:
Monsieur le président, membres du comité, merci de m'avoir invitée à discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B) du portefeuille de la Santé.
Je tiens aussi à vous féliciter, Monsieur le président, de votre récente élection à ce poste. Je voudrais dire un grand merci à Joy Smith, qui a rempli avec brio son rôle de présidente de ce comité au cours des dernières années, et je sais que vous travaillerez fort pour être à la hauteur.
Je suis accompagnée aujourd'hui par quelques collègues de deux ou trois organismes. Bien entendu, nous avons le sous-ministre de la Santé, M. George Da Pont; notre sous-ministre déléguée de l'Agence de la santé publique du Canada, Mme Krista Outhwaite; et le Dr Bruce Archibald, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Se trouve également parmi nous Mme Thérèse Roy, dirigeante principale des finances, Instituts de recherche en santé du Canada, en représentation du Dr Alain Beaudet.
J'ai également apporté avec moi quelque chose que nous venons juste à peine d'annoncer mais que j'estime d'intérêt. Je laisserai au greffier le soin de distribuer le document. Il s'agit de notre nouveau Cadre pour des aliments sains et salubres au Canada. C'est la culmination de travaux très étendus qui ont permis de placer l'ACIA sous l'égide du portefeuille de la Santé, comme vous le savez.
Je comprends que le comité entreprend présentement une étude très importante sur le problème croissant d'abus de médicaments d'ordonnance. J'aimerais vous remercier pour ce travail, et vous dire qu'après les réunions que j'ai eues avec les provinces et les territoires, il ne s'agit plus seulement d'une question émergente, mais d'une question urgente à mon avis. J'ai hâte d'examiner le rapport.
Voulez-vous que j'indique que je dépose ce document?
:
Comme vous le savez, mesdames et messieurs, dans le récent discours du Trône, notre gouvernement s'est engagé à élargir la Stratégie nationale antidrogue pour résoudre le problème, et votre travail fournira de l'information plus que nécessaire sur cet important enjeu.
[Français]
Il s'agit de ma première comparution à titre de ministre de la Santé. J'aimerais donc prendre quelques instants pour vous expliquer comment je remplirai mon rôle en général, avant d'aborder certains domaines prioritaires.
[Traduction]
Comme il fut démontré dans le Budget 2013 — et répété dans le récent discours du Trône — la santé est au coeur des priorités de notre gouvernement. À mon avis, l'une des clés du succès consiste à trouver de nouvelles et meilleures façons de travailler ensemble. Je puis assurer le comité que les principes fondamentaux de mon mandat à titre de ministre de la Santé consisteront à favoriser les partenariats et à établir des rapports avec les provinces et les territoires, les associations médicales et les professionnels de la santé. Cela tombe sous le sens, car nous savons que rien n'est plus important qu'une bonne santé.
Sur le plan fédéral, nous jouons un rôle crucial au chapitre de la promotion des modes de vie sains, de la prévention des maladies chroniques, de la protection des Canadiens contre le danger, de l'innovation grâce à la recherche et de leadership sur les questions de santé nationale. Mais nous ne pouvons le faire seuls. Nous avons tous un rôle à jouer pour améliorer la santé des Canadiens.
Une grande réalisation de notre gouvernement a été d'augmenter les transferts en matière de santé vers les provinces et les territoires à des niveaux sans précédent. Notre financement record atteindra 40 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie. Cette augmentation procurera au système de santé la prévisibilité et la souplesse financières nécessaires. Ce transfert de fonds aide les provinces et les territoires à traiter les préoccupations de santé de leurs résidents, et leur permet de se concentrer sur la recherche de solutions novatrices pour leurs besoins sanitaires. En tant que nouvelle ministre fédérale de la Santé, je prends cette responsabilité très au sérieux et je m'engage à faire avancer tous les aspects du portefeuille. J'aimerais toutefois aujourd'hui insister sur quatre domaines d'intérêt clés avant d'entrer dans les détails du Budget supplémentaire des dépenses du portefeuille. Ces domaines d'intérêt sont les suivants: contrer la violence familiale; favoriser l'innovation dans les soins de santé; collaborer avec les partenaires à la promotion des modes de vie sains et à la prévention des blessures; et fournir aux Canadiens des aliments sains et salubres.
En ce qui concerne la violence familiale, je continuerai de braquer les projecteurs sur ce problème et d'encourager les Canadiens à trouver des solutions ensemble. La violence familiale, comme vous le savez, peut causer des ravages physiques et émotionnels chez les victimes, les familles et les communautés, mais la violence, sous toutes ses formes, a des répercussions sur notre économie. Selon Justice Canada, la violence conjugale à elle seule coûte à notre société au moins 7,4 milliards de dollars par année. De ce montant, environ 6 milliards sont consacrés aux traitements médicaux et aux services psychologiques.
[Français]
À mon avis, la violence familiale est autant un problème de santé qu'un problème de criminalité.
[Traduction]
Pour aider à contrer la violence, nous avons établi l'Initiative fédérale en matière de violence familiale qui met en liaison le travail de 15 ministères et organismes fédéraux. L'Agence de la santé publique du Canada dirige ce travail pour veiller à ce que cette initiative soit axée sur les priorités qui auront une incidence positive pour les Canadiens.
Un autre de mes domaines d'intérêt concerne l'innovation, la technologie et la recherche, qui sont toutes indissociables. Lors de la réunion des ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux au début octobre à Toronto, mes collègues ont exprimé leur souhait de faire de l'innovation en santé une priorité. Cette proposition a aussi été bien reçue lors de la réunion annuelle de l'Association médicale canadienne. Sur le plan fédéral, notre gouvernement appuie la recherche et l'innovation grâce à diverses initiatives. Plus particulièrement, nous sommes le plus important investisseur dans l'innovation canadienne en santé.
Lors d'une journée type, des milliers de projets de recherche financés par le gouvernement fédéral sont en cours, occupant plus de 13 000 chercheurs et stagiaires canadiens grâce au soutien des Instituts de recherche en santé du Canada. Ces chercheurs développent des technologies de pointe conçues pour aider à améliorer notre système de santé. Notre gouvernement continuera d'investir dans la recherche et l'innovation afin que — de concert avec les provinces et les territoires — nous puissions continuer à améliorer la qualité, l'accessibilité et la durabilité de notre système pour que les Canadiens puissent en bénéficier au moment et à l'endroit où ils en ont besoin.
Assurer que les enfants et les jeunes Canadiens partent du bon pied dans la vie est une importante priorité de notre gouvernement. Un enfant sur trois au Canada en ce moment même a un surplus de poids ou est obèse. En moyenne, seuls 12 % des enfants canadiens font assez d'exercice chaque jour. Ces chiffres sont alarmants. Lors du récent discours du Trône, notre gouvernement s'est engagé à travailler avec nos homologues provinciaux et territoriaux de même qu'avec les secteurs privé et sans but lucratif pour aider les enfants et les jeunes Canadiens à adopter un mode de vie sain et actif.
[Français]
La prise de conscience et la volonté d'agir prennent de l'ampleur. Les efforts s'intensifient à l'échelle du pays pour atteindre ce même objectif.
[Traduction]
Par l'entremise de l'Agence de la santé publique du Canada, nous mobilisons les efforts avec des groupes comme Canadian Tire, Right to Play et Maple Leafs Sports and Entertainment, AirMiles et YMCA. En tirant profit des ressources et des idées de divers secteurs, nous jetons les bases d'un changement durable.
Un autre de mes domaines d'intérêt concerne la prévention des blessures — un sujet qui revêt une importance telle qu'il a été souligné dans le récent discours du Trône. Malheureusement, les blessures évitables sont la principale cause de mortalité chez les Canadiens âgés de 1 à 44 ans. Souvent considérées comme des « accidents », les blessures évitables sont beaucoup plus répandues qu'on le pense, et la plupart sont prévisibles et évitables. Les blessures évitables suscitent également des préoccupations quant à l'équité en matière de santé.
N'importe qui n'importe quand peut se blesser, mais le fardeau des blessures est plus grand pour les enfants, les jeunes, les aînés, les Autochtones et les personnes dont le statut socioéconomique est précaire que pour les autres Canadiens. En travaillant ensemble et en tirant profit de nos ressources, nous pouvons réduire le nombre de blessures évitables au pays et entraîner de véritables changements positifs dans la vie des Canadiens. Je continuerai de tirer parti de nouveaux partenariats, de sensibiliser la population à la prévention des blessures et de donner aux Canadiens les outils dont ils ont besoin pour améliorer leur santé et leur sécurité.
Je tiens aussi à aborder la question des aliments sains et salubres pour les Canadiens et expliquer pourquoi cette question est si importante pour notre gouvernement. Comme les membres du comité le savent, les Canadiens sont chanceux de pouvoir compter sur un système de salubrité des aliments de calibre mondial. Cela dit, nous devons toujours chercher à l'améliorer.
Plus tôt cet automne, notre gouvernement a transféré l'Agence canadienne d'inspection des aliments dans le portefeuille élargi de la Santé. En conséquence, les trois autorités fédérales responsables de la salubrité des aliments — l'ACIA, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada — relèveront d'une seule entité. Nous avons agi ainsi parce que la salubrité des aliments est une priorité clé de notre gouvernement et que nous pensons qu'en regroupant ces trois entités, nous améliorerons notre gestion des incidents en matière de salubrité des aliments et la façon dont nous régularisons, transmettons l'information et communiquons avec les Canadiens à ce sujet.
L'une des réalisations découlant de cette réorganisation fut la récente publication du document auquel je viens de faire allusion: le Cadre pour des aliments sains et salubres au Canada. Ce cadre souligne le travail du portefeuille sur la salubrité des aliments en ce qui concerne trois piliers clés: la promotion, la prévention et la protection. Grâce à ce cadre, les Canadiens peuvent avoir une plus grande confiance à l'égard des aliments qu'ils achètent et consomment.
Nous améliorons les avis de rappel d'aliments grâce au pouvoir des médias sociaux et des appareils mobiles qui nous permettent de simplifier l'information importante à diffuser et de faciliter son accès. Facebook, Twitter et d'autres outils de médias sociaux nous aident à fournir aux Canadiens de l'information essentielle, facile à comprendre, au moment et à l'endroit où ils en ont besoin.
À présent, grâce au Cadre pour des aliments sains et salubres au Canada, tous nos chercheurs, inspecteurs, scientifiques et agents de la santé publique travaillent ensemble pour atteindre un but commun.
Comme l'énonce le récent discours du Trône, notre gouvernement s'engage à renforcer les régimes d'inspection des aliments du Canada et à agir pour que notre système de salubrité des aliments et de rappel demeure l'un des meilleurs au monde.
En ce qui concerne la comparution d'aujourd'hui, l'agence sollicite un montant de 39,9 millions de dollars supplémentaires pour améliorer sa capacité de maintenir la fréquence accrue des inspections des aliments dans les établissements de traitement des viandes, d'améliorer la prestation de services en ligne et de financer les équipes de vérification des inspections.
Pour terminer monsieur le président, je suis fière du rôle vital de notre gouvernement en matière de soins de santé dans ce pays.
À titre de ministre de la Santé, je m'engage à investir dans la promotion de la santé, à travailler avec les provinces, les territoires et d'autres partenaires à la prestation de soins de santé de haute qualité et rentables, à favoriser l'innovation et la recherche en santé et à fournir un leadership fédéral dans les secteurs qui ont le plus d'importance pour les Canadiens.
Une fois de plus, je vous remercie de m’avoir invitée à comparaître devant vous aujourd’hui.
Mes représentants et moi-même aurons le plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Vous pourriez peut-être me faire signe quand il ne me restera que trois minutes.
Tout d'abord, merci, madame la ministre d'avoir comparu devant le comité aujourd'hui en ce qui est de votre première comparution en qualité de ministre de la Santé. Bienvenue et c'est un plaisir de vous voir.
J'ai écouté votre déclaration très attentivement et je me suis aperçue qu'il y a une question que vous n'avez pas vraiment abordée mais que je crois constitue une grave inquiétude pour les Canadiens. Je parle de la question de l'innocuité des médicaments. Dans les faits, Santé Canada n'a pas le pouvoir d'ordonner le retrait de médicaments d'ordonnance. Pour nous, ce n'est là qu'un autre exemple de la longue liste de questions touchant l'innocuité des médicaments à laquelle votre ministère est confronté depuis des années. C'est nouveau pour vous évidemment puisque vous venez d'arriver mais la question n'a certainement rien de nouveau.
Nous avons eu de nombreux avis de Santé Canada sur l'innocuité et l'efficacité de médicaments contraceptifs, antibiotiques ou pour contrôler l'hypertension artérielle, mais ce qui nous inquiète c'est qu'il n'existe pas vraiment une disposition concrète visant leur retrait du marché. Par ailleurs, Santé Canada n'assure pas le suivi des rapports sur les effets indésirables des médicaments, même si ces effets sont signalés par des gens touchés de près, qui attribuent le décès ou la maladie d'un proche à une mauvaise réaction à tel ou tel médicament. Il en a été amplement question dans les médias, qui ont parfois fait des recherches très étendues à ce sujet, et il est manifeste que la situation laisse beaucoup à désirer.
Ma question, par conséquent, c'est de savoir quand Santé Canada compte améliorer ses protocoles à l'égard de l'innocuité des médicaments pour que les Canadiens puissent consommer des médicaments en toute sécurité et que les médicaments nocifs soient retirés du marché sans plus tarder?
J'aurais une autre question à vous poser également.
:
Je vous remercie de la question. Je suis heureuse de constater que le comité s'intéresse à cet enjeu, car il est très grave à mon avis.
Comme vous avez probablement déduit des statistiques, le Canada est à présent, je crois, le pays numéro deux au monde au chapitre de l'abus des médicaments d'ordonnance. S'il est vrai qu'il reste beaucoup de travail à faire au palier provincial, nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces et territoires sur ce que nous pouvons faire ensemble pour régler ce problème. Nous avons bien entendu des leviers au palier fédéral également.
L'abus de certains médicaments d'ordonnance représente à mon avis un problème très grave pour la santé et la sécurité au Canada, un problème que nous sommes résolus à régler, comme vous le savez, et comme nous l'avons dit dans le discours du Trône. J'ai eu l'occasion, comme d'ailleurs beaucoup d'entre vous aussi, de voir des gens personnellement et d'écouter leurs propos sur la manière dont ils sont devenus accrocs aux médicaments d'ordonnance, simplement à partir d'une ordonnance dont ils avaient besoin pour leur mal de dos, et que cela avait littéralement détruit leur vie. Malheureusement, nous n'avons pas accordé assez d'importance à ce dossier, compte tenu de sa gravité. Je sais que le problème ne fait que grandir, mais nous travaillons d'arrache-pied avec les provinces et territoires pour le régler.
Nous devons agir en coopération avec eux, bien entendu. Nous nous sommes engagés dans le discours du Trône à élargir notre Stratégie nationale antidrogue de manière à y inclure l'abus des médicaments d'ordonnance, et non pas seulement pour les drogues illicites, ce qui est un aspect important à mon sens. Cette démarche viendra renforcer le travail que nous avons déjà fait pour prendre des mesures plus rigoureuses, par exemple des règlements sur les licences de mise en marché de médicaments tels OxyContin pour empêcher leur distribution illicite. Ces mesures comprennent des contrôles plus rigoureux des compagnies qui produisent des médicaments de la sorte afin que toutes les précautions soient prises lors de leur fabrication, mais aussi lors de leur distribution.
En ce qui a trait à nos propres leviers politiques au sein de Santé Canada, nous avons utilisé le régime public d'assurance-médicaments, qui est administré par Santé Canada. Nous avons établi des limites mensuelles et quotidiennes de consommation de médicaments, nous surveillons l'utilisation de certains médicaments pour éviter la possibilité de leur usage abusif, et nous transmettons des avertissements en temps réel aux pharmaciens aux points de vente dès que nous constatons un problème.
En plus de l'excellent et du très utile travail que nous faisons en coopération avec nos partenaires, j'encourage les provinces, les territoires et les professionnels de la santé à élaborer leurs propres stratégies complémentaires, et il en est qui sont en train de le faire. Nous avons la responsabilité de lutter contre ce problème.
Cela comprend la diffusion d'information démontrant que nous savons — bien entendu je ne connais pas l'envergure du problème — qu'il existe des indices probants que certaines personnes font le tour des médecins pour obtenir l'ordonnance qu'ils cherchent et que les médecins prescrivent beaucoup trop d'ordonnances. Beaucoup trop de ces médicaments finissent dans l'armoire à pharmacie et ils y restent pendant des mois. Malheureusement, il arrive que des enfants y aient accès, qu'ils l'amènent à l'école et les vendent. Nous devrions vraiment mieux sensibiliser les gens à cet égard.
Mais il doit également y avoir des mesures en place pour que les médecins soient tenus redevables pour cet usage abusif, ne serait-ce qu'en partie. Si on prend connaissance de tels abus, Santé Canada doit en être informé et si nous en sommes informés, nous prendrons les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques irresponsables.
La question intéresse évidemment de nombreuses personnes et nous travaillons avec tous ces intervenants. Nous avons très récemment rencontré un certain nombre d'entre eux pour les rassembler dans ce qui sera, à mesure que nous irons de l'avant, la première fois que tous ces intervenants se pencheront sur la question ensemble. Je crois que c'est vraiment un bon premier pas et le comité obtiendra d'excellentes informations qui nous aideront dans nos travaux.
:
Les Instituts de recherche en santé du Canada sont un incroyable organisme de recherche et le soutien qu'ils sont en train de donner aux chercheurs canadiens partout au pays est vraiment phénoménal.
C'est ce que j'ai pu constater depuis le peu de temps que je suis ministre de la Santé. Je suis persuadée que le comité a eu l'occasion d'entendre beaucoup de ces chercheurs novateurs du domaine de la santé. Ils sont au nombre d'environ 13 000 en ce moment et ils ont même été plus nombreux parfois. Alors, qu'il s'agisse d'investir dans des recherches sur le diabète, la médecine personnalisée, la santé des Autochtones, la santé mentale, et j'en passe — nous venons d'investir 100 millions de dollars dans la Fondation Neuro Canada pour des recherches neuroscientifiques et nous avons également créé des voies de l'équité en santé pour les Autochtones.
Nous avons encore récemment lancé la stratégie pour des recherches axées sur le patient, qui est une excellente initiative, en travaillant en étroite collaboration avec les provinces et territoires, dans le cadre de laquelle des fonds supplémentaires sont attribués aux territoires pour appuyer leurs priorités spécifiques en matière d'innovation. Il s'agit donc d'une occasion toute désignée pour que le gouvernement fédéral utilise notre propre capacité de recherche pour appuyer les provinces dans les domaines où elles ont besoin d'aide, en s'assurant que les patients obtiennent toujours le genre de traitement pertinent et opportun. La stratégie cherche également à faire participer les patients aux recherches, ce qui a bien entendu été très bien accueilli par les défenseurs des droits des patients. J'estime que cela aide vraiment à combler le décalage entre les preuves obtenues à force de recherche et l'exercice des professions médicales, ce qui a été très favorablement accueilli partout au pays. Nous venons de lancer la première initiative de ce genre en Alberta et d'autres suivront.
Il est clair que le Canada a été un chef de file pour les recherches sur le VIH. Qu'il s'agisse de nouvelles façons de prévenir les maladies chroniques... nous avons fourni notre soutien en offrant les ressources nécessaires pour ces travaux également.
Le sous-ministre m'a demandé de vous dire que nous avons également investi 2,1 milliards de dollars aujourd'hui pour les dossiers de santé électroniques. Bien entendu, la question revêt une importance majeure pour les provinces et territoires puisqu'ils assurent la prestation des services de santé sur le terrain et c'est une initiative d'envergure qui s'est avérée amplement réussie. Nous savons que les dossiers électroniques ont suscité de nombreux défis dans diverses administrations, mais l'Inforoute a une trajectoire impeccable, non seulement de l'avis du vérificateur général, mais encore pour avoir récemment remporté un prix international pour la gestion de projets. Nous sommes donc ravis de voir que cet investissement de 2 milliards va vraiment aider les gens, aider les professionnels qui offrent des services de santé sur le terrain à s'y prendre de manière plus efficace et durable.
:
Merci beaucoup. Bienvenue madame la ministre.
Ma collègue Mme Davies vous a posé quelques questions sur lesquelles j'aimerais m'étendre davantage.
La première portait sur le PAS et le retrait de la décision du ministère de permettre que la diacétylmorphine soit utilisée pour certains patients. Ces patients constituent un groupe très sélect. Ils ne réagissaient pas comme il faut à la méthadone ou à la suboxone ni à aucun médicament de ce genre, et il semble en fait qu'il n'y ait que l'héroïne qui fasse de l'effet. Cela remonte aux essais cliniques de NAOMI et d'autres, dont ceux de SALOME.
Or, si ces patients ne peuvent obtenir ce qu'il leur faut, ils retournent à l'héroïne, qui en ce moment ne peut être obtenue ailleurs que dans la rue. On peut dès lors se demander si c'est une bonne approche que de leur refuser l'héroïne? Tenter de les faire cesser en leur administrant progressivement des doses de plus en plus faibles, c'est un début qui a fait ses preuves en Europe et en Australie et partout au monde depuis longtemps déjà. La démarche aiderait ces gens à renoncer éventuellement à la drogue et à sauver leur vie, car s'ils retournent chercher la drogue dans la rue, ils s'exposent à être inculpés de délits mineurs et à s'administrer des injections d'héroïne qui peuvent être mortelles.
Il y va de la vie des gens. Pouvez-vous m'en parler rapidement? C'est ma première question.
Je voudrais vous laisser le temps de répondre à toutes les questions, alors je vais vous les énumérer. La deuxième porte sur les recherches sur le VIH. Je crois qu'il importe de noter que vous dépensez beaucoup d'argent sur les recherches sur le VIH, mais je me demande si vous avez pris connaissance du programme de thérapie antirétrovirale extrêmement active qui a lieu en Colombie-Britannique et qui a désormais été adopté en Chine, au Brésil, au Royaume-Uni et en France et j'aimerais savoir si vous avez décidé si c'est un bon moment de l'envisager ici. Dans le cadre de ce programme, on administre aux gens considérés séropositifs un médicament qui, au bout de deux doses, a pour effet de ne plus créer assez de virus pour infecter autrui. C'est donc reconnu comme une thérapie aussi bien qu'un programme de prévention. Je sais que le gouvernement canadien ne s'est jamais intéressé à la chose, ce qui est plutôt triste puisque nous devrions vraiment nous en enorgueillir. C'est un travail à la hauteur de Banting et Best. C'est là ma deuxième question.
Ma dernière question est la suivante: vous êtes en train d'assumer la responsabilité de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ce qui me paraît une excellente idée. J'ai toujours estimé que tout cela devait se retrouver sous un seul toit et que l'ASPC devait en fait s'en occuper. C'est fort bien, mais je me demandais si ce faisant vous comptiez vous pencher sur certaines des recommandations issues du rapport que les États-Unis ont demandé au Canada de faire? Il s'agit de stratégies de prévention et de surveillance et de formation technique ainsi que d'inspecteurs mieux formés et d'étudier les recherches sur les moyens de régler les choses avant le temps de la récolte. Allez-vous vous pencher sur un moyen plus rapide de faire parvenir l'information au public et de collaborer avec les intervenants? Ce sont là quatre grandes questions que les recommandations ont cherché à résoudre et je me demande si vous allez vous en occuper au moment voulu, car il s'agit d'un problème vraiment grave. Il y va de la vie des gens. Heureusement, les gens sont uniquement tombés malades, mais ils pourraient mourir des effets du E. coli ou d'une listériose ou de la salmonelle, ou de n'importe quelle chose nocive que nous pourrions trouver dans nos aliments. À présent que la responsabilité a été cédée à Santé Canada, nous devrions être mieux en mesure de nous en occuper de manière appropriée et efficace.
Pouvez-vous me dire si vous comptez étudier ces recommandations ou pas?
:
Bien sûr, avec plaisir.
Vous avez raison; la santé mentale nous concerne tous. Je pense que plus nous en découvrons à ce sujet et plus nous prenons conscience qu’elle touche à tous les aspects des soins de santé. C’est très vrai, et il s’agit d’un domaine sur lequel on mène de plus en plus de recherches, et selon moi plus on fait de recherches, meilleures sont les interventions, ce qui est fantastique.
Évidemment, nous avons investi beaucoup d’argent en santé mentale, autant pour la recherche que pour la promotion. Nous avons bien sûr créé la Commission de la santé mentale du Canada, qui a élaboré une stratégie nationale pour que l’on applique les pratiques exemplaires dans tout le pays.
Je dirais qu’à l’heure actuelle, la maladie d’Alzheimer pose l’un des plus grands défis en santé mentale, et notre gouvernement la considère comme une priorité en finançant les Instituts de recherche en santé du Canada. Jusqu’à présent, nous avons injecté plus de 146 millions de dollars en recherche sur la maladie d’Alzheimer, en particulier et sur les démences qui y sont apparentées, soit près de 27 millions de dollars en 2011-2012.
Nous avons aussi créé le Consortium canadien en neurodégénérescence et vieillissement qui est entré en fonction en mars de cette année. Il réunit tous les experts canadiens du domaine et sert en fait de centre de recherche sur tous les aspects des processus de dégénérescence qui touchent la cognition, dont la maladie d’Alzheimer.
Nous sommes aussi très actifs au plan international. Les IRSC appuient activement la recherche menée dans le cadre de ce que nous appelons la Stratégie internationale de recherche concertée sur la maladie d’Alzheimer. Cette stratégie a pour but précis de prévenir ou de retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer en la diagnostiquant et en intervenant aussitôt que possible. Elle vise également à améliorer la qualité de vie des personnes affectées et de leurs aidants naturels, ce qui est un aspect intéressant. Comme vous le savez, les aidants sont profondément touchés de voir un être aimé développer de la démence et la maladie d’Alzheimer. Cette stratégie améliore aussi l’accès à des soins de qualité et permet à notre système de soins de santé de traiter plus efficacement le nombre croissant de personnes affectées.
D’après ce que j’ai pu constater, cette stratégie est efficace. Jusqu’à présent, nous avons réussi à faire presque doubler — en fait, il a plus que doublé — notre investissement initial de 13,4 millions de dollars grâce à des partenariats internationaux; donc nous profitons beaucoup de nos partenariats avec d’autres pays et avec d’autres organismes.
Dans le cadre de nos responsabilités fédérales, envers les communautés autochtones bien sûr, nous avons aussi beaucoup investi. Nous avons injecté plus de 260 millions de dollars par an pour les problèmes de santé mentale dans les communautés autochtones et, dans notre budget de l’an dernier, nous avons ajouté 4 millions de dollars tout spécialement pour les services de santé mentale chez les Premières Nations.
Alors selon moi, tout cela aidera considérablement le domaine des troubles de santé mentale. Ces fonds évidemment assurent non seulement les ressources nécessaires à nos chercheurs, mais ils garantissent bien sûr que les résultats de ces recherches appuient des stratégies novatrices et ils soutiennent les fournisseurs de soins et les médecins sur le terrain.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre. Nous sommes heureux de vous accueillir aujourd’hui.
Selon un rapport que l’Agence de la santé publique du Canada a récemment publié, plus de 200 000 Canadiens ont développé des infections résistant aux antibiotiques pendant qu’ils suivaient un traitement, et près de 8 000 Canadiens meurent chaque année de telles infections. J’ai essayé d’appliquer ces résultats à un contexte personnel. Récemment, et vous vous en souviendrez peut-être, j’ai parlé en Chambre de mon épouse qui avait subi une intervention chirurgicale. Elle devait rester quatre jours à l’hôpital, mais elle y est demeurée 13 jours à cause d’une infection. Heureusement, les antibiotiques en sont venus à bout.
Cela m’amène à quelque chose que je veux souligner. Je travaille depuis longtemps dans le milieu syndical, particulièrement avec des syndicats hospitaliers et leurs représentants. De nombreux hôpitaux canadiens sont syndiqués et ils ont un comité de la santé et de la sécurité en milieu de travail. Si, dans le cadre de leurs tâches quotidiennes, ils se heurtent à un problème de procédure, il n’est pas nécessaire qu’ils courent le risque d’affronter un gestionnaire. Ils peuvent passer par leur syndicat, qui soulèvera sa question dans le cadre des problèmes de santé et de sécurité au travail. Ce qui m’inquiète aujourd’hui, c’est que bien souvent les tâches sont confiées à des services de nettoyage externes qui envoient un employé à temps partiel payé à 10 $ de l’heure, qui hésite à signaler le problème parce que, comme il est contractuel, son gestionnaire — pas nécessairement l’hôpital — pourra facilement se débarrasser de lui. Cela ouvre la voie à une déficience du système de nettoyage justement là où nous cherchons à traiter des personnes qui ont contracté des pathogènes résistants.
L’administrateur en chef de la santé publique du Canada est convaincu qu’on pourrait prévenir 70 % des infections et, bien entendu, il faudra pour cela établir un système national de surveillance quelconque. On a reçu des plaintes. J’ai entendu dire que des médecins ont accusé le gouvernement fédéral de s’être déchargé de la collecte de ces données sur les provinces. Comme vous le voyez, on en revient à ce que je disais tout à l’heure. Comment le gouvernement explique-t-il cette augmentation de 1 000 % du taux de ces infections au Canada alors que des pays comme le Royaume-Uni ont fait baisser leur taux d’infections de moitié grâce aux initiatives de leurs gouvernements? La ministre est-elle prête à répondre aux inquiétudes de ces médecins en veillant à ce qu’ils reçoivent des renseignements à jour?
:
Bien sûr, avec plaisir. Je suis contente que vous ayez posé cette question.
La loi dont vous parlez traite des centres d’injection supervisés. Cette Loi sur le respect des communautés fait l’objet d’un débat à la Chambre à l’heure actuelle. Nous l’avons présentée le mois dernier.
Cette loi permettra aux forces de l’ordre, aux conseillers municipaux et aux résidents de la localité de s’exprimer, comme ils l’ont demandé, avant qu’on accorde le permis d’établissement d’un centre d’injection de drogue supervisé dans leur région.
Ce document est allé jusqu’en Cour suprême et, dans leur arrêt de 2011, les juges ont été parfaitement clairs. Ils m’ont ordonné, à moi la ministre de la Santé, de tenir compte de facteurs bien précis en examinant les demandes d’exemption à nos lois qui régissent les drogues. Autrement dit, nous devons examiner des facteurs bien précis avant d’accorder le permis d’installation d’un centre d’injection de drogues supervisé.
L’un des cinq facteurs de cette décision est l’expression de soutien ou d’opposition de la collectivité. Je n’ignore aucun des facteurs indiqués dans cette décision de la Cour, et je ne pourrais pas me permettre de le faire. Selon moi, ils sont tout à fait logiques. La Cour suprême exige que je tienne compte des opinions de la collectivité, et l’organisme qui demande l’autorisation d’établir un de ces centres se doit de me présenter ces opinions.
Je tiens à ajouter qu’à l’heure actuelle, personne n’essaie d’obtenir la permission d’établir un tel centre, mais ce projet de loi exige aussi que ces organismes présentent des données scientifiques pertinentes pour démontrer que le centre qu’ils demandent d’établir offre des traitements efficaces aux consommateurs de drogues illicites.
Je crois que toutes les parties, ou tout au moins celles que nous avons consultées, conviennent de la nécessité de fournir ce type d’information aux décideurs qui évaluent la délivrance de permis de ce genre. Cette information doit présenter des détails sur les ressources dont disposera le centre proposé et sur la façon dont on les utilisera pour traiter les toxicomanes. Ces données sur le niveau d’appui de la collectivité et sur les options de traitement offertes aideront aussi à déterminer le bien-fondé de chacune des demandes.
Ces exigences sont raisonnables et elles font partie des exigences de la Cour suprême, donc elles se retrouvent dans le projet de loi. Les intervenants qui défendent ces choses depuis des années méritent de pouvoir présenter leurs opinions sur l’endroit où établir ces centres si nous recevons une demande à leur sujet, donc nous poursuivons cette initiative. La Cour suprême en a décidé ainsi. Nous sommes convaincus que nos collectivités ont tout à fait le droit de s’exprimer à ce sujet, et la Cour suprême a donné son accord.
J’encourage tout le monde à appuyer ce projet de loi et à le faire adopter.
Notre gouvernement a injecté beaucoup d’argent dans le traitement de la toxicomanie et dans la réadaptation. Il me semble que nous passons beaucoup de temps à discuter d’un aspect mineur du problème de la toxicomanie quand nous parlons des centres d’injection supervisés. On compte des centaines de milliers, sinon des millions de Canadiens partout au pays qui sont soit en réadaptation, soit en traitement pour toxicomanie. Un grand nombre d’entre eux en ont honte et ne veulent pas parler ouvertement de leur dépendance et de leur besoin de réadaptation. Il faut que nous en parlions plus, parce qu’il faut qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils osent s’ouvrir et demander de l’aide et de l’intervention.
C’est un des messages que je transmets à titre de ministre de la Santé. Nous devons aider les gens à sortir de leur dépendance pour entrer en réadaptation et à accéder aux bons programmes de traitement. Il faut parfois des années pour cela. Il est souvent nécessaire de s’y reprendre à plusieurs reprises. Les gens disent que ça ne réussit pas, même après deux tentatives, mais parfois il faut s’y reprendre à 15 fois. Quand vous étiez dans la police, vous avez dû voir cela de près. Mais les gens finissent par réussir à se remettre sur pied, à retrouver leur autonomie et à mener une vie productive.
Mon message, c’est de ne pas abandonner ces gens, qui qu’ils soient, surtout pas les plus vulnérables.
:
Je suis sensible à votre remarque. Cette question m’interpelle depuis toujours, et pas seulement depuis que j’ai occupé le poste de ministre pour la situation de la femme; je préconise encore et toujours une plus vaste conscientisation sur la question.
Le gouvernement fédéral a eu l’occasion d’adopter une approche plus globale face au problème de la violence familiale, qu’il soit question de violence sexuelle à l’égard des enfants, de violence conjugale ou de violence motivée par la défense de l’honneur de la famille. La violence familiale s’exerce sous diverses formes, mais la réalité veut que cette situation soit un problème de santé publique. Les conséquences sont incalculables sur les plans tant de la société que de l’économie.
J’ai signalé que le rapport de Justice Canada paru il y a un an indique que la violence conjugale entraîne à elle seule un coût social de l’ordre de 7,4 milliards de dollars, et on ne parle ici que des soins prodigués à l’urgence de l’hôpital en raison d’un bras cassé ou d’une demande de services psychologiques. Il ne faudrait pas oublier que la majorité des femmes ne cherchent pas à obtenir une aide médicale, ni une aide psychologique.
Je crois que le coût est évidemment beaucoup plus élevé. Nous savons que les femmes autochtones souffrent et sont victimes d’actes de violence dans une proportion de loin supérieure à celle des non autochtones, soit au moins 3,5 fois plus. Elles risquent beaucoup plus d’être victimes d’actes de violence familiale. Cette situation, bien sûr, a des répercussions financières et sociales profondes sur elles, leur collectivité et leur famille.
Non seulement leur santé physique est affectée, mais également leur santé mentale. Les activités quotidiennes et les activités commerciales sont lourdement frappées. La situation entraîne une perte d’emploi. Tout cela touche nos communautés et notre économie, et l’incidence sur le régime public de soins de santé est évidemment immense.
Le mandat de l’Agence de la santé publique du Canada est clair dans ce domaine: elle assume la responsabilité de ce qui s’appelle l’Initiative de lutte contre la violence familiale du gouvernement fédéral. Elle assure la coordination des initiatives de 15 ministères qui s’occupent des questions de violence familiale. Nous cherchons actuellement à établir un ordre de priorité et à orienter nos priorités dans la bonne direction.
Je suis bien contente de dire que les Instituts de recherche en santé du Canada effectuent eux aussi des études dans le domaine de la violence familiale; des crédits de 8,5 millions de dollars échelonnés sur cinq ans leur permettront de se pencher sur la violence fondée sur le sexe et sur la violence familiale et ses répercussions.
Donc, nous avons tous un rôle à jouer. J’ai pris contact avec les provinces et territoires, la communauté médicale, les médecins et les collèges des médecins et chirurgiens et j’ai demandé à tous les intéressés ce qu’il serait possible de faire ensemble pour favoriser la sensibilisation à la violence familiale et sa prévention. Je compte travailler avec le comité sur cette question et j’attends de l’Agence de la santé publique qu’elle mette de l’avant de bonnes idées pour sensibiliser l’opinion publique à cet enjeu.
Vous avez raison de dire que ça touche tout le monde. C’est une chose dont on parle beaucoup. En fin de compte, ce n’est pas une affaire privée, et c’est devenu une question d’ordre public. Il reste encore beaucoup à faire pour mieux coordonner nos interventions dans ce domaine à l’échelle du pays et nous comptons nous y mettre.
:
Merci beaucoup. Cela met fin à la comparution de la ministre. Je vous remercie, madame la ministre, et je remercie vos collaborateurs pour l’heure que vous avez passée avec nous.
Je remercie également mes collègues d’avoir posé des questions précises et dans les temps et d’avoir employé un ton respectueux.
La séance est suspendue pendant deux minutes. Les personnes qui doivent partir peuvent le faire maintenant.
À la reprise des travaux, les fonctionnaires répondront à nos questions pendant environ 40 minutes. Nous aurons ensuite 10 minutes pour parcourir le Budget supplémentaire des dépenses et passer au vote.
Le comité suspend ses travaux.
Le président: Le comité reprend ses travaux.
Mesdames et messieurs les membres du comité souhaitent la bienvenue aux représentants des divers organes de Santé Canada.
Nous commencerons dans quelques instants. Chaque membre du comité pose des questions pendant cinq minutes. Mme Davies sera la première à poser ses questions et les autres membres auront leur tour comme d’habitude.
Je tiens à rappeler à mes collègues et aux membres de l’assistance de désactiver la sonnerie de leur cellulaire ou de le mettre en mode vibratoire pour éviter qu'on entende une sonnerie pendant les travaux du comité. Je demande également que l’on ne prenne aucune photo à l’aide de son cellulaire durant la séance, qu’on se comprenne bien.
Comme je vous l’ai dit, les travaux vont se poursuivre jusqu’à 17 h 20 environ, heure à laquelle cette partie de la séance prendra fin, et nous étudierons ensuite le Budget supplémentaire des dépenses. Je vous remercie à l’avance.
Madame Davies, veuillez prendre votre tour d’une durée de cinq minutes.
:
Merci beaucoup aux représentants encore présents, car il est évident que nous avons encore beaucoup de questions à poser.
En fait, je veux consacrer les cinq minutes qui me sont allouées au dernier numéro de la revue de l’Association médicale canadienne, le Canadian Medical Association Journal, qui contient un éditorial fracassant qui déplore que le RU-486, la mifépristone — qui constitue fondamentalement une pilule abortive —, ne soit pas encore autorisé au Canada.
Le RU-486 est homologué dans 57 pays. Il assure un accès très sécuritaire à l’interruption médicale de grossesse, en particulier chez les femmes en région rurale ou éloignée.
Je crois qu’il y a beaucoup d’inquiétude, en particulier à la suite de la parution d’un éditorial dans le Canadian Medical Association Journal qui demande pourquoi il n’est pas autorisé au Canada et pourquoi c’est si long... Votre présence ici tombe à point nommé et, avec un peu de chance, nous obtiendrons des réponses à ce sujet.
Ce qu’il faut comprendre de ce geste, c’est qu’il y a un nombre grandissant de personnes qui s’inquiètent de la politisation croissante des décisions médicales au Canada. Nous venons d’assister à une valse-hésitation concernant le Programme d’accès spécial et les essais cliniques SALOME. On a très peur que ce soit un autre exemple de la politisation de ce qui devrait être une décision d’experts dans le domaine médical. Il est évident que cette pilule qui est autorisée ailleurs est très importante pour les femmes du point de vue de l’accès et de la sécurité, alors pourquoi cette résistance du Canada? Pourquoi ne l’avons-nous pas autorisée et pourquoi est-ce toujours en suspens, au point que le Canadian Medical Association Journal se sent obligé de publier un éditorial retentissant à ce sujet?
:
Merci de me poser la question. À mon avis, le gouvernement a investi de manière importante dans un grand nombre de secteurs afin d’améliorer la gestion générale de la salubrité des aliments au Canada, laquelle, comme je vous l’ai dit, est déjà très cotée dans le monde entier.
Je crois qu’au nombre des investissements dernièrement annoncés à la suite de l’examen de divers programmes, il y a la mise en place d’équipes de vérification des inspections, ce qui nous permettra d’améliorer la qualité générale de tout le processus d’inspection des aliments au Canada. Nous sommes ainsi en mesure d’établir plusieurs équipes un peu partout au pays, lesquelles se mettront à oeuvrer aux évaluations et à vérifier que le système en place répond réellement aux divers objectifs établis, et nous pouvons continuer d’investir dans la prévention et la détection des maladies d’origine alimentaire au Canada, suivant la présence de Listeria, tel que recommandé dans le rapport Weatherill en lien avec les inspections effectuées dans divers secteurs.
Nous continuons également à investir dans le secteur des viandes, assurant la présence quotidienne d’inspecteurs dans toutes les usines de transformation de la viande sous régie fédérale, afin de nous assurer de la conformité non seulement à nos propres exigences, mais également aux normes internationales qui favorisent le commerce.
De plus, nous continuons de collaborer avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada afin d’améliorer la détection et les interventions en cas d’éclosion de maladie d’origine alimentaire.
Comme vous l’avez mentionné, les relations ont toujours été bonnes entre mon agence, le ministère et l’Agence de la santé publique. Je crois que ce nouveau lien hiérarchique nous permettra en fait de consolider ce progrès sur le plan de la collaboration et de la concertation.
Ce ne sont là que quelques exemples de secteurs dans lesquels nous continuons d’investir en vue de renforcer le système en place.
:
Merci beaucoup de poser cette question.
Comme la ministre l’a indiqué dans sa déclaration, le cadre met l’accent sur la promotion, la prévention et la protection. Ensemble, ces trois piliers reflètent le travail effectué non seulement par l’Agence canadienne d’inspection des aliments, mais aussi par nos collègues de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada pour renforcer ce qui est déjà un excellent système de salubrité des aliments au Canada.
Dans le contexte de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et de ce cadre, j’aimerais attirer l’attention tout particulièrement sur la Loi sur la salubrité des aliments au Canada et sur les travaux que nous effectuons actuellement en vertu du plan d’action pour mettre cette loi en vigueur.
Nous avons mené d’importantes consultations auprès des Canadiens pour apporter des améliorations, dont un meilleur système d’inspection des aliments constitue une pierre angulaire. Malgré la solidité du système d’inspection des aliments au Canada, nous reconnaissons qu’il y a des possibilités de renforcer encore plus ce système afin d’améliorer les outils dont disposent nos inspecteurs sur le terrain, d’avoir une approche intégrée en ce qui concerne l’information, de renforcer l’appui à la prise de décisions par notre personnel sur le terrain, et de renforcer la gestion des risques dans notre système.
Nous sommes très fiers de fonder nos décisions sur la science. Nous allons plus loin en mettant davantage l’accent sur les risques pour guider l’utilisation de nos ressources d’inspection, afin qu’elles aient le plus grand effet possible sur nos activités et que nous puissions offrir cette protection aux Canadiens.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais revenir sur une question qui a déjà été posée. Je crois comprendre que vous n’avez pas eu le temps de répondre parce que mon temps était écoulé.
Tous les fonctionnaires autour de la table conviendront sans doute avec moi que, pour élaborer une bonne politique publique, ou pour prendre n’importe quelle bonne décision en santé, il faut examiner les faits. Les faits sont à la base de tout. Les résultats sont à la base de tout.
J’ai déjà posé une question sur le programme HAART, le traitement antirétroviral hautement actif, offert en Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique est la seule province canadienne à offrir ce programme.
Ce traitement a entraîné une diminution. En ce qui concerne les résultats, quels sont les faits? Le fait est que depuis que la Colombie-Britannique a adopté ce programme, c’est le seul endroit — non seulement la seule province, mais le seul endroit dans toute l’Amérique du Nord — où le nombre de nouveaux cas de VIH diminue de manière spectaculaire. Partout ailleurs, dans toutes les autres provinces du Canada, et aux États-Unis, les cas augmentent, et ce, considérablement.
Je signale qu’en 1995, il y avait 18 cas par 100 000 habitants en Colombie-Britannique. Maintenant, il y en a six. C’est une baisse énorme.
En Saskatchewan, par exemple, il y en avait deux par 100 000 habitants en 1995 et 16 en 2011.
Partout, ce traitement a démontré qu’il est important. Nous savons qu’il arrête la transmission du virus parce que le virus disparaît. Il n’est plus présent dans le sang.
Étant donné le coût qu’entraîne chaque nouveau patient séropositif, j’aurais pensé que le gouvernement canadien aurait compris l’importance d’adopter ce traitement et que tout le monde examinerait cette solution, d’autant plus que le programme est maintenant en place depuis un certain temps en Colombie-Britannique.
De fait, le Brésil a adopté ce traitement sans réserve. Le Royaume-Uni l’a adopté sans réserve. La France l’a adopté sans réserve. Les États-Unis sont aussi sur le point de l’adopter sans réserve.
Ce devrait être un triomphe pour le Canada. C’est une initiative canadienne, née chez nous, implantée chez nous. Nous devrions en être fiers.
Personne ne veut même parler aux gens du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS. Enfin, personne au niveau politique; je suis certaine que les bureaucrates leur ont parlé. Quand il y a des résultats si remarquables, qu’est-ce qui empêche Santé Canada de même considérer ce programme d’une manière qui...?
Vous répondrez peut-être que l’évaluation se poursuit, mais l’évaluation a été faite. Le traitement a été évalué à l’échelle internationale. Des évaluations par des pairs ont démontré qu’il fonctionne. L’Organisation mondiale de la santé affirme que tout le monde devrait l’adopter. Même la Chine l’a adopté, pour l’amour du ciel.
Je veux simplement savoir pourquoi nous agissons ainsi quand nous pourrions sauver des vies et réduire les coûts dans le système de santé pour chaque nouveau cas qui serait évité. Nous pourrions investir cet argent ailleurs dans le système.
Je veux simplement comprendre ce qui justifie cette décision de l’ignorer complètement et de ne pas l’adopter quand la Colombie-Britannique est maintenant invitée à des conférences internationales. La Colombie-Britannique n’est pas le Canada, mais on l’invite à s’asseoir à la table avec d’autres États-nations.
Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer cela?
:
J’ajouterai quelques précisions à ma réponse précédente. Vous soulevez une question importante.
J’aimerais aussi vous présenter notre administrateur en chef adjoint de la santé publique, le Dr Greg Taylor, qui pourrait souhaiter ajouter quelques observations.
Il ne fait aucun doute que les travaux effectués en Colombie-Britannique, les travaux du Dr Montaner, sont très intéressants et prometteurs et qu’ils donnent des résultats dans ce contexte particulier.
Je dirais au comité et au membre que nous n’ignorons pas ces travaux, pas du tout. De fait, c’est un thème de discussion non seulement avec nos partenaires dans le secteur du VIH-sida, le comité consultatif ministériel sur l’initiative fédérale, ainsi que les partenaires nationaux avec qui nous nous penchons sur le VIH-sida, mais aussi avec nos partenaires provinciaux et territoriaux.
La Colombie-Britannique présente le concept, et il est examiné dans les discussions de notre Conseil du Réseau pancanadien de santé publique pour déterminer où il convient le mieux de le placer, comment examiner ce concept dans l’ensemble des mesures prises par notre pays à l’égard du VIH-sida.
Comme je l’ai indiqué dans ma réponse précédente, c’est aussi un sujet de conversation, comme vous l’avez fait remarquer, à l’Organisation mondiale de la santé, à l’Assemblée mondiale de la santé, et nous l’avons aussi examiné à la Conférence internationale sur le sida.
Il y a eu des avancées dans le domaine du VIH-sida. Ceux qui ont la maladie vivent beaucoup plus longtemps qu’autrefois, et cela nous encourage. D’énormes progrès ont aussi été réalisés en ce qui concerne la transmission par la mère. De moins en moins d’enfants contractent la maladie.
:
Bien, merci beaucoup. C'est bien. Je suis content de voir qu'il y a consensus.
Nous avons 10 crédits. Mon greffier qui est très diligent les a énumérés en bonne et due forme. Je demande le consentement unanime du comité.
Plaît-il au comité d'adopter la totalité des crédits du Budget supplémentaire des dépenses B?
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement.......... 235 479 489 $
ç
Crédit 5b — Dépenses en capital ...........1 $
ç
Crédit 10b — Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions............. 101 958 206 $
Agence canadienne d'inspection des aliments
ç
Crédit 11b — Dépenses de fonctionnement et contributions............ 27 973 639 $
ç
Crédit 13b — Dépenses en capital............ 4 924 955 $
Instituts de recherche en santé du Canada
ç
Crédit 15b — Dépenses de fonctionnement......... 859 268 $
ç
Crédit 20b — Subventions inscrites au Budget des dépenses...............14 000 000 $
Agence de santé publique du Canada
ç
Crédit 45b — Dépenses de fonctionnement.......... 19 719 028 $
ç
Crédit 50b — Dépenses en capital............. 1 081 962 $
ç
Crédits 55b — Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions.....................1 $
(Les crédits 1b, 5b, 10b, 11b, 13b, 15b, 20b, 45b, 50b, et 55b sont adoptés)
Le président: Plaît-il au comité que le président fasse rapport à la Chambre de l'adoption des crédits 1b, 5b, 10b, 11b, 13b, 15b, 20b, 45b, 50b et 55b sous la rubrique Santé?
Des voix: Oui. D'accord.
Le président: Merci beaucoup.
Voilà qui conclut la séance. Je vous remercie de votre présence et de votre attention.
La séance est levée.