y a moyen de s'en sortir. Nous travaillons en collaboration avec eux actuellement. Il faut faciliter le travail de certaines personnes de part et d'autre de la frontière. Si vous faites cela, il est possible de s'en sortir.
Nous l'avons fait pendant cinq ans et, durant la période Orbital Sciences, notre entreprise a doublé le nombre de ses emplois au Canada. Ce fut notre plus grande période de croissance, et on ne peut en blâmer le président ou lui en accorder le crédit, parce que j'ai été président pendant longtemps dans les deux scénarios.