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La séance est ouverte. Bienvenue à tous.
Chers collègues, conformément au Règlement, nous traiterons aujourd'hui de l'ensemble des chapitres du Rapport de la vérificatrice générale du Canada de décembre 2008.
Je dois signaler que nous recevons aujourd'hui, et c'est un grand plaisir pour nous, le commissaire à l'environnement et au développement durable, M. Scott Vaughan, ainsi que bien évidemment Mme Fraser, la vérificatrice générale. Elle est accompagnée de M. Neil Maxwell, le vérificateur général adjoint.
M. Maxwell et M. Vaughan, bienvenue à notre comité. Et bienvenue à toutes les autres personnes présentes.
Il n'y a pas d'autre ministère ou organisme qui soit représenté ici aujourd'hui. Nous allons donc entendre seulement la vérificatrice générale qui va nous entretenir des huit chapitres déposés au Parlement la semaine dernière. De plus, si quelqu'un a des questions ou des observations à formuler concernant les cinq chapitres du rapport du commissaire à l'environnement et au développement durable, celui-ci est également là pour nous répondre.
Sans plus tarder, je demande à la vérificatrice générale d'y aller de sa déclaration préliminaire.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de vous présenter nos rapports de décembre 2008 qui ont été déposés à la Chambre des communes la semaine dernière. Comme vous le savez, nous avons dû reporter le dépôt de ces rapports en raison de la prorogation du Parlement. La plupart des travaux de vérification que nous vous présentons ont été terminés au printemps de 2008.
Encore une fois cette année, notre rapport au Parlement reflète la diversité et la complexité des questions inscrites au programme du gouvernement fédéral. Il est normal qu'une organisation aussi vaste et complexe que le gouvernement fédéral, dont les dépenses annuelles sont d'environ 230 milliards de dollars, réussisse très bien dans certains domaines et éprouve des difficultés dans d'autres. Notre rapport rend compte d'un large éventail de réalisations et de défis.
[Français]
En 2006-2007, les paiements de transfert du gouvernement fédéral aux provinces et territoires ont atteint environ 50 milliards de dollars, ce qui représente un peu moins de 23 p. 100 des dépenses fédérales.
Nous avons entrepris une étude pour renseigner les parlementaires sur les principaux mécanismes utilisés pour transférer les fonds aux provinces et aux territoires. Les députés nous ont dit qu'il n'est pas toujours évident pour eux de déterminer quels transferts sont assortis de conditions et, le cas échéant, la nature et la portée de ces conditions.
[Traduction]
Notre étude explique que certains paiements de transfert sont assortis de conditions sur l'utilisation des fonds, alors que d'autres sont inconditionnels. Quand il n'y a pas de conditions, les provinces et les territoires n'ont aucune obligation légale de dépenser les fonds aux fins visées par le gouvernement fédéral. Le Fonds de fiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques est un exemple. M. Vaughan vous donnera plus de détails à ce sujet.
Cette année, nous avons examiné la façon dont Santé Canada a respecté les engagements ayant trait aux rapports sur les indicateurs de la santé énoncés dans les accords des premiers ministres. Nous avons constaté que Santé Canada a publié des rapports sur les indicateurs de la santé. Toutefois, ces rapports ne respectent pas l'objectif plus général des accords qui est de fournir à la population canadienne de l'information sur les progrès accomplis à l'égard du renouvellement des soins de santé. Le rapport Les Canadiens et les Canadiennes en santé présente des statistiques sur des indicateurs, comme les temps d'attente déclarés par les patients pour avoir accès aux services de diagnostic. Mais ils ne fournissent pas assez d'information pour permettre au lecteur de comprendre ce que signifient ces données.
[Français]
Les rapports sur les indicateurs de la santé visent à renseigner les Canadiens sur les progrès réalisés à l'égard des priorités clés, comme la qualité du service. Cependant, ces rapports ne répondent pas aux attentes.
D'autres organisations nationales publient des rapports semblables. Santé Canada doit examiner son rôle et son approche en matière de production de rapports sur les indicateurs de la santé.
[Traduction]
Parlons maintenant de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et de la protection qu'elle assure aux ressources végétales du Canada. Autrement dit, voyons la façon dont elle traite le risque posé par les plantes étrangères envahissantes, les organismes nuisibles et les maladies.
Le nombre d'importations est tel qu'il rend impossible l'inspection de tous les envois de produits végétaux. Comme le nombre d'importations a plus que doublé au cours des sept dernières années, il est essentiel que l'Agence concentre ses efforts sur les risques les plus importants. Nous avons constaté que la direction de l'Agence n'a aucun moyen systématique de savoir si ses procédures sont bien conçues et si elles fonctionnent efficacement pour empêcher les espèces étrangères envahissantes d'entrer au pays et de s'y établir.
[Français]
Les constatations de notre vérification sont graves. L'agence doit effectuer une évaluation complète de la façon dont elle traite les importations de végétaux dans le cadre de son Programme de protection des végétaux.
Deux des chapitres du rapport portent sur les pratiques de gestion utilisées à l'Agence du revenu du Canada. Le premier examine la façon dont l'agence gère ses investissements dans le domaine des technologies de l'information.
L'agence investit environ 175 millions de dollars par an dans de grands systèmes informatiques complexes qui ont des répercussions sur la population canadienne. Nous avons constaté que l'Agence du revenu du Canada a mis au point une bonne approche pour choisir et gérer ses futurs investissements dans les technologies de l'information. Toutefois, nous avons décelé des problèmes dans la plupart des projets que nous avons examinés.
[Traduction]
L'Agence doit s'assurer que sa nouvelle approche pour gérer ses investissements dans les technologies de l'information est appliquée avec rigueur, pour qu'ils produisent les avantages attendus. De plus, l'Agence risque de devoir remplacer environ le tiers de ses applications nationales. Elle est toutefois arrivée à la conclusion que ses ressources actuelles pourraient s'avérer insuffisantes pour le faire. Elle doit gérer ses investissements dans les technologies de l'information en tant que portefeuille afin de pouvoir faire les choix difficiles qui se présenteront.
[Français]
Le second chapitre qui porte sur l'agence traite de la gestion des ressources humaines.
L'agence a apporté des changements importants à sa gestion des ressources humaines. Elle s'attend à ce que ces changements réduisent les coûts et améliorent l'efficience de ses activités.
Nous avons toutefois constaté que l'agence a éprouvé des difficultés avec son nouveau processus de dotation. Selon les employés, celui-ci engendre frustration et confusion, en partie parce que ce nouveau système est en constante évolution.
[Traduction]
Un processus de dotation efficient est essentiel compte tenu des défis en matière de recrutement que l'Agence prévoit devoir relever dans les années à venir. Elle doit donc réfléchir à son approche en matière de dotation avant d'aller plus loin.
Parlons maintenant de notre chapitre sur le Service correctionnel du Canada. Nous avons constaté que l'Agence rate des occasions de réaliser des économies en ne déployant pas de façon plus efficiente ses agents de sécurité. Nous avons aussi constaté que les coûts en heures supplémentaires ont augmenté et ce, même si le nombre de détenus est demeuré relativement stable. Le Service correctionnel n'a pas analysé les répercussions des heures supplémentaires sur les dépenses salariales ni les avantages possibles de l'embauche de personnel additionnel.
De même, nous avons constaté que l'Agence pourrait rater des occasions de réaliser des économies en raison de sa gestion de l'achat de nourriture, de vêtements et de services de nettoyage pour ses 58 établissements.
[Français]
Bien que nous comprenions que le Service correctionnel concentre ses efforts sur la sûreté et la sécurité, nous pensons qu'il doit aussi analyser les coûts de ses biens et services, et déterminer s'il n'y a pas des solutions de rechange plus économiques et plus efficientes.
Nous avons également examiné la façon dont le gouvernement exerce une surveillance sur les petites organisations fédérales.
Malgré leur taille, les petites organisations fédérales peuvent influer grandement sur la vie de la population canadienne. Selon nos constatations, les organismes centraux n'ont pas prêté suffisamment d'attention à ces organisations et aux défis uniques auxquels elles sont confrontées, comme le fait d'avoir des ressources limitées.
[Traduction]
Les petites entités n'ont pas les systèmes et les ressources des grands ministères. Il se peut que, dans certains cas, seules quelques personnes clés soient responsables de plusieurs fonctions. Cette situation peut parfois devenir problématique, comme nous avons pu le constater dans certaines vérifications antérieures. Les organismes centraux connaissent depuis plusieurs années les problèmes qu'éprouvent les petites entités. Cependant, ils n'ont pas fait grand-chose pour les régler. Le temps est aux actions concrètes.
[Français]
Nous avons aussi examiné si Travaux publics et Services gouvernementaux respecte les règles du gouvernement pour ce qui est de l'attribution de contrats de services professionnels destinés à appuyer la mise en oeuvre de ses programmes. Selon nos constatations, le ministère respecte ces règles lors de l'attribution de la plupart des contrats. Le processus d'attribution est équitable, ouvert et transparent. Cela est en soi une constatation importante pour un ministère qui consacre plus d'un milliard de dollars par an aux contrats de services professionnels.
Toutefois, nous avons décelé des problèmes dans l'administration de certains contrats, après leur attribution.
[Traduction]
Même s'il a mis en place des règles en bonne et due forme, le Ministère doit faire davantage pour s'assurer que les contrats sont bien gérés une fois qu'ils sont attribués. Le Ministère a accepté nos recommandations et prend des mesures pour corriger les problèmes que nous avons décelés.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant donner la parole au commissaire qui vous donnera un bref aperçu de son rapport.
Monsieur le président, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous présenter mon premier rapport. Permettez-moi de débuter avec les trois observations générales tirées de mon rapport.
Premièrement, le gouvernement ne peut prouver que l'argent qu'il consacre à certains programmes environnementaux importants donne les résultats visés. Deuxièmement, le gouvernement ne fait pas en sorte que ses outils pour contrôler les émissions nocives soient efficaces. Troisièmement, le gouvernement du Canada n'a pas encore réussi à traduire les objectifs du développement durable en mesures concrètes.
Le public s'attend à ce que le gouvernement s'attaque à la dégradation environnementale. Le gouvernement doit donc savoir si les mesures qu'il prend fonctionnent ou non, et pourquoi il en est ainsi. Toutefois, lors de nos travaux de vérification pour le présent rapport, nous avons constaté des lacunes dans l'information dont le Parlement a besoin pour savoir si les programmes examinés sont efficaces ou s'ils doivent être modifiés.
Permettez-moi d'abord de parler des programmes environnementaux à Agriculture et Agroalimentaire Canada. L'industrie agricole génère des milliards de dollars pour l'économie du Canada, mais la pollution engendrée par le secteur agricole constitue un fardeau environnemental important qui préoccupe de plus en plus les citoyens. Agriculture et Agroalimentaire Canada a dépensé environ 370 millions de dollars pour encourager l'adoption de pratiques agricoles favorables à l'environnement. Mais après cinq ans, le Ministère ne peut toujours pas démontrer si ces programmes environnementaux améliorent la qualité de l'environnement en milieu agricole.
[Français]
Nous avons aussi examiné la gestion par Environnement Canada de la diffusion des avertissements de temps violent aux Canadiens. Certains épisodes de temps violent, comme les tornades et les blizzards, peuvent entraîner des blessures ou des pertes en vies humaines et causer des dommages matériels considérables. Le fait de pouvoir diffuser des avertissements exacts au bon moment permet à la population canadienne de se préparer en conséquence.
[Traduction]
Nous avons constaté que le Ministère n'a pas de système national efficace pour vérifier si les 10 000 avertissements de temps violent qu'il émet chaque année sont exacts et diffusés au bon moment. De même, nous avons constaté que sa gestion du réseau de surveillance météo, notamment les radars et les stations d'observation en surface, n'est pas adéquate. Elle ne permet pas de donner l'assurance au Ministère que son réseau de surveillance peut continuer à fournir les données nécessaires à la diffusion et à la vérification des avertissements de temps violent.
[Français]
Environnement Canada est considéré comme un chef de file en matière de services météorologiques. Chaque jour, il fournit un service précieux à la population canadienne. Toutefois, alors que les épisodes de temps violent sont en voie de s'aggraver et de devenir encore plus fréquents en raison des changements climatiques, le ministère fait face à des défis et à des risques qui menacent la durabilité de ses systèmes. Nous recommandons que le ministère adopte une stratégie à long terme pour orienter ses décisions.
Le rapport porte aussi sur des exemples de mesures utilisées par le gouvernement pour réduire la pollution de l'air. Pour qu'ils soient crédibles aux yeux des Canadiens et du reste du monde, les programmes du gouvernement en matière de réduction de la pollution de l'air doivent permettre d'obtenir des résultats mesurables. À cet égard, la plupart de nos consultations ont été décevantes.
[Traduction]
Prenons par exemple les règlements qui visent à limiter le rejet dans l'air de vapeurs toxiques, comme celles provenant du benzène, quand on fait le plein d'essence à la pompe. Nous avons constaté qu'Environnement Canada n'a mené à peu près aucune activité d'application de la loi. Le Ministère ne sait donc pas si ces règlements sont efficaces.
Une autre mesure économique examinée est le Fonds de fiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques. Ce Fonds a permis de transférer plus de 1,5 milliard de dollars aux provinces dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air. Même si Environnement Canada affirme qu'il pourra réaliser certaines réductions, le Fonds de fiducie n'est assorti d'aucune condition obligeant les provinces à faire rapport sur la manière dont elles utilisent l'argent et sur les résultats obtenus. Environnement Canada pourra donc difficilement démontrer si le Fonds de fiducie a effectivement réduit les émissions de gaz à effet de serre de 16 mégatonnes par année, entre 2008 et 2012, comme il s'est engagé à le faire par l'intermédiaire de ce Fonds.
[Français]
Nous avons aussi examiné le crédit d'impôt pour le transport en commun. Cette mesure a comme objectif d'encourager la population canadienne à utiliser le transport en commun. Bien que cet objectif soit louable, nous avons constaté que les réductions réelles des émissions de gaz à effet de serre sont décevantes, compte tenu des 635 millions de dollars que coûte cette mesure.
Enfin, nous avons examiné un plan antipollution visant à réduire les émissions produites par une substance toxique, l'acrylonitrile. Nous avons constaté que, non seulement les émissions d'acrylonitrile à l'échelle nationale n'ont pas diminué, mais elles sont trois fois plus élevées maintenant qu'il y a près de huit ans, quand cette substance a été déclarée toxique.
[Traduction]
Mon rapport comprend aussi des chapitres sur les pétitions en matière d'environnement et sur les stratégies de développement durable.
Monsieur le président, nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
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Merci, madame Fraser et monsieur Vaughan, pour votre présence. Je n'ai pas l'habitude des longs préambules, mais pour les besoins de notre étude d'aujourd'hui, je vais poser quelques balises pour que vous compreniez bien où je veux en venir.
À la lecture des huit chapitres du rapport de la vérificatrice générale et des cinq chapitres du rapport du commissaire à l'environnement, il convient de s'inquiéter d'abord et avant tout d'un manque de reddition de comptes, d'une faiblesse sur le plan de la gouvernance et de l'incompétence en gestion. Mais ce qui me préoccupe le plus — et je vais parler d'abord d'environnement — c'est que j'ai l'impression que l'idéologie prend le pas sur les faits.
J'ai déjà fait partie du Comité de l'environnement à une époque où les conservateurs mettaient en doute la théorie du changement climatique. Kyoto était déjà une réalité, mais vous avez signalé avec justesse que le Rapport de l'évaluation des écosystèmes pour le millénaire des Nations Unies nous a informés que notre planète a subi, au cours des 50 dernières années, des transformations environnementales et qu'il y a corrélation entre la dégradation de l'environnement et des éléments comme la sécurité alimentaire, la santé et le climat.
Vous avez aussi noté que l'Institut national du cancer du Canada estime que près de 40 p. 100 des Canadiennes et 45 p. 100 des Canadiens seront atteints d'un cancer au cours de leur vie. Nous connaissons donc tous très bien l'importance de l'environnement et la nécessité de bien le gérer. Qu'on le veuille ou non, nous sommes en plein processus de réchauffement planétaire. Vous avez en outre indiqué que le gouvernement a un rôle important à jouer à cet égard et qu'il devrait pour ce faire utiliser les outils à sa disposition, soit les règlements, les mesures économiques, les plans de prévention de la pollution et les ententes volontaires.
Parmi les choses qui m'ont le plus déconcertée, il y a le Fonds de fiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques, qui entraînera un transfert de 1,5 milliard de dollars aux provinces. J'ai donc cinq questions bien précises à vous poser.
Premièrement, pourriez-vous m'indiquer, si vous le savez, comment fonctionne ce Fonds?
Deuxièmement, qui est le fiduciaire de ce Fonds, du point de vue du gouvernement fédéral?
Troisièmement, est-ce que des protocoles d'entente ont été conclus entre les provinces et le gouvernement fédéral concernant la gestion et l'utilisation de ce Fonds?
Quatrièmement, dans votre vérification, seriez-vous en mesure de faire le suivi des sommes versées? Pourriez-vous savoir où sont allés les fonds ou comment ils ont été utilisés?
Cinquièmement, à votre avis, quel sera l'impact sur l'environnement de ce fonds de 1,5 milliard de dollars?
J'aimerais que vous répondiez d'abord à ces questions.
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Avant de terminer, j'aimerais porter à la connaissance des mes collègues du comité un tableau qui figure à la page 18 du Rapport ministériel sur le rendement de 2007-2008. On y fournit des données sur le rendement antérieur de l'Agence et les objectifs visés pour 2007-2008, lesquels n'ont pas été atteints dans plus de la moitié des cas.
Certains résultats sont plutôt déconcertants. Je peux vous citer par exemple la mesure dans laquelle les données de l'Agence permettent d'indiquer l'entrée au Canada de nouvelles maladies et de nouveaux phytoravageurs des végétaux réglementés. L'objectif était de ne permettre aucune entrée par les voies réglementées. En 2007-2008, il y en a eu trois; en 2006-2007, il y a eu deux entrées; et en 2005-2006, on en a recensé quatre. Alors, quatre, deux, trois... Tout au moins, la situation ne se détériore pas. On ne semble pas être rendus très loin du but à ce chapitre.
Pour ce qui est de la modification de la présence de maladies ou de phytoravageurs des végétaux au-delà des zones réglementées, on note en 2005-2006 une légère hausse, la même chose en 2006-2007, et une augmentation en 2007-2008. Est-ce que les objectifs de rendement sont atteints? Non, ce ne fut pas le cas l'an dernier.
Voici maintenant — et je vais faire rapidement, monsieur le président — des chiffres sur le taux de conformité attendu des industries réglementées. Je peux vous citer par exemple la mesure dans laquelle les engrais composés en vrac respectent les normes d'efficacité et dans laquelle les combinés engrais-pesticides soumis aux tests respectent les normes de salubrité (produits non issus de la biotechnologie). Je ne prétends pas comprendre de quoi il s'agit, mais je présume que c'est important, sans quoi on ne le mesurerait pas. On retrouve cet indicateur sous la rubrique « L'industrie se conforme aux lois et à la réglementation fédérales concernant les cultures et les forêts du Canada ». On obtient des taux de 82 p. 100 en 2005-2006, puis 78 p. 100, et maintenant 83 p. 100. L'objectif était de 95 p. 100.
Suis-je arrivé au bout de mon temps?
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous, madame la vérificatrice générale. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration et de respect pour votre travail.
Je vais essayer de traiter de deux chapitres, car je ne suis pas certaine d'avoir l'occasion d'intervenir à nouveau. J'aimerais d'abord revenir sur la situation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), au chapitre 4, dont M. Christopherson nous a parlé tout à l'heure.
Je dois admettre que j'ai été complètement sidérée à la lecture de vos observations concernant le fonctionnement de l'ACIA. J'en ai conclu qu'il y avait un manque criant de mesures de contrôle, aucune reddition de comptes, de l'incompétence crasse et un profond mépris des procédures. En fait, je me demande comment le gouvernement peut tolérer un manque de responsabilisation aussi manifeste.
Vous avez dressé la liste de quelques-uns des problèmes les plus flagrants: difficulté à effectuer les évaluations en temps voulu, arriéré de demandes et d'évaluations, plans d'enquête non fondés sur les risques ne permettant pas de recenser les nouvelles menaces, inspections n'étant pas menées de façon uniforme ou tout simplement omises, programmes non soutenus adéquatement dans le domaine de la technologie de l'information, absence de systèmes de suivi, programmes non assortis de processus de gestion, documents perdus, absence d'une approche fondée sur les risques, pas de processus adéquat d'assurance de la qualité pour les envois, pas de système de suivi, mauvaises communications, pas de gestion de la qualité et aucun progrès par rapport à une vérification menée en 1996. Avec tout cela, je suis étonnée que l'ACIA n'ait pas fermé ses portes. Et voilà que nous apprenons qu'il y a augmentation des volumes.
Dans votre conclusion, vous indiquez que l'Agence aurait besoin d'une approche efficace en matière de gestion intégrée des risques. Vous notez d'importants problèmes d'atténuation des risques dans les processus. Je les ai déjà cités en partie: systèmes de gestion insuffisants, technologie de gestion de l'information non adaptée, gestion de l'information inadéquate, et coordination insuffisante entre les directions générales.
Pourquoi n'a-t-on pas décidé de fermer cette Agence ou de lui imposer des mécanismes de surveillance et de contrôle plus rigoureux?
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On semble être ici en présence de problèmes de gestion bien ancrés.
Je vais passer à ma deuxième question pendant que vous vous entendez sur la marche à suivre.
Au chapitre 2, intitulé « La gouvernance des petites entités fédérales », j'ai noté qu'il y avait également des lacunes sur le plan de la gouvernance. Vous indiquez vous-même que les régimes de gouvernance ne fonctionnent pas bien. Les exigences en matière de présentation de rapports constituent un fardeau pour les petites entités. Des comités ont été établis pour répondre aux besoins de ces petites entités, mais ils n'ont pas les ressources nécessaires pour mettre sur pied, maintenir et améliorer des services internes, tels que les finances, la gestion des ressources humaines et les technologies de l'information. La mise en commun des ressources peut permettre de contourner quelques-unes de ces difficultés.
Au sein de ces petites entités fédérales, la gouvernance n'est pas confiée à un conseil d'administration ni à un autre organe distinct. Ne serait-il pas recommandé qu'un conseil d'administration aide à l'élaboration des plans stratégiques, à l'établissement des budgets, à la gouvernance et aux mesures générales de responsabilisation?
Deuxièmement, j'ai noté que des améliorations s'imposent pour ce qui est de la coordination du portefeuille et je me demandais pourquoi le recours à un bureau des affaires du portefeuille ne serait pas la norme pour chacune des petites entités.
Troisièmement, est-ce que certaines petites entités bénéficieraient d'une vérification horizontale?
Quatrièmement, recommandez-vous un allègement du fardeau découlant de la présentation de rapports? Quels services administratifs devraient être mis en commun?
Enfin, quelles pratiques efficaces que vous avez pu observer au sein d'autres gouvernements pourraient atténuer une partie de ces problèmes?
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Pour ce qui est des conseils d'administration, ou en tout cas des comités ministériels de vérification, c'est une solution qui peut convenir pour certaines de ces agences, mais il faut savoir que leur taille peut varier considérablement et que quelques-unes d'entre elles ne regroupent que cinq ou six personnes. Dans bien des cas, l'obligation de composer avec un conseil d'administration ne va pas nécessairement faciliter les choses. On pourrait se retrouver avec une situation où le conseil d'administration compterait plus de membres que l'agence elle-même. Alors il s'agit en fait d'assurer une coordination beaucoup plus efficace du portefeuille et d'offrir à ces petites entités le soutien dont elles ont besoin pour pouvoir s'acquitter de leur mandat.
Quant au bureau des affaires du portefeuille, nous notons dans le rapport qu'il en existe un au sein de certains ministères et que c'est une pratique qui nous apparaît pertinente.
En ce qui concerne les vérifications horizontales, lorsque nous examinons une question donnée, notre enquête porte sur toutes les agences concernées. Je sais que le service de vérification interne du Secrétariat du Conseil du Trésor mène également des vérifications horizontales et a même établi une fonction de vérification interne à l'intention de ces petites agences, de telle sorte que chacune d'elles n'aie pas à embaucher ses propres vérificateurs internes. Le processus est enclenché et on s'emploie également à mettre sur pied un comité de vérification qui desservira toutes ces petites agences. Je ne sais pas exactement où on en est rendu dans tous ces dossiers, mais il s'agit de pratiques recommandables qui sont en voie de mise en oeuvre.
Quant à la présentation de rapports, le problème vient du fait que chaque agence ou ministère, qu'il s'agisse du ministère de la Défense nationale ou d'une petite agence comptant six employés, doit produire la même quantité de rapports, dont le nombre peut atteindre une centaine par année. C'est une tâche très lourde qui nécessite beaucoup de temps et l'on s'interroge sur l'usage que l'on fait de toutes les données ainsi produites.
Certaines initiatives ont été menées concernant la question des ressources humaines et la présentation de rapports dans le but de rationaliser une partie du processus, mais il est vraiment nécessaire de simplifier le tout et de réduire la complexité de ces mécanismes et le nombre de rapports à produire, car les petites entités n'ont tout simplement pas la capacité de composer avec un tel fardeau administratif.
Enfin, toute la question des services de soutien et de la mise en commun des services est fondamentale. Bon nombre des agences n'ont pas les budgets suffisants pour embaucher un expert en gestion financière ou en ressources humaines. Nous avons vu des cas où des agences se sont retrouvées dans une situation difficile en raison de ce manque de capacité. Il y a eu au sein du gouvernement fédéral une initiative visant le partage des services entre les petites agences et les grands ministères. Je m'interroge sur l'efficacité de telles mesures, car je ne suis pas persuadée que les grands ministères vont accorder toute l'attention voulue aux besoins des petites entités. Certaines petites agences partagent leurs services entre elles et certaines en offrent aux autres. Il faut tenir compte des mandats et des protocoles d'entente mis en place pour s'assurer que les rôles et les responsabilités sont bien clairs.
Nous avons noté qu'un mécanisme commun a été instauré au Québec pour les petites agences. Il s'agit en quelque sorte d'un centre de services où l'on effectue différentes transactions pour le compte de ces petites entités. Il y a différents modèles possibles, et je suis convaincue que le Secrétariat du Trésor est au fait de toutes ces questions, mais il n'y a pas eu beaucoup de progrès dans ces dossiers.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci d'être venus nous rencontrer, madame Fraser, monsieur Vaughan et monsieur Maxwell.
Madame Fraser, vous avez fait beaucoup au chapitre de la gestion des affaires publiques au Canada. C'est un grand honneur pour moi d'être ici. Compte tenu de la persévérance avec laquelle vous vous attaquez aux dossiers, je suis content de me retrouver de ce côté-ci de la table.
J'aimerais revenir à un commentaire que vient tout juste de faire le président. Je vous parlerai ensuite d'un point que Mme Crombie a soulevé concernant le chapitre 2.
Le président a dit que la recherche de la transparence profite à tous les Canadiens. Vous avez exprimé, pour la dixième année de suite, une opinion sans réserve sur la gestion des affaires publiques du Canada, sur les états financiers consolidés du gouvernement. Le contrôleur général a affirmé jeudi dernier, en réponse à une question sur les investissements étrangers, que c'est probablement une bonne chose, car cela veut dire que les investisseurs et les entrepreneurs étrangers peuvent se fier aux données qu'ils voient. Selon lui, aucun autre pays n'a fait l'objet, pendant dix ans, d'une opinion sans réserve. C'est une excellente nouvelle et tous les Canadiens devraient s'en réjouir. Vous l'avez confirmé, et nous vous en remercions.
Concernant le chapitre 2, j'ai eu l'occasion de mettre sur pied et de diriger des entreprises sans but lucratif, des petites entreprises, ici et en Asie. Je compatis avec les petites entités que vous avez examinées. Vous avez conclu qu'elles « n'ont pas les systèmes et les ressources des grands ministères. Il se peut que, dans certains cas, seules quelques personnes clés soient responsables de plusieurs fonctions. Cette situation peut parfois devenir problématique. » C'est vrai, et le gouvernement qui est déterminé à agir avec responsabilité, et c'est le cas de ce gouvernement-ci, cherchera à savoir comment il peut s'améliorer à ce chapitre. Pour faire l'objet d'une opinion sans réserve, il faut toujours agir avec responsabilité et toujours chercher à améliorer notre façon de rendre des comptes.
Ma première question est la suivante.
Vous avez parlé de la nouvelle politique sur la vérification interne qui est entrée en vigueur le 1er avril 2006. Vous avez dit de celle-ci qu'elle constitue un pas dans la bonne direction. Madame Fraser, pouvez-vous nous expliquer brièvement la politique et nous dire comment elle va améliorer la reddition de comptes et la surveillance?
Nous sommes fort heureux que cette politique ait été mise en place. J'estime que la fonction de vérification interne est importante pour toute organisation. Les cadres supérieurs devraient avoir leurs propres mécanismes de surveillance et d'évaluation. Ils devraient veiller à ce que les systèmes fonctionnent comme prévu et, au besoin, prendre les mesures correctives qui s'imposent. Ce rôle ne devrait pas toujours être celui du vérificateur externe.
Le gouvernement a investi beaucoup dans ce domaine au fil des ans. Il a resserré les exigences touchant les qualifications que doivent posséder les responsables des services de vérification interne, et a exigé que des vérifications internes soient effectuées. Nous n'avons pas fait un examen de suivi, mais nous avons constaté que la fonction de vérification interne au sein du gouvernement est confiée de plus en plus à des spécialistes, qu'elle donne de bons résultats et que les ministères prennent des mesures correctives.
Franchement, nous notons qu'au fur et à mesure que les ministères effectuent davantage de vérifications internes et que nous voyons, en tant que vérificateurs externes, que nous pouvons nous fier à celles-ci, notre niveau de confiance augmente. Cela peut peut-être nous permettre de réduire notre charge de travail ou de travailler en tandem avec eux, une situation qui ne peut qu'avantager les Canadiens.
Cette politique a ceci de particulier qu'elle a favorisé la création de comités ministériels de vérification. Les gens de l'extérieur qui font partie des comités consultatifs des sous-ministres et qui ont pour mandat de revoir les rapports de vérification interne et externe pourront ainsi s'assurer que l'on donne suite aux recommandations et aux plans d'action. Cela a contribué, à mon avis, à améliorer la reddition de comptes et à rendre le processus de vérification plus rigoureux.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais moi aussi, tout comme l'a fait M. Weston, vous poser des questions au sujet du chapitre 2. Le rapport précise à la page 2, et je cite: « Depuis 2001, les diverses études menées par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada révèlent les problèmes auxquels les petites entités sont confrontées, et le gouvernement s'est engagé à apporter des améliorations au moyen des services partagés. Cependant, peu a été fait à cet égard. » Je renverse la question. Vous admettez que certains progrès ont été accomplis, sauf qu'il existe toute une série de mesures qui n'ont pas encore été prises.
Il s'agit d'un problème majeur qui touche presque toutes les petites entités. Ce n'est pas parce qu'elles sont de petite taille qu'elles ne jouent pas un rôle important sur le plan de la sécurité des Canadiens, de la qualité de vie, ainsi de suite. J'ai déjà été solliciteur général de l'Ontario. Nous avons cherché, à un moment donné, à resserrer les normes applicables aux policiers et aux services de police. Cela a occasionné des problèmes: augmentation du nombre de rapports, formation plus poussée, introduction de technologies nouvelles et cours d'apprentissage. Les services de police, les budgets dont ils disposaient, étaient soumis à de véritables pressions. Là où les choses se sont compliquées, c'est au niveau des petits services policiers. Ils ne sont plus aussi nombreux aujourd'hui, en partie à cause de cela, surtout dans le nord de l'Ontario. Ils ne pouvaient tout simplement pas satisfaire les nouvelles exigences. Ils pouvaient continuer d'assurer la surveillance des rues et des collectivités, mais ils étaient incapables de répondre aux exigences en matière de rapports et de formation. Un grand nombre d'entre eux ont fini par fusionner ou ont conclu des contrats avec la PPO, cette organisation étant assez importante pour offrir ce genre de service.
Je sais que la question est sérieuse, mais je trouve inquiétant que l'on ait si peu fait dans ce domaine. Vous savez comment je réagis quand, une fois un problème cerné, on nous promet de corriger la situation et qu'on ne fait rien.
Chers collègues, vous allez souvent entendre ce refrain. Il n'y a rien de plus irritant que de se le faire dire par d'anciens députés qui ont fait le même travail il y a des années de cela dans le cadre d'autres rapports. Chaque fois, le résultat est le même. J'ai l'impression que c'est la même chose dans ce cas-ci.
Madame Fraser, j'aimerais soulever un autre point et avoir votre opinion là-dessus. À la page 18 du rapport, paragraphe 2.60, vous recommandez ce qui suit: « Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et l'Agence de la fonction publique du Canada devraient inclure dans leurs plans des mesures permettant de régler de façon satisfaisante le problème du fardeau des rapports pour les petites entités. Les plans devraient préciser les résultats prévus, les échéanciers et les indicateurs de rendement. » La réponse m'inquiète. Habituellement, on nous fournit des réponses du genre, « La vérificatrice générale a tout à fait raison. Merci d'avoir signalé ce petit problème. Nous allons le corriger et tout ira pour le mieux dans ce bas monde. »
J'ai l'habitude de les lire, car c'est le genre de choses qu'on y trouve à l'occasion. J'insiste pour dire que le problème ici, c' est que les critères, les exigences en matière de rapports ne sont pas respectées. La réponse fournie se lit comme suit: « D'accord. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et l'Agence de la fonction publique du Canada s'engagent à alléger les exigences en matière de rapports de tous les ministères et organismes, y compris les petites entités. » Ce que je comprends de tout cela, c'est que nous leur signalons l'existence d'un problème, elles ne fournissent pas tous les rapports qu'elles sont censées fournir, et le gouvernement réagit en disant: « Eh bien, au lieu de leur donner le soutien dont elles ont besoin pour faire le travail, nous allons réduire le nombre de rapports qu'elles doivent préparer. »
Je trouve cela très inquiétant, d'autant plus que nous apprenons que c'est la déréglementation du secteur financier aux États-Unis qui est en grande partie responsable du fouillis dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui. Cette réponse est une forme de déréglementation. Je me trompe peut-être. Vous savez ce que j'en pense. J'aimerais maintenant savoir si vous partagez mon opinion. Y a-t-il quelque chose que vous savez mais que je ne sais pas?
Voilà comment j'interprète cette réponse. Quand quelqu'un ne fait pas ce qu'il est censé faire et dit, « Eh bien, nous allons tout simplement supprimer l'exigence »...à mon avis, ces rapports sont utiles dans la plupart des cas.
Qu'en pensez-vous?
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Merci encore une fois d'être venus nous rencontrer, madame Fraser, monsieur Maxwell et monsieur Vaughan.
J'aimerais vous parler du chapitre 5 du rapport sur l'environnement. Il se peut que j'aborde le chapitre 3, si j'en ai l'occasion.
Nous avons parlé de la complexité de ces rapports. Prenons l'exemple du nombre de pétitions qui ont été déposées. On dit ici que 56 pétitions ont été reçues, ce qui représente une hausse de 24 p. 100, ou environ 13 pétitions de plus. La moitié proviennent de l'Ontario. La majorité d'entre elles portent sur l'évaluation des incidences sur l'environnement humain et les effets de l'exposition au rayonnement électromagnétique.
Vous avez dit, par ailleurs, qu'une plus grande transparence et une meilleure reddition de comptes constituent une priorité pour le gouvernement. Elles devraient tenir lieu d'objectif pour la plupart des gouvernements. Il s'agit là d'une démarche importante. Nous avons parlé, plus tôt, des fonds de fiducie et de transferts. Concernant les délais de réponse, à cause de la hausse enregistrée, cette année, 86 p. 100 des réponses ont été transmises dans les délais, contre 95 p. 100 l'an dernier. La pièce 5.4 traite des effets du rayonnement électromagnétique émis par les tours de téléphones cellulaires. Est-ce que les points 1, 2, 3, 4, 5 représentent une pétition, ou s'agit-il de cinq pétitions qui concernent une tour de téléphones cellulaires?
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par le dernier point que vous avez soulevé. Concernant l'idée voulant que le secteur agricole crée des problèmes et engendre des retombées, nous en parlons longuement dans le rapport de vérification. Prenons la séquestration du carbone comme exemple. Les sols, s'ils sont bien gérés, parviendront à séquestrer le carbone. Or, les experts en la matière s'entendent pour dire que ce secteur, d'une part, soulève des problèmes et, d'autre part, entraîne des retombées.
Pour ce qui est des études qui font état d'une augmentation de l'impact environnemental, une des choses que nous notons ici, c'est que les résultats sont mitigés. Je vous renvois de manière précise au paragraphe 3.7. Au cours des 20 dernières années, la situation s'est améliorée dans certains secteurs et s'est dégradée dans d'autres. Des progrès notables ont été réalisés au chapitre de la conservation des sols au Canada au cours des 20 dernières années. Parallèlement, on a noté une dégradation pour ce qui est de la charge en éléments nutritifs, de la présence d'azote phosphore dans les eaux de ruissellement.
Comme nous le mentionnons dans le chapitre, le ministère doit trouver une meilleure façon de démontrer comment ses dépenses, qui s'élèvent à 370 millions de dollars par année, ont un impact positif.
Ma prochaine question s'adresse à M. Vaughan. À la page 24 du rapport, vous dites que le gouvernement n'a pas l'intention de vérifier les résultats obtenus dans le cadre du fonds de fiducie. Vous affirmez également que les 635 millions de dollars, qui, d'après ce qu'a déclaré le ministre des finances lors du débat sur les voies et moyens, devraient permettre de réduire les émissions de 220 000 tonnes...il semblerait que les réductions n'atteindraient même pas 35 000 tonnes.
Par ailleurs, le Ministère a indiqué au gouvernement que cette mesure aurait un impact tout à fait négligeable. Il faisait allusion au crédit d'impôt pour le transport en commun. Est-ce que le nombre d'usagers a augmenté? Nous savons, dans un premier temps, qu'il n'y a eu aucune réduction du côté des émissions de gaz à effet de serre, mais est-ce que le nombre d'usagers, lui, a augmenté dans les quatre régions métropolitaines qui sont desservies par un réseau de transport public?
Dans un deuxième temps, est-ce que — car je crois comprendre que le gouvernement avait déclaré qu'il en coûterait 800 $ la tonne, alors que le coût réel se situe entre 2 000 et 7 000 $ la tonne — les contribuables en ont pour leur argent? S'agit-il ici d'initiatives axées sur l'idéologie ou d'initiatives fondées sur les preuves?
Concernant le nombre d'usagers, le gouvernement a déclaré qu'il ne saura qu'en 2011 s'il y a eu hausse à cet égard. Il pourra, à ce moment-là, s'appuyer sur les déclarations d'impôt pour déterminer combien de Canadiens se sont prévalus des crédits d'impôt pour obtenir une réduction au titre du coût des laissez-passer annuels. L'information sera transmise au ministère des Finances, qui effectuera ensuite une analyse.
Nous avons indiqué que le ministère des Finances n'avait pas encore élaboré de méthode pour déterminer s'il y a un lien de cause à effet entre les 635 millions de dollars et le nombre total, en tonnes, des réductions des émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, nous avons examiné un rapport qui a été exécuté par un consultant, à la demande du ministère des Finances. D'après ce rapport, tout montant supérieur à 800 $ la tonne de gaz à effet de serre serait excessif. À notre avis, il en coûterait entre 2 000 et 3 000 $ ou plus, en utilisant les 635 millions de dollars comme barème, pour réduire les émissions de 35 000 tonnes.
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Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, madame Fraser. Merci pour l'excellent travail que vous effectuez.
Il est question à la page 3 du chapitre 8 des indicateurs de la santé. Vous dites dans le rapport, et je cite: « À la fin des années 1990, les Canadiens en général pensaient que le système canadien de santé traversait une crise. Les sondages d'opinion révélaient qu'ils étaient très inquiets quant à la qualité et à la viabilité de leur système de soins de santé. »
Bien entendu, cela se passait à l'époque de la mise sur pied du Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux, qui a réduit d'environ 2 milliards de dollars les transferts accordés aux provinces dans les domaines de la santé et du bien-être social. M. Christopherson et moi étions tous les deux membres de l'Assemblée législative de l'Ontario à l'époque. C'était très difficile.
Depuis, les choses ont beaucoup changé. Le rapport Les Canadiens et les Canadiennes en santé est un outil important qui permet d'assurer la reddition de comptes et la réalisation des objectifs.
Vous avez fait état de certaines lacunes dans le rapport. Pouvez-vous nous parler des progrès qui ont été réalisés?
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Merci, monsieur le président.
Comme nous l'indiquons dans notre rapport, le rapport Les Canadiens et les Canadiennes en santé découle d'une entente conclue par les premiers ministres en 2000. D'autres accords ont été signés en 2003 et 2004. Des fonds additionnels d'environ 21 milliards de dollars ont été accordés aux soins de santé au Canada.
Les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral se sont engagés à élaborer ensemble une série d'indicateurs pour le système des soins de santé et de publier des rapports tous les deux ans. Une liste d'indicateurs — 27, si je ne m'abuse — a été établie et acceptée par tous les intervenants. Le gouvernement fédéral, bien entendu, a ses propres responsabilités à assumer — par exemple, la santé des premières nations — et il doit déposer des rapports à ce sujet.
Les provinces et les territoires, à l'instar du gouvernement fédéral, ont publié les premiers rapports en 2002. Ces derniers ont fait l'objet d'une évaluation de vérification par les vérificateurs législatifs. C'est notre bureau qui évalue le rapport du gouvernement fédéral, qui poursuit son travail en ce sens.
En fait, le gouvernement fédéral est le seul à avoir publié un rapport en 2008. Nous le félicitons pour l'information qu'il continue de fournir sur les indicateurs. Nous aurions aimé que des améliorations soient apportées aux rapports au fil des ans, qu'ils aient fourni plus de renseignements dans le but d'aider les lecteurs à bien comprendre les données.