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La séance est ouverte. Nous en sommes à la réunion n
o 66 du Comité permanent des finances. Bonjour et bienvenue à tous nos invités.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous commençons notre étude sur le Centre canadien d'échange du renminbi.
Ce matin, nous accueillons des invités très distingués. En effet, nous recevons M. Rob Stewart, sous-ministre adjoint de la Direction de la politique du secteur financier du ministère des Finances; M. Paul Chilcott, chef du Département des marchés financiers de la Banque du Canada; M. C.J. Gavsie, chef des Produits de change et marchés chinois des capitaux de BMO Marchés des capitaux; M. Peter Hall, vice-président et économiste en chef des Services économiques d'Exportation et développement Canada; et M. William Zhu, président et chef de la direction de l'Industrial and Commercial Bank of China.
Merci beaucoup d'être parmi nous ce matin. Chacun d'entre vous disposera de cinq minutes pour faire un exposé, après quoi nous passerons aux questions des membres.
Nous allons commencer par vous, monsieur Stewart.
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Je vous remercie beaucoup de l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie de me donner cette occasion de prendre la parole devant votre comité.
[Traduction]
J'aimerais dire quelques mots au sujet du centre de renminbi extraterritorial.
Le Canada est le premier pays des Amériques à conclure des accords avec le gouvernement de la Chine afin de faciliter l'utilisation de sa devise, le renminbi, dans les transactions, le commerce et l'investissement entre les deux pays. Ce développement représente une excellente possibilité pour le Canada, et je suis heureux de vous fournir certains renseignements sur le sujet d'aujourd'hui.
Pour commencer, j'aimerais parler du renminbi en soi, que l'on appelle souvent le yuan chinois, et de ce qui explique son utilisation croissante. Bien que le renminbi soit assujetti aux contrôles imposés par le gouvernement chinois, certains de ces contrôles ont été assouplis dans le but d'internationaliser progressivement la devise. L'étendue de l'internationalisation dépendra principalement de l'ouverture continue du compte de capital de la Chine, du niveau de souplesse du régime des taux de change de la Chine, et surtout, de la manière dont le secteur privé choisira de participer aux activités liées au renminbi.
Le processus d'internationalisation constitue essentiellement l'adoption d'une approche progressive axée sur le marché, dans le cadre de laquelle Hong Kong sert de terrain d'essai stratégique depuis 2003. C'est cette année-là que la Banque de Chine de Hong Kong a été désignée comme la première banque de compensation en renminbis à l'extérieur de la Chine continentale, ce qui a permis pour la première fois à des étrangers d'ouvrir des comptes libellés en renminbis.
Cette mesure a été suivie du lancement d'une série de programmes pilotes visant à accroître l'utilisation de la devise comme moyen de règlement des transactions, et ensuite d'autres mesures qui avaient pour but d'accroître l'utilisation du renminbi comme devise d'investissement. À l'heure actuelle, il n'existe pratiquement aucune limite sur l'utilisation du renminbi aux fins des règlements des transactions, bien que certaines restrictions demeurent sur les rentrées de fonds aux fins d'investissement.
Avec le temps, deux réserves distinctes de renminbis ont été établies, soit une réserve nationale qui est échangée uniquement en Chine continentale et une réserve extraterritoriale qui est échangée à Hong Kong et dans d'autres centres financiers étrangers. Dans les marchés des changes au comptant, la réserve nationale est plus importante, avec un roulement quotidien moyen estimatif de 17 milliards de dollars US comparativement à 8 milliards de dollars pour la réserve extraterritoriale. Cependant, dans les marchés monétaires de swap et d'options, l'échange extraterritorial est important, avec un roulement quotidien moyen estimatif de 24 milliards de dollars US comparativement à 19 milliards de dollars US nationaux.
Cette différence est attribuable à l'absence de restrictions imposées par le gouvernement chinois sur l'utilisation du renminbi extraterritorial, y compris la liberté accordée aux institutions financières de lancer et d'échanger des instruments dérivés dans la devise. Parce que la version nationale de la devise est assujettie à des restrictions — dont une bande d'échange maximale pendant une journée donnée ainsi que des limites sur les conversions pour les investissements nationaux — le renminbi national et le renminbi extraterritorial ne sont pas entièrement fongibles et ils sont échangés à des taux de change légèrement différents.
L'assouplissement des contrôles a entraîné l'accumulation des réserves de de la devise extraterritoriale partout dans le monde. On compte maintenant un certain nombre de centres de renminbi extraterritorial où divers produits et services libellés en cette devise sont offerts. Ces centres exigent habituellement la désignation d'une banque de compensation par la Chine pour transmettre des paiements en renminbis à destination et en provenance de la Chine continentale. Hong Kong est le plus établi de ces centres, et d'autres centres de renminbi extraterritorial importants comprennent Londres, le Luxembourg, Singapour et Francfort.
À la suite de l'accord conclu entre le Canada et la Chine annoncé en novembre dernier, le Canada s'est joint à ces centres. Cet accord comptait trois éléments.
D'abord, la Banque du Canada et la banque centrale de Chine, la Banque populaire de Chine, ont signé un protocole d'entente relativement à la compensation des transactions en renminbis au Canada. La Banque de commerce et de l'industrie de la Chine a été ensuite désignée par la Chine comme banque de compensation en renminbis pour le Canada, permettant l'accès au marché national du renminbi en plus du marché extraterritorial. En tant que banque de compensation désignée, la Banque de commerce et de l'industrie de la Chine pourra accéder directement au système de paiements de la Banque populaire de Chine pour compenser les transactions libellées en renminbis à destination et en provenance du Canada. En l'absence d'une banque de compensation désignée, les banques nationales seraient obligées d'utiliser une ou plusieurs banques correspondantes ayant accès au renminbi en Chine, ce qui réduirait possiblement les efficiences et augmenterait le risque, comparativement au lien direct que procurera maintenant la Banque de commerce et de l'industrie de la Chine.
Ensuite, les deux banques centrales ont convenu d'établir une ligne de swap de devise réciproque. Mon collègue de la Banque du Canada, Paul Chilcott, en aura plus à dire à ce sujet.
En dernier lieu, les autorités chinoises ont accepté d'accorder au Canada un quota d'investissement de 50 milliards de renminbis dans le cadre du programme d'investisseurs institutionnels étrangers qualifiés du renminbi, qui permettra aux institutions financières canadiennes qualifiées d'offrir des services d'investissement libellés en renminbis dans les marchés de capitaux intérieurs de la Chine à des investisseurs du Canada et d'ailleurs. Les gestionnaires d'actifs du Canada pourront présenter une demande auprès de l'organisme de réglementation des valeurs mobilières de la Chine en vue d'obtenir une partie de ce quota. Ces éléments devraient permettre d'appuyer l'utilisation accrue du renminbi dans les échanges entre le Canada et la Chine et de faciliter l'investissement par les institutions financières canadiennes et leurs clients. Pour les entreprises canadiennes qui font affaire en Chine, l'utilisation du renminbi pourrait être plus efficace que l'utilisation de la devise d'un autre pays non lié — habituellement le dollar américain —, ce qui réduirait les coûts de transaction.
Le Canada pourrait aussi bénéficier de l'avantage du précurseur en étant le premier pays des Amériques à avoir une banque de compensation désignée. Une accumulation plus rapide d'expertise et de liquidité du renminbi au Canada que dans d'autres centres pourrait avoir des effets bénéfiques durables pour notre industrie financière.
En outre, avec un fuseau horaire semblable, il y a un effet incitatif pour les entreprises et les institutions financières situées dans d'autres pays des Arnériques d'utiliser les services de compensation ici pour leurs transactions avec la Chine. La mesure dans laquelle cet avantage se concrétisera dépendra toutefois en partie des décisions de chaque entreprise, ainsi que du coût et de l'efficience des options de compensation canadiennes comparativement à celles d'autres centres.
La banque de compensation du Canada, la Banque du commerce et de l'industrie de la Chine, se prépare à entreprendre la compensation en renminbi et prévoit être opérationnelle au cours des prochaines semaines. Maintenant que le Canada et la Chine se sont entendus sur les trois éléments de soutien d'un centre canadien du renminbi, il reviendra au secteur privé de profiter de l'occasion qui lui est présentée.
Au moment de mesurer le succès du centre canadien du renminbi et de l'internationalisation du renminbi en général, il est important de prendre en considération le fait que le marché en est encore à ses débuts. Il ne possède pas actuellement la sophistication profonde qui permettrait aux entreprises et aux institutions financières de participer pleinement aux marchés du renminbi de la manière dont ils le feraient, par exemple, avec l'euro ou le yen. Toutefois, au fur et à mesure que la demande commerciale, la liquidité, l'expertise et les échanges augmentent au fil du temps, le marché évoluera aussi et sera en mesure d'appuyer l'utilisation du renminbi sur une échelle beaucoup plus grande que ce n'est le cas en ce moment.
Je vous remercie.
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Monsieur le président, madame et messieurs les membres du comité, bonjour.
La Banque du Canada vous remercie de cette occasion de vous présenter les résultats de ses démarches récentes en vue d'appuyer le développement d'activités en renminbis au Canada.
L’automne dernier, la Banque du Canada a négocié deux accords avec la République populaire de Chine dans l'objectif d'appuyer l'initiative du gouvernement, mené par le ministère des Finances, visant à encourager les échanges commerciaux et les investissements entre le Canada et la Chine et de favoriser la stabilité financière au pays si les conditions du marché le justifiaient. Le premier était un accord de swap de devises. Le second, un protocole d’entente portant sur la compensation des opérations en renminbis au Canada. Parallèlement, le Canada a aussi obtenu un quota d’un montant initial de 50 milliards de renminbis au titre du programme des investisseurs institutionnels étrangers qualifiés. Ce quota permet aux investisseurs d'avoir accès à des produits libellés en renminbis négociés sur les marchés intérieurs chinois.
La structure de l’accord de swap conclu avec la Banque populaire de Chine s’apparente à celle des accords que la Banque du Canada a signés avec la Réserve fédérale des États-Unis et plusieurs autres grandes banques centrales. Selon cet accord, la Banque du Canada pourrait, si les conditions sur le marché le justifiaient, obtenir jusqu'à 200 milliards de renminbis en échange de dollars canadiens. Elle pourrait ensuite prêter ces renminbis aux institutions financières canadiennes qui en auraient besoin pour régler leurs obligations de paiement. Il importe de souligner que les institutions financières canadiennes ont la responsabilité de gérer leurs besoins de liquidités en renminbis — ou toute autre devise d’ailleurs —, notamment en situation financière difficile, et que ce n’est qu’en dernier recours et dans l'objectif de soutenir la stabilité du système financier canadien que la Banque du Canada envisagerait d’accorder des prêts en renminbis.
Cela dit, jusqu’à présent, la Banque du Canada n’a activé aucun des accords de swap passés avec d’autres banques centrales en vue de financer l’octroi de liquidités en devises étrangères aux institutions financières. Quoi qu'il en soit, cet accord devrait contribuer à rassurer les intervenants sur le fait que l'augmentation du nombre de transactions en renminbis au Canada est gérable. L’accord de swap de devises étant réciproque par nature, la Banque populaire de Chine pourrait y avoir recours pour obtenir jusqu’à 30 milliards de dollars canadiens. L'accord est d’une durée initiale de trois ans, mais peut être reconduit.
Quant au protocole d’entente entre la Banque du Canada et la Banque populaire de Chine, il s’agit d’un accord de coopération prévoyant l’établissement d’un dialogue régulier sur l’évolution des activités de compensation des opérations en renminbis, ainsi que sur les conditions de compensation et de liquidité de cette devise au Canada. Tout comme c'est le cas avec l’accord de swap, cet accord est semblable à ceux que la Banque populaire de Chine a conclus avec les banques centrales des autres pays où l’utilisation du renminbi affiche une croissance.
La coopération vise le partage de l'ensemble des données relatives aux activités financières libellées en renminbis au Canada, tout particulièrement aux produits financiers. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), qui assurera la collecte de ces renseignements auprès des institutions financières au pays, en est à mettre en place un dispositif d’information approprié avec le secteur.
La Banque populaire de Chine a déterminé que, une fois que le protocole d'entente sera en place, c'est la filiale canadienne de la Banque Industrielle et Commerciale de Chine (BICC) qui sera la banque de compensation canadienne. La supervision et la réglementation des activités de la BICC relèvent de la compétence du BSIF, comme le prévoit la Loi sur les banques et le cadre de réglementation même de cet organisme. Or, les modes de compensation et de règlement au Canada intéressent aussi la Banque du Canada dans le contexte plus général du système financier. Elle suivra donc l’évolution des conditions de compensation et de liquidité du renminbi au Canada et elle maintiendra un dialogue régulier sur ces questions avec la Banque populaire de Chine.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président, madame et messieurs les membres du comité.
Je suis heureux d'être ici afin de participer à l'étude du comité sur le Centre canadien d'échange du renminbi.
[Français]
Je suis également très honoré d'être entouré aujourd'hui de mes collègues du ministère des Finances, d'Exportation et développement Canada, de la Banque du Canada et de la Banque industrielle et commerciale de Chine.
[Traduction]
Dans le cadre de mes fonctions à titre de chef des produits de change pour BMO Marchés des capitaux, et en tant que coprésident du conseil au sein du Groupe de travail sur le RMB de la Toronto Financial Services Alliance, j'ai eu l'occasion de collaborer avec de nombreux intervenants, issus tant du secteur public que du secteur privé, dans le but d'appuyer nos travaux en vue de faire de la mise en place d'une plate-forme de négociation du RMB au Canada une réalité.
Nos efforts se fondent sur l'idée que le Canada profiterait grandement d'une diversification de nos échanges commerciaux, en particulier avec les principales économies en croissance de la planète, telles que celle de la Chine. Une telle augmentation de nos échanges permettrait de créer des emplois au pays et de renforcer l'économie du Canada.
Depuis toujours, les entreprises canadiennes qui tentent de faire des affaires avec la Chine doivent utiliser le dollar américain pour payer leurs fournisseurs chinois, puisque c'est une devise que beaucoup de fournisseurs chinois acceptent. Cela ajoute des transactions de change au processus d'achats, ce qui oblige le détaillant à ajouter une marge supplémentaire de 5 à 8 %, applicable à toutes les transactions similaires.
Cumulées sur l'ensemble de l'année, ces marges supplémentaires augmentent le prix des produits importés de plusieurs milliards de dollars, ce qui représente un coût important et bien réel pour les Canadiens. Il n'est donc pas surprenant que les échanges commerciaux du Canada avec la Chine, bien qu'ils soient importants, donnent l'impression d'avoir encore beaucoup de progrès à faire. La mise en place de la plate-forme de négociation du RMB permettra aux institutions financières du Canada d'acheter la devise chinoise au marché libre, au nom de leurs clients. Si l'on prend l'exemple d'un détaillant canadien, celui-ci sera en mesure d'acquérir des RMB au cours du marché, de détenir la devise dans un compte ici, au Canada, puis de faire un chèque tiré en RMB lorsqu'il aura besoin de payer ses fournisseurs. Les coût supplémentaires provenant de transactions de change multiples seront ainsi éliminés. Plusieurs plates-formes de négociation du RMB ont déjà été créées ailleurs dans le monde, comme au Royaume-Uni et à Singapour. Si les résultats observés ailleurs se répètent ici, nous pouvons espérer assister à une augmentation importante des échanges commerciaux entre le Canada et la Chine une fois que notre plate-forme de négociation entrera en fonction.
Les membres de ce comité savent déjà que le système bancaire canadien a été classé au rang du plus solide au monde par le Forum économique mondial, et ce, au cours des sept dernières années. La plate-forme de négociation du RMB constituera un avantage supplémentaire pour le secteur financier: elle lui permettra d'accroître sa diversité et fera du Canada un pays encore plus attirant pour les investisseurs et le milieu des affaires.
L'annonce faite au mois de novembre dernier au sujet de l'entente en vue d'installer la plate-forme nord-américaine de négociation du RMB ici, au Canada, fut une excellente nouvelle pour les entreprises canadiennes. Le premier ministre, de même que les représentants des paliers provinciaux et municipaux de l'ensemble du pays, doivent être félicités pour leur vision et leurs efforts. Au nom de BMO, j'aimerais les remercier d'avoir conduit cette importante initiative jusqu'à la ligne des buts.
La présence de BMO en Chine est inégalée par nos pairs. En fait, nous établissons des relations avec la Chine pratiquement depuis la création de la banque. Nous avons effectué notre première opération de change en 1818. En 1961, avec les premières grandes ventes de blé du Canada en Chine, BMO est devenue l'une des premières banques occidentales à avoir des liens directs avec la Banque de Chine. Aujourd'hui, nous sommes la seule banque canadienne et l'une des trois seules banques nord-américaines à avoir une succursale de propriété exclusivement chinoise.
La plate-forme de négociation du RMB constituera un autre grand jalon de notre relation à long terme avec la Chine. Nous nous réjouissons à l'idée de mettre à profit nos solides compétences dans le secteur des opérations de change pour appuyer nos clients dans leur volonté d'accroître leur relation commerciale avec la Chine. Nous sommes également impatients de collaborer avec l'ensemble des intervenants afin de faire de la plate-forme de négociation le succès que nous savons qu'elle peut être.
Monsieur le président, merci de m'avoir donné l'occasion de m'adresser aux membres du comité aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour discuter des perspectives d'Exportation et développement Canada en ce qui concerne
[Traduction]
l'établissement du centre d'échange du renminbi et le processus d'internationalisation.
EDC s'intéresse de plus en plus au processus d'internationalisation de la devise chinoise, le renminbi, et à l'établissement de plateformes de négociation du renminbi dans le monde. Nous nous demandons surtout comment l'évolution du renminbi va toucher les exportateurs canadiens. Je vais en parler dans une minute.
Nous participons également au marché des obligations en renminbis. Comme vous le savez peut-être, EDC a été la première entité canadienne à émettre des obligations en renminbis en juillet 2013. Le Canada a été l'un des premiers États souverains en dehors de la Chine à le faire. Nous avons ensuite émis une deuxième série d'obligations en renminbis en novembre dernier. Nous serons heureux d'en discuter avec les membres du comité, mais mon exposé cible plutôt les incidences concrètes de la création du centre d'échange du renminbi sur les exportations canadiennes. Je compte particulièrement aborder les questions qui captivent bon nombre de nos clients: ils se demandent d'abord pourquoi l'internationalisation du renminbi est importante pour le Canada et ensuite en quoi elle va aider les exportateurs canadiens.
Pour répondre à la première question, la création par la Chine de plateformes de négociation du renminbi dans le monde stimule la demande pour les opérations commerciales libellées en renminbis, et les exportateurs canadiens doivent se préparer en conséquence. Il nous apparaît clair que certains concurrents très importants du Canada sondent déjà le terrain. Si les entreprises canadiennes ne sont pas prêtes à faire de même, elles se trouveront en position de désavantage concurrentiel. Il convient également de souligner que la Chine est l'un de nos partenaires commerciaux les plus importants. D'autres personnes l'ont déjà mentionné, mais le commerce réciproque de marchandises entre les deux pays représente déjà environ 77 milliards de dollars, ce qui équivaut à peu près à 8 % des échanges totaux du Canada, en moyenne. La Chine est notre deuxième partenaire commercial en importance, d'où la pertinence indéniable pour le Canada de tous les incitatifs aux échanges commerciaux libellés en renminbis.
Cela dit, nous avons sondé les entreprises canadiennes, grandes et petites, sur leurs stratégies concernant le renminbi. Dans l'ensemble, les grandes entreprises en connaissent très bien les avantages. Nous sommes plus inquiets du degré de préparation et d'information des petites et moyennes entreprises, qui n'ont clairement pas autant de ressources à consacrer aux plus récentes stratégies liées aux opérations de change. Il y a donc un risque que les petites et moyennes entreprises du Canada soient prises par surprise par la hausse du renminbi et en perdent leur avantage concurrentiel.
Malheureusement pour elles, nous n'observons pas encore de transition importante de leur part vers les opérations réelles libellées en renminbis. Cela s'explique en grande partie par le fait que les pratiques financières de la chaîne de valeur mondiale sont encore très axées sur le dollar américain. Même en Chine, les Chinois ne peuvent pas tout simplement se tourner vers le commerce libellé en renminbis sans en subir de conséquences, compte tenu de la façon dont le commerce est organisé en ce moment.
Si les entreprises chinoises continuent de préférer faire des affaires en dollars américains aujourd'hui, c'est aussi en raison du coût relativement bas de la devise américaine, bien que ce soit de moins en moins vrai. Comme les États-Unis demeurent le grand leader mondial, leur force structurelle et divers autres facteurs font augmenter la valeur de leur devise.
Pour toutes ces raisons, c'est important pour le Canada. Comment cette internationalisation aidera-t-elle les exportateurs canadiens? Je vais vous résumer très brièvement six éléments clés.
Premièrement, l'établissement du centre canadien d'échange du renminbi permettra à nos exportateurs d'avoir accès à un plus grand bassin d'importateurs chinois.
Deuxièmement, plus les grandes et petites entreprises canadiennes seront au courant de l'existence de ce centre, plus les entrepreneurs chinois seront au courant des avancées du Canada à cet égard, plus nous gagnerons en visibilité sur ce marché.
Troisièmement, la présence de ce centre devrait également stimuler l'apparition d'un marché de produits dérivés en renminbis plus robuste au Canada, ce qui permettra aux entreprises canadiennes de mieux se protéger contre le risque lié aux opérations de change.
Quatrièmement, le protocole d'entente connexe prévoit l'octroi d'un quota d'investisseurs institutionnels étrangers qualifiés. Ce détail important va permettre aux investisseurs institutionnels canadiens d'avoir accès au marché des titres en devises de la réserve nationale de la Chine, faisant du coup augmenter leurs options d'investissements libellés en renminbis. Le Canada aura donc accès à une plus vaste réserve de liquidités en renminbis.
Cinquièmement, l'établissement d'une banque de compensation au Canada contribuera à faire baisser les frais liés aux opérations de change et à rendre plus économiques les transactions libellées en renminbis.
Sixièmement, il y a des preuves, bien qu'il n'y ait pas de données probantes en attestant, selon lesquelles les utilisateurs du renminbi auraient accès à des transactions à rabais.
En somme, tout cela signifie que les centres d'échange du renminbi au Canada, en Asie et en Europe sont en train de récrire les règles d'engagement et de modifier la structure de la demande pour les affaires libellées en renminbis, une structure qui ne changera pas du jour au lendemain, mais qui commence déjà à changer. Nous espérons que le cas échéant, le Canada sera en tête de peloton. C'est toujours payant d'être en tête de peloton.
Merci.
:
Monsieur le président, bonjour. C'est pour moi un grand honneur d'être ici. Je m'appelle William Zhu. Je suis le président et chef de la direction de l'Industrial and Commercial Bank of China au Canada.
L'Industrial and Commercial Bank of China est l'une des banques commerciales les plus importantes au monde. Ses actifs représentent plus de 20 billions de renminbis au total. Elle regroupe un réseau qui se compose de plus de 17 500 institutions nationales, de plus de 400 succursales à l'étranger dans 41 pays et territoires, de plus de 4,8 millions de clients d'affaires et de 430 millions de clients particuliers. Notre succursale au Canada a établi notre présence ici en 2010. Contrairement à sa banque mère, la succursale canadienne est assez petite du point de vue de ses actifs totaux. La RBC possède des actifs plus de 900 fois plus élevés. Nous avons une administration centrale et neuf divisions au Canada. Plus de 94 % de notre personnel a été embauché au Canada. Le 9 novembre 2014, l'Industrial and Commercial Bank of China au Canada a fièrement été nommée première banque d'échange du renminbi en Amérique du Nord. Elle est la première banque commerciale à offrir des services d'échange de renminbis 24 heures sur 24 et elle est en lien direct avec le système de compensation de la Banque centrale de Chine. Cette banque peut offrir d'excellents prix et des services rapides d'échange de renminbis directement au Canada. Nous sommes dans le même fuseau horaire que vous. Nous sommes ici, à vos côtés, pour aider le Canada à utiliser à son plein potentiel la devise qu'est le renminbi.
J'aimerais aujourd'hui aborder trois grands sujets relatifs au Centre canadien d'échange du renminbi.
Premièrement, pourquoi parler du renminbi plutôt que du yen ou de l'euro? Quel que soit votre point de vue sur la Chine, il y a des faits qu'on ne peut nier. La Chine a changé énormément depuis une trentaine d'années. C'est désormais le plus grand pays commercial au monde; elle constitue la deuxième économie mondiale en importance. La Chine a le marché qui présente le plus grand potentiel au monde, une réalité qui n'est pas près de changer. Le renminbi est donc le meilleur outil pour percer le marché chinois et faire des affaires avec la Chine, pour servir vos clients et leurs homologues chinois.
Deuxièmement, en quoi le Centre canadien d'échange du renminbi est-il si important et unique? Comparons le volume commercial entre le continent américain et la Chine à celui entre l'Europe et la Chine. Si ma mémoire est bonne, ces volumes commerciaux sont assez semblables. Cependant, en Europe, il y a quatre centres d'échange du renminbi: à Londres, à Francfort, à Paris et au Luxembourg. Le Canada possède le seul centre d'échange du renminbi en Amérique du Nord, le seul du continent américain. Songez aussi aux différences de fuseaux horaires, ce centre aura pour avantage d'être ouvert et d'offrir des services à des heures où il est impossible de faire des affaires en Asie. Par exemple, notre banque parent signera une entente avec nous pour nous permettre d'offrir des services de compensation après l'heure de fermeture en Asie.
Troisièmement, quelles sont les difficultés? Je crois qu'elles sont nombreuses, mais je n'en nommerai que quelques-unes.
Premièrement, nous disposons de peu de temps pour mettre ce centre en place parce que la Chine est en train de libéraliser ses comptes de capital. Je m'attends à ce qu'elle accentue cette libéralisation au cours des trois ou quatre prochaines années, ce qui ne nous donne que quatre ans pour ouvrir un centre d'échange du renminbi et jouir pleinement de nos avantages concurrentiels.
Deuxièmement, les avantages de l'utilisation du renminbi pour faire des affaires avec des entreprises chinoises sont encore méconnus. Selon un sondage réalisé par HSBC, seules 5 % des entreprises au Canada savent qu'elles peuvent utiliser le renminbi pour faire des affaires avec leurs homologues chinois, une proportion relativement faible comparativement à celles qui s'observent dans d'autres pays.
Troisièmement, en tant que marché intermédiaire, le Canada ne peut à lui seul générer d'énormes volumes commerciaux pour le centre extraterritorial situé ici, il nous faut donc renforcer nos liens dans toute l'Amérique du Nord, particulièrement avec les entreprises américaines, et leur offrir des services pour accumuler le volume suffisant pour que nos centres extraterritoriaux gagnent en maturité.
Quatrièmement, pour rivaliser avec les centres financiers extraterritoriaux des autres continents, nous devons offrir des produits libellés en renminbis adaptés à notre marché pour aider les entreprises le plus possible. Il y a là beaucoup de pain sur la planche et nous sommes en concurrence avec d'autres centres au chapitre de la productivité et de l'efficacité.
Je tenais à mentionner ces quatre éléments.
L'Industrial and Commercial Bank of China est tout à fait prête à travailler avec quiconque ici souhaite faire la promotion de cette initiative au Canada et apporter les améliorations nécessaires pour assurer le succès du Canada, pour aider Toronto, le deuxième plus grand centre financier d'Amérique du Nord, à reproduire cette initiative ici.
Merci beaucoup.
Le tourisme est certainement l'un des domaines où nous observerions des améliorations. D'autres exemples seraient le bois d'oeuvre, les pêches, le pétrole et le gaz naturel. Bien évidemment, nous observons déjà la forte demande chinoise à l'égard de certaines ressources canadiennes. On a beaucoup parlé de la possibilité d'utiliser le yuan ou le renminbi comme monnaie de financement pour certains pays, car nous avons vu une hausse marquée de l'utilisation de cette devise par d'autres secteurs, pays et centres.
Au fur et à mesure que ces sociétés font davantage affaire avec les entités chinoises, que ce soit de la perspective du propriétaire ou des échanges habituels au jour le jour, nous nous attendons à ce qu'il y ait une incidence en raison de leur compétitivité sur le marché mondial.
En d'autres termes, si une société de bois d'oeuvre, un poissonnier ou une société pétrolière ou gazière du Canada doit faire concurrence à des compétiteurs internationaux, et ces compétiteurs ont la possibilité d'effectuer leurs transactions en RMB, nous devrions être tout aussi concurrentiels. C'est la raison pour laquelle nous basons nos prévisions sur l'usage accru de la devise ici.
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Je vous remercie pour votre question.
Le sujet est si vaste qu'il est difficile de vous fournir des détails. Je vais d'abord vous parler du secteur financier, et ensuite de certains autres secteurs.
En ce qui concerne la compétitivité de notre secteur financier, nous jouissons déjà d'une excellente réputation et nous avons une marque reconnue. Nous n'allons pas reproduire ce phénomène, nous allons l'amplifier. Nous ajoutons des produits et services à un système qui est solide, bien géré, mais qui tourne normalement sur des dollars canadiens. Nous allons maintenant ajouter un produit qui nous permettra de fournir des services supplémentaires à nos clients afin de les aider à devenir plus concurrentiels au moyen des RMB.
Nous transigeons actuellement avec une devise RMB de substitution. C'est un peu difficile à comprendre, mais le yuan, qui est la devise utilisée à Hong Kong et qui sert de remplacement au RMB, nous sert déjà de devise d'échange avec nos clients, et nous voyons une hausse considérable des volumes.
Au fur et à mesure que le secteur commercial utilise le centre et qu'une demande directe se fait ressentir par la clientèle du secteur financier, surtout des entreprises canadiennes, on verra une hausse automatique de cette activité. Nous aurons une plus grande présence mondiale, car nous vendrons nos produits à d'autres institutions partout au monde, et non seulement en Chine.
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Tout investisseur canadien, qu'il achète des produits servant à financer une dette ou bien des actions n'importe où dans le monde, doit peser les risques qui en découlent et considérer la réglementation applicable dans le pays hôte.
D'après ce que nous savons maintenant de la réglementation chinoise et de la surveillance qu'on y exerce sur les marchés financiers, il ressort que les produits cotés peuvent différer. Bon nombre des firmes de cotation, comme Standard & Poor's, Fitch et Moody's, sont les mêmes. Je sais que certains se demandent si elles sont aussi efficaces qu'ici, mais il y a tout de même une norme à respecter. Quant à savoir si c'est la norme qui convient ou non, ce n'est pas à moi d'en juger, mais reste quand même que les activités sur ces marchés sont réglementées en Chine.
Nous devrons faire montre d'une grande prudence dans nos investissements, mais il y a tout de même une forte demande dans tout le secteur de l'investissement institutionnel, surtout ici au Canada, où l'on veut pouvoir diversifier son portefeuille en incluant des actifs chinois. C'est ce que leurs investisseurs réclament.
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Je veux seulement ajouter quelques précisions, car de nombreuses questions ont été soulevées.
Je ne crois pas que nous ayons conclu un accord d'échange de renseignements fiscaux avec la Chine. Nous pourrons vous le confirmer, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Toutefois, la Chine est membre du G20 et participe donc activement au processus engagé dans ce contexte pour l'examen du régime de fiscalité internationale. Cet examen se poursuit par l'entremise de l'OCDE dans un rôle de conseillère ou de partie prenante au G20, et reviendra à l'avant-plan plus tard cette année à l'occasion du sommet du G20.
Pour ce qui est du système bancaire chinois et de la sécurité des investissements, je conviens avec mon collègue, M. Chilcott, que c'est le principe du caveat emptor qui s'applique. C'est à l'investisseur qu'il revient de prendre la décision et d'assumer le risque. Le Canada n'offre aucune forme de garantie ou de protection à l'égard de ces investissements.
Cela étant dit, nous entretenons un dialogue avec les responsables chinois. L'économie chinoise est très réglementée par le truchement de différentes instances responsables des valeurs mobilières, des banques et des assurances, qui surveillent de près les activités dans leurs secteurs respectifs. Il y a eu un nombre relativement restreint d'échecs ou de cas où des investissements ont mal tourné, et c'était généralement dans les secteurs à haut risque du marché comme le système bancaire parallèle. Plus souvent qu'autrement, les banques elles-mêmes ou les actions vendues sur le marché boursier sont assujetties à une réglementation très serrée, ce qui permet de bien cerner les risques. Pour revenir à ce que disait M. Gavsie, il y a fort à parier qu'un investisseur canadien optera pour cette portion du marché en évitant les risques énormes associés au système bancaire parallèle.
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Bien. Je vous remercie de cette précision.
Le deuxième point que je veux soulever est le suivant. Nos analystes nous ont fourni des chiffres fort utiles sur l'investissement étranger direct des investisseurs chinois au Canada et des investisseurs canadiens en Chine entre 1993 et 2013.
Les investissements chinois au Canada représentaient moins de 1 milliard de dollars entre 1993 et 2006 environ, puis ont grimpé jusqu'à 16 milliards de dollars en 2013. Quant aux investissements canadiens en Chine, ils représentaient eux aussi moins de 1 milliard de dollars en 1993; ils ont monté jusqu'à environ 1 milliard de dollars en 2003 environ, selon mon évaluation approximative, puis ont grimpé jusqu'à 5 milliards de dollars en 2013. Par conséquent, la croissance d'un pays a certainement été beaucoup plus importante que celle de l'autre pays.
J'aimerais qu'un d'entre vous m'explique pourquoi. J'ai l'impression que la mise en place du centre est un moyen de diminuer l'écart et d'offrir une meilleure assurance afin qu'un plus grand nombre d'investisseurs canadiens se tournent vers la Chine.
Qui aimerait répondre?
Monsieur Gavsie, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais donner suite aux questions du président, et je m'adresse ici à tous les témoins.
On a indiqué que le rapport des investissements était d'environ quatre pour un. Le déséquilibre commercial a un rapport semblable. Je comprends qu'il y a certaines choses qui peuvent être produites à bien meilleur marché en Chine. Je comprends le système de marché libre et j'en suis d'ailleurs un grand adepte. Je pense que c'est ce qui peut permettre au monde entier d'être plus prospère... surtout en cette période.
Toutefois, qu'est-ce qui nous indique que les Chinois vont investir au Canada? Quel avantage allons-nous en tirer? Oublions les investissements. Je représente une région dans le sud-ouest de l'Ontario qui a été durement touchée par les pertes d'emplois dans le secteur manufacturier, alors je veux m'assurer que nous pouvons offrir aux Chinois ce dont ils ont besoin.
J'ai parlé hier au ministre de l'Agriculture, et il m'a indiqué qu'il y avait plus d'un milliard de Chinois. Si chaque personne mange un autre hamburger et boit une autre bière, nous ne serons pas en mesure de répondre à leurs besoins. À quel moment ces échanges commerciaux se concrétiseront-ils? Je comprends le commerce auquel participent les banques, mais mes électeurs comprennent la situation à l'échelle locale. Ce n'est pas difficile.
Pour conclure, j'aimerais revenir sur ces navires de COSCO. Il s'agissait de nouveaux navires. Toutefois, on entend deux histoires ici. Tout d'abord, il y a le fait que huit navires mis hors service transportent des marchandises. Ces marchandises sont acheminées en Amérique du Nord — et au reste du monde, je présume —, mais à quel moment commencerons-nous à voir ce type d'échanges? À quel moment les Chinois achèteront-ils les produits que nous pouvons leur offrir? J'aimerais savoir en quoi cet accord permettra d'améliorer les choses à cet égard.
Mes questions s'adressent à quiconque veut y répondre.
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Sachez que personne ne peut prédire l'avenir, mais nous essayons d'effectuer des prévisions avec le plus d'exactitude possible. La Chine connaît actuellement une transformation qui dépend étroitement de la croissance mondiale. En ce moment, c'est la grande question. Lorsqu'on voit des navires mis hors service et un commerce d'exportation qui faiblit, on est amené à se poser des questions.
Toutefois, à l'heure actuelle, l'économie américaine gagne en vigueur et prend les devants. Tous les yeux sont rivés sur la façon dont cette croissance se répercutera sur le reste du monde. Nous sommes dans l'incertitude pour l'instant, alors il est très difficile de dire si la situation commerciale de la Chine va s'améliorer. Le gouvernement tient beaucoup à privilégier la consommation au commerce, et il est fondamental qu'il procède à ce changement. Alors que l'incertitude persiste, il est particulièrement difficile de faire baisser le taux d'épargne à l'intérieur de la Chine, mais c'est une mesure qui s'avère nécessaire.
Lorsqu'il s'agit des électeurs ici au Canada, je pense qu'il y a une tendance en Chine qu'il ne faut pas perdre de vue: le vieillissement de la population. Ce problème va nuire à sa capacité de produire des biens et des services pour elle-même et pour le reste du monde. De ce fait, les salaires sur la côte ont augmenté de 18 à 19 % par année au cours des six dernières années. La Chine cherche à investir ailleurs dans le monde afin de créer des capacités pour elle-même. Elle recherche des ressources, de la main-d'oeuvre et toutes sortes de choses qui lui permettront d'effectuer des investissements stratégiques à l'étranger.
Où que nous soyons, dans le sud-ouest de l'Ontario ou ailleurs au Canada, c'est une tendance dont il faut tenir compte. La Chine investira dans le secteur manufacturier de différents pays. J'ignore dans quelle mesure cela est reflété dans les 5 milliards de dollars au Canada, mais c'est le contexte.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Gavsie, tout d'abord, je tiens à vous féliciter et aussi à vous remercier pour tous les efforts que vous avez déployés dans la création de cette plaque tournante. Je sais que vous avez joué un rôle clé dans cette initiative.
Le 8 novembre dernier, votre banque a émis un communiqué de presse à la suite de la création de la plateforme de négociation, et je vous cite:
Nous remercions le premier ministre et sa délégation de leurs efforts pour la réussite de ce projet. Le secteur bancaire canadien a déjà été classé au premier rang mondial quant à sa solidité au cours des sept dernières années par le Forum économique mondial, et Bloomberg a classé le Canada au deuxième rang dans son classement des destinations les plus intéressantes pour les entreprises. En devenant une plaque tournante pour la négociation du RMB, nous augmenterons la diversité de notre secteur financier, ce qui fera du Canada un pays encore plus intéressant pour investir et faire des affaires.
Je tenais à le mentionner.
Monsieur Hall, vous avez indiqué tout à l'heure qu'environ 5 % des entreprises canadiennes étaient au courant de la création de cette plaque tournante. Le régime institutionnel a été établi. La plateforme est en place. Le gouvernement a joué un rôle important dans la création de cette plaque tournante, ainsi que M. Gavsie et la BMO.
Comment peut-on augmenter cette proportion à 40, 50 ou même 60 %, et à qui revient cette responsabilité? Est-ce le rôle du gouvernement ou du secteur privé? Si c'est le rôle du secteur privé, quel est le plan de match?