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Bonjour, tout le monde. Larry n'est pas ici, alors je vais assumer la présidence aujourd'hui.
Nous recevons aujourd'hui des représentants de la Canadian Cattlemen's Association. Notre étude porte principalement sur la gestion des matières à risque spécifiées. D'autres sujets peuvent être abordés, ou les premiers intervenants peuvent même parler d'autres questions, mais ce sera l'objet principal de notre séance d'aujourd'hui.
Je suis sûr, messieurs, que vous avez déjà comparu devant un comité. Vous aurez une dizaine de minutes, en tout, pour votre exposé. Ce n'est pas très grave si vous prenez plus de temps ou moins. Nous ne sommes pas très stricts ici.
Bienvenue, messieurs. Vous avez la parole.
Je m'appelle Travis Toews. Ma famille et moi avons une exploitation vache-veau dans l'Ouest de l'Alberta, à l'ouest de Grande Prairie. Nous œuvrons dans ce secteur depuis quelques générations et j'aimerais dire que nous sommes optimistes quant à l'avenir du secteur de l'élevage bovin au Canada, malgré les difficultés que nous avons connues au cours des dernières années. Je suis également vice-président de la Canadian Cattlemen's Association.
Le budget fédéral de 2010 prévoit trois mesures totalisant 75 millions de dollars qui visent à préserver la compétitivité des abattoirs de bovins au Canada, dont 25 millions de dollars sont destinés précisément à éponger les coûts du retrait et de l'élimination des matières à risque spécifiées. Nous réclamons cette mesure depuis plus de trois ans et nous sommes ravis de comparaître devant vous pour appuyer cette aide essentielle.
Je remarque que votre comité a appuyé cette mesure également. L'appui multipartite et le soutien de diverses organisations agricoles montrent à quel point elle est nécessaire. Votre influence a donné plus de poids à notre requête, et nous vous en savons gré.
Pour vous situer brièvement en contexte, en 2007, le gouvernement a imposé une nouvelle réglementation coûteuse afin d'accélérer l'éradication de l'ESB au Canada. Nous appuyons entièrement cet objectif, mais la CCA a demandé que les coûts de la réglementation canadienne et américaine dans ce domaine soient harmonisés, peu importe l'approche adoptée. Cela n'a pas été fait. Au contraire, la réglementation américaine a été mise en oeuvre deux ans plus tard, en 2009, et est loin d'être aussi contraignante ou coûteuse que l'approche canadienne. Un sondage mené l'été dernier par le Conseil des viandes du Canada montre que le volume moyen de MRS pour chaque vache de plus de 30 mois abattue dans un abattoir canadien inspecté par les autorités fédérales est de 58 kilogrammes. Cela équivaut à environ 10 p. 100 du poids de l'animal, qui doit être éliminé.
Lorsque nous pensons aux abattoirs au Canada, ce sont très souvent les grandes entreprises, comme Cargill ou Excel, qui nous viennent à l'esprit. Or, il ne faut pas oublier qu'il y a des centaines de petites installations qui sont importantes et qui sont inspectées par les autorités provinciales, qui se trouvent en milieu rural partout au pays. Le volume de MRS produit par ces installations est facilement le double de ce qui provient des installations fédérales, soit entre 20 et 25 p. 100 du poids de l'animal.
Comme je l'ai mentionné, aux États-Unis, moins de matières sont considérées comme étant des MRS, et les Américains disposent d'options de prélèvement et de traitement qui ne sont pas permises au Canada. Chez nos voisins, chaque animal de plus de 30 mois ne produit qu'une livre de MRS qu'il faut éliminer. Cela équivaut à près de 32 $ par sujet, ce qui correspond à l'écart entre le coût d'abattage d'un animal de plus de 30 mois dans une installation canadienne inspectée par les autorités fédérales et le coût d'abattage aux États-Unis.
Vous pouvez facilement comprendre que les entreprises américaines peuvent utiliser cet avantage pour faire une meilleure offre que les abattoirs canadiens afin d'obtenir des bovins canadiens. Sans l'aide prévue dans le budget fédéral de 2010, l'abattage des bovins de plus de 30 mois au Canada sera menacé. Nous avons déjà vu des conséquences dans chaque province, où des abattoirs ferment définitivement leurs portes ou changent leur politique sur l'abattage des vaches. L'aide apportée par le budget fédéral devrait contribuer à renverser cette tendance.
Néanmoins, je tiens à vous assurer que, à notre avis, cette aide ne devrait pas être nécessaire pour toujours. Notre but ultime est de revenir à une harmonisation de la réglementation sur l'élimination des MRS au Canada et aux États-Unis. Nous sommes ravis que le ministre Ritz ait demandé à ses collaborateurs de travailler à la réalisation de cet objectif. Nous participons aux discussions d'un groupe de travail gouvernement-industrie dans ce but bien précis.
Malheureusement, il est clair que les changements n'arriveront pas de si tôt. L'aide prévue dans le budget pour absorber les coûts d'élimination contribuera à faire en sorte que le Canada conserve sa capacité d'abattage de bovins jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli avec la concurrence américaine.
Je n'en dirai pas plus sur le budget, mais je vais me résumer en répétant que la Canadian Cattlemen's Association appuie et apprécie les mesures budgétaires qui ont été adoptées afin de maintenir l'abattage de bovins au Canada dans l'intérêt des producteurs canadiens.
Un autre commentaire s'impose en ce qui a trait à la réduction des dépenses du gouvernement. Chaque fois que des mesures d'austérité sont examinées, les dépenses ministérielles sont dans la mire. Comme tout le monde, je suis frustré lorsqu'on engage des dépenses qui ne semblent pas nécessaires, et je suis certes en faveur d'une reddition de compte de la part du gouvernement. Toutefois, il y a un secteur qui, à notre avis, mérite l'appui de tous les partis, et c'est la participation des ministères, des ministres et du premier ministre à l'ouverture des marchés.
Le ministre Ritz a eu un calendrier de voyage fort ambitieux et, disons-le franchement, peu enviable depuis qu'il est responsable du portefeuille de l'agriculture. Le ministre Day, lorsqu'il était ministre du Commerce international, et le premier ministre Harper se sont entretenus avec d'autres ministres étrangers au nom des éleveurs de bovins et d'autres producteurs agricoles du Canada. Nous nous attendons à ce que le ministre Van Loan maintienne cette tendance.
Les politiques d'accès aux marchés nécessitent souvent une intervention de la part des ministres pour aplanir les obstacles présentés, et l'organisation de ces rencontres exige beaucoup de travail des ministères. Nous aimerions que tous les partis appuient ces initiatives car elles sont essentielles à la viabilité future de notre industrie.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion d'aborder ces sujets. Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci, messieurs, de comparaître devant nous aujourd'hui.
Ce n'est, bien sûr, pas la première fois que nous sommes saisis de cette question. Je sais que pendant un certain temps, la politique sur le traitement des MRS a été pénible pour les agriculteurs. J'aimerais bien savoir combien d'agriculteurs en ont souffert au point de ne pas pouvoir s'en remettre. J'aimerais que vous m'éclairiez d'abord sur ce point.
J'ai remarqué dans vos bulletins de nouvelles les accolades que vous donnez au gouvernement pour l'argent qu'il a prévu dans le budget afin de régler la question des MRS.
Le ministre a comparu devant nous la semaine dernière. Je me suis réjoui, moi aussi, des 25 millions de dollars qui serviront à traiter de la question des MRS et à compenser les quelque 32 $ par tête que coûte leur élimination. Toutefois, j'ai posé une question sur l'utilisation de cet argent, et il n'a pas dit clairement si cette somme sera versée aux agriculteurs ou aux abattoirs. Nous craignons, évidemment, que si les abattoirs obtiennent cet argent, il ne sera pas redirigé vers les agriculteurs.
Pouvez-vous me dire comment, selon vous, cette somme de 25 millions de dollars sera utilisée? Elle doit être utilisée cette année, et elle doit être utilisée efficacement pour que les agriculteurs en profitent, et non les abattoirs. À votre connaissance, combien de personnes ont souffert au point de ne pas s'en remettre et comment, selon vous, cette somme de 25 millions de dollars sera déployée?
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Merci de poser ces questions.
En ce qui a trait au nombre de producteurs qui ont souffert, je ne pourrais pas vous donner un chiffre exact pour l'instant. Comme vous le savez très bien, il y a de nombreuses variables dans l'industrie qui entrent en jeu: le taux de change, le jeu de l'offre et de la demande, une faible demande en Amérique du Nord causée par la récession. Toutefois, il est clair que le cheptel canadien a diminué; les statistiques le montrent. Et comme nos abattoirs sont moins concurrentiels, cette situation a des répercussions sur le prix qu'ils offrent pour le bétail sur pied; ce facteur est indéniable.
Ce que la Canadian Cattlemen's Association craint le plus, c'est de voir la capacité d'abattage au Canada diminuer encore et de dépendre des abattoirs américains une fois de plus, comme ce fut le cas en 2003, lorsqu'on a découvert l'ESB. C'est là notre principale préoccupation. Nous ne voulons pas d'un régime réglementaire inéquitable qui créera encore une dépendance envers les abattoirs américains.
Le but de ce programme, à notre avis, serait donc avant tout d'établir des règles de jeu équitables jusqu'à ce que nous puissions harmoniser nos règlements. Nous voulons établir des règles de jeu équitables pour les abattoirs et ce, pour deux raisons: premièrement, pour qu'on puisse continuer d'abattre des vaches de plus de 30 mois au Canada, en conservant les emplois et l'infrastructure au Canada; deuxièmement, pour que les abattoirs canadiens puissent offrir un meilleur prix que leurs concurrents américains pour des bovins canadiens, ce qui apportera un avantage direct et immédiat aux producteurs canadiens.
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Oui. Travis a mentionné qu'au Canada, c'est environ 58 kilogrammes par animal. Aux États-Unis, c'est une livre par animal. Nous avons donc deux objectifs. Le premier est de faire en sorte que le volume des matières se rapproche de ce qu'il est aux États-Unis et le deuxième, les 40 millions de dollars, est de trouver un débouché pour les matières que nous ne pouvons pas éliminer.
Plus précisément, pourquoi est-ce 58 kilogrammes ici et une livre aux États-Unis? Je vais vous donner un exemple. Aux États-Unis, ils peuvent utiliser... Nous parlons simplement de l'aspiration du cerveau. Ils aspirent le cerveau du crâne, ils déshydratent cette matière et ils obtiennent un résidu de moins d'une livre. Au Canada, nous ne pouvons pas aspirer le cerveau du crâne parce que, conformément à nos règlements ou à nos procédures, cette pratique laisserait un tout petit peu de matière dans le crâne. Nous devons donc traiter le crâne en entier comme une matière à risque spécifiée, ce qui fait beaucoup de poids.
Voilà donc un exemple. Il y a aussi la façon dont la colonne vertébrale est traitée. Nous essayons donc de nous rapprocher de ce que font les Américains. Ce sont quelques exemples seulement, mais nous avons un plan d'action visant différents aspects comme ceux-là. L'ACIA étudie ce qui peut être fait. Elle prélève des échantillons dans les abattoirs et effectue des analyses pathologiques pour voir si le procédé permet d'éliminer suffisamment de MRS.
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Bonjour. Je vous remercie d'être présents et de nous livrer vos témoignages.
Il y a une semaine, on a reçu ici même les producteurs de porc en raison de l'urgence de leur situation. Si vous êtes également ici aujourd'hui, c'est qu'il y a encore beaucoup de recherche de solutions à faire pour tenter de sortir le secteur du bétail de la position critique dans laquelle il se trouve depuis plusieurs années déjà. On a beaucoup parlé des MRS. Vous en avez vous-même parlé dans votre allocution.
Dans le dernier budget, des sommes sont allouées à l'industrie de l'abattage, mais on ne connaît vraiment pas les détails. Vous avez peut-être eu l'occasion de prendre connaissance du témoignage qu'a livré ici même devant le comité mercredi dernier le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, M. Ritz.
Je lui ai demandé s'il pouvait nous donner un peu plus de détails sur cette annonce selon laquelle 75 millions de dollars seraient affectés à l'industrie de l'abattage. Frank a présenté plus tôt une ventilation de tout cela, mais quand j'ai demandé au ministre quelles étaient les modalités du programme, comment on en ferait l'application, quand l'argent serait disponible, qui pourrait avoir accès à ces sommes et si ça comblerait vraiment l'écart entre les producteurs canadiens et ceux des États-Unis, qui n'ont pas à répondre aux mêmes normes pour disposer des MRS, il a répondu par un genre de boutade. En effet, il nous a dit que le budget devait passer et qu'en votant en ce sens, nous pourrions plus rapidement connaître ces détails. Or on sait très bien que le budget va passer. Il n'y a pas de retard et les libéraux ne sont pas assez nombreux à se lever pour s'opposer au budget en vue de le défaire. Ce n'était donc pas vraiment une réponse adéquate, vous le comprendrez.
On aimerait savoir si le ministre vous a au moins assurés, en tant que producteurs, que l'argent annoncé dans le budget servirait réellement à compenser le désavantage créé par les normes imposées par le Canada en matière de MRS par rapport à celles imposées par les Américains.
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C'est ce que j'avais compris, mais dans son témoignage, le ministre a annoncé 25 millions de dollars pour l'innovation. Est-ce lié? Ça risque d'être problématique et de faire en sorte qu'on ne puisse pas répondre à la demande des producteurs concernant l'écart causé par l'imposition des normes en matière de MRS.
J'avais cette inquiétude, d'autant plus que dans l'avant-dernier budget, on avait annoncé un montant de 500 millions de dollars pour le programme AgriFlex. Or on s'est finalement aperçu que le soutien au revenu avait été exclu et que, par conséquent, il ne s'agissait pas du véritable AgriFlex. Ce ne serait pas la première fois qu'on se rendrait compte, après une annonce, en prenant connaissance des modalités et des détails, que ça ne répond pas aux besoins, en fin de compte. C'était mon inquiétude. Je voulais savoir si vous aviez tenu de plus amples discussions. Je voulais porter cette question à votre attention. Je sais que vous allez y voir, mais je voulais vous conseiller de vous assurer, quand vous discuterez avec le ministre, que cette somme est vraiment consacrée à l'impact de l'écart.
On a parlé du programme destiné à combler l'écart de 31,70 $ par tête. Ce programme coûterait environ 24 millions de dollars pour un an. Pensez-vous que les 25 millions de dollars annoncés vont permettre à l'industrie de faire un bout de chemin ou considérez-vous qu'il ne s'agit que d'un premier pas? Ça couvre environ un an. Est-ce suffisant pour vous?
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous deux d'être venus aujourd'hui.
De toute évidence, il nous manque certains détails pour l'instant. Nous ne savons pas de façon détaillée, et vous non plus d'ailleurs, comment l'argent sera dépensé. Nous devons tous en quelque sorte émettre des conjectures pour établir exactement ce qu'il en est. Nous espérons que certaines des hypothèses émises se concrétiseront.
Travis, vous avez parlé des abattoirs, car on tente de faire en sorte que... Quand M. Valeriote vous a demandé où les fonds devraient être affectés, vous avez répondu qu'ils devraient aller aux abattoirs pour les maintenir ouverts au Canada, de sorte que vous ne soyez pas aux prises avec les abattoirs américains et que nous ne soyons essentiellement pas à leur merci.
À première vue, cette suggestion semble raisonnable, mais je vous demanderais de commenter le fait que nous ayons toujours des abattoirs au pays, mais qu'ils travaillent également en sous-traitance puisqu'ils sont achetés par un ou deux groupes importants, qui réduisent ainsi la concurrence qu'ils se livrent entre eux. Dans ce dossier, on parle non seulement des abattoirs du Canada, mais aussi de ceux qui se trouvent de l'autre côté de la frontière.
Si vous voyez un problème, ou si une alarme se déclenche, bien qu'elle soit silencieuse, à l'intérieur de votre organisation et que vous dites qu'il faudrait peut-être examiner la situation et garder un oeil sur ce qui se passe... Si nous leur tendons simplement de l'argent — et il est facile de remettre de l'argent à notre voisin de l'autre côté de la frontière —, aidons-nous nos producteurs de bétail ou l'argent profite-t-il à d'autres?
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Je comprends la logique. Mais ce qui me préoccupe toujours, c'est la consolidation et le fait que l'harmonisation de la réglementation à laquelle vous souscrivez — et je n'ai rien contre — ne se fera pas dans un an. C'est une supposition. Je n'ai pas de boule de cristal, mais je me fierais à votre expérience et à celle de John, au travail que vous faites et aux relations que vous avez avec vos homologues américains. L'harmonisation ne se fera pas du jour au lendemain. Dans ce secteur, changer quelque chose en un an, c'est comme si on le faisait du jour au lendemain. Il faut beaucoup de temps pour modifier la réglementation. Soyons réalistes: si les Américains s'en servent comme un avantage concurrentiel, ils continueront de dire qu'ils ne veulent pas le bétail de 30 mois et plus; vous les gardez, vous vous en occupez et c'est ainsi que nous allons procéder.
En tenant compte de tous ces facteurs, je continue de m'inquiéter au sujet de l'avenir à moyen et à long terme des abattoirs par rapport à ce que l'on pourrait avoir besoin.
Cela étant dit, voyez-vous un problème avec le fait que vous devrez peut-être revenir l'an prochain pour demander des fonds additionnels afin de maintenir le programme en place, si l'harmonisation ne se fait pas? Il y a aussi, de l'autre côté, l'ACIA. D'après vous, avez-vous réalisé des progrès avec les responsables de l'ACIA pour déterminer comment ils perçoivent les MRS et comment ils veulent que l'on procède? En bout de ligne, ce sont eux qui prennent les décisions concernant l'inspection des aliments et qui établiront les règles. Nous pouvons faire toutes sortes de demandes, mais au bout du compte, ils doivent pouvoir décider. Avez-vous une idée de l'orientation qu'ils semblent vouloir prendre à l'heure actuelle?
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Je vais demander à John de répondre à la question portant sur l'ACIA et le groupe de travail.
À ce stade-ci, je dois convenir que nous ne redresserons vraisemblablement pas toute la situation en 12 mois. Il faudra peut-être réévaluer où nous en sommes plus tard.
La vraie solution comporte probablement deux volets. Quand nous pourrons enfin harmoniser nos règlements, nous aurons la véritable solution. Les améliorations technologiques constitueront l'autre partie de la solution: le secteur de la transformation commencera à adopter des processus qui sont à l'étude actuellement, comme l'hydrolyse thermique ou la production d'énergie thermique et les possibilités de cogénération ou de génération de vapeur. Ces avancées technologiques et leur mise en oeuvre représenteront également une partie de la solution.
Je ne peux pas prédire quand et comment tout cela va s'intégrer, mais le problème risque de persister pendant un certain temps, et je pense que nous allons devoir évaluer où nous en sommes le moment venu.
Si vous le permettez, j'aimerais maintenant passer aux 40 millions de dollars destinés à la mise au point de nouvelles technologies. Travis, vous avez parlé d'un certain nombre d'initiatives qui sont déjà en place aux États-Unis; il s'agit bien souvent d'hydrologie thermale, de génération de vapeur et de processus d'extraction de la chaleur. Nous avons injecté des fonds pour les abattoirs — j'ai oublié combien de millions. Pourquoi notre industrie ou nos abattoirs n'ont-ils pas utilisé l'argent que nous leur avons versé pour adopter cette technologie?
Je vais revenir aux fonds qui leur ont été fournis en raison de l'ESB, par exemple. Une partie de l'argent aurait peut-être dû être consacrée à la mise au point de nouvelles technologies — ou une partie de l'argent reçu plus tard par les provinces et le gouvernement fédéral. Avons-nous adopté ces technologies ou bien, comme Malcolm l'a mentionné, partons-nous de rien? J'aurais beaucoup de mal à reprendre ce débat si l'argent... Ce n'est rien de nouveau pour l'industrie.
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En grande partie. C'est le genre de choses que nous tentons de découvrir dans le cadre du groupe de travail. Jusqu'où pouvons-nous aller? Selon moi, nous ne croyons pas que nous pourrons descendre à une livre au Canada, à tout le moins pas en l'espace d'un an ou deux. Je ne pense pas que nous ne croyons pas que ce soit possible. Mais jusqu'où pouvons-nous aller? Pouvons-nous atteindre une réduction de 20 p. 100, de 10 p. 100? Combien de ces 32 $ pouvons-nous récupérer? C'est une question qui nous trotte dans l'esprit en ce moment. À vrai dire, je ne crois pas que nous ne le saurons avant d'être passés par là. J'imagine que nous comparaîtrons de nouveau pour vous tenir au courant.
Je crois savoir que l'ACIA s'est notamment engagée à examiner toute la politique relative aux MRS à une date ultérieure, et je pense qu'elle parle de 2012. C'est la date qui avait été fixée au moment de la mise en oeuvre. La politique a été instaurée en 2007; il s'agit donc d'un examen quinquennal. C'est ce qui s'en vient. Ce genre de choses devra être examiné.
Il y a aussi la question de savoir combien nous réduirons nos coûts en diminuant le volume de MRS et combien nous pourrons en retirer grâce à de nouvelles technologies, telles que l'hydrolyse thermale? À ce stade-ci, nous ne savons tout simplement pas ce que tout cela donnera.
Je pense qu'il faudra notamment revenir sur la différence entre les installations inspectées par le gouvernement fédéral et celles inspectées par le gouvernement provincial et sur la raison pour laquelle le volume des MRS dans les abattoirs inspectés par le provincial est pratiquement le double. En fait, cette différence est due au fait que lorsqu'ils acceptent les déchets provenant d'une installation inspectée par le gouvernement provincial — parce que les inspecteurs fédéraux ne sont pas sur place régulièrement —, les équarrisseurs traitent tous les déchets en tant que MRS, qu'ils le soient ou non. Ce qu'ils disent essentiellement, c'est qu'ils ne peuvent pas courir le risque que ce qui se trouve dans le contenant de matières résiduelles ne soient pas des MRS, si bien qu'ils les traitent toutes comme telles. À mesure que nous mettons au point les détails sur la façon de procéder, c'est un aspect que nous voulons prendre en considération, c'est-à-dire que ces installations de petite taille doivent assumer des coûts beaucoup plus élevés.
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J'aimerais apporter une précision, avant de poser ma question.
Je pense qu'il serait utile... Je ne sais pas s'il y a un abattoir près d'ici que les membres du comité pourraient visiter, mais je suis allé à un abattoir, et John a tout à fait raison. Tout dépend des inspecteurs, même à l'intérieur d'un même abattoir. Dans les installations, si les employés coupent trop loin de la colonne, je pense que d'une façon ou d'une autre, ils craignent qu'ils seront... Et on ne parle même pas de centimètres, mais de la largeur de deux cheveux. S'ils coupent trop loin, alors ils perdent tout le morceau de viande. Vous devez vous rendre à un abattoir, voir un animal attaché sur le rail et constater à quel point le niveau de tolérance peut être différent. Pour l'abattoir, c'est absolument faramineux. Si l'employé est trop prudent, alors l'abattoir perd beaucoup de viande à la fin de la journée.
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C'est ce qu'a soutenu le ministre lorsqu'il a comparu l'autre jour. L'Ontario Cattlemen's Association et la Fédération de l'agriculture de l'Ontario ont fait paraître une grosse publicité dans le
Hill Times d'aujourd'hui, dans laquelle elles disent le contraire. Je tenais simplement à le signaler aux fins du compte rendu.
Cela fait maintenant cinq mois moins cinq jours que votre lettre du 27 octobre 2009 a été envoyée au ministre. Nous avons appuyé cette lettre de ce côté-ci. L'opposition a vigoureusement appuyé une motion d'André visant à débloquer ces fonds.
Après tout ce temps, je suppose que votre position n'a pas changé, c'est-à-dire que l'argent est octroyé par animal abattu. Ce montant s'élève à 25 millions de dollars. Nous croyons que c'est prévu dans le budget. Nous ne savons seulement pas comment.
Le gouvernement vous a-t-il dit quand ces fonds seront débloqués, et ce que cet argent signifiera pour les producteurs?
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Je peux vous faire part de certaines tendances, j'imagine, concernant nos ventes aux États-Unis.
Les ventes de bovins gras exportés directement aux États-Unis pour l'abattage ainsi que les ventes de bovins d'engraissement ont considérablement diminué en raison de quelques variables. La législation sur l'étiquetage obligatoire du pays d'origine constitue un facteur déterminant qui, à notre avis, a une incidence sur les exportations de bovins sur pied aux États-Unis.
Je pense qu'un fait intéressant en 2009, qui va à l'encontre de cette tendance, c'est que nous avons exporté plus de vaches de boucherie aux États-Unis qu'en 2008, et je pense que cette hausse met en évidence la position de désavantage concurrentiel de nos abattoirs au Canada dans la vente de bovins de plus de 30 mois.
Merci à vous d'être venus aujourd'hui.
Je vais maintenant changer un peu de sujet, car à mon avis, il y a un autre point concernant votre industrie sur lequel nous devons nous attarder un peu aujourd'hui. Les options et les choix de commercialisation constituent vraiment un élément clé pour toute industrie. Mais l'agriculture illustre bien l'importance cruciale des options de commercialisation. Par exemple, pour les producteurs de grains de l'Ouest canadien plus particulièrement, ils n'ont qu'un seul monopole à qui ils peuvent vendre. Il serait certainement très utile pour eux d'avoir plus de choix de commercialisation.
Nous pouvons également parler, bien entendu, des travaux que notre gouvernement ont mené en vue d'ouvrir des marchés pour que les producteurs de bétail puissent avoir accès à d'autres marchés et que l'industrie puisse en bénéficier. Dans votre déclaration préliminaire, je sais que vous avez mentionné certains des bons coups du ministre Ritz, du ministre Day et du premier ministre, qui travaillent très fort pour ouvrir des marchés. Je sais que le ministre de l'Agriculture, plus particulièrement, n'a ménagé aucun effort à cet égard. Je suis convaincu que vous le savez très bien. Vous savez évidemment que nous connaissons un certain succès en ce sens. Je suis sûr que vous en êtes reconnaissant.
Je voulais parler plus précisément du secrétariat à l'accès aux marchés qui a été établi également. Les efforts des ministres et du premier ministre sont importants, mais le travail qu'effectue le secrétariat dans les coulisses l'est également. Je voulais savoir comment vous percevez les efforts qui ont été déployés par le secrétariat à l'accès aux marchés et si vous croyez qu'il doit s'y prendre différemment.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs. Je suis moi-même agriculteur et producteur laitier. Depuis plusieurs années, compte tenu de la crise de la vache folle, je suis très conscient des problèmes auxquels doivent faire face les fermes du Québec et du Canada, en matière de rentabilité. Les gens d'en face, du gouvernement, ont mis du temps à reconnaître que les MRS constituaient réellement un problème et qu'on avait besoin d'aide financière pour trouver une solution durable. Il semble maintenant qu'on ait reconnu le problème. Il y a des sommes prévues dans le budget, mais il y a aussi beaucoup de confusion. Le dit une chose, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire en dit une autre et le en dit une autre encore. C'est un peu difficile à suivre. Vous et moi savons à quel point il est important de régler ce problème une fois pour toutes, c'est-à-dire de se débarrasser des MRS.
Vous connaissez sûrement mon ami Michel Dessureault, qui est président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec. Au Québec, particulièrement, les producteurs agricoles essaient de trouver des solutions quand se présente un problème.
En tant qu'agriculteurs, quelle serait pour votre association la meilleure solution pour se débarrasser adéquatement des MRS?
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Nous vous remercions du travail que vous avez accompli à Washington dans le dossier de l'étiquetage du pays d'origine.
La traçabilité est un problème que notre industrie s'emploie actuellement à résoudre. Nous avons commencé à nous en occuper en 1998, lorsque nous avons imposé l'identification des animaux à l'échelle du pays, et nous continuons de faire progresser ce dossier.
Nous convenons certainement que le système québécois a du bon. Cependant, nous envisageons maintenant de mettre en oeuvre notre système de traçabilité du bétail partout au pays et nous progressons, tout en faisant preuve de prudence afin de ne pas accroître le fardeau réglementaire qui pèse sur notre industrie pour ne pas nuire à notre compétitivité sur le marché nord-américain.
Nous accomplissons donc des progrès, mais agissons avec précaution.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également nos témoins de comparaître aujourd'hui.
Dans le Canada Atlantique, je crois que près de la moitié de nos producteurs ont disparu, et une bonne partie de ceux qui restent ont vu leur production diminuer substantiellement. Nous ne disposons que d'une seule usine de transformation; compte tenu de la situation, il est vraiment difficile de rester ouvert.
Comme nous le font comprendre les producteurs de toutes les régions du pays, qu'ils soient du Québec, de l'Ontario et même des régions de l'Ouest, l'industrie se trouve dans une situation financière difficile: vous avez d'ailleurs déjà fait allusion au peu d'argent qu'ils empochent. Et qui peut dire s'ils verront un jour les fonds qui ont été affectés expressément pour la gestion du risque. Compte tenu de la structure du système, je crois que c'est fort peu probable. Ces fonds vont certainement appuyer la capacité d'abattage du boeuf, mais ils ne se rendront pas jusque dans les poches des producteurs.
M. Easter vous a posé une question au sujet du programme Agri-stabilité. On a déjà indiqué que les fonds ne se rendent pas vraiment jusqu'aux producteurs, ce qu'ont confirmé les producteurs de l'Ontario. Ils nous ont déjà fait parvenir un mémoire, où ils faisaient ressortir deux problèmes: il y a d'abord les marges de référence, puis le critère de viabilité.
Si vous pouviez remanier le programme pour aider les producteurs de boeuf, que changeriez-vous dans la manière dont les choses sont faites? Nous sommes tous préoccupés au sujet des règles relatives au commerce international et tout, et je crois que nous en avons déjà parlé. Mais si vous aviez de l'argent pour aider les producteurs de boeuf, que feriez-vous, que changeriez-vous dans le système en place?
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Merci, monsieur Storseth.
Comme nos tours sont terminés, je me permettrai de vous poser une question.
Nous souhaitons tous que l'industrie bovine soit florissante; c'est une nécessité, en fait. Cette industrie aide notre économie, sans parler des personnes qui y travaillent tout au long du processus.
Ces derniers mois, j'ai rencontré beaucoup d'agriculteurs, et il est clair que dans l'ensemble, ils comprennent et admettent que nous ne pouvons et ne devrions pas subventionner les exportations. Ils continuent toutefois de nous demander de trouver un moyen de stimuler l'offre au pays sans aller jusqu'à subventionner un produit consommé dans d'autres pays.
J'ai beaucoup réfléchi à la question, comme l'ont certainement fait plusieurs d'entre nous. Existe-t-il un moyen réaliste d'y parvenir? On m'a soumis cette question, que j'ai moi-même posée aux groupes d'agriculteurs. Auriez-vous des idées de la manière dont on pourrait procéder pour y arriver?
Travis?
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Merci, monsieur le président.
En novembre dernier, j'ai présenté une motion pour que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire recommande au ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et au ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités que le gouvernement du Canada prenne les mesures, commence les enquêtes et/ou apporte les modifications aux textes de loi ou aux règlements canadiens qui sont nécessaires pour empêcher la radiation et la fermeture subséquente, dont a donné avis le Canadien National, de 53 lieux désignés pour le chargement de wagons des producteurs au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta ainsi que le retrait des lignes de dérivation desservant ces lieux, aussi longtemps que le gouvernement du Canada jugera, après avoir consulté tous les intervenants, que cela est approprié et dans l'intérêt de toutes les parties prenantes.
Je vais présenter cette motion, monsieur le président.
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Je vais la présenter et ensuite l'expliquer. Je propose que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire examine les rouages du programme Agri-stabilité, et en particulier l'impact des efforts déployés par le gouvernement fédéral pour récupérer les paiements versés en trop aux producteurs primaires dans le cadre du PCSRA.
Comme nous venons de l'entendre et d'après un article paru aujourd'hui dans le Hill Times, le programme Agri-stabilité ne fonctionne pas; il n'aide ni les éleveurs de bovins de boucherie, ni les éleveurs de porcs. Le problème, c'est qu'il y a un critère de viabilité pour les bœufs et les porcs, mais si les producteurs n'ont pas connu quelques bonnes années, le programme est inutile. S'il y a une chute des prix à long terme, ça ne fonctionne tout simplement pas. En ce sens, rien n'a changé par rapport à l'ancien PCSRA.
Je crois qu'il faut nous pencher sur cette question et formuler des recommandations. Le ministre lui-même a déclaré, lorsque nous l'avons entendu dernièrement, que les ministres fédéral et provinciaux de l'agriculture présenteraient un rapport sur cette question à la réunion des ministres, prévue en juin. Nous devrions y trouver le point de vue des producteurs.
La deuxième partie de la motion concerne une question extrêmement importante, soit les montants versés en trop dans le cadre du PCSRA qui ont été rendus à Revenu Canada. J'ai eu l'occasion de discuter avec de nombreux producteurs. Certains ont quitté l'industrie et ne possèdent plus que leur maison. Ils ont été agriculteurs et ont fourni des aliments bon marché aux Canadiens durant des années, mais ils ont fini par perdre leur exploitation agricole à cause des trop-payés du PCSRA. Ils se font maintenant harceler par Revenu Canada, au point où ils devront probablement faire faillite et ils perdront peut-être du même coup leur maison. Voilà à quel point la situation est grave. Dans la plupart des cas, ils ne doivent pas des sommes astronomiques, mais cette situation est une source importante de stress pour eux.
Je crois qu'il nous faut formuler des recommandations au gouvernement quant à la manière dont ces paiements pourraient être versés afin de diminuer les pressions financières exercées sur les familles aux prises avec de graves problèmes à cause de ces trop-payés.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Easter, vous savez sans doute que le programme Agri-stabilité et les programmes connexes ne relèvent pas uniquement du fédéral, mais aussi des provinces. Je me demande si vous accepteriez un amendement favorable pour proposer que non seulement Agriculture et Agroalimentaire Canada, mais aussi les ministères provinciaux de l'agriculture participent à cette étude.
Il est assez évident que pour modifier la loi ou ces programmes, on doit faire participer les provinces. Si vous demandez uniquement à Agriculture et Agroalimentaire Canada de se pencher sur cette question, vous ne faites que la moitié du travail.
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Monsieur le président, j'ai quelques points à aborder avec M. Easter et quelques questions à lui poser. Il s'agit de deux questions fondamentalement différentes. Je crois vraiment qu'il devrait y avoir deux motions, car je suis d'accord avec vous sur ce que vous venez de dire à Randy. En ce qui concerne l'examen du programme Agri-stabilité, cela diffère dans chaque province. En Alberta, par exemple, c'est le gouvernement provincial qui s'en charge.
Lorsque vous parlez des trop-payés du PCSRA, je suppose que vous parlez de l’ancien formulaire 506 concernant les trop-payés du PCSRA . L'Alberta a de toute évidence complété et il y a eu un recouvrement. Les enjeux diffèrent donc selon les provinces, et je crois que c'en est deux bien distincts. Je ne suis pas nécessairement contre les deux parties de votre motion, mais je dis simplement qu'il s'agit de deux questions très différentes.
Je suis d'accord avec M. Hoback pour dire que si nous devons nous pencher là-dessus, nous devrions entendre des gens de partout au pays, de toutes les provinces, parce que les problèmes varient. Ils ne sont pas les mêmes à l'Île-du-Prince-Édouard qu'en Ontario. Je crois donc que pour obtenir la motion que vous recherchez, vous devrez élargir un peu sa portée. Mais je préférerais qu'il y ait deux motions distinctes.
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Il faut regarder la façon dont la motion est libellée. On dit qu'on demande un examen des rouages du programme Agri-stabilité. Or aucun changement n'est proposé en ce moment. C'est un examen d'Agri-stabilité. Donc, on n'impose rien aux provinces avec leurs parties.
Évidemment, je serais le premier à me réjouir qu'on invite les gens des ministères de l'Agriculture du Québec et des provinces pour venir ici discuter de ce dossier. C'est effectivement le cas, cela les regarde, mais notre comité, comme la greffière vous l'a judicieusement mentionné, ne peut pas imposer aux provinces de faire des examens sur des dossiers qu'elles partagent avec le gouvernement fédéral. On ne commencera pas cela chaque fois. Je voterai tout le temps contre cela si on décidait d'imposer aux provinces de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose. Cela ne tiendrait pas debout.
Cependant, je suis d'accord avec Randy sur le fait que cela regarde effectivement le Québec et les provinces. Quand on fera des études à ce sujet en comité, on s'assurera d'avoir des témoins en provenance des provinces. Rien ne nous en empêche.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais signaler deux faits.
D'abord, il s'agit de deux questions complètement différentes. Nous avons Cultivons l'avenir d'un côté, et le PCSRA de l'autre. Ce sont deux études tout à fait distinctes. J'aimerais que chacune fasse l'objet d'une motion à part, car ces deux questions seront étudiées indépendamment l'une de l'autre. Si nous les intégrons toutes les deux dans la même motion, nous entendrons au cours de la même séance des témoins qui vont parler d'une chose, et d'autres qui aborderont un sujet totalement différent. Il s'agit de deux dossiers distincts.
Deuxièmement, je ne comprends pas pourquoi nous séparons le programme Agri-stabilité de l'initiative Cultivons l'avenir. Je crois que c'est très difficile. L'initiative Cultivons l'avenir chapeaute différents programmes. Il y a Agri-investissement, Agri-relance et Agri-stabilité. Plusieurs programmes vont de pair, et ils sont conçus pour cela. Aucune barrière n'a été érigée entre eux. Le programme Agri-investissement est un complément du programme Agri-stabilité. Ces deux programmes combinés offrent en fait plus de flexibilité aux agriculteurs que le PCSRA.
Aussi, si nous devons étudier la question et si voulons rendre justice aux programmes et aux agriculteurs, il faut que ce soit clair que le programme Agri-stabilité fait partie de l'initiative Cultivons l'avenir. Nous allons recevoir des témoins qui vont nous parler des programmes fédéraux et du soutien fédéral dans le domaine de l'agriculture. Ils vont se hasarder dans les autres types de soutien. Si nous recevons des agriculteurs de l'Alberta, qui a été frappée par la sécheresse, et qu'ils ont obtenu des fonds d'Agri-relance, il est important de le savoir. Si les agriculteurs sont pour profiter du programme Agri-stabilité, c'est qu'ils ont probablement aussi bénéficié d'Agri-investissement. Les deux vont de pair.
Je veux proposer un amendement à cette motion. J'aimerais retirer le mot « Agri-stabilité » et le remplacer par « Cultivons l'avenir », de façon à ce que nous étudiions l'initiative Cultivons l'avenir. Je pense que cela donnerait plus de marge de manoeuvre à nos témoins. Autrement dit, s'ils veulent parler d'Agri-investissement, ils auront la liberté de le faire, sans que nous ne leur disions qu'ils sont hors sujet, parce que l'étude porte sur Agri-stabilité et que leurs commentaires doivent se limiter à cela. Les témoins pourront ainsi parler de la façon dont ils perçoivent les programmes. Pour eux, ils font partie d'un tout.
L'autre changement que j'aimerais proposer dans le cadre du même amendement, c'est de retirer les mots « et, en particulier, l'incidence des mesures », jusqu'à la fin de la phrase. Monsieur le président, je propose d'enlever la partie concernant les versements excédentaires du PCSRA, parce que je crois qu'il s'agit d'une étude à part. Encore là, j'estime que si nous le confondons avec l'initiative Cultivons l'avenir, c'est comme mélanger des pommes et des oranges. Je crois qu'il est préférable d'examiner l'initiative Cultivons l'avenir. Si c'est ce que souhaite le comité, on pourra aussi se pencher sur les versements excédentaires du PCSRA. J'estime qu'il est important de séparer les deux. Ce sont deux initiatives distinctes.
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D'accord. Ma question porte sur la motion de M. Easter. Je pense que nous sommes en train de nous compliquer la vie pour rien. Je crois que tout le monde est d'accord sur ce que nous devons étudier et ce qui doit être examiné. Ce doit être une priorité.
J'ai quelques réserves à l'égard de la motion de M. Easter. Je voulais en réalité poser une question à M. Valeriote. Si je comprends bien, la motion veut que le comité se penche sur le programme Agri-stabilité, et plus particulièrement sur les mesures prises à cet égard. La motion semble dire que nous allons nous pencher précisément sur ce sujet. N'aurons-nous pas les mains liées si nous voulons discuter d'Agri-relance ou si nous voulons signaler certains aspects moins efficaces d'Agri-stabilité? J'ai l'impression que nous aurons très peu de liberté dans nos échanges avec les témoins.
J'appuie la motion de M. Lemieux, parce qu'elle semble plus générale. Je suis persuadé que nous voudrons parler des versements excédentaires dans le cadre du PCSRA, entre autres, mais je crois qu'il est préférable que la motion soit un peu plus large. Nous allons recevoir des témoins de partout au pays. Nous pourrons leur poser une vaste gamme de questions sur les programmes. Je ne veux pas avoir à me limiter à un seul sujet quand j'interrogerai nos témoins.
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Monsieur le président, je suis totalement en désaccord avec l'amendement de M. Lemieux, qui met l'accent sur le cadre Cultivons l'avenir, car les gens croient que le programme Agri-stabilité est en fait le PCSRA, mais sous un autre nom.
C'est vrai que des changements y ont été apportés. Toutefois, si on en croit la publicité que font de nombreuses organisations ontariennes aujourd'hui (Ontario Pork; Cattlemen's Association; Federation of Agriculture; Grains and Oilseeds; Association ontarienne des ovins; Fruit and Vegetable Growers' Association), les agriculteurs ontariens nous disent carrément qu'Agri-stabilité ne fonctionne pas. Ils demandent notamment que la gestion du risque d'entreprise soit incluse au programme Agri-flexibilité.
Pour ce qui est des revenus des producteurs, c'est vers Agri-stabilité qu'il faut se tourner pour un filet de sécurité économique. C'est sur ce programme qu'il faut se concentrer. Je crois donc que nous devons nous pencher sur la question.
Si les gens veulent discuter d'Agri-relance et d'Agri-investissement, entre autres, je n'y vois pas d'inconvénient. Je ne m'en fais pas avec cela. Ce qui me préoccupe à propos d'Agri-relance, c'est que ce programme n'a jamais fonctionné. Il n'a pas fonctionné comme programme d'aide aux sinistrés. Nous avons pu le constater dans le cas de l'industrie de la pomme de terre à l'Île-du-Prince-Édouard, et ailleurs. Et je ne crois pas qu'il faille que ce soit un programme d'aide aux sinistrés, c'est à dire qu'il serve uniquement à couvrir les coûts associés à l'enlèvement des récoltes. Il faudrait plutôt qu'il permette de récupérer les revenus perdus des cultures qui ont été endommagées par des événements hors du contrôle des producteurs.
C'est pour cette raison que j'estime que la motion doit porter précisément sur Agri-stabilité. Ça ne me fait rien si vous voulez enlever la deuxième partie, je n'aurai qu'à présenter une nouvelle motion sur les versements excédentaires du PCSRA. C'est l'ancêtre du programme.
Je suis d'accord, monsieur le président, pour laisser tomber cette partie et revenir avec une motion mieux formulée sur les versements excédentaires du PCSRA. J'accepte aussi que la motion actuelle se lise comme suit: « Que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire examine les rouages du programme Agri-stabilité ».