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Merci, Larry, monsieur le président. C'est un plaisir d'être ici. On me dit que vous allez présider la réunion d'aujourd'hui.
Je dois vous dire que je me sens très à l'aise dans ce groupe, lorsque je vois toutes les moustaches portées si fièrement.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Gerry Ritz: Je suis bien heureux d'être de retour devant vous. Je suis accompagné aujourd'hui de nombreux représentants de l'ACIA et du ministère de l'Agriculture, bien entendu. Vous connaissez bien John Knubley, sous-ministre, et Rita Moritz, directrice des programmes. Au nom de l'ACIA, nous avons la présidente, Carole Swan, et Paul Mayers, responsable des programmes.
Paul revient de la Belgique. Il est rentré tard hier soir, donc s'il s'endort, ne lui en tenez pas rigueur.
J'ai quelques remarques liminaires dont j'aimerais vous faire part.
Nous savons que l'agriculture représente l'épine dorsale de l'économie canadienne. C'est la raison pour laquelle nous accordons la priorité aux agriculteurs dans l'ensemble de nos politiques et de nos programmes.
Comme vous le savez, monsieur le président, en janvier 2006, les agriculteurs canadiens ont confié au gouvernement le mandat de collaborer avec eux à l'élaboration des outils dont ils ont besoin pour garantir leur succès. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a accordé 12,8 milliards de dollars au secteur agricole pour qu'il soit rentable, compétitif, innovateur et durable.
Le gouvernement continue d'affermir son engagement à l'égard de l'agriculture. Les estimations soumises à votre examen — et je sais que nous nous concentrerons là-dessus aujourd'hui — renferment le montant supplémentaire de 290 millions de dollars, ce qui porte à 3,3 milliards de dollars le budget total du ministère. Il s'agit d'une augmentation de 696 millions de dollars — ou 27 p. 100 — par rapport aux dépenses du dernier exercice. Ces nouveaux investissements permettront de remplir l'engagement du gouvernement envers les agriculteurs touchés par les inondations et de soutenir la compétitivité du secteur de l'élevage.
Nos programmes de Cultivons l'avenir contribuent au renforcement de la salubrité des aliments, de la mise en marché, de l'innovation, des services environnementaux et du soutien en agriculture. Ces programmes sont à coûts partagés et sont exécutés par les provinces. Ils offrent une flexibilité en région, c'est-à-dire qu'ils aident les agriculteurs à gagner de l'argent sur les marchés. Ainsi, les consommateurs canadiens et étrangers ont accès à des produits de première qualité, dont les agriculteurs et les établissements de transformation ont raison d'être fiers.
Le gouvernement prend des mesures concrètes afin de percer de nouveaux marchés pour nos exportateurs, tout en protégeant la régulation de l'offre. Contrairement au gouvernement précédent, nous avons comme priorité de parler aux agriculteurs canadiens afin de déterminer ce qui fonctionne et ce qui échoue, et de faire des ajustements.
Nous avons fait équipe avec les associations sectorielles canadiennes pour faire en sorte de marcher de pair, de viser les bons objectifs et de régler les problèmes soulevés par les agriculteurs. Nous avons donc fait nos bagages et nous avons pris la route. Nous nous sommes rendus à plus de 20 différents marchés, dont certains à plusieurs reprises. Nous rouvrons de nouveaux marchés, dont certains avaient fermé leurs portes aux producteurs canadiens depuis près d'une décennie, afin d'offrir aux agriculteurs de nouveaux débouchés qui leur permettront d'augmenter leur profit. Nous nous sommes rendus en Inde et en Turquie pour stimuler les exportations de légumineuses ainsi qu'en Colombie pour écouler notre boeuf en Amérique du Sud.
Nous avons beaucoup misé sur l'Asie, particulièrement la Chine, le Japon et Hong Kong. Il y a près d'un an, le premier ministre a annoncé l'accès complet de notre porc aux marchés de la Chine et de l'excellent boeuf canadien aux marchés de Hong Kong. En juin, nous avons signé un accord avec la Chine garantissant un accès échelonné au boeuf canadien. Nous commencerons sous peu les expéditions commerciales.
Malgré le maintien des restrictions imposées au canola par la Chine, nous avons réussi à négocier des mesures provisoires pour l'exercice en cours, lesquelles ont permis de produire des ventes de plus d'un milliard de dollars. Bien entendu, il reste des défis à relever. Nous persévérerons jusqu'à l'obtention de l'accès complet, fondé sur la science, à tous les marchés.
Je suis fier de vous annoncer que les exportations de produits agricoles canadiens ont augmenté de 8 p. 100 cette année. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour nos agriculteurs. Une fois que les consommateurs du monde entier auront goûté à nos produits de haute qualité, je suis convaincu qu'ils continueront de choisir les produits du Canada lorsqu'ils se rendront à l'épicerie.
Nous déployons également des efforts bilatéraux dans le cadre des accords de libre-échange. Progressivement, d'un accord de libre-échange à l'autre, ce gouvernement perce de nouveaux marchés pour nos agriculteurs et exportateurs. Nos démarches en matière de commerce rallient le soutien de nos partenaires de l'industrie. Ce soutien confirme non seulement la validité de nos efforts et aussi que nous sommes sur la bonne voie. Je souligne aussi le fait que le comité a fortement appuyé le Secrétariat de l'accès aux marchés dans le rapport sur la compétitivité.
Les agriculteurs ne peuvent bénéficier de nouveaux débouchés sur les marchés mondiaux que si leur exploitation est prospère. Depuis notre arrivée au pouvoir, les agriculteurs ont profité d'investissements directs de 7,5 milliards de dollars dans le cadre des programmes de gestion des risques de l'entreprise. Dernièrement, lorsque les agriculteurs des Prairies étaient aux prises avec des inondations désastreuses, quatre gouvernements ont réagi en lançant une initiative d'Agri-relance sans précédent. Les paiements de secours versés aux agriculteurs touchés ont totalisé 450 millions de dollars. Il s'agissait des mesures d'aide les plus vastes et les plus rapides jamais vues. Le secteur, dont la Fédération canadienne de l'agriculture, les Saskatchewan Canola Growers et les Keystone Agricultural Producers, a souligné la rapidité avec laquelle ces paiements sont parvenus aux exploitations agricoles.
Nous avons aussi accordé un répit aux producteurs de porc et de blé dur ainsi qu'aux éleveurs relativement à leurs prêts sous forme de paiements anticipés, ce dont ils sont très reconnaissants. Comme l'a dit Ron Bonnett, président de la FCA: « Le sursis à la mise en défaut accorde un délai crucial à de nombreux producteurs pour qu'ils écoulent leurs produits sur le marché avant de devoir effectuer un remboursement au PPA. »
Ces programmes ont permis de venir en aide aux agriculteurs lorsque ceux-ci éprouvaient des difficultés. En outre, le Plan d'action économique du Canada permet à nos producteurs de revitaliser leur exploitation. Le Plan d'action finance aussi les investissements dans les mises à niveau attendues depuis longtemps de notre système de laboratoires et d'abattoirs, de façon à ce que les agriculteurs disposent des outils et des produits dont ils ont besoin pour réussir.
Notre gouvernement reconnaît que l'innovation est cruciale pour la compétitivité. L'innovation permet à nos agriculteurs de pénétrer de nouveaux marchés à valeur ajoutée et de demeurer concurrentiels, tout en protégeant l'environnement.
Nos nouveaux programmes en matière de science et d'innovation dans le cadre de Cultivons l'avenir mettent l'accent sur le leadership et les investissements de l'industrie qui serviront à renforcer l'innovation et la compétitivité du secteur agricole. Notre injection de 115 millions de dollars dans les groupements de recherche et les projets à l'instigation de l'industrie a produit 42 millions de dollars pour nos partenaires de l'industrie. C'est également la raison pour laquelle nous nous sommes opposés au projet de loi , qui nuirait à l'innovation. Comme je l'ai dit, l'innovation mène à la prospérité. Il est essentiel que le commerce soit fermement fondé sur la science.
La salubrité des aliments est aussi la pierre angulaire pour ce qui est d'accroître l'accès aux marchés et les avantages économiques globaux qui en découlent. De toute évidence, nous demeurons résolus à faire du système de salubrité des aliments du Canada l'un des meilleurs du monde. Nous avons donné à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, les ressources nécessaires pour améliorer la salubrité des aliments et protéger la santé de tous les Canadiens.
Nous prenons des mesures permanentes afin d'améliorer la salubrité des aliments, de sorte que les consommateurs canadiens et du monde entier continuent d'avoir confiance en la salubrité et la qualité des produits alimentaires du Canada. Depuis mars 2006, le personnel d'inspection de l'ACIA a augmenté de 538 employés, ou de 13 p. 100. De plus, l'an dernier seulement, le budget de l'agence a augmenté de 13 p. 100.
Monsieur le président, ces investissements, ces changements à la réglementation et ces améliorations des programmes ont porté fruit. Le Canada se classe au premier rang sur la liste des 17 pays de l'OCDE pour ce qui est de sa réglementation rigoureuse en matière de rappels d'aliments. De récents sondages d'opinion ont révélé que la population canadienne fait confiance aux aliments produits au pays. De fait, monsieur le président, plus d'un tiers des consommateurs sont actuellement plus confiants en la salubrité des aliments qu'ils ne l'étaient il y a cinq ans. C'est justement leur confiance que nous nous efforçons de conserver, et c'est pourquoi nous nous devons de maintenir le robuste système de salubrité des aliments en place au Canada.
Nous avons renouvelé cet engagement en septembre dernier, lorsque le gouvernement a annoncé son intention de donner suite aux 57 recommandations formulées dans le rapport Weatherill. Nous avons tenu promesse en investissant 75 millions de dollars dans le système de salubrité des aliments du Canada. Cet investissement renforcera la capacité de l'ACIA de prévenir, de détecter et d'intervenir relativement aux futures éclosions d'intoxication alimentaire.
Dans le volet inspection, l'ACIA a collaboré avec des spécialistes indépendants pour évaluer le Système de vérification de la conformité, qui s'est révélé un outil d'inspection à la fois utile et efficace. De plus, le gouvernement offre des services jour et nuit pour fournir des évaluations des risques pour la santé dans le cadre des enquêtes sur la salubrité des aliments. Ces efforts s'inscrivent dans une initiative nationale visant à améliorer la collecte, la déclaration et l'analyse d'une vaste gamme de données sur la santé.
Nous informons les Canadiens par divers moyens de façon à ce qu'ils soient au fait des dernières nouvelles quant aux risques relatifs à la salubrité des aliments. Nous avons lancé un nouveau portail sur la salubrité des aliments qui renferme d'excellents renseignements. Nous communiquons aussi avec les Canadiens au cours de campagnes d'information nationales ainsi que sur Twitter et Facebook.
Pour en savoir davantage sur les mesures que nous avons prises, vous pouvez consulter le rapport d'étape sur la salubrité des aliments récemment diffusé par le gouvernement. Le rapport montre clairement que le gouvernement a accompli des progrès considérables au regard des 57 recommandations.
Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous annoncer que le gouvernement a fait un autre pas en vue de renforcer le système canadien de salubrité des aliments. Le gouvernement a nommé sept conseillers hautement qualifiés au Conseil consultatif ministériel, donnant par le fait même suite à une autre des recommandations du rapport Weatherill.
L'annonce d'aujourd'hui prouve une fois de plus que nous tentons par tous les moyens d'améliorer un système de salubrité déjà reconnu à l'échelle mondiale. Ce conseil hautement qualifié et diversifié se penchera sur les investissements accrus versés par le gouvernement, l'embauche d'autres inspecteurs et l'amélioration des méthodes de dépistage de la listériose.
Le conseil consultatif se compose d'un groupe d'experts de toutes sortes et sera chargé de formuler des conseils au sujet de la salubrité des aliments et d'autres dossiers relevant du mandat de l'ACIA. Ce groupe d'experts canadiens émérites jouera un rôle essentiel et fera office de source externe afin de fournir des avis sur les façons d'améliorer davantage le système de salubrité des aliments. Je suis impatient de collaborer avec les membres du conseil. Ensemble, nous ferons en sorte de rendre encore meilleur le système de salubrité des aliments du Canada.
Pour conclure, je pense que tous ceux qui prennent place à cette table partagent mon optimisme au sujet de l'avenir de ce secteur prometteur. Autrement, nous ne serions pas ici. Grâce à l'innovation, les agriculteurs canadiens se réjouissent à l'avance d'un avenir avec de solides partenariats commerciaux, un environnement plus durable et des agriculteurs plus prospères, tout en s'assurant que les familles d'ici et d'ailleurs continuent à disposer de produits alimentaires de première qualité. La réussite des agriculteurs canadiens entraîne l'expansion de notre économie, la création d'emplois et l'accroissement de la prospérité de tous les Canadiens.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue. Je vous remercie de votre présence.
Je ferai comme la dernière fois que vous avez comparu devant nous. J'exposerai d'abord quelques dossiers et par la suite, je vous laisserai la chance de répondre, si vous permettez que l'on fonctionne ainsi. Je crois que ce serait plus utile et probablement plus efficace.
J'ai aussi des questions à poser sur le Programme de paiements anticipés. J'ai questionné mes collègues du Québec sur certains dossiers, afin de savoir si des producteurs agricoles de leurs régions leur avaient fait part de problèmes. Mon collègue d', M. Marc Lemay, m'a parlé d'un problème relatif à l'annonce du 6 août dernier, concernant le Programme de paiements anticipés. Au départ, les producteurs pensaient qu'aucune pénalité rétroactive ne serait facturée aux producteurs. C'était clair, selon eux, en se basant sur des discussions avec des représentants de votre ministère. Un peu plus tard, ils se sont aperçus qu'en réalité, une pénalité rétroactive sera imposée aux producteurs qui signeront une entente de remboursement. Au Québec, au moins 750 producteurs de porc et au moins 400 producteurs de boeuf vont bénéficier de la prolongation de sursis.
J'aimerais savoir si vous êtes informé de ce problème et si vous avez eu des discussions à ce sujet. Y aura-t-il ou non une pénalité rétroactive?
J'aimerais aussi discuter du dossier concernant votre volonté de bonifier les programmes de la Sécurité du revenu. Je sais qu'actuellement, votre ministère mène des consultations au sujet des programmes de gestion des risques de l'entreprise. Comme vous le savez, l'Union des producteurs agricoles du Québec a déjà mentionné que les programmes actuels comportaient des lacunes. Je voulais savoir si vous étiez ouvert à l'idée d'apporter des modifications, notamment au programme Agri-stabilité. On a beaucoup entendu parler des problèmes de ce programme lorsque le comité a fait une tournée sur la relève agricole. On veut savoir si vous êtes ouvert à ce que le programme Agri-stabilité tienne compte des coûts de production. On entend dire que le programme Agri-stabilité et le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, le programme qui le précédait, reviennent au même.
Êtes-vous prêt à bonifier l'enveloppe du programme Agri-flexibilité? On a demandé à plusieurs reprises que le programme Agri-flexibilité puisse financer les programmes de la Sécurité du revenu. En fait, on demande que le programme Agri-flexibilité inclue le soutien au revenu. C'est une autre demande.
En ce qui a trait aux programmes, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a mené un sondage, en juin 2010, auprès de ses entreprises agricoles québécoises. J'aimerais vous donner quelques informations sur ce que pensent les producteurs et sur l'étude qui en est ressortie. Le programme Agri-stabilité, dans sa conception actuelle, est incapable d'apporter une solution à long terme adéquate aux producteurs canadiens. Les paiements du programme Agri-stabilité sont inadéquats. On nous a aussi dit que le degré de mécontentement par rapport au programme Agri-stabilité est identique à celui qu'il y avait relativement au PCSRA en 2005. J'ai fait une erreur, monsieur le ministre, ce sondage n'a pas seulement été effectué au Québec, mais également au Canada.
J'aimerais vous poser une dernière question. S'il reste du temps, je vous poserai peut-être d'autres questions. Je sais que le gouvernement fait actuellement beaucoup de démarches concernant des ententes bilatérales de libre-échange. On parle de l'Union européenne, de l'Inde et du Japon, mais il y a aussi l'entente Asie-Pacifique. Je sais que votre collègue du commerce international a été cité dans la section « Affaires » du journal La Presse . Selon lui, le Canada, dans le cas de l'entente Asie-Pacifique, n'était pas prêt à abandonner le système de gestion de l'offre. Il dit aussi qu'il était prêt à négocier. J'ai deux questions à ce sujet. On les avait déjà posées à l'ancien ministre du Commerce international, M. Day, ici même ou lors d'une rencontre du Comité permanent du commerce international. Il avait dit qu'avec l'Union européenne, la gestion de l'offre était sur la table, mais qu'il n'était pas question d'y toucher. C'est la première fois, à ce que je sache, que l'on laissait la gestion de l'offre sur la table dans ce genre de négociations bilatérales.
Avez-vous parlé à vos collègues du Cabinet pour leur mentionner qu'il serait préférable de ne pas du tout inclure la gestion de l'offre dans ce genre d'entente? Le gouvernement veut-il prendre l'habitude de laisser la gestion de l'offre sur la table de toutes ces négociations bilatérales? Êtes-vous au courant des déclaration du concernant la possibilité de négocier la gestion de l'offre dans le cadre d'une entente Asie-Pacifique?
Ce sera tout pour le moment.
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Merci, monsieur Bellavance. Je vais tenter d'aborder le plus grand nombre de questions possible dans le temps qui m'est alloué.
En ce qui concerne les pénalités rétroactives dans le cadre du Programme de paiements anticipés, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour réduire ces pénalités. Encore une fois, le processus et la loi nous obligent à imposer des pénalités pour encourager le remboursement. Cela dit, dans ce cas-ci, la pénalité est d'un quart de 1 p. 100. Lorsque j'étais à la réception des producteurs de porc hier soir, un certain nombre de personnes sont venues me voir pour me remercier d'avoir maintenu les pénalités aussi peu élevées. C'est en quelque sorte sans précédent.
Nous espérons que personne ne se retrouvera dans cette situation, mais si c'est le cas, nous avons réduit la pénalité le plus possible tout en respectant les lignes directrices qui nous régissent. La pénalité est d'un quart de 1 p. 100.
En ce qui concerne la sécurité du revenu, vous l'avez appelée... Ce serait la série complète de programmes de gestion des risques de l'entreprise, notamment Cultivons l'avenir, etc., le programme quinquennal pour lequel nous sommes actuellement à mi-chemin par rapport à la situation initiale. Il y a partage des compétences entre les gouvernements provinciaux et fédéral, comme vous le savez, à raison de 60-40.
Il y a une certaine souplesse en ce qui concerne le programme Cultivons l'avenir. Nous avons des normes nationales relativement aux risques pour les entreprises. Or, certaines provinces ont jugé bon d'ajouter un programme complémentaire, comme elles ont le droit de le faire. Nous sommes toujours préoccupés par la contre-disponibilité lorsqu'on commence à parler de secteurs précis, de troupeaux précis et ce genre de choses.
Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire en ce qui concerne les compétences partagées, en travaillant avec les provinces et les territoires tout en respectant les paramètres qui existent à l'heure actuelle dans le cadre des programmes Agri-stabilité et Agri-relance, et tout cela, et nous avons apporté des changements importants.
Par ailleurs, je ferai un lien avec une autre question. Vous avez dit que le programme Agri-stabilité n'était pas différent de ce que nous avions en 2005. Je dirais le contraire. Nous avons une bien meilleure couverture des marges négatives, ce qui était l'un des problèmes que les gens avaient. Le taux d'erreur était plus élevé; nous avons maintenant quelque chose de beaucoup plus ciblé... Il y a très peu de récupérations fiscales si l'on compare à l'ancien Programme canadien de stabilisation du revenu agricole. Nous sommes par ailleurs en mesure d'offrir des avances sur les fonds pour les programmes projetés alors que nous ne pouvions pas le faire auparavant. Nous avons fait tout ce qui était possible de faire pour avoir un programme convivial pour les agriculteurs, pour que ce programme soit pour eux fiable et prévisible.
Pourrait-on faire davantage? Absolument. C'est une question de capacité fiscale. Il faut l'approbation de six des provinces et territoires avec 50 p. 100 et plus des recettes à la ferme pour apporter des changements. Nous avons eu des entretiens quant à ce que nous devrions faire et comment nous devrions nous y prendre pour apporter certains de ces changements. Il n'y a jamais eu de consensus pour aller de l'avant.
Cela dit, nous avons adapté et renforcé dans le cadre du programme Agri-stabilité notre secteur de la gestion de l'approvisionnement, qui n'avait jamais été inclus dans l'ancien programme. S'il y a un cas de grippe aviaire dans l'étable et que tout le bétail y passe, nous avons maintenant la capacité de remplacer leur bétail aux termes de la Loi sur la santé des animaux et différentes lois comme celle-ci, et selon leur secteur d'activité dans le cadre du programme Agri-stabilité. Ils reçoivent une couverture à l'heure actuelle qu'ils ne recevaient pas en 2005; c'est un tout nouveau secteur. Il y a d'autres produits qui ont été ajoutés.
Alors je pense que nous avons apporté des changements importants par rapport à ce qui était offert en 2005. Nous commençons des entretiens sur la prochaine génération, les cinq prochaines années qui commenceront après cette période, en 2012, je pense, n'est-ce pas, John?
Rita, je suppose, le saurait.
Ces entretiens sont bien en cours. Le plus important, c'est de s'assurer que des représentants de tous les secteurs participent à ces entretiens. C'est 2013, John me corrige. Nous faisons tout ce que nous pouvons afin de nous assurer d'avoir un programme qui soit fiable et prévisible pour l'industrie.
En ce qui concerne le partenariat transpacifique, la situation dont vous parlez en Asie, eh bien, nous n'avons aucune idée si nous pouvons participer. À ce moment-ci, les Américains ont dit qu'ils ne voulaient pas que nous y prenions part. Les Japonais ont dit que s'ils allaient participer, ils voulaient que le Canada participe également. Donc si nous décidons que nous voulons participer, le Japon est notre allié. Nous avons également d'autres pays qui sont nos alliés.
Je suppose que ce qui nous a tenu à l'écart des entretiens initiaux au sujet du partenariat transpacifique, c'est que des quelque 420 millions de gens qui se trouvent dans cette région commerciale, nous avons déjà eu des négociations et conclu des ententes avec 350 millions d'entre eux, alors est-ce qu'il serait avantageux d'aller de l'avant? Nous ne sommes pas contre le commerce ni les ententes commerciales avec un plus grand nombre de régions, mais nous pouvons certainement nous y prendre d'autres façons également.
Comme vous l'avez souligné, nous venons tout juste d'entreprendre des négociations pour une entente de libre-échange avec l'Inde, qui serait une occasion extraordinaire pour le Canada qui supplanterait de loin tout ce que le partenariat transpacifique pourrait faire pour nous. Nous devons cependant nous assurer que le Canada et tous nos secteurs de l'industrie ont accès à tous les marchés possibles.
En ce qui concerne la gestion de l'offre, notre gouvernement a été ferme. La gestion de l'offre a fait l'objet de négociations au début de toutes les discussions, lors de toutes les rencontres bilatérales. Nous avons toujours très bien réussi à protéger notre système de gestion de l'offre.
Au point où nous en sommes, j'ai eu des discussions avec mon homologue américain sur le fonctionnement et le succès obtenu ici au Canada. Les fermes laitières sont en bien mauvaise posture là-bas. L'automne dernier, le gouvernement a dû accorder 350 millions de dollars américains. Aussi, l'Union européenne a dû allouer 450 millions d'euros pour soutenir l'industrie laitière. Au Canada, nous avons un système indépendant. Ils l'envient. Ils reconnaissent la validité du système. Nous avons toujours été en mesure de faire valoir ces arguments dans les ententes de libre-échange. À chaque table où je siège un peu partout dans monde, nous parlons de la réussite de notre système de gestion de l'offre.
Les gens à l'échelle mondiale veulent en savoir plus sur notre système de gestion de l'offre, parce ce que nous avons été en mesure de développer ce qu'il y a de mieux, et ce, sur une base solide, depuis de nombreuses années. Nous allons continuer d'être là pour eux.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis ravi d'être de nouveau en votre présence, monsieur le ministre.
Je sais que vous connaissez , qui est normalement ici, mais qui n'a pas pu venir aujourd'hui. Des éleveurs-naisseurs lui disent que la situation est très difficile pour nombre d'entre eux. En réaction à ce que mes deux collègues ont dit sur cette question, sachez que les producteurs nous disent qu'ils doivent faire face à certaines difficultés. Bien que vous disiez qu'il y a toujours certaines difficultés, je comprends et je crois qu'on parle de quelque chose de plus grave que de certaines difficultés de gestion de l'exploitation.
Je vais faire ce que a fait et vous poser quelques questions d'un coup. Dans certains cas, vous ne pourrez peut-être pas répondre, mais je n'ai pas d'objection à ce que vous me répondiez par écrit.
Il y a quelques années, l'ACIA a fait un exposé au comité et a dit qu'en ce qui a trait à la réglementation sur le transport des animaux, nous allions voir des changements. Cet exposé remonte à deux ans maintenant. Quand pensez-vous que la réglementation sera présentée? Le cas échéant, qu'est ce qui retarde le processus, et que pouvez-vous nous dire là-dessus?
Dans l'industrie des arbres fruitiers, qui est bien représenté dans mon coin de pays, dans la péninsule, nous venons de voir des arbres producteurs de pêches à noyau adhérent être déracinés en raison d'un manque d'installations de mise en conserve, dont certaines ont fermé il y a deux ans. Si on décide de replanter, surtout si on décide de revenir aux arbres fruitiers, il faudra de quatre à sept ans pour obtenir une production. La vraie question est la suivante: comment survivre pendant la période de non-production? Dans de nombreux cas, on demande si le gouvernement prendrait en considération un programme fondé sur les coûts de production, qui pourrait être une réponse à la question des marges, parce qu'on est aux prises avec des exportations de toutes parts.
Pour ce qui est des producteurs de pommes et de pêches, si on achète des pêches en conserve au Canada de CanGro Foods Inc., et qu'on lit l'étiquette, on constatera qu'il s'agit de pêches chinoises. Elles ne sont pas de Niagara. Toutefois, à une certaine époque, CanGro était une entreprise de conserves importante à St. Davids dans la péninsule du Niagara. Les gens là-bas qui pensent acheter des pêches canadiennes dans une boîte, une bouteille ou un pot CanGro se trompent. Les pêches ne sont plus cultivées là-bas. Voilà ce qui se passe. Ces gens doivent décider de la suite; c'était leur gagne-pain.
Dans la même veine, en ce qui concerne l'ACIA et les fruits de vergers, on voit des pommes qui arrivent et qui sont peut-être refusées sur le marché américain parce qu'elles sont recouvertes de résidus de pesticide. Avons-nous donné au département américain de l'Agriculture la perspective de l'ACIA, échangeons-nous de l'information pour veiller à ce que la cargaison de pommes n'aboutisse pas aux ports canadiens? Autrement dit, lorsqu'une cargaison en provenance de la Chine est redirigée, elle n'est pas renvoyée en Chine; elle est expédiée ailleurs où on peut la vendre si possible. Alors si le département américain de l'Agriculture refuse d'accepter une cargaison, sommes-nous consultés? Est-ce qu'on nous avertit qu'une cargaison X a été refusée pour telle ou telle raison? Sommes-nous mis au courant?
Toujours au sujet de l'ACIA, monsieur le ministre, une vérification a été effectuée par les responsables du département américain de l'Agriculture en 2009. Ils font des vérifications ponctuelles des usines de transformation des viandes prêtes à consommer. Ils sont venus et ont examiné les documents. Ils ont découvert qu'à 25 p. 100 des installations vérifiées, des mesures immédiates devaient être prises, surtout dans le domaine des techniques sanitaires. Trois des installations ont été rayées de la liste. Maintenant, je crois comprendre qu'elles ont été réinscrites, mais elles avaient été rayées immédiatement. Si j'ai bien compris — et corrigez-moi si j'ai tort —, cette vérification ne figure pas sur le site Web de l'ACIA. Je comprends que nous n'avons pas effectué la vérification, mais ces installations canadiennes qui n'envoient pas de viande aux États-Unis — en envoient au marché canadien.
Voici ma question. Si les États-Unis refusent nos produits, pourquoi les Canadiens ne sont-ils pas mis au courant? À tout le moins, les Canadiens devraient avoir cette information, parce que je crois qu'après la crise de la listériose il y a deux ans et demi, l'ACIA avait dit qu'elle fournirait toute l'information aux Canadiens afin que ceux-ci puissent prendre des décisions informées. Si le département américain de l'Agriculture raye immédiatement ces installations canadiennes de la liste, et non pas dans 30 jours, afin qu'aucun produit ne soit acheminé au États-Unis, pourquoi les Canadiens ne peuvent-ils pas obtenir ces faits pour faire de bons choix?
J'aimerais maintenant parler de la recommandation 7 du rapport de Sheila Weatherill. Il a été préparé sous votre direction, monsieur le ministre. Vous avez fait appel à une femme très compétente en la personne de Mme Weatherill. Je crois qu'elle a effectué un examen complet. Elle a fait un excellent travail. Je vais vous citer la recommandation 7:
Pour déterminer précisément les ressources d'inspection nécessaires et le nombre d'inspecteurs requis...
Je répète: « le nombre d'inspecteurs requis ».
... l'Agence canadienne d'inspection des aliments doit retenir les services d'experts externes qui effectueront une vérification des ressources. Les experts doivent également recommander les changements et les stratégies de mise en oeuvre nécessaires. La vérification doit comprendre une analyse portant sur le nombre d'usines...
Je répète: « le nombre d'usines ».
... dont un inspecteur doit être responsable ainsi qu'une analyse du bien-fondé de faire une rotation des inspecteurs.
Maintenant...
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Je vous remercie, monsieur Allen. Je constate qu'il y a de nombreux enjeux.
Je vais commencer par le transport des animaux. Comme vous le savez, nous avons annoncé récemment l'augmentation des pénalités pour quiconque manipule un animal de façon inhumaine. Je parle de la mise en parquet ou de transport ou peu importe. La version finale du règlement sur le transport des animaux en est à la dernière étape de consultation avec l'industrie. Tout le monde devrait pouvoir l'obtenir au début de la nouvelle année — c'est ce que je prévois — à moins d'imprévus.
Nous avons certainement bon espoir de pouvoir publier cette information dès que possible, mais nous voulons faire en sorte que l'industrie participe. Ce sera à elle de respecter ces nouvelles règles. Nous voulons vérifier que ce ne sera pas trop, mais que le travail sera fait.
Pour ce qui est des fruits de verger, oui, il est triste qu'une entreprise de mise en conserve ait fermé ses portes. Nous avons travaillé avec les cultivateurs locaux. Nous avons discuté dans l'espoir de mettre sur pied une coopérative ou autre... Les agriculteurs ont eux-mêmes décidé que les pêches ne constituaient pas un marché d'avenir; ils vont donc cesser cette production et passer aux raisins et ainsi de suite, et nous n'allons pas nous immiscer dans la gestion de la situation au cas par cas. Je comprends les coûts de production et autres. Des discussions sont en cours sur la façon d'offrir un programme fondé sur l'assurance qui permettrait de procéder de cette façon sans être soumis à des droits compensateurs. C'est un aspect qui nécessite encore beaucoup de travail.
Nous avons discuté de l'étiquetage et de l'appellation « produit du Canada »; nous devons faire en sorte que lorsqu'un produit porte cette mention, que ce soit vraiment le cas. Le niveau visé était de 98 p. 100. Il y a eu des discussions à cet égard pour déterminer si c'est trop, ce qui peut faire l'objet d'une exemption, le nombre d'inscriptions possible à la liste d'exemption, et ce qui doit figurer sur l'étiquette. Ces discussions sont en cours. Nous avons fait beaucoup de travail à cet égard ces derniers temps.
Personnellement, comme ministre, j'insiste beaucoup sur les 98 p. 100. Je crois que beaucoup d'autres appellations peuvent être utilisées, comme « fabriqué au Canada » ou « transformé au Canada mais contenant des ingrédients de source étrangère ». On peut faire beaucoup de choses pour assurer un étiquetage à l'image de la réalité. Comme vous, j'aimerais qu'un produit appelé canadien le soit. Nos agriculteurs sont d'accord. Nos transformateurs ont certaines préoccupations. Certains utilisent des produits d'origine étrangère pour augmenter leur capacité. C'est bien pour eux, mais je pense que l'étiquette devrait en faire mention.
Pour ce qui est des pommes refusées aux États-Unis mais acceptées ici, avez-vous un cas précis en tête? Je ne suis pas au courant d'un cas où nous avons accepté que la cargaison d'un type de fruit quelconque soit redirigée, mais si vous avez un cas en tête, je l'examinerai certainement. Dans le cas des poivrons néerlandais, qui étaient importés ici à un coût inférieur au coût de production, selon nous, il faut une intervention des groupes de producteurs de ces marchandises par l'intermédiaire de l'ASFC, l'Agence des services frontaliers du Canada. Ensuite, nous ferions notre possible pour obtenir des résultats.
Paul ou Carole?
Je ne suis pas au courant d'une situation particulière, mais si vous l'êtes, faites-le-nous savoir.
Nous travaillons à accroître nos communications avec le département américain de l'Agriculture à de nombreux, mais de nombreux niveaux, allant des pesticides utilisés jusqu'à l'harmonisation des données scientifiques; nous pourrions progresser d'une manière plus globale afin d'obtenir plus de résultats avec moins de ressources, tout comme eux, en reconnaissant les données scientifiques d'un côté comme de l'autre. Les États-Unis nous font constamment subir des vérifications de nombreux aspects du secteur de la transformation, tout comme nous le faisons inversement. Nous avons en fait rayé de la liste des usines américaines, tout comme les Américains retirent de la liste certaines de nos installations de temps à autre, selon le problème.
Comme vous l'avez dit, dans le cadre de cette vérification dont vous parliez — et Carole ou Paul pourront donner davantage d'information là-dessus — 25 p. 100 présentaient des problèmes; il pouvait s'agir d'un canal de drainage non conforme ou de quelque chose d'autre tout aussi inoffensif; trois installations ont été rayées de la liste, mais elles ont été réinscrites très, très rapidement. Pourquoi le rapport ne figure-t-il pas sur le site Web de l'ACIA? C'est probablement lié aux lois américaines sur la protection des renseignements personnels, mais peut-être que Carole ou Paul pourraient nous expliquer pourquoi cette information n'est pas mise à la disposition des Canadiens également.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vais vous poser deux questions. Toutes deux portent sur le commerce, si bien que je vais les poser ensemble.
La première porte sur le commerce international. Nous reconnaissons tous que plus nos agriculteurs disposent de marchés, mieux cela vaut pour eux. Bien sûr, nous pouvons compter sur le marché et la consommation nationale, mais il y aussi les marchés internationaux. Vous y avez fait allusion dans votre exposé, mais sans nous donner beaucoup de détails.
Je sais que vous êtes allé à l'étranger avec des représentants d'organisations. Il arrive que M. Easter n'accorde pas beaucoup d'importance à l'opinion de ces organisations, mais pour ma part, ce n'est pas le cas. Les membres et les dirigeants de ces organisations sont eux-mêmes des producteurs ou ils l'ont été une grande partie de leurs vies. Ils représentent assurément les producteurs canadiens.
Vous êtes allé avec eux dans d'autres pays pour développer des marchés et j'aimerais savoir si vous pouvez nous donner plus de détails sur ces marchés que vous avez obtenus et nous faire part de la rétroaction fournie par les organisations intéressées, plus particulièrement les commentaires qu'elles ont reçus de la part de nos agriculteurs.
Ma deuxième question porte également sur le commerce, mais le commerce intérieur. Monsieur le ministre, vous savez que les membres du comité se sont rendus en Colombie-Britannique au printemps dernier dans le cadre de leur étude sur les jeunes agriculteurs. J'y suis retourné cet été pour faire une annonce au secteur viticole et j'ai annoncé une aide financière à la recherche et au développement et à la mitigation des pertes de récolte, etc.
Je me suis rendu dans certaines entreprises viticoles où l'on m'a dit que les vins canadiens avaient une excellente réputation, qu'ils étaient vendus à des prix très compétitifs, qu'ils étaient primés lors de foires dans d'autres pays. L'une des caves où je suis allé venait de recevoir un premier prix en Europe et pourtant, le viticulteur m'a dit qu'au Canada, il ne pouvait vendre son vin qu'en Colombie-Britannique. Il ne peut pas vendre son vin ouvertement et librement dans d'autres provinces. C'est à cause de l'application d'une Loi de 1928 sur l'importation de boissons enivrantes, qui impose des restrictions à nos producteurs de vins quant à la circulation de leur produit au Canada. La Canadian Vintners Association, la Chambre de commerce du Canada et d'autres organisations réclament de pouvoir distribuer librement leurs vins entre les provinces.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous en dire davantage sur les marchés internationaux, le commerce international et sur ce que cela représente pour le secteur agricole au Canada? En outre, pouvez-vous nous dire quelles mesures vous envisagez, quels progrès ont été réalisés, en ce qui a trait aux barrières commerciales entre les provinces qui touchent les viticulteurs?
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Volontiers. Assurément, les transformateurs et les agriculteurs canadiens ont prouvé qu'ils peuvent cultiver et transformer tout aussi bien que n'importe qui ailleurs dans le monde, voire mieux. Nous exportons des produits de premier ordre. Dans l'ensemble, nous exportons 50 p. 100 de ce que nous produisons. Dans certains cas, comme dans le cas du canola, nous exportons entre 85 et 90 p. 100 de notre production, si bien que tout dépend du secteur et de la région pour ce qui est du marché de destination.
Sur le plan international, nos exportations de produits agricoles ont augmenté de 8 p. 100 jusqu'à présent cette année, et je suppose que ce bilan témoigne de nos excellents résultats. C'est une réponse encourageante qui dénote le travail accompli par le secteur agricole et les fonctionnaires du gouvernement à l'étranger. Notre Secrétariat de l'accès aux marchés se dépasse dans certaines situations. Ce secrétariat commercial au sein d'Agriculture Canada, qui est bien entendu appuyé par les gens très compétents de l'ACIA, a pu restaurer et revigorer certains marchés que nous avions perdus ou qui stagnaient.
Sans exception, d'emblée, dans les pays où nous établissions des contacts, une des premières choses qu'on nous disait était: « Où étiez-vous tout ce temps? » Les Australiens sont des commerçants acharnés. Les Brésiliens gagnent de la vitesse. Les Américains, bien entendu, essaient toujours de dominer un marché, et on ne peut pas le leur reprocher, mais il y a aussi l'Europe dans certains secteurs. Les Européens s'étonnaient que le Canada soit absent chez eux. Pendant près d'une décennie, le Canada s'était effacé. Nous sommes ravis d'y retourner et nous avons reçu un accueil enthousiaste. Comme je l'ai dit, nos exportations ont augmenté de 8 p. 100 cette année seulement.
Il n'est pas facile de pénétrer les marchés internationaux, mais une fois qu'on a le pied dans l'étrier et que la production est à l'avenant, et que les produits canadiens se retrouvent sur les tablettes, nous savons que nous pouvons réussir. De plus en plus, on reconnaît la qualité des produits canadiens dans les autres pays, leur salubrité et la fiabilité de l'approvisionnement, même si nous avons des conditions climatiques difficiles, comme ce fut le cas cette année... nous pouvons quand même maintenir la qualité de nos produits. Nous pouvons tirer des leçons en matière de commercialisation. Il nous faut faire davantage. Nous devons être présents dans un plus grand nombre de foires alimentaires internationales. Il nous faut y présenter nos produits en vedette pour les faire connaître et les vendre.
Sur le plan national, il y a toujours eu des grincements entre les provinces, mais ces dernières ont fait leur part. Bien entendu, tout le monde connaît le boeuf de l'Alberta, le porc de l'Ontario et les autres secteurs de production qui travaillent ardûment pour soigner leur image de marque et vendre leur produit. Tant et si bien que l'on peut vendre le boeuf de l'Alberta au Montana plus facilement qu'en Saskatchewan. C'est totalement ridicule. On recommence à le reconnaître. Les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont signé un nouvel accord sur le commerce intérieur et nous nous dirigeons, je l'espère, vers des résultats positifs pour que nos denrées puissent être distribuées aussi facilement d'est en ouest que du nord au sud et à l'extérieur du pays.
Pour ce qui est du commerce interprovincial du vin, vous l'avez dit, il s'agit d'une situation désuète qui remonte à 1928. Assurément, nos vins et spiritueux se sont bien améliorés depuis. Dans certains cas, les bouteilles ont vieilli tout ce temps avant d'être acheminées au-delà de nos frontières.
Des voix:Oh, oh!
L'hon. Gerry Ritz: J'aimerais bien acheter une caisse de ces bouteilles car elles doivent être assez exquises.
Toutefois, on a convenu de faire avancer les choses. Il y a encore de petits royaumes qui voudraient pouvoir se maintenir. Je pense qu'on fait du bon travail de ce côté-là et il faut que ça continue. Il est tout à fait contradictoire qu'avec l'arrivée d'Internet — que Al Gore prétend avoir inventé —, le public sache qu'il peut prendre un avion et acheter des vins canadiens n'importe où dans le monde, mais qu'il ne peut pas acheter du vin de la Colombie-Britannique en Saskatchewan, ce qui nous semble absolument ridicule. Je vais à Vancouver, je peux acheter ce vin et le ramener, mais je ne peux pas... C'est l'une de ces situations anormales, tout à fait insensées. Bien sûr, il y a des questions fiscales que les provinces doivent régler entre elles, mais je sais qu'elles vont le faire et que nous atteindrons l'objectif.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, nous sommes tous les deux agriculteurs depuis probablement 20 ans. Nous sommes sur la Colline depuis plus de 10 ans. Nous savons tous deux qu'il est possible de brosser, ici sur la Colline, un tableau idyllique de la vie à la ferme, mais au bout du compte, à la ferme, il faut payer les engrais et les aliments des animaux.
Au printemps dernier, le comité a voyagé partout au pays pour parler de l'avenir de l'agriculture. Nous avons vu des endroits là où tout allait bien, mais c'était surtout dans le domaine de la gestion de l'offre. Les autres secteurs perdent leurs avoirs à un rythme alarmant.
Nous avons entendu des témoignages, je vais vous donner quelques exemples de partout au pays. Monsieur David Machial, de la Colombie-Britannique, a dit:
Premièrement, nos programmes Agri-stabilité... ne sont pas la solution... Ils offrent un peu d'argent, mais pas suffisamment. Quant à Agri-stabilité et à la façon dont il est conçu, si vous avez deux ou trois mauvaises années d'affilée, c'en est fini pour vous.
Ce commentaire a été fait en Colombie-Britannique.
Passons ensuite à la Saskatchewan, où Ryan Thompson nous a dit:
Les programmes actuels de gestion des risques ne fonctionnent pas pour les producteurs bovins.
Mon dernier exemple est l'observation suivante de William Van Tassel, au Québec. Il a dit:
Toutefois, quand les crises perdurent — comme celle que connaissent aujourd'hui les producteurs de boeuf et les producteurs de porc et comme celle qui a frappé le secteur de la production de céréales il y a quelques années —, ce programme ne fonctionne plus.
Monsieur le ministre, votre gouvernement est au pouvoir depuis cinq ans. Ma question est simple, après cinq ans au pouvoir, comment se fait-il que vous n'ayez pas mis sur pied un meilleur programme pour aider les agriculteurs, surtout ceux qui ne sont pas visés par la gestion de l'offre?
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Je vais commencer par la dernière question. Le meilleur moyen d'enrayer la menace est de laisser les agriculteurs décider par eux-mêmes ce qu'ils veulent cultiver, en fondant leurs décisions sur des données scientifiques, et c'est ce que je pense qu'ils feront. Cela dit, le monde est de plus en plus réceptif que la biodiversité est l'avenir et que si nous voulons réellement nous assurer une source d'alimentation sûre et durable, nous devrons nous tourner vers la biodiversité, et la biotechnologie.
J'ai eu des discussions très intéressantes à cet égard en Europe, qui comme vous le savez, est une zone libre d'organismes génétiquement modifiés. Ils commencent maintenant à songer à les tolérer à des faibles concentrations mais d'une autre façon, car nous avons été pris en flagrant délit de Triffid dans notre lin, etc. Ils commencent donc à être davantage ouverts à l'idée, car ils reconnaissent l'utilité de la biotechnologie dans l'avenir pour nourrir leurs populations et éventuellement exporter dans le monde entier.
Mais je pense que les agriculteurs sont les mieux placés pour décider ce qu'ils veulent produire, que ce soit génétiquement modifié ou pas, qu'il s'agisse de luzerne, de blé, ou de canola. Après tout, si nous n'avions pas eu la possibilité de modifier un produit et de le faire progresser, nous serions aujourd'hui sans filière du canola, produit qui est maintenant au premier rang des productions canadiennes. Auparavant, le blé était roi, mais il a été supplanté par le canola et tout le secteur de la transformation s'est adapté en conséquence.
En ce qui concerne les transferts intergénérationnels, c'est ce que nous allons devoir faire à l'avenir, comme le font déjà les groupes d'agriculteurs: indépendants, non indépendants, etc. Nous avons déjà apporté des changements importants aux modalités d'amortissement et de transfert intergénérationnel. C'est une initiative du ministère des Finances. Là encore, tout dépend de la capacité fiscale.
J'ai eu l'occasion cette semaine de faire un discours dans le cadre d'un déjeuner pour des jeunes agriculteurs et futurs agriculteurs ici à Ottawa. Nous avons organisé un panel qui était composé d'agriculteurs de partout au Canada et de tous les secteurs agricoles. L'énergie et le dynamisme de ce panel me donnent de l'espoir pour l'avenir. Ces jeunes gens sont prêts à reprendre les rênes. Ils sont prêts à reprendre les fermes et à les faire progresser. Ils veulent alléger le fardeau du gouvernement. Ils veulent s'assurer que les règles à l'avenir s'assouplissent et ne les restreignent pas. Ils attachent beaucoup d'importance à l'environnement, la sécurité alimentaire et un avenir agricole prometteur.
Nous avons beaucoup à apprendre de ces jeunes agriculteurs et je félicite mon collègue, Jean-Pierre Blackburn, de son excellent travail sur ce dossier. Le groupe réuni ce jour-là était formidable. La prochaine étape est l'introduction de procédés de traitement à valeur ajoutée pour ces jeunes agriculteurs. Je sais qu'ils peuvent produire, mais ce n'est pas assez; ils veulent aller encore plus loin. Ils ne veulent pas se séparer de leur production à la clôture. Ils veulent aller encore plus loin, transformer leur production, et récolter la valeur ajoutée.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
La semaine dernière, je suis allé faire ma visite annuelle à Farmfair, à Edmonton, et j'ai eu l'occasion de faire une annonce en votre nom. Comme j'étais là pour annoncer les protocoles de crédits d'émission de carbone, j'en ai profité pour assister à une exposition de génisses et de veaux de naissage. J'ai parlé à de nombreux éleveurs là-bas. Ils m'ont demandé de vous transmettre deux messages d'ordre général, directement de la part des producteurs du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta qui étaient sur place à Farmfair.
Ils voulaient vous remercier du bon travail que vous faites pour ouvrir les marchés. Ils voulaient aussi insister sur l'importance des données scientifiques fiables dans le secteur agricole, et ont indiqué à quel point ils sont inquiets lorsqu'ils entendent les partis d'opposition appuyer un projet de loi qui réduirait le rôle des données scientifiques fiables dans notre secteur agricole.
Cela dit, le projet de loi est renvoyé à la Chambre pour la troisième lecture. La position de notre gouvernement a été claire et fondée sur des principes à cet égard et ce, dès le début: nous nous y opposons. Mais nous avons réellement des réserves par rapport à M. Easter et au Parti libéral. Il veut conclure des ententes en coulisses... Tout le monde dans l'industrie sait que lorsqu'on cogne à sa porte, il répond: « Ne vous en faites pas, nous nous opposons à ce projet de loi ». Mais en Chambre, il a appuyé le renvoi au comité. En comité, il a appuyé l'élargissement de l'étude. En Chambre encore une fois, il a voté en faveur. C'est un soutien considérable de la part de quelqu'un qui se dit défavorable.
Maintenant que le projet de loi est derrière lui, le comité examine la possibilité de faire un examen en profondeur du secteur de la biotechnologie au Canada. J'espère que nous nous entendrons tous pour adopter cette orientation. J'aimerais que vous fassiez deux choses pour nous aujourd'hui: parler des conséquences du soutien du Parti libéral à l'égard du projet de loi C-474, et donner un aperçu de certaines des initiatives dans lesquelles notre gouvernement a investi et les résultats que vous aimeriez obtenir d'une étude sur le secteur de la biotechnologie.
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Je pense que tout le monde est d'accord. Comme je l'ai dit auparavant, le monde entier reconnaît maintenant que la durabilité et la sécurité alimentaire vont dépendre de la biotechnologie. Nous allons devoir compenser de façon croissante avec le changement climatique, les nouveaux profils météorologiques et l'augmentation du coût des intrants. C'est donc la biotechnologie qui va mitiger toutes ces incidences et permettre aux agriculteurs de faire ce qu'ils font le mieux ici au Canada et ailleurs au monde.
En ce qui concerne le projet de loi , si l'on pense avec le coeur on se dit que c'est une bonne idée, qu'il va protéger des agriculteurs, mais franchement je pense que les agriculteurs sont les mieux placés pour se protéger eux-mêmes. Par contre, si vous réfléchissez avec la tête, vous arrivez à la même conclusion que JoAnne Buth, présidente du Conseil canadien du canola, qui a dit, et je cite, « Il n'y aura pas de canola au Canada si le projet de loi 474 est adopté ». En effet, ce projet de loi abolirait l'innovation au Canada. Celle-ci se dirigerait vers d'autres pays.
Ce serait dommage, car comme je l'ai dit, le canola est désormais roi et a supplanté le blé comme première culture de l'Ouest du Canada. Qu'on aime le Conseil canadien du blé ou pas, nul ne conteste que le Canada produit maintenant davantage de canola que de blé. Le blé est devenu en fait une culture alternée.
Même le président de Manitoba Flax Growers, l'association manitobaine des liniculteurs, a dit, « Il y a une légitime préoccupation que les marchés puissent être menacés par cette nouvelle technologie — mais nous craignons également les actions sans fondement qui ont pour effet de refuser la technologie à ceux qui la veulent ». Donc même si les liniculteurs, qui ont payé le prix... Bon, nous avons été capables de réorienter la culture du lin et d'innover, de façon que le lin continue de se vendre et qu'il maintienne un prix raisonnable. Cela dit, les transformateurs en Europe et les gens de la valeur ajoutée sont ceux les plus grands perdants dans ce dossier du lin. En effet, ils en avaient besoin en tant que matière première.
Il y a toujours cet effet de percolation, ou de ricochet. D'aucuns souhaiteraient que l'on ne ferme pas les frontières du Canada et que l'on ne fasse qu'une certaine production et une gestion de l'offre afin de... Mais c'est une politique qui manque de vision. Ce pays a été développé par l'agriculture et continue d'être une société agraire, comme c'est le cas de nombreux autres pays. Nul pays est une île, pas même l'Australie en ce qui concerne l'alimentation. Nous devons tous commercer.
J'aime l'idée de manger des produits locaux, et d'appuyer les agriculteurs locaux, mais regardez combien de tasses de café sont posées sur cette table. Impossible de produire du café au Canada. C'est pourquoi nous devons échanger notre blé ou notre boeuf avec la Colombie contre du café. Nous nous engageons dans toutes sortes de transactions pour augmenter notre approvisionnement alimentaire.
Il suffit de déambuler dans un supermarché pour être étonné par la quantité et la variété de produits alimentaires offerts aux consommateurs canadiens. On peut se procurer n'importe quoi à longueur d'année, grâce à des chargements qui arrivent au Canada par bateaux, par camions, et par trains. L'ACIA et les autorités de santé publique au niveau provincial et fédéral doivent contrôler toutes ces importations et subissent de ce fait une pression énorme, et je crois qu'elles font un excellent travail.
Il va nous falloir des solutions scientifiques pour assurer la sécurité alimentaire à l'avenir. Il va falloir des solutions scientifiques pour continuer d'appuyer nos agriculteurs. Ne craignez rien notre gouvernement sera au rendez-vous.
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Merci monsieur le président.
Avant de poser des questions aux témoins, j'aimerais faire une mise au point. Quand le porte-parole libéral en matière d'agriculture, M. Easter, assis de l'autre côté, déforme la réalité, ça me dérange. Il parlait sans doute de la région d'Interlake et des difficultés que les résidents doivent surmonter en ce moment. Il a mentionné avoir parlé à certaines personnes récemment.
J'aimerais souligner que le député conservateur de Selkirk—Interlake, James Bezan, travaille très dur pour soutenir les producteurs et trouver une solution. Il nous en parle régulièrement, en tant que membres du comité, et il en a parlé au ministre à de nombreuses reprises. M. Easter, avec la nonchalance qui le caractérise, parle à quelques personnes pour ensuite nous dire qu'il défend les agriculteurs.
À mon avis, il ne fait pas grand chose pour défendre les agriculteurs. Il suffit de penser au vote sur le registre des armes à feu. Il affirme qu'il soutient les agriculteurs pour ensuite tergiverser et les abandonner. Je voudrais simplement dire pour mémoire que le député de Selkirk—Interlake travaille très dur pour aider les producteurs. Je sais qu'ils lui en savent gré et je le remercie également à titre de membre du gouvernement conservateur.
Permettez-moi d'aborder la question dont je voulais discuter. Il s'agit de la question de la biotechnologie, de la recherche et de la science et de son importance pour l'avenir de l'agriculture. Pendant notre étude pancanadienne sur l'avenir de l'agriculture, bien des agriculteurs nous ont dit à quel point la recherche était importante. Les jeunes agriculteurs en particulier comprennent le rôle que doivent jouer la recherche et la science. La biotechnologie en est une partie intégrante. Les agriculteurs et les représentants du secteur privé nous disent constamment que c'est primordial.
Certains projets de loi, comme celui des néo-démocrates, préoccupent grandement les agriculteurs. Les libéraux, quant à eux, ont une position nébuleuse sur la question, comme d'habitude. Je me demandais si vous pourriez nous donner votre perspective sur l'avenir. Au cours des dernières années, on a essayé de trouver des façons de faire davantage de recherche sur des denrées en particulier.
Je me demandais si vous pourriez nous offrir des détails là-dessus et une mise à jour sur les progrès réalisés. Comment la science et la recherche peuvent-elles aider les agriculteurs.
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Oui, merci de votre question.
La loi sur l'EPO a nui tout particulièrement au secteur du porc et du bétail parce qu'ils étaient très intégrés. Les producteurs ont effectivement perdu un grand nombre de débouchés. Depuis l'adoption de la Loi agricole américaine en 2002, nous nous battons pour qu'elle soit abrogée. À l'aide des provinces et du secteur privé, nous avons défendu nos intérêts aux États-Unis, à la fois à l'échelle étatique et national. Puisque ces efforts se sont révélés vains, en novembre dernier, nous avons demandé à l'OMC d'établir un groupe spécial de règlement des différends.
La première audience a eu lieu en septembre. Je ne peux pas vous décrire les arguments que nous avons présentés, mais vous connaissez notre point de vue. Nous pensons avoir raison. Au cours d'une prochaine audience au mois de décembre, nous aurons l'occasion de présenter des arguments supplémentaires. Nous espérons que le groupe spécial rendra sa décision rapidement et qu'on pourra régler le conflit. La décision devrait être communiquée aux gouvernements vers le mois de juin, et un rapport final devrait être déposé en juillet.
On ne s'attend pas à ce que le problème soit réglé en décembre. Malheureusement, il faudra attendre encore sept ou huit mois, après quoi il y a plusieurs cas de figure. Les États-Unis pourraient accepter une décision qui nous est favorable, ce qui à toute fin pratique neutraliserait la loi sur l'étiqueta du pays d'origine. Ils pourraient interjeter appel, auquel cas on peut s'attendre à un règlement en 2012. Les États-Unis pourraient également refuser de suivre une recommandation positive, ce qui donnerait au Canada et au Mexique, pour vous parler franchement, l'occasion de prendre des mesures visant à obtenir réparation.
Malheureusement, ce n'est pas ce que les gens veulent entendre. On préférerait un règlement beaucoup plus rapide, mais selon l'administration américaine, s'il fallait apporter des changements, un projet de loi agricole serait déposé en 2012, nous jugeons que ce n'est pas assez rapide.