:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie également les membres du comité. Je tiens à tous vous remercier du travail que vous faites dans le cadre du Comité de la santé. Je sais que bon nombre d'entre vous prennent très à coeur les questions relatives à la santé, et je les remercie de leur dévouement à cet égard.
Je suis accompagnée de Simon Kennedy, nouveau sous-ministre de Santé Canada, de Krista Outhwaite, présidente nouvellement nommée de l'Agence de la santé publique du Canada, et du Dr Gregory Taylor, administrateur en chef de la santé publique du Canada, que vous avez déjà rencontré. Je sais qu'il participera à la seconde moitié de la réunion. Vous pourrez lui poser des questions à propos de son voyage en Guinée et en Sierra Leone, où il est allé rendre visite à nos troupes et à d'autres personnes qui luttent sur le terrain contre le virus Ebola. Je suis certaine qu'il aura de merveilleuses choses à vous raconter.
Michel Perron est ici pour représenter l'Institut de recherche en santé du Canada. Il occupe lui aussi ses fonctions depuis peu. Je sais que, la dernière fois, vous avez rencontré le Dr Alain Beaudet.
Enfin, je suis accompagnée de M. Bruce Archibald, président de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Je sais que vous l'avez déjà rencontré lui aussi.
Monsieur le président, dans un premier temps, j'aimerais vous présenter un aperçu de quelques-uns des principaux sujets qui nous ont occupés ces derniers temps. Je vous parlerai d'abord du système de soins de santé du Canada, des pressions qui s'exercent sur lui et des occasions d'amélioration que nous offre l'innovation. J'attirerai ensuite votre attention sur quelques activités que nous avons menées récemment en ce qui concerne des questions prioritaires comme la violence familiale, l'innocuité des médicaments et la salubrité des aliments.
Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, le Canada a affecté une somme d'environ 215 milliards de dollars aux soins de santé en 2014 uniquement. Les provinces et les territoires, qui ont la responsabilité de dispenser les soins de santé aux Canadiens, travaillent très fort pour s'assurer que leur système répond continuellement aux besoins des Canadiens. Cependant, compte tenu du vieillissement de la population, des maladies chroniques et de l'incertitude économique, le financement et la prestation de soins de qualité sont des tâches qui ne deviendront pas plus faciles avec le temps.
[Français]
Le gouvernement demeure un solide partenaire des provinces et des territoires grâce à des montants inégalés de transferts. Depuis 2006, les transferts fédéraux en santé ont augmenté de près de 70 % et devraient passer de 34 milliards de dollars, cette année, à plus de 40 milliards de dollars par année d'ici la fin de la décennie, ce qui représente une somme sans précédent.
Cet investissement fédéral constant dans les soins de santé procure aux provinces et aux territoires la prévisibilité et la souplesse financière voulues pour répondre aux contraintes auxquelles leurs administrations sont confrontées et pour respecter leurs priorités.
[Traduction]
En outre, bien entendu, le soutien qu'offre le gouvernement fédéral à la recherche en santé par le truchement des IRSC et les investissements qu'il a faits dans des domaines comme ceux de la santé mentale, de la prévention du cancer et de la sécurité des patients contribue à accroître l'accessibilité des Canadiens aux soins de santé et la qualité des soins qui leur sont offerts.
Afin de tirer parti des transferts plus généreux que jamais et des investissements ciblés que je viens de mentionner, nous avons pris un certain nombre d'autres mesures qui visent à améliorer la santé des Canadiens et à alléger la pression qui s'exerce sur le système de santé. À ce jour, nous avons mobilisé des investissements du secteur privé de plus de 27 millions de dollars pour soutenir les partenariats faisant la promotion de modes de vie sains. Je suis très heureuse du dynamisme que nous avons observé partout au Canada.
L'an dernier, en collaboration avec Canadian Tire, les Partenaires philanthropes LIFT et la CBC, nous avons lancé le Jeu d'échange, initiative qui avait pour but de trouver des idées novatrices encourageant les Canadiens à mener une vie plus saine et plus active. En janvier dernier, nous avons annoncé que la meilleure idée avait été soumise par la Division du Québec de la Société canadienne du cancer. Cette idée — le « trottibus » est un programme novateur d'autobus scolaire pédestre qui offre aux enfants de l'école primaire une façon sécuritaire et amusante de se rendre à l'école tout en étant actifs. Le gouvernement fédéral versera un financement de 1 million de dollars pour contribuer à mettre en oeuvre cette merveilleuse idée partout au pays.
D'autres projets d'innovation sociale encouragent tous les enfants à mener une vie active dès le plus jeune âge de manière à ce que l'on puisse réaliser de véritables progrès au chapitre de la prévention des maladies chroniques, de l'obésité et d'autres problèmes de santé. Nous soutenons aussi l'innovation en matière de soins de santé par l'entremise d'investissements des Instituts de recherche en santé du Canada. En fait, notre gouvernement est à présent le plus important bailleur de fonds de la recherche en santé au Canada. Il investit à peu près 1 milliard de dollars chaque année dans ce domaine.
Depuis qu'elle a été lancée en 2011, la Stratégie de recherche axée sur le patient a pour but d'améliorer les choses en faisant profiter les patients des résultats des plus récentes recherches. J'ai été heureuse de constater qu'on nous a octroyé des fonds supplémentaires dans le cadre du budget de 2015 de manière à ce que nous puissions aller de l'avant en nous appuyant sur cette initiative fructueuse, qui englobe notamment un important partenariat avec la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé.
Les Canadiens bénéficient d'un système de santé qui offre un accès à des soins de qualité supérieure et qui favorise de bons résultats en matière de santé. Toutefois, compte tenu du vieillissement de la population, de l'évolution de la technologie et des nouvelles réalités économiques et financières, nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. C'est pourquoi nous avons ardemment soutenu les initiatives novatrices qui visent à améliorer la qualité des soins de santé et à les rendre plus abordables.
Comme vous le savez, le Groupe consultatif sur l'innovation des soins de santé, que j'ai lancé en juin dernier, a consacré les 10 derniers mois à étudier les principaux secteurs d'innovation au Canada et à l'étranger dans le but de déterminer comment le gouvernement fédéral peut soutenir les idées les plus prometteuses. À ce jour, le groupe a rencontré plus de 500 personnes, y compris des patients, des familles, des dirigeants d'entreprise, des économistes et des chercheurs, et il est en train d'analyser tout ce qu'il a entendu. J'ai hâte de recevoir son rapport final, qui me sera soumis en juin.
Il y a un autre sujet que j'aimerais aborder, soit celui de la violence familiale. Il s'agit d'un problème pressant en matière de santé publique auquel nous n'accordons pas toute l'attention qu'il mérite. La violence familiale a d'indéniables répercussions sur la santé des femmes, des enfants et même des hommes qui en sont victimes. Elle a aussi des effets très importants sur le système de santé et le système de justice.
La violence familiale peut causer des douleurs et des maladies chroniques, des problèmes de toxicomanie, divers troubles comme la dépression, l'anxiété et l'automutilation, de même que de nombreuses autres souffrances graves que ses victimes devront subir pendant toute leur vie. Voilà pourquoi j'ai été heureuse d'annoncer l'hiver dernier que le gouvernement fédéral investirait 100 millions de dollars sur 10 ans pour soutenir la lutte contre la violence familiale et contribuer à la bonne santé des victimes de violence. Cet investissement aidera les professionnels de la santé et les organisations communautaires à améliorer la santé physique et mentale des victimes de violence et contribuera à mettre fin aux cycles intergénérationnels de la violence.
En plus des efforts que nous avons déployés pour contrer la violence familiale et soutenir l'innovation en vue d'accroître la durabilité du système de soins de santé, nous avons réalisé des progrès considérables relativement à un certain nombre d'importants problèmes relatifs à l'innocuité des médicaments. Les Canadiens veulent et méritent des soins sur lesquels ils peuvent se fier et compter. À cet égard, j'aimerais remercier le comité de l'étude réfléchie qu'il a faite du projet de loi phare du gouvernement en matière de santé des patients, la . Se situant dans le prolongement des consultations que nous avons menées auprès des Canadiens avant son dépôt, l'examen attentif qu'a fait le comité du projet de loi, y compris les amendements utiles proposés par le député Young, ont permis de renforcer le projet de loi et contribueront à le doter de la transparence accrue à laquelle s'attendent les Canadiens.
Comme vous le savez, la permettra d'apporter au Canada les plus importantes améliorations en matière d'innocuité des médicaments en plus de 50 ans. En outre, il me permettra, en tant que ministre, de procéder au rappel de médicaments non sécuritaires et d'imposer de nouvelles sanctions sévères, notamment des peines d'emprisonnement et des amendes pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars par jour, alors que l'amende maximale s'élève actuellement à 5 000 $ par jour. De surcroît, ce texte législatif oblige les sociétés pharmaceutiques à mener des essais plus approfondis et à revoir les étiquettes afin que les renseignements sur les risques pour la santé y figurent en langage clair et simple, ce qui englobe la mise à jour des mises en garde pour les enfants. De plus, il améliorera la surveillance en obligeant des établissements de santé à déclarer les effets indésirables d'un médicament, et il exigera que Santé Canada respecte de nouvelles exigences en matière de transparence en ce qui a trait à ses décisions réglementaires relatives aux homologations de médicaments.
Pour nous assurer que les nouveaux pouvoirs en matière de transparence permettent aux familles et aux chercheurs du Canada d'accéder à l'information dont ils ont besoin, nous venons de lancer une autre série de consultations afin de nous enquérir des types de renseignements les plus susceptibles de contribuer à l'amélioration de l'innocuité des médicaments. Outre les améliorations découlant de la , nous faisons d'énormes progrès et accroissons la transparence au moyen du Cadre réglementaire de transparence et d'ouverture de Santé Canada. En plus des résumés des examens de l'innocuité permettant aux patients et aux professionnels de la santé de prendre des décisions plus éclairées, nous publions de l'information plus détaillée en ce qui concerne les inspections dont ont fait l'objet les sociétés et les installations de fabrication de médicaments. Les renseignements fournis concernent notamment les dates d'inspection, les permis, les types de risque observés et les mesures prises par Santé Canada. Les patients peuvent également consulter la base de données de Santé Canada sur les essais cliniques pour déterminer si un essai présentant de l'intérêt a donné des résultats conformes aux exigences réglementaires.
La lutte contre la toxicomanie et la dépendance au Canada est une autre de mes priorités. Il ne fait aucun doute que la dépendance aux drogues dangereuses a des répercussions dévastatrices et considérables sur les familles et les collectivités du Canada. Je suis heureuse que la campagne de publicité que Santé Canada a lancée l'automne dernier pour donner suite à des recommandations du comité aide les parents à discuter avec leurs adolescents des dangers que pose la consommation de marijuana et de médicaments sur ordonnance. La campagne est axée sur ces deux types de produits, car un trop grand nombre de jeunes consomment de façon abusive des médicaments censés les guérir.
Notre gouvernement reconnaît également que les personnes aux prises avec la toxicomanie ont besoin d'aide pour se libérer de l'emprise de la drogue. Bien sûr, le gouvernement fédéral soutient les activités de prévention et les projets de traitement dans le cadre de sa stratégie nationale antidrogue. Il s'est engagé à investir plus de 44 millions de dollars pour accroître l'ampleur de la stratégie de façon à ce qu'elle englobe la consommation abusive de médicaments sur ordonnance, et il continue de collaborer avec les provinces afin d'améliorer les services de traitement de la toxicomanie.
Afin de discuter des mesures que nous pouvons prendre pour nous attaquer collectivement au problème de la consommation abusive de médicaments sur ordonnance, j'ai rencontré des médecins, des pharmaciens, des représentants des Premières Nations et des organismes d'exécution de la loi, des spécialistes en toxicomanie, des experts en médecine, et, évidemment, des parents, et je continuerai à le faire.
Enfin, notre gouvernement continue de faire de véritables investissements en vue de renforcer le système d'assurance de la salubrité des aliments. Par exemple — et il s'agira du dernier que je vais vous fournir —, j'ai récemment annoncé que nous allions investir plus de 30 millions de dollars sur cinq ans pour la création du Réseau d'information sur la salubrité des aliments. Ce réseau moderne permettra de renforcer l'interconnexion des spécialistes du domaine de la salubrité des aliments et permettra aux laboratoires d'échanger sur une plateforme Web sécuritaire des informations relatives à la surveillance et des données touchant la salubrité des aliments nécessaires de toute urgence. Cela nous aidera à être encore mieux placés pour protéger les Canadiens contre les risques liés à la salubrité en renforçant notre capacité de prévoir et de déceler les problèmes liés à la salubrité des aliments, et d'intervenir, le cas échéant. Cet investissement viendra s'ajouter au financement sans précédent que nous avons déjà versé et aux pouvoirs accrus qui ont été instaurés, notamment en ce qui a trait à la mise en oeuvre de sanctions plus sévères, de mesures de contrôle plus rigoureuses à l'égard de la bactérie E. coli, de nouvelles exigences en matière d'étiquetage des viandes et d'activités améliorées de surveillance des inspections.
En conclusion, je souligne qu'il ne s'agit là que de quelques-unes des priorités que nous soutiendrons au moyen des fonds que notre gouvernement a alloués au portefeuille de la santé. Dans le cadre du présent Budget principal des dépenses, nous investirons notamment dans la santé des Premières Nations, dans les activités menées actuellement pour contribuer à l'initiative internationale visant à endiguer l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et dans les importantes activités liées à la recherche et à la salubrité des aliments que j'ai déjà mentionnées.
Je vais m'arrêter là-dessus. Mes collaborateurs et moi serons très heureux de répondre aux questions des membres du comité. Merci.
Lorsque le ministre des Finances, Jim Flaherty, a renouvelé notre engagement à l'égard des provinces et des territoires à l'échéance de l'accord sur la santé, il l'a fait pour les 10 prochaines années en octroyant un financement record. Bien entendu, cela comprend l'application, pour le bénéfice des provinces, d'un facteur de progression de 6 % jusqu'en 2016, et de 3 % par la suite. En d'autres termes, d'ici la fin de la décennie, le montant annuel atteindra les 40 milliards de dollars. Cela représente une augmentation de 70 %, par rapport à 2006, des transferts fédéraux dans le seul domaine des soins de santé.
Il s'agit là de quelque chose de très important pour les provinces et les territoires, car cela leur a permis de faire des prévisions beaucoup plus facilement au moment d'établir leurs propres budgets. De plus, la santé est probablement le secteur qui leur cause le plus de maux de tête en raison de son incidence sur les autres postes budgétaires. Ne perdons pas de vue que, si les soins de santé absorbent une part notable du budget fédéral, ils accaparent une proportion considérable, voire la moitié, du budget de la plupart des provinces. Par conséquent, elles s'évertuent à trouver des moyens de réduire leurs coûts, car autrement, elles devront examiner les répercussions de la santé sur leurs autres services.
Je pense que nous devrions garder présents à l'esprit les plus récents renseignements fournis par l'Institut canadien d'information sur la santé. Depuis 2000, les dépenses en santé des provinces et des territoires ont connu une croissance inférieure à 5 %, et cette croissance est inférieure à 3 % depuis 2010. Par conséquent, si l'on tient compte de cela, du montant de l'augmentation et du facteur de progression que nous appliquons au financement que nous versons chaque année aux provinces et aux territoires, il se révèle que, au cours des trois prochaines années, grâce au facteur de progression de 6 %, nos transferts devraient continuer d'augmenter à un taux deux fois plus élevé que celui de l'augmentation des dépenses en santé des provinces. Nous sommes bien placés pour leur offrir les fonds dont elles ont besoin.
Cependant, je crois que nous devons également examiner des questions d'ordre financier, car si les transferts en santé ont atteint des niveaux sans précédent, le fait est que les provinces tentent de trouver des moyens de réduire leurs coûts, vu que, si rien ne change, d'ici 20 ans, la santé accaparera l'intégralité du budget de chaque province, ce qui est totalement intenable.
Voilà pourquoi nous insistons sur l'innovation. Voilà pourquoi nous nous employons, avec les provinces et les territoires, à donner suite aux recommandations formulées par le groupe en juin et à nous pencher sur ce que nous pouvons faire pour susciter l'innovation au sein de notre système de soins de santé. À mes yeux, si nous ne faisons pas cela, nous manquerons à nos obligations à l'égard des Canadiens, car si nos investissements par habitant en santé sont considérables, notre système de soins de santé n'est pas le meilleur du monde. J'aime bien me vanter de notre système de santé, mais il est possible de l'améliorer, et j'estime que seule l'innovation nous permettra de le faire.
Nous investissons dans l'innovation, et nous continuerons à discuter avec les provinces du soutien que nous pouvons leur fournir dans certains domaines, par exemple le partenariat stratégique que nous avons établi avec elles sur la recherche axée sur le patient, et d'autres investissements que nous avons faits récemment dans le cadre du budget.
Il s'agit d'un bon moment pour tenir cette discussion, vu que des sommes ont été mises de côté pour les soins de santé pour les 10 prochaines années. Discutons de la façon intelligente de le dépenser et des meilleures mesures à prendre afin d'obtenir les meilleurs résultats possible pour les Canadiens. Je crois que c'est là-dessus que notre gouvernement se concentre actuellement en collaboration avec les provinces, et, selon moi, cela sera profitable pour le système de soins de santé.
Je tiens à remercier la ministre d'être venue ici aujourd'hui. Je vais lui poser une série de questions. Comme elles sont assez nombreuses, j'aimerais qu'elle me fournisse des réponses brèves.
En ce qui concerne l'innovation, je constate que le financement des IRSC a été réduit de 4,5 millions de dollars par rapport au budget de 2014-2015. Sachant que le rapport Naylor sur l'innovation est sur le point d'être publié, j'aimerais savoir comment les IRSC seront en mesure d'y donner suite si vous n'augmentez pas leur budget de façon à financer de plus amples recherches sur l'innovation dans le système de soins de santé.
En outre, comme nous le savons, à l'heure actuelle, les organismes qui font de la recherche doivent trouver une somme assez substantielle — 8,5 millions de dollars — afin de financer les organisations qui ne disposent d'aucun autre moyen d'obtenir les fonds qui leur permettent d'effectuer chaque année, depuis deux ans, cette petite transition de trois mois. Cette compression signifie qu'elles vont devoir... Personne ne sait ce qu'elles vont faire, vu qu'il leur sera impossible d'obtenir ces fonds de transition des IRSC, qui devront procéder à un certain nombre de compressions. Voilà pour les IRSC.
Je me demandais également pourquoi... Par exemple, nous avons constaté que les sommes allouées aux soins de santé primaires destinés aux membres des Premières Nations et aux Inuits avaient été réduites d'une somme considérable — 45 millions de dollars — par rapport à 2014-2015, et 59 millions de dollars... Cela créera un véritable manque à gagner à un moment où le vérificateur général évoque des questions comme celles de la qualité des soins et des résultats, du nombre d'infirmières et d'infirmiers et de la capacité de dispenser des soins dans le Nord, aux Inuits et aux populations des Premières Nations.
Nous constatons une augmentation de l'incidence des maladies infectieuses, de l'obésité et du diabète de type 2. Nous voyons des cas de rachitisme dans le Nord, et j'en avais entendu parler à la faculté de médecine uniquement comme d'une chose du passé. Aucun cas de rachitisme n'a été relevé ici depuis à peu près un siècle, et pourtant, des cas ont été observés dans le Nord. La qualité de la nutrition n'est plus bonne. On est aux prises avec des problèmes de surpeuplement. Le nombre de cas de tuberculose est à la hausse. Nous assistons à une espèce d'effondrement. Je sais que la ministre va dire que ces compressions sont attribuables à la fin du plan d'action sur l'eau potable et le traitement des eaux usées.
Depuis février dernier, 139 avis sur la qualité de l'eau potable ont été diffusés dans les collectivités des Premières Nations. Par conséquent, la qualité de l'eau est mauvaise, et les choses vont en empirant. En trois mois, 139 avis ont été émis. Pourquoi effectuer des compressions dans des programmes essentiels pour un groupe de Canadiens dont les résultats en matière de santé, selon le plus récent rapport de l'UNICEF, sont les pires au monde?
Il y a un troisième sujet à propos duquel j'aimerais vous poser des questions — il s'agira du dernier que j'aborderai, car je crois que je n'aurai pas de temps pour un autre. L'une de mes questions concerne l'ACIA. Elle recevra 107 millions de dollars de moins qu'en 2013-2014. Nous observons aussi que, d'après votre Rapport sur les plans et les priorités de 2015-2016, vous prévoyez élimine 271 postes à temps plein au sein du sous-programme des viandes et de la volaille du Programme d'amélioration de la salubrité des aliments.
Nous avons aussi entendu parler de la contamination des produits du boeuf par la bactérie E. coli. À cet égard, nous voulons savoir combien d'inspecteurs de viandes ont été employés en 2013, en 2014 et en 2015. Est-ce que des postes d'inspecteur sont demeurés vacants? A-t-on réduit le nombre d'inspections et leur fréquence au sein d'une installation donnée? Le cas échéant, j'aimerais que vous nous fournissiez le nom de ces installations et les raisons justifiant ces réductions. Combien d'inspections sanitaires générales sont menées chaque année dans les usines de fabrication de produits alimentaires prêt-à-manger, par exemple ceux de Maple Leaf Foods, ou dans les usines où sont traités des aliments crus comme le poulet et la volaille?
Pourquoi effectuer des compressions dans un domaine aussi essentiel où les résultats ont été très mauvais au cours des trois dernières années?
À la Chambre, la ministre a déclaré qu'elle embaucherait des inspecteurs chargés d'inspecter les inspecteurs en raison des mauvais résultats qui ont été obtenus. Quelle est la qualité de la formation que ces inspecteurs ont reçue? S'ils n'ont pas été en mesure de déceler des problèmes aussi graves, est-ce parce que leur formation ne s'assortit d'aucune exigence?
Je vais m'en tenir à ces trois sujets, et j'espère obtenir des réponses sur chacun d'eux. Voilà pourquoi j'ai été aussi précise.
Il n'y a pas eu de compression à l'égard des IRSC. En fait, il y a des augmentations. Je laisserai Michel Perron en parler davantage durant la deuxième heure.
Les programmes de santé pour Autochtones n'ont pas subi de compressions. Les endroits dans le budget où on peut constater une baisse touchent des activités temporarisées. Nous les avons approuvées et reconduites; vous les verrez donc revenir. Il n'y a aucune compression à l'égard de la santé autochtone.
L'ACIA n'a subi aucune compression. En fait, il y avait un supplément de 400 millions de dollars dans le budget l'année dernière. Je vais laisser Bruce vous expliquer cela plus en détail.
En ce qui a trait à la santé autochtone, je souhaite dire à quel point notre gouvernement est engagé à l'égard des 2,5 milliards de dollars qu'il investit chaque année et les services infirmiers essentiels qu'il offre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans 80 communautés.
Rappelons-nous ce qui suit: peu importe où vous êtes, si vous êtes un Autochtone canadien, nous allons vous fournir une évacuation d'urgence, ne serait-ce que pour un simple rendez-vous de routine, peu importe où vous vivez. Si des Autochtones vivent dans une région où aucune route ne se rend, nous allons fournir une évacuation d'urgence afin de les amener à un hôpital, chez un médecin, à l'endroit auquel ils doivent être amenés, quel qu'il soit, afin de nous assurer qu'ils ont accès à des soins. L'évacuation et le transport des Autochtones canadiens à des fins médicales nous coûtent chaque année plus de 200 millions de dollars.
Bien sûr, les soins sont couverts, qu'il s'agisse de transport médical, de soins dentaires ou de médicaments d'ordonnance. Nous offrons des soins de santé très complets aux Autochtones canadiens membres des Premières Nations. Nous avons augmenté notre soutien au chapitre de la santé autochtone de 31 % depuis 2006. Nous allons continuer de travailler en collaboration avec tous nos partenaires autochtones dans les 734 établissements de santé qui se trouvent dans des réserves autochtones partout au Canada et que nous soutenons financièrement.
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Bien sûr. Merci, et je veux vous féliciter pour le projet de loi que vous avez soumis, pour votre rétablissement et pour votre plaidoyer visant à soutenir les personnes qui travaillent très fort pour vivre sans consommer.
Bien sûr, en tant que ministre de la Santé, je suis très inquiète des conséquences de la consommation de marijuana sur les jeunes au Canada, et, comme vous le savez, selon l'étude que le comité a effectuée, des graves conséquences qu'elle a sur la santé. La marijuana n'est pas une drogue illégale pour rien. Elle est illégale parce qu'elle est très nuisible et qu'elle a de graves conséquences sur la santé des jeunes. Le comité a entendu des témoignages qui ont clairement établi ces affirmations, et quand j'ai eu l'occasion de rassembler des intervenants du domaine de la santé provenant des secteurs de la santé mentale et de la dépendance, ils ont parlé de leurs préoccupations à l'égard de l'augmentation de la consommation de marijuana et du nombre de jeunes qui sont exposés à cette drogue et qui n'en savent pas assez sur les façons dont elle peut leur faire du tort. J'ai posé la question suivante: « qu'est-ce que je pourrais faire pour vous aider à faire votre travail? » Ils ont répondu: « nous voulons une campagne de lutte contre la marijuana, une campagne nationale. »
Nous nous sommes engagés à produire une campagne publicitaire s'adressant aux parents et aux jeunes, afin de leur transmettre le message. C'est ce que nous avons fait, et nous avons ciblé les enjeux liés à la consommation de marijuana et de médicaments d'ordonnance. La campagne a été très efficace, puisque beaucoup de parents ont dit: « c'est une blague? Je ne savais pas que ce qui se vend dans la rue est à peu près 500 fois plus fort que quand j'étais jeune », et il y a toutes les conséquences pour la santé, que ce soit l'apparition précoce de troubles psychotiques ou de la schizophrénie, bien sûr, la baisse du QI, et de nombreuses choses dont vous avez entendu parler dans le cadre de l'étude du comité.
Nous savons que les preuves sont irréfutables, particulièrement chez les jeunes; nous devons donc diffuser l'information. Je vais citer le président actuel de l'Association médicale canadienne, qui a dit ce qui suit: « toute mesure visant à mettre en lumière les dangers, les préjudices et les effets secondaires possibles causés par la consommation de marijuana sont les bienvenus. »
C'est ce que nous continuerons à faire.
Ce que je pense de l'idée de de légaliser la marijuana? Je n'aime pas ça. J'ai vu ce qui se passe à Vancouver, où des dispensaires vendent de la marijuana à des jeunes; eh bien, un jeune de 15 ans, l'autre jour, a fini par être très malade et faire une surdose. Je crois que le fait de rendre une drogue dangereuse plus accessible et de la banaliser en l'exposant en vitrine est une très mauvaise idée. Je ne sais pas comment je pourrais penser d'une autre façon, en tant que ministre de la Santé. Cette drogue a un impact grave sur la santé des jeunes. Je crois que les parents doivent s'éduquer et réfléchir sérieusement au type de ville dans laquelle ils veulent vivre, et le faire savoir à ceux qui prennent ces décisions. Je crois que c'est irresponsable.
Les collectivités et les parents dans l'ensemble du Canada nous ont dit clairement que les installations de culture à domicile constituent un problème de santé publique, mais encore davantage un enjeu de sécurité publique; nous nous sommes donc battus pour les faire fermer. Nous avons adopté des règlements visant à faire fermer les installations de culture à domicile. Bien sûr, nous contestons actuellement l'injonction que les tribunaux ont accordée, et nous continuerons de la contester devant les tribunaux. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de permettre les installations de culture à domicile. La police, les pompiers et les parents nous ont dit qu'ils ne veulent pas qu'il y ait des installations de culture à domicile dans leur quartier, et nous allons continuer de nous battre à cet égard.
Nous savons qu'un rapport de l'UNICEF, il y a quelques années, affirmait que les jeunes Canadiens étaient les plus grands consommateurs de marijuana par habitant au monde, et cela était très inquiétant. Nous avons déployé des efforts importants dans les écoles et ailleurs afin de sensibiliser les jeunes par l'entremise de notre campagne publicitaire. J'ai été très heureuse d'apprendre, dans un rapport récent, que, selon le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, il y a une diminution, d'après ce que je comprends, du nombre de jeunes qui consomment de la marijuana; c'est donc une bonne chose. La stratégie fonctionne. L'idée selon laquelle, si nous rendons cette drogue légale, les jeunes en consommeront moins, n'a absolument aucun sens, selon moi. Je crois que nous devons continuer à sensibiliser les gens aux dangers qu'elle comporte, ainsi que les parents, afin qu'ils puissent en parler avec leurs enfants et faire en sorte qu'ils s'en tiennent loin.
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D'accord. Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais parler de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Beaucoup d'articles concernant le manque d'inspecteurs ont paru en avril dernier à ce sujet.
Madame la ministre, vous nous avez dit un peu plus tôt que les budgets n'avaient pas été réduits, mais qu'ils avaient plutôt été légèrement augmentés. Dans votre présentation, vous avez dit qu'il y aurait des plateformes Web sécurisées pour partager de l'information. Je pense que c'est une bonne chose, mais est-il aussi prévu qu'il y ait davantage d'inspecteurs?
Selon Bob Kingston, qui est président du Syndicat Agriculture, soit l'organisme qui représente les inspecteurs fédéraux, on coupe vraiment les coins ronds en matière de salubrité. De plus en plus, on laisse aux entreprises la responsabilité de faire de l'auto-inspection. À Montréal et partout au Québec, il faudrait un minimum de 45 inspecteurs, mais il n'y en a que 30. De façon générale, il y a 10 inspecteurs de moins que le minimum requis pour ce qui est de l'inspection de plusieurs installations vouées à la transformation de la viande. A-t-on prévu des fonds pour embaucher de nouveaux inspecteurs? On parle tout de même d'une situation qui affecte beaucoup les Canadiens et les Canadiennes.
D'après ce que je comprends, la viande qui est exportée vers les États-Unis fait l'objet d'une inspection tous les jours, alors que dans le reste du Canada, les inspections ne se font que trois fois par semaine.
Je voudrais connaître la raison pour laquelle il y a deux poids, deux mesures. Pourquoi est-il prévu dans le budget que la viande destinée à la consommation canadienne soit moins inspectée que celle destinée à la consommation américaine?
Est-ce que le budget propose d'éliminer ce déséquilibre?
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Merci, madame la ministre, de vous joindre à nous aujourd'hui, et merci à tout le monde d'être venu.
Avant de poser mes questions, j'aimerais vous féliciter, ainsi que Santé Canada, pour les publicités de lutte contre la toxicomanie en ligne et à la télévision, que nous avons vues, et qui ont été commandées par vous. Selon moi, elles étaient très efficaces. À coup sûr, elles captaient l'attention du téléspectateur. Il semble qu'elles s'adressaient aux jeunes, ce qui est très important, avant qu'ils ne décident d'essayer des drogues, afin qu'ils soient conscients du fait qu'elles sont très mauvaises pour leur santé. J'ai trouvé les publicités excellentes; je voulais donc vous féliciter à leur sujet.
Comme vous le savez, madame la ministre, je m'intéresse depuis de nombreuses années aux enjeux liés à la sécurité des médicaments; j'étais donc très heureux d'avoir l'occasion de prendre part à notre étude de la . Nous nous sommes assurés que le libellé définitif du projet de loi permettrait de régler les problèmes de longue date que les experts en sécurité des médicaments ont signalés pendant des années au sujet du manque de transparence de Santé Canada.
Quand nous rédigeons une loi touchant à des enjeux aussi importants que l'innocuité des médicaments, il est absolument essentiel d'écouter les experts et de prendre bonne note des conseils qu'ils nous offrent. Votre ouverture à l'égard des conseils a renforcé le projet de loi, et je crois qu'il servira à renforcer notre système d'innocuité des médicaments pour de nombreuses années à venir.
La loi est maintenant adoptée depuis un certain moment. Nous savons qu'un certain nombre de mesures font l'objet de consultations afin que nous puissions nous assurer que les détails sont mis en oeuvre de façon efficace; en d'autres mots, nous nous assurons d'obtenir un bon résultat. Pourriez-vous, s'il vous plaît, fournir des détails supplémentaires au comité au sujet du suivi continu dont fait l'objet la mise en oeuvre des pouvoirs qui ont été mis en place?
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Monsieur, je vais le faire avec plaisir. En fait, je suis une ardente partisane de ce qui se passe en Colombie-Britannique, et je crois fermement que c'est une solution stratégique qui permettrait à d'autres Premières Nations, aux gouvernements provinciaux et à Santé Canada d'assurer la prestation des soins de santé aux Premières Nations. C'est une initiative progressiste et totalement novatrice. C'est une solution intégrée et une façon tout à fait fantastique d'habiliter les membres des Premières Nations non seulement à se responsabiliser à l'égard de leur santé, mais aussi à participer à la création de leurs propres programmes de santé.
Bien sûr, le transfert a eu lieu vers la fin de 2013. À ce moment-là, les Premières Nations de la Colombie-Britannique sont devenues responsables de leurs services de santé. Santé Canada fournit encore le financement, et, bien sûr, le ministère n'a pas quitté la table: il sera là à chaque étape pour travailler avec l'Autorité sanitaire des Premières Nations et le gouvernement provincial en vertu d'intégrer les services au niveau de la province.
Cependant, cela signifie que, maintenant, lorsque la province de la Colombie-Britannique s'intéresse au dossier de la santé, elle compte sept autorités sanitaires, y compris l'Autorité sanitaire des Premières Nations, dans tous ses plans gouvernementaux lorsqu'il est question de la santé des Premières Nations. Nous n'avons absolument pas arrêté de fournir les fonds nécessaires. Nous continuons à fournir le financement, et c'est vraiment une façon transformatrice et fantastique d'intégrer les services de santé de façon à habiliter les collectivités des Premières Nations et à les intégrer vraiment dans ce qui est en fait le modèle de prestation des services de santé de la province.
Nous espérons avoir des conversations à ce sujet. J'ai parlé à tous mes collègues ministres de la Santé du pays. Nous espérons nous réunir bientôt en Saskatchewan pour discuter du même modèle. Nous avons été encouragés par le Manitoba, mais nous n'avons pas encore discuté avec ses représentants. Nous discutons du dossier avec les Premières Nations de l'Alberta.
C'est beaucoup de travail, mais la Colombie-Britannique, les Premières Nations de la Colombie-Britannique et le grand chef Doug Kelly ont prouvé que c'était possible. Nous fêtons actuellement le premier anniversaire de l'accord, et nous constatons des résultats très bons et très positifs. J'ai rencontré le comité et l'autorité sanitaire lundi, et je suis absolument enchantée de voir l'enthousiasme avec lequel les intervenants au niveau communautaire se responsabilisent à l'égard de leur santé. C'est vraiment excellent.
Nous espérons que les autres provinces voudront aussi parler de ce modèle avec nous.
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Monsieur le président, parfois je pense que les fonctionnaires sont aussi déconcertés que le sont les membres du comité. Concernant la question qui a été soulevée à la table avec la ministre sur le financement accordé aux Premières Nations en particulier, beaucoup de programmes dans le budget du ministère ne font pas l'objet d'un financement continu. Ce sont des programmes qui sont renouvelés périodiquement, et c'est souvent très utile, parce qu'il est possible de faire le point pour examiner la politique ou les dépenses sous-jacentes et apporter des modifications.
Dans le cas du Budget principal des dépenses, nous voyons qu'il ne tient pas compte d'un certain nombre de programmes pour lesquels il existe réellement de l'argent dans le cadre financier, et ils sont soumis à un processus de renouvellement. Pour ce qui est des seuls détails techniques, sous la rubrique des crédits approuvés, nous avons des augmentations du financement de 164,8 millions de dollars, qui sont répartis comme suit: 63,5 millions de dollars pour la croissance dans les programmes et les services de santé destinés aux Premières Nations et aux Inuits, 29,3 millions de dollars en financement pour la mise en oeuvre de l'Accord-cadre tripartite de la Colombie-Britannique sur la santé des Premières Nations et en financement pour l'Autorité sanitaire des Premières Nations, 22,3 millions de dollars pour le renouvellement du Plan d'action pour l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des Premières Nations et 23 millions de dollars pour le Fonds d'investissement-santé pour les territoires.
Le Budget principal des dépenses comprend également des diminutions de 170,6 millions de dollars, mais celles-ci concernent les programmes qui font en réalité l'objet d'un renouvellement; ces fonds apparaîtront donc dans le Budget supplémentaire des dépenses. Entre la diminution fantôme de 170 millions de dollars, somme qui sera renouvelée dans le budget des dépenses, et les augmentations du financement, le bilan est négatif, ce qui donne l'impression que le financement est en baisse dans le Budget principal des dépenses. En réalité, le financement augmente, parce que nous aurons ces renouvellements. Nous devons joindre les deux ensembles de programmes.
De façon générale, l'augmentation du financement est prévisible et stable année après année pour les dépenses qui tiennent compte de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, et ces fonds sont requis, parce que nos dépenses augmentent. Les fonds fournis dans le cadre financier augmentent chaque année. Je peux assurer aux députés — et je serais heureux d'envoyer une lettre qui le prouve — qu'il n'y a aucune diminution du financement dans ce domaine.
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J'en serais heureux, monsieur le président. C'est une excellente question.
Puisque j'en reviens, je dois d'abord dire que les interventions fonctionnent. Comme vous l'avez vu, les chiffres ont diminué de façon constante. Tout semble indiquer que, s'il n'y a pas d'autres cas d'ici samedi, le Libéria sera déclaré exempt d'Ebola. Les chiffres au Sierra Leone diminuent de façon importante; en Guinée, il y a encore des cas. Les interventions et le soutien, et je suis fier de dire que celui du Canada est de 110 millions de dollars, notre vaccin, nos laboratoires sur le terrain et nos Forces canadiennes permettent de changer les choses.
Je dois dire, puisque j'ai été sur le terrain en Afrique de l'Ouest, que je suis revenu très fier d'être Canadien. Cela a vraiment été une mission de collaboration. J'y suis allé avec du personnel du MAECD, ainsi qu'avec le chef de la direction de la Croix-Rouge canadienne et le chef de la direction du volet canadien de Médecins Sans Frontières. J'ai été appuyé par notre ambassadeur sur le terrain ainsi que par notre haut-commissaire sur le terrain et par le personnel. Cela a vraiment été une excellente mission. Elle a laissé sur moi une impression indélébile, je dois dire. Vous pouvez lire sur le sujet, vous pouvez voir les images, mais ce n'est pas la même chose que d'y être en personne.
J'ai été frappé par la question de la pauvreté. J'ai été amené par un des membres de mon personnel à un bidonville à Freetown où on venait de lever une quarantaine. Tout un ménage était touché par la quarantaine qui concernait une personne. Cela visait de 50 à 60 personnes, parce que l'on tient compte du nombre de personnes qui utilisent une toilette. C'était tout droit sorti d'un film. J'étais à côté d'une clinique et je voyais quelqu'un cuisiner à 500 mètres devant moi, puis quelqu'un d'autre jetait de l'urine dans la ruelle 500 mètres plus loin.
Ce qui frappait surtout, c'était les besoins essentiels en matière de santé publique de ces personnes. Les besoins en eau propre et en toilettes ne sont tout simplement pas satisfaits. En Guinée, ce qui ressortait, c'était le sentiment de chaos. C'était beaucoup de pièces en mouvement, beaucoup de choses qui se passaient au même moment. J'ai comme souvenir la vision de chèvres qui sont transportées dans une voiturette, et celles-ci sont sur les supports de toit de la voiture, à peine accrochées et tout près de tomber.
J'ai vu nos Forces à Freetown. Elles travaillaient directement avec nos collègues du Royaume-Uni. C'était une expérience spectaculaire. On aurait dit une seule équipe, et nous étions très fiers de ce qu'elle faisait. J'ai eu la chance de parler à un certain nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes, de médecins et d'infirmières qui travaillaient là-bas, et j'en suis très fier.
Je dois dire — et j'utilise consciemment ce mot — je suis « tombé » sur des Canadiens. Lorsque nous sommes arrivés dans un des centres de traitement d'Ebola, une infirmière qui travaillait là-bas et qui, je l'ignorais, était de la Nouvelle-Écosse, nous a emmenés en visite. C'était un des centres de traitement de MSF. Un autre centre de traitement était dirigé par la Croix-Rouge, celle de la France. Un médecin de la Colombie-Britannique nous a fait faire la visite.
Le Canada a une très grande réputation dans ce pays. Je pense que le message clé qu'il faut laisser, c'est que ce n'est pas encore terminé. Les chiffres diminuent, mais, comme vous l'avez probablement vu au Libéria, ils ont augmenté de nouveau, parce qu'il semble maintenant qu'Ebola est transmis par les relations sexuelles. À ce qu'il paraît, on peut porter le virus pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre à cinq mois, et cela a été le cas, selon nous, d'une personne au Libéria. Ce n'est donc pas terminé et, longtemps après la disparition d'Ebola, les besoins en matière de santé publique demeureront assez élevés dans ces pays-là. C'est ce que des modèles intéressants ont donné à penser, parce que l'infrastructure a disparu et que les enfants n'étaient pas immunisés. La rougeole tuera peut-être plus d'enfants qu'Ebola ne l'a fait durant l'épidémie. C'est sans mentionner, bien sûr, que ces pays ont certains des taux les plus élevés de malaria au monde.
Clairement, ce n'est pas fini. Ils auront manifestement besoin de l'aide de la communauté internationale. De toute évidence, le Canada a encore beaucoup à offrir, je pense, et je dois revenir à la question fondamentale de l'eau propre. L'assainissement de l'eau fait cruellement défaut dans ces pays-là.
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Merci, madame, de poser cette question.
Si nous examinons uniquement le Budget principal des dépenses, vous avez raison de souligner que le financement de l'Agence de la santé publique a été réduit. Il s'agit d'une réduction nette, mais il y a aussi une augmentation par exemple pour l'initiative de préparation contre le virus de l'Ebola — il en a déjà été question —, il y a une petite somme pour les Jeux panaméricains, et il y en a un peu pour la recherche en génomique.
Par ailleurs, nous voyons qu'il y a des diminutions, et la majorité, voire la totalité de ces diminutions sont liées à une initiative temporarisée, c'est-à-dire le programme de services de santé offerts pour lutter contre l'hépatite C. Vous vous rappellerez peut-être que cela a trait à la mise en oeuvre récente de programmes d'indemnisation des Canadiens atteints de l'hépatite C, un programme assez important. Il y a aussi un programme de financement complémentaire qui a été dévolu aux provinces et aux territoires dès 2001, je crois, selon lequel les provinces et territoires recevaient des paiements dans le but précis de s'assurer que les personnes souffrant d'hépatite C auraient accès à des services de santé pertinents et adaptés, partout au pays.
Nous constatons une légère réduction, également, au chapitre du programme de santé fédéral pour les Autochtones, une initiative qui doit également disparaître. Cela fait d'ailleurs partie de l'initiative continue, qui sera renouvelée sur les conseils que les fonctionnaires ont présentés au gouvernement, comme mon collègue l'a mentionné.
Deux autres diminutions ont trait à des projets terminés. Vous vous souviendrez peut-être que nous avions donné un peu d'argent à GSK afin que l'entreprise intègre à ses installations de Sainte-Foy, au Québec, une nouvelle chaîne de remplissage de vaccins antipandémiques; c'est fait. Nous avons aussi terminé un projet touchant les défibrillateurs externes automatisés, réalisé avec la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC.
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Merci beaucoup de poser la question.
Je crois que l'agence peut être fière d'un certain nombre de belles choses. Ces dernières années, nous avons fait des investissements importants dans le domaine de la sécurité alimentaire, lancé des programmes améliorés de surveillance des fruits et légumes frais, mis sur pied des équipes de vérification des inspections qui font respecter le haut niveau d'intégrité de notre système et adopté une approche axée sur la science au moment de définir nos méthodes de travail et d'évaluation.
Comme le ministre l'a mentionné, c'est avec un très grand plaisir que nous avons vu, dans le rapport du Conference Board du Canada, que nous nous classions au premier rang, devant 17 autres pays de l'OCDE. Il est toujours possible de s'améliorer. Nous cherchons toujours des façons de renforcer toujours davantage nos systèmes. Comme le ministre l'a mentionné, nous avons fait des investissements importants pour établir un réseau entre les divers laboratoires consacrés à l'assurance de la salubrité des aliments du pays, qui relèvent du gouvernement provincial ou fédéral, ce qui nous permet d'échanger des données en temps réel.
Je sais que votre comité s'intéresse en premier lieu à la question de la santé, mais je tiens à mentionner la gestion très réussie d'une éclosion de grippe aviaire au Canada, qui s'est déclarée à la fin de la dernière année civile. Certains cas nous ont été signalés encore une fois, en Ontario, cette année. Grâce à une bonne collaboration avec les provinces et aux excellents programmes de biosécurité dans lesquels le gouvernement a investi, et aussi grâce à une bonne collaboration avec les divers groupes de producteurs, dans ce difficile dossier, nous avons réussi beaucoup mieux, au Canada, que nos homologues des États-Unis. En fait, les États-Unis ont fait venir ici certains de leurs représentants afin qu'ils étudient nos systèmes de façon à les comprendre et pour nous demander de les aider à améliorer leur propre système. Je crois que les sujets de discussion ont été nombreux.
Mon dernier commentaire concerne mon personnel. Chaque année, le gouvernement du Canada procède à une enquête auprès des fonctionnaires. Notre taux de participation a dépassé les 82 %, c'est le taux le plus élevé parmi les grands ministères ou organismes fédéraux. Quelque 90 % de nos employés ont dit être fiers du travail qu'ils faisaient à l'ACIA, et 95 % ont affirmé qu'ils étaient toujours prêts à en faire plus. À mon avis, cela indique que notre équipe est solide et que nos employés font tous les jours un travail d'excellente qualité.
Merci de m'avoir donné l'occasion de parler d'eux.