:
Merci, madame la présidente, et bonjour à tous les membres du comité. C'est un plaisir pour moi d'être ici avec vous.
[Français]
Je vous remercie de votre invitation à venir discuter du Budget principal des dépenses de Santé Canada, de l'Agence de la santé publique du Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
[Traduction]
Je suis accompagnée de George Da Pont, sous-ministre de Santé Canada; de Krista Outwaite et du Dr Greg Taylor, de l'Agence de santé publique du Canada; du Dr Alain Beaudet, des Instituts de recherche en santé du Canada; et de Bruce Archibald, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Vous avez raison, madame la présidente; je vais devoir partir, mais les autres représentants resteront ici. Je suis certaine qu'ils seront heureux de répondre aux autres questions du comité.
Avant de livrer mes observations concernant le Budget principal des dépenses, j'aimerais prendre un moment pour vous féliciter pour l'excellent travail que vous avez réalisé récemment. Je sais que vous menez actuellement une étude sur les risques et les dommages sanitaires liés à la marijuana. Je suis particulièrement intéressée par les risques sanitaires auxquels sont exposés les enfants. Je veux aussi vous remercier de votre travail concernant l'utilisation abusive de médicaments sur ordonnance. Ce n'est pas un problème naissant; il est déjà bien présent. C'est un problème de santé publique important, au Canada comme aux États-Unis. Vous avez entendu les observations de nombreux représentants de la santé américains. Je vous remercie de vos recommandations. Je sais que nous avons déjà mis en œuvre certaines d'entre elles. J'espère que nous pourrons prendre d'autres mesures que vous avez recommandées.
En ce qui concerne l'étude que vous menez actuellement, je suis évidemment très préoccupée, en tant que ministre de la Santé, par les risques sanitaires liés au fait de fumer de la marijuana, surtout en ce qui a trait à nos enfants et à nos jeunes. Je pense qu'il est important de savoir que notre ministère n'appuie pas la consommation de marijuana et qu'il n'a pas approuvé cette substance en tant que médicament. Je crois qu'il est important d'envoyer ce message et de le faire comprendre aux jeunes.
Une chose que les gens doivent comprendre au sujet de la marijuana à des fins médicales, c'est que le programme connexe est le fruit d'une décision judiciaire. Santé Canada n'appuie pas la consommation de marijuana, et cette substance n'est pas non plus approuvée ici en tant que médicament. Il est important de livrer ce message pour contrer la banalisation de sa consommation et dissiper certaines idées fausses que se font les jeunes. Je crois savoir que certains d'entre eux vous ont exposé leur point de vue.
J'ai été ravie de constater que vous avez invité un certain nombre d'organisations à comparaître, y compris l'Association médicale canadienne ainsi que d'autres intervenants qui ont soulevé des préoccupations similaires concernant les risques sanitaires. J'ai été rassurée d'apprendre que vous avez sollicité les conseils d'experts médicaux très bien informés et crédibles, comme Michel Perron, qui dirige le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies; et d'autres experts, y compris des chercheurs de l'Université d'Ottawa et d'ailleurs, ont également parlé de ces risques sanitaires bien établis.
Je vous remercie donc de votre bon travail. Je pense que vos travaux sont importants, car ils constituent une source d'information crédible pour les personnes dont le travail est étroitement lié à ce problème et qui travaillent avec des jeunes. Je pense que cela orientera une partie du travail que nous réaliserons dans l'avenir.
Je vais maintenant parler brièvement du Budget principal des dépenses et de mes priorités concernant le portefeuille de la santé, puis je répondrai à vos questions. À titre de ministre de la Santé, je suis très résolue à améliorer la santé des Canadiens et à travailler avec tous nos partenaires pour veiller à ce que la population continue d'avoir accès en toute sécurité aux services et aux produits de santé dont elle a besoin. Le ministère dispense des services importants pour les Canadiens, comme des systèmes renforcés à l'égard de la salubrité et de l'innocuité des produits de santé et des aliments, un soutien continu à la recherche en santé mentale et un accès amélioré à des services de santé de qualité pour les Premières Nations et les Inuits.
Le Budget principal des dépenses de 2014-2015 de Santé Canada prévoit que le ministère dépensera 3,6 milliards de dollars afin d'aider les Canadiens à rester en santé ou à améliorer leur état de santé. Cela représente une augmentation nette des dépenses de 365 millions de dollars comparativement à l'an dernier. L'augmentation s'explique surtout par la stabilisation du financement du programme de santé des Premières Nations et des Inuits, qui compte pour 311 millions de dollars, et par la mise en œuvre du cadre tripartite de la Colombie-Britannique — une initiative couronnée de succès —, qui compte pour 63 millions de dollars.
Cependant, comme vous le savez bien, nos investissements récents ne sont pas pris en compte dans le Budget principal des dépenses, et le plan d'action économique de 2014 prévoit plusieurs investissements importants qui témoignent de l'engagement continu du gouvernement à l'égard de la santé et de la sécurité des Canadiens. De fait, il a été annoncé dans le budget de cette année que près de 400 millions de dollars seront utilisés pour renforcer le système de salubrité alimentaire du Canada et pour mieux protéger les familles canadiennes.
Ces investissements permettront d'engager plus de 200 nouveaux inspecteurs pour l'ACIA ainsi que d'autres types d'employés, d'améliorer nos systèmes afin de pouvoir détecter les risques et d'y réagir et de continuer à exécuter les programmes visant à empêcher que des maladies dangereuses transmises par les animaux nuisent à la santé des Canadiens.
Bien entendu, j'ai été ravie d'entendre le chef de l'opposition dire que cette mesure annoncée dans le budget était une bonne nouvelle sur le plan de la salubrité des aliments et qu'il s'agissait d'une bonne idée. Évidemment, je suis tout à fait d'accord.
Depuis ma dernière comparution devant le comité, j'ai organisé des tables rondes pour savoir ce que les Canadiens ont à dire au sujet l'information nutritionnelle. Si je soulève ce point, c'est parce que l'information nutritionnelle et la bonne alimentation suscitent beaucoup de discussions et d'intérêt chez les députés et dans les médias.
Nous avons aussi établi pour le ministère un cadre réglementaire sur la transparence et l'ouverture afin que les Canadiens puissent facilement trouver des renseignements au sujet des médicaments approuvés au pays.
J'ai aussi annoncé le cadre d'application « Des aliments sains et salubres pour les Canadiens », élaboré de concert avec l'ACIA. Ce cadre décrit le travail réalisé par le gouvernement pour informer les consommateurs relativement aux choix d'aliments sains et salubres, réduire au minimum les risques d'insalubrité des aliments et protéger les Canadiens quand des aliments insalubres sont vendus sur le marché en les retirant — cela va de soi — rapidement des tablettes.
J'aimerais aussi prendre quelques minutes pour parler du régime canadien de soins de santé, des pressions exercées sur lui et des mesures que nous prenons.
[Français]
La population du Canada est parmi celles qui sont le plus en santé au monde. Plus que jamais auparavant, les Canadiens vivent plus longtemps et profitent de plus d'années de qualité, en bonne santé. Nous vivons à une époque où les progrès en matière de soins de santé sont considérables.
[Traduction]
D'ailleurs, le gouvernement offrira aux provinces et aux territoires les transferts en santé les plus élevés de l'histoire canadienne. Ce financement record atteindra 40 milliards de dollars par année d'ici la fin de la décennie et procurera stabilité et prévisibilité au système de santé. De fait, depuis que nous avons formé le gouvernement, les paiements de transfert en santé versés aux provinces se sont accrus de près de 50 %, mais il y a aussi certains problèmes importants auxquels nous devons continuer de nous attaquer. Nous devons tout simplement déployer plus d'efforts pour veiller à ce que notre système de soins de santé soit novateur et à ce qu'il permette de dispenser les soins que les Canadiens veulent et dont ils ont besoin, ainsi que pour assurer sa viabilité à long terme.
[Français]
Depuis ma nomination, j'ai eu le privilège de rencontrer des Canadiens provenant de partout au pays et de les entendre parler de notre système de soins de santé.
[Traduction]
J'ai également rencontré des travailleurs de première ligne, et j'ai même eu la chance de travailler pendant une journée avec des résidents au St. Joseph's Health Centre, à Toronto, pour comprendre le travail important qu'ils effectuent et les difficultés auxquelles ils font face.
Des Canadiens m'ont dit qu'à leur avis, le système doit s'adapter aux réalités changeantes sur les plans économique, démographique et technologique. Il faut qu'ils sachent que nous nous efforçons d'améliorer le système de santé et pour assurer sa viabilité; pas seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations futures.
Ces préoccupations renforcent l'idée que le principal défi que devra relever le Canada au chapitre de son système de santé, c'est d'en assurer la viabilité à long terme. En vérité, les inefficiences de notre système de santé ne pourront pas être réglées par un financement additionnel. À l'heure actuelle, nos dépenses en santé représentent 11,2 % de notre PIB. Ce pourcentage est bien plus élevé que celui d'un grand nombre d'autres pays, et certains experts comme David Dodge affirment que, si on ne fait rien, les dépenses en santé des secteurs public et privé pourraient compter pour 15 % de notre PIB, ou même plus.
À mon avis, la viabilité à long terme de notre système de santé passe d'abord et avant tout par l'innovation. Nous devons mieux utiliser nos ressources actuelles et nous efforcer d'adopter des pratiques exemplaires. Nous devons donc abattre les cloisons, faire preuve de créativité et travailler de concert pour améliorer la productivité, l'efficience et la réactivité du système de santé.
À cette fin, j'ai annoncé il y a quelques mois la création d'un groupe d'experts chargé de trouver les innovations plus prometteuses en santé — d'ici et d'ailleurs —, qu'il s'agisse de technologies ou de modèles de soins. Ce groupe aura surtout pour mandat de trouver des solutions novatrices à ces difficultés et d'orienter nos décisions stratégiques futures. Il cernera aussi les innovations prometteuses d'ici et d'ailleurs — comme je l'ai dit — qui sont susceptibles de réduire la croissance des dépenses en santé tout en améliorant les soins, et il recommandera au gouvernement fédéral des façons de mieux aligner ses efforts pour appuyer de telles innovations.
J'attends avec impatience les recommandations de ce groupe d'experts. Elles nous seront extrêmement utiles afin d'obtenir un système de santé qui répond aux besoins des Canadiens d'aujourd'hui et de demain. Je vous fournirai très bientôt plus de renseignements à ce sujet.
[Français]
Toutes les autorités au Canada commencent à mettre l'accent sur les innovations au sein du système de soins de santé, et nous faisons des progrès.
[Traduction]
Notre gouvernement joue un rôle clé à ce chapitre. Sur le plan de la recherche, nous investissons près de 1 milliard de dollars par année pour soutenir les meilleurs chercheurs canadiens en santé et leurs stagiaires par l'intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada. Je suis particulièrement heureuse des investissements que nous avons réalisés dans le cadre de la Stratégie de recherche axée sur le patient du Canada.
La SRAP — comme nous l'appelons —, à l'égard de laquelle les IRSC jouent un rôle de leader particulièrement important, est le fruit d'une coalition formée par des partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, des patients, des chercheurs et des représentants de l'industrie, qui sont tous résolus à s'assurer que les patients bénéficient d'une intervention appropriée au bon moment.
Je me suis réjouie du fait que, dans le budget de 2014, nous nous sommes engagés à continuer de soutenir cette initiative en bonifiant de 15 millions de dollars le financement qui lui était consacré. Cela appuiera l'élargissement de la SRAP et la création du Consortium canadien en neurodégénérescence et vieillissement ainsi que d'autres priorités de recherche en santé.
Certes, il sera crucial d'établir des partenariats entre le gouvernement, l'industrie et d'autres intervenants du secteur privé, le milieu de la santé et le milieu universitaire. Nous avons relancé le secteur privé afin de l'amener à établir un partenariat avec nous et le secteur des organismes sans but lucratif en vue de réaliser des investissements pour atteindre certains objectifs de santé publique et de lancer conjointement des initiatives qui contribueront à rendre la société et les milieux de travail canadiens plus sains. Je suis ravie de dire que la réaction des OSBL et du secteur privé à cette invitation a été très favorable.
Voici un exemple de ce genre d'initiatives: dans le cadre de notre partenariat avec Air Miles Pour le progrès social et les YMCA, les personnes abonnées à un de ces centres de conditionnement physique reçoivent des milles de récompense Air Miles si elles atteignent certains jalons hebdomadaires en matière d'activité physique. Nous essayons de déterminer si cette approche axée sur des mesures incitatives occasionnera des changements comportementaux à long terme.
Nous avons aussi conclu un partenariat avec Canadian Tire, les Partenaires philanthropes LIFT et la CBC dans le cadre d'une initiative appelée Jeu d’échange, qui consiste à demander directement aux Canadiens de nous faire part de leurs idées qui contribuent à l'adoption d'un mode de vie sain afin que nous puissions les mettre en œuvre. Nous savons que les Canadiens comptent parmi les personnes les plus ingénieuses et novatrices du monde, alors nous voulons tirer parti de leurs idées. Nous avons eu l'occasion de lancer cette initiative durant les Jeux olympiques d'hiver, et le niveau de participation est fantastique.
En alliant nos forces avec celles des secteurs public et privé, nous favorisons l'innovation, nous tirons le meilleur parti de nos ressources, nous amplifions les retombées pour nos collectivités et nous créons des environnements qui contribuent à faire du choix santé le choix facile.
Je vais m'arrêter là, madame la présidente. Je serai heureuse de répondre aux questions des députés.
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Je vous remercie de votre question et du bon travail que vous réalisez au sein du comité.
J'aime votre question, car elle nous donne l'occasion de parler de ce que je considère être de l'excellent travail réalisé par le ministère de la Santé afin de devenir un chef de file — s'il n'en est pas déjà un — en matière de transparence. Je crois qu'il n'y a aucun élément à l'égard duquel la confiance en la transparence est plus importante qu'en ce qui a trait à notre système de santé et aux décisions connexes prises par nos organismes de réglementation, qu'il soit question des médicaments ou des autres produits pris par les Canadiens. Je suis donc très satisfaite. Nous avons fait beaucoup de travail ces derniers mois et, tout récemment, nous avons établi un cadre réglementaire en matière de transparence et d'ouverture qui constitue un exemple à suivre à l'échelle mondiale. Ainsi, pour la première fois au Canada, des résumés d'étude pratiques sur l'innocuité des médicaments — qui font du Canada un chef de file en la matière — sont accessibles en ligne, de façon transparente et dans un format accessible pour les Canadiens. Ces résumés fourniront au public des descriptions en langage clair des découvertes de Santé Canada à propos des médicaments et de leurs effets afin que les Canadiens puissent prendre des décisions éclairées en ce qui a trait à leur santé.
Grâce à ce nouveau cadre, le Canada est maintenant un leader mondial relativement à la publication transparente des résumés d'études pratiques sur l'innocuité des médicaments; de fait, il a de l'avance tant sur les États-Unis que sur l'Union européenne. Auparavant, comme vous le savez, ces renseignements étaient seulement accessibles aux personnes qui présentaient une demande d'information, et je trouvais que ce n'était pas suffisant.
J'aimerais aussi faire cette précision: bien qu'il n'y ait pas beaucoup de Canadiens ordinaires qui s'intéressent aux études techniques complètes, bien des chercheurs, médecins et autres intervenants du système de santé — et peut-être aussi des journalistes — pourraient l'être, et on peut également consulter ces études en présentant une demande en ce sens à Santé Canada. Nous avons aussi reçu des commentaires très positifs à ce chapitre. D'ailleurs, le président-directeur général de l'Association des pharmaciens du Canada a louangé le gouvernement pour ses efforts visant à accroître la transparence en mettant à la disposition du public les études sur l'innocuité des médicaments. Pour élaborer ce cadre réglementaire, nous avons consulté une grande diversité d'intervenants, et je dois dire qu'un certain nombre de députés de la Chambre des communes — de toutes allégeances — ont aussi participé à cette initiative. Je suis donc très heureuse du travail concret réalisé par les parlementaires au chapitre de la transparence.
Ces documents techniques complets, très exhaustifs et complexes, peuvent comporter de quelques centaines à quelques dizaines de milliers de pages. C'est pourquoi j'ai dit que nous devrions les fournir sur demande en plus de rendre accessibles les résumés pratiques en langage clair. Par ailleurs, il est important de noter que ces progrès sur le plan de la transparence ne représentent que le début d'une série de mesures. Je me suis engagée à accroître la transparence. Nous essaierons de prendre d'autres mesures pour que l'information sur l'innocuité des médicaments — qui est d'une importance cruciale — soit accessible pour les Canadiens, et je veillerai à ce que Santé Canada continue chaque année de trouver des façons d'accroître l'ouverture et la transparence pour le bien de la population.
Cependant, l'essentiel, c'est que notre gouvernement accroît la pertinence de ces renseignements. Nous rendons l'information sur l'innocuité des médicaments plus utile et plus rapidement accessible que jamais, et je sais que les Canadiens veulent y avoir accès. Il y a beaucoup de citoyens qui cherchent ce genre de renseignements sur le site Web de Santé Canada. Un des aspects positifs de cette initiative, selon moi, c'est que nous communiquons maintenant avec les Canadiens par l'intermédiaire d'un portail; nous leur demandons dans quelle mesure ils voudraient des renseignements plus détaillés, ce que nous pourrions faire d'autre pour accroître la transparence, quel genre d'information devra être ajoutée et quel genre d'information ils cherchent en particulier. À mon avis, cela représente aussi un très grand pas dans la bonne direction.
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Bien sûr. Beaucoup d'efforts sont déployés grâce à votre leadership, monsieur Young, alors je vous remercie de votre question.
Comme vous le savez, en plus de nous être engagés, dans notre discours du Trône, à introduire de nouvelles dispositions législatives assurant la sécurité des patients, nous l'avons aussi fait récemment lors du dépôt de la Loi de Vanessa, vers la fin de l'année dernière. Je voulais seulement vous remercier de l'excellent travail de sensibilisation que vous avez dirigé au chapitre de l'innocuité des médicaments. Il va sans dire que vous êtes un porte-parole très convaincant sur ce front.
Mais des histoires comme celles de votre fille nous rappellent vraiment à tous les conséquences graves que peuvent avoir les médicaments et le rôle que doit assumer l'organisme de réglementation — c'est-à-dire Santé Canada — et le rôle que doit assumer le gouvernement pour établir les systèmes les plus solides possible afin d'éviter à d'autres familles et patients la terrible perte qu'a subie votre famille.
Bien entendu, Santé Canada est responsable d'examiner tous les médicaments en vente au Canada en vue de s'assurer qu'ils ne sont pas nuisibles et qu'ils sont efficaces, mais les pouvoirs que confère la Loi de Vanessa permettront de s'assurer que nous puissions le faire encore mieux. Nous devons maintenir notre vigilance, même après l'adoption de la loi. À l'heure actuelle, les établissements de soins de santé ne sont pas tenus de signaler les effets indésirables des médicaments, comme vous l'avez mentionné, par exemple, et il n'y a aucune autorité habilitée à ordonner des changements d'étiquette ou d'emballage si nous jugeons que de l'information ou des études supplémentaires s'imposent après avoir relevé un problème d'innocuité particulier. Et, bien sûr, comme vous le savez, la Loi de Vanessa comblera cette lacune.
La science et la médecine ont beaucoup évolué au cours des 50 dernières années, comme vous le savez, depuis la dernière mise à jour de la Loi sur les aliments et drogues. Je crois que le Canada accuse un certain retard par rapport à ses homologues internationaux en matière de réglementation qui ont accru la surveillance réglementaire des produits sur le marché afin d'améliorer la sécurité des patients. Mais la Loi de Vanessa nous amènera où nous devrions être et, en fait, nous permettra d'aller encore plus loin. Nous allons introduire, par l'intermédiaire de la Loi de Vanessa, de lourdes amendes pour les gens qui ne respectent pas les exigences, en plus de toutes les mesures que nous mettons en place. La loi prévoit des pénalités très importantes, comme vous le savez, dont des peines d'emprisonnement. Simplement pour vous mettre en contexte, par le passé, une amende revenait à environ 5 000 $ par jour. Comme vous pouvez l'imaginer, cela correspond à peu près à l'amende infligée aux termes d'un règlement municipal pour avoir laissé des déchets dans un parc. Lorsque la Loi de Vanessa entrera en vigueur, ce montant sera de 5 millions de dollars par jour. Je crois que cela envoie aux compagnies pharmaceutiques un message fort concernant la nécessité de collaborer avec nous en matière d'innocuité.
La Loi de Vanessa témoigne aussi de l'importance que nous accordons à faire de la sécurité des patients canadiens une priorité. En ma qualité de représentante du gouvernement et de l'organisme de réglementation, j'espère que tous les partis appuieront le projet de loi. J'ai été ravie de constater que, lorsque vous avez pris la parole en Chambre, vous avez obtenu l'appui de tous les partis. Je sais que des députés — vous y compris —, ont manifesté un intérêt à apporter des amendements, et nous y sommes ouverts, comme je l'ai dit. J'ai hâte de voir ces amendements et de travailler avec les députés pour rendre le projet de loi encore plus solide.
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Merci beaucoup de poser la question, monsieur Lizon.
Permettez-moi de dire tout d'abord que vous avez raison: le Canada a l'un des systèmes alimentaires les plus sécuritaires et sains au monde. Dans notre récent budget, nous l'avons renforcé encore davantage en y affectant presque 400 millions de dollars. Cela s'ajoute aux 500 milliards de dollars et plus que nous avons déjà investis dans différentes initiatives de salubrité des aliments depuis 2008.
Cela comprend le renforcement de programmes d'inspection des aliments et aussi l'embauche d'inspecteurs d'aliments supplémentaires sur le terrain. En effet, depuis 2006, il y a eu une augmentation nette du nombre d'inspecteurs, de pus de 750, et, bien sûr, le récent budget contient un engagement visant l'embauche d'inspecteurs supplémentaires.
Mais il convient de mettre en lumière d'autres mesures. Nous avons instauré des pénalités plus rigoureuses à l'intention des entreprises qui portent atteinte à notre système de salubrité des aliments. Je crois que c'est important. Nous avons renforcé les mesures de contrôle relatives à l'E. coli; nous avons aussi imposé de nouvelles exigences en matière d'étiquetage des viandes pour rehausser la salubrité; et nous avons embauché plus de 750 nouveaux inspecteurs, comme vous le savez. Bien sûr, les Canadiens ont des préoccupations relativement aux aliments importés, alors nous nous assurons d'avoir en place les bonnes mesures qui nous permettent d'intercepter les aliments insalubres venant de l'étranger. Les Canadiens doivent savoir qu'on fait cela, car on le fait.
La rétroaction relative à ce travail est énormément positive. D'ailleurs, je dirais que nous avons fait beaucoup de chemin pour ce qui est de nous assurer que les bonnes personnes sont en place pour faire ce travail. Mais nous allons continuer de renforcer notre système de salubrité des aliments.
Nous avons aussi récemment lancé notre Plan d'action pour assurer la salubrité des aliments au Canada. Il fonctionne très bien et procure aux familles canadiennes la tranquillité d'esprit à laquelle elles s'attendent et ont droit. D'ailleurs, Produits alimentaires et de consommation du Canada a dit que ces changements vont rehausser encore plus la réputation du Canada en tant que chef de file mondial au chapitre de la salubrité des produits alimentaires.
À cet égard, nous avons rassemblé tous les joueurs qui, selon nous, contribuent à la salubrité des aliments. Comme vous le savez, nous avons modifié les politiques touchant l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Je crois que c'est un changement sensé. Nous avons intégré l'Agence canadienne d'inspection des aliments au portefeuille de la santé. Cela signifie que les Canadiens peuvent être assurés qu'en plus d'avoir un des systèmes alimentaires les plus sécuritaires au monde, nous allons nous efforcer d'encourager les Canadiens à s'alimenter sainement. Ils peuvent être assurés que la salubrité des aliments sera toujours une priorité et l'emportera toujours sur tout enjeu commercial ou industriel.
Nous travaillons aussi, comme vous le savez, à l'élargissement de notre programme de surveillance des maladies d'origine alimentaire, connu sous le nom de FoodNet. Il est très important de pouvoir communiquer avec des agents de santé publique et d'autres responsables aux quatre coins du monde pour s'assurer que les risques sont détectés rapidement afin que l'on puisse prendre des mesures correctives rapidement. Il s'agit d'un système composé de sites de surveillance. Il aide à suivre nos maladies d'origine alimentaire à partir de la source. Les chercheurs utilisent ensuite les données recueillies pour communiquer d'importants renseignements aux gouvernements, à l'industrie et aux Canadiens. Cela nous aide ensuite à prévenir l'éclosion de maladies.
Essentiellement, ce programme suit les cas d'empoisonnement alimentaire et retrace les maladies jusqu'à leur source, ce qui est important, car nous essayons de travailler à la prévention plutôt que de nous contenter de réagir, que le problème se rattache aux aliments, à l'eau, aux animaux ou à une combinaison de ces choses. Forte de cette information, l'agence peut, je crois, cerner à la source les facteurs qui rendent des Canadiens malades.
L'élargissement de FoodNet Canada renforcera la surveillance de la salubrité des aliments et permettra à nos partenaires, dans tous les ordres de gouvernement et dans l'industrie, de prendre les bonnes mesures de prévention en faveur de la sécurité de notre système alimentaire. Il y a beaucoup de travaux en cours, et nous en ferons plus.
Merci.
:
Bien sûr. J'en serais ravie.
Bien entendu, un grand élément de l'innovation est la recherche, et nous sommes le principal investisseur en recherche sur la santé au Canada, évidemment, car nous avons investi près d'un milliard de dollars par année par l'intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada. Ces engagements en matière de financement permettent à environ 13 000 chercheurs innovateurs du domaine de la santé de faire de l'excellent travail, partout au pays. Et, bien sûr, cela donne lieu à 10 000 projets différents. Si vous regardez ce type de recherche, vous verrez des percées dans les soins liés à la démence, dans la recherche sur le cancer, le VIH et le sida et bien d'autres choses.
De toute évidence, la recherche consiste en grande partie à nous assurer que nous sommes dans la bonne voie avant d'affecter de l'argent à des pratiques exemplaires ou à des normes de soins ou à des technologies novatrices particulières. Alors, je suis heureuse de constater que nous faisons des progrès sur ce front. Bien sûr, outre les IRSC, nous avons également investi beaucoup d'argent dans la recherche en neuroscience, et beaucoup de travail est fait à ce chapitre.
Je crois que l'un des meilleurs exemples d'innovation se rattachant aux provinces, au gouvernement fédéral, aux établissements d'enseignement postsecondaires et aux établissements de recherche est la Stratégie de recherche axée sur le patient, qui est conçue pour s'assurer que les patients reçoivent le bon traitement au bon moment. Elle permet de confier la recherche aux fournisseurs de soins de santé. Elle permet de déterminer ce que veulent les fournisseurs de soins de santé, et elle est axée sur les difficultés en matière de santé définies par les provinces et les territoires eux-mêmes. Ensuite, à l'aide de la recherche, nous comblons ces lacunes et soutenons ces intervenants.
Cela a donné lieu à d'excellents projets. Dans le cadre de la consultation FPT tenue en octobre, la proposition de continuer à faire ce genre de travail concerté a été appuyée à l'unanimité, alors, dans le budget, nous avons renouvelé le financement destiné à la Stratégie de recherche axée sur le patient, qui est une façon très novatrice d'aborder le travail que nous pouvons faire avec les provinces. Il faut continuer à faire cela. Les provinces, les territoires et moi-même sommes d'accord pour dire que nous devons continuer à travailler à l'élaboration d'un cadre novateur pour déterminer comment mettre en commun les pratiques exemplaires à l'échelle du pays, repérer l'excellence dans différentes parties du système de soins de santé et faire fonds sur ces éléments.
On fait beaucoup de bon travail. Je suis très optimiste. Je sais que les gens vivent beaucoup d'expériences négatives dans le système de soins de santé, parfois, mais je crois que nous pouvons faire quelque chose de positif avec ces expériences en déterminant ce qui n'a pas fonctionné. Les provinces me donnent effectivement l'impression qu'elles sont très enthousiastes à l'idée de travailler sur l'innovation. Elles effectuent ce travail avec nous, dans le cadre de travaux de recherche stratégiques axés sur le patient. Nous allons continuer à le faire, et nous allons chercher d'autres façons d'établir des partenariats, avec elles et avec des établissements de recherche, pour cibler l'excellence. Nous voulons de bons travaux de recherche, mais nous voulons aussi obtenir de très bons résultats pour les patients, et c'est là l'objectif de ce genre de stratégie.
J'aimerais revenir sur le sujet dont nous discutions plus tôt, à savoir le nombre excessif d'ordonnances d'inhibiteurs de la pompe à proton; on estime que 70 % des gens qui prennent ces médicaments ne devraient pas les prendre. Ils ne devraient pas les prendre pour traiter des brûlures d'estomac. C'est ici que le rôle de réglementation devient si important. Pour un patient qui prend ce type de médicaments, la documentation fait état d'un risque accru de 40 à 275 % — de 40 à 275 % —, tout dépendant du dosage et de la durée. Je crois que cela reflète ce que dit le rapport du RIEM, le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments. Il en est question sur le site Web de la FDA, mais on n'y fournissait pas de chiffres.
En outre, les patients qui prennent ces médicaments ne font pas seulement face à un risque accru d'infection, ils font également face à un risque trois fois plus élevé de complications encore pires, par exemple des opérations chirurgicales inutiles aux intestins. Bien sûr, les séjours prolongés à l'hôpital nous coûtent des dizaines de millions de dollars, à l'échelle du pays. Mais la recherche montre également que les patients qui prennent ces médicaments, en plus de faire face à un risque accru d'infections et de complications, courent également un risque cinq fois plus élevé de décès. C'est la pire des issues. J'espère que vous comprenez pourquoi j'estime qu'il s'agit d'une urgence.
Le sujet le plus important sur le site Web de l'Agence de la sécurité publique, ce sont les personnes âgées, en particulier les personnes âgées de plus de 80 ans, et il est bien connu que l'acidité gastrique, chez les personnes âgées, est réduite; cela fait partie du processus de vieillissement normal, mais cela fait qu'ils courent un risque plus élevé. C'est en réalité le même problème pour la suppression de l'acidité.
Il faut de toute urgence intervenir dans ce dossier. J'espère que vous comprenez pourquoi, si on parle du CSIN, il a beau avoir été conçu dans le but d'assurer une surveillance, nous devrions tout de même recueillir des données à ce sujet. Nous ne pouvons pas attendre une autre décennie pour aider les gens à éviter les risques d'un décès inutile à l'hôpital, et pour éviter des dizaines de millions de dollars de dépenses. Si nous cherchons des façons d'innover, c'est que nous espérons pouvoir être plus souples.
On se préoccupe beaucoup de la surconsommation d'antibiotiques. Bien sûr, le risque de récurrence, chez les patients hospitalisés qui prennent des IPP, est de 42 %. Pour les patients qui prennent de la vancomycine, le risque est de 25 %, je crois; et avec le nouveau médicament, le Dificid, il est de 15 %.
Je reviens au Dr Beaudet; voilà pourquoi il est urgent de faire de la prévention à l'aide des probiotiques, et j'espère que vous êtes d'accord pour aller de l'avant à cet égard. Si nous pouvions mettre un frein aux infections avec une solution aussi simple, ce serait beaucoup plus facile que de procéder à des transplantations fécales, si vous me permettez de le dire, un traitement utilisé en aval.
Pour terminer, vous travaillez avec des médecins, avec l'AMC et avec les intervenants du programme Choisir avec soin dans ce dossier. Il est question de l'utilisation appropriée des techniques d'imagerie médicale et de l'utilisation des antibiotiques. Il me semble, après en avoir discuté avec le Dr Chris Simpson qui, comme mon collègue l'a mentionné, dirige l'AMC, que ce serait là un bon moyen d'aider les médecins à communiquer avec leurs patients sur l'inutilité du recours à ces médicaments pour le traitement de la dyspepsie.
Pourriez-vous nous parler brièvement de ce programme national, Choisir avec soin?
Je vais ensuite laisser la parole à mon collègue.
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Merci, monsieur Da Pont. Vous pouvez faire parvenir l'information au comité.
J'aimerais remercier les hauts fonctionnaires d'être venus ici pour discuter du Budget principal des dépenses.
Nous allons passer directement au vote. Il y a deux façons de faire. Nous pouvons mettre aux voix chacun des crédits, et il y en a 10. Le comité pourrait aussi, si les membres y consentent unanimement, ramener cela à deux crédits, et, je crois, les adopter à la majorité. C'est le comité qui choisit.
Êtes-vous d'accord pour que nous regroupions les crédits?
D'accord. Merci beaucoup. Je vois que personne ne s'y oppose.
Est-ce que les crédits soumis au comité, moins les sommes déjà approuvées dans les crédits provisoires, sont adoptés?
INSTITUTS CANADIENS DE LA RECHERCHE EN SANTÉ
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Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement............ 47 112 396 $
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Crédit 5 — Subventions inscrites au Budget des dépenses............ 932 143 424 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés à la majorité)
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Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement............ 1 774 856 975 $
Crédit 5 — Dépenses en capital............ 31 656 363 $
ç
Crédit 10 — Subvention inscrites au Budget des dépenses et contributions............ 1 683 745 108 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés à la majorité)
CONSEIL D'EXAMEN DU PRIX DES MÉDICAMENTS BREVETÉS
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Crédit 1 — Dépenses du programme............ 9 949 348 $
(Le crédit 1 est adopté à la majorité)
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA
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Crédit 5 — Dépenses en capital............ 6 100 596 $
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Crédit 10 — Subvention inscrites au Budget des dépenses et contributions............ 253 014 798 $
(Les crédits 5 et 10 sont adopté à la majorité)
AGENCE CANADIENNE D'INSPECTION DES ALIMENTS
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Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement............ 470 029 881 $
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Crédit 5 — Dépenses en capital............ 24 264 263 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés à la majorité)
La présidente: Puis-je faire rapport du Budget principal des dépenses à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Une voix: Avec dissidence.
Le président: Merci beaucoup tout le monde.
La séance est levée.