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Je déclare la séance ouverte.
Bonjour tout le monde. Bienvenue à tous.
Collègues, nous tenons cette réunion, conformément à notre Règlement, pour examiner le chapitre 7, « Les détentions et les renvois — Agence des services frontaliers du Canada », qui était compris dans le rapport de mai 2008 de la vérificatrice générale du Canada.
Le comité est très heureux d’accueillir aujourd’hui, du Bureau du vérificateur général, Hugh McRoberts, vérificateur général adjoint, et Gordon Stock, directeur principal, Sécurité publique et protection civile Canada, et, de l’Agence des services frontaliers du Canada, Stephen Rigby, président, Kimber Johnston, vice-présidente, Direction générale de l’exécution de la Loi, et Barbara Hébert, vice-présidente, Direction générale des opérations.
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue au nom de tous les membres du comité.
Nous allons maintenant passer aux observations préliminaires du Bureau du vérificateur général.
Monsieur McRoberts, vous avez la parole.
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Je vous remercie, Monsieur le Président, de m’avoir invité pour discuter du chapitre 7 de notre rapport de mai 2008 intitulé « Les détentions et les renvois », qui constitue une vérification de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Je suis accompagné aujourd’hui de M. Gordon Stock, directeur principal de l’équipe de vérification de la sécurité publique, qui a exécuté cette vérification.
Après avoir examiné le chapitre 5 de notre rapport d’avril 2003, le Comité des comptes publics nous a demandé de procéder à cette vérification afin d’établir si l’Agence avait amélioré la gestion des détentions et des renvois depuis 2003, année où nous avions vérifié ses activités dans le cadre du programme de contrôle et d’exécution de la loi de Citoyenneté et Immigration Canada.
Je veux souligner que les travaux pour cette vérification étaient en grande partie terminés en décembre 2007 et que je ne peux pas faire d’observations sur les mesures qui ont été prises depuis.
L’Agence des services frontaliers du Canada joue un rôle important pour ce qui est de maintenir l’intégrité des programmes canadiens d’immigration et de protection des réfugiés. Elle est autorisée à détenir tout résident permanent ou étranger qui a, ou qui pourrait avoir, enfreint la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. Une personne peut être détenue si elle représente un danger pour le public, si son identité est contestable ou si l’on a de bonnes raisons de croire qu’elle ne se présentera pas à une procédure de l’Immigration.
L’Agence a également le pouvoir de renvoyer du Canada toute personne considérée interdite de territoire. En 2006-2007, l’Agence a renvoyé 12 617 personnes, dont 1 996 criminels présentant un risque élevé pour le Canada.
Depuis notre dernière vérification, l’Agence a apporté un certain nombre d’améliorations à la façon dont elle assure la gestion des détentions et des renvois. Elle estime avec plus de précision le nombre de personnes visées par une mesure de renvoi et a mis en œuvre des processus qui lui permettent de concentrer ses efforts sur le renvoi des personnes qui présentent le plus de risques. En septembre 2007, l’Agence connaissait les allées et venues de 22 000 personnes visées par une mesure de renvoi, mais non celles de 41 000 autres personnes faisant l’objet d’un renvoi, dont certaines pourraient avoir déjà quitté le pays.
L’amélioration des systèmes de gestion des cas permettrait de mieux faire le suivi des cas de renvoi, d’établir les priorités et d’assurer, à l’échelle nationale, le renvoi en temps opportun des personnes jugées prioritaires.
[Français]
La portée des politiques et des normes de l'agence relativement à la détention des personnes est vaste, ce qui lui laisse une grande marge de manoeuvre pour prendre des décisions. Nous avons également constaté que l'agence ne recueille pas de renseignements appropriés pour déterminer si les personnes, peu importe l'endroit où elles se trouvent, bénéficient de décisions uniformes et équitables en ce qui concerne leur détention ou leur mise en liberté. Elle ne surveille pas non plus le respect des normes touchant les conditions de détention et le traitement des personnes en détention.
Un protocole d'entente conclu entre l'Agence des services frontaliers du Canada et Citoyenneté et Immigration Canada décrit clairement leurs responsabilités respectives en matière de détention et de renvoi. Lors de notre vérification, les deux organismes tentaient de déterminer si des améliorations sont requises afin d'améliorer l'exécution du programme.
Dans la plupart des cas, l'agence gère le renvoi des personnes en tenant compte des risques et des coûts, et elle a fait des progrès au cours des dernières années. Cependant, nous avons constaté une augmentation des cas de personnes devant être renvoyées du Canada, qui peuvent présenter un risque plus faible ou dont les allées et venues ne sont pas connues. Ce nombre croissant de personnes pouvant toujours se trouver illégalement au Canada compromet l'intégrité du programme d'immigration du Canada.
[Traduction]
Dans notre chapitre, nous avons recommandé que l’Agence améliore son analyse des progrès réalisés en matière de détentions et de renvois, de façon que les risques, les situations et les personnes soient traités de manière uniforme. Le Comité voudra peut-être demander à l’Agence de l’informer de son plan d’action pour donner suite à nos recommandations.
Monsieur le président, cela met fin à mon exposé préliminaire. Nous serons heureux de répondre aux questions du comité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de parler au comité de ce que nous avons fait pour donner suite aux observations et recommandations de la vérificatrice générale concernant nos responsabilités en matière de détention et de renvoi.
Nous vivons dans un monde incertain où le Canada est respecté en tant que nation accueillante et refuge pour ceux qui cherchent une vie nouvelle, plus sûre et plus prospère. Le Canada accepte chaque année près de 250 000 nouveaux immigrants et des milliers de demandeurs d’asile. En sus des 97 millions de voyageurs traités par l’ASFC en 2007-2008, cela représente des opérations frontalières très actives.
[Français]
En acquittant son mandat concernant l'exécution des lois en matière d'immigration du Canada, le principal défi de l'Agence des services frontaliers du Canada est d'établir l'équilibre approprié entre la facilitation de la circulation des voyageurs légitimes et la fermeture de nos frontières aux personnes inadmissibles.
[Traduction]
Les programmes de détention et de renvoi sont essentiels au maintien de l’intégrité du programme d’immigration et à la protection de la sécurité du Canada.
La Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés nous confère le pouvoir de détenir une personne présumée inadmissible, qui constitue une menace pour le public, dont la comparution devant une instance en immigration est improbable ou dont l’identité n’a pas été établie. Cette responsabilité incombe à l’ASFC.
Les priorités en matière de renvoi de l’ASFC demeurent axées sur ceux qui constituent une menace envers la sécurité du Canada, comme les personnes impliquées dans des activités terroristes, le crime organisé et les crimes contre l’humanité. Pour protéger l’intégrité du programme d’immigration du Canada, l’ASFC renvoie également les demandeurs de statut de réfugié déboutés et les autres personnes inadmissibles.
Dans son rapport, la vérificatrice générale a souligné plusieurs questions clés, comme le nombre croissant de personnes qui pourraient se trouver illégalement au Canada, le besoin d’améliorer le contrôle des détentions et des renvois afin de s’assurer que les risques, les situations et les personnes sont traités uniformément et le besoin d’améliorer les données et leur analyse de façon à mieux gérer les programmes et les coûts.
Le rapport reconnaît aussi que l’ASFC a réalisé des progrès considérables quant à sa capacité d’identifier les risques, de surveiller les personnes en instance de renvoi et d’axer ses efforts sur les personnes présentant les risques les plus élevés.
Le gouvernement a accepté les conclusions et les recommandations du vérificateur général. L’ASFC a donc pris de nombreuses mesures au cours des neuf derniers mois pour y donner suite.
En ce qui concerne la délivrance de permis de séjour temporaires, l’ASFC et Citoyenneté et Immigration Canada ont examiné les procédures existantes et ont convenu qu’une orientation plus claire, une formation améliorée et un meilleur cadre de contrôle constituent les meilleurs moyens d’améliorer la qualité de ce programme. Nous prévoyons entreprendre la mise en œuvre de ces changements au début de mars 2009.
Le rapport de la vérificatrice générale soulignait en outre l’absence de procédures nationales pour traiter les dépassements de capacité aux centres de détention. Par conséquent, l’ASFC a entrepris un examen des procédures régionales adoptées quand la capacité est atteinte et a déterminé les meilleures pratiques sur lesquelles il convient de baser les procédures nationales. Il est prévu de mettre en œuvre ces procédures en juin 2009.
De plus, nous avons établi une exigence nationale de déclaration des dépassements de capacité aux centres de détention. Ce mécanisme de déclaration nous aidera à déterminer, d’une part, dans quelle mesure les régions observent les procédures nationales et, de l’autre, la mesure dans laquelle les procédures nationales appliquées en cas de dépassement de capacité doivent être rajustées.
[Français]
Afin de mieux surveiller le respect régional quant à nos normes de détention nationales, l'ASFC a élaboré un plan d'assurance de la qualité dont la mise en oeuvre est prévue pour le mois de septembre 2009. En plus des ententes existantes avec la Colombie-Britannique et l'Alberta, l'ASFC négocie également des ententes avec les provinces pour gouverner les conditions en vertu desquelles les immigrants à risque élevé détenus seront référés et détenus de sorte à promouvoir un traitement uniforme et une efficacité par rapport au coût. Nous anticipons que les ententes avec l'Ontario et le Québec seront conclues cette année et que les autres ententes seront conclues d'ici à 2011.
[Traduction]
Pour assurer une exécution cohérente du programme de renvoi dans toutes les régions, l’ASFC a examiné et révisé ses manuels sur les politiques de renvoi afin de s’assurer qu’ils sont pertinents et à jour.
L’Agence a également mis en place un cadre de contrôle des opérations qui permet de définir les activités de renvoi et de détention à surveiller à des fins d’uniformité. Les régions ont commencé à produire des rapports à cet égard vers la fin de 2008.
Nous réaliserons aussi au début de 2009-2010 un projet pilote destiné à suivre les cas de renvoi individuels et les coûts correspondants dans la région du Grand Toronto, en prévision d’une application générale de ce mécanisme de surveillance à l’échelle nationale. L’objectif est de comparer les coûts de différents cas de renvoi pour définir les meilleures pratiques et favoriser une meilleure gestion du programme à l’échelle nationale.
En ce qui concerne les cas de renvoi à traiter, la vérificatrice générale a noté des incohérences dans les annulations de mandats faites dans le pays et a signalé l’insuffisance des efforts d’enquête déployés pour retrouver les personnes faisant l’objet d’un mandat.
Pour donner suite à cette observation, l’ASFC est en train de réviser ses politiques de délivrance et d’annulation de mandats. Les nouvelles politiques sont basées sur les capacités d’enquête et les principes de gestion du risque. Elles favoriseront une approche plus cohérente et permettront d’avoir une liste de cas à traiter plus exacte et plus facile à gérer.
Nous améliorons également nos capacités d’enquête en intensifiant l’exploitation d’autres bases de données afin de mieux déterminer les allées et venues des personnes faisant l’objet d’un mandat.
Comme l’a noté la vérificatrice générale, la capacité de surveillance des cas de détention et de renvoi de l’ASFC a été limitée en raison de retards indépendants de notre volonté dans la mise à niveau des systèmes. Toutefois, les restrictions touchant le développement du Système national de gestion des cas ayant été levées en juin 2008, il a été possible d’apporter quelques améliorations. Par exemple, nous serons en mesure d’ici juin 2009 de fournir des rapports détaillés sur les personnes en détention, ainsi que sur les coûts correspondants.
Pour le plus long terme, l’ASFC procède à un examen approfondi de son architecture destiné à déterminer les changements complémentaires à apporter aux systèmes pour donner suite aux autres observations et recommandations du rapport de la vérificatrice générale.
Nous évaluerons les changements à apporter en fonction des restrictions budgétaires actuelles et des autres besoins de l’Agence au chapitre des systèmes.
[Français]
En conclusion, monsieur le président, les conclusions et les recommandations du rapport de la vérificatrice générale ont permis à l'ASFC de mieux gérer le programme de détention et de renvoi, et nous continuerons à mettre en oeuvre des mesures semblables à celles soulignées aujourd'hui.
[Traduction]
Ces questions et efforts sont essentiels à la réussite du programme d’immigration du Canada.
Je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de vous parler de nos réalisations aujourd’hui.
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Je remercie tous les témoins d’être venus au comité aujourd’hui.
Comme vous l’avez si bien dit, le Canada a une politique très ouverte envers les immigrants et les réfugiés. En même temps, les conflits règnent dans le monde, ce qui fait que nous devons affronter ou essayer d’affronter beaucoup de problèmes dans le cadre de nos efforts humanitaires. Parfois, nos efforts réussissent et parfois, ils échouent.
Ma question porte sur la détention et le renvoi dans le cas des résidents permanents et des étrangers qui se trouvent illégalement au Canada. Les politiques et les normes de détention de l’Agence sont vastes, comme l’a noté la vérificatrice générale, et laissent une certaine latitude aux décisionnaires. Pouvez-vous nous dire si cette attitude a entraîné des conséquences inévitables? Nous a-t-elle exposés à des risques? A-t-elle occasionné certaines injustices ou des détentions arbitraires?
Le rapport dit ensuite que l’Agence ne tient pas toujours compte des coûts lorsqu’elle s’occupe de certains aspects de la détention et du renvoi. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous entendez par là? Vous dites que peu de contrôles sont en place pour s’assurer que la décision d’escorter une personne expulsée jusqu’à son pays de destination est fondée sur le risque. Pouvez-vous m’expliquer cela? J’aurais ensuite d’autres questions à poser. Je vous remercie.
Ma question s’adressait à M. Stock.
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Que ce soit aux points d’entrée à la frontière ou aux aéroports, nos agents procèdent avec la même rigueur et posent le même genre de questions. Ils prennent les mêmes décisions sur la façon de traiter les demandeurs de statut de réfugié, par exemple.
Pour ce qui est des observations de la vérificatrice générale, je crois que nous pouvons envisager certaines améliorations – comme nous l’avons fait jusqu’ici – pour assurer une application uniforme des politiques et des procédures dans un certain nombre de nos points d’entrée frontaliers. Je crois surtout que nous faisons le même genre de contrôle. Dans les neuf mois qui ont suivi le rapport de la vérificatrice générale, nous avons réalisé certains progrès sur ce front.
Pour ce qui est de savoir où se posent les plus grands risques, je vous dirai, en toute franchise, que cela dépend du lieu. Nous savons que la majorité des demandeurs de statut de réfugié se présentent à certains endroits de la frontière, dans le sud de l’Ontario et du Québec. Compte tenu des nombres en cause, on pourrait dire que le risque est plus élevé à ces endroits.
Nous avons également beaucoup de demandes de statut de réfugié en provenance du Mexique à l’aéroport Trudeau de Montréal. Encore une fois, compte tenu des nombres en cause, nous essayons d’adapter notre programme, notre effectif d’agents et la formation qui leur est donnée de façon à disposer des compétences et des capacités de réaction nécessaires à ces endroits.
Nous constatons aussi des tendances dans le temps. Il y a des moments où le nombre de demandeurs de statut de réfugié augmente et d’autres, où il diminue. Nous devons être en mesure de déplacer nos ressources pour répondre à la demande qui se manifeste à un point donné.
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Merci, monsieur le président.
Dans un premier temps, vous dites qu'en 2006-2007, l'agence a expulsé du Canada 12 600 personnes, dont 1 900 criminels. Dans un autre ordre d'idée, on mentionne que quelque 22 000 personnes sont sous surveillance, alors que 41 000 ne le sont pas. Parmi ces 41 000 personnes, pourrait-il y avoir des personnes à haut risque?
Cela veut-il dire que l'agence manque de ressources importantes pour surveiller ces gens? C'est un filet qu'on ouvre, on laisse la porte grande ouverte. Les autres pays peuvent faire toutes sortes de reproches au Canada; ils disent qu'il est une sorte de passoire. Si on en est la cause, je crois que c'est important.
Je veux également revenir au paragraphe 7.29, où il est question de cellules de détention. À Toronto, on déborde. Il y a 10 personnes dans une cellule qui peut en accueillir trois. Je trouve ça un peu dramatique, même si ce sont des réfugiés ou des personnes qui ne sont pas nécessairement à haut risque. Nos centres de détention ont des critères non uniformes. Pourquoi?
Encore une fois, manque-t-on de ressources en termes d'infrastructure? On a parlé de Kingston, qui est à la veille de fermer ses portes parce qu'il n'y a presque personne. Que va faire l'agence de cet édifice, alors qu'ailleurs, il y a des débordements flagrants?
Les établissements devraient respecter les normes de la Croix-Rouge canadienne. Avez-vous vérifié si, au minimum, on respecte ce genre de normes? On parle de disponibilité de lits, d'accessibilité et de centres de détention provinciaux. Que fait-on des 41 000 personnes qui se promènent? Elles ont peut-être quitté le pays; on ne sait pas où elles sont.
Tout d’abord, au sujet des 40 000 mandats, il s’agit pour la plupart de personnes inscrites dans le système d’immigration qui, à un moment donné, ne se sont pas présentées à une audience ou à une étape quelconque du processus normal d’immigration. Dans ce cas, nous lançons un mandat d’arrestation. En grande majorité, ces gens sont par la suite expulsés. Il y a là aussi un certain nombre qui sont retrouvés, arrêtés puis ramenés dans le système d’immigration.
Après avoir examiné cette situation, nous avons pris trois mesures. Premièrement, nous avons mené une étude pilote au bureau régional du nord de l’Ontario pour déterminer les caractéristiques démographiques précises de ces 40 000 cas. Dans l’échantillon choisi, nous avons constaté que plus de la moitié des personnes avaient déjà quitté le Canada. Comme le dit le rapport de la vérificatrice générale, il est très difficile pour l’ASFC de le savoir en l’absence d’un contrôle des voyageurs à la sortie. En effet, rien n’impose aux voyageurs de se présenter quelque part avant de quitter le Canada. Par conséquent, il est très probable qu’un pourcentage très élevé de ces gens soient partis pour les États-Unis, soient rentrés dans leur pays d’origine ou soient allés ailleurs.
Deuxièmement, nous avons commencé à examiner les moyens de déterminer les caractéristiques démographiques des autres groupes qui composent ces 41 000 dossiers. Par exemple, dans le cas d’une personne de 75 ans, le maintien d’un mandat d’arrestation n’est peut-être pas l’approche la plus économique pour l’Agence. Nous envisageons donc d’établir une politique d’annulation des mandats.
Une fois que nous aurons terminé ce travail, nous espérons disposer d’une image plus structurée de la composition des 41 000 dossiers faisant l’objet d’un mandat. Nous avons la certitude que, dans cette liste, il y a entre 2 800 et 2 900 criminels. Les cas de ce genre, ceux qui impliquent le crime organisé ou des bandes qui essaient de s’infiltrer au Canada comptent toujours parmi nos priorités. Nous essayons de retrouver ces gens et de les faire passer en tête de liste dans nos dossiers de renvoi.
Si vous examinez les quelque 12 000 cas annuels de renvoi que nous avons eu assez régulièrement dans les deux ou trois dernières années, vous verrez que 16 à 17 p. 100 des personnes en cause ont des antécédents criminels.
Nous avons également commencé à prendre quelques autres mesures. D’abord, nous devons collaborer plus étroitement avec nos collègues américains pour déterminer l’identité des personnes qui ont quitté le Canada pour se rendre aux États-Unis. Nous croyons pouvoir trouver chez nos voisins du Sud des renseignements sur les gens qui sont arrivés chez eux en provenance du Canada. Nous pourrons alors rayer ces gens de nos listes.
En même temps, nous voulons rendre nos techniques d’enquête beaucoup plus pointues. Une fois que nous disposerons d’une liste plus exacte, nous voudrons exploiter à fond les sources de renseignements disponibles. Nous essaierons de prendre contact avec les autorités compétentes, les organismes d’exécution de la loi, les pouvoirs provinciaux et municipaux, etc. Pour la plupart, ces gens ont plus ou moins disparu de la circulation.
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Bonjour, monsieur le président.
Nous avons en effet un important programme de recrutement et de formation de nos agents. Quand nous faisons du recrutement, nous faisons subir différents tests aux candidats, surtout des tests d’aptitude et de comportement, et nous nous assurons qu’ils possèdent d’autres compétences, notamment en matière de premiers soins, et qu’ils sont en mesure d’assumer les fonctions d’exécution qu’ils seront appelés à exercer.
Une fois qu’ils franchissent l’étape de la présélection, les agents sont envoyés suivre un programme de formation, qui a actuellement une durée de neuf semaines, à notre centre national de formation de Rigaud, au Québec. Là, ils sont soumis à des examens approfondis et doivent réussir à deux tests. Au terme de leur formation, ils sont affectés à un port d’entrée.
Après leur affectation, ils doivent suivre ce que nous appelons notre programme de formation de suivi en cours d’emploi. Il s’agit de cours axés principalement sur la situation géographique particulière de chaque agent, sur le genre de clients auxquels il a affaire et sur les responsabilités qu’il assume. Par exemple, certains agents ne s’occupent jamais de questions commerciales complexes s’ils travaillent dans un petit port d’entrée où passent surtout des voyageurs. Par contre, si un agent travaille essentiellement dans un environnement commercial, nous veillons à ce qu’il reçoive la formation correspondante.
À part cette formation de base, comme je l’appelle, nous donnons constamment d’autres genres de cours à nos agents. Ainsi, si un agent a fait sa carrière aux douanes et que nous voulons qu’il puisse assumer sans problèmes des responsabilités dans notre système d’immigration, nous veillons à lui donner la formation nécessaire. La même situation s’applique dans toute la gamme de nos fonctions.
Nous nous assurons également que nos agents reçoivent, selon les besoins, de la formation linguistique et une formation portant sur les valeurs et l’éthique. Nous déployons donc des efforts dans tout un éventail de domaines.
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Merci beaucoup, monsieur Saxton. Merci, monsieur Rigby.
Avant de passer au deuxième tour de table, il y a une question que je voudrais poser à M. Johnston ou à M. Rigby. Je sais que vous occupez un poste extrêmement important et difficile. Le public veut que tout aille vite à la frontière et que le mouvement des marchandises soit facilité, mais il ne veut pas que de mauvaises choses se produisent. Vous avez donc des exigences contradictoires qui compliquent singulièrement votre tâche.
À titre de député, je constate qu’il y a une question assez agaçante qui se pose fréquemment à mon bureau. Des gens sont retenus ou refoulés à la frontière pour des infractions que je juge très mineures. Je sais que vous ne pouvez pas parler au nom des douaniers américains, mais ces incidents se produisent aussi bien à l’aller qu’au retour. Je veux parler en particulier de la possession de marijuana, parfois 20 ou 25 ans plus tôt. À cette époque, c’était probablement un délit criminel, de même que la conduite en état d’ébriété. Certaines de ces infractions remontent à très loin. Ces gens mènent aujourd’hui une vie exemplaire. Cela arrive dans les deux sens.
La situation comporte deux difficultés. Je sais qu’il s’agit d’une évaluation du risque, mais est-ce qu’il y aurait moyen de faire en sorte que cela ne se produise plus? Et, ce qui est plus important, est-ce que ces gens pourraient savoir d’avance ce qu’il en est? Des électeurs viennent me voir à mon bureau pour me dire qu’ils ont été condamnés pour conduite en état d’ébriété il y a 20 ans. Ils me demandent s’il leur est possible de se rendre en Floride. La seule réponse que je puisse leur donner, c’est que je ne sais pas. Ils ne veulent pas acheter leur billet, puis subir l’embarras d’être refoulés à l’aéroport. Y a-t-il un site Internet qu’ils peuvent consulter pour savoir ce qu’il en est? C’est une question qu'on vient nous poser tous les mois et qui devient de plus en plus fréquente.
Cela se produit tous les jours à la frontière, mais les décisions prises ne sont pas toujours les mêmes. Dans la majorité des cas, les douaniers ne posent pas de questions, mais, quand ils le font, c’est très embarrassant. Il y a des cas où des gens d’affaires qui ont beaucoup de succès sont coincés à cause d’une vieille accusation dont ils ne peuvent pas se débarrasser. Les États-Unis ne reconnaissent pas les pardons accordés au Canada. Ces gens ne peuvent plus rien faire. C’est un grand problème.
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Je vais demander à mes collègues si elles peuvent parler de la situation aux États-Unis, que je ne connais pas très bien.
Pour ce qui est du Canada, je suis très au courant de la situation parce que je crois que je reçois autant sinon plus de questions à ce sujet que vous, monsieur le président.
C’est une question très délicate. Comme vous le dites, beaucoup de gens – certainement s’ils se dirigent vers le Nord – arrivent à la frontière et sont refoulés, même si ce sont des citoyens exemplaires, à cause d’une vieille affaire qui les rend inadmissibles.
Je voudrais formuler quelques observations rapides à ce sujet. Nous nous efforçons de donner à nos agents les meilleurs conseils et la meilleure formation pour qu’ils puissent décider s’il convient ou non de délivrer un permis de séjour temporaire. D’une façon générale, je crois que le plus grand défi pour nous est de prendre les mêmes décisions à tous les postes frontaliers. On nous raconte souvent que des gens se plaignent d’avoir été refoulés alors qu’on leur a accordé un permis l’année précédente. Le problème est de veiller à faire tout notre possible pour assurer la cohérence de ces décisions.
Il y a une chose que nous essayons de faire de concert avec les associations touristiques et d’autres groupes: c’est de s’assurer que les gens connaissent les exigences à respecter lorsqu’ils arrivent au Canada. S’ils prennent contact avec nous d’avance, nous pouvons veiller à ce que leur cas soit pleinement examiné et fasse l’objet d’une décision réfléchie quant à la délivrance d’un permis de séjour temporaire. Si nous découvrons qu’il nous est impossible de délivrer le permis, nous pouvons au moins leur éviter l’embarras d’être refoulés à la frontière.
Je vais maintenant demander à l’une ou l’autre de mes collègues de donner quelques précisions sur la situation aux États-Unis.
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Je remercie tous les témoins d’être venus au comité aujourd’hui.
Ayant lu la documentation, je sais que vous avez eu de sérieuses difficultés. Je suis donc heureuse de vous entendre dire que vous essayez de vous en sortir petit à petit.
Je voudrais me concentrer sur deux domaines. Nous avons besoin tout d’abord de politiques et de procédures équitables et cohérentes. Je note également, comme l’a mentionné mon collègue d’en face, que nous avons besoin de meilleures données pour le contrôle des sorties. Nous avons parlé en outre d’une meilleure surveillance des personnes relâchées, d’une meilleure répartition des ressources, d’une gestion plus efficace de l’information et d’une plus grande attention aux coûts et aux risques.
Vous avez eu en particulier des difficultés à cause du manque de procédures et de contrôle, du manque de précision dans la répartition des fonctions entre CIC et l’ASFC et du manque de cohérence dans les décisions concernant les détentions. Il y avait donc une grande souplesse dans le processus décisionnel concernant les personnes détenues qui posaient un risque. Comment savoir si les politiques sont appliquées d’une façon équitable et cohérente partout au Canada? Y a-t-il un effort destiné à mettre en place davantage de politiques et de procédures? Je sais que vous avez dit qu’il y a eu des efforts.
Les décisions étaient-elles fondée sur l’expérience, sur l’évaluation des risques ou simplement sur la capacité et les restrictions? Qu’en est-il du cadre de contrôle dont nous avons parlé? Est-il en place? Fait-il l’objet de contrôles de la qualité?
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Je vous remercie de vos questions.
J’ai un autre objectif prioritaire, celui de veiller à ce que nos programmes nationaux soient dotés essentiellement de trois choses: une politique claire fondée sur la loi, des procédures découlant de la politique et un contrôle destiné à s’assurer que la politique et les procédures sont appliquées avec équité et cohérence. Il y a aussi un quatrième aspect à mentionner. Il faut donner de la formation pour être sûr que les gens comprennent les politiques et les procédures mises en place.
Je crois que nous avons fait des progrès sur ce plan. Il reste encore du travail à faire, mais nous avons modifié et resserré les politiques et les procédures dans un certain nombre des domaines qui ont fait l’objet de cette vérification. Nous sommes en train de déployer le cadre de contrôle des programmes que vous avez mentionné. Il n’est pas tout à fait au point, mais je suis sûr qu’il nous donnera le genre de renseignements dont nous avons besoin au niveau national pour améliorer les procédures, la répartition des ressources et les décisions de nos agents.
Je voudrais ajouter que l’information mise à la disposition de la direction et du personnel est essentielle pour réaliser les gains que nous visons afin de donner suite à cette vérification.
Ainsi, le travail que nous faisons actuellement sur le Système national de gestion des cas, qui constitue la base des données et des statistiques dont nous avons besoin pour avancer, jouera un rôle de tout premier plan dans le succès que nous aurons. Nous avons défini une quarantaine de domaines particuliers dans lesquels nous souhaitons apporter des changements. Nous en avons terminé une vingtaine, et il en reste une vingtaine d’autres. En même temps, nous examinons l’ensemble de notre architecture pour déterminer où se situera l’évolution à long terme du SNGC ou du système qui le remplacera dans l’ensemble des systèmes administrés par l’ASFC. Nous en avons environ quatre douzaines.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue au comité.
Je ne suis pas membre officiel du comité, mais j'ai suivi toute votre présentation. Je dois vous dire sincèrement que je suis restée sur ma faim. En fait, je suis ici en cette Chambre depuis plus 16 ans. Et lorsqu'on rencontre des gens de votre calibre, qui connaissent leurs dossiers, mais qui ne peuvent nous fournir de réponses alors qu'ils viennent nous rencontrer une fois par année ou tous les deux ans, on reste sur notre faim. Je considère qu'on n'a pas assez d'information. Par exemple, vous nous dites que vous avez renvoyé 12 617 personnes. Qui étaient-elles? On aimerait avoir un rapport beaucoup plus détaillé à ce sujet.
Vous avez parlé de 1 996 criminels, d'où venaient-ils? Pourrions-nous obtenir cette information afin que nous puissions nous faire une idée? Viennent-ils du Québec, de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique?
Il y a des services au Québec, entre autres pour les réfugiés et les immigrants, qui visent à les aider à s'intégrer ou à faciliter un accueil temporaire lorsqu'ils font leur demande, pour ne pas qu'ils se retrouvent entassés les uns sur les autres dans des cellules. Cela existe chez nous. Il faudrait qu'il y ait plus de services ou que cela se sache. Pour que cela se sache, il faut savoir combien on en a chez nous. Il faut pouvoir avoir un rapport complet. Et selon moi, ce rapport n'est pas complet.
Aussi, on mentionne que seulement à Toronto, 40 000 personnes travaillent sans statut. Ces personnes participent à l'activité économique. Elles gagnent un salaire, donc elles participent à l'économie. Qu'allons-nous faire de ces personnes? Ont-elles un statut quelque part? C'est à vous de nous le dire parce que nous ne sommes pas des spécialistes en cette matière.
Il y a aussi toute la question de la section d'appel à laquelle on tient énormément. On y travaille depuis plusieurs années. Ma collègue a déjà déposé un projet de loi pour que les réfugiés puissent interjeter appel lorsque leur demande est rejetée. Il a été déposé de nouveau par Thierry St-Cyr, du Bloc québécois. Il faut que ces gens puissent avoir la possibilité d'être représentés et de porter leur cause en appel. C'est possible, mais ce n'est pas appliqué en vertu de la loi. J'aimerais vous entendre à cet égard.
En se donnant de tels outils, on améliorerait les choses, on les ferait avancer plus rapidement, et l'on pourrait régler beaucoup de cas. Les gens qui viennent ici, ne viennent pas nécessairement pour faire du mal, mais parce que souvent ils sont vraiment en danger dans leur pays ou parce qu'ils choisissent un pays d'immigration où ils veulent être bien, heureux, où ils veulent travailler, gagner leur vie, élever leurs enfants et participer à la vie économique.
Vous avez encore beaucoup de travail à faire. J'aimerais, pour ma part — et mes collègues aussi —, qu'il y ait beaucoup plus d'information, un rapport plus complet qui s'intéresse à chaque province, car on ne fait pas les choses nécessairement de la même façon partout. Je sais qu'au Québec cela se fait différemment.
Nous pouvons sûrement fournir au comité plus de détails sur la ventilation des renvois, peut-être pour l’année la plus récente. Nous pourrions vous transmettre toutes les données qu’il nous sera possible de produire sur la répartition parmi nos diverses régions.
Pour ce qui est du genre de personnes comprises dans les quelque 12 000 renvois que nous faisons chaque année, il est probable que la majorité consiste en demandeurs déboutés du statut de réfugié. Ce sont des gens qui sont passés par toute la procédure sans arriver à obtenir le statut de réfugié et à qui nous demandons, par conséquent, de quitter le pays.
Pour ce qui de l’élément criminel, un grand nombre de personnes en cause sont arrivées au Canada et, pendant qu’elles attendaient l’évaluation de leur dossier, ont commis une infraction criminelle pour une raison ou pour une autre pendant qu’elles vivaient dans le pays.
Certaines de ces personnes étant prises dans l’engrenage du système de justice pénale, nous devons attendre qu’elles en soient sorties. Nous essayons de les suivre de très près pour être en mesure, aussitôt qu’elles en ont fini avec la justice pénale, de les mettre en détention, puis de les renvoyer pour ne pas laisser rester dans le pays.
Pour ce qui est des 40 000, il s’agit en général de gens qui sont arrivés au Canada, ont entrepris le processus d’immigration ou de réfugié et ne sont pas arrivés jusqu’au bout de ce processus. Ils peuvent, par exemple, avoir omis de se présenter à une audience ou à une entrevue. Ils ont plus ou moins disparu, et nous avons l’obligation de les retrouver.
La situation...
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Monsieur Rigby, j’aimerais savoir quelles mesures l’Agence a prises après la vérification de mai 2008, ce qui ne remonte pas à très loin, je pense. Je sais que le ministre Day et le ministre Van Loan avaient annoncé certaines mesures à cet égard.
Je vois dans votre exposé que l’ASFC et Citoyenneté et Immigration Canada collaborent en ce qui concerne les permis de séjour temporaires. Un cadre de contrôle a été approuvé et devrait être mis en œuvre début mars 2009. C’est l’orientation prise.
La vérificatrice générale a noté « l’absence de procédures nationales pour traiter les dépassements de capacité aux centres de détention ». Nous en avons parlé un peu. Vous dites en outre que vous prévoyez mettre en œuvre des procédures nationales en juin prochain.
Je regarde le troisième point qui concerne une exigence nationale de déclaration. Elle porte encore une fois sur les dépassements de capacité de détention. J’ai l’impression que vous élaborez un programme d’assurance de la qualité dont l’exécution est prévue pour septembre 2009, c’est-à-dire dans six mois.
Au quatrième point, vous dites que l’Agence a négocié... Mon collègue, M. Christopherson, a parlé du temps qu’il faut pour aboutir à des ententes. Il semble que celles-ci seront conclues en 2009 et que les ententes avec les autres provinces seront probablement signées – je crois que Mme Johnston en a parlé – d’ici 2011. Dans le passé, même si les nombres étaient moindres, ces ententes n’étaient pas toujours faciles à négocier parce que chaque province s’intéresse à des points particuliers dont il faut tenir compte, je suppose.
Au cinquième point, l’Agence a lancé un cadre de contrôle pour définir les principales activités de détention et de renvoi. Je crois que c’est un point très important qu’il importe de suivre de près pour assurer une application cohérente. Le système de déclaration a commencé vers la fin de 2008. Ensuite, vous entreprenez un projet pilote en 2009 afin de suivre des cas particuliers de renvoi. Est-ce dans le cadre de ce projet que vous essaierez d’obtenir des renseignements sur ceux qui quittent le pays? Vous avez choisi Toronto pour y réaliser votre projet pilote.
J’ai deux questions à vous poser à ce sujet. Tout cela découle-t-il des préoccupations qu'a soulevées l’étude de la vérificatrice générale et au sujet desquelles vous prenez des mesures maintenant? Et aviez-vous une raison particulière de choisir Toronto?
J’aurai ensuite une autre question concernant la page 10 et les programmes d’approbation préalable destinés à accélérer l’entrée des personnes à faible risque. Je crois que c’est une bonne idée, mais ne risquons-nous pas de laisser passer des indésirables? N’augmentons-nous pas les risques?
J’en resterai là, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Rigby, vous avez soulevé la question du Système national et du Système mondial de gestion des cas. J’aimerais avoir un peu plus de détails ce sujet.
Le SMGC était censé remplacé le SNGC en 2005. Vous avez gardé en suspens différentes choses en croyant que le nouveau système serait mis en service. Mais cela ne s’est pas produit. D’une certaine façon, vous êtes obligé aujourd’hui de tout recommencer.
Le 22 avril 2006, le Toronto Star a publié un article sous le titre « Sérieuse augmentation du coût d’une mise à niveau informatique. Dépassement de 25 p. 100 et importants retards. Les responsables de l’Immigration et des Services frontaliers s’agitent ».
Je vais citer un extrait de cet article:
Une augmentation de 48 millions de dollars du coût d'un projet informatique fédéral laisse craindre un autre fiasco financier, qui rappelle le tristement célèbre registre des armes à feu. Les bureaucrates de trois ministères et organismes chuchotent entre eux, évoquant les conséquences politiques et professionnelles des difficultés d’un programme massif dont le coût a augmenté de 25 p. 100 pour atteindre près de 243 millions de dollars, qui ne donnera pas tous les résultats attendus à l’origine et qui accuse un énorme retard. Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que les responsables de l’immigration et des services frontaliers n’aient plus confiance dans le Système mondial de gestion des cas, tandis que leurs supérieurs s’agitent pour essayer de limiter les retombées de ce qui, même à Ottawa, constitue un effroyable gâchis.
En avril 2007, le gouvernement a annulé le programme ou, du moins, a annulé votre participation. De toute évidence, c’est un gaspillage d’argent, de temps, d’efforts, de personnel et de travail, sans compter que nous continuerons à courir des risques pendant une période plus longue que nécessaire.
Je vous prie de me parler des raisons de cet échec. Pourquoi a-t-on décidé de cesser de compter sur le SMGC? Quels coûts supplémentaires faudra-t-il assumer? Combien d’argent avez-vous dépensé jusqu’ici? Combien de temps faudra-t-il pour en arriver au même point où vous auriez dû être si le gouvernement avait maintenu le plan initial de 2005?
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Quelques-uns de mes collègues et moi-même sommes allés dans la mauvaise salle. Je vous prie de nous excuser.
Monsieur le président, je voudrais poursuivre dans la même veine que M. Saxton.
Je voyage beaucoup de part et d’autre de la frontière ainsi qu’à l’étranger. Ce que je vais dire est purement anecdotique, mais ma femme et moi avons constaté de façon très régulière qu'en passant la frontière vers le Sud, nous sommes témoins à la fois de professionnalisme et de cordialité. En arrivant au Canada, c’est seulement du professionnalisme. Je ne sais pas s’il y a une différence dans la formation, mais la différence dans le comportement est très claire, et nous avons pu le constater des dizaines et des centaines de fois. C’est peut-être une chose dont vous voudrez prendre note.
Ma question porte sur l’aspect exécution de la loi. Je vois, au paragraphe 7.3 du rapport de la vérificatrice générale, que l’ASFC est la première responsable de l’exécution de la loi. Par ailleurs, dans votre exposé, monsieur Rigby, vous dites à la page 3:
Les priorités en matière de renvoi de l’ASFC demeurent axées sur ceux qui constituent une menace envers la sécurité du Canada, comme les personnes impliquées dans des activités terroristes, le crime organisé et les crimes contre l’humanité.
Vous avez mentionné qu’entre 2 800 et 2 900 personnes figurant sur la liste ont des activités criminelles ou font partie de bandes.
Où en est le projet d’équiper nos gardes-frontières d’armes à feu? Je me souviens que c’était un nouveau projet qu’on avait envisagé après les attentats du 11 septembre. Or je n’ai rien trouvé à ce sujet ni dans le rapport de la vérificatrice générale ni dans vos observations.
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Le projet d’armer nos agents doit être réalisé sur une période totale d’environ 10 ans. À ce stade, nous commençons la troisième année du programme. À l’heure actuelle, quelque 720 de nos agents sont armés. La plupart d’entre eux ont été affectés à la frontière, mais certains sont des agents des services intérieurs. Il s’agit des agents qui seraient appelés à s’occuper de beaucoup des cas dont nous parlons ici.
Ainsi, quand des agents vont chercher quelqu’un à son domicile pour l’arrêter et le renvoyer, il y a souvent des difficultés et parfois de la violence. Nous voulons donc être sûrs de déployer des armes dans les prochaines années de façon à les répartir judicieusement entre les agents de première ligne et les agents des services intérieurs.
Je crois pouvoir vous dire que nous respectons les délais et le budget prévus dans le calendrier de déploiement. On me demande souvent pourquoi le processus est tellement long. La réponse, c’est qu’au terme du programme, nous aurons armé environ 4 800 agents, mais que, pour leur donner la formation nécessaire, nous devons les retirer de leur poste de première ligne pour les envoyer suivre un cours assez long de maniement d’armes à feu et de recours à la force et nous assurer qu’ils ont les qualifications nécessaires avant de leur donner une arme et de les déployer.
Nous ne pouvons évidemment pas retirer un trop grand nombre de nos agents des postes de première ligne. Nous le faisons d’une façon très systématique qui correspond, nous le croyons, à une gestion prudente du risque et, en même temps, à la nécessité d’armer en premier les agents des ports d’entrée et des secteurs de travail qui présentent les plus grands risques.
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Dans un monde de plus en plus dangereux, je crois que c'est une bonne chose d’armer nos agents. Le projet a soulevé une grande controverse dans les premiers temps. J’ai simplement été surpris de constater que le rapport de la vérificatrice générale n’abordait pas du tout cette question, qui me semble importante, surtout si on tient compte de la répartition des responsabilités entre le Parlement et les bureaucrates.
Je voudrais aussi signaler que, dans beaucoup de vos plans, je ne vois ni délais ni calendriers. J’ai remarqué par exemple, à la page 4 de votre rapport, monsieur Rigby, que vous dites: « Le rapport de la vérificatrice générale soulignait en outre l’absence de procédures nationales pour traiter les dépassements de capacité aux centres de détention. » Nous avons déjà abordé ce sujet. Dans ce cas, un délai de mise en œuvre, juin 2009, a été fixé.
À la page suivante, vous dites que l’ASFC négocie des ententes avec les provinces, et vous mentionnez l’Ontario et le Québec. Vous avez également abordé ce point en répondant à une autre question. Il me semble qu’il nous serait plus facile de comprendre ce qui se passe et qu'il serait plus facile pour un comité futur de faire le suivi s’il y avait des délais.
Je sais que vous prendriez un risque en fixant des délais. Dans plusieurs cas, j’aurais aimé voir une date cible quelconque. Je me rends compte en même temps que, n’étant président de l'Agence que depuis six mois, vous n’en êtes peut-être pas encore là.
J’ai quelques questions à poser. La vérificatrice générale a constaté que, même si CIC et l’ASFC ont un protocole d’entente, ils ne se sont pas entendus pour assurer la cohérence et la qualité de l’information présentée à l’appui des décisions concernant la délivrance de permis de résidence temporaires.
J’ai déjà été présidente du Comité permanent de la condition féminine. À l’approche des Jeux olympiques de Vancouver, nous avons un énorme problème de trafic de personnes. Quand des gens se présentent à la frontière, les agents prennent des décisions subjectives. Quels protocoles avez-vous mis en place pour assurer la sécurité des femmes et des enfants faisant l’objet du trafic? Je crois que le ministre a dit que si on soupçonne un trafic, les personnes en cause se verront délivrer un permis de résidence temporaire. Mais que ferez-vous dans ce cas des trafiquants eux-mêmes? C’est ma première question.
Je voudrais ensuite savoir de quelle façon on évalue ce qu’il convient de faire? La question est délicate car elle comporte un important élément de jugement. Je vous serais reconnaissante de me dire ce que vous en pensez.
Il y avait également le projet Hide and Seek. Pouvez-vous nous dire combien ce projet a coûté? Est-il encore opérationnel? Combien de personnes figuraient sur la liste des indésirables? Combien d’entre elles avaient disparu? Étaient-elles entrées dans la clandestinité ou avaient-elles gagné les États-Unis?
Je crois que je vais m’en tenir à cela.
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Il n’y a pas de doute que l’Agence des services frontaliers du Canada travaille très fort à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de 2010. Nous avons entrepris plusieurs activités destinées à faire la planification opérationnelle, à déterminer les effectifs nécessaires et à nous assurer que nos installations pourront accueillir les nombres attendus de voyageurs et d’athlètes. Nous voulons être sûrs d’avoir les plans d’urgence qui pourraient être nécessaires en cas d’incidents environnementaux ou de sécurité. Nous voulons veiller à ce que notre personnel ait la formation nécessaire. Cet aspect est sans doute directement lié à la question concernant les permis de résidence temporaires et la coopération avec nos collègues de CIC.
Nous collaborons très étroitement avec CIC. Comme on l’a mentionné plus tôt, je crois, nous cherchons à nous assurer que nous avons des politiques et des pratiques très claires et très cohérentes et que les membres du personnel les connaissent bien. Nous avons un dialogue constant avec le ministère, au niveau tant national que régional. Nous avons des comités consultatifs conjoints qui veillent à ce que toutes nos politiques soient bien comprises et qui s’assurent que nous travaillons de concert. Cela s’applique non seulement aux Jeux olympiques, mais à l’ensemble des programmes que nous administrons.
Pour répondre à votre question précise concernant le trafic des personnes, il n’y a pas de doute que la direction et le personnel de l’ASFC sont très sensibles à ce sujet depuis quelque temps. Nos agents sont très conscients de tout ce que cela implique. De notre côté, nous essayons de nous assurer qu’ils examinent bien la situation.
Du point de vue de l’immigration, notre première responsabilité est de déterminer l’admissibilité au Canada. Dans le cas du trafic de personnes comme dans d’autres cas, ce trafic est découvert à la suite d’enquêtes et de poursuites plutôt qu’au stade de la vérification au port d’entrée.
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Merci, monsieur le président.
Je suis vraiment désolée de ne pas avoir entendu toutes vos déclarations. Par contre, il y a des gens dans la salle qui savent que j'ai siégé au Comité de l'immigration où j'ai eu l'honneur d'entendre ces discours concernant les personnes indésirables à plusieurs occasions.
À l'attention de mes collègues, je souligne qu'on met beaucoup l'accent sur les réfugiés, on revient toujours à la question des réfugiés. Par contre, vous n'êtes pas sans savoir que la commission, la CISR, manque de commissaires. Actuellement, le nombre de personnes en attente de décisions augmente. Malheureusement, cela fait plusieurs années que le gouvernement demeure immobile et ne procède pas rapidement à la nomination et au renouvellement des commissaires à l'immigration. Cela sert un peu à répondre à la question de M. Young concernant le nombre de personnes.
Également, vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a eu des modifications réglementaires en ce qui concerne les frontières entre le Canada et les États-Unis. C'est tout à fait normal, lorsqu'il y a un changement à un règlement, qu'il y ait un accroissement du nombre de demandes. En effet, les gens ont peur que la législation ne prévoie pas de transition. Aussi, ces gens arrivent aux frontières plus rapidement que prévu. On doit donc gérer un plus grand nombre d'arrivants.
J'ai eu l'occasion de visiter les endroits où les gens sont détenus de façon temporaire, parfois un peu plus longtemps. Des interventions ont été faites dans le passé, justement, pour sensibiliser l'agence au fait que des femmes enceintes étaient détenues pendant de longues périodes et qu'il y avait plusieurs déficiences à cet égard, comme l'accès au médecin, l'accès à des traducteurs. Vous êtes tout à fait au courant de cette situation.
Également, mon collègue a parlé du nombre de voyageurs: 97 millions de voyageurs, c'est énorme. Il a aussi ajouté que l'on a de la difficulté à situer 41 000 personnes ou que l'on a perdu leur trace. Il faut préciser qu'une personne peut être visée par un renvoi pour plusieurs raisons, et que ces 41 000 personnes ne sont pas nécessairement des criminels, bien qu'une partie le soit.
Selon la déclaration du ministre, M. Day, on a probablement raison de s'inquiéter de l'importance de ce nombre de personnes, parce qu'elles sont plus difficiles à trouver. C'est toujours le défi de trouver la personne lorsqu'on la laisse aller. En revanche, la majorité des gens ne sont pas des criminels, bien qu'ils soient inadmissibles.
Dans ces cas, on retrouve des gens, comme des étudiants qui n'ont pas renouvelé leur permis ou qui attendent une décision liée à la résidence permanente. Parfois, le dossier est perdu à Vegreville. Il y a d'autres cas où la personne a oublié de renouveler son permis de travail temporaire. Dans le système, il y a un facteur humain qui doit le demeurer. En réalité, si l'on considère les gens dans le milieu, que ce soit les avocats spécialistes en matière d'immigration ou les gens qui travaillent auprès des réfugiés, ou que ce soit le Barreau canadien, dans l'ensemble, ils trouvent que vous procédez trop rapidement au renvoi dans plusieurs cas et ils voudraient avoir plus de temps pour intervenir.
Je voulais tout simplement apporter cette précision parce que, selon notre compréhension de la problématique, il faut être conscient de tous ces facteurs qui touchent la complexité du système d'immigration.
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Je peux peut-être commencer avec le dernier sujet que vous avez soulevé.
[Traduction]
Je comprends parfaitement votre point de vue. Il est important de faire la distinction entre les cas faisant l’objet de mandats et les renvois ordinaires, qui visent habituellement les demandeurs déboutés du statut de réfugié.
Les cas faisant l’objet de mandats représentent des personnes qui sont sorties du système et dont on ne connaît pas les coordonnées. Nous devons les retrouver et prendre les mesures nécessaires. Il y a un grand nombre d’autres personnes qui quittent le Canada volontairement. Elles reviennent souvent et demandent alors le statut de réfugié, présentent une demande de résidence permanente, etc. Mais je comprends très bien votre point de vue. Il est nécessaire de faire la distinction.
Quant aux conditions dans les centres de détention, un certain nombre de députés en ont parlé. Nous estimons que ce point est très important. Bien sûr, nous écoutons très attentivement les conseils et avis venant du Conseil canadien pour les réfugiés, de la Croix-Rouge, etc., au sujet de ces conditions. Nous essayons très, très fort de faire en sorte que les dépassements capacité fassent l’objet de mesures appropriées et ne représentent que des solutions à très court terme.
Au sujet des changements à la frontière, le plus important cette année consistera à mettre en œuvre l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental aux postes frontaliers terrestres. L’initiative renforcera les exigences documentaires aux États-Unis. Nous avons étroitement collaboré avec nos collègues américains pour préparer cette mise en œuvre prévue pour juin. Mais vous avez raison, quand ces changements se produisent, ils ont des répercussions sur le déroulement du processus d’immigration.
Enfin, au sujet des membres de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, il est établi, je crois, qu’il manque de commissaires. Je n’ai pas d’observations à présenter au nom de la Commission, mais je crois savoir que des mesures sont actuellement prises pour nommer de nouveaux membres.
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Très bien. Je dois vous informer d’un certain nombre de choses avant de lever la séance.
J’aimerais attirer l’attention de tous les membres sur le fait que notre prochaine réunion aura lieu jeudi après-midi dans la salle 237. Je crois qu’un certain nombre de personnes ont eu des difficultés à trouver cette salle. Il est vrai qu’on nous déplace de temps en temps. Il est donc important de bien vérifier l’avis que vous recevez. Il peut même arriver qu’on nous attribue une salle dans l’immeuble de la rue Sparks.
Quoi qu’il en soit, nous reviendrons dans la salle 237 jeudi après-midi pour tenir une réunion à huis clos. Nous examinerons deux rapports rédigés par l’analyste. Ils ont été traduits. Nous les avons donc dans les deux langues officielles et nous les distribuerons aux membres du comité sous forme électronique en fin de journée aujourd’hui ou tôt demain matin. Vous les aurez donc certainement demain matin.
J’exhorte tous les membres à venir jeudi. Pour la gouverne des nouveaux membres, je dirais que nous procédons à un examen paragraphe par paragraphe. J’engage tout le monde à lire les rapports et à se demander s’ils reflètent bien l’humeur et les décisions du comité.
C’est ce que nous avons à l’ordre du jour de jeudi après-midi. Nous pourrions essayer de nous occuper d’un autre rapport si les choses avancent rapidement, mais ce sera notre premier effort en matière de rapports.
S’il n’y a rien d’autre, je vais lever la séance.
La séance est levée.