:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis accompagné de M. Ümit Kiziltan, de la Direction générale de la citoyenneté et du multiculturalisme à Citoyenneté et Immigration Canada, et de Mme Sandy MacDonald, directrice, Programmes de reconnaissance historique.
Je suis heureux de me joindre à vous aujourd'hui pour considérer une question qui concerne l'un des principaux groupes culturels du Canada. Je vais faire une brève présentation et j'aurai ensuite le plaisir de répondre à vos questions.
Selon les données du recensement de 2006, le Canada compte plus de 1,4 million de Canadiens de descendance italienne. Cette communauté a contribué de façon remarquable à l'édification de notre nation. Cependant, au cours de la Seconde Guerre mondiale, quelque 632 personnes d'origine italienne ont été désignées comme sujets d'un pays ennemi du Canada. La majorité de ces personnes ont été internées dans un camp à Petawawa, en Ontario, et quelques autres ailleurs dans d'autres camps et prisons.
[Traduction]
À l'époque, le gouvernement avait des préoccupations de sécurité légitimes à l'égard des activités de gouvernements étrangers en sol canadien. Tel était le contexte historique au moment où l'on a pris ces mesures, et nous ne devons pas en faire abstraction. Il nous faut tenir compte pleinement du contexte de sécurité pendant cette période de l'histoire.
Cela dit, en rétrospective, des décennies plus tard, il est clair qu'au moment de l'internement, les droits des gens de bénéficier d'une application régulière de la loi ont été bafoués dans bien des cas. Cela a causé une grande anxiété qui persiste encore aujourd'hui parmi de nombreux Canadiens d'origine italienne.
Dans certains cas, les motifs d'internement étaient fallacieux et fondés sur la race et la suspicion plutôt que sur des preuves. Par exemple, Benny Ferry, un Canadien d'origine italienne âgé de 24 ans, a été arrêté en juin 1940 et détenu à Petawawa. Au bout de 11 mois, les autorités ont reconnu leur erreur. Elles l'ont remis en liberté, et quelques mois plus tard, comme un citoyen canadien exemplaire et loyal, il s'enrôlait dans l'armée canadienne. Les cas comme celui-là — une année ou moins d'internement, suivie d'une libération — ont été nombreux.
Je reconnais les efforts sincères de notre collègue, M. Pacetti, pour souligner cette expérience historique dans ce projet de loi. Je reconnais qu'il y traite d'une question qui constitue depuis longtemps une profonde préoccupation pour les Canadiens d'origine italienne.
J'aimerais vous donner une mise en contexte historique relativement à l'approche et aux réponses des gouvernements canadiens successifs face à la question de l'internement de Canadiens d'origine italienne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Puis, je formulerai certains commentaires au sujet du projet de loi en soi. Bien que je reconnaisse la motivation sincère de M. Pacetti, j'affirme que cette mesure législative présente de graves lacunes, et j'expliquerai pourquoi je suis de cet avis.
Tout d'abord, au cours des années qui ont suivi la guerre, on a pris la décision de ne pas reconnaître la nature problématique ou injuste de ces détentions. Le premier ministre Trudeau, de 1968 à 1984, a adopté la position selon laquelle le passé était le passé, et que nous ne devions en aucune façon nous occuper de questions liées à la reconnaissance ou à la réparation historique pour des incidents tels que les mesures de restriction d'immigration ou l'internement, en temps de guerre, des Italo-Canadiens, mais aussi des Japonais et des Canadiens originaires de l'Empire austro-hongrois. Il s'est totalement opposé à de tels efforts.
Le premier ministre Mulroney lui a succédé et a adopté une approche différente. Il était d'avis que le Canada était assez mûr pour apprendre de ses erreurs, et qu'il devrait les reconnaître, ce qu'il a évidemment fait en 1988 en présentant des excuses pour l'internement des Canadiens d'origine japonaise. Le 4 novembre 1990, le premier ministre Mulroney a également présenté, au nom de la population et du gouvernement du Canada, des excuses aux Canadiens d'origine italienne pour ce qui s'était produit entre 1940 et 1943. Permettez-moi de citer un extrait assez long de la déclaration qu'il a faite ce jour-là.
À l'occasion d'un déjeuner du Congrès national des Italo-Canadiens, il a dit ce qui suit:
Ce qui est arrivé à de nombreux Canadiens italiens est profondément offensant car il va à l'encontre des notions fondamentales du respect de la dignité humaine et de la présomption d'innocence. Ces actes d'une injustice flagrante ont été infligés arbitrairement non seulement aux personnes présentant des risques pour la sécurité de l'État, mais aussi à des gens dont le seul crime était d'être d'ascendance italienne. En fait, une grande partie des arrestations furent faites sous le prétexte de l'appartenance à des organisations italo-canadiennes, semblables en bien des points à celles qui sont représentées ici aujourd'hui. Aucune des 700 personnes arrêtées n'a vu d'accusations portées contre elle et aucune poursuite judiciaire n'a été intentée. C'était souvent, purement et simplement, un acte fondé sur des préjugés — orchestré et commis en vertu d'une loi, mais un acte discriminatoire néanmoins.
En 1988, notre gouvernement a abrogé la Loi sur les mesures de guerre afin que de telles injustices ne soient jamais plus commises envers des Canadiens innocents et sans méfiance. En créant la Fondation canadienne des relations interraciales, nous avons, nous aussi, dit « jamais plus ». Mais dire « jamais plus » sans reconnaître explicitement et formellement en même temps qu'un tort a été commis ne suffit pas.
Le silence qu'on a gardé pendant 45 ans sur ces injustices est une partie honteuse de notre histoire. Ce silence a été maintenu par des gouvernements qui pensaient que les internements étaient soit justifiés, soit sans conséquence. Eh bien, nous savons qu'ils n'étaient ni justifiés ni sans conséquences. Ils étaient clairement erronés et moralement inacceptables. Ils ont montré aussi que quand les choses se sont corsées, le gouvernement du Canada n'a pas été à la hauteur et a fait porter le blâme à des nouveaux arrivés aux noms étrangers ou à des minorités qui s'efforçaient encore, dans de nombreux cas, à apprendre l'anglais ou le français. C'est une question extrêmement importante et je veux être bien clair sur un point: ce genre de comportement n'était pas acceptable dans ce temps-là, il ne l'est pas aujourd'hui et il ne le sera jamais dans un pays civilisé qui se targue de respecter la règle de la loi. Au nom du gouvernement et du peuple canadiens, j'offre à nos concitoyens d'origine italienne nos excuses complètes et entières pour les torts commis envers les leurs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Monsieur le président, ces excuses ont été suivies d'un gouvernement qui, de 1993 à 2005, a refusé de fournir un financement à titre commémoratif pour nous permettre de mieux comprendre l'expérience de l'internement et pour sensibiliser les générations futures à son sujet. En fait, la secrétaire d'État, Sheila Finestone, a écrit aux organisations italo-canadiennes et à d'autres groupes pour indiquer que le gouvernement ne traiterait aucune demande de réparation historique. De manière similaire, l'ancienne ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps, a adopté la même position au nom du premier ministre Chrétien.
En octobre 2005, juste avant les élections fédérales, une entente de principe a toutefois été signée en vue de l'octroi d'un financement de 2,5 millions de dollars pour des projets de commémoration à quatre organisations: le Congrès national des Italo-Canadiens, la Fédération nationale des associations commerciales et professionnelles italo-canadiennes, l'Ordre des fils d'Italie et enfin, la Fondation communautaire canadienne-italienne du Québec.
Lorsque notre gouvernement est arrivé au pouvoir, nous avons entamé des discussions avec ces organisations. J'ai eu l'honneur de diriger nombre de ces discussions durant les années 2006 et 2007. La position de ces groupes était que le gouvernement devait transférer un financement de 12,5 millions de dollars à la Fondation du Congrès national des Italo-Canadiens, ce que nous avons considéré de bonne foi. Mais, tout d'abord, je n'arrivais pas à comprendre d'où on avait tiré ce chiffre de 12,5 millions de dollars. On m'a dit qu'il s'agissait d'un engagement pris par l'ancien gouvernement Martin. Nous avons scruté minutieusement tous les ouvrages et demandé à nos fonctionnaires de passer en revue tous les documents relatifs aux comptes publics et au budget, ainsi que le cadre fiscal et les annonces. Nous n'avons pu trouver aucune trace d'un tel engagement, hormis les 2,5 millions de dollars prévus dans l'entente de principe.
Lorsque les fonctionnaires de mon ministère m'ont transmis cette information, je leur ai demandé d'examiner la possibilité d'une fondation, et voici ce qu'ils m'ont dit:
Les fondations constituent un mécanisme de financement unique, et le Conseil du Trésor applique des critères stricts pour approuver leur utilisation. Il exige qu'on prépare une analyse de rentabilisation et qu'on démontre clairement que le bénéficiaire a la capacité et l'expérience voulues pour gérer et investir les fonds conformément au cadre de gestion des placements pour le financement initial du ministre des Finances, et pour observer les règles strictes en matière de gouvernance et de reddition de comptes qui s'appliquent aux fondations.
En mai 2008, afin d'examiner toutes les options d'octroi d'un financement en vertu du Programme de reconnaissance historique pour les communautés, les fonctionnaires du ministère ont demandé au Congrès national des Italo-Canadiens les documents nécessaires pour déterminer l'aptitude de la fondation du CNIC à l'égard des exigences précédemment citées. Or, le CNIC a fourni uniquement les lettres patentes et les règlements de la fondation. Il n'a produit aucun des autres documents requis en ce qui concerne notamment la politique d'investissement de la fondation, les membres du conseil d'administration, les membres du comité d'investissement, les renseignements sur les activités et accomplissements de l'organisme, ni aucune information d'ordre financier.
Cependant, les fonctionnaires ont pu se procurer, dans les dossiers du ministère, les états financiers de la fondation pour l'année 2005, qui révélaient que celle-ci possédait des actifs qui s'élevaient à seulement 521 $, et qu'elle n'avait eu aucun revenu au cours de l'année. Vérification faite sur le système de données en ligne concernant les sociétés fédérales, les représentants du ministère ont également appris que la fondation n'avait soumis aucun rapport annuel depuis 2006 au moins et qu'elle avait signalé son intention de dissolution en 2004, pour revenir plus tard sur cette décision, ce qui a fourni des indices supplémentaires de l'inactivité de la fondation. Sur la foi de cette information, les fonctionnaires ont conclu qu'il ne serait pas possible de préparer une analyse de rentabilisation permettant de démontrer que le CNIC possédait les capacités et l'expérience nécessaires pour gérer une fondation.
J'ai transmis cette information à mes interlocuteurs des quatre organisations, afin de les informer que le gouvernement était tenu de se conformer aux critères du Conseil du Trésor et au cadre de gestion du ministre des Finances, et que la fondation ne répondait tout simplement pas à ces critères. Par la suite, étant donné que nous étions incapables d'en arriver à un consensus avec les organisations, notre gouvernement a jugé que la soixantaine d'années d'inaction face à l'aspect commémoratif d'une réparation historique pour l'internement des Italiens était une période trop longue, et que nous devions agir.
En conséquence, dans le cadre du Programme de reconnaissance historique pour les communautés, nous avons réservé un budget de 5 millions de dollars devant servir uniquement à financer des projets de commémoration et d'éducation des Canadiens en ce qui a trait à l'internement d'Italo-Canadiens au cours de la Seconde Guerre mondiale. J'ai le plaisir de déclarer que nous avons déjà reçu un certain nombre de demandes et que c'est un comité consultatif formé d'éminents Canadiens d'origine italienne qui déterminera les subventions et les projets financés par le Programme de reconnaissance historique pour les communautés.
Permettez-moi de terminer en disant que le fonds du Programme de reconnaissance historique pour les communautés octroyé par notre gouvernement, qui représente les premières sommes jamais versées par un gouvernement dans l'histoire du Canada dans le but de commémorer cette expérience, s'accompagne d'autres efforts de notre gouvernement. Parmi ces efforts figurent la mise sur pied de la Fondation canadienne des relations interraciales, qui dispose du fonds de dotation de 25 millions de dollars établi par le gouvernement Mulroney; la construction du Musée canadien des droits de la personne ainsi que l'établissement du Quai 21 en tant que musée national de l'immigration. Nous estimons que ces établissements reconnaîtront de manière permanente la triste histoire des mesures d'internement en temps de guerre.
Ainsi donc, j'affirme que le projet de loi est imparfait à plusieurs égards.
Tout d'abord, il désigne le ministre du Patrimoine canadien, alors que c'est désormais le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration qui est chargé de la question de la reconnaissance historique.
On y mentionne une seule organisation, alors que quatre avaient été nommées dans l'entente de principe, et cela exclut les 33 millions d'autres Canadiens qui pourraient, individuellement ou par l'entremise de leurs propres organisations, collaborer à ce financement. Je ne crois pas qu'on devrait être contraint de passer par une seule organisation. Selon moi, nous ne devrions pas faire des gagnants et des perdants.
On traite d'indemnisation. Les autres dossiers de reconnaissance historique — la taxe d'entrée imposée aux Chinois et l'internement des Japonais — ne traitent pas d'indemnisation, car cela implique de restituer des biens réels, ce qui, à l'évidence, ne tient plus. Il n'y a plus de survivants, et personne n'a proposé qu'on procède véritablement à la restitution de biens.
Dans le projet de loi, on parle de renvoyer l'entente au Parlement pour approbation. On ne précise pas au moyen de quel instrument cela se ferait, ni de quel type d'approbation il s'agirait.
On y traite aussi d'harmonie ethnique et raciale. Je suis d'accord là-dessus; c'est pour cette raison que le gouvernement précédent a créé la Fondation canadienne des relations interraciales. C'est la raison d'être de ces autres projets comme le musée des droits de la personne. Donc, c'est redondant, selon moi.
Il est question d'excuses. Comme je l'ai indiqué et fait valoir au moyen d'une longue citation, le premier ministre du Canada a déjà présenté des excuses complètes au nom du gouvernement et de la population canadienne — des excuses complètes et sans réserve.
Enfin, le projet de loi aborde la création de timbres-poste, ce qui contrevient à ce qui, je crois, constitue une politique très sensée appliquée par Postes Canada en matière de timbres commémoratifs. Je ne pense pas que nous devrions y ajouter une dimension politique. Je trouve excellente l'idée d'un timbre-poste, et je me joindrai avec plaisir à M. Pacetti et à d'autres parlementaires pour écrire au comité consultatif de Postes Canada afin de recommander la création de ce timbre. Mais selon moi, nous ne devrions pas faire une exception à la politique raisonnable qui est établie à cet égard.
Voilà donc mes remarques sur le projet de loi. Il me tarde d'entendre vos questions.
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Merci, je vous en suis reconnaissant.
Nous avons parcouru la liste. Nous avons mentionné comment Pierre Trudeau avait déclaré, catégoriquement, que l'affaire était close. Il n'y aurait pas d'excuses, pas de dédommagements, pas de regrets. C'est le bilan libéral. Jean Chrétien a répété la même chose. Paul Martin n'a rien fait avant de concocter à la hâte une entente en vertu du programme de reconnaissance, de commémoration et de sensibilisation, auquel aucun crédit n'a été accordé, alors que le gouvernement était à l'agonie. Vous avez dit que, malgré vos recherches, vous ne pouvez pas trouver mention de demandes de ces fonds, et je vous en sais gré.
Je veux revenir à un sujet qui me préoccupe vraiment. Je vous avais dit, à vous personnellement, que ma famille a vécu ces événements. Ils survenaient après des décennies de racisme, etc., une période, je dirais, encore plus longue de honte et, à ce que je sache, je suis la seule personne dont la famille était ici, au Canada, à l'époque. L'autre jour, j'ai affirmé que je ne prétendais pas être un meilleur Canadien d'ascendance italienne que les autres membres du comité, mais l'expérience me permet de parler. De fait, mon père a changé son nom, comme beaucoup d'autres membres de sa famille, pour mieux s'adapter. Mes grands-parents refusaient de parler italien à la maison, même s'ils parlaient mal l'anglais, parce qu'ils voulaient que leurs enfants soient Canadiens et échappent à la discrimination.
Une chose me dérange vraiment. C'est la contestation de bons Canadiens qui se sont offerts pour travailler à un programme de reconnaissance historique. Je veux citer un auteur... Et vous savez, c'est de l'élitisme, madame Minna, que de s'attaquer aux Canadiens qui se sont portés volontaires.
L'hon. Maria Minna: Ce n'est pas de l'élitisme.
M. Dean Del Mastro: C'est un comportement élitiste. Angelo Persichilli est un écrivain canadien d'ascendance italienne que je respecte beaucoup. Il trouverait peut-être grâce aux yeux de Mme Minna. Or, voici ce qu'il a écrit:
Ce comité formé pour gérer les fonds mis à sa disposition par le gouvernement de Stephen Harper et confié judicieusement à la direction d'une personne aussi intelligente et aussi équilibrée que Pal Di Julio, qui donnera des directives claires sur les façons de dépenser cet argent, est peut-être le point final de cette page peu reluisante de l'histoire du Canada.
Pouvez-vous comprendre pourquoi les membres de l'opposition s'en prennent à Pal Di Julio, un bon Canadien, une personne qui, je le sais, travaille fort avec la communauté italienne, qui a personnellement consacré de très nombreuses heures, l'été dernier uniquement, à recueillir de l'argent pour le Fonds d'aide aux sinistrés du séisme des Abruzzes. Pouvez-vous comprendre pourquoi, apparemment, ce Canadien d'ascendance italienne n'est pas assez bon pour conseiller le gouvernement et pour collaborer avec les groupes italiens de partout au pays, à la reconnaissance de ces événements? Pourquoi, d'après vous, nos vis-à-vis estiment-ils que Pal Di Julio n'est pas un Canadien d'ascendance italienne recommandable?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, vous pouvez juger à votre façon que les excuses que M. Mulroney a faites à l'époque sont suffisantes, mais ce n'est pas ce que juge la communauté. Et ce qui nous intéresse actuellement, c'est ce que pense cette communauté, c'est l'importance de faire valoir des excuses officielles. Pour elle et pour moi aussi, des excuses dans une salle de réception n'ont pas la même portée que des excuses formelles au sein même du Parlement du Canada. C'est ce que demande la communauté.
Avant de faire valoir mon point, je voudrais juste soulever une inquiétude. Vous avez dit que vous ne connaissiez aucune des idées politiques de M. Perin, et je trouve cela inquiétant. En fait, si vous le nommez, vous devriez connaître le fond de sa pensée, ou, à tout le moins, vos conseillers devraient vous dire ce que cet homme a écrit et ce qu'il pense, particulièrement en ce qui concerne l'enjeu pour lequel il est nommé.
Je veux simplement revenir sur les témoignages de la semaine dernière. Nous avons reçu les principaux groupes de la communauté italienne, ceux qui ont traditionnellement représenté la communauté, et ils sont habilités à le faire par elle. J'ai posé à chacun d'eux la question, ainsi qu'à la CIBPA la semaine précédente. Chacun appuie le projet de loi. C'est unanime.
Je vous fais part de quelques-uns de leurs propos. Par exemple, en ce qui concerne l'entente de principe conclue avec le gouvernement Martin, à laquelle vous avez fait référence, ils ont dit: Le ministre Kenny a décidé unilatéralement, pour des raisons incompréhensibles, de procéder à un nouveau programme qui n'a pas l'appui des organismes principaux de la communauté italo-canadienne. Ensuite, en ce qui concerne le comité consultatif qui a été créé, on dit que c'est un comité consultatif pour le programme, on dit que c'est un comité consultatif de la communauté italienne, on dit qui la représente et qu'aucune organisation...
Il y a donc un problème de fond, monsieur le ministre, quand les organismes reconnus et réputés depuis des décennies sont unanimes pour appuyer le projet de loi, qu'aucun n'a été consulté pour abolir le programme de 2005, et qu'aucun n'a été consulté pour mettre en avant le comité consultatif. Ne croyez-vous pas qu'il y a là un problème de fond, puisqu'on a procédé unilatéralement?