:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes très heureux de comparaître aujourd'hui pour vous présenter notre rapport « Le Point » de 2009, déposé à la Chambre des communes le 31 mars. Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée des vérificateurs généraux adjoints, Hugh McRoberts et Richard Flageole, et du commissaire à l'environnement et au développement durable, Scott Vaughan. Le rapport examine sept questions que le commissaire et moi avons abordées dans nos rapports précédents.
[Français]
Les rapports Le Point sont très importants. Ils font état des mesures que prennent les ministères et les organismes pour donner suite aux recommandations formulées dans nos rapports précédents. Pour déterminer si les progrès sont satisfaisants ou insatisfaisants, nous tenons compte de la complexité et de l'importance de la question examinée ainsi que du temps écoulé depuis notre première vérification.
[Traduction]
J'ai le plaisir de vous annoncer que sur les sept sujets que nous avons réexaminés cette année, le commissaire et moi avons constaté des progrès satisfaisants à l'égard de cinq d'entre eux. Permettez-moi de commencer par les trois de mon rapport
[Français]
D'abord, les services de passeport. En 2007, lors de la première phase de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, Passeport Canada a été pris au dépourvu face au nombre astronomique de demandes de passeport présentées par les Canadiens désirant s'envoler vers les États-unis.
Notre vérification du suivi était axée sur les progrès réalisés par Passeport Canada pour se préparer à une augmentation du nombre de demandes de passeport avant juin 2009. C'est à ce moment que les Canadiens auront besoin d'un passeport pour entrer aux États-Unis par voie maritime ou terrestre.
[Traduction]
Nous sommes heureux de l'ampleur des mesures prises par Passeport Canada pour régler ses problèmes et pour mieux se préparer cette fois. Il a tiré des leçons qui lui ont permis de trouver les causes du problème. Le ministère a construit et équipé un nouveau centre de traitement et d'impression des demandes reçues par la poste, pris des mesures pour simplifier le traitement des demandes présentées en personne, et engagé plus de personnel.
[Français]
Passeport Canada a également tenu des ateliers sur les passeports dans certaines collectivités, remanié son site Web et lancé une vaste campagne de communications invitant les Canadiens à demander leur passeport bien avant l'échéance de juin 2009.
Passeport Canada a fait beaucoup d'efforts pour corriger les problèmes liés à l'augmentation soudaine des demandes de passeport. Il reste à savoir si les Canadiens et les Canadiennes suivront son conseil et présenteront leur demande plus tôt.
[Traduction]
Passons maintenant à la question de la sécurité nationale. En 2004, nous avions indiqué que, dans l'ensemble du gouvernement, la gestion du renseignement comportait des lacunes à bien des égards, dont l'établissement des priorités ainsi que la coordination et l'échange d'information entre ministères et organismes. Cette fois-ci, nous avons constaté des progrès satisfaisants pour ce qui est de la gestion des renseignements de sécurité. Par exemple, le gouvernement a pris des mesures pour rendre plus fiables les listes de personnes à surveiller, soit des personnes qui présentent un intérêt pour les organismes de renseignement. Il a réduit le retard dans le traitement des empreintes digitales et il est en train d'élaborer un système informatisé qui lui permettra d'analyser les empreintes numérisées.
[Français]
Nous avons aussi constaté des progrès dans l'organisation et la coordination des priorités entre les ministères et les organismes fédéraux qui s'occupent de sécurité. Par exemple, le gouvernement a fait des progrès dans la mise au point d'un système de sécurité intégré pour permettre aux organisations fédérales d'échanger entre elles des renseignements de sécurité.
Nous reconnaissons les efforts déployés jusqu'ici pour régler les problèmes que nous avions constatés dans nos vérifications antérieures. Toutefois, il reste encore de nombreux secteurs où des mesures concrètes et un leadership sont nécessaires.
[Traduction]
Transports Canada et la GRC n'échangent toujours pas efficacement des renseignements de nature criminelle. Lorsqu'il accorde des autorisations de sécurité aux employés des aéroports, Transports Canada ne vérifie pas dans toutes les banques de données renfermant de tels renseignements. Il se peut qu'il autorise des individus présentant un risque élevé à pénétrer dans des zones réglementées. De plus, certains ministères et organismes ont mentionné que des obstacles juridiques les empêchaient d'échanger entre eux des renseignements.
Dans le monde du renseignement de sécurité, l'échange d'information est essentiel. Quand il existe des contraintes juridiques, le gouvernement doit trouver une solution.
[Français]
Le rapport examine si, depuis notre vérification de 2005, Affaires indiennes et du Nord Canada a réalisé des progrès relativement à la conversion, en réserves, des terres destinées aux premières nations du Manitoba et de la Saskatchewan. La conversion des terres est un des engagements pris par le gouvernement lors d'ententes signées il y a un siècle. Ces engagements consistent à fournir des terres aux premières nations comme l'avaient prévu les traités.
Les premières nations du Manitoba et de la Saskatchewan comptent parmi les plus pauvres au Canada. L'acquisition de terres pourrait leur permettre de hausser leur niveau de vie. Au cours des trois dernières années, le ministère a converti plus de 315 000 acres de terres en réserves dans ces provinces, soit une augmentation de 42 p. 100 depuis notre vérification de 2005. Il a aussi accru ses efforts pour coordonner les évaluations environnementales et l'arpentage des terres sélectionnées.
[Traduction]
Le respect des obligations du Canada visant à fournir des terres aux premières nations demandera un effort important et constant. Le ministère devra remédier aux lacunes de gestion que nous avons relevées afin de ne pas freiner les progrès des trois dernières années et honorer un engagement pris par le gouvernement en 2006.
Je vais maintenant vous entretenir des secteurs où nous avons jugé insatisfaisants les progrès réalisés pour mettre en oeuvre les recommandations de nos rapports précédents. Dans ces deux secteurs, les problèmes persistent depuis longtemps.
Le premier secteur pour lequel les progrès ont été insatisfaisants a trait au processus des nominations par le gouverneur en conseil au sein des organisations fédérales. Une nomination par le gouverneur en conseil relève du Cabinet et est signée officiellement par le gouverneur général sur la recommandation du ministre responsable de l'organisation. Le Bureau du Conseil privé supervise l'administration du processus de nomination.
Les nominations par le gouverneur en conseil dans les sociétés d'État et les petites entités fédérales ainsi qu'à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié accusent encore d'importants retards. Le nombre de postes toujours vacants à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié demeure élevé. Ainsi, les demandes des réfugiés, qui doivent être entendues, s'accumulent. Les retards dans les nominations peuvent nuire au bon fonctionnement d'une organisation. Je crains particulièrement les conséquences pour la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. L'accumulation des revendications de statut de réfugié entraîne des coûts humains, sociaux et financiers élevés.
Nous avons également relevé de graves problèmes de communication concernant les nominations et les renouvellements de mandat. Des présidents et premiers dirigeants ont appris leur nomination par les médias, alors que certains administrateurs ont pris connaissance à une réunion du conseil qu'ils venaient d'être remplacés quelques jours auparavant.
[Français]
Une mauvaise communication reflète un manque de respect pour les personnes concernées. Les postes dont il est question sont importants et les problèmes que nous avons relevés pourraient dissuader des personnes qualifiées à les occuper.
La façon dont l'Agence du revenu du Canada gère le risque d'inobservation des lois fiscales par certaines petites et moyennes entreprises est le deuxième secteur pour lequel les progrès ont été insatisfaisants.
[Traduction]
Les entreprises qui ne déclarent pas tous leurs revenus privent le gouvernement de fonds pour financer des programmes qui profitent à toute la population. L'agence joue un rôle important, celui d'assurer l'équité en identifiant les contribuables qui ont des revenus non déclarés.
Nous avons constaté que l'agence doit améliorer la façon dont elle cible les entreprises à vérifier pour ce qui est de revenus non déclarés. Par exemple, elle a vérifié plus de déclarations jugées à faible risque par le système automatisé d'évaluation du risque que de déclarations jugées à risque élevé. Au cours des cinq dernières années, dans près de la moitié de ses vérifications liées à l'économie clandestine, l'agence n'a pas détecté de revenus non déclarés.
[Français]
Cependant, sur une note plus optimiste, l'agence a examiné en profondeur tout ce qui menace l'assiette fiscale. Elle a accru ses activités afin de promouvoir l'observation des lois fiscales et de sensibiliser les contribuables aux coûts sociaux liés à l'économie clandestine. L'Agence du revenu du Canada a pris des mesures importantes, mais elle doit combler les lacunes de longue date signalées dans notre rapport.
[Traduction]
En terminant, je vous signale que le gouvernement est en désaccord avec nous sur deux points. L'Agence du revenu du Canada n'accepte pas notre conclusion générale. Le Bureau du Conseil privé estime que notre rapport de vérification sur les nominations du gouverneur en conseil outrepasse notre mandat. J'ai la conviction que notre position est fondée dans ces deux cas.
Par définition, les travaux de vérification sont axés sur les secteurs à améliorer. Je suis très satisfaite des progrès réalisés par le gouvernement dans la plupart des secteurs que nous avons examinés cette année.
Avant de répondre aux questions du comité, je propose que le commissaire vous présente les constatations de ses vérifications
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Merci, monsieur le président.
Les deux questions environnementales que nous avons examinées pour le présent rapport sont au coeur même de la vie, c'est-à-dire la salubrité de l'eau que nous buvons et de la qualité de l'air que nous respirons.
Dans le secteur de l'eau potable, les recommandations fédérales établissent la concentration maximale acceptable de contaminants dans l'eau du robinet, et ce afin de protéger la santé humaine. L'élaboration de recommandations pour assurer la salubrité de l'eau est une activité fédérale importante.
[Traduction]
En 2005, nous avions signalé que Santé Canada prenait trop de temps pour rédiger et réviser ses recommandations. À l'époque, il y avait un arriéré de quelque 50 lignes directrices à examiner et, au besoin, à mettre à jour à la lumière des nouvelles données scientifiques. Le ministère a depuis grandement réduit cet arriéré. Je suis heureux d'annoncer que Santé Canada a désormais un processus pour mettre à jour régulièrement ses recommandations à la lumière des données scientifiques et pour en élaborer de nouvelles au besoin.
[Français]
Santé Canada a aussi fait des progrès au niveau de la vérification de la salubrité de l'eau potable servie à bord des avions. Il doit toutefois combler certaines lacunes, afin de garantir aux Canadiens que l'eau potable servie à bord de tous les véhicules de transport public qui relèvent de la compétence du gouvernement fédéral est propre à la consommation.
[Traduction]
Parlons maintenant de la cote air santé. La cote air santé donne un aperçu de la qualité de l'air à un endroit donné. Elle couvre trois polluants clés qui affectent la santé humaine et qui, ensemble, doivent faire l'objet d'une surveillance au Canada. Tout comme l'indice UV, la cote air santé permet à chaque Canadien de prendre une décision éclairée quant à la pratique de ses activités à l'extérieur.
[Français]
Nous avons constaté qu'Environnement Canada et Santé Canada ont réalisé des progrès satisfaisants et respecté leur engagement d'élaborer une cote air santé. Ils ont répété cet engagement dans leur réponse à des pétitions du public présentées en 2002 et en 2003. Au moment de notre vérification, la cote air santé faisait l'objet de projets-pilotes dans différentes régions du pays.
[Traduction]
Notre vérification nous a permis de constater que Santé Canada et Environnement Canada ont tenu des consultations avec les parties intéressées à toutes les étapes du projet. En fait, l'approche suivie par le gouvernement dans ce cas pourrait servir de modèle à d'autres programmes.
En conclusion, le succès du gouvernement dans les secteurs de la salubrité de l'eau potable et de l'élaboration d'une cote air santé est attribuable entre autres à la consultation du public et une base scientifique solide.
Monsieur le président, nous serions heureux de répondre à vos questions.
Je souhaite la bienvenue aux représentants du Bureau du vérificateur général. Madame Fraser, c'est toujours un plaisir de vous retrouver. Je tiens à vous remercier, encore une fois, pour la rigueur et la diligence dont vous faites preuve dans le cadre de votre travail.
Mes questions porteront sur deux des chapitres, et je crois que mon collègue abordera probablement les autres. Je vais d'abord me concentrer sur le chapitre 3, qui concerne les petites et moyennes entreprises; ensuite, lorsque la greffière me fera signe, je vais passer au chapitre 2, qui porte sur le processus de nomination par le gouverneur en conseil.
Commençons par le premier. Je suis vraiment préoccupée par le fait qu'on ne donne pas suite aux recommandations antérieures et qu'il existe un risque énorme que des revenus ne soient pas déclarés. D'après les rapports antérieurs, les progrès sont insatisfaisants; on observe d'ailleurs qu'aucun progrès n'a été réalisé dans certaines des principales initiatives destinées à améliorer la façon dont l'agence évalue le risque d'inobservation de la loi, de même que les vérifications ciblées de revenus non déclarés et les vérifications aléatoires.
On constate qu'au cours des cinq dernières années, 50 p. 100 des vérifications n'ont pas permis de détecter des revenus non déclarés, et que le montant des revenus non déclarés est demeuré stable, à environ 500 millions de dollars. Le personnel continue d'examiner des dossiers à faible risque; 56 p. 100 des dossiers vérifiés ne rapportent qu'environ 39 p. 100 des recettes fiscales. L'agence n'est pas parvenue à renforcer les vérifications aléatoires. Et elle ne cible pas les vérifications — et nous savons que les vérifications ciblées sont quatre fois plus efficaces.
J'aimerais que vous nous expliquiez les raisons pour lesquelles le personnel continue de vérifier de façon proportionnelle des dossiers à faible risque qui ne rapportent probablement pas autant que certains des dossiers à risque élevé. Nous savons que 56 p. 100 des dossiers ne rapportent que 39 p. 100 du montant de l'impôt recouvré.
De plus, à votre avis, combien d'argent perdons-nous en examinant les dossiers à faible risque alors que certains des contribuables qui n'observent pas la loi et qui présentent un risque élevé s'en sortent relativement indemnes? Selon vous, quel est le montant des revenus non déclarés qui nous échappe?
:
Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne les raisons pour lesquelles les dossiers à faible risque sont vérifiés de façon disproportionnelle, je ne suis pas sûre que nous ayons obtenu une explication très détaillée à ce sujet. Le comité pourrait peut-être en discuter avec l'agence. On nous a fourni quelques raisons. Premièrement, il semble que certains des employés ne font pas confiance au système informatisé d'évaluation du risque. Une de nos recommandations, que nous avions déjà formulée, c'est que l'agence devrait revoir les critères et les mettre à jour. Voilà pourquoi il est important qu'elle procède également à ce genre de vérifications de base de tout le système pour voir s'il y a des conditions particulières qu'elle n'a pas incluses dans le système d'évaluation du risque et, le cas échéant, en faire une analyse.
L'autre explication qu'on nous a donnée, c'est que certains agents, par manque d'expérience, pourraient ne pas être en mesure de traiter les dossiers complexes. Si c'est le cas, il va de soi que l'agence doit faire ce qui s'impose pour remédier à la situation parce qu'une question nous a principalement préoccupés dans le cadre de notre vérification: faire en sorte que les vérifications ciblent des dossiers, plus particulièrement des dossiers à risque élevé.
Quant au montant non recouvré, nous ne disposons d'aucune estimation, et l'agence non plus, je crois. Évidemment, de nombreuses études ont été réalisées sur la valeur monétaire possible de l'économie clandestine; disons que les montants pourraient être considérables.
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Merci, monsieur le président.
Je crois qu'il y a deux parties à la réponse. La première touche la question de l'échange d'information. Nous notons dans le rapport que de nombreux ministères et organismes hésitent à échanger de l'information, soit en raison de restrictions d'ordre juridique — certaines lois contiennent peut-être des dispositions qui les empêchent d'échanger de l'information —, soit par souci de protection de la vie privée. Le ministère de la Justice est au courant de la situation depuis quelque temps; il travaille à la classification des problèmes. Il indique clairement dans son rapport son intention de cerner les obstacles et de proposer des solutions. Le tout doit être fait le plus vite possible parce que l'échange d'information est un facteur critique du renseignement de sécurité.
Pour ce qui est de la protection de la vie privée, je suis d'avis que la plupart des préoccupations pourraient être réglées si les ministères travaillaient de pair avec la commissaire à la protection de la vie privée pour bien comprendre la question. Il peut parfois être trop facile d'invoquer la protection de la vie privée, sans avoir mené d'abord toutes les recherches nécessaires.
Le deuxième point que j'aimerais mentionner touche la surveillance des organismes et des ministères à vocation de sécurité. Nous avons noté dans le rapport, comme nous l'avions fait dans le premier, que le degré de surveillance de ces organismes varie, et même en fait que certains organismes ne font l'objet d'aucune surveillance. Nous avons déjà recommandé au gouvernement d'examiner cette situation. Nous croyons que la surveillance devrait être proportionnelle aux pouvoirs d'intrusion des organismes.
Le gouvernement a beaucoup travaillé là-dessus; il a étudié de nombreuses options et il attend, je crois, les résultats de certaines enquêtes pour terminer son analyse. Peut-être aura-t-il par la suite quelque chose à présenter. Il s'agit d'un autre élément primordial pour que la population canadienne ait confiance que l'équilibre entre la sécurité et la protection de la vie privée est bien géré.
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Merci, monsieur le président, et bienvenue à tous. Nous avons là de bonnes et de mauvaises nouvelles.
J'ai siégé au présent comité après votre rapport de 2004, et j'aborderai particulièrement la question de l'échange de renseignements de sécurité nationale. Ce n'était rien de moins qu'un désastre, une rupture de communication presque totale. Il n'y avait littéralement aucun échange d'information, pour des motifs très variés. C'était peut-être attribuable aux systèmes, à des principes institutionnels, à un simple manque de volonté, à des priorités ministérielles ou à des rivalités interministérielles. Qui sait? C'était terrible. Ce comité a formulé des recommandations très fermes fondées sur vos constatations. Je suis bien satisfait de voir qu'on a progressé.
Maintenant, tout n'est certainement pas encore parfait, mais les progrès sont importants. Dans votre déclaration, vous avez dit ceci: « Par définition, les travaux de vérification sont axés sur les secteurs à améliorer ». Vous ne pouviez pas mieux dire. Vous êtes satisfaite que le gouvernement ait fait du chemin dans la plupart des secteurs que vous avez examinés. Eh bien, ce n'est pas inhabituel.
Je constate que vous avez parlé de certains problèmes qui demeurent, et pour lesquels des améliorations s'imposent, alors je crois vraiment que nous devrions retrousser nos manches et concentrer de nouveau nos efforts sur ces problèmes. L'un d'eux, en particulier, concerne le fait que, comme vous l'avez dit, la GRC et Transports Canada n'ont pas accompli de progrès satisfaisants au chapitre de l'échange d'information de nature criminelle. Par contre, j'ai appris que ces deux organismes travaillaient à un protocole d'entente en vue de remédier à cette lacune. Avez-vous des renseignements là-dessus? Une fois ce protocole signé, aura-t-il une incidence sur les autorisations de sécurité, qui sont également visées par une telle entente?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue. Je vous remercie d’être de nouveau parmi nous aujourd’hui.
En ce qui concerne la vérification menée auprès de Passeport Canada, d’après les autres secteurs préoccupants relevés dans le rapport de 2007, je remarque que vous étiez satisfaits des progrès réalisés par l’organisme, notamment en ce qui a trait aux délais de traitement et aux mesures d’urgence, mais que vous étiez tout de même préoccupés par certaines lacunes.
Nous apportons tous une variété d’expériences au comité. Quand je travaillais à Bell Canada, nous devions satisfaire à des normes de service au moment de répondre au téléphone. Parfois, les normes étaient plus élevées, d’autres fois, moins sévères, mais nous devions respecter les temps d’attente pour répondre et saluer la clientèle, etc.
Les plans que Passeport Canada a mis en œuvre ici sont assez impressionnants. L'organisme a embauché 76 nouveaux agents. Il a ouvert un nouveau centre de traitement pour les envois postaux, ce qui représente une grande partie de ses activités. Il a agrandi ses bureaux régionaux et élargi l’accès aux services de passeport. Il a donc pris des mesures favorables, particulièrement celles destinées à simplifier le traitement des demandes présentées en personne, puisque personne n’aime faire la file, que ce soit à la banque, à un organisme gouvernemental ou ailleurs.
Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant, c'est le plan de communication, qui se veut un moyen très efficace. Pour éviter les ruées de dernière minute dans les bureaux — pour les Canadiens qui veulent s’envoler vers les États-Unis, ou y entrer par voie terrestre ou maritime —, Passeport Canada a entrepris une campagne de communications visant à encourager les Canadiens à demander leur passeport bien avant la date butoir aux États-Unis. L’organisme a avisé beaucoup de gens, par écrit, particulièrement dans les villes frontalières, afin que ceux-ci prennent les dispositions nécessaires s'ils prévoient voyager. Cela pourrait se traduire par d'importantes d'économies sur le plan opérationnel, étant donné que Passeport Canada n'a pas à prolonger ses heures d'ouverture ni à louer un nouvel espace, etc. Par conséquent, les files d’attente et les délais de traitement s'en trouvent grandement améliorés.
Pour ce qui est des lacunes que vous avez cernées, vous avez indiqué que Passeport Canada n’avait pas établi la quantité de demandes qui nécessiterait la prise de certaines mesures, ni estimé dans quelle mesure les plans d’urgence pourraient permettre d’accroître sa capacité opérationnelle, ni même défini clairement les rôles et les responsabilités relatifs à la prise de mesures d'urgence. D’après mon expérience dans les affaires, dans un environnement comme celui-ci, il y a certaines décisions qui doivent être prises en première ligne, le jour-même ou pendant la semaine, etc., et doivent normalement revenir au vice-président ou au président. Toutefois, vous avez demandé quelque chose par écrit. C’est logique, et l’organisme a accepté vos recommandations.
Toutefois, cela m’étonne que l'organisme ait fait le gros du travail pendant que vous meniez cette vérification. Il a apporté tous les changements nécessaires, ou presque, pour améliorer le service. Les mesures ont été définies et, au cours d’une réunion de la haute direction, ces décisions pourraient probablement être prises en fonction de l'analyse du rendement.
Cela vous paraît-il logique?
:
Merci, Monsieur le président.
Madame Fraser, je suis ravi de vous revoir après tout ce temps. Mon travail m'occupe beaucoup.
En ce qui concerne les Jeux Olympiques, des représentants du ministère de la Défense nationale sont venus nous entretenir de la préparation. Nous savons que depuis 2001, on vise à éliminer les nombreux obstacles à l’échange d’information, et nous sommes conscients de l’importance. Nous avons lu le rapport sur l'interopérabilité en matière de sécurité publique. Vous vous êtes prononcés dans ce rapport — document stratégique conceptuel — sur certaines de ces questions, mais où en est-on maintenant?
Le ministère de la Défense nationale nous répète, par exemple, que la GRC est le principal responsable en ce qui a trait aux Jeux Olympiques. Quel type de renseignement échangeons-nous? Nous ne sommes pas encore à ce stade. Nous détenons cette information. Qu’en est-il des listes de surveillance de Passeport Canada pour ce qui est de la sécurité frontalière canadienne et ce genre de choses?
Voici donc ma question. Avez-vous confiance que le gouvernement respecte son engagement à l’égard de l’interopérabilité, particulièrement à la lumière des préoccupations en matière de sécurité? Quelle orientation devrions-nous adopter pour faire avancer ce dossier et nous assurer que le Canada sera le mieux préparé possible, au moment des Jeux Olympiques, non seulement en ce qui concerne la communication de renseignements à l’échelle du pays, mais aussi, et surtout, avec nos cousins au sud de la frontière, qui jouent également un rôle à ce chapitre?
:
Ce qui me préoccupe principalement, c'est le fait qu'on n'a pas encore désigné clairement un responsable. Je suis conscient que vous n'avez pas examiné la question des Jeux Olympiques en tant que telle, mais il semble que tout le monde ici se renvoie la balle en se dégageant de toute responsabilité. On nous dit que l'information sera communiquée au besoin, mais je ne suis pas sûr de ce qu'on entend par « au besoin ».
Sur le plan de la sécurité, je suis d'avis que le ministère de la Défense nationale doit absolument intervenir, et évidemment, les organismes de sécurité publique, etc. Encore une fois, l'interopérabilité est considérée comme une question clé depuis 2001. Toutefois, nous travaillons chacun de notre côté. Si nous collaborions, nous ne nous en porterions que mieux. Les gens ne veulent pas échanger leurs renseignements; ils ne se préoccupent que de ce qui se passe dans leur propre cour. Quand un événement se produit, plutôt que d'échanger, on blâme les autres. En tant que décideurs, nous voulons nous assurer que les bons outils sont en place.
À mon avis, il ne s'agit pas d'une question partisane. C'est plutôt une question de sécurité, à savoir qui entre au pays... nous voulons que la situation soit gérée efficacement, et il nous reste moins d'un an pour agir.
Tout comme vous, je conviens que le ministère de la Justice doit accorder la priorité à ce dossier et faire avancer les choses. S'il ne le fait pas, nous serons aux prises avec les mêmes problèmes auxquels nous étions confrontés auparavant.
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Merci beaucoup, monsieur Fast.
J'aimerais creuser davantage une petite question, madame Fraser. Il s'agit de votre rapport Le point sur la vérification de petites et moyennes entreprises. Vous avez parlé de l'économie clandestine. Je sais que votre bureau a effectué une vérification en 1999 et que vous y êtes revenue indirectement en 2004.
À mon avis, c'est un enjeu d'une grande importance parce que cela signifie que le gouvernement perd des revenus et que les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous parce que la plupart des gens paient leurs impôts, comme vous le savez. Vous avez réclamé des lignes directrices à cet égard. Vous avez précisé qu'il y avait beaucoup à faire en ce sens.
J'ai une certaine sympathie pour le ministère, mais peut-être qu'il ne gère pas la question comme il faut. J'ai l'impression que dans certains domaines, la construction ou la garde des enfants, par exemple, ce type de comportement est toléré dans une certaine mesure. Tant que ce ne sera pas jugé socialement inacceptable, il sera difficile de régler le problème.
Nous ne savons pas vraiment combien d'argent le pays perd de cette façon, mais je sais que vous avez effectué une vérification. Avez-vous des idées de solutions à ce problème pour le Canada? Notre pays figure très bien à l'échelle internationale. Nous n'avons rien à envier aux autres pays, mais je crois tout de même qu'il y a beaucoup d'impôts qui restent impayés. Sur la base de cette vérification, avez-vous des observations à faire sur cette question?