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La 46
e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie est ouverte.
Tout d'abord, je présente mes excuses aux témoins. Nous avons été retardés à la Chambre pendant au moins une demi-heure en raison des votes. Notre séance sera donc malheureusement écourtée.
Le premier groupe de témoins se compose de représentants de trois organisations. Pour commencer, de la Coalition pour l'astronomie au Canada, nous avons M. Guy Nelson, coprésident, Industrie, président du conseil d'administration et directeur général, Empire industries Ltd. et Pekka Sinervo, président de l'Association canadienne d'universités pour la recherche en astronomie et ancien doyen des arts et des sciences, Université de Toronto.
De SNOLAB, nous avons M. Art McDonald, directeur, Institut de l'Observatoire de neutrinos de Sudbury.
L'Université de Victoria est notre troisième organisation représentée par Martin Taylor, qui est président et directeur général, Ocean Networks Canada et aussi par Cindy Paquette, directrice exécutive, relations gouvernementales.
Bienvenue à tous.
Nous allons commencer, en suivant l'ordre de présentation des témoins, par la Coalition pour l'astronomie au Canada. Je vous prie de limiter vos déclarations préliminaires à cinq minutes par organisation, les membres du comité vous poseront des questions immédiatement après vos déclarations.
Monsieur Nelson.
Nous remercions le Comité de nous avoir invités aujourd'hui. La Coalition canadienne pour l'astronomie, constituée en 2000, est sans précédent dans la communauté scientifique canadienne parce qu'elle réunit des partenaires de trois secteurs: des astronomes professionnels, des universitaires et des représentants de l'industrie.
La Coalition est une réponse canadienne unique aux défis posés par la mondialisation de l'astronomie. L'ampleur de l'ingénierie et la sophistication technologique des télescopes de la prochaine génération, leur planification et leur construction exigent la contribution intellectuelle et financière de la communauté astronomique mondiale. Les astronomes canadiens, qui sont au premier plan de la communauté astronomique mondiale, savaient qu'ils devaient s'adapter pour entrer dans cette nouvelle ère et ne pas être dépassés. À la suite de longs débats et discussions au sein de la communauté astronomique, un ensemble de priorités qui allaient former la base du Plan à long terme pour l'astronomie et l'astrophysique (PLT) a été défini.
Bref, le PLT a été la stratégie qui a permis à la communauté astronomique canadienne de s'adapter et de prospérer à une époque de mondialisation de l'astronomie. À notre connaissance, il n'y a pas de communauté scientifique, d'universitaires et de représentants de l'industrie qui travaillent si bien de concert pour atteindre les objectifs du plan. Le PLT est une réussite. Les priorités que nous y avons définies permettent aux astronomes canadiens de participer à des projets de premier plan dans le monde, c'est-à-dire de continuer à jouer un rôle important dans le domaine mondialisé de l'astronomie.
L'astronomie est également un domaine unique car ses découvertes scientifiques ont créé énormément d'avantages commerciaux. Non seulement nous bénéficions des réalisations des découvertes qui en découlent, mais nous créons des possibilités économiques grâce aux connaissances acquises dans la création des outils et du matériel requis pour les projets d'astronomie.
Par exemple, l'entreprise que je dirige vient de terminer des projets de construction et de conception de télescopes pour des pays du monde entier d'une valeur de 300 millions de dollars. Suite à cela, nous avons aussi terminé un projet de 300 millions de dollars pour des manèges. Nous sommes en phase de conception pour investir 300 millions de dollars dans la construction du plus grand télescope au monde, et nous travaillons sur un projet de conception et de construction de manèges d'une valeur supérieure à 300 millions de dollars. Ces manèges seront exportés dans le monde entier. Et notre entreprise n'est qu'un seul exemple.
Les investissements passés du gouvernement fédéral dans l'astronomie ont apporté des centaines de millions de dollars d'affaires à un vaste éventail d'entreprises canadiennes. Une analyse économique a montré que le Canada retire directement le double de chaque dollar qu'il investit dans l'astronomie. Et le rendement indirect de cet investissement va jusqu'à dix pour un, car les connaissances acquises dans le cadre de projets d'astronomie mènent à de nouvelles possibilités d'affaires dans des secteurs très éloignés de l'astronomie.
La recherche en astronomie a contribué à l'économie canadienne principalement dans trois domaines: l'octroi direct de contrats aux entreprises canadiennes; le développement de technologies dérivées et le perfectionnement des compétences. Le premier impact économique découle directement des projets d'astronomie qui se chiffrent aujourd'hui à plusieurs centaines de millions de dollars.
Si le rendement du capital investi dans l'astronomie est impressionnant, celui du développement des technologies dérivées est phénoménal. Les contrats et l'expérience acquis en travaillant dans des projets d'astronomie ont débouché sur de nouvelles connaissances et un développement technologique qui créent, pour l'industrie canadienne, des possibilités de commercialisation et des atouts commerciaux que l'on ne soupçonnait pas à l'époque du premier investissement fait. Les connaissances acquises ont ouvert la porte à de nouvelles perspectives commerciales dans des secteurs bien éloignés de l'astronomie, notamment les appareils photo numériques, la technologie de l'IRM et les manèges de parcs à thème.
Le nombre de jeunes gens hautement qualifiés et formés dans les projets du PLT constitue peut-être le principal avantage du savoir. Sur ce plan, le PLT a eu des répercussions très importantes, car le nombre de maîtrises et de doctorats en astronomie et en astrophysique a doublé au cours de la dernière décennie.
La Coalition a collaboré de près avec le Conseil national de recherches (CNRC) afin d'obtenir un financement nécessaire pour les autres éléments fondamentaux du PLT. Le CNRC est chargé du fonctionnement et de l'administration des observatoires astronomiques canadiens, mais il n'a pas suffisamment de fonds dans ses services votés pour soutenir le PLT. En fait, aucun organisme ne peut financer le projet à lui seul. Cela nous a forcés à traiter avec une multitude d'organismes ayant des mandats et des exigences de rapports différents, ce qui ne favorise pas la planification à long terme, en particulier avec des partenaires internationaux.
À ce jour, l'investissement total dans le PLT s'élève à 85 millions de dollars. Cet investissement fédéral a permis au Canada d'aller de l'avant avec le PLT en collaboration avec les entreprises canadiennes participant à ces projets de développement à la fine pointe de la technologie. Pour être constante, la réussite de l'astronomie au Canada doit être soutenue financièrement de façon permanente.
Si le secteur privé bénéficie pleinement de ces projets, pourquoi ne fait-il pas les investissements initiaux? Autrement dit, pourquoi le gouvernement doit-il toujours payer une partie, sinon la totalité de la note? La réponse est simple: il n'existe pas de plan d'affaires qui puisse soutenir l'investissement de source privée dans un projet d'astronomie car le secteur privé est soumis à des échéances et ne peut pas prendre trop de risques. La construction d'un télescope de la prochaine génération, par exemple, ne présente aucune valeur commerciale en soi. Nous savons que les fonds fédéraux sont limités; par conséquent, le gouvernement doit investir d'une manière stratégique dans la recherche et les disciplines scientifiques qui ont tracé une voie pour parvenir à l'excellence et ont prouvé leur forte rentabilité.
La Coalition pour l'astronomie au Canada est convaincue que des investissements stratégiques dans la recherche scientifique amélioreront la compétitivité du Canada sur la scène internationale. Faits de manière coordonnée, les investissements du gouvernement fédéral dans la recherche scientifique accroîtront la compétitivité et la croissance économique du Canada.
Nous encourageons vivement le comité à soulever la question du financement scientifique dans son rapport final, et le faire en tenant compte de la réalité de la science de grande envergure. Les investissements dans la science apportent des bénéfices énormes à l'économie canadienne et à notre compétitivité dans le monde. Ces bénéfices continueront d'exister grâce à une approche coordonnée du Canada au chapitre du financement scientifique. Avec une telle approche, les sciences comme l'astronomie, qui s'appuient sur un plan clair rassemblant toutes les parties intéressées et qui ont un bilan attesté d'excellence et de retombées économiques devraient se voir accorder un financement continu.
Merci.
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Merci de nous donner l'occasion de parler de l'Observatoire de neutrinos de Sudbury (ONS) et de SNOLAB.
Ces installations offrent au Canada le meilleur laboratoire souterrain du monde: le lieu le moins radioactif jamais créé. Les expériences en sciences fondamentales qui y sont menées sont les meilleures au monde et attirent des scientifiques étrangers du plus haut calibre ainsi que de nouvelles expériences de grande envergure. Beaucoup de jeunes suivent une formation en sciences et en technologie de pointe, y compris cinq nouvelles chaires de recherche du Canada.
En poussant les limites de la technologie, nous avons souvent avec des entreprises canadiennes des relations mutuellement bénéfiques. En voici quelques-unes sur la page: Vale Inco; Petresa Canada et BTI, Bubble Technology Industries. Nous travaillons aussi beaucoup avec AECL et Ontario Power Generation en raison des grandes quantités d'eau lourde utilisées à l'Observatoire de neutrinos de Sudbury.
Les résultats de l'Observatoire de neutrinos de Sudbury ont eu un effet répercutant dans le monde en termes de sciences fondamentales. Les magazines Science et Discovery ainsi que l'American Institute of Physics ont déclaré que les résultats primés de l'ONS faisaient partie de l'une des deux meilleures découvertes scientifiques au monde en 2001-2002. Notre compréhension des lois fondamentales de la physique a changé de manière significative. Nous avons pu confirmer de manière très détaillée la façon dont le soleil produit son énergie.
La construction du nouveau laboratoire à SNOLAB, à deux kilomètres sous terre dans la mine Creighton Vale-INCO près de Sudbury, est presque terminée. Le laboratoire permettra de faire d'autres découvertes très marquantes, par exemple identifier, car ça ne l'est pas encore, les particules de matière noire qui constituent 23 p. 100 de l'univers et aussi l'origine de la matière dans l'univers naissant. Un récent comité d'examen international de haut niveau à déclaré: « Pendant les cinq à dix prochaines années, le SNOLAB aura de fortes chances, grâce à sa grande profondeur (de loin supérieure à celle de tout autre laboratoire souterrain) et à son infrastructure, de faire des découvertes dignes d'être couronnées par le prix Nobel. »
Le CRSNG fournit du soutien aux scientifiques canadiens qui font de nouvelles expériences au SNOLAB. Les frais de constitution et d'exploitation des expériences seront en grande partie financés par des contributions internationales. Mais pour des laboratoires de sciences fondamentales de ce genre, la norme internationale veut que le coût des expériences soit à leur frais et que le pays d'accueil se charge des frais d'exploitation du laboratoire; ainsi nos scientifiques auront les mêmes chances que leurs pairs dans le monde.
Cependant, il n'existe aujourd'hui aucun programme fédéral destiné à aider à long terme un établissement international important de sciences fondamentales comme le SNOLAB. Avant le début des opérations en 2007, nous avons sollicité l'appui du programme d'excellence en recherche du Fonds pour la recherche en Ontario (ER-FRO) et du nouveau programme fédéral des Centres d'excellence en commercialisation et recherche (CECR). Nous avons reçu du soutien pendant six ans dans le cadre du programme ER-FRO, mais il nous a été dit que nous n'avions pas droit aux fonds des CECR parce que la commercialisation n'était pas notre objectif principal et que nos activités ne se classaient pas dans les quatre catégories restreintes définies par ce programme.
Le soutien opérationnel annuel s'élève à environ 6 millions de dollars, dont nous sommes assurés d'avoir 3 millions si nous réussissons à obtenir une somme équivalente. Le CRSNG et la FCI ont par conséquent pris des mesures ponctuelles en novembre pour fournir des fonds équivalents sur deux ans afin de nous permettre de continuer nos activités, mais nous sommes confrontés à un défi immédiat, car nous devons obtenir du gouvernement fédéral un soutien à long terme pour l'exploitation au-delà de 2009 qui corresponde aux fonds fournis par la province et les universités. Il nous est très difficile en raison de l'incertitude de notre financement à long terme d'accueillir des expériences internationales dans notre laboratoire.
Cette incertitude pose un vrai problème aux grands établissements tels que le nôtre. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à connaître ce type de problème. NEPTUNE, le brise-glace Amundsen, le Centre canadien de rayonnement synchrotron et, à un degré moindre, des installations importantes comme HPCVL spécialisée dans l'informatique de grande puissance éprouvent des difficultés semblables. Cependant, l'ordre de grandeur du soutien opérationnel est tel qu'il ne peut pas être traité par des conseils subventionnaires comme le CRSNG sans que ceux-ci augmentent considérablement leur financement annuel. À l'origine, lorsque nous avons présenté notre demande à la FCI, le CRSNG était la source potentielle de soutien opérationnel. Il a sollicité des fonds supplémentaires à cet effet, mais les augmentations récentes de son budget visaient d'autres priorités. La FCI alloue du soutien à court terme à ses projets d'investissement, mais, pour nous, il s'agit d'un investissement à long terme.
Si le CRSNG devait financer ces projets à partir de son budget de base actuel, il devra le faire aux dépens du financement de la recherche faite dans ces installations et pénaliser donc les scientifiques canadiens dans les projets qu'ils développent dans leurs propres laboratoires.
C'est un exemple de la place importante qu'occupent les installations scientifiques majeures dans le paysage scientifique canadien. En règle générale, les meilleures installations ont été choisies. Elles sont le fait de partenariats établis entre des universités, l'industrie et le gouvernement. Elles attirent des scientifiques canadiens et étrangers ainsi que les meilleurs étudiants possibles pour les préparer à occuper des postes influents dans l'industrie et le milieu universitaire.
L'absence d'une politique gouvernementale générale relative aux installations scientifiques majeures se fait durement ressentir. Cette politique donnerait une vue d'ensemble complète et une méthode de financement de la soumission de la proposition initiale et pendant toute la durée des projets, y compris la construction, le fonctionnement et bien sûr la mise hors service lorsque les projets sont arrivés à terme. En adoptant une telle politique et en ayant de telles installations, le Canada peut être en première place dans ces importants domaines de la recherche.
Je vous remercie de votre attention.
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Bonjour. C'est un plaisir que de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter des avenues intéressantes qui s'offrent au Canada grâce à ses grandes installations scientifiques nationales.
Je m'adresse à vous en tant que président d'Ocean Networks Canada, l'organisation à but non lucratif créée par l'Université de Victoria pour administrer NEPTUNE Canada. NEPTUNE Canada est le premier observatoire océanographique câblé au monde, déployé sur la plate tectonique de Juan de Fuca — l'une des plus actives qui soient — au large de la côte du Pacifique.
La Fondation canadienne pour l'innovation, le gouvernement de Colombie-Britannique et l'industrie ont déjà investi plus de 100 millions de dollars dans cette installation scientifique, qui se veut l'une des plus importantes au pays.
NEPTUNE Canada est un projet révolutionnaire. Contrairement à l'observation traditionnelle à bord d'un bateau, il offre un accès continu aux profondeurs de l'océan et aux phénomènes importants pour l'avenir de notre environnement et de notre société grâce à une série d'instruments liés à un réseau de câbles sous-marins de fibre optique.
NEPTUNE Canada est au sommet du panthéon des observations océaniques, c'est pourquoi il a attiré l'attention de la communauté internationale. De fait, les instruments commandés à distance par les scientifiques leur permettront d'acheminer les données sur des plates-formes Internet et de les traiter en temps réel. Les technologies de pointe de NEPTUNE Canada en matière de communication et de génie, grâce auxquelles les scientifiques peuvent étudier les propriétés physiques, chimiques et biologiques de l'océan d'une manière impensable il y a quelque temps, ont permis au Canada de se hisser au premier rang dans le monde. Non seulement NEPTUNE Canada appuie la recherche transformatrice et attire les meilleurs chercheurs en océanographie, employés techniques et étudiants de partout sur la planète, mais il revêt aussi une importance fondamentale pour l'intérêt public, les débouchés commerciaux, la sensibilisation et la participation du public. Les données recueillies par NEPTUNE Canada nous renseigneront sur quelques-uns des plus importants enjeux de société: la prévision des catastrophes, notamment des tremblements de terre et des tsunamis; le climat de l'océan et les changements climatiques; l'évaluation des ressources, dont les poissons, les hydrates de gaz, le pétrole et le gaz; et, enfin, la souveraineté et la sécurité de nos ports et de nos couloirs de navigation.
Pour ce qui est des possibilités commerciales, NEPTUNE Canada est un premier prototype d'une nouvelle génération de systèmes d'observation océanographiques qui permettra le développement de nouvelles TIC capables de gérer une grande quantité de données et de les archiver, et qui ne s'appliquent pas qu'à l'océanographie; et la création de produits du savoir Web et imprimés à propos de l'océan. Nous nous sommes déjà associés à des entreprises canadiennes et étrangères afin de tirer parti de ces perspectives.
Compte tenu de la nécessité de sensibiliser et d'informer nos jeunes, les données recueillies par NEPTUNE CANADA seront également mises à la disposition des étudiants, du primaire au doctorat, et aussi du grand public, afin que nous puissions enrichir nos connaissances sur les océans à un moment où ils n'ont jamais été aussi importants pour l'avenir de notre nation et de notre planète.
Grâce à ses forces, à ses applications et à ses possibilités, NEPTUNE Canada est aligné sur les priorités fédérales en matière de sciences et de technologies dans les secteurs de l'environnement, de l'énergie et des ressources naturelles, des sciences de la santé et de la vie, et des technologies d'information et de communication. NEPTUNE Canada offre au pays un avantage entrepreneurial et un avantage du savoir en contribuant efficacement à traduire les résultats de ses recherches innovantes en applications concrètes.
Plusieurs installations phares, dont NEPTUNE Canada, placent le Canada parmi les leaders mondiaux dans des secteurs clés de la science et de la technologie. N'empêche que pour NEPTUNE Canada et pour d'autres grandes installations scientifiques canadiennes, y compris le Centre canadien de rayonnement synchrotron, SNOLAB — dont vous venez d'entendre parler — et le brise-glace Amundsen, il manque un élément vital, qui compromet sérieusement le leadership international de même que les avantages et les possibilités à l'échelle nationale dont j'ai parlé plus tôt. Même si le Canada est doté de solides programmes de financement pour les dépenses en immobilisations, les coûts directs de recherche et les coûts des ressources humaines, nous ne disposons pas d'un mécanisme nous permettant de prendre de bonnes décisions concernant les coûts d'exploitation des installations scientifiques nationales.
Notre position actuelle de chef de file est précaire, si l'on pense à la concurrence mondiale, aux plans d'investissement du G8 dans les S et T et aux investissements massifs en Chine et en Inde. Si le Canada veut demeurer compétitif, il doit à tout prix instaurer un mécanisme national de financement offrant stabilité et prévisibilité aux installations scientifiques.
Jusqu'à présent, on a pris des arrangements ponctuels afin de subvenir partiellement aux frais d'exploitation de ces installations. Dans le cas de NEPTUNE Canada, son financement, accordé par le CRSNG, la FCI et la province de Colombie-Britannique, est assuré jusqu'au milieu de 2010. Pour quelle raison n'a-t-on pas prévu les dépenses d'exploitation en même temps que les dépenses en capital destinées à la mise sur pied de ces infrastructures, comme c'est le cas dans d'autres pays comme aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni? On a informé les principales universités associées aux grandes installations scientifiques, comme ce fut le cas pour l'Observatoire de neutrinos de Sudbury et NEPTUNE Canada, que des fonds seraient versés dans le cadre de programmes du CRSNG. Mais en réalité, comme on vous l'a déjà dit, il n'y a aucun programme en place au sein du CRSNG qui finance les coûts annuels d'exploitation de ces installations. Il y a une importante lacune dans le système.
Si le CRSNG devait assumer les coûts d'exploitation par l'intermédiaire de programmes existants, cela compromettrait sérieusement ces programmes au point d'aller complètement à l'encontre du mandat du CRSNG consistant à appuyer les plus brillants chercheurs et étudiants en sciences au Canada. Compte tenu de leurs importantes contraintes financières, les universités — en l'occurrence, l'Université de Victoria — ont apporté une contribution considérable au chapitre des coûts d'exploitation, mais insuffisante par rapport au niveau requis annuellement.
Par conséquent, j'insiste sur l'urgence d'établir un nouveau programme compétitif et révisé par les pairs pour les installations scientifiques. Ce programme devrait offrir un engagement soutenu, par exemple, un cycle de financement quinquennal, comme celui du laboratoire national de physique nucléaire et des particules, TRIUMF, situé sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique, et le renouvellement de son financement serait déterminé par un comité d'examen international.
En investissant intelligemment dans la FCI et d'autres secteurs clés de la science et de la technologie, le Canada s'est taillé une place de choix sur l'échiquier mondial. Toutefois, pour consolider son leadership et profiter pleinement des avantages scientifiques, économiques et sociétaux que ces installations peuvent lui offrir, le Canada doit garantir leur financement.
Je remercie le comité de m'avoir donné l'occasion d'exprimer cette urgente préoccupation, et je serais très heureux de répondre à vos questions. Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui et d'avoir souligné les réalisations exceptionnelles accomplies par le Canada. Que ce soit au plus profond de l'Océan Pacifique, dans le sol, à Sudbury, dans l'espace ou sur les brise-glaces, nos percées sont remarquables. Néanmoins, vous avez également insisté sur l'insuffisance du financement à ce chapitre.
Par ailleurs, j'aimerais savoir comment on peut s'y prendre pour stimuler l'intérêt des Canadiens, surtout des jeunes, afin qu'ils prennent connaissance de nos travaux, s'enorgueillissent du fait que le Canada est un leader mondial en recherche océanographique et envisagent la possibilité de poursuivre une carrière dans ce domaine. Je me demande ce qu'on pourrait faire à cet égard. Selon vous, comment peut-on intéresser et sensibiliser les jeunes étudiants à ce que nous faisons et leur montrer que nous sommes au diapason du reste du monde?
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J’aimerais m’étendre un peu sur ce point.
Au départ, nous sommes avantagés en étant associés à Science Nord, le centre des sciences de Sudbury, où nous tenons des expositions depuis le tout début. Celui-ci accueille 300 000 visiteurs par année. Nous recevons de jeunes élèves — ceux dont vous parlez — qui peuvent voir concrètement ce qu’est la science. Nous présentons une exposition semblable au Musée des sciences et de la technologie du Canada, situé ici à Ottawa.
Nous apparaissons maintenant dans les manuels scolaires du niveau secondaire. Les résultats de l’Observatoire de neutrinos de Sudbury figurent dans le manuel de physique de 12e année.
Nous nous sommes récemment associés à l’Institut Perimeter pour la physique théorique afin de développer un CD et du matériel connexe d’enseignement sur la matière noire destinés aux enseignants du niveau secondaire. L’Institut Perimeter fait appel, chaque année, aux meilleurs étudiants de 11e année, dont bon nombre viennent de partout au Canada, et même de l’étranger. Nous travaillons ensemble à élargir le programme en vue d’y inclure SNOLAB, maintenant que nous y sommes.
Nous cherchons continuellement le moyen d’y parvenir. À mon avis, le fait que nos découvertes soient rapportées dans les médias, entre autres, à Discovery Channel, est peu banal. Le grand public sait maintenant ce que nous faisons. Cela demeure une de nos priorités.
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Bonjour, messieurs. Je suis heureuse de vous rencontrer. On se sent pressés. On se croirait dans un sous-marin, avec les lumières qui s'allument. C'est un peu inquiétant.
Je m'adresse aux différents groupes. J'ai consulté les mémoires et j'aimerais parler de financement. Je vois que 3 p. 100 du budget scientifique au Canada sont consacrés aux mégaprojets comme les vôtres. Par ailleurs, dans vos mémoires, vous dites tous qu'en matière de financement, la prise de décision n'est pas toujours efficace sur le plan de l'investissement du Canada.
Vous dites qu'en astronomie, l'investissement du Canada par habitant est huit fois moindre que celui des États-Unis et cinq fois moindre que celui des pays européens qui ont un PIB comparable. Par ailleurs, si on regarde l'ensemble de ce qui se fait, on s'aperçoit qu'il y a aussi du financement mondial et qu'il y a beaucoup de concertation.
J'aimerais vous entendre parler un peu plus du financement.
Les gens du domaine de l'astronomie disent qu'ils ont une nouvelle façon de financer des projets de grande envergure. La coalition a formé un groupe de travail.
Pouvez-vous nous faire des suggestions quant au financement de ces mégaprojets? On voit qu'il y a un problème. Parlez-m'en un peu plus, s'il vous plaît.
Monsieur Sinervo, pouvez-vous commencer?
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Il conviendrait peut-être de faire la distinction entre les trois types de financement. Il y a tout d'abord les capitaux, et je pense que tous ici vous ont dit, certainement dans le cas de SNOLAB et de NEPTUNE, que les fonds destinés à la mise sur pied de ces installations sont en place.
Ensuite, il y a les fonds d'exploitation, c'est-à-dire l'argent nécessaire pour assumer les coûts liés au fonctionnement. C'est l'élément manquant.
Enfin, il y a ce que j'appellerais le financement expérimental, autrement dit, les fonds que les scientifiques ou les équipes de chercheurs obtiennent auprès du CRSNG et d'autres organismes internationaux afin de mener leurs expériences sur ce système. On peut faire appel à des programmes pour ce financement.
C'est surtout le deuxième type de financement qui est vital. En règle générale, et cela a été validé par la FCI, les dépenses d'exploitation — les dépenses de base pour le chauffage et l'éclairage de ces installations — correspondent à environ 10 p. 100 des dépenses en capital. Par conséquent, si on a construit un laboratoire de 100 millions de dollars, il en coûtera un peu de 10 millions de dollars par année pour en assurer le fonctionnement et l'entretien.
C'est l'élément manquant, et sans lui, le reste tombe à l'eau. Les dépenses en capital n'aboutissent à rien, parce qu'on ne peut pas exploiter les installations et mener des expériences même si les chercheurs, en principe, pourraient utiliser cet argent aux fins de leurs expériences.
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Parlons d'abord de la stratégie fédérale de S et T, parce que je crois que le gouvernement actuel a établi, en misant évidemment sur la stratégie d'innovation du gouvernement précédent, des secteurs clés dans lesquels le pays veut se démarquer comme un des chefs de file, voire le leader mondial en la matière. Il est vrai que ce sont des secteurs plutôt vastes, mais je crois néanmoins qu'ils peuvent nous guider, car lorsqu'on parle d'établissements d'envergure, on doit faire des choix. Je pense que nous faisons maintenant la distinction entre les établissements d'envergure et les grands programmes comme le programme de recherche en astronomie, qui nécessitent évidemment beaucoup d'investissements en capitaux et de bonnes sources de financement de fonctionnement. Il est impensable de vouloir couvrir chaque secteur et de croire que l'on pourra réussir en faisant cavalier seul sur la scène internationale. C'est un monde hautement compétitif. Il est aujourd'hui indispensable de collaborer avec d'autres pays.
Pour ce qui est des océans, nous nous sommes taillé une place très enviable en mettant sur pied NEPTUNE Canada, le premier observatoire régional câblé du monde. C'est une première mondiale. Je me suis rendu au Japon, en Europe et aux États-Unis au cours des dernières semaines pour parler de NEPTUNE Canada et de VENUS, un observatoire connexe. Je peux vous assurer que ce projet fait l'envie de tous. Et on comprend pourquoi le Canada a agi de la sorte: nous nous sommes dotés d'un cadre d'expertise scientifique, dans un pays bordé par trois océans. Cet observatoire sera primordial pour nous aider à comprendre le phénomène des fontes en Arctique.
Je pense donc que c'est à cet égard que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, soit de collaborer avec les milieux scientifiques du pays afin de cerner les domaines dans lesquels nous possédons des atouts comparables et concurrentiels, et de déterminer dans quels secteurs consentir ces gros investissements et établir des centres nationaux. Dans le cas présent, la décision a déjà été prise, que ce soit à propos des sommes allouées à la recherche sur l'astronomie ou des projets SNOLAB et NEPTUNE, et il faut maintenant passer à l'action.
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Nous croyons que nous sommes tout à fait à la hauteur dans bien des secteurs. À preuve, dans notre cas, nous avons réalisé une des deux plus importantes découvertes scientifiques du monde et, pendant six mois en 2003, les résultats de nos recherches ont été le plus cités par d'autres scientifiques du domaine de la physique. On peut donc dire que l'on occupe une place de choix sur la scène mondiale.
Quand vous demandez comment les décisions devraient être prises, je suis tenté de répondre qu'il faut toujours garder l'équilibre à l'esprit. Nous voulons que les investissements nous rapportent, mais nous devons également laisser libre cours à la créativité. Albert Einstein n'a pas été nommé l'homme du XXe siècle par le magazine Time pour rien. Ce n'est pas parce qu'il a conçu un appareil laser ou même un ordinateur. Mais les choses qu'il a faites étaient absolument essentielles pour amener les gens à voir les sciences sous un angle pratique.
On a donc besoin d'un équilibre entre les sciences fondamentales — et il faut vraiment choisir la crème de la crème, mais je crois que notre système d'examen par les pairs est excellent à cet égard — et les programmes stratégiques. On ne peut pas se contenter de tout un ou de tout l'autre.
En ce moment, je pense que nous avons un équilibre raisonnable. Nous mettons aujourd'hui en lumière un secteur qui souffre néanmoins d'un déséquilibre manifeste, c'est-à-dire l'aide à l'exploitation pour les sciences fondamentales. On a tendance à accorder ce genre de soutien aux programmes déjà en place ou à ceux portant sur les sciences appliquées. Il est primordial de maintenir un certain équilibre, et si vous y arrivez, vos investissements vous rapporteront non seulement dans cinq ans d'ici, mais aussi dans cinquante ans.
Je suis originaire de Waterloo, alors je comprends très bien l'importance que revêtent la recherche et le développement et ce que cela signifie.
Compte tenu des différents événements qui occupent les États-Unis à l'heure actuelle, nous avons la réelle occasion de réunir au Canada une masse critique de scientifiques et de chercheurs de partout dans le monde. Dans ma communauté, par exemple, l'Institut Perimeter et l'Institut d'informatique quantique ont vraiment commencé à attirer quelques-uns des plus talentueux et brillants scientifiques du monde dans ces disciplines. Je crois qu'il est important de le souligner, car c'est une occasion à saisir. Une fois la nouvelle administration en place aux États-Unis, les Américains auront probablement d'autres chats à fouetter pendant quelques années, mais ils ne tarderont sans doute pas à nous emboîter le pas.
J'ai été quelque peu étonné de voir que nous n'ayons pas profité de la présence du Dr Arthur Carty en tant que conseiller scientifique du premier ministre pour propulser les sciences à l'avant-plan de la scène politique. Je crois que c'est un élément extrêmement important.
Pourriez-vous me donner votre avis sur ces deux points? C'est-à-dire la masse critique de scientifiques et le fait d'avoir quelqu'un au centre du gouvernement pour conseiller le Canada sur les questions scientifiques et les actions possibles.
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Je crois qu'il est primordial d'avoir cette masse critique et de pouvoir compter sur quelqu'un pour bien orienter les politiques scientifiques nationales.
Je suis tout à fait d'accord avec vous pour ce qui est de la masse critique. Dans le contexte du plan de recherche à long terme en astronomie, il s'agissait d'un des principes clés. La communauté a dû choisir les secteurs dans lesquels on excellait, pour ensuite y consacrer les ressources nécessaires afin de maintenir ce niveau d'excellence; on ne voulait pas s'éparpiller, mais bien miser sur les forces et l'expertise que possédait déjà la communauté. C'est pourquoi le Canada ne participe pas à tous les projets internationaux d'astronomie. Nous prenons part à environ 10 p. 100 des initiatives auxquelles nous aurions pu, en principe, contribuer, justement pour pouvoir conserver cette masse critique dans des secteurs clés qui nous permettront d'avoir un impact réel.
Je suis bien de cet avis et le plan de recherche en astronomie tient compte de ce principe.
Pour ce qui est de savoir comment le gouvernement fédéral peut obtenir les meilleurs conseils scientifiques qui soient, je crois que le gouvernement actuel a déterminé qu'un conseiller scientifique n'était pas la meilleure option et qu'un comité ou un conseil consultatif pourrait peut-être jouer ce rôle de façon tout aussi efficace ou plus efficace encore. Sans vouloir avancer laquelle de ces solutions serait la plus profitable, il convient de souligner que le Canada ne dispose d'aucune voix parmi les hauts niveaux politiques pour conseiller le pays et le faire progresser dans le monde scientifique. Au sein du milieu universitaire, dont je suis, cette situation est certainement perçue comme une importante lacune par rapport à la planification et à l'établissement de priorités pour aller de l'avant.
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Je suis du même avis que M. Sinervo à propos des conseils indépendants au gouvernement sur les sciences et de l'importance de conserver un tel mécanisme par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde. Je n'ai rien à ajouter à ce sujet.
J'aimerais cependant parler de la masse critique et de la possibilité qui s'offre à nous. La bonne nouvelle, c'est que 30 p. 100 des titulaires du programme de chaires de recherche du Canada sont des gens qui revenaient au pays ou qui y venaient pour la première fois. Les investissements faits dans ce programme nous ont donc rapporté gros, et chacun des secteurs représentés a pu en profiter directement. C'est un programme qui fonctionne très bien. Mais encore là, cela nous rappelle qu'il ne faut pas perdre de temps. Il s'agit de quelques-uns des meilleurs scientifiques au monde, sinon, on ne leur aurait pas accordé de chaire de recherche du Canada; et parce qu'ils sont les meilleurs, ils sont aussi très prisés par le reste du monde. Alors, s'ils viennent ici pour travailler dans le domaine de l'océanographie, de l'astronomie ou de la physique, les trois secteurs que nous représentons, il est vital qu'ils puissent avoir accès aux installations qui les ont attirés ici en premier lieu et que celles-ci conservent leur envergure première.
J'aimerais aussi commenter la situation aux États-Unis, car elle aura des répercussions, à mon avis, sur chacun de nous, mais particulièrement sur NEPTUNE Canada. Ce dernier a été établi à titre d'observatoire international en collaboration avec les États-Unis, et les plans n'ont pas changé. Comme la portion américaine du financement a été retardée en raison de la conjoncture actuelle, cela a permis à court terme au Canada d'assurer un leadership encore plus marqué et d'être encore plus attrayant pour le milieu de la recherche, ce qui vient encore une fois confirmer notre argument.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour. Je vous suis reconnaissant d'avoir été aussi patients cet après-midi, en dépit du retard causé par certaines interruptions fâcheuses.
De nombreuses questions abordées aujourd'hui faisaient ressortir — pour reprendre vos paroles — l'insuffisance des frais de fonctionnement, le fait que le capital de premier investissement est au rendez-vous, mais qu'on manque par la suite de fonds pour financer l'exploitation et assurer la pérennité du projet, sans parler de l'incertitude, je suppose, quant au sort qui vous attend... Quelles sont vos sources actuelles de revenus pour vous aider à payer les frais de fonctionnement?
Si les trois témoins peuvent répondre brièvement, j'aurai ensuite une autre question à poser, si vous me le permettez.
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Pour vous répondre rapidement, j'aurais deux observations à faire.
Tout d'abord, dans le cas de NEPTUNE sûrement, il faut aussi tenir compte du rendement de l'investissement dans l'intérêt public. Voilà qui concerne de nombreux domaines que je vous ai décrits brièvement dans ma déclaration portant sur les objectifs de la politique gouvernementale en matière de recherche, par exemple l'atténuation des risques, la souveraineté et la sécurité, l'évaluation des ressources, la dynamique du climat des océans, pour lesquels le rendement de l'investissement est vital.
Ensuite, pour reprendre le thème mentionné par les deux autres, il existe déjà des partenariats avec le secteur. OceanWorks, une grande entreprise de Vancouver-Nord, rivalise maintenant avec les systèmes d'observation des océans de Taïwan et d'Europe en raison des travaux qu'elle effectue dans le cadre de VENUS et de NEPTUNE.
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C'est certainement une question qui nous préoccupe. Qui ne s'en inquiéterait pas?
On cherche à établir une installation de calibre mondial dans un contexte de grande incertitude et il faut faire des promesses à des groupes internationaux qui souhaitent venir y mener des expériences. Toutefois, nous étions confiants, grâce aux mesures spéciales prises par le CRSNG et la FCI, qu'ils étaient conscients de l'utilité de ne pas rater les occasions qui s'offraient — et ils auraient dû l'être, étant donné les excellents rapports d'examen par les pairs concernant tous ces projets — et qu'ils les financeraient à court terme.
Le problème, c'est que ce n'est pas là la bonne façon de s'y prendre, c'est-à-dire que si l'on souhaite investir des capitaux — et nous avons versé des montants importants, par l'intermédiaire de la FCI, à d'excellents projets —, il faut aussi prévoir un mécanisme grâce auquel on dispose de fonds de fonctionnement correspondant aux décisions prises au départ en fonction de la note accordée par les pairs. NEPTUNE et l'Observatoire de neutrinos de Sudbury de même que l'Amundser ont été les trois premiers des 37 projets qui ont été proposés lorsque la FCI a pris ces décisions. Le fait que le programme d'exploitation ne corresponde pas à aux décisions d'investissement à long terme représente le chaînon manquant. Actuellement, le CRSNG est incapable de fournir des fonds d'exploitation à long terme sans nuire aux expériences prévues dans ces installations.
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Vous faites allusion en partie à ce que j'ai dit tout à l'heure au sujet des applications, particulièrement dans le domaine des océans.
De toute évidence, nous avons élu de construire NEPTUNE Canada sur la plaque Juan de Fuca au large de la côte Ouest de l'Amérique du Nord parce que c'est l'une des plaques tectoniques les plus actives au monde en termes de risque et de danger sismique. Les sismomètres qui font partie du réseau NEPTUNE nous permettront de mieux comprendre la dynamique des tremblements de terre et, partant, de les prévoir. C'est là un domaine.
Un autre est le domaine des pêches. Nous observons d'énormes changements dans les ressources halieutiques. Notre capacité de suivre la façon dont les océans changent en tant notamment que milieu et écosystème de soutien ou de non-soutien des diverses ressources halieutiques est névralgique, et ainsi de suite. Je n'ai pas besoin de vous les énumérer.
Une des conséquences — et on en revient aux observations que j'ai faites tout à l'heure —, c'est que ces domaines de recherche contribuent essentiellement à l'intérêt public et à des intérêts privés. L'industrie a manifestement un besoin crucial de comprendre ce qui se passe, surtout le secteur des pêches. Les ressources au large des côtes représentent un autre domaine, en termes d'hydrates de gaz par exemple, auquel nous travaillons. Nous pouvons amener l'entreprise privée à s'asseoir à la table en tant que partenaire quand la recherche fondamentale qui l'aide à faire avancer ses intérêts commerciaux est faite, mais parallèlement, il faut frapper un équilibre entre cela et le fait que cette recherche est un élément vital du bien public. C'est pourquoi nous travaillons en partenariat avec le ministère des Pêches et des Océans, Environnement Canada, Ressources naturelles Canada et la Défense nationale. Étant donné leurs nombreux besoins en vue de mettre en oeuvre leurs politiques, ils se joignent à nous dans une foule de projets.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
J'aimerais revenir à la question qui vous a été posée par M. Eyking, qui a parlé de culture des sciences et de la nécessité d'enseigner aux enfants l'importance des sciences. Ces enfants ont des parents, qui paient des impôts. Et ces mêmes impôts vous reviendront peut-être sous forme de subventions ou de frais de fonctionnement à un moment donné. Le problème, c'est que le contribuable canadien n'ira probablement pas à l'université, n'a jamais même été à proximité de l'une d'entre elles et ne connaît rien à ce genre d'établissement. Il rêve de voir ses enfants faire des études universitaires, mais il n'est pas sûr qu'il en sera ainsi.
Il a toujours appartenu au gouvernement de persuader le contribuable canadien de la nécessité de financer les sciences, mais le gouvernement ne peut pas réussir aussi bien à justifier ses propres dépenses. Les conférences de presse et les cocktails sont fort bien, mais il faut convaincre le contribuable de la nécessité de financer vos projets et vos jouets.
Pourriez-vous être très précis lorsqu'il est question de NEPTUNE ou du laboratoire souterrain de Sudbury? Parlez au comité de choses concrètes que vous avez réalisées au fil des ans et qui permettraient de gagner l'appui du contribuable canadien. Qu'avez-vous fait? Si vous me répondez que vous n'avez pas fait grand-chose, que projetez-vous de faire?
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Très brièvement, j'aimerais simplement faire observer que, si vous vous arrêtez à la visibilité dans les médias soit de SNOLAB ou de NEPTUNE ou encore de projets d'astronomie auxquels participe le Canada, elle est en réalité très bonne.
Un de nos défenseurs les plus féroces se trouve ici, dans la salle. Je parle de Peter Calamai, journaliste scientifique au Toronto Star. Peter n'est pas le seul, bien sûr, mais il s'est vraiment efforcé de faire comprendre aux Canadiens à quel point le soutien des sciences est avantageux et important.
Le hic, toutefois, c'est qu'il n'existe pas de moyen grâce auquel le grand public canadien peut en réalité faire savoir de manière cohérente au gouvernement à quel point c'est important. Il ignore qu'une décision est imminente. Si vous allez sur le terrain faire des enquêtes, vous constatez en réalité que l'appui est très fort.
Quelque 10 000 Canadiens sont des amateurs d'astronomie. Voilà qui témoigne simplement de la manière dont un très grand groupe de personnes très intéressées qui font en réalité beaucoup d'astronomie dans leur cour arrière, qui consacrent beaucoup de leurs heures de loisir...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins d'être venus témoigner cet après-midi et je les remercie surtout d'avoir patienté, soit dit en passant, en dépit de toutes ces interruptions.
Il est souvent très difficile de quantifier les avantages de vos organismes sur le plan de la politique gouvernementale et il est parfois impossible de le faire ou de savoir si le grand public en a eu pour son argent en se fiant au fait que vous êtes autosuffisants sur le plan financier. Je crois qu'il est très important d'en tenir compte.
D'après ce que j'ai vu lors de notre dernière visite dans l'Ouest, je crois que notre public en a pour son argent. M. Vincent a fort bien décrit la situation quand il a dit qu'on ne pouvait pas de contenter de construire la moitié seulement d'une automobile. Une fois que nous nous sommes engagés à financer des dépenses en capital, il faut aussi s'engager à soutenir les frais de fonctionnement à long terme. Il serait illogique de ne pas le faire.
Et maintenant, j'aimerais savoir, puisque la FCI, le CRSNG et tous ces organismes subventionnaires ne représentent que 3 p. 100 de vos fonds — pardon, qu'ils ne vous versent que 3 p. 100 de leurs fonds —, s'il ne faudrait pas avoir une structure distincte pour financer les grands projets de sciences. En d'autres mots, faudrait-il qu'il existe au ministère de l'Industrie un budget qui permettrait de financer les grands projets scientifiques — parce qu'ils sont fort différents — ou êtes-vous persuadés que l'examen par les pairs qui accompagne les fonds de ces organismes est important?
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Si je puis me permettre un commentaire, je dirais que Martin a raison sur tous les points.
Je crois qu'il est important de reconnaître que ces grands projets, qui ne seront qu'une infime partie de l'ensemble, peuvent avoir des retombées importantes et doivent donc s'inscrire dans toutes initiatives que nous mettons en oeuvre au pays; certains éléments les distinguent toutefois des initiatives plus habituelles dont vous vous occupez.
Comme il s'agit très souvent de projets qui exigent un financement considérable, habituellement assuré par plusieurs gouvernements et secteurs, il faut se demander, lorsqu'on entreprend de construire des installations de cette ampleur, si elles seront à la fine pointe de la technologie et quelle en sera la nature et, par conséquent, si l'on pourra réussir à construire ce que l'on a en tête en respectant le budget. Il faut adopter une vue d'ensemble lors de la construction et de l'impartition; un fois les installations en exploitation, il faut qu'un mécanisme, établi à l'avance, permette de déterminer comment on couvrira ces coûts. Un processus indépendant serait particulièrement indiqué.
Enfin, il faut pouvoir savoir quand ces projets ne sont plus utiles et doivent être éliminés parce qu'ils deviennent désuets avec le temps. Ainsi, dans ce petit sous-ensemble de projets — de grande envergure et à la pointe de la technologie —, il est essentiel qu'un mécanisme soit mis en oeuvre par des organismes existants ou une entité indépendante.
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Une fois de plus, je vous remercie, messieurs, de rester parmi nous pendant que nous nous débattons dans les dédales de la démocratie.
Je préciserais, pour ceux qui écoutent peut-être, qu'il est question de quelques-uns des plus importants projets du Canada, que vous êtes en train de nous expliquer. J'ajouterais que dans le cadre du Programme de chaires de recherche du Canada, environ 2 000 projets sont mis en oeuvre au pays. Vos propos concernent donc vos projets, mais également d'autres initiatives.
Nous avons également appris, pendant vos exposés et dans certaines publications, que le Canada est l'un des pays qui investit le plus de fonds publics dans la recherche et le développement. Sans aller dans le même sens que mon collègue, je suppose que cela cadre avec ce qu'il a dit au sujet de l'obligation des gouvernements de déployer beaucoup d'efforts. Vos activités s'inscrivent dans ces efforts et en constituent un élément important.
Nous devons continuer de prendre soin de nos aînés, de nos malades et de nos handicapés. Ce sont toutes des questions dont s'occupe notre gouvernement. Nous devons également penser à l'avenir, et lorsque j'observe vos réalisations, je ne vois pas seulement notre présent, mais également notre avenir. Mais j'aimerais faire comprendre toute la pertinence de ces efforts.
Selon moi, c'est ce qui est difficile à accomplir au Canada actuellement; comment convaincre le contribuables qu'il est nécessaire d'affecter des ressources supplémentaires alors qu'ils sont convaincus d'être surtaxés?
Je vais peut-être vous donner un petit coup de pouce, mais j'aimerais entendre votre opinion sur la question.
Lorsque l'on parle d'astronomie, on considère généralement que c'est une activité réservée à ceux qui en ont les moyens ou simplement un loisir intéressant. Toutefois, après avoir vu la sonde Phoenix et les activités d'exploration de l'espace, nous savons tous qu'il y a dans ce domaine énormément d'applications pratiques ici même, sur Terre, qui peuvent permettre de sauver des vies.
Je crois que la population doit connaître les chiffres. Par exemple, notre planète est dans un état préoccupant; on a donc affecté 230 millions de dollars aux initiatives d'écoÉNERGIE. Je me demandais si une partie de ces fonds vous était destinée. J'aimerais également savoir ce que vous avez à dire sur le montant de plus d'un demi-million de dollars accordé à la Fondation canadienne pour l'innovation.
Au risque de me répéter, j'aimerais aussi que vous me disiez — monsieur Sinervo, en particulier —, comment je peux, en ma qualité de député, convaincre les Canadiens que l'investissement effectué dans la sonde Phoenix a des retombées, pas seulement pour ceux qui ont assemblé l'équipement installé dans le véhicule d'exploration expédié sur une autre planète, mais dans la vie quotidienne des Canadiens.
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Je vais commencer à répondre, et je reviendrai ensuite à la question du véhicule télécommandé envoyé sur Mars.
Chose certaine, on ne met pas en oeuvre un projet pareil simplement pour ses retombées, mais parce que c'est le seul moyen d'étudier l'univers comme nous n'avons jamais pu le faire auparavant. Il est extrêmement important de comprendre, dans le contexte global, ce qui se passe sur les autres planètes.
Y a-t-il de la vie sur Mars? C'est la grande question à laquelle on a tenté de répondre en lançant des initiatives d'exploration de Mars, et les efforts continueront en ce sens. On émet beaucoup d'hypothèses et on réalise des progrès fort intéressants. Mais si l'on regarde plus loin que la surface, on se rend compte qu'en fait, on ne pas s'intéresse à Mars seulement pour savoir si elle abrite de la vie, mais parce qu'on y trouve un climat qui n'est pas soumis aux effets des asporogènes et qui subit les mêmes influences que celui de la Terre. En comparant ces deux climats, nous pouvons mieux comprendre ce qui se passe chez nous.
C'est le genre de questions que l'on ne peut se poser qu'au coeur de l'action, en effectuant des travaux de recherche — c'est cela, la découverte. Mais au fond, ce qu'il faut savoir, c'est si le Canada devrait ou non s'intéresser à la découverte scientifique. Si nous répondons par l'affirmative, alors nous devrons décider jusqu'où nous investir dans ces activités et quelles sont nos priorités, puis prendre des engagements pour être certains de réussir.
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Permettez-moi de vous donner un autre exemple pour expliquer pourquoi la science fondamentale est essentielle aux progrès de la technologie.
Pensons simplement aux ordinateurs. Depuis 30 ans, nous voyons s'appliquer ce que l'on appelle la loi de Moore, selon laquelle la puissance des ordinateurs double environ tous les 18 mois, à la vitesse de la miniaturisation des structures des puces de silicium — et tout ce qui a évolué, c'est le silicium. Lorsque ces structures rapetissent, la distance diminue, les ordinateurs sont plus rapides et peuvent emmagasiner plus de données. C'est essentiellement ce qui s'est passé dans ce domaine.
D'ici 10 ans, nous allons nous retrouver à l'échelle de l'atome du silicium. On ne pourra plus faire progresser cette technologie, qui a été, en vérité, l'un des éléments les plus révolutionnaires qui ont changé notre société ces 30 dernières années. Il faudra trouver le moyen de modifier les choses à l'échelle de l'atome, en passant à l'informatique quantique ou à la nanotechnologie. Et personne ne sait quelle sera la prochaine technologie qui permettra à l'informatique de poursuivre sa progression.
Et qui peut y parvenir? Ce sont les experts de la mécanique quantique, qui comprennent ce qui se passe à l'échelle quantique de la matière. Ce ne sera peut-être pas le même type de révolution que celle provoquée par le silicium. Mais s'il n'y a pas au Canada de scientifiques qui peuvent exploiter ces connaissances de base et des gens qui repoussent les frontières du savoir en travaillant ensemble, on se frappera à un mur lorsque nous voudrons faire avancer la technologie et notre compréhension du fonctionnement de l'univers.
En fait, j'aimerais revenir à une question déjà soulevée: comment convaincre les contribuables? Il faut comprendre que pour fabriquer cette petite machine, il a fallu plus de 10 000 employés, dont pas un seul n'a fréquenté l'université. C'est le volet de la production, de l'assemblage de ces appareils.
Je suis heureux que vous ayez parlé de l'informatique quantique, car l'Institut d'informatique quantique, qui se trouve à Waterloo, peut servir d'exemple à certains égards. Cet établissement a pu attirer une masse critique de chercheurs, notamment M. Raymond Laflamme, un Canadien qui a travaillé au Texas et est revenu au pays pour diriger l'Institut. M. Laflamme fait partie de l'élite de l'industrie des sciences quantiques et a été le meilleur élève de M. Hawking.
L'Institut a constitué une masse critique autour de ce noyau, et nous sommes actuellement des chefs de file dans le domaine. Cependant, le reste du monde commence à s'intéresser à cette technologie. Donc, si nous ne confortons pas notre position et ne tirons pas parti de notre avance, quelqu'un d'autre pourrait nous damer le pion. La quantique a un potentiel si énorme qu'elle pourrait susciter un changement de paradigme. Lorsque l'on réussit à atteindre ce degré de miniaturisation pour maîtriser les forces positives et négatives de l'atome, on entre littéralement dans le monde de Dick Tracy. C'est ahurissant. Si nous maintenons notre avance, ce type de technologie peut avoir des répercussions énormes sur la création d'emplois et la richesse.
Le gouvernement doit donc se poser la question suivante: maintenant que nous sommes en tête, en tirerons-nous parti? Allons-nous maintenir notre avance? Rien ne garantit que c'est nous qui profiterons des résultats de la recherche, mais nos chances sont bonnes. Comme c'est le cas pour tous nos autres travaux de recherche, ces activités font intervenir une foule de gens qui n'ont jamais été à l'université.
J'ajouterais, au chapitre de la sensibilisation aux sciences, que Kitchener-Waterloo est connue pour son festival de la bière. Il y a quelques années, nous avons profité de cette occasion pour organiser un festival consacré à Einstein afin de souligner le centième anniversaire de naissance de ce grand scientifique. C'est un événement qui a connu un grand retentissement, attirant un nombre incroyable de participants. Les gens sont accourus et ont été absolument captivés par les sciences. Oui, il faut que les scientifiques expliquent leur travail, mais il y a moyen de le faire de manière vraiment intéressante.
Pour ce qui est du groupe d'experts, je crois qu'il doit s'employer à trouver des créneaux. Comme vous l'avez fait remarquer, nous ne pouvons pas tout faire. Nous devons déterminer nos domaines d'expertise et les types d'investissement qu'il faut effectuer pour continuer à progresser. Il est inutile de gaspiller des dizaines ou des centaines de millions de dollars pour abandonner en chemin. Une fois que nous aurons pris notre engagement, il sera très important de le respecter et de nous soumettre à l'examen de nos pairs pour nous assurer de maintenir le cap.
Ce comité veut vraiment entendre parler d'histoires de réussite en matière de sciences et de technologie. Je pense que ça peut être stimulant. J'ai trouvé intéressant d'apprendre, dans le mémoire de la Coalition pour l'astronomie au Canada, que l'entreprise Softimage, chef de file du domaine de l'élaboration de logiciels, avait été créée grâce à deux chercheurs de l'Observatoire astronomique du Mont-Mégantic, au Québec.
Il me semble que le débat actuel, à savoir comment convaincre les contribuables, parle de lui-même. Vous nous avez mentionné d'autres cas, dont celui de Dynamic Structures, qui a créé une entreprise dont les recettes se chiffrent à plusieurs centaines de millions de dollars. Il y a des exemples porteurs.
N'aurait-on pas surtout besoin d'une structure nous permettant de mieux faire connaître vos succès importants? Peut-être aimeriez-vous nous parler de réussites liées à vos secteurs respectifs. C'est ce dont on a besoin pour convaincre les contribuables que les activités de recherche et les retombées pour l'industrie sont profitables pour tout le monde.
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Dans ce domaine, la modestie n'est pas une vertu. Et je crois que notre pays est bien trop humble, notamment dans le domaine des sciences et de la technologie.
Vous avez raison de nous renvoyer la question. Que faisons-nous pour élaborer des stratégies de communication proactives afin d'être sûrs de non seulement communiquer nos réussites autour de cette table, mais également de profiter d'événements propices pour les faire connaître au grand public? Je prends ce défi très au sérieux, et ces activités de sensibilisation sont intégrées aux plans de NEPTUNE Canada et de son observatoire jumeau, VENUS.
Comme je l'ai indiqué, nous sommes particulièrement bien placés, puisque nous travaillons en temps réel sur Internet; il ne faut cependant pas tenir ces avantages pour acquis. Il faut atteindre le public, malgré la surabondance d'informations sur le Web.
Il faut, de toute évidence, déployer des efforts spéciaux et avoir un plan proactif pour être certain de faire connaître ces succès, et nous collaborons étroitement avec les médias en ce sens. Comme on l'a souligné, Peter nous a été d'un soutien inestimable, comme bien d'autres d'ailleurs. NEPTUNE Canada a fait l'objet d'un excellent article il y a quelques semaines, en une de l'Ottawa Citizen, où l'on soulignait certaines des réussites que l'on a connues au début du projet, notamment avec VENUS.
Nous avons donc établi des plans, mais j'admets qu'il nous revient de faire en sorte que ces histoires ne tombent pas dans l'oubli.
Merci, madame Brunelle.
Je vais me prévaloir de ma prérogative de président pour poser la dernière question.
L'un des plus gros problèmes que le Comité devra résoudre est la couverture des dépenses de fonctionnement. Monsieur Taylor, j'ai aimé la manière dont vous avez expliqué les trois volets du financement: celui concernant les dépenses de capital, celui visant les dépenses de fonctionnement et celui des activités expérimentales. La question de la couverture des dépenses de capital a été réglée, en grande partie par l'entremise de la FCI. Les conseils subventionnaires se chargent d'assumer le coût des activités expérimentales. Reste à couvrir les dépenses de fonctionnement. Les coûts indirects des institutions de recherche peuvent être couverts, mais je crois que vous, M. McDonald et les autres représentants de grands projets scientifiques avez raison de dire que les projets d'envergure ne peuvent bénéficier de ce financement. Il existe donc un manque à combler à cet égard.
C'est un argument valable, mais, comme vous le savez, il est toujours difficile pour un comité ou un groupe de personnes de demander au gouvernement de lancer un nouveau programme ou d'augmenter les dépenses dans ce domaine.
Vous êtes des spécialistes en la matière. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce programme? Pourriez-vous nous donner une idée des coûts, des rouages du programme ou d'autres détails? Le Comité peut faire des recommandations générales, comme proposer une mesure pour régler la question du financement des dépenses d'exploitation, mais je crois qu'il vaudrait mieux que nous ayons quelque chose de plus concret à proposer au gouvernement pour faciliter l'examen du dossier.
Je tiens à vous remercier lors des deux votes que nous avons dû tenir pendant la séance.
C'était une séance des plus instructives. S'il y a des renseignements supplémentaires que vous pourriez nous fournir, particulièrement par rapport à certaines questions, veuillez me les communiquer ou les faire parvenir au greffier, qui se chargera de les transmettre à l'ensemble des membres. Merci encore d'avoir comparu.
Chers membres du Comité, nous avons quelques points d'ordre administratif à régler avant de passer à la période de questions; nous laisserons donc les témoins partir avant de les aborder.
Pour commencer, je vous rappelle que le rapport sur le secteur des services sera déposé à la Chambre des communes mardi prochain. On tiendra pour l'occasion une conférence de presse, prévue ce mardi à 10 h 15, après la présentation du rapport dans la salle Charles Lynch. Nous avons obtenu sept laissez-passer pour y assister. Nous aurons, dans l'ordre, le président, le vice-président, le deuxième vice-président, Mme Nash, puis le secrétaire parlementaire. Ce sera mardi, immédiatement après la présentation.
Il faut également que le sous-comité se réunisse. Cette réunion, initialement prévue à 10 heures mardi, ne pourra évidemment avoir lieu en raison de la conférence de presse. M. McTeague propose de nous réunir lundi soir à 18 heures et promet de nous payer le souper à tous.
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Monsieur le président, on peut encore lire en première page des quotidiens ce matin que le prix du baril de pétrole pourrait atteindre les 250 $ d'ici décembre. Les coûts de l'énergie deviennent astronomiques. Je sais que nous avons jusqu'au 27 août pour discuter de ce dossier urgent, et nous pourrions peut-être examiner la question en même temps que le projet de loi . Cependant, je propose, si cela est possible et si les membres du comité y consentent, d'accorder au moins quelques heures à ce dossier de plus en plus préoccupant.
Je ne sais pas si cette envolée des prix est attribuable à la spéculation ou à la lutte acharnée qu'on se livre pour une ressources qui se raréfient, mais le Canada n'a de toute évidence pas encore réagi. Notre comité n'a pas accompli grand-chose, et le gouvernement n'a rien fait pour régler ce qui est pour moi le problème le plus grave auquel notre pays est confronté, qui préoccupe d'ailleurs les politiciens de tous les milieux.
Je demande au Comité d'essayer de passer au moins une journée à étudier cette question bien avant la date limite. Je comprends que certains d'entre nous ont des obligations importantes, mais nous pourrions au moins essayer de trouver une journée avant le 27 août, soit d'ici environ deux mois et demi. Efforçons-nous d'accorder au moins une journée à ce dossier. Je me rends bien compte que c'est beaucoup exiger des membres, mais je crois que nous recevons tous à ce sujet des lettres de citoyens inquiets.
Pour ce qui est du projet de loi , nous sommes prêts à l'examiner dès que possible, même s'il faut pour cela se rencontrer pendant l'été.