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La séance est ouverte. Nous en sommes à la 69
e réunion du Comité permanent des finances. Conformément au paragraphe 108(2), nous poursuivons notre étude sur le Centre canadien d'échange du renminbi.
Je tiens à remercier tous nos invités qui se joignent à nous ce matin, ici à Ottawa, et par vidéoconférence depuis Londres, au Royaume-Uni.
Nous recevons d'abord le professeur John Curtis. Nous entendrons ensuite M. Colin Hansen, président et chef des opérations d'AdvantageBC. Nous accueillons également M. Bryan Osmar, de la Banque royale du Canada, et Nianbei Sun, de la China Construction Bank. Enfin, nous souhaitons la bienvenue à M. Mark Boleat, président de la City of London Corporation, qui témoignera par vidéoconférence à partir de Londres.
Bienvenue à tous les témoins, et merci beaucoup d'être des nôtres. Chacun de vous aura cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire, et nous passerons ensuite aux questions des députés.
Nous allons commencer par M. Curtis. Allez-y, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président. Bonjour à vous et aux membres du comité.
Je suis ravi d'avoir été invité à présenter mon point de vue sur le Centre canadien d'échange du renminbi. Je suis ici à titre personnel, sans aucun intérêt particulier à défendre ou à représenter.
En ce qui concerne ma formation et ma carrière, vous m'avez présenté comme professeur, monsieur le président. En effet, j'enseigne à l'occasion, après avoir pris ma retraite de la fonction publique fédérale en 2006, comme premier économiste en chef du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Je suis donc un spécialise du commerce international et un économiste qui s'intéresse particulièrement à la façon dont le commerce international et le régime d'investissements sont influencés et façonnés par le système financier international et par les facteurs économiques, sociaux, culturels et politiques d'un pays.
Même si je ne suis pas un spécialiste des questions chinoises — et je suis le premier à l'admettre —, je dois dire que ce pays m'intéresse depuis ma tendre enfance. Je me souviens très bien du jour où une voix lointaine et grinçante à la radio proclamait la naissance de la République populaire de Chine; c'était le 1er octobre 1949. Je me rappelle qu'à ce moment-là, mon père m'avait dit que cet événement était et serait l'un des plus importants au cours de ma vie, et je pense qu'il avait sans doute raison.
Une douzaine d'années plus tard, alors que j'étais un jeune adulte, je me rendais sur la plage Spanish Banks, qui donne sur la baie Burrard — ceux d'entre vous qui viennent de la région métropolitaine de Vancouver sauront à quoi je fais allusion —, et je voyais au loin ce qui semblait être une longue file d'immenses navires, remplis de blé canadien à destination de la Chine. Il s'agit d'un événement majeur dans l'histoire économique du Canada et dans les relations bilatérales modernes entre le Canada et la Chine, comme l'ont d'ailleurs signalé plusieurs des témoins que vous avez entendus la semaine dernière.
Permettez-moi de faire valoir trois points. La concision a toujours fait partie de mon métier. D'anciens ministres et un premier ministre que j'ai servi m'ont toujours dit que si je ne pouvais pas résumer mon argument, le temps de descendre du deuxième au premier étage des édifices du Parlement, alors c'était trop long. Je serai donc très bref.
La création d'un centre canadien d'échange du RMB, comme tous les autres témoins avant moi l'ont dit, est sans aucun doute une très bonne nouvelle pour le Canada, pour notre secteur des services financiers et pour les entreprises commerciales canadiennes, toutes tailles confondues, en particulier les petites et moyennes entreprises, sur lesquelles le comité se concentre, je le sais.
Si le concept est expliqué amplement et clairement à tous les intéressés, ou aux intervenants éventuels partout au pays et même à l'étranger, surtout dans l'ensemble des Amériques, avant que d'autres plaques tournantes voient le jour dans notre hémisphère, le nouveau Centre canadien d'échange du renminbi sera sûrement avantageux pour nous. Parmi tous les avantages évoqués dans les autres témoignages — j'ai eu l'occasion d'en lire une bonne partie, comme la réduction des frais de transaction, l'amélioration de l'efficacité, etc. —, le centre renforcera davantage notre secteur des services financiers, qui est déjà solide et en pleine croissance.
Les Canadiens semblent souvent oublier ou négliger le fait que le Canada affiche un excédent, et ce, depuis 2010, dans la balance des paiements du compte des services ou du compte des services commerciaux. Nous avons tendance à mettre l'accent uniquement sur le commerce des marchandises. Notre force permanente dans le domaine des services, plus précisément dans le domaine des services commerciaux à l'échelle internationale, y compris les services financiers, augure bien pour nos perspectives d'avenir dans la soi-disant nouvelle économie.
Deuxièmement, la compensation et le règlement des comptes financiers, aussi importants soient-ils, ne représentent certainement pas l'ensemble des activités commerciales internationales et des résultats qui s'y rapportent. À long terme, ils n'en constituent qu'une partie infime, mais importante. L'activité commerciale internationale dépend, en grande partie, de ce que chaque pays peut produire et de ce que l'autre pays ou les autres pays veulent de nous et à quel prix — autrement dit, de l'offre et de la demande.
Enfin, troisièmement, il est important d'insister, dans le cadre de votre étude et tout au long de nos discussions, sur le rôle central du dollar américain dans les transactions financières mondiales. Le dollar américain ne sera pas mis en péril, loin de là, par quelques observations présentées devant le comité.
Permettez-moi de dire que le processus est un résultat continu et prévu de la part accrue qu'occupe la Chine dans les échanges commerciaux et les investissements mondiaux. Nous espérons tous que l'approche prudente et contrôlée de la Chine à l'égard des questions à l'étude aujourd'hui se poursuivra encore longtemps et qu'il en sera de même pour ce que j'ose appeler, pour les besoins de la cause, « l'essor pacifique de la Chine sur les marchés financiers ».
Merci, monsieur le président.
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Merci infiniment, monsieur le président.
Tout d'abord, permettez-moi de vous donner un aperçu d'AdvantageBC. Notre organisation a été créée en 1986, sous le nom d'International Financial Centre, Vancouver. À l'époque, deux centres financiers internationaux étaient établis, l'un à Vancouver et l'autre à Montréal, dans le but de promouvoir les activités financières internationales dans ces centres. En fait, lorsqu'on se tourne un peu vers le passé, en 2008, Vancouver se classait au 33e rang comme centre financier mondial. Le gouvernement de la Colombie-Britannique s'est fixé comme objectif de faire en sorte que la ville occupe la 25e place deux ans après les Jeux olympiques, c'est-à-dire en 2012. En effet, la province s'est classée 17e cette année et, en 2014, elle s'est hissée au 14e rang. J'y reviendrai un peu plus tard dans mon exposé.
La Colombie-Britannique a fait figure de chef de file dans la promotion de l'utilisation du renminbi en Amérique du Nord. À preuve, en novembre 2013, la province de la Colombie-Britannique est devenue le premier gouvernement étranger à émettre des obligations « dim sum », qui ont rapporté 2,5 milliards de renminbis. Un an plus tard, en novembre dernier, la Colombie-Britannique a lancé une deuxième émission d'obligations en renminbi, de l'ordre de 3 milliards de renminbis. Fait intéressant, la seule autre instance gouvernementale à avoir émis une obligation « dim sum » était le Royaume-Uni, en octobre dernier.
Revenons donc un an en arrière, lorsque les gens ont commencé à parler publiquement, pour la première fois, de l'éventualité que le Canada devienne un centre de règlement en renminbi. On entendait dire dans les médias que cela pourrait créer une concurrence féroce entre Vancouver et Toronto quant à l'emplacement de cette plaque tournante. C'est, en fait, notre ministre provincial des Finances, Mike de Jong, qui a commencé à promouvoir l'idée d'une plaque tournante pancanadienne, laquelle ne serait pas centrée dans une ville précise, mais servirait plutôt le Canada d'un océan à l'autre. Après tout, un plate-forme de règlement en renminbi ne désigne pas une adresse. Ce n'est pas un édifice. C'est plutôt un outil auquel on peu accéder n'importe où au pays et, en l'occurrence, n'importe où dans les Amériques, puisque nous sommes les seuls à offrir ce service en Amérique du Nord.
Bref, le premier ministre provincial des Finances a demandé à AdvantageBC de diriger les efforts du secteur privé pour que le Canada soit désigné comme plaque tournante du renminbi, et nous avons collaboré très étroitement avec la Toronto Financial Services Alliance pour faire la promotion du Canada en vue de cette désignation. Un groupe de travail a été établi sous ma présidence, en Colombie-Britannique, et nous avons fait valoir comment Vancouver pourrait servir de complément à Toronto et aux autres centres du Canada pour créer un système, où le tout est plus que la somme des parties.
Force est de constater que les divers centres canadiens présentent différentes forces pour ce qui est du règlement en renminbi. La ville de Vancouver est reconnue pour ses services de financement des transactions commerciales, Calgary pour l'investissement direct étranger entrant dans les industries de ressources de l'Ouest, Montréal pour les produits dérivés et Toronto pour une vaste gamme d'autres activités. Mais ces villes se complètent très bien.
Pour en revenir à Vancouver, nous avons non seulement la force en matière de services de financement des transactions commerciales, mais aussi l'avantage du fuseau horaire. Quand on voit le rythme interrompu du commerce partout dans le monde et qu'on sait que les échanges commerciaux en renminbi se font 24 heures sur 24, tous les jours, on constate que la fin des heures de bureau en Asie correspond au début des heures de bureau en Europe. Toutefois, il y avait un énorme écart puisque les Amériques n'avaient pas cette facilité. En effet, le fuseau horaire de Toronto et Montréal concorde avec la fin des heures de bureau en Europe, alors que celui de la côte Ouest correspond au début des heures de bureau en Asie. Nous pouvons donc offrir un service ininterrompu pour le règlement de transactions en renminbi, en temps réel, en profitant pleinement des fuseaux horaires du Canada pour combler l'écart énorme qui existait auparavant.
Le Canada a de grandes forces, et nous n'avons pas manqué de les mettre en relief dans ce dossier. Nous avons le meilleur système bancaire au monde pour la septième année consécutive, selon le World Economic Forum. Quatre villes canadiennes se classent parmi les 30 grands centres financiers du monde: Toronto occupe le 11e rang, Vancouver le 14e, Montréal le 18e et Calgary le 27e. Je crois que les Canadiens ne reconnaissent pas les forces de leur pays. Moi, je les reconnais.
À mon avis, l'annonce du 18 novembre s'est avérée très importante à plusieurs égards. Tout d'abord, la Banque populaire de Chine a désigné cette plate-forme de règlement, la plaque tournante canadienne, non seulement pour servir le Canada, mais aussi l'Amérique du Nord, comme la banque l'a d'ailleurs explicitement déclaré. En réalité, nous pouvons servir l'ensemble des Amériques par l'entremise des institutions financières canadiennes parce que nous savons qu'aucune autre plate-forme de règlement ne sera établie de sitôt ailleurs dans les Amériques.
L'allocation d'un quota d'investisseur institutionnel étranger qualifié revêt également une importance. Nous avons là l'occasion de desservir les Amériques et de permettre à l'investissement étranger direct d'avoir accès à la Chine en utilisant le renminbi sur le marché national grâce à l'allocation d'un quota d'investisseur institutionnel étranger qualifié.
Tout compte fait, je crois que le Canada a de quoi être fier de ses institutions financières internationales. Être désigné comme centre de règlement du renminbi pour les Amériques est une occasion à ne pas manquer. Je crois que les gouvernements canadiens — fédéral et provinciaux — et le secteur privé doivent agir en amont pour saisir cette occasion pendant qu'elle est là.
Merci.
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Merci, monsieur le président et chers députés. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant vous ce matin et j'ai hâte de répondre à vos questions.
Je m'appelle Bryan Osmar, et je suis le directeur général des infrastructures de marchés pour RBC Marchés des Capitaux, à Toronto.
La division des marchés des capitaux de RBC exploite des activités dans 15 pays et emploie plus de 6 900 personnes un peu partout dans le monde. RBC joue un rôle de premier plan dans la promotion de produits libellés en renminbi dans le contexte canadien.
Comme le comité l'a entendu la semaine dernière, il y a eu deux émetteurs canadiens d'obligations libellées en renminbi, aussi connues sous le nom d'obligations « dim sum ». RBC a dirigé la transaction en renminbi d'EDC, d'une valeur de 100 millions de dollars, une première pour un émetteur canadien. De plus, RBC a participé aux transactions de la province de la Colombie-Britannique, qui ont rapporté 2,5 milliards de renminbis dans la première émission d'obligations et, comme on l'a mentionné tout à l'heure, 3 milliards de renminbis dans la deuxième.
Compte tenu de notre intérêt envers le marché du renminbi, nous avons participé activement aux efforts de l'industrie pour créer une plaque tournante du renminbi au Canada. À cet égard, j'aimerais profiter de l'occasion pour saluer les efforts déployés par les entreprises et les associations du secteur privé, les fonctionnaires et organismes provinciaux et, en particulier, le gouvernement du Canada, y compris le premier ministre, la Banque du Canada et le ministère des Finances, pour avoir fait avancer cette initiative.
Ce partenariat entre le secteur privé et le gouvernement s'est avéré essentiel à la réussite de la création d'une plaque tournante du renminbi au Canada. Une fois que ce centre sera entièrement fonctionnel, un certain nombre d'avantages devraient en découler.
D'abord, il y aura une amélioration du flux des échanges commerciaux. Nous nous attendons à ce qu'une plaque tournante canadienne aide à renforcer les liens commerciaux et financiers avec les Chine. Ensuite, il y aura une amélioration des possibilités d'investissement. Le nouveau quota d'investisseur institutionnel étranger qualifié, d'une valeur de 50 milliards de renminbis dans le cadre du programme d'investissement, permettra aux Canadiens d'investir plus facilement dans les produits libellés en renminbi et de saisir des occasions sur les marchés des capitaux chinois. L'efficacité accrue des paiements et la conversion directe en renminbi permettront d'accélérer le traitement des paiements, ce qui devrait aider à élargir la réserve de liquidités en renminbi à l'étranger. Le Canada pourrait également profiter, comme on l'a dit, de son statut de précurseur en dynamisant le marché extraterritorial du renminbi dans ce fuseau horaire sur tout le continent américain.
Même si beaucoup a été fait jusqu'ici, cette initiative en est encore à ses débuts. Comme le comité l'a entendu la semaine dernière, la banque de compensation du Canada, l'ICBC, prévoit entrer en service en lançant la première phase de ses opérations de compensation en renminbi au cours des prochaines semaines.
Il y a toutefois un élément important à ne pas perdre de vue dans le dossier de la plaque tournante canadienne du renminbi et de l'internationalisation du renminbi, à savoir que ce marché en est à ses balbutiements. Au fur et à mesure que l'expérience s'accroîtra, le marché évoluera, idéalement à telle enseigne que les entreprises et les institutions financières pourront participer pleinement aux marchés du renminbi de la manière dont elles le font sur des marchés bien établis, comme ceux de l'euro et du yen.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, RBC s'emploie activement à fournir une vaste gamme de produits et services en renminbi afin de répondre aux besoins de ses clients. Nous nous réjouissons à l'idée de profiter des avantages offerts par cette nouvelle plaque tournante canadienne du renminbi, une fois que ses activités battront leur plein.
Sur ce, je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Bonjour tout le monde. Je suis très heureuse de prendre part à la séance d'aujourd'hui, et de donner mon point de vue sur le centre d'échange du renminbi, ou RMB, devant les membres du Comité des finances et les autres spécialistes de secteurs connexes.
J'aimerais aujourd'hui aborder quelques aspects du centre d'échange et du marché du RMB.
Je vais d'abord vous dire qui nous sommes.
Permettez-moi de vous dresser un portrait rapide de la China Construction Bank. La CCB est une des principales banques commerciales de Chine, de même que la deuxième banque en importance sur le plan des actifs en dollars américains, qui s'élevaient à 2,7 billions de dollars américains en septembre 2014. La succursale de Toronto de la CCB est la première succursale chinoise au Canada, ce qui signifie que nous sommes la banque mère de la CCB.
Nous avons reçu certaines récompenses de plusieurs organisations, y compris une reconnaissance dans The Banker, selon lequel nous nous classons deuxièmes parmi les mille meilleures banques mondiales en ce qui a trait aux fonds propres de catégorie 1.
J'aimerais en deuxième lieu parler des marchés du RMB à l'étranger.
La Banque du Canada et la Banque populaire de Chine, notre banque centrale, ont déjà conclu un accord d'échange bilatéral de devises de 30 milliards de dollars canadiens. Parallèlement, la Chine a également offert ce qu'on appelle un quota d'investisseur institutionnel étranger qualifié de 50 milliards de yuans.
Le marché du RMB à l'étranger peut être dynamisé à l'aide de différents outils, le premier étant l'accord d'échange de devises. Le premier accord du genre a été signé avec la Banque de Corée pour une valeur de 180 milliards de RMB. Depuis, la banque centrale de Chine a négocié avec 33 banques centrales du monde, y compris celle de Hong Kong, de l'Australie et du Royaume-Uni. En date d'octobre 2014, le total des échanges avoisinait les 3 billions de RMB.
Le deuxième outil est le programme d'investisseur institutionnel étranger qualifié. Le premier quota du genre a été accordé à neuf banques de Hong Kong. À ce jour, il y a 117 investisseurs institutionnels de France, de Hong Kong, de la Corée, de Singapour et du Royaume-Uni qui profitent du programme.
Le dernier est l'échange de RMB en compensation. Le premier centre de compensation a été annoncé le 4 novembre 2011 à Hong Kong. À l'heure actuelle, il existe 11 centres de compensation en RMB, y compris celui de Toronto.
La diapositive affichée montre que le marché du RMB a contribué à la croissance constante des échanges bilatéraux en RMB. Par exemple, depuis l'inauguration du centre d'échange du RMB au Royaume-Uni en 2013, le volume des transactions a augmenté considérablement, passant de 370 à 1 473 milliards de dollars américains.
Je parlerai en troisième lieu des avantages pour le Canada.
Le fait de créer à Toronto le premier centre d'échange du RMB en Amérique du Nord a propulsé la ville au rang des plus grands centres financiers mondiaux. Parmi les avantages, mentionnons le fait de réduire les frais de change; de favoriser la diversification du marché des capitaux au Canada; et d'accroire la compétitivité des marchés financiers canadiens.
Mon dernier point porte sur la façon dont la succursale de Toronto de la CCB peut vous venir en aide.
Nous pouvons être utiles de bien des façons, notamment pour la gestion de l'actif, la gestion du passif, la compensation et les règlements, et la gestion de trésorerie.
En 2014, nous étions le deuxième service en importance de l'industrie quant au volume de compensation en RMB. Nous avons également émis un grand nombre d'obligations dim sum aux centres financiers d'une valeur totale de 7,2 milliards.
La dernière diapositive montre l'équipe de la succursale de Toronto. Nous unissons nos efforts afin d'offrir aux organisations locales et à la population des produits et services optimisés relatifs au RMB.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président. Je suis ravi de pouvoir vous offrir ce bref exposé.
Je me lève tôt. Je suis le président du Policy and Resources Committee de la City of London, qui est l'autorité locale du Square Mile. Nous remplissions bien d'autres rôles aussi. Mes fonctions sont celles qui se rapprochent le plus d'un dirigeant politique.
Présider l'initiative sur le RMB de la City of London est un de mes principaux rôles, et je participe activement au projet depuis peu après sa création. Le lancement officiel a eu lieu en 2012, mais il en avait déjà été question en 2011 dans le cadre d'échanges sur l'économie et les finances entre les gouvernements du Royaume-Uni et de la Chine. Il avait alors été convenu qu'appuyer l'internationalisation du RMB entraînerait des avantages mutuels sur le plan des échanges commerciaux et de l'expansion mondiale des services financiers.
La City of London s'est trouvée dans une position unique de secrétariat du projet. Nous collaborons d'ailleurs avec la Chine depuis fort longtemps. Nous avons des bureaux à Beijing et à Shanghai, et avons des liens très solides avec les banques et d'autres institutions financières de Londres. Puisque nous ne sommes une entité ni gouvernementale ni commerciale, l'ensemble des intervenants ont trouvé tout à fait acceptable que nous dirigions l'initiative. Nous sommes neutres sur le plan des visées commerciales et politiques. En président l'initiative, nous avons permis aux participants de se limiter à trouver des solutions pratiques dans le but de proposer des services efficaces.
L'initiative regroupe actuellement 13 banques mondiales, y compris les cinq grandes banques chinoises qui sont implantées au Royaume-Uni. Elle reçoit un appui officiel sous la forme d'observateurs du Trésor et de la Banque d'Angleterre. Nous restreignons l'admissibilité simplement pour que la taille du projet demeure gérable, mais nous faisons participer autrement de nombreux autres intervenants.
Les principales activités que nous appuyons peuvent être divisées en trois catégories complémentaires. Premièrement, il faut veiller à ce qu'une infrastructure adéquate de compensation et de règlement soit en place pour que les affaires se rapportant au RMB se déroulent rondement. Puisque Londres est de loin le plus grand centre de change international, elle est bien placée pour assumer ce rôle supplémentaire. D'ailleurs, ce rôle a pris de l'ampleur avec la conclusion d'un accord de crédit réciproque entre la Banque d'Angleterre et la Banque populaire de Chine, de même qu'avec la nomination de la China Construction Bank, ou CCB, à titre de banque de compensation. Ces deux mesures viennent valider l'appui officiel au développement du marché de Londres, et contribuent à garantir la présence de liquidités sur le marché.
En deuxième lieu, l'initiative a soutenu les participants de l'industrie en créant de bonnes conditions et un milieu favorable au développement de produits et services sur le marché. Voilà qui nous a permis de faire notre travail et d'analyser les produits et services d'autres centres, de réunir les intervenants très différents du marché, et de discuter avec les entreprises de leurs désirs, en plus d'observer les tendances mondiales des marchés pertinents, ainsi que d'identifier les obstacles à l'évolution du marché et les occasions à saisir pour aider le marché à se développer plus efficacement.
Enfin, nous avons pris part aux efforts de sensibilisation et de marketing. Il a été important d'attirer l'attention des entreprises sur la pertinence du marché à Londres. Certaines entreprises trouvent tout simplement plus facile de poursuivre leurs échanges en dollars américains, comme elles l'ont toujours fait. Nous avons donc mis en place tout un programme visant à communiquer aux entreprises l'avantage des échanges en RMB, ce qui a constitué une partie très importante de mon travail.
À l'aide de Bourse Consult, nous avons également compilé des données démontrant la croissance du marché, ce qui a été d'un grand secours à tous les participants.
Toutes ces activités visent à nous rapprocher du but ultime, soit de créer un marché du RMB durable, qui fonctionne efficacement et favorise un environnement dans lequel les institutions financières peuvent répondre aux besoins des entreprises. Nous souhaitons que le RMB soit considéré comme une autre monnaie d'affaires, aux côtés des devises établies depuis longtemps, comme le dollar, l'euro et la livre sterling. Pour y arriver, il faut que le dialogue avec les autorités chinoises soit permanent et efficace, et qu'il porte non seulement sur le RMB, mais aussi plus généralement sur la libéralisation du secteur financier et la réforme; que l'industrie soit déterminée; et que des intervenants comme la City of London déploient des efforts afin de sensibiliser la population, de suivre l'évolution et de réagir aux nouveautés.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins, et plus particulièrement M. Boleat, qui nous parle de l'autre côté de l'océan.
J'aimerais tout d'abord dire à M. Curtis que nous ne parlerons pas de la vue à partir des plages de Spanish Banks ce matin, puisque nous sommes à Ottawa aujourd'hui et que la simple idée d'être ici me donne encore plus froid.
Je souhaite la bienvenue à M. Hansen, de la Colombie-Britannique.
Monsieur Boleat, je vais commencer par vous puisque votre temps est limité. La Grande-Bretagne a quelques années d'avance sur le Canada compte tenu de la création de son centre d'échange du RMB. D'après votre expérience, auriez-vous quelque chose de particulier à conseiller au Canada sur la création de notre propre centre dans un esprit de concurrence amicale?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui et je souhaite spécialement la bienvenue à ceux qui sont venus de loin pour être ici.
Ma première question s'adresse à Colin Hansen, qui vient de la Colombie-Britannique, où le climat est agréable.
Colin, votre présence est très pertinente aujourd'hui, vous qui avez déjà été ministre responsable des initiatives pour l'Asie et le Pacifique et des Jeux olympiques, de même que ministre des Finances en Colombie-Britannique. Il y a environ 10 ans, nous siégions d'ailleurs tous les deux au Asia Pacific Trade Council. Je vous remercie d'être ici, de faire oeuvre de pionnier et de faire valoir la question qui nous intéresse au sein d'AdvantageBC. Je sais que vous avez rédigé un article sur la question et que votre aide a été très utile au cours des premières étapes. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Pouvez-vous nous expliquer l'incidence qu'aura le nouveau centre d'échange sur l'économie de la Colombie-Britannique?
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Je pense que la Chine prête actuellement davantage attention aux centres d'échange du RMB de partout dans le monde. À ce jour, 11 centres ont été créés. La Chine va donc mettre en oeuvre cette stratégie et fera connaître davantage le RMB à l'échelle mondiale.
La banque centrale de Chine est en train de mettre au point un nouveau système de compensation et de règlement en RMB. Elle estime que le lancement aura lieu en 2016. Par la suite, l'ensemble des compensations en RMB réalisées à l'étranger respecteront davantage les délais prévus.
De plus, la Chine a plusieurs zones de libre-échange, comme Shanghai. Il y a aussi Guangzhou à l'horizon, et d'autres villes, comme Tianjin. Une entreprise pourrait donc avoir accès aux prix du centre d'échange du RMB à partir d’un compte à de l'étranger. Puisque la zone de libre-échange peut être plus flexible avec la devise, et...
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Comme je l'ai dit en exposé, nous sommes aux premières étapes du centre, et les possibilités qui en découleront continueront de se multiplier au fur et à mesure que nous comprendrons mieux les avantages de la facilitation des échanges et de l'investissement.
Encore une fois, puisqu'il s'agit surtout d'un centre de facilitation axé sur les inscriptions et le privilège réglementaire, aucun investissement direct de taille dans le système financier n'est nécessaire. Le centre aidera surtout les utilisateurs, les clients et d'autres à réaliser des transactions, qu'elles soient financières ou commerciales.
Comme je l'ai déjà dit, le rôle du centre ressemblera beaucoup à celui d'un lubrifiant, puisqu'il facilitera les choses et réduira les frictions relatives à la transaction pour les participants. Le volume de transactions augmentera au fur et à mesure que les gens prendront conscience des avantages et pourront mieux en profiter.
Je remercie chacun d'entre vous d'être venus aujourd'hui. Je vous suis reconnaissant de vos commentaires et je comprends l'importance de la plateforme de commerce et d'investissement en renminbi pour le Canada.
La question des relations sino-canadiennes et des courants d'investissement bilatéraux est importante pour les Canadiens. Certains Canadiens se demandent quelle devrait être notre approche à l'égard de l'investissement des entreprises d'État au Canada. C'est une question importante et j'aimerais avoir vos commentaires à ce sujet.
Il existe divers points de vue. Certains disent que tant qu'elles se conforment à la réglementation canadienne et qu'elles paient des redevances — qu'il s'agisse de règles liées au travail ou à l'environnement, etc. —, nous devrions les traiter de la même façon dont nous traitons les autres investisseurs.
J'aimerais entendre vos points de vue.
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C'est avec plaisir que je répondrai à la question.
Accéder au marché des obligations dépend souvent du prix que peut obtenir l'émetteur d'une obligation, quelle que soit la devise. Par exemple, RBC Marché des capitaux émet des obligations en diverses devises. Des sociétés européennes peuvent émettre des obligations en dollars australiens et des sociétés étrangères peuvent le faire en dollars canadiens. Elles peuvent choisir de conserver la devise d'origine, ou de la convertir en d'autres devises. En fin de compte, cela dépend du coût de l'emprunt dans cette devise et de la question de savoir si cela permet une répartition adéquate des investissements dans le passif de l'émetteur.
Le marché hors frontière offre des taux beaucoup plus faibles pour les obligations libellées en renminbi que le marché national. Donc, une partie de la suppression et de l'activité liées au marché des obligations libellées en renminbi découle de l'écart des taux du marché hors frontière et du marché national attribuable à la réglementation.
À terme, la plateforme, le programme des investisseurs institutionnels étrangers agréés et la libéralisation atténueront cet écart. Essentiellement, je dirais qu'actuellement, cette activité varie en fonction des coûts. L'attrait de la conversion en renminbi n'est peut-être pas aussi fort que d'autres méthodes de financement, mais si c'était le cas, ce serait sans doute une solution de rechange. Je ne l'exclurais pas, mais je pense que le coût sera un des principaux facteurs.
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Je pense que vous devrez vous souvenir de notre point de départ. Londres est sans contredit le plus important centre du marché des changes au monde, et ce facteur est le fondement essentiel sur lequel nous avons misé.
Le deuxième point est l'approche inclusive. Lorsqu'on regarde la liste des 13 banques participantes, on voit qu'il n'y a que quatre banques britanniques. L'une d'entre elles, Standard Chartered, n'a pas beaucoup d'activités en Grande-Bretagne. Une autre, HSBC, est surtout une banque asiatique, comme son nom l'indique. Nous avons accueilli la participation de toutes les banques internationales; ce n'est pas une initiative purement britannique.
Nous avons constamment cherché à faciliter la tâche des entreprises. Nous avons eu comme principal objectif de faciliter les échanges commerciaux et l'investissement entre la Grande-Bretagne et la Chine. Il ne s'agissait pas seulement d'augmenter les chiffres et de faire des annonces. Je pense que nous avons obtenu d'excellents résultats en établissant une collaboration avec les entreprises, en connaissant leurs besoins et en obtenant la participation du plus grand nombre de banques et d'institutions possibles.
Ce fut un exercice plutôt complet; nous avons recueilli des données et réglé des problèmes tout en reconnaissant — comme je l'ai indiqué plus tôt — que faire affaire avec la Chine ou faire affaire avec d'autres pays, ce sont deux choses différentes. Il faut reconnaître leur façon de travailler.
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Merci beaucoup. C'est une réponse très utile.
J'aimerais passer à M. Hansen.
De toute évidence, vous avez fait beaucoup de travail préliminaire sur cette question par vos mémoires et vos travaux antérieurs, notamment.
Vous ne travaillez pas dans le secteur financier comme tel; vous n'êtes pas associé à une grande banque. Selon vous, quelle serait la meilleure façon de renforcer notre secteur des services financiers pour saisir cette occasion et, comme M. Boleat l'a indiqué, pour inciter de nombreuses banques internationales à emboîter le pas avec nous?
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AdvantageBC est un organisme non gouvernemental à but non lucratif. Nous ne recevons aucun financement du gouvernement; notre financement provient de nos membres, qui oeuvrent en majorité dans le secteur des services financiers de la Colombie-Britannique.
Je pense qu'il faut être attentif aux besoins du marché. La réussite d'une plateforme canadienne d'échange du renminbi ne sera pas favorisée par les gouvernements, ni par un organisme comme AdvantageBC, mais plutôt par le marché et le secteur privé. Lorsque les entreprises des Amériques verront que cela représente un avantage sur le plan des prix, des coûts et des profits, elles seront plus enclines à implanter leurs activités liées aux services financiers au Canada.
Je pense que c'est en partie attribuable à la solidité du secteur canadien des services financiers. Comme je l'ai indiqué plus tôt, je ne pense pas que nous ayons fait suffisamment d'efforts pour le faire savoir. Si nous voulons tirer pleinement parti de cette occasion, nous devons nous manifester et promouvoir le Canada, à tout le moins dans les Amériques.
La question qui me vient à l'esprit est la suivante.
Depuis qu'on traite du sujet, on nous parle évidemment beaucoup d'un avantage concurrentiel qu'aura notre plaque tournante. Pendant combien de temps allons-nous garder cet avantage concurrentiel si, partout dans le monde, on ouvre des plaques tournantes de ce genre?
La question s'adresse peut-être également aux trois autres témoins, à savoir MM. Curtis, Hansen ou Osmar.
Vous insistez beaucoup sur l'avantage concurrentiel, mais celui-ci ne durera pas longtemps.
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Tout d'abord, rien n'indique qu'un nouveau centre de règlement sera établi ailleurs dans les Amériques d'ici peu. Nous avons donc l'avantage d'être les premiers sur le continent américain à créer un tel centre, et nous devons en tirer parti.
Mais je pense qu'avec le temps, d'ici cinq ans ou plus, lorsque la Chine aura libéralisé complètement sa monnaie, à telle enseigne que ce ne sera plus une devise contrôlée — et c'est manifestement son objectif —, les centres de règlement ne seront plus aussi pertinents. On sera alors en mesure de régler des transactions, n'importe quand et n'importe où dans le monde, comme c'est le cas avec le dollar américain, l'euro ou toute autre devise flottante.
D'ici là, le Canada a l'occasion de profiter de cet avantage concurrentiel et de se faire connaître comme un endroit propice aux transactions financières internationales. Voilà qui aura des retombées positives pour les générations à venir, peu importe les résultats de la libéralisation du renminbi.
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Merci, monsieur le président et merci à nos témoins d'être ici aujourd'hui. Je tiens aussi à remercier mon compatriote, M. Hansen, ancien premier ministre de la Colombie-Britannique, de ce troisième budget équilibré.
Vendredi dernier, la première ministre Clark est venue dans ma circonscription, et elle figure au nombre des députés provinciaux avec lesquels je travaille. Je lui en suis reconnaissant.
M. Nathan Cullen: Bon, ça va.
L'honorable Ron Cannan: Eh bien, je sais que M. Hansen a joué un rôle essentiel sur le plan de l'encadrement.
Un député: Il était vice-premier ministre.
Hon. Ron Cannan: Non, c'est lui qui a montré la voie à suivre.
En tout cas, je voulais simplement revenir sur un des points que vous avez soulevés. Avant la séance, nous nous sommes entretenus brièvement sur l'importance de la foresterie, un grand secteur de notre économie, mais aussi sur le gaz naturel liquéfié et les répercussions possibles de ce centre d'échange du RMB. Pensez-vous qu'un tel centre favorisera les investissements dans ces deux secteurs?
Je passe maintenant à M. Curtis, parce qu'il siège au comité du commerce depuis neuf ans. Vous avez témoigné à plusieurs reprises en tant qu'expert. Je sais que vous avez de l'expérience.
Je repense à cette conversation que vous aviez eue avec votre père en 1949, à votre expérience de plus de 35 ans au sein du ministère et à la mise en place de l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers pour assurer la stabilité et donner confiance aux entreprises.
Pouvez-vous confirmer que les chiffres cités par M. Hansen correspondent aux immenses possibilités que recèle cette entente ou, à la limite, trouvez-vous que c'est réaliste?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence parmi nous.
Malheureusement, l'un d'entre eux nous a quittés. C'est dommage puisque j'avais une question à lui poser. Je vais donc la poser à Mme Sun.
Madame Sun, dites-moi quels effets positifs ou négatifs pouvons-nous anticiper de la mise en oeuvre de la plateforme canadienne en comparaison, par exemple, de celle de Londres au Royaume-Uni?
J'imagine que les échanges, les transactions et les interactions ne se limiteront pas au continent américain. Pouvons-nous concevoir que certains effets pourront être observés sur les transactions effectuées à Londres et vice-versa?
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Oui, parce que la Chine travaille maintenant à mettre au point un nouveau système. Il s'agit du système des règlements et de la compensation.
Ainsi, toutes les banques de compensation, y compris celle de Toronto et la nôtre, pourront se brancher directement à ce système pour que la transaction soit effectuée, alors que, maintenant, il s'agit surtout de transactions futures.
La situation sera meilleure qu'elle ne l'est maintenant. À l'heure actuelle, les banques de compensation, y compris celles des autres pays et celle de Londres, doivent utiliser le système de leur banque d'attache, puis se connecter au système de la banque centrale chinoise. Une fois que le nouveau système sera lancé, elles pourront se brancher à ce système directement. Elles n'auront plus à passer par le système d'une tierce partie.
Monsieur Curtis, nous allons utiliser des données mathématiques.
Je ne vous cacherai pas que j'ai été quand même assez surpris en prenant connaissance du volume d'échanges en renminbi dans le monde entier et par le fait que la monnaie chinoise soit utilisée beaucoup plus largement. J'ai l'impression qu'il y a une progression de type exponentiel. Même si le volume actuel reste quand même très faible par rapport au dollar américain, la progression a été fulgurante malgré les règles qui sont passablement restrictives. Est-ce que vous faites une lecture semblable à la mienne à ce sujet? On peut anticiper les développements. Évidemment, je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire que les prévisions représentent quelque chose d'extrêmement périlleux. On connaît cela en économie. Beaucoup d'économistes ont fait des prédictions erronées.
Est-ce qu'on peut anticiper quand même que le volume de transactions va poursuivre cette progression qu'on pourrait qualifier d'exponentielle et faire du renminbi un poids lourd sur les marchés internationaux dans une échéance de quelques années à peine?
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être ici. C'est une discussion fascinante.
Monsieur Curtis, j'adore votre histoire de 1949. C'est très intéressant d'entendre comment la Chine est entrée dans le nouveau monde, à la suite de la révolution chinoise. Cela s'est passé avant ma naissance, mais je me souviens qu'enfant, je lisais sur la révolution chinoise et la révolution russe. C'est fascinant. En réalité, la première partie de la révolution a duré environ 30 ans. C'est remarquable, quand on y pense. Cela nous paraît très long, mais pour ma part, c'est surtout la deuxième partie de la révolution qui m'intrigue.
J'ai eu le privilège d'aller en Chine à deux reprises. La première fois, je suis allé à Beijing. La deuxième fois, j'ai pu visiter Shanghai. Vous y avez sans doute été, vous aussi, tout comme beaucoup d'autres personnes. On nous a fait visiter cette tour à Shanghai — j'oublie le nom. Par la suite, nous sommes descendus au sous-sol. Ce n'était pas au rez-de-chaussée, mais au sous-sol. Nous avons eu droit à une leçon d'histoire. Je ne sais pas si vous avez vu cette exposition. C'est fascinant. Nous avons vu défiler 5 000 ans d'histoire chinoise, ce qui est remarquable. Il n'y a rien de plus remarquable au monde, selon moi.
Ensuite, on nous a montré les points saillants du tournant du XXe siècle, comme la révolution des Boxers et la servitude. On voyait des conducteurs de rickshaws et des femmes occidentales dans leur tenue. Puis, on est passé directement à 1980 — ou plutôt, à 1970. L'image s'arrêtait donc là. On a commencé à montrer Shanghai. On a sauté tout un pan de la révolution chinoise, ce qui m'a mis la puce à l'oreille. Je me souviens de l'histoire de.. J'ignore si c'est un fait véridique. Un jour, quelqu'un avait demandé à un général chinois ayant participé à la révolution de donner son avis sur la Révolution française. Il avait répondu que c'était trop tôt pour se prononcer. Cela vous donne une idée de l'âme chinoise. Ce sont des gens remarquables, aux capacités incroyables.
Il ne fait aucun doute que cette initiative sera très utile pour le secteur financier, mais je m'inquiète du secteur manufacturier. La plupart d'entre nous reconnaissent que les Chinois ont la mainmise sur ce secteur, pas seulement au Canada, mais partout dans le monde. À ce qu'il paraît, nous avons peut-être atteint un équilibre; je ne saurais le dire. Mais j'aimerais savoir comment cette initiative profitera à ce qu'il nous reste. Je crois comprendre que nous pouvons faire des transactions en Colombie-Britannique. Je vous en félicite. Grâce à sa proximité, votre province est en mesure de faire d'excellents échanges commerciaux avec les Chinois, mais qu'en est-il du reste du Canada? Pour les gens des autres régions du Canada, comme ceux de ma circonscription qui fabriquent des produits, ce centre leur sera-t-il d'un secours? Permettra-t-il d'accroître nos échanges commerciaux avec les Chinois, et les Chinois se mettront-ils à faire du commerce avec nous et à acheter des pièces que nous avons la compétence de fabriquer? Qu'en pensez-vous?