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Thank you, Mr. Chairman. Mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour. Je vous remercie de nous avoir invités aujourd'hui. Deux collègues du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes m'accompagnent aujourd'hui: Michel Arpin, vice-président de la radiodiffusion, et Scott Hutton, directeur exécutif de la radiodiffusion.
La dernière fois que nous sommes venus vous rencontrer, le 25 mars, le conseil n'avait pas encore tenu son audience publique sur le renouvellement des licences de la plupart des télédiffuseurs conventionnels privés du Canada. Parallèlement, vous avez commencé votre étude. Depuis, le comité et le CRTC ont eu l'occasion d'entendre de multiples points de vue dans leur tribune respective.
À l'évidence, la tenue de l'audience publique sur ces enjeux comporte des avantages. Le fait d'être ainsi exposés aux avis des différentes parties intéressées nous permet de comprendre précisément ce qui est en jeu et de prendre des décisions éclairées.
[Traduction]
Le secteur de la télévision conventionnelle constitue la pierre angulaire du système canadien de radiodiffusion depuis l'avènement de la télévision au Canada, en 1952. Il va de soi que la programmation locale est l'un des principaux traits qui définissent une station de télévision conventionnelle.
Le premier jour de notre audience publique, j'ai eu un échange avec le président et chef de la direction de CTVglobemedia, M. Ivan Fecan, au sujet de l'importance de la télévision conventionnelle. J'ai fait part de son témoignage devant votre comité. J'ai dit: « ... j'ai lu avec beaucoup d'attention vos propos livrés à la Chambre des communes et que vous avez essentiellement repris devant nous ce matin. Vous dites: « La télévision conventionnelle est locale; c'est le ciment qui unit la collectivité; nous en avons besoin pour les questions d'intérêt national et d'unité nationale; et c'est l'outil le plus efficace que nous avons en ce moment pour faire de la promotion. Est-ce que je vous ai bien compris? » M. Fecan a répondu: « Oui ».
Je crois que nous sommes tous d'accord sur le point de vue de M. Fecan. Je suis content qu'il nous en ait fait part dès le début de l'audience. Cela dit, depuis quelque temps, la capacité de la télévision conventionnelle a assumé un rôle de premier plan dans le système de radiodiffusion, ce qui comprend offrir une programmation locale aux gens d'un milieu, cette capacité est donc menacée. Les auditoires et les revenus publicitaires sont de plus en plus fragmentés entre la télévision conventionnelle, les services spécialisés et de télévision payante, sans compter Internet.
[Français]
En même temps que les télédiffuseurs conventionnels s'ajustaient à cette tendance, la récession mondiale est apparue. Comme de nombreux autres secteurs de l'économie, le ralentissement a frappé de plein fouet les radiodiffuseurs. Les dépenses publicitaires ont chuté radicalement et, en conséquence, les revenus ont fondu. N'oublions pas que pour les stations de télévision, l'industrie de l'automobile a toujours constitué l'annonceur le plus important.
[Traduction]
Le 15 mai, nous avons rendu une décision préliminaire et ainsi donné aux télédiffuseurs privés des détails importants sur le renouvellement de leurs licences. Plus précisément, nous avons renouvelé les licences des grands réseaux de langue anglaise pour une période d'un an, notamment aux stations de télévision exploitées par CTV Television, Canwest Television, Sun TV ainsi que la station CITV-TV. Nous avons décidé de renouveler les licences des principaux réseaux pour une plus courte durée que la période habituelle de sept ans afin de donner une certaine flexibilité à l'industrie pour réagir, compte tenu du ralentissement économique actuel. Nous avons l'intention d'utiliser une approche fondée sur les groupes lors du renouvellement des licences des principaux réseaux de langue anglaise, au printemps 2010.
[Français]
Nous avons renouvelé les licences des stations de télévision du groupe TVA pour deux ans. En conséquence, nous renouvellerons les licences de radiodiffusion de TVA en 2011. Essentiellement, au même moment, nous examinerons aussi les licences des stations de télévision de langue française exploitées par la Société Radio-Canada et nous reverrons les engagements de programmation des stations de télévision de TQS. Nous ferons connaître les modalités et les conditions précises rattachées à ces licences d'ici la mi-juillet.
[Traduction]
Il est devenu évident que nous ne pouvons poursuivre à moyen et à long termes en ayant recours à nos modèles et à nos hypothèses de toujours. Les fusions au sein de l'industrie canadienne de la radiodiffusion ont mené à la création de quelques grands groupes, lesquels contrôlent un éventail de services de télévision conventionnelle, de télévision payante et de services spécialisés. Tel que je l'ai mentionné la dernière fois que je me suis présenté devant vous, les processus du conseil doivent tenir compte de cette situation afin de s'assurer que la poursuite des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion se fasse de la manière la plus efficace qui soit. Au cours de la prochaine année, nous travaillerons avec l'industrie en vue de trouver des solutions aux questions de fond qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd'hui.
Le conseil a cerné sept secteurs où une réforme structurale est nécessaire.
Le premier concerne l'octroi des licences fondées sur les groupes. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous devons laisser tomber un cadre où le renouvellement des licences des services de télévision conventionnelle est examiné indépendamment des services spécialisés et de télévision payante. Une approche fondée sur les groupes nous permettra d'harmoniser les règles qui régissent toutes les catégories de services télévisuels. De plus, cela nous permettra de prendre en compte l'auditoire total d'un groupe de radiodiffusion, l'ensemble de ses revenus, ainsi que ses engagements et ses obligations en matière de programmation.
Deuxièmement, il faut remettre l'accent sur les éléments de base, avec l'énergie et les ressources nécessaires à l'appui. Les radiodiffuseurs conventionnels doivent réorienter leurs efforts sur ce qui constitue la base de leur service: les nouvelles locales, la programmation locale et des émissions d'intérêt national. Plutôt que d'envisager ce recentrage comme une dépense de fonctionnement, ils doivent y voir l'élément principal pour assurer leur survie et y consacrer l'énergie et les ressources nécessaires.
Troisièmement, l'harmonisation des obligations relatives à la programmation locale. La quantité d'émissions locales varie d'une station à l'autre et est tributaire du moment où la licence a été octroyée. À notre avis, les règles devraient être équitables pour tous et la quantité d'émissions locales devrait être harmonisée et tenir compte de la grandeur du marché servi.
Quatrièmement, un financement clairement établi. Toutefois, et comme nous l'avons indiqué le 15 mai, pour être en mesure de procéder à ce recentrage, les radiodiffuseurs doivent disposer d'un financement plus prévisible. Au lieu d'opter pour des tarifs de distribution, nous cherchons à donner un appui aux stations de télévision conventionnelle, sur le plan des revenus; en examinant d'autres mécanismes d'appui conçus exclusivement pour la programmation locale, en protégeant l'intégrité des signaux des radiodiffuseurs canadiens et en explorant des mécanismes visant à établir, sur une base négociée, la juste valeur marchande des signaux de ces stations, et en prévoyant, si nécessaire, le recours aux services d'arbitrage du CRTC.
Cinquièmement, des engagements véritables. Je suis convaincu que les radiodiffuseurs peuvent élaborer un modèle de fonctionnement destiné à réussir si celui-ci est en mesure de compter sur des sources de revenu qui reflètent la valeur de la programmation distribuée. Par contre, en échange de l'harmonisation des obligations et d'un financement négocié, tel que mentionné précédemment, les radiodiffuseurs devront fournir des engagements fermes relativement aux nouvelles locales, à la programmation locale et aux émissions d'intérêt national.
Sixièmement, exercer une retenue en matière d'émissions étrangères ou s'engager à investir dans la programmation canadienne. Les créateurs canadiens nous ont exprimé collectivement leur profonde exaspération au vue des sommes d'argent qui sont dépensées chaque année à Hollywood. Afin d'être à la hauteur des objectifs de la Loi sur la radiodiffusion, une certaine retenue ou un certain amenuisement du phénomène est nécessaire. Il reste à déterminer si cela pourra se faire au moyen d'un rapport à établir entre l'un et l'autre, d'exigences minimales sur les plans de dépenses consacrées aux émissions canadiennes ou encore, d'un pourcentage des revenus obtenus. Mais il semble qu'une forme ou une autre de mécanisme de retenue soit nécessaire et souhaitable.
[Français]
Le septième secteur est le passage au numérique. Enfin, nous devons trouver une solution acceptable en vue d'éliminer les obstacles qui se posent au passage de la télévision en mode analogique au mode numérique. La réponse semble se trouver dans une solution hybride, avec une radiodiffusion en direct des signaux numériques à définition standard dans les grands centres et un accès par l'entremise du câble ou du satellite à l'extérieur des régions métropolitaines. Cependant, il reste certains détails à régler, tels que l'accès, les coûts et l'éligibilité.
[Traduction]
Le jour même où nous avons annoncé les modalités des nouvelles licences des télédiffuseurs conventionnels privés, nous avons dévoilé notre plan en vue de nous attaquer aux sept secteurs que je viens de vous mentionner. Nous amorcerons bientôt une instance publique qui culminera à l'automne avec la tenue d'une audience publique le 29 septembre. Il s'agit de l'instance prévue à l'été et mentionnée dans mon témoignage au mois de mars. Nous avons bon espoir que cette audience débouchera sur un cadre renouvelé que nous pourrons utiliser en 2010 lors du renouvellement des licences fondées sur les groupes. Nous savons que les délais sont très courts. Cependant, ce dossier est d'une telle urgence qu'il justifie ces délais et nous avons toutes les raisons de croire que nous atteindrons notre objectif.
[Français]
Au cours de votre étude, vous avez soulevé des questions très pertinentes, et nous en tiendrons compte. D'ailleurs, nous avons hâte de prendre connaissance de votre rapport final. Il ajoutera une perspective importante à nos discussions.
Je vous remercie. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Il ne s'agit pas de savoir qui a tort ou qui a raison.
Il est clair que nous n'avons pas eu d'échange ou que nous ne nous sommes pas entendus à ce sujet. Je leur ai demandé: « Quels engagements fermes êtes-vous prêts à prendre? » Ils ne m'en ont donné aucun. Ils prétendent qu'ils avaient l'intention de... et je vous ai lu ce qui a été dit. Je pense que nous ne devrions pas nous y attarder.
Le fait est que nous n'étions pas prêts à leur accorder un tarif de distribution ou d'envisager de leur accorder un tel tarif de distribution à moins d'avoir des engagements fermes de leur part. Ils n'ont pris aucun engagement ferme à cet égard à ce moment-là.
Aujourd'hui, je viens tout juste de témoigner devant vous et de dire au point numéro quatre que nous voulions explorer des « mécanismes en vue d'établir lors de négociations la juste valeur du marché des signaux de ces stations... appuyés, au besoin, de l'arbitrage du CRTC ». Autrement dit, ce que cela signifie, c'est qu'on négocie la valeur du tarif de distribution. Les câblodistributeurs distribuent le signal. Cela doit être évalué; sinon il ne sera pas distribué.
Qu'est-ce que vous voulez? Voulez-vous que j'établisse la valeur? Non. Nous ne ferons pas cela. C'est quelque chose que vous négociez avec les radiodiffuseurs. Si vous ne pouvez pas en arriver à une entente, venez nous voir et nous arbitrerons la question.
Il y aura donc un tarif. Le montant du tarif dépendra du marché de la station en question. On ne peut pas établir le tarif disons à 50 ¢ pour chaque signal comme ils le disaient. Il pourrait être bien différent selon les marchés. Cependant, vous êtes les intervenants sur le marché. Vous négociez. Si vous ne pouvez pas négocier, je jouerai le rôle d'arbitre pour vous si nécessaire.
C'est de cette façon que nous allons aborder la question.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur von Finckenstein, merci d'être revenu. Nous vous remercions d'avoir pris le temps de venir travailler avec nous.
À notre comité, nous avons tenté d'aborder les différents arguments que nous entendons selon les différentes perspectives politiques. Ce que nous souhaitons fondamentalement, c'est nous assurer que peu importe la décision, elle sera prise de façon à ce que nos collectivités de télévision locales demeurent fortes et prospèrent, que peu importe la façon dont les choses sont repartagées, les radiodiffuseurs ne vont pas continuer à administrer leurs stations locales en prenant cet argent et en le dépensant ailleurs ou que les câblodistributeurs géants ne vont pas continuer à exploiter les consommateurs.
Nous avons le fonds d'amélioration locale, nous avons le modèle de tarif de distribution et maintenant vous nous proposez ces négociations qui se déroulent à l'heure actuelle au sujet de la compensation pour la valeur.
Lorsque nous vous avons rencontré il y a deux mois, on a posé la question: le tarif de distribution est-il tombé en désuétude? Vous avez répondu: « Non, bien sûr que non. » Or, lors des audiences à huis clos avec CTV et CanWest le 30 avril, vous avez dit que les entretiens au sujet d'un tarif de distribution étaient un « dialogue de sourds » et qu'il était plus utile de mettre en place le nouveau modèle de compensation pour la valeur que de s'acharner sur le tarif de distribution qui est maintenant désuet. Donc, le tarif de distribution est-il désuet ou devons-nous passer à autre chose?
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Tout d'abord, au début de la séance j'ai déposé un document dans lequel nous disons que nous parlons tous d'un tarif de distribution et que ce terme signifie quelque chose de différent pour nous tous. J'ai dit que j'ai en fait effectué une analyse d'impact de ce que représenterait un tarif de distribution de 0,50 $ par signal, et voici ce dont il s'agit. J'ai ensuite demandé si vous étiez tous d'accord? Et, surprise, surprise, personne n'était d'accord.
Très bien, alors nous avons dit qu'apparemment nous parlions tous de quelque chose de différent. Il y avait différents points de vue sur la façon dont on calcule ce que chaque station reçoit et quel serait l'impact sur les EDR. Demain, il y a un groupe de travail qui rencontrera les différents participants dans l'industrie pour connaître la position de chacun, car bien que tout le monde parle de « tarif de distribution », on n'a pas nécessairement la même façon de l'évaluer.
Deuxièmement, comme je l'ai dit ici, en tant que conseil — et je l'ai dit au cours des audiences — nous sommes d'avis qu'il serait beaucoup plus utile d'examiner vraiment ce dont nous parlons ici. Si vous êtes un câblodistributeur, vous distribuez des signaux. Vous les distribuez car les téléspectateurs veulent recevoir ces signaux. Les producteurs de ces signaux devraient être rémunérés pour leur valeur. On le fait avec les chaînes spécialisées, mais on ne le fait pas avec les chaînes génériques. Il est clair qu'en tant que téléspectateurs, on veut recevoir aussi bien les chaînes génériques que les chaînes spécialisées. Il y a donc une valeur qui s'y rattache, et distribuer ces chaînes représente un avantage. Quelle est cette valeur? Cette valeur devrait être établie lors de négociations. Nous pourrons jouer le rôle d'arbitre si vous ne le pouvez pas. Essentiellement, cela permettrait aux chaînes génériques d'avoir un revenu régulier.
Si vous voulez qualifier cela de « tarif de distribution », et bien faites-le. Je ne pense pas que le tarif de distribution propose un même tarif pour tous, pour ce qui est du signal, de l'endroit, etc. Comme je le disais, CTV voulait 50 p. 100. À mon avis, il serait plus logique d'en reconnaître la valeur et d'accorder une compensation pour cette valeur.
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En fait, pour répondre à votre question, je vais reprendre...
On a parlé de 1999, mais en 1998, le conseil avait tenu une audience — moi non plus, je n'étais pas au conseil — pour quelque chose de structurel. Et les producteurs avaient fait des pressions sur le conseil pour promouvoir les émissions de dramatiques. Or le conseil a créé les heures prioritaires et a établi que huit heures par semaine seraient des heures dites prioritaires.
Donc, voici la pensée du conseil, en 1998 et 1999: les investissements en émissions de dramatiques et de documentaires seraient très matériels et probablement supérieurs à ce qu'ils avaient été précédemment.
Dix ans plus tard, on constate que cela n'a pas donné le résultat voulu. Cela n'a pas été un échec dès le premier jour; cela a été stable pendant un certain temps. Récemment, on a pu effectivement constater qu'il y a des dépenses nettement supérieures au chapitre des émissions étrangères chez les diffuseurs de langue anglaise.
Donc, le système des émissions prioritaires est remis en question par les producteurs. Aussi, au cours de l'été et de l'automne prochains, on va tenter de voir si on ne devrait pas revenir... Enfin, les télédiffuseurs et les producteurs nous disent de revenir au système des investissements, des dépenses en émissions canadiennes basées sur des pourcentages de revenus.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
Nous poursuivons une étude évidemment fort importante sur l'effet de l'industrie de la télévision sur les localités du Canada, et bien sûr, sur la télévision locale. Il s'agit d'un dossier très important pour la ville dont je suis originaire, Winnipeg. J'ai assisté à un événement pendant la fin de semaine où 1 000 personnes sont venues appuyer la télévision locale. De toute évidence, les Canadiens sont très attachés à la télévision locale.
On a beaucoup parlé aujourd'hui des différents aspects de votre travail et du mandat du CRTC. Personnellement, je ne veux pas appuyer un camp ou l'autre relativement à la question des tarifs de distribution. Mes questions se rapporteront davantage à votre comparution devant nous aujourd'hui étant donné que nous n'avions pas nécessairement prévu de vous entendre de nouveau dans le cadre de notre étude, puisque vous aviez déjà comparu une fois.
Notre comité a même voté pour demander que vous soyez de nouveau invité à comparaître pour clarifier certaines déclarations que vous aviez faites lors de votre première comparution. M. Rodriguez en a déjà fait mention, mais je voudrais vous donner l'occasion de vous exprimer de nouveau à ce sujet puisque c'est essentiellement la raison pour laquelle vous êtes de nouveau des nôtres aujourd'hui.
Si nous vous avons convoqués de nouveau, c'est surtout parce que les télédiffuseurs ont indiqué qu'ils consacreraient les revenus qu'ils appliqueraient des tarifs de distribution à la télévision locale et aux émissions locales. Or, lors de la réunion précédente à laquelle vous avez comparu, vous avez déclaré qu'ils vous avaient répondu par un non catégorique quand vous leur aviez demandé, lors d'une rencontre avec eux, s'ils allaient consacrer cet argent à la télévision locale. Voici donc ma question: Pensez-vous que les télédiffuseurs ont mal rapporté vos propos et mal informé le comité? Par ailleurs, puisque nous vous avons invité à revenir pour clarifier la question, devrions-nous leur demander de clarifier eux aussi leurs propos?
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J'aimerais tout d'abord vous remercier de m'avoir invité de nouveau. Vous comprendrez que lorsque j'ai comparu devant votre comité la première fois, nos audiences n'avaient pas encore eu lieu alors que maintenant elles sont terminées. Nous avons reçu beaucoup d'autres mémoires sur ces différentes questions, ce qui est très utile. J'ai aussi suivi de très près ce qu'ont dit les témoins qui ont comparu devant vous.
Plus précisément, lors de l'audience à laquelle ont participé les EDR, celles-ci ont demandé qu'on leur accorde des tarifs de distribution. Je leur ai alors demandé de me décrire très précisément ce qu'elles étaient prêtes à offrir en retour. Elles n'ont pas donné de réponse précise. Vous avez lu leurs témoignages. Elles n'ont pas dit non, mais elles ont dit qu'elles en tiendraient compte et ont parlé de viabilité. Elles se sont dites prêtes à revenir plus tard. Évoquant leurs réponses, j'utilisai une figure de style en disant qu'elles avaient répondu par un non catégorique, ce que je regrette amèrement parce que cela vous a manifestement induit en erreur. Même si le ton de mes propos pouvait sembler accusatoire, je voulais simplement dire que je n'avais pas obtenu d'engagement ferme de leur part.
Depuis, nous avons passé en revue les témoignages présentés à nos audiences et vous avez entendu les témoins. Il est évident que nous n'étions pas tous sur la même longueur d'ondes. L'échange n'a pas été satisfaisant. Les télédiffuseurs ont indiqué qu'ils seraient prêts à accéder à notre demande si nous tranchions en faveur de tarifs de distribution. De mon côté, je leur ai dit que nous n'accepterions d'imposer un tarif de distribution que s'ils nous présentaient un engagement précis et solide, ce qu'ils n'ont pas fait.
Je pense qu'il vaut mieux oublier tout cela. Vraiment, les deux côtés ont... Pendant notre audience, M. Fecan a admis qu'il ne s'était peut-être pas exprimé assez clairement, et j'aurais sans doute dû lui demander de préciser sa pensée. À l'audience, quand nous avons rejeté l'idée du tarif de distribution, la situation ne s'était pas dégradée au point que nous voyons aujourd'hui. Nous n'avions pas l'impression que cela ajouterait de la valeur au service offert. Cela s'est passé peu après que ces entreprises eurent procédé à d'importantes acquisitions, si bien qu'à notre avis, elles n'avaient pas suffisamment démontré qu'elles avaient besoin d'une telle mesure.
Les choses évoluent très vite et la situation a depuis complètement changé. N'oubliez pas que cela s'est passé en octobre 2008. Il est clair qu'il faut une intervention quelconque et je l'ai réitéré publiquement à maintes reprises. Nous sommes tous d'accord là-dessus. C'est pour cette raison que vous avez organisé ces séances. Il s'agit de savoir quoi faire. Cette audience a eu lieu en avril et la première semaine n'a porté que sur la politique; nous voulons essentiellement tracer un nouveau plan d'ensemble. Nous nous y attaquerons en octobre et aujourd'hui, pour la première fois, je vous ai présenté à vous et à tous ceux qui suivent cette séance les sept éléments qui seront au coeur de nos audiences de septembre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis fasciné par ce modèle de compensation pour la valeur dont il est question, parce qu'on en a pas vraiment parlé la dernière fois, et je crois que nous tentons tous de le comprendre.
L'idée qu'à la place du CRTC, les gros joueurs négocient entre eux... Il s'agit d'entreprises qui achètent de la publicité dans les journaux pour se dénigrer l'une l'autre. Elles comparaissent devant notre comité. Elles disent non, la carte est à l'envers et doit être plutôt lue de cette façon. Je n'ai jamais vu ce genre d'hostilité entre entreprises.
Je ne sais pas s'il y a une solution pour l'avenir de la télévision diffusée par ondes hertziennes, mais je proposerais que CTV ait une émission de télé-réalité. Nous pourrions mettre Phil Lind dans une salle avec Jim Shaw et les Aspers, et nous pourrions les regarder négocier.
Est-ce une solution viable, compte tenu de l'hostilité suscitée par cette question, de leur dire d'en venir à une entente? Qu'est-ce qui va protéger les exploitations locales? Qui va déterminer qu'il y a contenu canadien? C'est votre travail. Comment pouvez-vous laisser entendre, compte tenu du degré d'hostilité, que nous pourrons vraiment revenir à un plan qui protège le bien-être de l'industrie canadienne de la télévision dans son ensemble?