:
Je déclare ouverte la séance 86 du Comité permanent des finances.
Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 25 mai 2015, nous poursuivons notre étude du projet de loi .
Je tiens à remercier les témoins d'être là ce matin. Pour commencer, nous accueillons M. Ian Lee, de l'Université Carleton. Nous accueillons aussi Mme Emmanuelle Tremblay, présidente de l'Association canadienne des employés professionnels, M. Jeffrey Astle, président sortant de l'Institut de la propriété intellectuelle du Canada, Debi Daviau, présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, Robyn Benson, présidente nationale de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, et Rennie Marcoux, dirigeante principale de la planification des politiques stratégiques, et Peter Henschel, sous-commissaire du Service spécialisé de la police de la Gendarmerie royale du Canada.
Merci à vous tous d'être là ce matin. Vous avez un maximum de cinq minutes pour présenter votre déclaration préliminaire.
Nous allons commencer avec M. Lee, s'il vous plaît.
:
Je remercie le Comité des finances de m'avoir donné la possibilité de témoigner en compagnie d'aussi distingués témoins. Cependant, en revanche, je tiens à souligner que, tandis qu'ils sont tout en haut de leur syndicat et de leur organisation, je suis simplement un syndiqué en règle, un membre de la base syndicale, au bas de l'échelle. Bref, si je peux me permettre une métaphore, je ne suis qu'un travailleur d'atelier dans l'usine de l'éducation.
Voici, rapidement, ce que j'ai à vous dire: premièrement, je ne consulte personne ni quoi que ce soit, nulle part; pas de sociétés, pas de syndicats, pas d'ONG, pas de gouvernements, pas de partis politiques ni de particuliers. Deuxièmement, je n'appartiens à aucun parti politique et ne fais de dons à aucun. Troisièmement, je publie des articles scientifiques sur les relations de travail au sein de la fonction publique au Canada depuis plus de 20 ans. Quatrièmement, en 27 ans d'enseignement, je n'ai manqué aucun cours — jamais, pas même une fois — en raison d'une maladie. Cependant, j'ai donné des cours pendant que j'étais malade, parce que mes étudiants ont vraiment besoin de moi pour terminer leur cours et obtenir leur diplôme. Cinquièmement — et c'est ce qui est le plus important —, je suis un membre en règle de la CUASA, le syndicat des enseignants, et ce, depuis 27 ans. De plus, je suis depuis peu collaborateur régulier à temps partiel de l'émission de CBC The Exchange with Amanda Lang. Je reçois des honoraires très modestes sur lesquels sont déduits des cotisations syndicales du syndicat des communications. Pour le dire en d'autres mots, je juge l'appartenance syndicale tellement importante, que j'appartiens non pas à un, mais à deux syndicats.
Aujourd'hui, je vais seulement vous parler de la disposition sur les congés de maladie dans le projet de loi d'exécution du budget. J'appuie la modernisation des avantages sociaux de la fonction publique, y compris le système de congés de maladie, et je crois qu'il est très important de vous dire dès le départ que, selon moi, le Canada est vraiment privilégié de compter sur l'une des fonctions publiques les plus scolarisées, compétentes et éthiques du monde. Je me permets de le dire après avoir donné des cours de MBA pour cadres dans de nombreux pays à l'échelle internationale.
Par conséquent, il est faux et trompeur de donner à penser que le fait de critiquer n'importe quelle composante des avantages sociaux de la fonction publique reflète du mépris pour les fonctionnaires ou le processus de négociation collective. Je suis un fonctionnaire syndiqué qui travaille dans une université publique. Je viens d'une famille qui compte des fonctionnaires fédéraux depuis les années 1940, lorsque mon défunt oncle a été nommé maître de poste à Elfros, en Saskatchewan.
Non. C'est une question de réforme et de modernisation. Comme je l'ai dit dans ma lettre d'opinion publiée dans la page éditoriale du Ottawa Citizen en 2013, il faut bien comprendre que, avant la mise en place du processus de négociation collective, en 1967, les fonctionnaires étaient payés moins et avaient moins d'avantages sociaux que les employés du secteur privé. Cependant, la tendance s'est inversée à compter du début des années 1970, et elle s'est poursuivie jusqu'à la législature actuelle.
Cependant, ce serait une très grave erreur de blâmer les syndicats pour l'échec de la modernisation du régime de rémunération et d'avantages sociaux de la fonction publique. Les syndicats font ce que les syndicats sont censés faire et ce pour quoi je paie mes cotisations syndicales... du moins, lorsqu'ils ne se mêlent pas de ce qui ne les regarde pas, comme lorsqu'ils interviennent dans le cadre des élections fédérales et provinciales en utilisant mes cotisations syndicales.
Non. Il faut faire porter le chapeau aux responsables: les anciens ministres du Conseil du Trésor, les anciens gouvernements libéraux et conservateurs, qui n'ont pas utilisé le mot le plus difficile de la langue française — l'un des mots les plus courts, d'ailleurs —« non », nous n'approuverons pas votre demande.
Passons à l'absentéisme. Comme la société de consultants en RH la plus respectée du monde, Mercer consulting, et le Conference Board l'ont démontré dans leurs études, l'absentéisme coûte très cher. Cependant, je parle non pas des coûts directs de l'absentéisme, mais du coût indirect lié à la baisse de productivité. Mercer estime que le coût réel de l'absentéisme s'élève à environ 8,5 % des dépenses salariales totales. Et n'oubliez pas que, en moyenne, les coûts salariaux totaux représentent environ 75 % des coûts totaux de la plupart des organisations.
Au cours des 30 dernières années, la plupart des employeurs canadiens ont modernisé leur politique en matière de congé de maladie, abandonnant le système à deux volets — les indemnités de congé à court et à long termes — pour un système à trois volets, qui consiste en ce qui suit: une banque de cinq à sept jours de congé personnels sans exigence documentaire, puis les indemnités de congé à court terme et, enfin, les indemnités de congé à long terme. C'est une façon intelligente de faire une distinction entre les enjeux personnels, comme les funérailles, une cérémonie de collation des grades d'un enfant, un bal de finissants ou le fait de se briser une jambe en ski. De plus, cela est encore plus important, ce régime transfère la responsabilité de la gestion des congés à court terme des gestionnaires, qui ne sont absolument pas qualifiés pour évaluer des certificats médicaux, aux professionnels formés et aux compagnies d'assurances.
C'est pour cette raison cruciale que j'implore le comité et le gouvernement d'éliminer la période d'admissibilité de sept jours pour les congés de maladie à court terme dans sa proposition, parce que, une fois qu'une compagnie d'assurances a déterminé qu'une personne est malade, elle l'est vraiment.
Actuellement, selon la base de données de Mercer, 97 % des employés ne peuvent plus accumuler leurs congés de maladie, y compris les employés des universités et les fonctionnaires provinciaux.
Enfin, pour conclure, selon moi, il est important de porter un enjeu à votre attention. J'ai vécu dans cette ville remarquable toute ma vie, une ville que je caractérise comme étant le centre de l'univers canadien, et j'ai travaillé à trois occasions distinctes pour la fonction publique fédérale. Je connais un très grand nombre de fonctionnaires dans la ville.
Honorables membres, ce n'est pas un fait bien connu, mais il y a une importante cassure dans les rangs et les sections de l'AFPC et de l'IPFPC en ce qui concerne la réforme des congés de maladie. Un bon nombre de fonctionnaires ont communiqué avec moi — des jeunes — et ils appuient en silence les réformes, puisque ce sera un meilleur système pour ceux qui n'ont pas accumulé de congés de maladie, tandis que les plus anciens fonctionnaires appuient en général le système actuel. Je ne connais pas les pourcentages de chaque camp, mais je sais que la cassure est importante.
Je demande aux membres du comité de ne pas tenir compte des enfants du baby boom fatigués et mécontents, qui, d'ailleurs, partiront bientôt à la retraite, et d'écouter plutôt les jeunes, parce que ce sont eux qui représentent l'avenir.
Merci.
:
Mesdames et messieurs membres du comité, bonjour. Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant vous ce matin en compagnie de mes collègue de l'Alliance de la fonction publique du Canada et de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada.
L'Association canadienne des employés professionnels, ou ACEP, représente plus de 10 000 économistes, statisticiens et analystes de politiques, les 925 traducteurs, interprètes et terminologues du gouvernement ainsi que les analystes et les adjoints de recherche de la Bibliothèque du Parlement que vous côtoyez tous les jours.
L'ACEP estime que les changements touchant la négociation collective qu'on retrouve dans le projet de loi C-59 viole la liberté d'association définie par la Charte canadienne des droits et libertés. Trois jugements récents de la Cour suprême du Canada concernant les droits du travail ont réaffirmé ce droit. Le projet de loi C-59 n'est pas un geste isolé. Il fait partie d'une stratégie concertée pour changer les règles de la négociation collective.
Le projet de loi C-4, adopté en décembre 2013, avait déjà modifié le processus de négociation de nos membres en leur retirant le droit à l'arbitrage. Ce faisant, il force nos membres vers une seule issue, celle de la conciliation et de la grève. Or au moyen du projet de loi C-59, le gouvernement veut maintenant leur enlever la possibilité d'exercer ce droit légitime et reconnu par la Cour suprême quant à des enjeux majeurs, et ce, au mépris de la loi et des contrats déjà signés entre les deux parties. C'est comme si vous signiez un contrat pour acheter une maison et que, trois ans plus tard, l'ancien propriétaire revenait reprendre la remise.
En plus de nier leurs droits fondamentaux, le gouvernement propose une approche qui est inéquitable pour les employés et injuste pour les contribuables. En effet, le gouvernement prétend réaliser des économies à partir de ce qui est en fait un passif comptable. Il passe sous silence les coûts de ce nouveau système d'indemnisation. Pour vous démontrer l'impact d'un changement qui ferait passer le nombre de congés annuels de 15 à 6, nous avons utilisé les informations fournies par l'employeur. Nous avons analysé l'utilisation des congés de maladie selon leur durée et le nombre d'épisodes. Notre conclusion est que ce qui est présenté à la table des négociations comme étant une amélioration est en fait un désavantage marqué pour un très grand nombre d'employés, surtout pour les plus vulnérables d'entre eux.
Chaque année, 60 % des employés de la fonction publique doivent prendre plus de six jours de congés de maladie, selon les données fournies par le Conseil du Trésor qui figurent au tableau contenu dans la soumission écrite que vous avez en main.
Avec le régime proposé par le gouvernement, moins de 15 % d'entre eux pourraient recevoir un remplacement salarial par l'entremise du régime d'assurance-invalidité de courte durée qui est proposé. Comme vient de le mentionner M. Lee, c'est la période d'attente qui pose particulièrement problème. Près de la moitié de ces personnes ne recevrait aucun bénéfice en vertu du nouveau régime tel qu'il est présenté actuellement.
[Traduction]
J'aimerais vous présenter un scénario réaliste. Je suis la mère de trois enfants, et pas un enfant du baby boom vieillissant — désolée, monsieur Lee — et je peux vous dire que, à l'époque, lorsque mes enfants étaient en garderie, j'attrapais tous les virus, et six jours, c'est vite passé. Par conséquent, une fonctionnaire normale âgée de 33 ans, qui attrape une pneumonie après avoir utilisé ses six jours de congé de maladie aurait un choix difficile à faire: venir travailler malade et éviter de perdre des revenus ou rester à la maison sans solde. Si elle choisit la première solution, elle risque de transmettre l'infection à ses collègues, ce qui créera un fardeau supplémentaire sur le système de soins de santé. Non seulement le budget ne tient pas compte de tels coûts indirects, mais le prix lié à la mise en place d'un régime d'invalidité de courte durée privé, n'a pas été estimé dans le budget, ce qui est pour le moins assez commode.
De l'autre côté, le ministre des Finances prévoit faire des économies de 900 millions de dollars. Ce montant n'est pas une dépense prévue; c'est plutôt la valeur comptable des congés de maladie accumulés. On ne peut pas faire des économies avec des non-dépenses... et beaucoup d'économistes sont du même avis que moi.
Nous savons grâce à l'analyse du directeur parlementaire du budget que le système actuel coûte très peu, parce que la majeure partie des employés en congé de maladie ne sont pas remplacés durant leur absence. Par conséquent, nous affirmons aussi que les contribuables seront aussi des perdants en raison de ce mauvais plan. Le nouveau système risque d'être plus coûteux à gérer que le régime actuel de congés de maladie.
[Français]
En conclusion, je crois que la Chambre des communes est la gardienne des droits et libertés des citoyens canadiens. Les employés de la fonction publique fédérale sont aussi des citoyens, et ils doivent jouir des mêmes droits que les autres Canadiens.
[Traduction]
Le projet de loi C-59 est une attaque illégale et inconstitutionnelle envers ces droits.
Le gouvernement affirme qu'il tente simplement de moderniser le régime de congés de maladie de ses employés. Si tel est l'objectif, nous sommes d'accord, et nous pouvons le faire sans le projet de loi C-59, sans contourner un processus de négociation collective libre et équitable et sans changer les règles du jeu après-coup.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis ici pour parler des articles 44 à 72 de la section 3 de la partie 3, qui portent sur la propriété intellectuelle. Je m'appelle Jeffrey Astle. Je comparais au nom de l'Institut de la propriété intellectuelle du Canada, l'IPIC. Je suis le président sortant du conseil de gestion de l'IPIC. L'IPIC est une association professionnelle canadienne d'agents de brevets, d'agents de marques de commerce et d'avocats qui pratiquent dans tous les domaines du droit de la propriété intellectuelle, le droit sur la PI. Je suis un avocat interne, un agent de brevets et de marques de commerce pour Pratt & Whitney Canada, dont le siège est situé à Longueuil, au Québec. Mon titre est celui de conseiller en propriété intellectuelle.
L'IPIC veut remercier le comité de lui offrir l'occasion de formuler des commentaires sur le projet de loi C-59.
[Français]
Je remercie les membres du comité de nous avoir invités aujourd'hui à commenter ce projet de loi.
[Traduction]
Le projet de loi propose d'importantes améliorations au cadre de PI du Canada, en établissant un privilège pour protéger les communications confidentielles entre des clients et leurs conseillers en matière de propriété intellectuelle afin que cette information ne puisse pas être communiquée devant des tribunaux. Il s'agit d'une mesure que demandait déjà l'IPIC.
Pour établir un brevet ou des droits de marques de commerce, une entité se tourne habituellement vers des agents de brevets ou de marques de commerce pour obtenir des conseils et de l'aide. Ces spécialistes ont l'expertise nécessaire pour interpréter le cadre technique et juridique de l'entreprise de leur client, prendre en considération les stratégies opérationnelles et les objectifs de leur client et lui prodiguer des conseils sur la façon dont il pourrait utiliser les droits sur les brevets et les marques de commerce pour les atteindre. Ces professionnels ont les titres de compétence nécessaires pour aider leurs clients à faire respecter leurs droits en matière de propriété intellectuelle.
Afin qu'un client puisse obtenir les meilleurs conseils possibles auprès de son conseiller en propriété intellectuelle, lui et son conseiller doivent pouvoir communiquer librement et parler de tous les aspects de ses stratégies et objectifs commerciaux, de ses compétiteurs et défis et des stratégies pouvant être utilisées pour tirer parti des droits en matière de propriété intellectuelle de façon à atteindre les objectifs escomptés compte tenu de ses compétiteurs et défis et des stratégies qu'ils envisagent d'appliquer pour faire respecter ces droits à l'échelle internationale grâce à la préparation et la présentation de demandes de brevets et de marques de commerce à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada et à d'autres bureaux de propriété intellectuelle à l'étranger.
Si ces communications risquent d'être divulguées, on décourage la libre communication entre le client et le conseiller en propriété intellectuelle, ce qui empêche ce dernier de travailler efficacement et fait en sorte qu'il prodiguera des conseils qui ne sont pas optimaux.
Au Canada, contrairement à d'autres administrations comme le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les communications confidentielles entre les clients et les conseillers en brevets et marques de commerce, dans le cadre desquelles des conseils sont demandés touchant les droits liés aux brevets et aux marques de commerce — ne sont pas protégées contre une divulgation forcée devant un tribunal. Cette situation place les innovateurs canadiens en position de désavantage lorsqu'ils affirment leurs droits de propriété intellectuelle dans le cadre de litiges au Canada et dans d'autres administrations, comme les États-Unis, où les tribunaux exigent la divulgation des communications confidentielles, parce qu'aucune protection contre une telle divulgation forcée n'est fournie au Canada.
Les communications entre les clients et leur conseiller en propriété intellectuelle, qui leur prodigue des conseils liés aux brevets et aux marques de commerce devraient bénéficier de la même protection que les communications de conseils dans les autres domaines du droit. Dans les deux cas, il faut permettre une communication complète, libre et franche entre ceux qui ont besoin de conseils et ceux qui sont le mieux placés pour leur fournir.
En réglant cette lacune, le projet de loi C-59 veille à ce que les entreprises canadiennes puissent parler ouvertement avec leur conseiller en propriété intellectuelle afin d'obtenir les meilleurs conseils possibles sur la façon de protéger leurs inventions ou leurs marques de commerce, sachant que ces conversations ne seront pas divulguées à leurs compétiteurs devant un tribunal ou dans le cadre d'un litige.
Les entreprises — qu'elles soient petites ou grandes — peuvent maintenant envisager sans crainte les différentes possibilités d'acquérir des droits de propriété intellectuelle tout en sachant que les renseignements stratégiques communiqués de façon confidentielle à leur conseiller en propriété intellectuelle seront protégés. Cette disposition permettra aux entreprises canadiennes de devenir plus compétitives au Canada et à l'étranger.
Le projet de loi C-59 permet aussi à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada de prolonger les délais dans le cas d'événements de force majeure, ce qui aidera à éviter les pertes involontaires de droits de propriété intellectuelle là où, par exemple, des inondations ou des tempêtes de verglas empêchent le dépôt en temps opportun de documents à l'Office. Il s'agit d'une autre mesure que l'IPIC a défendue auprès du gouvernement, et nous sommes heureux de voir que le gouvernement prend les mesures appropriées pour régler le problème.
Ces améliorations ne coûteront rien au gouvernement fédéral. La protection des communications confidentielles est conforme aux initiatives sur cet enjeu clé réalisées par bon nombre des plus importants partenaires commerciaux du Canada et des économies les plus novatrices. On s'assure ainsi que le Canada est sur un pied d'égalité à l'échelle internationale. Grâce à ces changements, le Canada a pris des mesures importantes pour réformer son système de propriété intellectuelle et fournir aux professionnels du domaine de la propriété intellectuelle les outils dont ils ont besoin pour mieux servir et protéger les innovateurs.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
[Traduction]
Merci.
:
Monsieur le président, honorables membres, merci de me donner l'occasion de vous présenter des observations relativement à la section 20 du projet de loi C-59 au nom des près de 55 000 membres de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada.
La grande majorité des membres de l'Institut sont des professionnels, qui fournissent des services publics dans les ministères et organismes du gouvernement fédéral et qui sont actuellement en négociation collective.
Les membres que je représente sont touchés directement par la section 20, qui accorde au Conseil du Trésor le pouvoir unilatéral d'imposer les conditions qu'il veut en matière de congé de maladie. Il peut imposer ces conditions aux employés de son choix au sein de l'administration publique centrale et il peut le faire quand il le veut et pour aussi longtemps qu'il le désire.
Selon nous, la section 20 est inconstitutionnelle et fondamentalement viciée. Par conséquent, elle devrait être complètement éliminée du projet de loi C-59. Je vais utiliser le peu de temps qui m'est accordé pour vous formuler les préoccupations de l'Institut, qui sont présentées de façon beaucoup plus détaillée dans le mémoire que nous avons fourni au comité.
Premièrement, la section 20 est inconstitutionnelle. En effet, tout juste l'hiver dernier, la Cour suprême du Canada a déclaré que l'alinéa 2d) de la Charte protège le droit des employés de procéder à des négociations collectives de façon valable ainsi que le droit de grève. Le projet de loi proposé viole ces deux droits en empêchant directement la tenue de négociations collectives valables et l'exercice du droit de grève relativement à un enjeu important en milieu de travail.
Le projet de loi C-59 pipe les dés contre les syndicats à la table de négociations en accordant au Conseil du Trésor — justement la partie avec laquelle nous négocions — le pouvoir d'imposer unilatéralement des conditions liées à l'unique enjeu important de l'employeur dans la ronde de négociations actuelle: les congés de maladie. À n'importe quel moment — même durant des négociations —, le Conseil du Trésor peut décider d'appliquer les conditions qu'il veut et de tout simplement éliminer les dispositions actuelles sur les congés de maladie contenues dans les conventions collectives, des gains faits par les syndicats dans le cadre de négociations de bonne foi.
Deuxièmement, la section 20 est un affront à la primauté du droit.
Le projet de loi proposé permet aussi à l'employeur de contourner les dispositions législatives sur le gel récemment mises en lumière par la Cour suprême du Canada. Cette importante protection législative au titre de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique garantit que l'employeur ne peut pas modifier les modalités d'emploi en cours de négociation. En effet, la section 20 légalise une pratique de travail injuste du Conseil du Trésor.
Ce qui est encore plus choquant, c'est que la section 20 est rédigée de telle sorte que toute ordonnance du Conseil du Trésor liée aux congés de maladie n'aurait pas à satisfaire au critère de conformité avec la Charte habituel aux termes de la Loi sur les textes réglementaires. Cette décision n'est rien de moins qu'un affront direct à la primauté du droit.
Troisièmement, la section 20 réduira les services publics offerts aux Canadiens.
Le plan proposé par le gouvernement en matière de congés de maladie et d'invalidité est mauvais pour les fonctionnaires, pour les services publics et pour les Canadiens. Dans de nombreux cas, les fonctionnaires devront soit prendre des congés de maladie sans solde, soit travailler pendant qu'ils sont malades.
De plus, il n'y a aucune donnée probante à l'appui de l'affirmation du gouvernement selon laquelle cette approche permettra de faire des économies. Les 900 millions de dollars de prétendues économies déclarées dans le budget de 2015 ne sont rien de plus qu'un exercice comptable artificiel et opportun, qui contribue à atteindre l'équilibre budgétaire avant les élections, sans qu'il y ait là de réelles économies à faire. Le désir d'éliminer du bilan cette prétendue « dette non provisionnée » de congés de maladie accumulés ne tient pas compte du fait que les fonctionnaires en congé de maladie ne sont, la plupart du temps, pas remplacés. La charge de travail supplémentaire est tout simplement assumée par leurs collègues, très travaillants.
Pire encore, le gouvernement a manifestement omis de tenir compte des coûts supplémentaires que sa proposition sur l'adoption d'un régime géré par le privé représentera pour les contribuables.
En conclusion, au nom des 55 000 professionnels et scientifiques représentés par l'IPFPC, je prie le comité de défendre la crédibilité des pouvoirs réglementaires du Parlement, qui doivent respecter la Charte canadienne des droits et libertés.
La section 20 du projet de loi C-59 est inconstitutionnelle et un affront à la primauté de droit. Je vous prie de la rejeter.
Merci.
Merci de l'occasion de comparaître aujourd'hui pour parler du projet de loi C-59. Je vais aborder la section 20 de la partie 3, sur les congés de maladie et les programmes d'invalidité.
Depuis 2007, la Cour suprême du Canada a rendu un certain nombre de décisions importantes au sujet de la liberté d'association prévue à l'alinéa 2d) de la Charte canadienne des droits et libertés. La Cour a dit clairement que la Charte protège le droit à la libre négociation collective. Elle garantit aux travailleurs le droit de se réunir pour présenter collectivement des demandes à leur employeur et pour engager un véritable dialogue.
La Cour a aussi imposé des obligations constitutionnelles aux gouvernements dans leur rôle d'employeurs. En tant qu'employeurs, ils doivent accepter de rencontrer les syndicats et de négocier de bonne foi, et ils ne doivent pas adopter de loi qui influe de façon importante sur la capacité d'un syndicat de négocier relativement aux enjeux en milieu de travail. Les lois internationales sur les droits de la personne et le travail protègent aussi la négociation collective dans le cadre de la liberté d'association.
Cependant, malgré les conventions internationales et les arrêts de la Cour suprême, le gouvernement continue de faire obstruction aux droits de négociation de nos membres et mine la capacité de notre syndicat de négocier librement.
Malheureusement, le projet de loi C-59 est la plus récente loi du gouvernement qui vise à nier à ses employés leurs droits constitutionnels. La section 20 permet au Conseil du Trésor de modifier les dispositions sur les congés de maladie dans les conventions collectives. Elle lui permet d'imposer unilatéralement un régime d'invalidité de courte durée à l'extérieur des conventions. Le Conseil du Trésor aura tout le loisir de concevoir le plan et de modifier les conditions du régime actuel d'invalidité de longue durée. Il pourra aussi modifier les droits aux congés de maladie et le report de congés de maladie inutilisés, peu importe ce que prévoient les conventions collectives.
Environ un an avant que l'AFPC et le Conseil du Trésor commencent à négocier, le gouvernement a commencé sa campagne visant à éliminer les dispositions actuelles sur les congés de maladie. Il a commencé par communiquer des statistiques sur l'utilisation des congés de maladie au sein de la fonction publique fédérale afin d'influencer l'opinion publique. Ces statistiques ont par la suite été remises en question par Statistique Canada et le directeur parlementaire du budget.
Puis, le Conseil du Trésor a communiqué directement avec ses employés au sujet de la nouvelle stratégie de bien-être en milieu de travail et de productivité. Il a parlé du nouveau régime de congés de maladie, ce qui a poussé les employés à croire que c'était un fait accompli. L'étape suivante a consisté pour le gouvernement à inclure 900 millions de dollars en prétendues économies découlant des congés de maladie accumulés dans son dernier budget afin de financer un excédent projeté. Maintenant, le gouvernement prend la dernière mesure, qui consiste à utiliser ses pouvoirs pour modifier unilatéralement nos conventions collectives.
Il est très clair que le gouvernement a décidé d'avance du résultat des négociations. Cela est contraire au droit garanti par la Charte de nos membres à la libre négociation collective. Cette mesure est totalement contraire à l'alinéa 2d) de la Charte, qui prévoit un processus véritable de négociations collectives.
Selon nous, le processus de négociations collectives fonctionne lorsque les deux parties peuvent négocier librement. Par exemple, nous savons qu'il y a une importante croissance des demandes d'invalidité de longue durée liée aux problèmes de santé mentale. L'utilisation accrue des congés de maladie est liée directement à ces demandes, puisque les membres doivent utiliser les congés de maladie accumulés avant de bénéficier de l'indemnité d'invalidité de longue durée. Puisque nous avons reconnu l'importance de cette situation, nous avons présenté une proposition et trouvé un terrain d'entente avec le Conseil du Trésor pour créer un groupe de travail mixte sur la santé mentale.
C'est une autre raison pour laquelle la section 20 est problématique. Le fait de modifier unilatéralement les protections de nos membres en matière de congé de maladie ne fait qu'accroître leur stress au travail. C'est un affront aux employés qui ont des problèmes de santé, que ce soit des problèmes psychologiques ou physiques. Nous demandons au comité d'envisager sérieusement de supprimer complètement la section 20 du projet de loi, pour faire respecter notre droit de négocier librement des conventions collectives et éliminer la menace que représente le projet de loi.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le comité dans le cadre de son examen de la section 18 du projet de loi . Je suis le sous-commissaire Peter Henschel et je suis responsable des Services de police spécialisés de la GRC. Ce service englobe le Programme canadien des armes à feu.
Je suis accompagné de Mme Rennie Marcoux, qui est dirigeante principale de la planification et des politiques stratégiques et responsable de la Sous-direction de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels de la GRC.
[Traduction]
L'enquête de la commissaire à l'information concernant une demande d'information sur le registre des armes d'épaule a suscité une discorde considérable. Nous aimerions profiter de l'occasion pour clarifier certaines conceptions erronées quant à la façon dont la GRC a traité cette demande et au sujet de la destruction des archives relatives à l'enregistrement des armes à feu sans restrictions, mieux connues sous le nom de registre des armes d'épaule.
J'aimerais plus particulièrement insister sur le fait que la GRC prend au sérieux ses obligations en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Comme nous le soulignerons, la GRC a collaboré avec la commissaire à l'information en vue de donner suite à la plainte en question, tout en nous acquittant de nos obligations aux termes de la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule.
Pour commencer, je dois souligner que ce qu'on désignait comme étant un « registre » était non pas un document, un système autonome ou un simple dossier électronique, mais plutôt une compilation de certains renseignements enregistrés dans le Système canadien d'information relativement aux armes à feu. Cette base de données fait l'objet de constantes mises à jour. Selon les estimations, 50 000 dossiers nouveaux ou modifiés sont versés dans la base de données chaque mois. Il était impossible d'imprimer, de reproduire ou de supprimer un exemplaire du registre en appuyant simplement sur un bouton. La Loi sur les armes à feu et les règlements connexes définissent le type de renseignements requis pour l'enregistrement d'une arme à feu, comme la marque, le modèle, le fabricant, la date d'enregistrement, la province et le code postal. Au total, 27 zones de données du Système canadien d'information relativement aux armes à feu ont trait à l'enregistrement des armes à feu, le registre, dont 15 comprennent des renseignements personnels, comme le nom et l'adresse d'une personne.
Depuis 2006, la GRC a répondu à plus de deux douzaines de demandes d'accès à l'information liées au registre des armes d'épaule. Nous avons donné suite à ces demandes en fournissant le contenu de 12 zones dont les données sont pertinentes et peuvent être divulguées. À part la demande faisant l'objet de l'enquête, la GRC n'a reçu aucune plainte quant au contenu de ses réponses.
J'aimerais maintenant me concentrer sur la destruction des données du registre. Contrairement à ce qui a été rapporté, la GRC n'a détruit aucune donnée du registre — je le répète — n’a détruit aucune donnée avant l'entrée en vigueur de la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule, le 5 avril 2012. Conformément au plan de mise en oeuvre approuvé par le gouvernement, la GRC a détruit les dossiers du 26 au 31 octobre 2012, sauf les dossiers concernant le Québec, qui ont été conservés en attendant une décision de la Cour suprême.
Lorsque cette décision a été rendue, le 27 mars 2015, la GRC a supprimé les dossiers concernant le Québec du 10 au 12 avril 2015, conformément, encore une fois, au plan de mise en oeuvre approuvé par le gouvernement. Il convient de souligner que le processus de destruction de 2012 a fait l’objet d’une vérification externe. Le même processus est en cours pour vérifier la destruction des données du Québec. Par conséquent, ces clarifications étant formulées, j'invite maintenant ma collègue à commenter les constatations de la commissaire à l'information.
J'aimerais commencer en vous donnant de l'information générale sur le dossier visé par l'enquête de la commissaire à l'information. L'enquête a été déclenchée par une seule demande d'accès à l'information reçue le 27 mars 2012, portant sur l'accès à la base de données de la GRC sur le registre des armes. La GRC a fourni au demandeur une estimation du coût du traitement de sa demande. Le demandeur a contesté cette estimation et a déposé une plainte.
Pour donner suite à la plainte, la GRC a travaillé avec la commissaire à l'information afin de trouver une solution adaptée à la nature de la demande. Sur la base de ces discussions, la GRC a fourni au demandeur copie d'une demande d'accès à l'information antérieure, qui correspondait aux paramètres de sa demande. L'information qu'il a reçue représentait plus de huit millions de lignes de données d'enregistrement incluant les douze zones mentionnées plus tôt, ainsi que quatre zones supplémentaires. Pour vous donner une meilleure idée, si nous devions imprimer ce document, il aurait environ 171 000 pages de long.
[Français]
Au cours de l'enquête de Mme Legault, la GRC a rencontré les enquêteurs du Commissariat à l'information à de nombreuses occasions et a fourni toute l'information demandée. Elle a aussi organisé de nombreuses séances d'information portant sur le Système canadien d'information relativement aux armes à feu.
Nous maintenons qu'à l'égard de tous les aspects de ce dossier, la GRC a respecté ses obligations en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et qu'elle a fourni au demandeur l'information à laquelle il avait droit. En outre, nous l'avons fait en respectant nos obligations liées aux exigences énoncées dans la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule.
Pour conclure, nous sommes très conscients de la grande sensibilité associée à la destruction des données sur l'enregistrement des armes à feu et de l'intérêt qu'elle soulève.
[Traduction]
Il faut rappeler que, tandis que nous nous occupions de la plainte de Mme Legault, nous devions aussi nous occuper de la plainte du commissaire à la protection de la vie privée parce que nous n'avions pas effacé le registre. Nous comprenons que c'est une question délicate.
[Français]
Je vais conclure là-dessus.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie également les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
Je vais commencer par M. Henschel et Mme Marcoux, qui représentent la GRC.
On parle beaucoup de toute la situation entourant la destruction des données et l'actuel conflit avec la commissaire à l'information. Or on ne parle pas nécessairement ici de la question du processus. Je crois que cet aspect sera réglé avec la commissaire à l'information. Ce qui cause problème dans ce projet de loi, c'est qu'on veut modifier rétroactivement une loi alors qu'un processus judiciaire associé à cette dernière est en cours.
Comme vous travaillez à la GRC et que vous y faites régulièrement des enquêtes, j'aimerais que vous me disiez comment une modification rétroactive impliquant un processus déjà en cours affecte le travail de la GRC? Prenons un exemple. Supposons qu'en vertu de dispositions législatives, la valeur des cadeaux offerts aux députés ne peut être supérieure à 500 $, mais qu'on constate qu'un député a reçu un cadeau de 750 $. Pourtant, pour protéger le député ou pour toute autre raison, le gouvernement décide, pendant que cette plainte est devant la cour, d'augmenter rétroactivement la limite à 1 000 $. Vous pouvez imaginer les problèmes que cela pourrait causer, non seulement dans cette situation, mais également dans le cadre de toute autre enquête que la GRC pourrait mener?
[Français]
Je veux préciser cependant que votre témoignage, même s'il est intéressant et informatif, n'a pas vraiment d'incidence sur les changements législatifs qui sont proposés ici. En effet, ces derniers ont comme principe une modification rétroactive de la loi concernant un processus judiciaire qui est déjà en cours. Par conséquent, bien que votre témoignage soit intéressant — je suis sûr qu'il va être écouté et entendu —, il n'est pas vraiment pertinent quant à ce qui est proposé dans le projet de loi .
J'aimerais revenir à Mme Tremblay et à Mme Daviau. Pourriez-vous me parler davantage de la question des 900 millions de dollars? Selon ce que dit le gouvernement, il s'agit d'économies qu'il propose dans le budget et celles-ci vont contribuer à l'atteinte d'un budget équilibré dont il se vante tant.
Pourriez-vous nous dire de façon plus détaillée en quoi les 900 millions de dollars sont, selon vos propres termes, une économie factice ou superficielle?
Nous allons commencer par Mme Daviau et passer ensuite à Mme Tremblay.
:
Comme vous le savez peut-être, l'IPFC représente environ 10 000 comptables agréés de l'Agence du revenu du Canada. Ils ont réussi à me faire comprendre la situation, alors j'espère pouvoir faire la même chose pour vous.
Les 900 millions de dollars, plus les 250 millions de dollars supplémentaires au cours des deux années subséquentes représentent en fait environ 1,4 milliard de dollars. Ce montant représente la valeur comptable de la banque de congés de maladie accumulés. Essentiellement, ce que le gouvernement dit, c'est qu'il va conserver la valeur comptable de 5,2 milliards de dollars de congés de maladie accumulés des membres. C'est-à-dire qu'il tente essentiellement d'éliminer la banque par voie législative. Mais la banque est une composante de nos conventions collectives et — comme nous l'avons mentionné —, nous sommes rarement remplacés lorsque nous sommes malades.
Vous pouvez appeler cela un élément de passif — c'est peut-être le bon terme comptable —, mais c'est vraiment une police d'assurance pour les fonctionnaires qui doivent prendre des congés de maladie. Dans la plupart des cas, les fonctionnaires laissent derrière eux une bonne partie des congés accumulés lorsqu'ils prennent leur retraite. Ils ne peuvent pas encaisser les congés ou les conserver lorsqu'ils prennent leur retraite.
Ce chiffre n'est pas un montant du tout. C'est une banque de congés de maladie peu susceptibles d'être utilisés et, même si on les utilise, cela ne représente pas un coût pour le gouvernement. Par conséquent, l'éliminer ne représente pas une économie non plus.
:
Nous condamnons tous cette disposition. Nous remettons tous en cause la constitutionnalité de cette disposition.
Je répète qu'il s'agit d'une application rétroactive d'une règle après qu'on ait conclu un contrat. Comme Mme Daviau l'a mentionné, les congés de maladie font partie de l'ensemble de la rémunération. À la table de négociations, l'employeur nous indique qu'il ne peut pas nous offrir une augmentation de salaire qui correspond, par exemple, au taux d'inflation. Vous, comme députés, avez obtenu une augmentation salariale qui était comparable à celle qui était basée sur le calcul de ce qui se faisait dans le secteur privé, soit 2,3 %.
Historiquement, l'employeur a rarement pu égaler le taux d'inflation. Il nous a dit qu'à la place de cette rémunération, il nous offrirait d'autres avantages, dont les congés de maladie. Ces congés faisaient partie de l'ensemble de la rémunération. Ils ont une valeur très importante pour les membres parce que c'est une police d'assurance, comme le faisait valoir Mme Daviau.
Une fois qu'on prend notre retraite, le passif disparaît comme par enchantement. Le fait qu'on présente l'élimination des banques de congés de maladie comme une économie revient à continuer à nourrir le mythe selon lequel les gens terminent leur carrière en utilisant des congés de maladie, ce qui est complètement faux.
J'ai fait un parallèle avec le contrat d'achat d'une maison qui a été signé, mais où le propriétaire reviendrait trois ans plus tard et dirait qu'il va récupérer le garage. C'est aussi illogique que cela. Ces accumulations de congés sont basées sur ce qui est inscrit à la convention collective.
Je vous remercie.
:
Je ne suis pas un avocat, mais, bien sûr, j'ai lu la législation.
Tout a commencé lorsque je rédigeais ma thèse de doctorat sur le service des postes. Je ne prévoyais pas aborder la question des négociations collectives, mais, puisque le service des postes a été le premier organisme national à permettre des négociations collectives au Canada, j'ai fini par consacrer environ le tiers des 850 pages de ma thèse au début et à l'évolution des négociations collectives et à la lecture des diverses lois adoptées en date de ma thèse.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire et ma lettre d'opinion, je crois que l'équilibre des pouvoirs s'est inversé au cours des 45 dernières années. Je ne blâme pas les syndicats, ce que je tiens à répéter. Ils ont fait ce qu'ils devaient faire en ce qui concerne les questions salariales. C'est la raison pour laquelle je paie mes cotisations syndicales. Pour ce qui est du dérapage, c'est en raison des ministres du Conseil du Trésor faibles qui, un après l'autre, n'ont pas, par exemple, fait de comparaison avec le secteur privé durant chacune des négociations collectives.
Je viens du secteur privé. Même si je travaille dans le milieu universitaire depuis 27 ans, j'ai travaillé pendant 10 ans dans le domaine des services financiers et je connais encore beaucoup de personnes dans ce domaine. Je suis aussi très conscient du fait que je fais partie d'une minorité. Il y a seulement 4 millions de personnes dans l'ensemble du secteur de la fonction publique au Canada, y compris les collèges, les universités, les soins de santé et tout le reste, et il y a 14 millions de personnes dans le secteur privé, qui n'ont tout simplement pas les mêmes avantages ni les mêmes... Soixante pour cent des personnes dans le secteur privé n'ont même pas de pension, tandis que nous bénéficions de pensions dorées.
Pour répondre à votre question, je crois que l'équilibre des pouvoirs s'est renversé au cours des 40 dernières années, et je crois qu'il est très difficile pour tout gouvernement ou tout parti politique d'essayer de rétablir l'équilibre, parce que, si les êtres humains acceptent volontiers de monter dans l'échelle sociale, ils n'ont absolument pas le goût de redescendre.
:
Non, je ne crois pas. C'est ce que j'essaie de faire valoir.
Je crois que le système est très injuste. Il avantage les plus vieux, qui ont accumulé beaucoup de congés de maladie. Je connais très bien le système. Mon père a travaillé pour le gouvernement pendant près de 40 ans, et il a été un membre de l'IPFPC au cours des 25 dernières. Mon frère a aussi travaillé pour le gouvernement; il vient de prendre sa retraite. Son épouse était membre de l'AFPC. Alors je connais très bien le système.
Selon moi, le problème, c'est que le système est préjudiciable et défavorable pour les jeunes. Ceux-ci sont victimes de discrimination et n'ont pas pu accumuler beaucoup de congés de maladie. Si vous me permettez une précision, c'est la raison pour laquelle j'ai suggéré d'éliminer la pénalité de sept jours — si je peux l'appeler ainsi — liée à l'admissibilité aux indemnités de courte durée que vous voulez mettre en place. Cette mesure aura une conséquence imprévue et créera d'importants problèmes au sein de ces trois syndicats. En effet, il y a beaucoup de jeunes travailleurs qui appuieraient encore plus vos propositions si ce n'était de cette période de sept jours. Si vous l'éliminez, vous obtiendrez beaucoup de résultats intéressants au sein des syndicats, même si ça ne se verra pas dans les journaux.
Pour répondre rapidement à votre question, c'est injuste. Ce que j'appelle le système « à trois volets », est utilisé de façon massive à l'échelle du pays. C'est le système qu'avait la Banque de Montréal il y a 40 ans. C'est un système en trois étapes: les congés personnels de courte durée, suivis du programme d'invalidité de courte durée, puis du programme d'invalidité de longue durée.
:
D'accord. Je suis très sensible à cet enjeu, de toute évidence, puisque je travaille dans une salle de classe. Chaque année, je vieillis d'un an, mais les étudiants qui arrivent sont toujours âgés de 22 ans; c'est que j'enseigne en quatrième année, seulement.
Je suis tout à fait au courant du mouvement « Génération trompée » lancé par un professeur de l'Université de la Colombie-Britannique. Pour répondre à votre question, maintenant, et je l'ai à coup sûr fait valoir pour bien des secteurs de notre économie, ce sont nous, les baby-boomers, qui menons. Nous dirigeons le système et nous avons établi les règles du jeu de façon à être sûrs qu'on prendra soin de nous, pas dans le but délibéré de leur faire mal, mais parce que nous nous occupons d'abord et avant tout de nous-mêmes.
Pour répondre à votre question, en l'occurrence, si vous tombez gravement malade, si vous êtes victime d'un accident d'automobile, si vous tombez de votre bicyclette ou s'il vous arrive autre chose et que vous devez prendre un congé de deux ou de trois mois, vous n'aurez tout simplement pas droit à un congé de maladie si vous êtes un jeune et que vous ne travaillez dans la fonction publique que depuis cinq, six ou sept ans.
Si j'insiste tant sur la chose — et cela n'a rien à voir avec la politique ou la partisanerie —, c'est que les gens ne comprennent pas que les congés de maladie sont d'une durée indéterminée. Lorsque la compagnie d'assurances déclare que vous avez droit à un congé de maladie, vous resterez en congé jusqu'à ce que vous alliez mieux. Si vous épuisez vos congés de maladie, mais que vous êtes encore malade, la compagnie va vous transférer vers un programme de congés de maladie à long terme. C'est comme ça dans ma propre université, en passant: après un congé de maladie à court terme, si vous êtes toujours malade, on vous transfère vers un programme de congés de maladie à long terme.
:
Oui. Merci, monsieur le président.
Nous ne sommes pas contre le fait de chercher les lacunes du système et de le moderniser, étant donné le contexte actuel. Ce que nous contestons — et c'est la raison pour laquelle nous comparaissons ici aujourd'hui —, c'est le fait que, la première fois dans l'histoire des syndicats de la fonction publique, nous faisons face à ce type de menace, une loi sur le budget qui cherche à nous imposer des conditions d'emploi particulières. C'est la toute première fois que le gouvernement recourt à cette tactique.
Nous avons passé énormément de temps à discuter du bien-fondé d'un système moderne de gestion des congés de maladie. C'est certain, M. Lee et certains des députés ici présents veulent s'attacher à ce point. Mais ce n'est vraiment pas ce que le projet de loi propose. Ce qu'il propose, c'est de donner au Conseil du Trésor le pouvoir d'imposer toutes les conditions qu'il veut à l'égard des congés de maladie et de les imposer à qui il veut.
C'est vraiment de cela que nous devrions parler. Mais si vous voulez jouer au jeu des chiffres, jouons le jeu des 60 %. Selon nos calculs, 1 ou 2 % peut-être de nos membres n'auront pas accumulé suffisamment de semaines de congé de maladie pour composer avec une invalidité à long terme, car un très petit pourcentage seulement de nos membres se retrouveront dans une telle situation.
Nous sommes arrivés à ce chiffre de 60 % selon le calcul suivant: disons que six membres devront prendre un congé d'invalidité à long terme. Deux d'entre eux seulement devraient avoir dans leur banque les 13 semaines de congé nécessaires pour se rendre jusque-là. Sur les quatre autres membres, trois auront presque atteint ce chiffre. Ce que je veux dire par-là, c'est qu'il est possible d'avancer des crédits pouvant couvrir un maximum de 25 jours, de façon à combler l'écart jusqu'au début des prestations d'invalidité à long terme, à même leur chèque de paie. Un membre seulement n'aura pas accumulé suffisamment de semaines pour être indemnisé durant sa maladie. Il n'aura accumulé que 9 ou 10 semaines et devra combler cet écart.
Cela représente 1 ou 2 % de nos membres. Comme Mme Benson l'a mentionné, j'ai sillonné le pays pour parler à nos membres, et personne — parmi les jeunes, les gens d'âge moyen ou les plus âgés — ne m'a dit qu'il fallait modifier le régime de congés de maladie pour qu'il lui soit plus avantageux. C'est tout le contraire. J'ai discuté avec une femme aux prises avec le cancer du sein, avec des personnes souffrant de maladies chroniques, et tous m'ont dit que le régime de congés de maladie qui est le nôtre aujourd'hui fonctionne.
Encore une fois, je vous demande instamment de vous attacher à la loi d'exécution du budget. Il y a là des dispositions inconstitutionnelles qui imposeront des conditions de travail et qui nous empêcheront de négocier collectivement, en toute liberté et en toute équité, sur la question de la modernisation du régime de congés de maladie.
:
Bien sûr, je vais essayer de le faire.
Aujourd'hui, si un client demandait des conseils à un conseiller en propriété intellectuelle, les discussions qu'il faudrait mener pour aider le conseiller à déterminer le type de protection que l'entreprise désire obtenir et la façon de définir ses droits de propriété intellectuelle — les brevets, par exemple — pourraient toutes être divulguées. En cas de litige, lorsque viendrait le temps de défendre ces droits, les discussions feraient l'objet d'une communication préalable et pourraient être utilisées contre le client. Ce dernier est donc réticent à discuter ouvertement et franchement avec ses conseillers en propriété intellectuelle, étant donné ces suites défavorables possibles. En outre, le client peut être moins susceptible de vouloir défendre ses droits de propriété intellectuelle de façon plus énergique, étant donné cette lacune.
Si la loi est modifiée, un client qui demande ce type de conseils saura que toutes les communications qui y ont trait seront protégées par le secret professionnel, comme le sont toutes les conversations avec un conseiller juridique sur des questions d'ordre juridique. En conséquence, les intérêts de l'administration de la justice seront mieux servis, puisque les gens pourront désormais discuter de manière transparente, libre et franche sans craindre que la teneur des conversations soit divulguée, et les clients auront un meilleur accès à la justice, puisqu'ils ne craindront pas que — s'ils défendent leurs droits — la divulguation à leurs compétiteurs de leurs stratégies et d'autres renseignements confidentiels qu'ils ont communiqués à leur conseil.
:
Merci. Et merci à tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Nous apprécions grandement que vous ayez pris le temps de venir et nous apprécions également vos commentaires.
J'aimerais adresser ma première question aux représentants de la GRC, puis je m'adresserai à M. Astle. J'aimerais parler un peu plus avec vous de la question du secret professionnel.
Permettez-moi de poser ma première question à la GRC. Il y a des gens qui se demandent si le registre des armes d'épaule n'a pas été utilisé par les membres de la GRC, à High River, pour saisir davantage d'armes. J'ai lu le rapport de vérification touchant la destruction des données, mais aussi le rapport de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC sur cet incident.
Je suis convaincu que le registre des armes d'épaule a été détruit, comme on l'a annoncé. Toutefois, si on en venait à apprendre que quelqu'un a, par des moyens illégaux, obtenu des données du registre des armes d'épaule et s'en est servi pour saisir des armes à feu, est-ce que le projet de loi qui nous est présenté aujourd'hui empêcherait cette personne de répondre de ses actes?
:
Je vais vous dire pourquoi je ne suis pas d'accord.
Les tribunaux peuvent offrir cette protection au cas par cas, lorsque les circonstances le commandent. Malheureusement, au Canada, les tribunaux ont jusqu'à maintenant conclu — en se fondant sur la preuve qui leur est présentée, j'imagine — qu'il n'y a pas lieu de protéger ces communications. C'est malheureusement l'état actuel du droit, mais la seule façon de contourner l'obstacle, à l'heure actuelle, serait d'adopter un projet de loi qui précise où est la barre pour ce qui concerne ces communications.
Les différentes associations et l'ABC, par exemple, dans leurs communications, reconnaissent que les conseils fournis touchent des instruments juridiques très importants et qu'il est donc important que les communications qui concernent les conseils donnés justement sur la mise en place de ces actifs soient protégées de la même manière que toute communication qui a trait à des conseils juridiques de quelque forme que ce soit.
J'espère que j'ai répondu à votre question.
J'aimerais passer à la GRC. Vous savez que la commissaire à l'information a témoigné ici cette semaine. Elle nous a présenté une chronologie de l'enquête qui s'est révélée très utile. D'après ce que j'ai compris, elle soulève deux préoccupations principales. L'une d'elles concerne le moment de la demande, puis celui de la réponse, et l'autre touche l'incidence de la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule sur la sienne, c'est-à-dire la Loi sur l'accès à l'information.
J'aimerais éclaircir quelque chose. Pendant votre exposé, vous avez dit que la GRC n'avait détruit aucune donnée du registre avant l'entrée en vigueur de la Loi sur l'abolition du registre des armes d'épaule, le 5 avril 2012. Ensuite, vous avez dit que la GRC avait remis au demandeur une copie de la réponse à une demande d'accès à l'information antérieure qui satisfaisait aux paramètres de sa demande. Plus de huit millions de lignes de données du registre représentant environ 171 000 pages. Alors, s'agit-il donc essentiellement d'un désaccord entre vous, qui représentez la GRC, et la personne qui a présenté la demande? Vous êtes convaincu que vous avez répondu de façon satisfaisante à la demande, mais la personne estime qu'elle n'a pas obtenu l'information, ou toute l'information, qu'elle aurait dû recevoir dans le cadre de sa demande. Donc, est-ce bien essentiellement cela, la nature du désaccord? L'ai-je bien décrit?
:
D'accord, je vous remercie.
Il ne me reste que deux ou trois minutes.
J'aimerais aborder le sujet des prestations d'invalidité. Il y a trois personnes ici à qui j'aimerais poser des questions, mais peut-être pourrais-je ne m'adresser qu'à une seule d'entre vous. Madame Benson, vous avez mentionné le montant de 900 millions de dollars. Selon le Conseil du Trésor, il s'agit d'un sous-ensemble du passif éventuel lié aux congés de maladie accumulés.
D'après ce que je comprends, le gouvernement doit fournir une forme de calcul actuariel de la valeur de l'ensemble des congés de maladie non utilisés. À mon avis, 900 millions, c'est... Il est évident que le gouvernement espère conclure une entente qui lui permettra de passer du système actuel à un autre disposant d'un régime d'invalidité de courte durée, ainsi que d'un régime d'invalidité à long terme qui, selon eux, sera plus avantageux pour les employés.
Je ne suis vraiment pas sûr de comprendre les préoccupations que soulèvent ces 900 millions de dollars. Je comprends bien que vous vous opposiez au nouveau modèle, — c'est votre droit — mais il me semble que ce chiffre de 900 millions de dollars est logique, vu le calcul actuariel ou la valeur estimée des congés de maladie non utilisés ainsi que toutes les économies que le gouvernement peut espérer réaliser.
Madame Benson, madame Daviau, madame Tremblay, est-ce que l'une d'entre vous aimerait répondre à cette question?
Madame Benson.
:
Oui, je vais commencer. Merci beaucoup de poser la question.
Les 900 millions de dollars ne sont pas réels. Il s'agit d'un calcul sur papier, et cela nous préoccupe. Nous sommes préoccupés par le fait que le gouvernement dit aux contribuables qu'il existe un passif énorme qui constitue un fardeau pour les contribuables, alors qu'en fait, si ce régime d'invalidité à court terme est adopté, les contribuables devront payer une entreprise tierce avec leurs taxes et impôts.
Nous sommes également préoccupés par le fait que la section 20 tente de retirer un élément de la convention collective sans libres négociations collectives, ce à quoi nous avons droit en vertu de la Charte.
Nous aimerions certainement entreprendre des discussions au sujet des congés de maladie, puisque le gouvernement n'a toujours pas expliqué, à nous tous qui siégeons à la table de négociation, la nature des problèmes relatifs... Évidemment, on parle dans les journaux des jeunes et des nouveaux employés qui n'ont pas assez de congés de maladie, et ce sujet n'a pas encore été abordé.
Nous sommes trois ici. Je peux dire que, lorsque j'ai commencé à travailler il y a 35 ans, les dispositions relatives aux congés de maladie étaient les mêmes qu'aujourd'hui. Il y a des dispositions aux termes desquelles un gestionnaire doit gérer ce congé particulier.
Nos préoccupations sont liées au fait que le gouvernement dit comptabiliser des sommes pour un excédent prévu, mais il ne s'agit pas de sommes réelles. Ce serait un geste téméraire, au détriment de tous les Canadiens.
:
Merci, monsieur le président. Je vais partager le temps dont je dispose avec mes collègues MM. Côté et Dionne Labelle.
J'aimerais revenir à M. Henschel et à Mme Marcoux.
Le Comité permanent des finances discute des changements législatifs qui sont inclus dans le projet de loi C-59, particulièrement à la section 18. L'ensemble des témoins ici veulent et peuvent parler des changements législatifs. Pour votre part, vous ne pouvez ou ne voulez pas en parler, et je peux le comprendre. Vous ne pouvez pas parler de changements législatifs qui auraient un effet rétroactif sur une cause qui est présentement devant la cour. Vous ne pouvez ou ne voulez pas parler de l'enquête de la Police provinciale de l'Ontario sur cette question.
Concernant la question de savoir si tous les dossiers ont été détruits, même la commissaire à l'information a mentionné qu'elle n'avait aucune preuve qu'ils n'avaient pas été détruits à l'extérieur du Québec, bien sûr.
[Traduction]
Vous m'excuserez d'y aller sans détour, mais pourquoi êtes-vous venus ici? Que pouvez-vous nous apporter d'utile au sujet du projet de loi, exception faite de ce que vous avez répondu à M. Rajotte, soit que vous étiez en désaccord avec la commissaire à l'information quant aux réponses données à la suite des demandes d'accès à l'information? Je veux savoir ce que vous pouvez apporter à la discussion du comité sur le projet de loi C-59.
:
Merci, monsieur le président.
L'un des obstacles que nous devons surmonter à l'égard de tout projet de loi omnibus réside dans le fait que nous devons, à titre de comité des finances, axer notre démarche, l'exercice de nos responsabilités et notre interprétation des enjeux sur l'aspect financier ou budgétaire des questions. Toutefois, nous sommes obligés de traiter de questions concernant la propriété intellectuelle, les relations de travail dans le secteur public et le registre des armes d'épaule. Or, ces questions devraient être soumises aux comités appropriés. C'est très frustrant.
Sur l'ensemble de la question entourant les changements proposés à l'égard du système de congés de maladie pour les employés, le gouvernement semble... Et je ne parle pas que de cette question, même le ton adopté en Chambre, les attaques gratuites contre la fonction publique semblent... Je me rappelle de l'époque où j'étais ministre des Travaux publics, nous avions 14 000 employés. Nous étions parfois d'accord avec le syndicat, et parfois non, mais nos interactions étaient toujours empreintes de respect. Nous ne leur cherchions pas querelle.
Ai-je raison de trouver que le gouvernement se fait provoquant, plutôt que d'essayer de négocier et de régler certaines de ces questions? Il pourrait y avoir des problèmes légitimes, mais le gouvernement cherche plutôt à chercher querelle aux syndicats et peut-être même à provoquer une grève. Quelle est votre opinion à ce sujet?