Au nom de tous les membres du comité, je souhaite la bienvenue aux témoins présents aujourd'hui.
La séance aujourd'hui a été convoquée conformément au Règlement pour étudier le chapitre 7, La gestion des urgences — Sécurité publique Canada du Rapport de l'automne 2009 de la vérificatrice générale du Canada.
Le comité est ravi de recevoir cet après-midi, du Bureau du vérificateur général du Canada, bien sûr, la vérificatrice Sheila Fraser. Wendy Loschiuk, vérificatrice générale adjointe, et Gordon Stock, directeur principal, l'accompagnent.
Du ministère de la Sécurité publique et de la protection civile, nous recevons M. William Baker, sous-ministre et administrateur des comptes. MM. Myles Kirvan, sous-ministre délégué, et Daniel Lavoie, sous-ministre adjoint délégué, Secteur de la gestion des mesures d'urgence et de la sécurité nationale, l'accompagnent.
Du Bureau du Conseil privé, nous recevons Stéphane Larue, directeur des Opérations, Sécurité et renseignement.
Je vous souhaite encore une fois la bienvenue à tous.
Nous allons débuter avec les exposés liminaires. Madame Fraser, vous avez cinq minutes.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de cette occasion de discuter du chapitre 7 de notre rapport d'automne 2009 sur la gestion des urgences à Sécurité publique Canada.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée aujourd'hui de Wendy Loschiuk, vérificatrice générale adjointe, et de Gordon Stock, directeur principal. Ils sont responsables de nos vérifications visant la sécurité nationale et publique. La vérification dont nous discuterons aujourd'hui porte sur la gestion des urgences et, plus particulièrement, sur le rôle de coordination de Sécurité publique Canada.
Permettez-moi d'abord de mentionner que nous sommes heureux des réponses que nous ont fournies Sécurité publique Canada et le Bureau du Conseil privé suite aux recommandations formulées dans notre chapitre. Ils ont accepté toutes les recommandations qui leur étaient adressées et ils se sont engagés à prendre des mesures correctives.
J'aimerais aussi insister sur le fait que nous sommes conscients du rôle difficile que doit jouer Sécurité publique Canada. En 2003, cet organisme a été mis sur pied afin de coordonner une stratégie fédérale globale de gestion des urgences alors que, par le passé, les ministères géraient leurs propres interventions d'urgence dans le respect des mandats qui leur avaient été confiés. Toutefois, de nos jours, des urgences, comme des inondations et des incendies de forêt, ou des catastrophes d'origine humaine, comme des pannes d'électricité ou des cyber-attaques, pourraient rapidement empêcher un ministère d'intervenir. L'urgence pourrait aussi rapidement prendre des proportions importantes et dépasser le mandat d'un seul ministère.
La Loi sur la gestion des urgences, qui est entrée en vigueur en 2007, visait à améliorer la coordination au sein du gouvernement fédéral et la coopération avec les provinces et les municipalités, en précisant le rôle de leadership de Sécurité publique Canada, ainsi que les responsabilités des autres ministères pour assurer la gestion des urgences.
[Français]
Nous avons constaté que Sécurité publique Canada avait éprouvé des difficultés à exercer le leadership requis pour assurer la coordination, au fédéral, des activités liées à la gestion des urgences.
Le ministère a pris les premières mesures nécessaires en rédigeant la version préliminaire du Plan fédéral d'intervention d'urgence, un cadre qui précise les processus décisionnels qui doivent être appliqués pour coordonner les interventions d'urgence.
Toutefois, nous avons constaté que la rédaction de ce plan se poursuit depuis 2004 et que celui-ci n'a pas encore été officiellement approuvé par le gouvernement et n'a pas reçu l'appui de tous les ministères. De plus, beaucoup de détails opérationnels nécessaires sur les modalités de coordination des interventions n'ont pas été révisés, ni mis à jour.
Nous avons aussi constaté que Sécurité publique Canada devait améliorer les directives qu'il transmet aux ministères fédéraux pour les aider à concevoir leurs plans de gestion des urgences. Une fois ces plans mis en place, Sécurité publique Canada devrait les analyser pour obtenir l'assurance qu'ils peuvent constituer la base d'une intervention coordonnée.
Par exemple, nous avons indiqué dans le chapitre qu'il fallait élaborer des directives sur la préparation et les interventions en cas d'incident de nature chimique, biologique, radiologique, nucléaire ou lié à des explosifs. Même si Sécurité publique Canada a publié en 2005 une stratégie qui décrit les rôles et les responsabilités du gouvernement fédéral, il n'a pas défini de protocoles opérationnels ni conclu d'ententes qui permettraient de préciser comment les ministères concernés devraient collaborer de manière coordonnée.
Nous avons constaté que Sécurité publique Canada avait éprouvé des difficultés à exercer le leadership requis pour assurer la coordination, à l'échelle fédérale, des activités liées à la gestion des urgences. Le Ministère a pris les premières mesures nécessaires en rédigeant la version préliminaire du Plan fédéral d'intervention d'urgence - un cadre qui précise les processus décisionnels qui doivent être appliqués pour coordonner les interventions d'urgence. Toutefois, nous avons constaté que la rédaction de ce plan se poursuit depuis 2004 et que celui-ci n'a pas encore été officiellement approuvé par le gouvernement et n'a pas reçu l'appui de tous les ministères. De plus, beaucoup de détails opérationnels nécessaires sur les modalités de coordination des interventions n'ont pas été révisés, ni mis à jour.
[Traduction]
Sécurité publique Canada a réalisé des progrès importants en établissant le Centre des opérations du gouvernement. Celui-ci permet une meilleure communication entre les ministères sur l'état des situations d'urgence possibles ou en cours. Les urgences peuvent en effet semer la confusion si les décideurs ne disposent pas d'une vue d'ensemble de la situation réelle sur le terrain. Le Centre des opérations du gouvernement contribue à réduire cette confusion en permettant aux décideurs d'avoir tous accès à la même information.
Aux termes de la loi de 2007, Sécurité publique Canada doit faire la promotion d'une stratégie uniforme de gestion des urgences auprès des premiers intervenants. Sécurité publique Canada a aidé des groupes à définir des normes relativement aux équipements de protection personnelle et a rédigé un document préliminaire sur l'interopérabilité des communications à l'échelle nationale. Nous avons cependant constaté que le gouvernement fédéral pourrait faire mieux pour promouvoir l'utilisation de matériel normalisé et prendre à sa charge une partie des coûts des premiers intervenants. Des fonctionnaires nous ont indiqué qu'ils n'avaient pas les ressources nécessaires pour le faire; or, un tiers du budget du ministère n'avait toujours pas été dépensé.
Sécurité publique Canada est également le ministère fédéral qui dirige la coordination de la protection des infrastructures essentielles du Canada. Il collabore avec les provinces, les territoires et le secteur privé en vue d'établir un plan de mise en oeuvre de son projet de stratégie nationale de protection des infrastructures essentielles et il a commencé à rédiger la stratégie. Le ministère a recensé 10 grands secteurs d'infrastructure et déterminé les ministères fédéraux qui doivent assumer la responsabilité de chacun de ces secteurs. Toutefois, cette initiative progresse lentement et il n'a pas encore précisé les infrastructures qui sont essentielles à l'échelle fédérale et la manière de les protéger.
[Français]
Les menaces qui pèsent sur les infrastructures essentielles informatisées, ou les cyberattaques, gagnent en importance et le Canada n'en est certainement pas à l'abri. Des perturbations pourraient avoir des conséquences graves sur nos réseaux informatiques ou de communication qui pourraient, à leur tour, se répercuter sur nos réseaux de distribution d'électricité ou d'énergie.
Comme nous l'avons indiqué dans le chapitre, peu de progrès avaient été accomplis jusqu'à l'année dernière en vue de déterminer les éléments qui doivent être protégés et la manière de les protéger. Au moment de notre vérification, Sécurité publique Canada n'en était qu'à définir les principaux éléments d'une stratégie nationale de cybersécurité.
Sécurité publique Canada nous a remis un exemplaire de la version préliminaire d'un plan d'action visant à donner suite aux constatations de notre chapitre et à mettre en oeuvre nos recommandations. Nous avons constaté que ce plan d'action était complet et qu'il visait spécifiquement les préoccupations soulevées dans notre rapport. Le Comité souhaitera peut-être demander au ministère s'il continue de réaliser des progrès en vue de faire accepter officiellement le Plan fédéral d'intervention d'urgence.
Avant de conclure, j'aimerais rappeler aux membres du comité que j'ai récemment fait parvenir une lettre au président de votre comité concernant des questions relatives à cette vérification. La lettre contient un résumé de notre évaluation des mesures prises par Sécurité publique Canada et d'autres entités à la suite de notre vérification de 2005 qui portait, notamment, sur la préparation aux situations d'urgence. La lettre contient également de l'information liée au suivi que nous avons fait de certaines recommandations formulées par le comité dans son rapport de juin 2005 portant sur la sécurité nationale.
[Traduction]
Monsieur le président, nous vous remercions de votre attention, et nous serons heureux de répondre aux questions du comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'être ici pour discuter avec les députés du chapitre 7 du rapport de la vérificatrice générale sur les mesures d'urgence, une responsabilité importante de Sécurité publique Canada.
Je suis accompagné de Myles Kirvan, sous-ministre délégué de la Sécurité publique; Daniel Lavoie, sous-ministre adjoint délégué de la Gestion des mesures d'urgence et de la sécurité nationale; et Stéphane Larue, du Bureau du Conseil privé, directeur des Opérations pour la sécurité et le renseignement.
La priorité première du gouvernement du Canada est d'assurer la sécurité de tous les Canadiens. La variété, la complexité et la nature changeante des défis que nous rencontrons aujourd'hui nous poussent à reconnaître l'importance de nous préparer à toutes sortes de catastrophes et de situations d'urgence.
Nous sommes heureux que la vérificatrice générale ait remarqué qu'il y a eu amélioration de la coordination fédérale en cas d'urgence grâce au Centre des opérations du gouvernement, et que nous avons pris des mesures pour favoriser une approche cohérente quant à la protection des infrastructures essentielles et à l'élaboration d'une stratégie de cybersécurité.
[Français]
Toutefois, il est clair qu’il reste de nombreux défis à relever. J’ai examiné le chapitre sur la gestion des mesures d’urgence, et je suis favorable aux recommandations qui y sont faites.
Pour donner suite à ces recommandations, le ministère a développé un plan d’action qui inclut des produits concrets et des échéances claires pour les cinq recommandations. Nous sommes convaincus que nous ferons des progrès importants à l'égard de chacune d’entre elles au cours de la prochaine année.
Il y a plus précisément trois aspects auxquels Sécurité publique Canada doit apporter des améliorations.
[Traduction]
Premièrement, un thème souvent mentionné dans le rapport est le besoin d'élaborer des politiques et des programmes visant à clarifier le leadership et le rôle de coordination de Sécurité publique Canada. Nous allons demander l'approbation du gouvernement concernant le plan fédéral d'intervention d'urgence dans les plus brefs délais possible. Cela renforcera la compréhension que les ministères ont de leurs propres responsabilités, du rôle de coordination de Sécurité publique Canada, ainsi que de l'endroit et du moment où nous devrons mettre en commun nos ressources lors de situations d'urgence.
Deuxièmement, le ministère doit renforcer ses relations avec les intervenants. Cela inclut les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que les organisations et organismes privés et sans but lucratif qui jouent un rôle dans la gestion des urgences. Nous demeurons déterminés à travailler en collaboration avec les intervenants, de manière aussi étroite et productive que possible, et à essayer d'accroître cette collaboration au cours de la prochaine année.
[Français]
Troisièmement, le ministère a besoin de stabilité organisationnelle. Le rapport montre que nous avons eu de la difficulté à attirer et retenir des cadres supérieurs pouvant donner une direction et faire preuve de leadership. Nous nous attaquerons à cette lacune, de façon à nous assurer que des personnes expérimentées et compétentes sont en place.
[Traduction]
La planification, des relations étroites et la stabilité organisationnelle sont les trois aspects sur lesquels le ministère concentrera ses efforts au cours de la prochaine année. Ces initiatives permettront de répondre aux recommandations de la vérificatrice générale et de renforcer les fondations qui permettront au ministère de remplir son mandat.
Monsieur le président, mes collègues et moi serons ravis de répondre aux questions des députés concernant le rapport. Merci de m'avoir permis de faire cet exposé liminaire.
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En ce qui concerne la stratégie sur les infrastructures essentielles et le plan d'action, ils sont le produit, si l'on peut dire, d'un consensus fédéral-provincial-territorial. La vérificatrice générale a indiqué que le processus n'a pas encore reçu son approbation finale. Mais nous croyons que ce sera pour bientôt.
On en a discuté lors d'une réunion des sous-ministres en septembre et on a obtenu un consensus. À l'heure actuelle, la stratégie et le plan d'action sont en train d'être soumis à un processus d'approbation ministériel à l'échelle fédérale, provinciale et territoriale. Cette réunion a permis de faire avancer les choses.
Le plan d'action et la stratégie indiquent que dans tous les gouvernements, il y a 10 secteurs d'infrastructure essentielle, tels que l'énergie et les services publics, les finances, la nourriture, etc. Cela permet de voir la marche à suivre en ce qui concerne le partage et la protection des renseignements. C'est fort important. En effet, en ce qui concerne les infrastructures essentielles, pour gérer les services publics ou un secteur manufacturier donné, il faut savoir comment traiter les renseignements. Cela leur permet de protéger des renseignements essentiels à la sauvegarde de leurs intérêts commerciaux.
Il y a également un plan d'action. La stratégie et le plan d'action sont en train d'être soumis à un processus d'approbation à l'heure actuelle. La stratégie prévoit des étapes. Elle indique ce que l'on fera au cours de la première année, et de la deuxième, lorsqu'il faut évaluer les risques des exercices et s'assurer que tout fonctionne bien.
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Merci, monsieur le président.
Je dois dire que le rapport de la vérificatrice générale m'inquiète beaucoup. Vous nous dites que vous avez accepté les recommandations, mais je considère que le travail n'est pas très avancé. Au fond, quand on veut protéger la population, il faut d'abord identifier les risques auxquels on devra faire face. Ces risques changent constamment, à l'heure actuelle, et de façon assez importante. Je songe simplement aux changements climatiques que nous vivons, particulièrement dans ma région, où il y a quelque chose comme 130 lieux publics visés, entre autres des routes, des villages où il risque d'y avoir des inondations, etc.
Où en êtes-vous exactement dans l'identification des risques? Et je ne parle pas uniquement des risques physiques, car il faut aussi faire de la prévention, selon moi.
En matière d'agriculture, vous parlez de sécurité alimentaire. Qu'on songe à la culture du blé. À un certain moment, les changements climatiques peuvent remettre en cause une grande partie de la production céréalière sur notre territoire, et ce, de façon très rapide, parce que les changements climatiques que l'on vit à l'heure actuelle sont excessivement rapides et qu'on ne connaît pas les conséquences sur une période de 10 ou 15 ans. On va devoir faire face à des catastrophes physiques de plus en plus importantes. Et je ne vous parle pas d'informatique ni de choses ponctuelles telles que le terrorisme, la cybercriminalité, etc., je vous parle de changements physiques.
Je vous donne un exemple très concret. Dans une ville comme Toronto, supposons que durant trois ou quatre jours, même une semaine, on ait des températures excessivement élevées, comme on l'a d'ailleurs vécu récemment. A-t-on identifié des lieux sécuritaires où l'on peut amener les gens à risque afin qu'ils puissent tout simplement respirer? On s'est servi des centres commerciaux, à un moment donné à Montréal, lorsque la température était très élevée et qu'il y avait du smog. En est-on rendu à dire qu'on peut réellement protéger la population des risques qu'on devra vivre en raison des changements climatiques? C'est une chose qui m'inquiète profondément.
Le rapport m'insécurise. Vous avez effectivement éprouvé des difficultés à exercer un leadership, et pas seulement parce que vous avez eu des difficultés à recruter du personnel. La collaboration des ministères concernés existe-t-elle? Est-ce que vous avez aussi la collaboration des ministères concernés dans chacune des provinces et même des villes importantes telles que Toronto, Montréal ou Vancouver?
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Merci. J'aimerais revenir sur l'idée de la coopération. La recommandation qui nous est faite par la vérificatrice générale d'obtenir l'approbation du Plan fédéral d'intervention d'urgence et la mise en oeuvre de cette recommandation contribueront grandement à maximiser l'appui que l'on peut obtenir. C'est une très bonne recommandation, que l'on appuie et qui nous aidera à aller de l'avant.
Ce n'est pas que l'on a de gros problèmes mais, souvent, c'est mieux quand on n'en a pas du tout. Tout à l'heure, vous parliez de certains exemples, comme les questions agricoles, l'érosion et les inondations. Il y a plusieurs leviers utilisés dans le concept de gestion des mesures d'urgence. La municipalité réagit d'abord; ensuite, c'est au tour de la province. On a beaucoup de discussions avec nos collègues des provinces. Depuis trois ans, on a remis sur pied un comité qui était à peu près vivotant, mais qui a repris beaucoup d'énergie. Il s'agit du Comité des cadres supérieurs responsables de la gestion des mesures d'urgence.
Encore hier, on s'est parlé. On a une longue liste de dossiers auxquels on travaille en collaboration. Un problème dans une province aura un effet sur sa voisine, parce que si certaines ont d'importants problèmes, ce sont les provinces voisines qui les aideront. Puisque cela touche le fédéral, on a tout intérêt à trouver des solutions. Beaucoup de travail est fait sur le plan de la prévention. On fait énormément de prévention auprès des individus. Peut-être avez-vous vu la campagne de publicité « 72 heures... Votre famille est-elle prête? », elle vise à préparer les individus. On commence par préparer les individus et, ensuite, on s'occupe des municipalités.
Peut-on élaborer des programmes ou une démarche pour faire en sorte que si une catastrophe incontrôlable se produit quelque part, les citoyens touchés auront rapidement accès aux services — que ce soient des services de santé provinciaux, ou des services pour la petite et la moyenne entreprises qui proviendraient d'Industrie Canada, ou de l'aide de la part de DRHC. On a élaboré ce genre de démarche ensemble.
Je reviens à votre exemple en ce qui a trait à l'agriculture. On poursuit une réflexion au sujet des risques qui peuvent évoluer. Une partie de ce que la de 2007 a mis en oeuvre indique clairement que le ministre de la Sécurité publique a certaines responsabilité et que chaque ministre du gouvernement a la responsabilité d'analyser et d'évaluer les risques dans son secteur de responsabilités. Qui, mieux que le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, peut nous dire quels sont les vrais risques? C'est aussi à lui d'étudier la situation.
La vérificatrice générale dit donc qu'il faut fournir plus d'aide au ministère pour que ce dernier soit en mesure de faire cela de manière efficace.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus. Je suis ravi de revoir tous les fonctionnaires du Bureau du vérificateur général.
J'ai déjà indiqué auparavant que, dans une vie antérieure, je m'occupais du portefeuille des « mesures d'urgence ». C'est ainsi qu'on appelait ce portefeuille à l'époque. Mais cette expression devient désuète. C'était il y a environ 15 ans. Je le reconnais. Quoiqu'il en soit, ces enjeux me sont familiers et je sais comment ils fonctionnent et comment relier le tout.
D'emblée, je dois vous dire que, à titre de parlementaire, je suis outré. En tant que citoyen, je suis inquiet, pour dire le moins. Depuis le 11 septembre, le monde a été chamboulé, surtout en ce qui concerne la sécurité.
Notre gouvernement et des gouvernements similaires au nôtre dans le monde ont approuvé des dépenses de milliards de dollars afin de resserrer la sécurité publique et de voir à la gestion de toutes ses composantes à l'époque dans laquelle on vit. Alors d'apprendre, par exemple, qu'un document aussi important que le plan d'intervention d'urgence du gouvernement fédéral n'est pas prêt et que vous y travaillez depuis 2004, mais qu'il n'a pas encore été approuvé, eh bien, c'est ce qui m'indigne. Il ne s'agit pas de quelque chose de nouveau. Monsieur le sous-ministre, je lis vos observations, à la page 3, où vous dites que: « ... il est clair qu'il reste de nombreux défis à relever ».
J'ai examiné le chapitre portant sur la gestion des urgences, et je souscris à toutes les recommandations. Eh bien, et alors? Vos prédécesseurs y souscrivaient également, mais ils n'ont rien fait. Nous avons besoin que vous nous donniez quelque chose qui nous permette de croire que des mesures seront prises. Je ne le vois pas dans ces documents. Quand j'ai examiné le rapport mis à jour que nous avons obtenu de la vérificatrice générale, qui remonte à une vérification effectuée en 2005, j'ai essayé de voir combien de points avaient été déclarés non résolus ou non satisfaisants, pour reprendre les paroles de la vérificatrice générale. Il y a eu neuf domaines de chevauchement entre l'étude de 2005 et la présente, dont six sont déclarés non satisfaisants. Cela veut dire que six recommandations sur neuf découlant d'une vérification de 2005, qui a commencé en 2004, ne sont pas satisfaisantes, et ce, huit ans après les événements du 11 septembre. Tout ce que vous me dites, c'est que vous savez que vous êtes confrontés à des défis et que vous allez les relever. Ce n'est pas suffisant.
Prenons un exemple. Parlons de la gestion des urgences du gouvernement fédéral. Voici ce que je ne comprends pas d'emblée. Aidez-moi à comprendre. Le plan d'intervention en cas d'urgence du gouvernement fédéral n'a pas été approuvé par le gouvernement. Il n'a pas reçu la sanction du gouvernement. Mais, d'après ces documents, il est réputé être final. C'est le document auquel vous vous référez. Cela veut dire que, en tant que simples citoyens et en tant que parlementaires, je peux compter sur le fait que, si un événement survenait à l'heure actuelle et que vos BlackBerry commençaient à sonner, vous pourriez vous référer immédiatement à ce plan et l'utiliser. Puisqu'il est réputé être final, nous pouvons avoir l'assurance qu'il permettra de régler les problèmes qui surviendront.
Mais, d'un autre côté, le plan n'est pas assez final pour être approuvé par le gouvernement. Il est assez final pour que les citoyens puissent s'y fier, pour nous indiquer la marche à suivre en cas d'urgence, mais pas assez pour que le gouvernement l'approuve. Pour ce qui est de l'échéancier que vous vous êtes fixé pour le plan d'action, vous avez indiqué que cela se passera « le plus tôt possible », alors qu'une vérification vous a déjà condamnés en 2005 pour ne pas avoir fait précisément ce pour quoi on vous condamne en ce moment.
Quelque chose nous échappe. Cela fait assez longtemps que je suis ici. Je vois qu'il manque un élément, mais je ne sais pas ce que c'est. Il y a quelque chose qui vous empêche de présenter le plan au gouvernement. Il y a une raison pour laquelle le gouvernement ne veut pas lui donner son sceau d'approbation ou peut-être que vous n'avez pas encore résolu assez de problèmes pour pouvoir répondre aux questions que vous poseront le Cabinet, mais cela voudrait dire que le document n'est pas prêt à être utilisé en cas d'urgence.
Permettez-moi de comprendre comment nous en sommes arrivés là. Pourquoi n'avez-vous pas réagi de manière adéquate à la suite de la vérification de 2005? Pourquoi est-ce que nous devrions avoir confiance lorsque vous nous dites que ce plan est final mais qu'il n'est pas assez bon pour être approuvé par le Cabinet? Aidez-moi à comprendre.
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Le député soulève des questions légitimes, mais il faut les aborder une à la fois. On travaille sur un plan d'intervention d'urgence fédéral depuis de nombreuses années. Les fonctionnaires ont conclu en juin 2008, si je ne m'abuse, que ce plan était satisfaisant à toutes fins pratiques. Ils ont jugé à l'époque qu'il pouvait être communiqué aux ministères et aux organismes auxquels il servirait de plan d'ensemble.
Le rapport de la vérificatrice générale soulève une question importante et tout à fait justifié: pour que le plan ait un caractère officiel, il devrait recevoir l'approbation du gouvernement. Nous sommes d'accord et nous tâcherons d'obtenir cette approbation, mais cela ne veut pas dire que le plan laisse à désirer de quelque façon que ce soit. J'en ai pris connaissance et je crois qu'il est raisonnablement satisfaisant. Bien entendu, tout n'y figure pas parce que, bien sûr, des plans peuvent donner lieu à d'autres plans qui peuvent entraîner d'autres mesures. Nous devons le soumettre au ministre.
M. David Christopherson: Quand le ferez-vous?
M. William Baker: Je ne veux pas me prononcer sur ce que penseront les ministres. Il faut qu'ils puissent en prendre connaissance.
En tant que fonctionnaires, nous disons que cela se fera « le plus tôt possible », mais nous ne pouvons pas décider du moment où les documents seront soumis aux ministres et au Cabinet. Toutefois, le ministre Val Loan a dit qu'il accordera la priorité à ce plan. J'estime que notre plan pourra être approuvé sous peu.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins et, bien sûr, la vérificatrice générale d'être des nôtres aujourd'hui.
J'aimerais souligner en partant que nous avons été très chanceux au Canada de ne pas avoir eu jusqu'ici de situations d'urgence nationale. Il y a eu un certain nombre d'urgences à l'échelle régionale, mais pas à l'échelle nationale.
J'ai participé à l'élaboration d'un plan d'urgence local et nous en avons parlé, en fait, la première fois que la vérificatrice générale a comparu. J'ai une certaine compréhension du dossier et j'ai écouté les arguments valables qu'a soulevés mon collègue David.
Je comprends, par ailleurs, qu'il peut être long et complexe de tracer un plan. C'est un plan s'étendant de 2003 ou 2004 à 2007 et, pendant ce temps, on a créé Sécurité publique Canada; en 2007, la Loi sur la gestion des urgences est entrée en vigueur et elle s'accompagnait d'un plan d'intervention d'urgence.
Il faut tenir compte de beaucoup d'aspects théoriques au moment d'élaborer un plan, et chaque fois qu'un incident se produit, on l'analyse pour en tirer des leçons. On remanie le plan à la lumière de ce qu'on a appris et on supprime les mesures qui n'ont pas donné satisfaction. Voilà pourquoi, à mon avis, un plan d'urgence est en constante évolution.
Examinons l'évolution de ce document de 2003 à 2009. Je ne crois pas qu'il y a eu beaucoup de problèmes liés à la cybersécurité en 2003 et ce n'était peut-être même pas dans l'ancien dossier. Il y a eu certains incidents liés à l'agriculture en 2003, et je vous assure qu'on ne parlait pas autant à l'époque de biosécurité et de génétique. Tous ces facteurs évoluent et ils sont très complexes.
Je ne suis pas en train de défendre les éléments insatisfaisants dans ce dossier. Je veux simplement expliquer au public et aux personnes ici présentes que je comprends la complexité de la question et les délais de préparation, et je crois comprendre que nous avons maintenant une ébauche de plan d'action.
Ce que vous nous avez présenté aujourd'hui, c'est en fait un plan d'action assorti d'un calendrier des mesures qui seront prises. Tout à l'heure, monsieur, vous avez évoqué certaines des choses que vous allez faire cette année. Pourriez-vous les rallier au plan d'action et expliquer comment vous respecterez le calendrier que vous avez établi? Il me semble que certaines de ces choses sont assez importantes.
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Vous soulevez là une question importante. Les provinces ont compétence pour la gestion des urgences, mais on reconnaît qu'elles n'ont pas toujours la capacité voulue. L'urgence peut parfois dépasser les frontières provinciales ou territoriales, ou relever de l'intérêt national. Nous avons des mécanismes de travail. Le service de gestion des urgences au sein de Sécurité publique a des bureaux régionaux. Leur principale raison d'être, c'est de travailler avec les provinces à la création de plans d'intervention, pour les besoins éventuels. Il semble que ce soit une très bonne relation de travail.
On fait mention dans le rapport des exercices qui ont été menés et auxquels participent le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, les administrations municipales et, dans certains cas, d'autres intervenants. Nous avons effectué quelques-uns de ces exercices au cours des dernières années, pour activer ces interrelations, même si c'était dans des circonstances artificielles, puisqu'il s'agit simplement d'exercices. Je crois comprendre que la relation avec les provinces est vraiment excellente.
Je pourrais dire une chose encore. C'est une bonne année pour sensibiliser le public. On s'est beaucoup concentré sur la planification en vue d'une pandémie de H1N1, les Olympiques sont pour bientôt et beaucoup d'exercices sont en cours, particulièrement en Colombie-Britannique, avec le gouvernement fédéral, notamment. Nous nous préparons pour le G-8 et le G-20. Ainsi, tout le monde se concentre sur la gestion des urgences, et je pense que cela pourrait beaucoup nous aider à progresser.
Avant de passer à la deuxième série de questions, il y a quelques sujets dont je voudrais que nous parlions, monsieur Baker.
Je suis plutôt d'accord avec M. Christopherson. Je lis le rapport sur le rendement, et je n'y vois pas grand-chose de favorable. On y trouve beaucoup d'observations relativement au manque de leadership, au manque de planification et de coordination. Quand on repense à la vérification effectuée en 2005, on se souvient que le vérificateur avait fait à l'époque neuf recommandations sur la préparation aux situations d'urgence. Je comprends que le ministère n'existe que depuis 2003, mais il s'agissait de coordonner d'autres fonctions du gouvernement. La vérification a eu lieu. L'agence, ou le ministère, a accepté ces recommandations à l'époque. Vous avez dit aux Canadiens que vous les mettriez en oeuvre, mais vous ne l'avez pas fait. Et maintenant qu'on fait le suivi, vous avez trois fois la note « insatisfaisant ».
À l'époque, le comité a tenu des audiences et a fait six recommandations. Cinq n'ont pas été mises en oeuvre de manière satisfaisante. Vous ne l'avez pas fait.
Ce que j'en conclus, monsieur Baker, c'est qu'il y a des problèmes dans votre secteur. Mais ce qui m'inquiète particulièrement, et m'irrite aussi —
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Merci, monsieur le président.
Je comprends que M. Duncan ne fait pas partie du comité et que M. Young y siège. La seule personne qui fait partie du comité depuis plus longtemps que moi, c'est le président.
Lorsque je suis arrivé au comité, c'était à l'époque où M. John Williams, un conservateur, le présidait. Depuis, cela fait partie de la répartition du temps, et c'est bien accepté, que le président ne fait pas qu'attribuer le temps de parole, ne serait-ce qu'à cause de la nature de notre travail ici.
Si vous pensez que ces interventions sont partisanes, à vous de juger, mais je peux vous dire que le président assume son rôle comme l'ont fait les présidents de presque toutes les séances du comité depuis l'époque de M. Williams, qui était un conservateur.
Si les rapports sont négatifs et que cela semble à vos yeux de la partisanerie de la part de l'opposition, je vous rappelle la nature du travail du comité. Les rapports de vérification sont critiques à certains égards, et collectivement, en mettant de côté toute partisanerie, les membres du comité doivent approfondir ces questions et faire des recommandations pour que le Parlement fonctionne bien.
Je n'ai pas à défendre le président, puisqu'il respecte la culture qui existait sous la présidence de M. Williams, un conservateur, quand je suis arrivé. Une bonne partie de nos façons de faire date de son époque et de la culture qu'il a créée et qui améliore le fonctionnement du Parlement, j'ajouterai.
Je poursuis.
Monsieur Baker, j'ai déjà dit que votre ministère était dans l'eau chaude, à mon avis. Mais il y a une autre question dont je veux parler.
Il s'agit des rapports sur le rendement. J'ai ceux des deux dernières années. Ce qui m'embête, comme député, c'est que le rôle fondamental de chaque député, du parti ministériel comme de l'opposition, consiste à tenir le gouvernement responsable de ce qu'il fait. Or, à la lecture de ces rapports, je ne vois rien qui porte sur les difficultés qu'éprouve le gouvernement. Il n'y a rien sur les recommandations faites par la vérificatrice générale ni sur la mise en oeuvre des recommandations actuelles. Dans ces 38 pages d'auto... J'ai lu le rapport, et ce qu'on y voit, ce n'est que du positif au sujet du ministère. C'est un bon ministère qui fait un excellent travail, n'a aucune difficulté, ne fait face à aucun risque et ne pourrait pas faire mieux.
On peut en dire autant de tous les autres ministères. Je trouve très frustrant ces rapports sur le rendement, qui ne remplissent pas la fonction qu'ils doivent avoir, soit de faire rapport au Parlement. Et vous n'êtes là que depuis trois semaines, et vous avez fait l'objet d'une excellente recommandation, mais sauf votre respect, je trouve troublants ces rapports sur le rendement.
Avez-vous lu le rapport? Je sais que vous n'êtes là que depuis trois semaines, et c'est peut-être injuste à votre endroit, mais j'aimerais savoir ce que vous en pensez car, à mon avis, le rapport ne donne pas un portrait exact du ministère. Qu'en pensez-vous?
Je voudrais aussi entendre le point de vue de la vérificatrice à ce sujet.
:
D'abord, monsieur le président, cela fait six semaines...
Le président: Excusez-moi.
M. William Baker: Et je suis entièrement responsable de mes actes en tant que sous-ministre.
J'ai lu le rapport récemment pour en apprendre davantage sur le ministère, à vrai dire.
Je comprends votre argument. Lorsque nous préparerons nos prochains rapports de rendement, nous tiendrons compte du rapport de la vérificatrice générale et des perspectives du Comité des comptes publics. Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous allons nous assurer que ces rapports reflètent davantage l'état des choses en matière de gestion des urgences.
Pour revenir à votre premier argument, tout comme le ministre, nous sommes d'accord avec la vérificatrice générale pour dire que Sécurité publique Canada est loin d'avoir fait preuve du leadership nécessaire. Je dois signaler que lorsque vous voyez « Insatisfaisant » pour chaque recommandation, cela ne veut pas dire que nous n'avons rien fait. Cela veut dire que selon la vérificatrice générale ou le Comité des comptes publics, nous n'en n'avons pas fait assez pour mériter la note « Satisfaisant ».
Je crois qu'il faut reconnaître que nous avons fait beaucoup de chemin. Est-ce suffisant? Certainement pas. Nous sommes venus ici aujourd'hui avec un plan d'action et un engagement résolu à progresser et à fournir de meilleurs résultats à l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Je veux juste m'assurer que le président sait qu'il a le soutien des membres du comité de ce côté de la table. Je peux dire aux députés d'en face que d'après mes souvenirs, notre président n'exaspère pas plus les députés ministériels que Leonard Hopkins dans les années 1980 et John Williams. Leonard Hopkins était un libéral dans l'opposition et un excellent député, tout comme John Williams, qui faisait partie de l'opposition en tant que réformiste puis conservateur.
Quoi qu'il en soit, je viens de perdre une minute de mon temps pour apporter mon soutien au président.
La vérificatrice générale a entre autres mis en évidence le fait que le ministère ne dispose pas de plans d'urgence. Je sais que Sécurité publique Canada n'est évidemment pas responsable de l'élaboration de ces plans, mais le ministère participe à cet exercice et je crois que la vérificatrice générale a signalé que rien n'avait été fait. Je me demandais simplement si à ce jour, en vertu de ce leadership de collaboration, vous aviez pu élaborer un plan de gestion des urgences, dans quelque ministère que ce soit.
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Je dirais respectueusement que le Parlement dépend de vous, car vous êtes les experts. Si vous assumez le leadership de cet exercice, vous devez pouvoir leur dire si leurs plans sont satisfaisants ou non. Je comprends que l'examen des plans est un processus continu.
Si vous êtes d'accord, la prochaine fois que la vérificatrice générale vous rendra visite, j'aimerais bien que vous lui montriez le tableau qui révèle les ministères qui ont la note de passage et ceux qui ne l'ont pas. Je suis sûr qu'elle l'examinerait.
Puis-je poser une autre question? Peut-être que nous ne comprenons pas bien la nature fondamentale de ces plans et protocoles, parce qu'il n'y en a pas beaucoup — je n'en ai jamais vus et la vérificatrice générale cherche encore peut-être à mettre la main dessus à des fins de conseils ou d'avis —, mais est-ce qu'il existe des protocoles entre le gouvernement du Canada et tous ses ministères ou ses agences au sujet, par exemple, d'un événement météorologique, d'un tremblement de terre ou d'une menace terroriste?
Qu'est-ce qui déclenche, ou plutôt qu'est-ce qui permet au gouvernement fédéral, compte tenu de toutes ses ressources, d'aviser une agence qu'il y a un problème qui s'annonce, que ce soit un événement météorologique, un tremblement de terre ou une menace terroriste? Pouvez-vous me répondre?
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Merci, monsieur le président
Monsieur Baker, je voudrais vous remercier d'avoir confirmé au comité qu'il y a une ébauche de plan en place, un plan complet et robuste. J'ai l'impression que si l'ébauche de plan est approuvée... en fait, le plan actuel pourrait bien devenir le plan final de toute façon, bien qu'il n'ait toujours pas reçu l'approbation nécessaire.
Je pense qu'il est important de souligner le fait qu'il s'agit du plan qui a fonctionné la seule fois où il a été nécessaire, soit lors des inondations au Manitoba. Je pense qu'il est important de ne pas tenir des propos incendiaires au comité.
Je comprends aussi, en me fondant sur votre témoignage d'aujourd'hui, qu'il s'agit d'un défi de taille. Vous avez parlé de la nature changeante du problème. Je sais aussi qu'on ne peut pas forcer la main au ministère, qu'il s'agit aussi d'un exercice de coopération.
Combien de partis doivent participer pour que le plan soit approuvé? S'agit-il seulement des provinces et des territoires, ou bien des ministères? Quelle est l'ampleur de la chose à l'heure actuelle?
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Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'agir à titre de remplaçant aujourd'hui. C'est différent, car je m'assois normalement à l'avant. Mais je suis ravi d'être ici aujourd'hui.
En tant qu'ancien pompier bénévole, je comprends dans une certaine mesure les urgences et les catastrophes, et j'ai participé à diverses formations au cours des années. En tant qu'ancien conseiller municipal, je comprends l'ensemble de la chaîne de commandement, du moins en ce qui concerne les premières lignes, les gens qui mettent en oeuvre à la source la Loi sur la gestion des urgences. M. Shipley et moi avons été conseillers municipaux, alors nous comprenons comment ces choses fonctionnent, du moins dans les régions rurales de l'Ontario.
Dans le plan d'action fourni au comité, on énonce que Sécurité publique Canada élaborera des procédures opérationnelles normalisées en collaboration avec chaque province et territoire et les bureaux régionaux respectifs de la sécurité publique.
Est-ce que le sous-ministre de la Sécurité publique peut nous dire combien d'heures prennent ces négociations? Ce processus est-il exigeant?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais poursuivre dans la même veine que les dernières questions qui ont été posées, mais j'aimerais également mentionner que tout comme M. Shipley et M. Schellenberger, j'ai été dans une vie encore plus antérieure conseiller municipal, à Hamilton, et conseiller régional, de sorte que je sais que la capacité des premiers intervenants de communiquer entre eux est extrêmement importante. Ils doivent absolument pouvoir communiquer entre eux à l'intérieur de la ville, d'une région, d'une province, d'une province à l'autre et aussi entre nations.
En cas de désastre majeur à Windsor ou Detroit, il n'est pas rare qu'une ville fasse appel à une autre. En fait, je sais qu'elles ont des ententes de compatibilité et, au bout du compte, il n'y a que le gouvernement fédéral qui puisse signer des ententes obligatoires.
Le fait que les normes n'ont pas encore été publiées m'inquiète énormément. J'ai noté que M. Shipley a dit que les conseils locaux assument une grande part de la responsabilité, et c'est vrai, y compris le service d'incendie, la police, les services paramédicaux et les centres de traitement de l'eau. Vous avez mentionné le système de transport; là aussi, les premiers intervenants sont locaux.
Je voudrais éclaircir une question et l'approfondir un peu. Je ne comprends pas bien, et peut-être que vous pouvez m'éclairer. Dans le document que la vérificatrice général a fait distribuer et qui établit une comparaison avec la vérification de 2005, à la deuxième page...
Je sais que je vais manquer de temps parce que je suis tellement bavard, mais je tiens à dire que la principale raison d'être optimiste, monsieur le sous-ministre, c'est votre présence. J'étais membre de ce comité lorsqu'il a examiné le travail que vous avez fait à l'Agence du revenu et c'était impressionnant. Je comprends que vous êtes en poste depuis peu de temps. Ce va-et-vient des sous-ministres est un problème, mais s'il y a une raison de se réjouir, c'est de votre présence. Je compte vraiment sur vous pour faire preuve de la même compétence que lorsque que vous étiez à l'Agence du revenu et pour répondre à nos attentes. Je voulais simplement dire cela.
Cependant, j'aimerais un éclaircissement. Au sujet de la recommandation 2.163, le document traite des résultats de 2005. Il donne une cote insatisfaisante. Je lis:
Sécurité publique Canada a favorisé l'élaboration de certaines normes nationales, mais aucune n'a été étable.
Puis, au paragraphe 7.46, à la page 22 du rapport de la vérificatrice générale, on dit, et je cite:
Les représentants de Sécurité publique Canada nous ont dit que le ministère n'avait pas pour rôle d'établir des normes, mais d'aider les groupes de premiers intervenants qui achètent et utilisent le matériel à établir leurs propres normes.
Cette façon de faire fonctionne très bien dans une petite municipalité, mais pas lorsque les collectivités se regroupent, comme cela a été le cas chez moi. Aux niveaux interprovincial et international, s'il n'y a pas de normes communes à tous, soit les autorités locales attendront pour faire ces achats que vous ayez terminé ou alors ils vont acheter quelque chose pour peut-être découvrir que ce n'est le bon équipement.
Les municipalités ne peuvent pas faire ces achats à répétition, alors aidez-moi à comprendre: allez-vous établir des normes? Dans la négative, pourquoi pas? Dans l'affirmative, pourquoi est-ce que ce n'est pas encore fait?
J'ai écouté avec grand intérêt. Nous avons la protection civile au niveau national, nous avons la protection civile au niveau régional. Nous avons également la protection civile au niveau local. Je sais que la discussion aujourd'hui a tourné en grande partie autour des niveaux fédéral, provinciaux et territoriaux. Il se passe beaucoup de choses au niveau municipal et je sais qu'il y a eu des exercices de simulation d'urgence dans la région que je représente.
Le secteur privé a également fait des choses très intéressantes qui ne leur ont pas coûté cher mais qui ont eu un impact positif majeur sur les ressources qui pourraient être utilisées en cas d'urgence. Cela pourrait être une urgence locale ou une urgence régionale. Je pense que cela pourrait même s'appliquer au niveau national ou multirégional. Je vais vous donner un exemple.
Nous avons une collectivité de 5 000 personnes qui a sa propre bande d'atterrissage qui fait partie d'un regroupement de trois centres de 10 000 habitants. L'une des principales entreprises est une société d'hélicoptères. Ils ont refait leur hangar et leurs bureaux pour pouvoir utiliser l'énergie géothermique et éolienne et pour recueillir l'eau de pluie et ils peuvent sortir leurs aéronefs et loger toute la population en cas d'évacuation. Ils ont fait tout ça sans autre récompense que la satisfaction d'agir en bon citoyen. Je me demande si on a pensé à un moyen de récompenser peut-être ce genre d'idée ou de comportement.
Avons-nous même fait un inventaire de ce genre de chose? Car je pense qu'il serait bon de savoir où se trouvent ces installations aux fins de la planification en cas d'urgence et de la protection civile.
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Monsieur le président, permettez-moi d'abord de faire une observation, avant de vous parler de ce que nous comptons faire.
Les statistiques qui figurent dans le rapport de la vérificatrice générale sont exactes. Les chiffres sur les mouvements de personnel sont très généraux. En 2008-2009, 13 p. 100 des employés de la direction de la gestion des urgences ont quitté le ministère de la Sécurité publique ou ont quitté cette direction pour une autre, au sein du ministère. Si vous incluez tous les mouvements, ce chiffre n'a rien d'anormal. Je dirais que 13 p. 100, c'est quand même élevé. À l'Agence du revenu du Canada, d'après mon expérience, nous avions un taux de départ de 5,5 à 6 p. 100.
Au sujet de ce que nous avons l'intention de faire, il faut d'abord avoir une direction claire en matière de gestion des urgences, un ensemble concret de plans et d'objectifs et un cadre redditionnel pour délimiter cet exercice. Il faut avoir le personnel dont nous avons besoin — nous avons doté des postes à la direction de la gestion des urgences pour nous assurer que le travail soit fait — et reconnaître et récompenser ceux qui font du bon travail. Je crois que c'est le genre d'environnement de travail qu'il faut avoir pour atténuer ce problème à l'avenir.
En tant que sous-ministre et membre de la direction, je peux vous dire que nous avons de bonnes discussions sur ce que l'on peut faire dans le domaine de la sécurité publique et de la gestion des urgences également.
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Merci, monsieur le président.
Je veux m'adresser à vous, monsieur Baker, parce que je suis très inquiet relativement à la capacité des ministères fédéraux de répondre aux urgences.
Je vais vous donner deux exemples dont j'ai eu connaissance. En juin 2004, la Garde côtière a deux hydroglisseurs pour faire face à une catastrophe aérienne à l'aéroport de Vancouver: le premier hydroglisseur tombe en panne et le second aussi tombe en panne. Comme l'hélice est fabriquée en Allemagne, il a fallu trois semaines avant qu'on puisse réussir à avoir un hydroglisseur performant. Or, s'il y avait eu une catastrophe à l'aéroport de Vancouver, on n'aurait pas pu intervenir pendant ces trois semaines. On se comprend.
Je vous donne un autre exemple. Après septembre 2001, on a appris que, sur la côte ouest, en Colombie-Britannique, le système de radar était totalement inefficace parce qu'il y avait beaucoup de trous. Je sais qu'il y a des gens de la Colombie-Britannique ici. Il y aurait eu une attaque terroriste, qu'on ne l'aurait même pas vu venir, comme on n'a pas vu venir le bateau qui a transporté une foule d'immigrants illégaux sur la côte.
Dans quelle mesure vérifiez-vous le sérieux des renseignements qui vous sont fournis par les ministères?
J'aurais un autre exemple à vous fournir, qui a trait à la côte est. À un moment donné, la Garde côtière canadienne n'avait même pas planifié l'achat suffisant de pétrole, de sorte que les navires étaient obligés de rester à quai. De fait, on ne disposait pas de pétrole pour les envoyer en mer.
Ce sont des exemples très concrets de faits vécus, qu'on a découverts au fil des ans. Moi, je ne me sens pas en sécurité, loin de là. Excusez-moi.
Ceci met fin à la période de questions.
Avant de demander aux témoins de faire un dernier commentaire, j'aimerais, au nom de tous les membres du comité, vous remercier de votre présence aujourd'hui.
La protection de citoyens est la responsabilité fondamentale de tout gouvernement, ce que nous oublions parfois dans les pays industrialisés. À cet égard, le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile joue un rôle essentiel dans les activités de notre pays. Le ministère fait face à certains défis, mais nous sommes persuadés qu'il saura les relever.
Nous tenons à remercier Mme Fraser, M. Baker ainsi que leurs collaborateurs pour leur travail.
Avant de lever la séance, j'aimerais demander à la vérificatrice générale, et ensuite à M. Baker, de faire un dernier commentaire.
Madame Fraser.