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Merci, monsieur le président.
Je remercie cette assemblée de permettre aujourd'hui au programme des 4-H du Canada de lui donner son point de vue concernant les jeunes agriculteurs et l'avenir de l'agriculture.
Nous avons 10 minutes pour faire notre exposé, mais ceux qui sont familiers avec les 4-H et qui connaissent l'art de parler en public savent qu'il est bien difficile d'arrêter nos membres une fois qu'ils ont pris la parole. Nous nous efforcerons toutefois de respecter le temps qui nous est imparti.
Je vais commencer par vous présenter mes collègues, qui prennent part à l'exposé d'aujourd'hui.
Ashley Knapton est membre des 4-H. Elle nous vient d’Almonte, en Ontario. Son exploitation laitière familiale a débuté il y a six ans et compte 20 vaches laitières Holstein de pure race.
Certains d'entre vous vont peut-être penser que l'industrie laitière est privilégiée au sein de notre organisation puisque j'ai aussi à mes côtés Gillian MacDougall. Elle est actuellement membre des 4-H et vice-présidente de son conseil québécois. Elle est aussi vice-présidente du comité consultatif sur la jeunesse au sein du Conseil des 4-H du Canada et elle partage actuellement son temps entre ses études universitaires et son travail au service de l'exploitation laitière familiale près de Ormstown, au Québec. D'ailleurs, avant que l'on me pose des questions, je vous précise que l'on y élève des vaches Holstein et Jersey.
À la droite de Gillian, vous avez Ken Lancastle. Ken est le directeur des communications et du marketing du Conseil des 4-H du Canada.
Nous avons été invités à témoigner vendredi et nous avons donc pris l'avis de nos collègues dans l'ensemble du pays. Ce que nous avons à vous communiquer représente l'opinion d'un certain nombre d'intervenants à l'échelle du pays. Il s'agit des membres, des dirigeants, des commanditaires et d'un certain nombre d'amis du Conseil des 4-H. C'est un échantillon finalement assez représentatif de notre milieu.
Je vais maintenant donner la parole à Ken Lancastle, qui va vous dire quelques mots des 4-H.
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Je vous remercie tous de nous accueillir aujourd'hui.
4-H est l'une des principales organisations de formation des jeunes et elle compte à l'échelle du Canada plus de 26 000 membres âgés de cinq à 21 ans. Le programme des 4-H proprement dit, comme vous êtes certainement nombreux à le savoir, a vu le jour aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. S'efforçant d'enseigner des méthodes d’exploitation agricole nouvelles et novatrices, les agents de formation universitaire se sont adressés aux jeunes pour assurer à l'avenir la croissance et le développement de l'industrie agricole.
Au Canada, le programme des 4-H a débuté à Roland, au Manitoba, en 1913, et depuis lors plus de 2 millions de jeunes Canadiens y ont pris part. Depuis près d'un siècle, le programme des 4-H est fier d'avoir formé tout un corps de dirigeants canadiens dans les secteurs agricoles et non agricoles.
Le Conseil des 4-H du Canada, que nous représentons, a entrepris en 1933 de superviser le programme des 4-H au Canada. En notre qualité, nous nous sommes efforcés de souligner l'importance du programme des 4-H et de faire en sorte que ses membres tirent le meilleur parti de leur participation.
Lors d'une étude récente entreprise auprès des élèves du programme des 4-H il y a environ quatre ans, nous avons fait d'importantes constatations, à savoir que 40 p. 100 de l'ensemble des élèves du programme ont actuellement un travail se rapportant à l'agriculture; que 82 p. 100 des élèves ayant poursuivi leurs études après le secondaire, soit 22 p. 100 de ceux qui ont fait l'objet de l'enquête, cultivent ou font pousser des produits agricoles; qu'au total, 31 p. 100 des élèves des 4-H ont un diplôme équivalent ou supérieur à la licence, contre 18 p. 100 pour l'ensemble de la population canadienne en 2006; enfin, que 43 p. 100 des élèves des 4-H ont un revenu familial situé entre 50 000 $ et 99 000 $, contre 32 p. 100 pour l'ensemble de la population canadienne en 2006. Il y avait en outre 16 p. 100 des élèves dont le revenu familial était d'au moins 100 000 $.
Nous sommes très fiers de ces statistiques. Il est bien évident que le programme 4-H joue un rôle essentiel en formant les futurs dirigeants de notre agriculture.
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Mon nom est Gillian. J'ai grandi dans une exploitation agricole. Nous avions des vaches Jersey dans le sud-ouest du Québec. Je viens d’Ormstown. Je suis la quatrième d'une famille de cinq enfants dont un seul va se retrouver dans l'agriculture. Mon petit frère est encore à l'école secondaire, c'est donc encore possible dans son cas, mais c'est peu probable. Voilà donc le résultat, sur cinq enfants, un seul fera de l'agriculture.
J'ai donc grandi dans une exploitation laitière et mes deux parents travaillent à plein temps dans la ferme. J'ai choisi de ne pas faire de l'agriculture en partie parce que j'ai vu faire mes parents; c'est beaucoup de travail, un travail à plein temps. Mon père ne se repose pas en fin de semaine, il n'a jamais de congés. Il lui faut aller à l'étable en soirée pour veiller sur les vaches et faire différents menus travaux. C'est un travail à plein temps. Ce n'est pas ce qui me tente.
Toutefois l'été dernier, et encore cet été, j'ai travaillé au Musée de l'agriculture tout à côté du lac Dow. J'ai eu ainsi la chance — grâce à l'expérience tirée du programme des 4-H — de parler d'agriculture avec d'autres gens. C'est donc le programme des 4-H qui m'a fait voir l'agriculture de toute autre manière que celle de l'élevage de vaches Jersey dans l'exploitation de mes parents. Cela m'a ouvert toutes sortes de perspectives.
J'ai grandi au milieu des vaches laitières, surtout des Jerseys. Je me suis aussi occupée de Brunes des Alpes un été. Mais j'ai aussi fait des danses carrées, participé à des jurys, pris la parole en public, appris à être autonome, fait de l'artisanat — toutes sortes de choses de ce type.
Au niveau provincial, le programme des 4-H m'a offert de nombreuses possibilités, y compris celle d'aller voir différents types d'agriculture dans ma région et dans tout le Québec. Le Québec s'est doté d'un circuit d'agriculture novatrice. Les manifestations sont organisées chaque année dans différentes régions et l'on y voit bien des choses. Il y a des exploitations laitières, certaines avec des brebis, des stations d'épreuves des taureaux, des élevages d’alpagas. On y fait connaissance avec nombre de choses qu'on ne voit pas normalement et l'on y rencontre par ailleurs des personnes d'origines différentes, qui se retrouvent toutes dans le domaine de l'agriculture. Cela permet véritablement de s'ouvrir l'esprit et de voir tout ce qu'on peut faire.
L'organisation des 4-H du Québec organise des rassemblements. On peut y voir tous les projets des 4-H, que ce soit en agriculture ou pour ce qui est de l'initiation à la vie quotidienne. Là encore, tous les membres se familiarisent avec toutes les bêtes — les chevaux, les vaches laitières, etc. C'est une bonne chose, parce que dans ma région, il y a surtout des vaches laitières, mais lors des rassemblements chaque été au niveau provincial on a la possibilité de voir les animaux de boucherie, les chevaux, les lapins, etc.
Nous rassemblons aussi en fin de semaine les membres les plus âgés, de 16 à 21 ans. C'est quelque chose de très spécial, une sorte de remerciement. Nous cherchons aussi à faire venir des orateurs venant évoquer les différents types d'exploitations agricoles, les différentes possibilités, les différents emplois. Nous nous efforçons de ne pas parler uniquement des impératifs de la traite quotidienne dans nos exploitations laitières. Le programme 4-H donne vraiment aux jeunes la possibilité de se familiariser avec les différents types d'exploitations agricoles.
Il y a des programmes nationaux qui viennent s'ajouter à tout cela. Nous organisons des échanges entre les provinces pour les jeunes. J'ai eu la chance d'aller passer une semaine dans un élevage de bovins en Saskatchewan, ce qui m'a familiarisé avec un autre type d'agriculture. Il y a aussi les échanges Garfield Weston avec le Royaume-Uni. Ma famille a reçu un stagiaire du Royaume-Uni, qui nous a appris ce que l'on faisait dans ce pays en matière d'agriculture et les différentes possibilités qui s'offrent.
J'aimerais évoquer rapidement l'exposé que nous avons présenté l'année dernière en tant que Comité consultatif sur la jeunesse. Nous nous sommes penchés sur l'organisation 4-H et sur ce que devenaient ses membres. Nous avons quelques difficultés à retenir certains des membres les plus âgés. Nous voulons faire en sorte qu'ils continuent à s'intéresser à nos travaux et nous efforcer de comprendre ce qui différencie ceux qui font partie du programme 4-H et ceux qui n'en font pas partie, et pour quelles raisons ces derniers restent à l'écart.
Mais la plupart de ces gens... et c'est aussi ce que l'on peut prévoir aujourd'hui pour les jeunes agriculteurs. Vous parlez de l'avenir de l'agriculture. De manière générale, ce sont ceux qui sont nés entre les années 1980 et la fin du millénaire. Les gens de ce groupe d'âge vont entrer dans le secteur de l'agriculture dans les 10 prochaines années.
Évidemment, bien des choses ont changé pour cette génération — les techniques, la démographie canadienne et une meilleure prise de conscience des questions d'environnement et de développement durable. L'écologie est très à la mode et on parle aujourd'hui de recyclage dans les écoles et de régimes alimentaires s'accompagnant de 10 milles de course. Les produits organiques sont partout de nos jours. Sur tous les rayons dans nos épiceries on voit des produits étiquetés « organiques ». C'est ce que vont acheter aujourd'hui les consommateurs lorsqu'ils ne connaissent pas la différence entre un produit organique et un produit qui ne l'est pas.
Nous sommes obsédés par les communications. C'est la grande mode. Que ce soit par l'intermédiaire de Facebook, de Twitter, du courrier électronique, des téléphones cellulaires ou de MSN, nous ne manquons pas de moyens de nous brancher les uns sur les autres.
Je sais que nombre des activités du programme des 4-H du Québec sont sur Facebook pour que les gens sachent ce qui se passe, parce que nous savons que nos membres sont raccordés à ces sites. Nous essayons de faire venir les gens en mettant des photos et différentes informations sur ces sites parce que nous sommes conscients que bien des jeunes les utilisent.
En ce qui a trait à la démographie actuelle, de manière générale, les personnes qui entrent dans le secteur de l'agriculture ont été élevées dans des fermes. Elles ont une formation agricole et elles proviennent donc du milieu de l'agriculture; elles y ont leurs parents et leur famille. C'est la principale caractéristique. Ceux qui entrent dans le secteur de l'agriculture sont ceux qui en viennent.
Quant à ceux qui ne font pas de l'agriculture, de manière générale ils ne considèrent pas que ce soit là un métier gratifiant. D'une certaine façon, ce n'est d'ailleurs pas le cas. On n’a généralement pas de fins de semaine, il faut prendre soin des vaches et accomplir différentes tâches de cet ordre. Ils ne pensent pas pouvoir gagner de l'argent, ce qui est vraiment important. Ils estiment ne pas comprendre suffisamment l'agriculture pour pouvoir s'impliquer. C'est justement l'un des rôles clés du programme des 4-H.
Le président: Ce n'est rien.
Mme Gillian MacDougall: Que vous veniez d'une exploitation agricole, de la campagne ou de la ville; tout le monde peut faire partie des 4-H et se renseigner sur l'agriculture. On peut faire partie d'un club sur les veaux ou autre. On apprend à se familiariser avec l'agriculture et à s'y connaître.
Pour inciter les jeunes à entrer dans l'agriculture, on peut les enrôler dans le programme des 4-H — c'est très important — et leur indiquer par ailleurs les différents débouchés. Si vous faites connaître aux gens les différents emplois disponibles dans l'agriculture, tous les postes qu'ils peuvent occuper en dehors des exploitations agricoles, ils seront davantage intéressés. Ils acquièrent par ailleurs de l'expérience.
Il faut par ailleurs promouvoir l'importance de l'agriculture. Certaines personnes n'en comprennent pas l'importance parce qu'elles ne s'approvisionnent tout simplement pas dans les exploitations agricoles. Elles vont au magasin acheter leurs produits alimentaires. Il est donc important de promouvoir ce secteur comme mode de vie.
Il y a plusieurs façons de retenir les jeunes dans l'agriculture. Il convient d'apporter un appui aux nouveaux arrivés et aux jeunes agriculteurs pour ne pas compter que sur les récents diplômés en agriculture; il y a aussi des gens qui changent de vie et laissent leur emploi pour devenir agriculteurs.
Il importe aussi de promouvoir l'agriculture en tant que domaine d'études universitaires. Il faut donner aux gens les connaissances et les outils leur permettant de réussir dans l'agriculture. Il faut qu'ils puissent apprendre de nouvelles méthodes et les différents moyens de devenir agriculteurs, de gagner de l'argent et de réussir. Sinon, les gens vont essayer, échouer et abandonner, ou encore s'abstenir parce qu'ils ne savent pas ce qu'il faut faire.
Il est par ailleurs très important de promouvoir la diversité des carrières dans l'agriculture, et particulièrement en matière de production. Il faut pouvoir parler des différentes tâches. On veut pouvoir parler de production — travailler sur place, élever du bétail, cultiver des denrées, etc. Il est aussi important d'avoir une certaine diversité, en matière de recherche, par exemple, et différentes options, comme la vente.
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Eh bien! Je me fatigue rien qu'à vous écouter, Gillian.
Je vais terminer en évoquant deux questions. En premier lieu, que peut faire le programme des 4-H pour inciter les jeunes à devenir agriculteurs et, en second lieu, que peut faire de son côté le gouvernement du Canada pour y parvenir? Nous avons certaines propositions à faire aujourd'hui à votre comité.
À l'heure actuelle, le programme des 4-H fait face aux mêmes problèmes que l'agriculture en ce sens qu'au lieu d'agriculteurs, ce sont des membres que nous perdons. Nous avons mis en place à cette fin des programmes appuyant directement et indirectement l'objectif de développement des entreprises d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui consiste à faire participer davantage les jeunes, les nouveaux arrivants et les membres des premières nations.
Je vais vous donner un ou deux exemples. Je ne sais pas si vous voulez que je vous les expose en détail. Je me contenterai de vous donner le nom des programmes et vous me poserez éventuellement des questions plus tard.
Nous avons ce que l'on appelle le Programme de sensibilisation des jeunes en milieu urbain du Conseil des 4-H du Canada. Comme son nom l'indique, ce programme s'efforce de sensibiliser à l'agriculture les jeunes des centres urbains.
Au cours de l'été 2011, nous allons mettre en place des possibilités de développement d'entreprises dans le cadre du Programme d'encadrement dans les fermes, en partenariat avec les jeunes agriculteurs d'élite du Canada, ce qui permettra à des jeunes s'intéressant à l'agriculture, à la production agricole, de faire un stage de deux semaines dans les exploitations agricoles d'un certain nombre des lauréats du Concours des jeunes agriculteurs d'élite du Canada pour se familiariser avec le travail qui s'y fait.
Nous passons actuellement sur notre site Internet des annonces sur les débouchés offerts dans notre secteur afin d'inciter nos commettants à faire de la publicité concernant les carrières disponibles en agriculture.
Ces trois dernières années, nous avons administré un programme des 4-H pour les Autochtones. Nous nous adressons aussi bien aux jeunes des centres urbains qu'à ceux des communautés autochtones.
Nous avons décidé par ailleurs d'élargir nos partenariats avec les doyens universitaires canadiens en matière d'agriculture et de médecine vétérinaire. Je me suis d'ailleurs adressé à des membres de ce groupe la semaine dernière et nous cherchons à nous associer avec eux. L'Université de Guelph, par exemple, pilote un projet qui permettra d'obtenir un crédit universitaire lorsqu'on devient un animateur du programme des 4-H.
Comme je vous l'ai dit, nous travaillons en partenariat avec le Concours des jeunes agriculteurs d'élite du Canada ainsi qu'avec le Forum des jeunes agriculteurs canadiens.
Nous nous considérons un peu comme responsables de l'apprentissage des jeunes agriculteurs. Nous pensons que nos membres seront des agriculteurs d'élite ou des membres du Forum des jeunes agriculteurs canadiens.
Vous connaissez la démographie rurale de nos jours. Nous considérons que ce sont les centres urbains qui vont déterminer la croissance du programme des 4-H et de l'agriculture. C'est une priorité pour nous.
Nous aimerions pouvoir élaborer une stratégie nationale pour associer l'agriculture à l'enseignement en classe. Nous considérons qu'il est essentiel de dispenser un enseignement agricole à nos enfants. Comme l'a indiqué Gillian, nous avons besoin de faire appel aux nouvelles techniques pour entrer en communication avec les jeunes. Il est important de pouvoir communiquer avec Twitter, Facebook, etc.
Nous voyons entre autres que des membres comme Ashley et Gillian ont affaire au bétail; ils vont s'occuper de vaches laitières pendant les sept années de leur programme des 4-H. Une fois qu'ils ont 17 ou 18 ans, ils ont passé ce stade. Il nous faut donc mettre en place des programmes de formation pour les membres du programme des 4-H plus âgés sur la façon de lancer une exploitation agricole, de rédiger un projet d'entreprise, de communiquer différentes idées de commercialisation ou de faire venir un spécialiste en mesure d'exposer des progrès techniques, en génomique, par exemple, où de nouveaux types d'exploitation dans des spécialités comme les cultures maraîchères, la production de viande de boeuf ou de mouton, les productions bioénergétiques, que ce soit avec le chanvre ou le maïs; ou encore des cultures de transition, d'un marché à un autre ou du temps partiel au temps plein. L'essentiel serait d'intégrer une véritable composante commerciale dans tous ces domaines. Il pourrait s'agir de manifestations organisées en semaine, de stages intensifs de deux ou trois jours comportant des ateliers, des colloques, etc.
Je vais maintenant vous dire quelques mots, en partant des conversations que nous avons eues avec nos collègues dans tout le pays, de ce que peut faire le gouvernement du Canada pour attirer les jeunes dans le secteur de la production primaire.
Nous considérons tout d'abord qu'il serait bon de donner une vision claire et nette de l'agriculture canadienne à l'intention de nos jeunes. Les jeunes ont besoin d'avoir un projet qu'ils comprennent, auquel ils peuvent croire et qui est susceptible d'assurer leur avenir. Ce serait une très bonne chose à mon avis que le gouvernement du Canada se dote d'un projet et qu'il motive les jeunes à le mettre en oeuvre avec lui.
Nous devrions pouvoir y parvenir. Regardez ce que l'agriculture canadienne a à offrir: des produits agricoles parmi les meilleurs au monde; des producteurs agricoles parmi les plus intelligents et les plus dévoués; des entreprises de transformation de classe mondiale, même si elles ne sont pas assez nombreuses; un mécanisme de réglementations respecté partout dans le monde; un environnement naturel parmi les plus purs du monde avec une abondance d'eau et d'air purs; enfin, des terres de production qui font l'envie du monde entier.
On doit véritablement mettre l'accent sur les jeunes, parce que c'est en fait la génération qui va se retrouver sur le terrain. Il faut à mon avis que le gouvernement communique ce projet tout en mettant en place des programmes d'aide aux agriculteurs débutants en faisant appel à de nouvelles techniques de promotion sociale, mais je ne veux pas trop insister sur ce point. Le gouvernement est en mesure de promouvoir différentes composantes du secteur agricole en dehors de la production et de s'assurer que des programmes de formation agricole sont en place pour les jeunes. Les audiences actuelles ont avant tout pour but de parler de production; il y a effectivement la production, mais il y a aussi d'autres secteurs de l'agriculture dans lesquels on a besoin de faire entrer les jeunes.
Le gouvernement peut continuer à dispenser une aide financière aux programmes axés sur la science, la technologie et l'innovation en agriculture. C'est un élément fondamental. Nous ne pouvons rester en arrière en matière de science, de technique et d'innovation.
Le gouvernement peut tirer parti de l'intérêt pour les productions locales dans toutes les régions du Canada, notamment dans les centres urbains. Je lisais aujourd'hui dans l'Ottawa Citizen qu'il y avait des gens qui élevaient des poules dans leur cour. La population s'intéresse à la question. Vancouver, je crois, a la plus forte concentration de jardins dans les terrains vagues et sur les toits des maisons au Canada à l'heure actuelle. C'est une chance à saisir et le gouvernement du Canada peut en profiter pour montrer aux jeunes tout l'intérêt que peut présenter l'agriculture considérée comme un métier.
Le gouvernement peut étudier les méthodes et les programmes auxquels ont recours les autres pays pour inciter les jeunes à faire de l'agriculture. Il pourrait les prendre comme modèle et les adapter au Canada. C'est là une proposition qu'a faite l'un de mes collègues anciennement employé au ministère de l'Agriculture. C'est ainsi qu'en Nouvelle-Zélande il existe un programme très remarqué de partage de la production dans les secteurs de l'exploitation laitière et de l'élevage du bétail qui aide nombre de jeunes à s'établir sous la direction des exploitants agricoles en place. Ce n'est là qu'un exemple. Il y en a probablement d'autres dans le monde.
Vous êtes allés dans l'Ouest, et je pense qu'un certain nombre de jeunes agriculteurs et de groupes vous ont parlé des problèmes rencontrés dans cette région. Il y a entre autres les obstacles qui s'opposent à l'entrée dans le secteur agricole, tels que les frais de démarrage et de financement. Ashley ne vous a même pas dit qu'il y a seulement six ans que ses parents ont obtenu leur quota et qu'ils continuent à travailler à plein temps à l'extérieur tout en gérant leur exploitation agricole. C'est un lourd fardeau.
On connaît mal le secteur et les possibilités qu'il offre. Nous pouvons vous aider à en faire prendre conscience.
Sur le plan des successions, le gouvernement pourrait revoir des programmes qui ne tiennent peut-être pas suffisamment compte des besoins de nouveaux arrivants dans le secteur de l'agriculture. Ainsi, la garantie du gouvernement en cas d'achat de terres en vertu des dispositions de la Loi canadienne sur les prêts agricoles est limitée à 15 ans. En évoquant cette question avec l'un de mes collègues, je me suis rendu compte qu'une période de 15 ans n'était peut-être pas suffisante et qu'il fallait éventuellement la porter à 25 ans.
Pour conclure, le secteur canadien de l'agriculture est une composante essentielle de l'économie canadienne. Il représentait 8 p. 100 du PNB canadien en 2005. Il procure un emploi sur huit. Il emploie près de 2,1 millions de personnes. Le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire a progressé en moyenne de 2,4 p. 100 par an au cours des 10 dernières années.
Parallèlement à cette croissance de notre secteur, il y a des difficultés qui se profilent. Plus précisément, le secteur de l'agriculture a besoin d'attirer et de retenir une nouvelle génération de producteurs, et c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Cette réalité est devenue d'autant plus flagrante que le nombre de producteurs de moins de 35 ans diminue plus rapidement que dans toutes les autres tranches d'âge. Ainsi, entre 2001 et 2006, le nombre d'exploitants agricoles de moins de 35 ans a diminué de 25 p. 100 au Canada. Ce n'est pas une bonne statistique.
Le programme des 4-H du Canada peut jouer un rôle utile et déterminant pour remédier à cette lacune et au besoin de jeunes exploitants agricoles. Les jeunes qui s'intéressent à l'agriculture y voient des possibilités de carrière. Il est possible qu'ils s'y intéressent parce que leurs parents ou leurs grands-parents étaient des exploitants agricoles, mais aujourd'hui un jeune agriculteur est un entrepreneur.
Je ne vais pas demander à ceux d'entre vous qui sont d'anciens membres des 4-H de renouveler leur serment, mais je vous rappelle que les 4-H représentent en anglais la tête, le coeur, la santé et les bras. Il se peut que les jeunes agriculteurs qui s'installent aujourd'hui aient du coeur et des bras, mais il faut aussi qu'ils puissent prendre de saines résolutions dans leur tête en sachant que ce métier a de l'avenir.
Nous avons dépassé le temps qui nous était imparti et il me faut vous remercier de nous avoir donné la possibilité de faire cet exposé.
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C'est un excellent programme.
Quoi qu'il en soit, notre comité n'a pas manqué lors de sa tournée de relever les fortes préoccupations qui se sont fait entendre concernant l'entrée des jeunes dans le secteur. Vous avez évoqué certaines d'entre elles — vous l'avez tous fait — dans vos interventions.
Un autre facteur qui paraît évident, c'est qu'il faut absolument que ce soit rentable. Les programmes actuels de sécurité des revenus ne donnent pas de bons résultats. Nous avons entendu fortement critiquer le programme Agri-stabilité.
Qu'est-ce qu'il faut faire selon vous au niveau fédéral pour appuyer en soi l'action du programme des 4-H et pour aider l'ensemble des gens, et non pas simplement les jeunes?
Ashley, vous avez évoqué la situation de vos parents. Ils ne sont pas tout jeunes, mais pas vraiment vieux non plus. Ce sont pourtant de nouveaux arrivants dans le secteur.
Que proposez-vous donc dans ce domaine pour aider les gens à s'installer dans ce secteur?
Ma dernière question s'adresse à vous, Mike. Vous avez évoqué un enseignement en classe pour informer à la fois les Canadiens des villes et des campagnes. Quelle pourrait être selon vous la participation du gouvernement fédéral dans ce domaine?
Ce sont là mes trois questions.
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Sur le premier point, Wayne, concernant ce que pourrait faire le gouvernement du Canada pour aider le Conseil des 4-H du Canada, le dernier accord de subvention, que nous avons signé en octobre, prévoyait une augmentation de 30 p. 100 du financement. C'était là un excellent moyen d'appuyer nos programmes. Je considère qu'il est important de maintenir l'aide apportée par le gouvernement du Canada.
J'ai oublié de vous préciser qu'Agriculture et Agroalimentaire Canada était un membre fondateur du Conseil des 4-H du Canada. Voilà déjà très longtemps que nous sommes associés de ce point de vue.
Je vais demander à Ashley et à Gillian de vous dire quelques mots de ce que vous pourriez faire en matière de financement. Pour ce qui est toutefois du recrutement et de la nécessité de sensibiliser davantage les gens à l'agriculture, notamment dans les régions urbaines, je considère que le programme des 4-H et Agriculture Canada ont des objectifs communs. C'est indéniable.
En association avec le gouvernement du Canada, nous voulons instaurer de nouvelles méthodes de communication avec les jeunes dans les médias qu'ils utilisent, c'est-à-dire l'informatique. Allez voir aujourd'hui les stands d'Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que du gouvernement du Canada dans les foires agricoles, toute l'information est livresque. Ce n'est pas là que les jeunes vont aller voir. Pour ce qui est des sites Internet du gouvernement, là encore ce n'est pas une critique négative, il faut évidemment communiquer au moyen de Twitter et de Facebook, par exemple.
Je vais rapidement évoquer l'enseignement agricole en classe. Je passerai ensuite la parole à Ken, qui vous dira quelques mots de ce que pourrait faire le gouvernement du Canada dans les médias pour détecter de nouveaux participants.
Je vais répondre plus précisément à votre question, Wayne, concernant l'enseignement agricole. Nous aimerions d'une manière ou d'une autre être associés au gouvernement du Canada dans le cadre d'un programme fédéral ou national d'enseignement agricole. Nous savons que l'éducation relève des compétences fédérales à l'heure actuelle. Il n'est peut-être pas facile d'empiéter sur les compétences provinciales. Il faut pourtant pouvoir commencer l'enseignement agricole chez les jeunes de cinq, six, sept ou huit ans. C'est très bien fait dans chacune des provinces, mais il faut pouvoir disposer d'une certaine uniformité à l'échelle du pays.
À mesure que nous prenons de l'importance dans les régions urbaines, nous envisageons entre autres l'organisation de cours après l'école. Je vais vous en donner un bon exemple aux États-Unis. Il s'agit d'un club des 4-H dans un quartier de Syracuse, dans l'État de New York.
Les responsables se sont adressés au Culinary Institute of America pour lui demander une recette de sauce. Les jeunes ont fait pousser les produits dont ils avaient besoin pour cette sauce. Ils ont appris ensuite quelques techniques de commercialisation, ce qui leur a permis de vendre cette sauce dans les foires d'automne. La demande a dépassé l'offre. Ce sont là des jeunes de la communauté urbaine de Syracuse qui ne connaissaient rien de l'agriculture. Qu'ont-ils appris? Ils ont appris à cultiver, à commercialiser et à vendre au détail.
Je vous donne peut-être une réponse trop longue à la question que vous m'avez posée.
Ken, je vais vous demander d'évoquer rapidement le problème social des communications. Cela laissera à ces jeunes filles quelques minutes pour réfléchir à ce que nous pouvons faire pour encourager le financement.
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Excusez mon pauvre français. J'avais l'habitude de dire « poivre français ». Je me contenterai de parler en anglais.
Agriculture et Agroalimentaire Canada nous verse actuellement 600 000 $ par an. Notre budget est d'environ 2,2 millions de dollars par an. Le reste de cet argent nous vient de nos membres et un montant non négligeable des entreprises. À titre d'exemple, toutes les banques à charte du Canada nous financent. Financement agricole du Canada est l'un de nos principaux partenaires, de même que les sociétés d'agriculture et d'agroalimentaire – Syngenta, Bayer CropScience, John Deere, Kubota, etc.
Serait-il bon d'avoir plus d'argent? C'est une excellente question. Je vous remercie.
Des voix: Oh, oh!
M. Mike Nowosad: Oui, il est toujours bon d'avoir plus d'argent.
Quant à savoir si nous en avons suffisamment, nous nous efforçons de l'utiliser au mieux pour le moment.
Ken, je ne suis pas sûr si les nouveaux moyens de communication sociale nous coûtent de l'argent.
Ce que je crois, c'est que si nous cherchons à nous implanter dans les régions urbaines du Canada... Parce que je considère que c'est là qu'est l'avenir. Nous n'allons pas oublier notre passé — la plupart des députés qui sont ici viennent des zones rurales du Canada, là où l'agriculture a débuté, et nous ne pouvons pas l'oublier — mais l'avenir se jouera dans les zones urbaines.
Je vais demander à Ken de vous répondre sur la question de ce financement.
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Vous nous parlez des grandes réalisations du programme des 4-H. C'est tout à fait admirable, le programme est excellent; j'ai parlé à d'autres personnes qui en font partie. C'est une très bonne organisation. Vous avez toutes sortes de programmes pour faire participer les gens, aussi bien dans les régions urbaines. Mais en fin de compte, bien des membres de votre organisation ne font pas de l'agriculture. Ils s'en abstiennent parce qu'il ne leur est pas possible de gagner de l'argent.
Mme Ashley Knapton: C'est tout à fait vrai.
M. Alex Atamanenko: Vous savez qu'il est bien bon d'évoquer les belles perspectives de formation, les cours qui sont donnés, les sciences et l'innovation, mais lorsqu'on se lance dans une entreprise, on veut pouvoir gagner de l'argent.
Je pense que c'est ce que nous voulons faire ici. Comment aménager l'avenir pour faire en sorte que des jeunes agriculteurs s'installent afin de produire des aliments de qualité tout en gagnant de l'argent? Je considère que tout est là.
Nous avons parlé des banques. Indépendamment de cela, que pouvons-nous faire pour attirer et retenir les producteurs? Comment conserver nos communautés rurales, qui se meurent pour la plupart à mesure que les gens s'en vont et que les différents services disparaissent?
Vous avez évoqué les initiatives locales. J'ai fait récemment une tournée dans tout le pays pour recueillir les impressions des gens concernant toute cette question de la souveraineté et de la sécurité en matière alimentaire. J'ai assisté à cette formidable dynamique des producteurs et des agriculteurs locaux, mais il y a aussi des obstacles. Les mécanismes de distribution sont trop favorables aux gros opérateurs. Des pommes de terre qui sont produites à Sudbury doivent passer par Toronto avant de se retrouver dans les supermarchés de Sudbury.
La semaine dernière, nous avons entendu parler des conséquences catastrophiques de l’ALENA et du dumping sur les pommes dont souffrent nos producteurs de la Colombie-Britannique. Nous constatons que les supermarchés disposent d'un monopole et limitent la quantité des produits locaux. La réglementation s'appliquant aux inspections de la viande en C.-B. ont là aussi souvent obligé les petits opérateurs à faire faillite.
Il y a donc des obstacles, j'aimerais que vous apportiez vos commentaires et que vous nous donniez un certain nombre d'idées devant nous permettre d'aider davantage de jeunes à se lancer dans l'agriculture.
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Il y a un certain nombre d'années, le ministère de l'Agriculture a fait quelque chose de bien utile pour nous: il nous a permis d'utiliser une partie de nos crédits au titre de l'administration.
Nous constatons aujourd'hui, Pierre, lorsque nous parlons avec les sociétés qui nous financent, qu'elles cherchent à financer des projets. Elles ne comprennent pas cependant qu'il faut financer aussi les personnes qui administraient effectivement les programmes. Il est donc très utile pour nous d'avoir en fait du personnel à plein temps à Ottawa.
Il y a une chose en fait dont je suis convaincu... et je ne sais pas comment diable vous pouvez régler la question au sein de votre comité, mais il y a une grande disparité dans notre pays en ce qui a trait à l'aide apportée par les différentes provinces au personnel d'administration du programme des 4-H. Comment allez-vous bien pouvoir faire pour administrer de nouveaux programmes dans de nouvelles régions lorsqu'il n'y a qu'un seul membre du personnel? Nous avons des programmes provinciaux au Nouveau-Brunswick qui ne comptent qu'un seul membre du personnel; au Québec, un seul membre aussi; en Colombie-Britannique, deux membres. Il va falloir d'une manière ou d'une autre exercer des pressions, si c'est possible, auprès des collègues provinciaux des ministères de l'Agriculture.
Ce que le financement supplémentaire nous a permis de faire en matière de programmes? Il nous a permis de mettre en place de nouveaux programmes portant directement sur la production. Je vous ai parlé, par exemple, du programme d'encadrement dans les fermes. Ashley a évoqué quelques réussites, et l'on peut citer le Concours des jeunes agriculteurs d'élite du Canada, un grand succès qui nous montre bien que l'on peut faire des choses intéressantes. Nous avons donc pu dispenser ce programme.
Notre financement va aussi nous permettre d'instaurer un nouveau programme qui n'est pas directement lié à la production, et qui n'intéresse peut-être pas votre comité, mais dans le cadre de ce programme, nous envisageons d'offrir des bourses à des membres des 4-H pour qu'ils fassent des stages dans les ambassades et les consulats canadiens. Il s'agirait pour eux de se familiariser avec les exportations canadiennes de sorte qu'à leur retour, et nombre d'entre eux vont retourner s'installer en qualité de jeunes agriculteurs, ils sachent ce qui se passe dans ce domaine. Cela nous a permis d'étendre la portée de certains de nos programmes en les rattachant plus précisément aux objectifs de développement des entreprises.
Si nous avions davantage d'argent, monsieur Lemieux, nous pourrions probablement en faire davantage, surtout dans les centres urbains.
Je suis sûr que vous aurez un certain nombre de questions à nous poser, mais nous avons évoqué en particulier un groupe autochtone des 4-H. Ce n'est pas chose facile, mais nous nous efforçons à l'heure actuelle d’œuvrer en collaboration avec l'Association nationale des centres d'amitié — une organisation urbaine — afin de lui présenter les 4-H pour qu'elle se familiarise avec l'agriculture.
Nous cherchons à nous associer à une société d'investissement qui a acheté une grande quantité de terrains en Saskatchewan et qui souhaite les remettre aux Autochtones pour qu'ils fassent de l'agriculture.
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Votre réponse est excellente. Je vous remercie.
Je considère d'ailleurs, pour revenir à l'un de vos projets concernant les ambassades, que c'est une excellente idée. Dans les services agricoles, comme nous les appelons, il est bon de pouvoir compter dans les différents secteurs de l'économie sur des gens qui comprennent l'agriculture. Il me paraît en fait très bon qu'un agriculteur comprenne mieux le mécanisme des exportations et sache ce que cela peut lui rapporter et comment adapter ses produits en conséquence.
Nous avons évoqué aussi, lors de notre tournée, la question des banquiers et la nécessité d'avoir des banquiers qui comprennent l'agriculture, parce que ce secteur est différent. Les relations financières avec un agriculteur seront différentes de celles qui s'appliquent à d'autres types d'entreprises ou de sociétés.
Cela m'amène à la question suivante. Est-ce que les 4-H s'efforcent de promouvoir, auprès des jeunes en particulier, ce que j'appellerai les services liés à l'agriculture? S'ils ne veulent pas faire de l'agriculture, par exemple, mais plutôt se diriger vers la banque, on pourrait peut-être les renseigner sur les liens existants avec l'agriculture et la possibilité de tirer parti de leurs connaissances pour les adapter à la banque, à la comptabilité ou à d'autres domaines, ce qui serait susceptible d'aider le secteur agricole sans pour autant qu'ils deviennent des agriculteurs.
Dispensez-vous ce genre de service où avez-vous entrepris ce genre de discussions?
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À l'heure actuelle, la mère de toutes nos conférences — nous organisons quatre conférences nationales — est la Conférence nationale des 4-H. Elle a été organisée pour la première fois en 1933, alors que nous avions mis nos enfants dans le train à Halifax et à Vancouver pour qu'ils se rendent à la Foire royale d'hiver avec leurs animaux. Cette visite à la Foire royale d'hiver, c'est le premier programme que nous avons organisé.
Cela s'est transformé en une conférence agricole pendant laquelle nous parlons du secteur agroalimentaire. Nous faisons venir des personnes qui traitent de sujets théoriques pendant une journée. Il y a un thème pour chaque jour — une journée avec un thème consacré à la production, une journée consacrée à la transformation, une autre aux carrières agricoles, une autre encore à la commercialisation et à la vente au détail. Nous faisons venir des spécialistes.
Ainsi, lors de la journée consacrée à la commercialisation et à la vente au détail, nous avons fait venir le président de McDonald's Canada pour nous en parler. Parallèlement, lors de la journée consacrée à la transformation, nous avons fait visiter par les participants les locaux de Caravelle Foods, qui fabrique les hamburgers de McDonald's.
Qu'ont appris les enfants chez McDonald's? Ils se sont familiarisés avec la sécurité des aliments, la science, la transformation, etc. C'est là un exemple de ce que nous faisons à l'heure actuelle.
Nous parlions de financement. Je dois vous dire que si nous avions davantage d'argent, nous étendrions l'application de ce programme à un plus grand nombre d'enfants que les 70 qui en bénéficient chaque année à l'heure actuelle.
J'espère que ça répond à votre question.
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Je tiens à vous remercier tous les quatre d'être venus nous parler aujourd'hui. Comme vous le savez, nous faisons une tournée au Canada pour étudier l'agriculture et l'industrie agricole.
L'un des témoins nous a déclaré que nous ne ferions pas cette tournée si nous n'avions pas des craintes concernant l'avenir du secteur agricole au Canada. Un autre nous a dit que si nous ne procédions pas à une refonte significative et utile de nos programmes agricoles, le déclin actuel se poursuivrait au point de faire des campagnes canadiennes — j'en ai bien peur moi aussi — un véritable désert.
Il nous faut faire quelque chose pour contrer cette tendance. Vous y collaborez, en ce qui me concerne, et j'apprécie votre enthousiasme. Toutefois, sans notre aide, nous dites-vous, il sera impossible de survivre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes — la baisse du nombre de participants aux 4-H, la disparition de 65 p. 100 des agriculteurs de moins de 35 ans ces 15 dernières années — et une réaction s'impose.
Nous avons entendu parler de tout ce qui afflige l'agriculture. J'espère que ce comité et que le gouvernement — sinon celui-ci, le prochain — réagiront en conséquence.
Je vais m'en tenir à deux choses.
La première, c'est qu'il m'apparaît clairement que nous devons nous lancer dans les produits agricoles non alimentaires. Si nous voulons que les gens restent dans les campagnes, il nous faut des exploitations agricoles financièrement autonomes qui produisent non seulement des denrées alimentaires mais aussi des fabrications industrielles. À l'Université de Guelph, je suis fier d'être né dans cette région — et je me réjouis de vous voir ici, Ashley — on s'est penché sur la question des plastiques et des fabrications de ce genre, et nous avons vu que dans les fermes on utilise des matériaux à des fins non alimentaires. Je me demande jusqu'à quel point vous incitez les membres des 4-H à s'engager dans ce type d'industrie durable.
J'aimerais aussi savoir une autre chose. Nous constatons qu'il y a bien des jeunes agriculteurs ou de nouveaux arrivants qui ne peuvent s'installer parce qu'ils ne réussissent pas à trouver des terres, soit parce qu'elles sont trop onéreuses, soit parce qu'ils n'ont pas de parents ayant aménagé une succession afin de pouvoir en profiter. Ne pensez-vous pas que l'on devrait mettre en contact les jeunes agriculteurs ou les nouveaux arrivants avec des agriculteurs sur le point de prendre leur retraite et n'ayant pas de successeurs et que l'on pourrait prévoir des mesures incitatives — fiscales ou autres — pour faciliter ce genre de transition?
Ce sont là mes deux questions: les méthodes de substitution à l'agriculture, en ce qui a trait à la production; et la possibilité de faire intervenir de nouveaux agriculteurs.
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Je vais répondre à la première question.
J'ai assisté avec Ken à un exposé fait la semaine dernière par Jay Bradshaw, de Syngenta, qui nous a parlé de science et de technologie en agriculture. C'est fou ce que j'ignore en agriculture. Je ne savais pas qu'aujourd'hui on fabriquait des pneus à neige à partir des noyers. Il est bien intéressant de voir à quel point on se sert de différents produits agricoles pour des fabrications qui ne sont pas alimentaires.
Don Floyd, le président du programme des 4-H aux États-Unis, a rencontré les membres de notre conseil d'administration en novembre dernier. Le programme des 4-H aux États-Unis s'est engagé, je ne sais pas dans quel délai, à former un million de nouveaux scientifiques aux États-Unis. L'une des choses que nous envisageons, c'est d'introduire la science et la technologie dans le programme des 4-H, précisément dans le but de faire connaître aux gens quels sont exactement les débouchés qui s'offrent.
Le plus intéressant, c'est que Don Floyd nous a dit que le jour où les 4-H ont lancé ce programme « d’un million de nouveaux scientifiques », ils avaient des membres qui fabriquaient de l'éthanol aux États-Unis. C'est incroyable.
Wayne, je ne sais pas si vous en auriez fait autant, au bon vieux temps de l'industrie laitière.
Cela dit, nous envisageons de discuter avec des participants à d'autres secteurs de l'industrie. Nous sommes en contact avec des responsables de la protection des cultures. Nous avons parlé la semaine dernière avec les doyens des facultés d'agriculture et de médecine vétérinaire de notre pays afin d'organiser un sommet des sciences de l'agriculture qui servirait en quelque sorte de point de départ pour faire connaître les sciences et les techniques aux membres des 4-H. Pour ce qui est d'un financement supplémentaire, nous prévoyons que des montants importants vont nous être versés par le secteur privé, mais nous n'avons évidemment rien contre une aide apportée par le gouvernement du Canada dans ce domaine.
Je ne sais pas si mes collègues veulent répondre à la dernière question, mais je vais peut-être lancer la discussion.
J'ai évoqué plus précisément dans le mémoire que j'ai présenté aujourd'hui le cas d'une jeune femme dans la vingtaine mariée depuis un an. Elle habite à Russell, en Ontario. Avec son mari, elle vient d'acheter une ferme à Renfrew. Ils ont éprouvé quelques difficultés avec le financement, mais elle s'est référée plus particulièrement aux programmes permettant précisément d'assurer la transition dont vous avez parlé: mettre en contact des gens qui vont abandonner l'agriculture avec d'autres qui veulent devenir agriculteurs afin qu'ils puissent leur apprendre comment faire et quelles sont les possibilités qui s'offrent. Je continue à insister sur la question urbaine; il y a probablement bien des jeunes qui pourraient effectivement se lancer dans l'agriculture de cette façon.
Mesdames?
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Je suis souvent d'accord avec mon collègue d'en face, mais pas toujours. Nous ne procédons pas à cette étude parce que nous avons peur que l'agriculture s'écroule; nous la faisons afin de savoir de quelle façon nous pouvons apporter notre aide.
Il y a effectivement des gens qui viennent nous faire des commentaires très positifs. De grandes préoccupations se font aussi entendre, qui proviennent de différentes personnes ayant des points de vue divers et par conséquent, à mesure que nous sillonnons le pays, nous comprenons mieux pour quelles raisons il est si difficile d'instaurer un programme national comme celui que nous avons actuellement.
Le petit nombre d'agriculteurs de moins de 35 ans reste un sujet préoccupant. Dans chacune de vos localités, je me demande si vous constatez la chose. Pourquoi en est-il ainsi? D'après ce que nous entendons et ce que nous voyons, ceux qui semblent bien réussir ont besoin d'être de bons administrateurs pour que leur entreprise prospère.
Nous avons de moins en moins d'agriculteurs exploitant de plus grosses superficies, avec plus de vaches à traire, plus de poulets, plus de bovins, plus de porcs, etc., et pourtant, comme nous l'a fait comprendre Alex, il y a aujourd'hui de petits agriculteurs qui trouvent des débouchés et qui réussissent — pas tous; toutes les entreprises ne peuvent pas réussir. Je pense que nous avons besoin au Canada d'une certaine diversité, et cette diversité se retrouve dans les différentes régions de notre pays, avec toutes sortes de production, cela en raison de notre géographie.
L'une des questions que je me pose au sujet des producteurs — et nous avons vu de très gros producteurs ainsi que des petits — c'est la possibilité d'accéder aux capitaux.
Vous avez évoqué la chose, Ashley, pour ce qui est de l'obtention de prêts, éventuellement de prêts sans intérêt.
L'une de nos préoccupations à l'heure actuelle, c'est que les taux des prêts ne seront jamais aussi bas qu'aujourd'hui. Les capitaux apportés par voie de subventions sont susceptibles parfois de poser de gros problèmes en faisant augmenter le prix des terres, éventuellement celui du matériel et des fournitures, comme nous l'avons vu pour les engrais, et parfois même le prix des loyers.
Considérez-vous que l'accès au crédit est l'un des éléments clés pour les jeunes agriculteurs, ce qui explique éventuellement qu'ils ne s'installent pas, ou y a-t-il d'autres considérations sociales?
Nous avons trois enfants. J'ai fait de l'agriculture, j'ai aimé la chose, je l'ai adorée et j'ai bien réussi, mais tous ont choisi de faire carrière ailleurs. C'est ainsi. À l'heure actuelle, il y a cinq fermes dans notre région qui sont exploitées par un seul jeune agriculteur, qui fait un excellent travail. Les capitaux posent un problème, cependant.
Considérez-vous que l'obtention de crédits est l'une des grandes difficultés?
Je ne sais pas si je suis vieille ou quoi que ce soit, mais quand j'étais jeune dans ma petite municipalité, au club 4-H, je n'ai jamais appris l'agriculture. C'était dans le temps de la peinture, etc. Je suis contente que les femmes aient évolué un peu partout. Dans mon comté, notamment à Coaticook, il y a une école d'agriculture qui s'appelle le CRIFA. Le CRIFA enseigne la gestion, les finances, ce qui concerne les fermes laitières, de même que l'horticulture et l'écologie. Je me suis rendu compte, au fil des années, qu'il y avait de plus en plus de jeunes femmes qui prenaient la relève de la ferme familiale.
Je veux vous poser une question. Vous êtes de l'Ontario, madame Knapton.
Vous, madame MacDougall, vous êtes du Québec.
On a développé un système de garderie pour les jeunes femmes en affaires, afin de les aider. Croyez-vous que, s'il y avait un système de garderie partout, ça aiderait un peu plus les femmes à opter pour l'agriculture? Je vous pose cette question, étant donné que j'ai déjà vu des femmes porter leur bébé sur le dos pour pouvoir aller travailler à la ferme, parce que les garderies étaient trop dispendieuses. On a développé les centres de la petite enfance pour aider les jeunes femmes entrepreneures. Croyez-vous que ça pourrait aider les jeunes femmes entrepreneures en agriculture, à l'extérieur du Québec?
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Voilà qui devrait effectivement servir d'introduction à ma prochaine question. On en a déjà quelque peu parlé aujourd'hui; le besoin de sensibiliser le public pour qu'il comprenne mieux l’agriculture et sache d'où proviennent les aliments qu'il consomme.
Je représente une région très agricole de l'Alberta. Nous avons le parc national de Banff, et par conséquent le tourisme, et il y a d'autres secteurs aussi, mais l'agriculture est la principale activité de ma circonscription. Cette circonscription est en bordure de Calgary sur deux de ses côtés et la ferme la plus proche est probablement à quelque 20 minutes en voiture du centre-ville de Calgary. Même avec des fermes à proximité, on se ferait probablement répondre, si l'on interrogeait les gens du centre-ville de Calgary pour leur demander d'où proviennent les aliments qu'ils consomment, qu'on les trouve dans les épiceries. Voilà le genre de réponse qu'on pourrait nous faire. Les gens ne comprennent pas vraiment ce qui se passe au niveau de la production des aliments, de la culture puis de l'acheminement des produits de la ferme, entre les champs et l'étable jusqu'aux rayons de l'épicerie. De toute évidence, c'est probablement une chose qu'il faut changer, comme vous l'avez indiqué vous-même en disant qu'il faut mieux sensibiliser les gens à la question.
J'ai différentes propositions à faire à ce sujet. J'aimerais que nos deux jeunes témoins nous fassent leurs commentaires.
J'aimerais aussi avoir votre avis et votre opinion sur cette question, monsieur Lancastle, en tant que spécialiste des communications et de la commercialisation.
Je vais simplement faire une proposition précise — et je suis évidemment prêt à en entendre d'autres. Quelqu'un m'a donné une idée qui m'a paru assez bonne. Je ne sais pas comment organiser la chose, qui devrait s'en charger et comment on s'y prendrait, mais il s'agirait de monter une campagne commerciale, sous la forme d'une annonce publicitaire à la télévision ou autre, montrant un produit sur les rayons d'une épicerie pour ensuite remonter tout le cours de sa production afin qu'on sache comment il est parvenu jusque-là. J'aimerais savoir ce que vous en pensez et si vous avez d'autres idées et d'autres propositions à faire.
Je vous répète que cette question s'adresse à nos deux jeunes témoins ainsi qu'à M. Lancastle.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus aujourd'hui. En tant qu'ancien président des 4-H, je connais bien le programme. Ces deux dernières semaines, nombre de jeunes, qui pourraient être de jeunes agriculteurs, sont venus nous dire pour quelles raisons ils ne vont pas faire de l'agriculture. C'est en grande partie, nombre d'entre vous l'ont mentionné, en raison du montant élevé des investissements et des faibles rendements.
Mais supposons que l'on réussisse éventuellement à renverser la tendance lors des prochaines années. Dans l'idéal, on pourrait peut-être instaurer de meilleurs programmes, ou éventuellement agir sur les prix... Nous pourrions peut-être instaurer un prix plancher pour certains produits, ou éventuellement un Office de commercialisation, comme l'a précisé Alex, pour certains fruits de nos vergers.
Cela dit, Mike, vous avez évoqué les É.-U. et le fait que dans ce pays les groupes des 4-H allaient rencontrer les jeunes n'appartenant pas au milieu agricole. J'ai peur que dans quelques années il y ait tellement de jeunes qui perdent tout intérêt qu'il soit bien difficile de les faire revenir. Cela étant, il se peut que de nombreux jeunes des régions urbaines ou suburbaines soient prêts à se lancer dans la production alimentaire ou l'agriculture.
Toutefois, un certain nombre de nos dispositions fiscales, plus précisément celles qui s'appliquent aux gains en capital, se rapportent avant tout aux transmissions effectuées entre les familles. Pensez-vous qu'éventuellement — et vous pouvez vous référer dans une certaine mesure à ce qui se passe aux États-Unis — il nous faudrait faciliter la tâche, en plus de leur assurer une formation, de ces jeunes qui ne font pas partie du milieu agricole pour qu'ils s'installent? Vous avez parlé d'un encadrement supervisé, mais je pense surtout à l'aide qui devrait leur être apportée pour qu'ils puissent s'associer.
Ne faudrait-il pas un programme d'ensemble faisant appel à une législation fiscale, éventuellement, ou à des incitations, un partenariat, un encadrement supervisé? Comment voyez-vous la chose? Pouvez-vous aussi nous dire quelques mots de ce qui se passe selon vous aux États-Unis?
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Je vois bien l'intérêt de ce que vous nous dites en ce sens qu'il faut en quelque sorte que l'on établisse des liens. On peut toujours aller dans les centres urbains et sensibiliser les jeunes à l'agriculture. Mais ce n'est qu'une première étape. Il s'agit ensuite d'établir des liens pour leur permettre de quitter le centre-ville de Toronto, de Québec ou de Calgary afin de s'installer effectivement en tant qu'agriculteurs. Nous sommes donc tout à fait convaincus qu'il faut en quelque sorte établir des liens.
Je vous avoue franchement que je ne sais pas vraiment comment procéder dans la pratique. Agriculture Canada a bien sûr une base de données sur les agriculteurs et, à mesure qu'ils prennent de l'âge... Comme l'a indiqué un membre du comité, à partir du moment où il a trois ou quatre enfants qui ne vont pas être agriculteurs, que va devenir la ferme? On pourrait donc peut-être établir une base de données pour établir ces liens. Ashley nous a signalé qu'un jeune dans sa région s'était effectivement associé à une famille, qui allait lui transmettre sa ferme.
En ce qui concerne les États-Unis, je pense qu'ils font surtout du partenariat avec les différentes organisations pour effectuer cette sensibilisation. Lorsqu'ils ont mené leur projet scientifique, ils se sont associés à un certain nombre d'entreprises, de sorte que l'on a pu injecter suffisamment d'argent dans le système pour véritablement sensibiliser les jeunes à l'agriculture et à la science. C'est à mon avis quelque chose que nous devons faire.
Il faut bien voir cependant, en ce qui concerne le programme aux États-Unis, qu'il est en grande partie en train de perdre ses racines rurales, mais il n'en reste pas moins qu'à l'heure actuelle le programme des 4-H aux É.-U. est la plus grosse organisation au service des jeunes dans ce pays. Il est difficile de croire que l'organisation des scouts et des guides ne soit pas plus grosse que celle des 4-H. C'est pourtant le cas.
Il est intéressant de remarquer que lorsque vous étiez membre des 4-H vous faisiez probablement votre travail à l'intérieur du club... et je ne sais pas si cela durait tout au long de l'année, mais aux États-Unis, la façon dont on comptabilise la chose est assez spéciale, lorsqu'un club des 4-H est constitué, ce n'est que pour une durée bien précise, et elle est très limitée.
L'un des problèmes des 4-H et d'autres organisations de jeunes du Canada, c'est le manque de cadres dirigeants. Je vais vous donner un exemple. Lorsque nous nous sommes aperçus que nos effectifs diminuaient d'environ 2 p. 100 par an, nous avons institué un programme incitant les jeunes à se lancer et à entrer dans les 4-H. Cela s'est fait par voie de presse et aussi avec un peu de publicité à la radio. En moins d'un mois, notre site Internet a enregistré plus de 5 000 réponses provenant d'enfants de la communauté urbaine de Toronto qui voulaient entrer dans les 4-H. Nous avons eu 5 000 réponses et combien pensez-vous que nous avons admis de jeunes dans les 4-H? Aucun. Nous n'avions pas de cadres pour les accueillir.