Je vous souhaite tous la bienvenue à la 28e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Nous tenons cette séance conformément à l'ordre de renvoi daté du 26 mai 2020. Le Comité reprend son étude de la réponse canadienne à l'éclosion du coronavirus.
J'aimerais vous faire part de quelques consignes pour le bon déroulement de la réunion. Pendant la vidéoconférence, le service d'interprétation sera très semblable à celui offert lors d'une réunion de comité habituelle. Au fond de votre écran, vous avez le choix du canal anglais ou français ou de l'audio en direct. Si vous avez l'intention de passer d'une langue à l'autre lorsque vous parlez, vous devez également changer le canal pour qu'il corresponde à la langue dans laquelle vous vous exprimez. Je vous encourage également à faire une petite pause lorsque vous changez de langue.
Veuillez attendre que je vous appelle avant de parler, sauf lorsque c'est votre tour pendant une série de questions, auquel cas vous pouvez poser des questions à qui vous voudrez. Lorsque vous êtes prêts à intervenir, cliquez sur l'icône du microphone afin d'allumer votre micro. Je rappelle aux membres du Comité et aux témoins que toute intervention doit passer par la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, vous devez éteindre votre micro.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins.
Nous accueillons Fabian Murphy, président national du Syndicat de l'agriculture. Mary Robinson est la présidente de la Fédération canadienne de l'agriculture et Kim Hatcher, agricultrice, représente la Canning Sauce Company.
Nous commencerons par le Syndicat de l'agriculture. Vous avez 10 minutes pour faire une déclaration.
Monsieur Murphy, allez-y.
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Monsieur le président, honorables membres du Comité, merci. Je suis ravi d'être des vôtres aujourd'hui.
Près de 2 500 inspecteurs des aliments, dont 1 500 inspecteurs de viandes de première ligne, sont membres du Syndicat de l'agriculture. Ils ont comme tâche de s'assurer que les Canadiens ont des aliments salubres. Nos gens sont à l'ouvrage, quelles que soient les conditions. Ils font preuve de dévouement et ne peuvent pas travailler de la maison. Ils doivent se présenter malgré les risques, et ce, tous les jours. Nous les appelons les héros invisibles, car ils œuvrent à l'ombre la plupart du temps, et pourtant leur travail est essentiel. Nous leur devons beaucoup.
Les rapports dressés par les inspecteurs sur le terrain indiquent un écart énorme d'une région à l'autre dans la façon dont l'ACIA a réagi à la pandémie et a protégé son personnel.
J'ai reçu des rapports indiquant que l'ACIA a tardé à protéger ses inspecteurs en Alberta. Ce n'est qu'au cours des dernières semaines que les inspecteurs du Nord de l'Alberta ont chacun reçu une boîte de 50 masques jetables, ce qui durera au plus trois semaines. Avant que l'ACIA n'offre à son personnel du Nord de l'Alberta des visières à la fin avril, certains inspecteurs qui travaillaient le matin devaient partager avec l'équipe de l'après-midi les visières qui leur étaient fournies par l'installation. Au début de l'éclosion, nos inspecteurs allaient au travail chaque jour avec leur équipement habituel, c'est-à-dire un tablier, un casque et un filet à cheveux. Ils n'avaient pas de gants, de masques ou d'écrans. Ils n'ont toujours pas de gants en latex ou de masques N95.
Dans un premier temps, l'ACIA a assuré les inspecteurs du Sud de l'Alberta qu'il n'y avait aucun risque pour ce qui était de travailler à l'installation Cargill, le site de la plus grande éclosion du pays. Au Québec, c'était tout le contraire. L'ACIA a travaillé de près avec nous et les autorités de santé publique afin que les inspecteurs et les vétérinaires soient protégés au travail.
Mon message, c'est qu'il n'y a eu aucune approche nationale uniforme déployée par l'ACIA, et l'absence d'approche est évidente pour d'autres raisons que je vais vous décrire.
Il est impossible d'assurer la distanciation physique dans la plupart des abattoirs du Canada. Je crois que des évaluations des risques effectuées en bonne et due forme permettraient de déterminer que les mesures de protection offertes aux employés les ont exposés au risque biologique de la COVID-19, mais ces évaluations n'ont pas eu lieu. En fait, les conditions des installations constituent un environnement parfait pour que le virus se propage et s'installe de façon persistante. Ce sont des endroits frais et humides. De plus, ce sont des milieux très bruyants, ce qui fait que les travailleurs doivent se rapprocher pour s'entendre avec le bruit mécanique constant.
On ne s'étonnera guère d'apprendre que les abattoirs ont affiché la plus forte concentration de cas d'infection pendant la première vague de la pandémie, une concentration encore plus élevée que celle des résidences de soins dans certaines provinces. Comme il a été rapporté, la plus grande éclosion a eu lieu à l'abattoir de Cargill situé à High River, en Alberta. La moitié des 2 000 employés ont été infectés, y compris la moitié des inspecteurs affectés à l'installation.
Ces installations ne sont pas conformes aux dispositions en matière de santé et de sécurité du Code canadien du travail. Par conséquent, l'ACIA continue de suivre des pratiques qui pourraient en fait encourager la propagation du virus. Par exemple, les inspecteurs de charcuterie continuent d'être affectés à plusieurs installations. Les inspecteurs qui se rendent d'une installation à l'autre pourraient devenir vecteurs du virus, comme les travailleurs dans les résidences de soins de longue durée qui ont travaillé dans plusieurs résidences.
Lorsqu'il y a de nouveaux risques sur les lieux de travail, le Code canadien du travail oblige les employeurs à nommer une personne qualifiée pour mener une analyse des risques, et à mettre en œuvre des plans afin de réduire les risques et d'assurer la santé et le bien-être des travailleurs.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui est responsable de la réglementation des installations de production d'aliments dotées d'un permis fédéral, a une attitude de laisser-faire pour ce qui est de la sécurité de ses employés. Même au début de l'éclosion du virus, la plupart des inspecteurs n'avaient pas d'équipement de protection, et les employés étaient même défendus de porter leur propre masque. Même des mesures de précaution de base, telles que le fait d'offrir des désinfectants à base d'alcool aux inspecteurs, n'ont pas été prises. L'ACIA s'en est remise aux abattoirs pour fournir de l'équipement de protection à ses employés. Les inspecteurs qui travaillaient dans les installations où la société n'offrait aucun équipement de protection individuelle à ses employés n'en avaient pas.
Lors des éclosions de la COVID-19, et il y en a régulièrement eu dans ces installations, aucune approche uniforme n'a été retenue pour réduire la menace pour la santé publique et la sécurité des travailleurs. L'ACIA s'en est remise aux agences de la santé publique des provinces individuelles. Ainsi, lors de l'éclosion de l'abattoir de porcs Olymel dans la région de Montréal, l'installation a été fermée pendant deux semaines pour un nettoyage en profondeur et l'isolement des travailleurs. Seuls les travailleurs qui n'avaient pas le virus ont pu reprendre le travail lors de la réouverture de l'abattoir.
Contraste saisissant, l'abattoir de bovins géant XL situé à Brooks, en Alberta, n'a pas fermé ses portes pendant l'éclosion, ne serait-ce qu'un seul jour. Par conséquent, la moitié des résidants de Brooks ont été infectés.
Tous les Canadiens, y compris les travailleurs du secteur de production des aliments et les inspecteurs, devraient être protégés par des pratiques exemplaires en matière de santé publique et de sécurité sur les lieux de travail, quelle que soit leur région.
Le gouvernement fédéral a annoncé un fonds doté de 77 millions de dollars pour apporter des améliorations à la sécurité des travailleurs dans les abattoirs. On n’a annoncé aucun critère pour la distribution de ces fonds, et il semble très peu probable que les fonds soient versés avant la fin septembre. À notre avis, ces fonds bénéficieraient au maximum aux Canadiens si les sociétés étaient tenues de collaborer avec les syndicats qui représentent les travailleurs de leurs installations pour être admissibles au financement. Moyennant le respect de cette condition, l'argent sera dépensé à bon escient afin d'assurer les objectifs en matière de sécurité du programme.
Nous observons une seconde vague du virus qui frappe les pays du monde dont les mesures de confinement ont été assouplies. J'espère sincèrement que le Canada sera épargné, mais l'espoir ne suffit pas. Il nous faut un plan afin d'éviter que les installations de transformation des aliments redeviennent des foyers du virus.
Nos recommandations sont les suivantes: une approche nationale en cas d'éclosion dans les installations de transformation des aliments; la mise en œuvre des Parties X et XIX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité du travail dans toutes les installations afin d'atténuer les risques; l'obligation, pour les sociétés, si elles veulent recevoir un soutien du Fonds d'urgence pour la transformation, de coopérer avec les syndicats qui représentent les travailleurs; une réduction de la cadence des lignes de production afin de permettre la distanciation physique; la cessation des affectations à plusieurs installations pour les inspecteurs; des tests de dépistage routiniers pour les inspecteurs.
Enfin, nous devons reconnaître le dévouement et le courage des inspecteurs de l'ACIA, qui risquent leur santé et leur bien-être tous les jours au travail, en leur fournissant un équipement de protection individuelle convenable, y compris des gants de latex, des masques N95 et des visières, et un approvisionnement régulier en désinfectant pour les mains.
Merci beaucoup de votre attention.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui.
Je m'appelle Mary Robinson. Je fais partie de la sixième génération d'agriculteurs de ma famille dans l'Île-du-Prince-Édouard, et je suis également la présidente de la Fédération canadienne de l'agriculture, qui a été fondée en 1935. Nous représentons quelque 200 000 familles d'agriculteurs canadiennes.
J'aimerais d'emblée remercier les divers ordres de gouvernement canadiens et reconnaître leur travail. Les fonctionnaires et les élus travaillent 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour aider les Canadiens et les protéger pendant cette période difficile.
Les prochains mois et semaines s'avéreront critiques si nous voulons assurer la sécurité alimentaire du Canada maintenant et dans l'avenir.
Le gouvernement fédéral a conçu et mis en œuvre de nombreux programmes pour les entreprises et les particuliers du Canada. Aujourd'hui, nous discutons des façons dont nous pouvons faire appel à cette même ingéniosité et volonté pour appuyer nos agriculteurs et nos entreprises agricoles qui cherchent constamment à assurer un approvisionnement suffisant et abordable en nourriture aux Canadiens. Nous croyons que la fiabilité, la suffisance et l'abordabilité des approvisionnements en nourriture du Canada constituent le deuxième objectif critique en matière de santé publique pour tous les Canadiens, se rangeant derrière la réponse directe à la COVID-19, c'est-à-dire les soins de santé.
La crise de la COVID-19 continue de créer des défis et des incertitudes de taille dans l'ensemble du secteur agroalimentaire et risque d'avoir une incidence dévastatrice sur les agriculteurs de tout le pays. Nous, les leaders, sommes tenus de prévoir le pire et de viser le meilleur.
Afin de comprendre l'incidence de la COVID-19, la FCA a sondé il y a à peine deux mois ses membres et ceux d'autres associations sectorielles nationales, et a conclu que les pertes financières à court terme projetées seraient de l'ordre de 2,6 milliards de dollars au sein du secteur agroalimentaire canadien.
Jusqu'à maintenant, le gouvernement a annoncé plusieurs initiatives pour le secteur, dont une série de mesures visant à accroître les prêts pour le secteur, ainsi que les 252 millions de dollars d'aide annoncés le 5 mai, et s'est engagé à annoncer d'autres fonds pour appuyer le secteur. Or, le soutien annoncé jusqu'à maintenant, bien qu'il soit d'une importance critique pour le secteur, est grandement inférieur à ses besoins globaux, car les agriculteurs canadiens sont aux prises avec des problèmes de longue date.
Je vais vous parler aujourd'hui de ces problèmes, des lacunes des programmes et des mesures nécessaires afin qu'il n'y ait pas de réduction évitable de la production des aliments pendant la crise qui continue d'avoir une incidence inouïe sur les chaînes d'approvisionnement en nourriture du monde.
Pour la première fois depuis des générations, on se pose des questions sérieuses au Canada sur les chaînes d'approvisionnement en nourriture et la sécurité alimentaire. Les agriculteurs canadiens continuent de prendre des décisions quotidiennes sur leurs activités et la production agricole canadienne, tout en luttant contre les difficultés immédiates et à plus long terme créées par la COVID-19 dans le secteur.
Ces difficultés comprennent la menace persistante des perturbations dans les installations de transformation, la réduction de la capacité de la chaîne d'approvisionnement et la hausse des coûts attribuable aux goulots d'étranglement; la perte temporaire du secteur des services alimentaires, un marché clé essentiellement perdu pendant un certain temps pour de nombreux producteurs agricoles et dont la reprise sera lente; des postes vacants dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement agroalimentaire, une situation aggravée par le risque d'éclosion de la COVID-19 chez la main-d'œuvre; la volatilité sans précédent des marchés; la hausse des coûts à la fois à la ferme et dans les industries de transformation des aliments, car ces entreprises essentielles continuent de prévoir de nombreuses mesures liées à la COVID-19; et la fermeture de marchés importants pour certains secteurs qui risque d'avoir une incidence dévastatrice sur certaines filières agricoles canadiennes.
La FCA a proposé un ensemble de mesures particulières pour aider le secteur à relever les défis pendant la crise de la COVID-19. J'enverrai sous peu un mémoire à la greffière qui prévoit la description détaillée de ces mesures. Vu le peu de temps que j'ai aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur trois domaines clés.
Tout d'abord, le besoin d'accroître la couverture de gestion des risques de l'entreprise afin que les agriculteurs aient le soutien nécessaire pour survivre aux perturbations des chaînes d'approvisionnement, assumer les coûts plus élevés et, finalement, gérer les pressions baissières sur la production. La FCA croit que des changements aux Programmes de gestion des risques de l'entreprise seraient le moyen le plus efficace, complet et ciblé d'aider les agriculteurs à faire face à court et à plus long terme aux défis créés par la COVID-19, en sus des difficultés diverses auxquelles est déjà confronté le secteur, telles que la fermeture des marchés internationaux clés, la hausse des risques météorologiques attribuables au changement climatique et l'augmentation générale des besoins de liquidités et des coûts liés à la production agricole.
Si les Programmes GRE avaient été gérés de façon efficace, la FCA croit qu'ils auraient pu absorber jusqu'à 75 % des 2,6 milliards de dollars en pertes financières à court terme projetées que j'ai évoqués plus tôt. Toutefois, sans améliorations, nous continuons à voir un manque de confiance chez les producteurs quant à la capacité de ces programmes de répondre aux défis qu'ils connaissent, ce qui se traduit par une faible participation aux programmes et de multiples demandes ponctuelles de soutien.
Après de nombreuses années de recherche, nous connaissons déjà la plupart des solutions nécessaires aux Programmes GRE. Le gouvernement du Canada doit se réunir avec ses homologues provinciaux et fixer un calendrier concret avec les intervenants clés afin de corriger les programmes. Si ces réformes nécessaires ne sont pas apportées, les agriculteurs canadiens devront savoir dans les plus brefs délais comment le gouvernement réagira à la hausse des coûts de la production alimentaire, à l'accès incertain à la main-d'œuvre et à la perte de marchés critiques pour de nombreux produits agricoles.
Deuxièmement, outre les défis que doit relever le secteur de l'agriculture primaire, les transformateurs d'aliments ont toujours besoin de soutien afin d'atténuer la probabilité de perturbations dans la chaîne d'approvisionnement à l'échelle du secteur causées par la COVID-19. Bien que l'annonce des 77 millions de dollars à l'intention des transformateurs d'aliments ait été bien accueillie, nos partenaires des chaînes d'approvisionnement ont indiqué que le montant est insuffisant et que l'on devrait s'attendre à des pertes financières et de nourriture considérables s'il y a d'autres perturbations.
Le secteur estime que les coûts supplémentaires assumés par les transformateurs d'aliments sont grandement supérieurs au soutien offert jusqu'à maintenant, et ce sont les entreprises qui continuent d'effectuer des investissements et des changements considérables pour protéger la santé et la sécurité de leur main-d'œuvre. Nous nous inquiétons du fait que les plus petits transformateurs régionaux, les transformateurs secondaires et les entreprises de production et de conditionnement qui occupent une place vitale dans tant de chaînes d'approvisionnement pourraient être les perdants si la demande escomptée actuellement dépasse grandement le financement qui sera offert. La FCA demande un soutien financier supplémentaire d'urgence pour ces entreprises afin qu'elles puissent modifier leurs installations, maintenir leur capacité et assurer la sécurité de leur main-d'œuvre.
Troisièmement, qu'il s'agisse de perturbations qui ont déjà eu ou auront lieu, la FCA exige un soutien supplémentaire rapide au-delà des 50 millions de dollars prévus au titre du Programme de récupération d'aliments excédentaires, de sorte que la structure logistique soit en place pour traiter les quantités excédentaires existantes et prévues. Ce soutien devra être accompagné d'une campagne immédiate « Achetez canadien » afin d'empêcher les agriculteurs de réduire davantage leur production en raison du rétrécissement du secteur de l'agriculture, en soulignant la richesse et la diversité des produits alimentaires canadiens que l'on peut se procurer chez les détaillants. Une telle campagne aiderait non seulement à pallier la perte des marchés des services alimentaires pour bien des agriculteurs et entreprises agricoles, mais elle jouerait également un rôle d'importance vitale pour ce qui est d'éduquer les Canadiens sur la façon dont la nourriture dans leurs assiettes est produite, et ce, à une époque où les Canadiens accordent déjà plus d'attention à leur alimentation. Cela créerait également une solide plateforme pour promouvoir une sensibilisation accrue aux aliments alors que les Canadiens cuisinent davantage chez eux et se soucient de l'abordabilité de la nourriture.
Nous croyons que ces mesures, ainsi que celles décrites dans notre mémoire, se complètent pour aider le secteur agroalimentaire du Canada à maintenir sa capacité et faire tout son possible pour nourrir les Canadiens et les consommateurs du monde pendant cette période difficile.
Les agriculteurs canadiens sont fiers du fait qu'ils nourrissent les Canadiens tous les jours. Comme bien des secteurs de l'économie canadienne, les agriculteurs ont été directement touchés par la crise sans précédent de la COVID-19. Nous travaillerons toujours comme partenaires avec le gouvernement pour offrir des aliments sains et abordables à tous les Canadiens.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. À titre de témoin la moins expérimentée du groupe, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité.
Je m'appelle Kim Hatcher, et je vis à Canning, en Nouvelle-Écosse. Ce village se trouve dans la vallée d'Annapolis, la principale région agricole de notre province.
Mon mari, Steve, et moi sommes propriétaires de Canning Sauce Company, une entreprise qui produit des sauces piquantes, des sauces barbecue et des sauces pour pâtes. Nous cultivons la majorité des ingrédients que nous utilisons, et ceux que nous ne cultivons pas proviennent de fermes locales. Les sauces que nous préparons sont faites de produits cultivés en Nouvelle-Écosse à cent pour cent.
De plus, notre entreprise s'est récemment développée et nous avons obtenu le statut d'exploitation agricole enregistrée — Coywolf Farms — à partir de laquelle nous cultivons et vendons surtout des légumes-feuilles et également quelques légumes anciens. Nos projets d'expansion étaient déjà en cours peu de temps avant que la COVID-19 nous frappe et grâce à quelques modifications et à une réorientation des priorités, nous avons eu la chance de pouvoir réaliser notre souhait de faire pousser des aliments locaux pour nos collectivités environnantes.
Il reste à voir dans quelle mesure le virus nuira à notre capacité d'obtenir une aide financière pour installer des serres qui nous permettraient de produire des légumes-feuilles tout au long de l'année.
Dans l'ensemble, les effets qu'a eus la COVID-19 sur notre entreprise et notre nouvelle exploitation agricole ont été surtout neutres ou positifs. Nos ventes sont demeurées bonnes et quelques articles pour garde-manger ont énormément gagné en popularité. Nous avons également bénéficié grandement de la prévoyance de notre marché local, Wolfville Farmers' Market, qui est géré par Kelly Redcliffe, puisque ce marché fait des ventes en ligne depuis 2017. La plateforme en ligne, WFM2Go, a une responsable distincte, Lindsay Clowes, qui signale qu'on est passé de ce qui était auparavant 50 à 60 clients réguliers, avant la COVID, à plus de 500 commandes par semaine. Cette augmentation a nécessité l'ajout d'une deuxième date de livraison hebdomadaire, et les ventes ne montrent aucun signe de ralentissement.
Les gens veulent acheter des aliments locaux frais. Il faut simplement que notre pays cesse de faire en sorte qu'il soit facile de ne pas le faire.
Bien que je pense qu'en général, la Nouvelle-Écosse a toujours accordé une assez grande importance aux aliments et aux produits alimentaires locaux, la pandémie a, je crois, mis en évidence les problèmes qui existent dans notre système alimentaire partout au Canada. Elle a forcé des gens à vraiment tenir compte de la provenance des aliments qu'ils achètent, de la façon dont ils sont cultivés et de la façon dont ils leur parviennent. Quelle que soit la denrée produite, les petites et moyennes fermes ont eu des difficultés généralement. C'est en partie parce que nos produits sont sous-évalués et que les produits qui sont produits à grande échelle se vendent moins cher que les nôtres, bien qu'ils ne soient pas durables tant sur le plan de la pratique, de la qualité et de la gestion de nos terres agricoles.
Je crois que la pandémie nous donne une occasion unique de réparer notre système alimentaire défaillant et de tirer parti de l'élan généré par les petits et moyens producteurs d'aliments locaux. Nous avons la possibilité de renforcer la position des producteurs d'aliments locaux, qui, à leur tour, renforcent les collectivités dans lesquelles ils sont basés. Il s'agit d'une solution avantageuse sur le plan de la santé et de l'économie pour toutes les collectivités du Canada.
La création de programmes qui récompensent l'achat local — comme les ingrédients utilisés à la cafétéria de l'hôpital local, ou les offres locales d'un programme de repas scolaires — jouera un rôle essentiel. Jenny Osburn, dans la région, et une équipe de personnes dévouées ont lancé un programme de repas scolaires. Avant l'apparition de la COVID, quatre écoles de la vallée d'Annapolis ainsi qu'une école de la rive sud y participaient. Avec une subvention gouvernementale qui rend les repas scolaires abordables, et même avec une participation de seulement 80 % des quelque 123 000 enfants de la province à un dollar par jour, cela représente l'achat de 100 000 $ de nourriture locale par jour.
Si je pense qu'il est nécessaire d'augmenter le financement pour les petites entreprises, je considère surtout qu'il s'agit d'une occasion exceptionnelle de réévaluer l'importance qu'ont les fermes dans notre société, en particulier celles qui ont des pratiques agricoles durables et de créer des programmes qui offriront des incitatifs concrets aux agriculteurs, leur permettant de fournir leurs produits de façon durable.
À six minutes de chez moi, il y a TapRoot Farms. Il s'agit d'une ferme familiale de taille moyenne certifiée biologique qui gère un programme d'agriculture soutenue par la communauté depuis plus de 10 ans. Depuis le mois de mars, le nombre de membres et de ventes en ligne a augmenté de 30 %. Encore une fois, je crois que les Canadiens veulent acheter des aliments locaux, en particulier lorsque nous en faisons la meilleure option et que nous soutenons sa croissance plutôt que l'option de l'importation de produits bon marché qui est loin de servir nos collectivités agricoles ou nos consommateurs canadiens. Malheureusement, comme bien d'autres fermes de notre région, TapRoot Farms est en difficulté. Bien que nous nous réjouissions de l'augmentation des ventes et de la sensibilisation accrue, la perte d'une si grande partie de notre main-d'œuvre étrangère dans notre province fait en sorte qu'il n'est pas certain qu'il soit même possible de répondre à cette augmentation de la demande inspirée par la COVID.
La Prestation canadienne d'urgence à laquelle j'avais droit, dont les bénéficiaires pouvaient encore gagner une petite partie de leurs revenus antérieurs, va bien sûr prendre fin. En plus de travailler dans notre ferme, mon mari travaille à temps plein dans une autre ferme locale, et c'est l'une de nombreuses fermes qui manquent cruellement de personnel en raison de la réduction de nombre de travailleurs étrangers. En raison de nos plans d'expansion, il devra cesser de travailler à l'extérieur lorsque nous aurons une pleine production de légumes-feuilles.
Jusqu'à présent, je n'ai pas pu trouver de programme qui nous aiderait à combler le fossé qui a été créé par la réduction du nombre de lieux de vente pour nos produits, puisque notre entreprise est trop petite ou trop récente, ou parce que nous quittons volontairement un poste afin de nous accorder le temps de travail nécessaire afin de cultiver et de vendre le volume d'aliments locaux qui est financièrement viable pour nous. C'est une situation terrifiante, mais c'est nécessaire. J'espère que le financement offert à nos entreprises augmentera. Bien que les répercussions positives d'une pandémie mondiale soient très peu nombreuses, j'espère que le soutien à un système alimentaire local et durable sera l'une d'entre elles.
En terminant, j'aimerais dire qu'étant donné l'ampleur de la pandémie et la vitesse à laquelle les programmes et les possibilités de financement doivent être mis en place, je suis très heureuse de la réponse de notre gouvernement. J'aime également beaucoup les séances d'information quotidiennes claires et concises destinées au grand public qui se passent dans le calme et qui ne versent pas dans le sensationnalisme.
Dans cet esprit, j'aimerais également souligner quelque chose qui pourrait devenir une occasion ratée, mais qui constitue une confirmation bien nécessaire de notre paysage politique actuel. Le député de ma circonscription, celle de Kings—Hants, est Kody Blois, et il représente le Parti libéral du Canada. Il se trouve que j'appuie ce parti. Par conséquent, j'ai la chance d'avoir le sentiment que j'ai une voix au Parlement et que mes préoccupations sont bien représentées. Bon nombre de Canadiens sont représentés par un député qui n'est pas membre du parti de leur choix et ils n'ont pas le sentiment d'avoir une voix au Parlement. Depuis le mois d'avril, je ne cesse d'imaginer un message d'intérêt public de tous les dirigeants politiques, avec de courts extraits sur Zoom de dirigeants qui se parlent individuellement de manière franche et décontractée, sans flatterie, mais avec des compliments: « j'ai vu ce gazouillis; c'est très bien » ou « je n'approuve pas cette initiative sous cette forme », à laquelle la personne répond « d'accord, travaillons-y ».
Le climat politique au sud de la frontière sème la division au point où cela mène à la malveillance. Cette peur et cette incertitude font leur chemin jusqu'ici. Je pense que nous manquerions une occasion de montrer à notre pays que nous faisons front commun contre une menace mondiale et que nous donnons l'exemple de la façon dont cela peut être fait.
Je vous remercie beaucoup de votre temps.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence. Je suis sûr que vous conviendrez tous que lorsqu'on est agriculteur ou éleveur, on l'est pour la vie. Cela fait partie de votre système, de votre vie. Il faut que de plus en plus de Canadiens s'y intéressent.
Je suis en Saskatchewan. Évidemment, il y a beaucoup d'activités agricoles dans ma région. Pour aider les agriculteurs à faire face aux conséquences de la COVID-19, l'industrie a demandé que la exempte le séchage du grain de la taxe sur le carbone après une saison des récoltes catastrophique qui a été causée par le mauvais temps et un excès d'humidité. La semaine dernière, nous avons appris que la ministre ne permettrait aucune exemption. Elle a déclaré également que les agriculteurs payaient tout au plus 819 $ par ferme pour le séchage du grain, même si l'APAS a fourni des données bien différentes.
Je sais que c'est faux, puisque bon nombre de mes concitoyens sont venus me voir ou m'ont écrit pour me montrer les coûts de séchage exorbitants que certains paient, qui s'élèvent à plus de 10 000 $ dans certains cas, juste pour que leur produit soit prêt à être vendu.
Madame Robinson, est-ce que vous ou votre organisation avez entendu des agriculteurs parler de ce type de coûts, qui viennent exacerber les problèmes auxquels ils sont déjà confrontés à cause de la COVID-19?
Par votre intermédiaire, monsieur le président, je répondrais que je suis sûr que, tout comme nous, les producteurs ont trouvé cela extrêmement frustrant et déroutant. Le syndicat qui représente les inspecteurs des aliments est extrêmement mécontent du processus.
Je siège en tant que coprésident de ce que l'on appelle le comité pangouvernemental en matière de santé et de sécurité au travail. Il s'agit d'un comité de santé et sécurité pour l'ensemble du gouvernement. Je m'y suis exprimé, et j'ai également siégé au Conseil national mixte. L'Agence de la santé publique du Canada a fait une présentation devant ce conseil, et j'ai posé des questions sur ces mesures concernant les masques non médicaux. Je lui ai demandé pourquoi, au départ, les masques médicaux n'étaient pas disponibles et n'étaient pas recommandés. Même après qu'ils l'ont été, de toute évidence, ces masques médicaux n'étaient pas considérés comme de l'équipement de protection individuelle.
Pour répondre à votre question, je dirais que je pense en effet qu'il y a eu beaucoup de confusion. Notre principale préoccupation — depuis le début —, c'est que l'Agence de la santé publique du Canada fournit des conseils en matière de santé publique, et non pas pour un milieu industriel ou un lieu de travail où une nouvelle menace comme la COVID-19 apparaît. Il incombe à l'employeur de mener une évaluation des risques fondée sur le lieu de travail et de mettre en place des mesures pour protéger les travailleurs, puisqu'il ne peut pas s'en remettre à un organisme comme l'Agence de la santé publique du Canada. Je crois que c'est à cet égard que le gouvernement dans son ensemble a échoué, et de nombreux ministères ont failli à la tâche.
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Absolument. On s'en est pris aux agriculteurs à coup de nouvelles règles et de nouvelles taxes. Je me sens honnêtement très mal. Mon fils a repris la ferme, et je me demande parfois dans quoi j'ai embarqué le pauvre gars.
Vous savez, pour ce qui est, par exemple, des programmes de gestion des risques de l'entreprise, c'est comme donner une tape sur le dos et dire qu'il y a de l'argent. Eh bien, ces programmes ne fonctionnent pas. On sait qu'ils ne fonctionnent pas, et on nous dit que la solution se trouve là.
Un ami dans l'industrie de la transformation du poulet m'a dit que la transformation a diminué de 7,5 % au pays. Le gouvernement nous demande d'assurer une sécurité alimentaire, mais c'est nous qui assumons tous les risques, tous les coûts.
Comment pouvons-nous encourager les agriculteurs à investir dans leurs fermes lorsque le gouvernement ne leur indique pas clairement la direction que nous suivons? Comment peut-on s'attendre à ce que les agriculteurs assurent une sécurité alimentaire lorsqu'ils ne reçoivent pas le bon soutien?
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C'est une excellente question, et de toute évidence, la production de masse, peu importe l'aliment, permet habituellement aux producteurs de baisser leurs prix.
Je suis parfaitement d'accord avec vous lorsque vous dites que la qualité des aliments des petits producteurs est supérieure. Je pense qu'il est très important d'acheter localement, surtout depuis la COVID-19.
Se demander comment réduire les prix ou les maintenir bas revient à poser une excellente question.
Quand on regarde l'industrialisation de la production alimentaire, comme ce que nous avons fait ici dans les usines de production de viande, on constate qu'elle s'accompagne d'autres risques. Jusqu'à 1 000 personnes font le même quart de travail dans la même usine, et si quelque chose tourne mal, par exemple à cause d'un virus qui infecte les gens, la situation dégénère très rapidement.
Il y a alors des répercussions négatives sur la protection alimentaire dans notre pays. Il y a déjà eu une importante éclosion de la bactérie E. coli à l'usine de transformation du bœuf Excel, qui a dû fermer ses portes pendant des mois. L'usine a ensuite été achetée par quelqu'un d'autre à cause de la situation.
Je pense qu'il faut trouver un équilibre entre une production alimentaire à moindre coût et la production d'aliments de qualité comme ceux dont vous avez parlé.
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Je vous remercie, monsieur le président. Ce n'est pas long, deux minutes et demie.
Madame Robinson, parlons des travailleurs étrangers saisonniers.
Plusieurs agriculteurs et plusieurs producteurs de ma circonscription considèrent que la gestion de ce programme par le gouvernement, cette année, est un fiasco.
D'une part, il a annoncé, à la mi-mars, que les travailleurs étrangers pouvaient venir, mais, d'autre part, il a transféré aux producteurs la responsabilité de la quarantaine.
Il leur a attribué un montant de 1 500 dollars, mais ce n'est pas un montant forfaitaire. Les petits et les moyens producteurs ont donc dû modifier leurs installations et faire de la paperasse alors qu'ils devaient travailler aux champs. Ils ont fait de la paperasse seulement pour essayer de justifier leurs dépenses en vue d'obtenir les 1 500 dollars.
Mon collègue a parlé plus tôt de ce qui nous attend cet automne. La plupart des agriculteurs et des producteurs ont semé la moitié de leurs champs. À la fin de mai, seulement la moitié des travailleurs étrangers étaient arrivés.
Ne trouvez-vous pas que c'est un fiasco? Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire autrement pour que ce n'en soit pas un?
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Reprenons. Nous poursuivons la 28
e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Nous nous réunissons conformément à l'ordre de renvoi du 26 mai 2020. Le Comité poursuit sa séance d'information sur la réponse canadienne à l'éclosion du coronavirus.
J'ai quelques consignes à transmettre aux témoins. Avant de prendre la parole, veuillez attendre d'être nommé par le président ou, pendant la période de questions, par le député qui pose la question. Lorsque vous êtes prêt à parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Toutes les interventions doivent être faites par l'entremise de la présidence.
L'interprétation de la vidéoconférence sera très semblable à celle qui se fait dans le cadre d'une séance normale. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pendant que vous parlez, si vous prévoyez passer d'une langue à l'autre, vous devrez également changer le canal d'interprétation pour qu'il corresponde à la langue dans laquelle vous vous exprimez. Je vous invite à faire une très courte pause lorsque vous changerez de langue. Lorsque ce n'est pas vous qui avez la parole, votre micro devrait être éteint.
Je souhaite la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins. Nous accueillons Mme Colleen Barnes, vice-présidente, Politiques et programmes, et Mme Theresa Iuliano, vice-présidente, Opérations, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
J'invite les représentantes de l'Agence canadienne d'inspection des aliments à présenter leur exposé. Vous disposez de 10 minutes.
Comme Mme Iuliano vient de le dire, l'ACIA est un organisme de réglementation à vocation scientifique. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, l'ACIA a pris des mesures immédiates et décisives pour protéger ses employés ainsi que l'intégrité de l'approvisionnement alimentaire du Canada. Ce sont les sujets que nous aimerions aborder aujourd'hui.
Afin de maintenir un approvisionnement alimentaire stable et d'appuyer le travail de milliers d'entreprises alimentaires, l'ACIA a pris des mesures pour continuer à offrir des services d'inspection vitaux. En date du 11 juin, l'Agence a embauché 144 nouveaux inspecteurs et 44 vétérinaires. Elle a retenu les services de certains anciens employés récemment retraités, a réaffecté des employés dans les secteurs prioritaires et a débloqué des fonds pour permettre aux employés de faire plus d'heures supplémentaires. Ce travail vise à maintenir la capacité, et ces mesures nous permettent de continuer à nous acquitter de notre mission sans imposer un fardeau excessif à nos employés.
L'ACIA collabore également avec certains homologues provinciaux pour former des inspecteurs provinciaux et leur fournir l'équipement nécessaire afin qu'ils puissent aider notre organisation à effectuer des inspections de façon temporaire, selon les besoins.
Monsieur le président, pour effectuer des interventions efficaces, il faut adopter une approche de collaboration. L'ACIA surveille la pandémie et prend des mesures d'intervention en consultant régulièrement ses employés, les syndicats, ses partenaires provinciaux et territoriaux, ses partenaires commerciaux internationaux et l'industrie.
La protection du mieux-être de ses employés, peu importe que ceux-ci travaillent sur la ligne de front ou en arrière-plan, constitue une priorité absolue de l'ACIA. Lorsque des éclosions de COVID-19 sont survenues dans des abattoirs, l'ACIA a informé les exploitants de ce type d'établissement qu'ils devaient avoir en place un plan d'intervention et fournir un milieu de travail sécuritaire pour les inspecteurs. Lorsque les éclosions se sont produites, nous avons collaboré avec les autorités de santé publique locales et provinciales, les ministères du Travail, des experts en santé et sécurité au travail, les syndicats et le personnel pour veiller à ce que des mesures appropriées soient prises avant de reprendre les services d'inspection.
Afin d'offrir une meilleure protection aux employés, l'ACIA a conçu un outil d'autoévaluation de la santé pour les inspecteurs, a offert des options de congés élargies et a diminué le nombre d'interactions en personne entre les employés sur le terrain et les représentants de l'industrie.
Lorsque les inspecteurs ne peuvent pas maintenir une distance physique appropriée, l'Agence s'assure de fournir des masques, des écrans faciaux et d'autres équipements de protection aux employés responsables des services essentiels.
Grâce à toutes ces mesures, en plus des mesures d'atténuation des risques mises en place par l'industrie, nous constatons des résultats positifs. Aucun nouveau cas de COVID-19 n'a été signalé parmi les employés de l'ACIA depuis le début du mois de mai.
J'aimerais maintenant parler de la collaboration avec l'industrie.
L'ACIA a pris des mesures de souplesse temporaires en matière de conformité pour alléger le fardeau qui pèse sur l'industrie et soutenir l'approvisionnement alimentaire pour la population canadienne. Les changements apportés comprennent l'interruption de certaines activités de surveillance de la conformité de l'ACIA en ce qui concerne les exigences d'étiquetage des produits autres qu'alimentaires, ainsi que le report d'activités de surveillance de la conformité de certaines parties du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada qui entreront en vigueur en juillet.
De concert avec les provinces, nous avons mis en œuvre un protocole qui peut être utilisé en cas de pénuries de viande et qui autoriserait le transport de la viande sous réglementation provinciale dans d'autres provinces.
De plus, compte tenu des répercussions que nous observons sur les intervenants, l'ACIA a repoussé les échéanciers pour l'ensemble des initiatives réglementaires dans notre plan prospectif de la réglementation.
En outre, l'ACIA et le département de l'Agriculture des États-Unis ont convenu d'accorder une prolongation de six mois aux installations approuvées afin de poursuivre l'exportation de certains produits d'origine animale et d'aliments préparés pour animaux de compagnie entre les deux pays. Cette entente permet de maintenir les échanges commerciaux bilatéraux durant la pandémie.
En dépit de cette marge de manœuvre, l'industrie demeure responsable de la salubrité et de la qualité des aliments qu'elle produit, qu'elle importe et qu'elle exporte. Malgré la situation pandémique actuelle, l'ACIA continuera d'exercer son pouvoir discrétionnaire en matière d'application de la loi, au besoin.
Selon moi, cette situation changeante souligne l'importance de poursuivre la collaboration et la communication entre l'ACIA, les partenaires de l'industrie et les intervenants.
[Français]
Il est évident qu'il y a encore du travail à faire pour conserver notre longueur d'avance sur la pandémie. Chaque jour, l'ACIA, nos partenaires et les industries que nous réglementons doivent relever des défis sans précédent en raison de la COVID-19. Cela nécessite tous nos efforts.
Dans le cas de l'Agence, nous continuerons de surveiller étroitement l'évolution de la pandémie, de revoir les procédures et d'innover là où il est possible de le faire dans le cadre de notre travail avec les intervenants vers l'atteinte d'un objectif commun, celui d'assurer la prestation de services de première ligne qui soutiennent notre mode de vie au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de l'occasion qui nous est donnée de discuter des répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire et de la façon dont le gouvernement du Canada est intervenu à ce jour.
La situation actuelle est stressante pour les exploitants du secteur agricole et agroalimentaire. Notre système de production a pourtant fait preuve d'une grande résilience depuis le début de la pandémie. Il a assuré notamment un approvisionnement fiable en produits alimentaires à la population canadienne.
Le secteur a connu des baisses imprévues de la demande de la part de certains secteurs, comme les services alimentaires, et des pointes de la demande chez les détaillants. Cela a créé des problèmes à court terme tout le long de la chaîne d'approvisionnement.
Le gouvernement a travaillé avec les transformateurs, les producteurs et les provinces afin d'évaluer rapidement les changements dans la demande, d'échanger des renseignements essentiels et de trouver des solutions pour atténuer les répercussions de la COVID-19 sur le secteur agricole et agroalimentaire.
Nous avons constaté d'importantes tensions dans le système plus tôt dans la crise. Par exemple, des usines de transformation de la viande ont dû largement réduire leur capacité d'abattage ou fermer temporairement leurs portes en raison des répercussions de la COVID-19. Cela pose des défis aux éleveurs en amont, qui doivent nourrir les animaux plus longtemps sans pouvoir les acheminer vers une usine de transformation.
Le secteur de l'horticulture est un autre élément important du système alimentaire canadien. Notre approvisionnement en fruits et légumes dépend en grande partie de l'accès à la main-d'œuvre, au commerce et au transport de produits en temps opportun. Par ailleurs, il est en proie au mauvais temps, aux maladies et aux insectes nuisibles et nécessite des intrants cruciaux, comme les abeilles pour la pollinisation.
[Traduction]
En ce qui concerne la santé et la sécurité, chaque jour, les travailleurs de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, que ce soit dans les champs, les étables, les usines de transformation ou les magasins de détail, jouent un rôle essentiel et important pour assurer notre sécurité alimentaire.
Afin de protéger leur santé et leur sécurité, les transformateurs alimentaires, entre autres, d'un océan à l'autre ont adopté de nouvelles mesures, notamment des investissements dans de l'équipement de protection individuelle supplémentaire, dans des prises de température des employés à l'aide de scanneurs, et dans l'installation d'écrans en plastique acrylique sur les chaînes de production.
Agriculture et Agroalimentaire Canada a aussi élaboré, de concert avec l'Agence de santé publique du Canada, un document qui est constamment mis à jour et qui consolide les différentes directives fédérales de santé publique existantes et pertinentes pour le secteur agricole et agroalimentaire, afin d'aider le secteur à comprendre et à mettre en œuvre des mesures d'atténuation de la propagation de la COVID-19.
La disponibilité pour le secteur alimentaire d'une gamme d'équipement de protection individuelle reste un défi. Par exemple, l'utilisation de masques est devenue courante dans les installations de transformation de la viande afin d'atténuer la propagation de la COVID-19. Cependant, certains transformateurs, en particulier les petites installations, ont du mal à assurer un approvisionnement stable en EPI.
Maintenant que la saison des cultures est commencée, les agriculteurs commencent à avoir de la difficulté à obtenir l'EPI dont ils ont besoin au quotidien pour protéger leurs travailleurs des menaces comme l'inhalation de spores durant la manipulation et le soin des champignons ou celles liées à l'utilisation de produits de protection des cultures.
L'approvisionnement en EPI, que ce soit au Canada ou à l'échelle mondiale, croît lentement. Le gouvernement et les provinces ont travaillé activement à augmenter cet approvisionnement au Canada. Ils ont mis en place des mécanismes visant à améliorer l'accès à ces produits, tels que des plateformes d'approvisionnement et des programmes appuyant l'acquisition d'EPI. Nous espérons que ces mesures aideront à atténuer certaines pressions auxquelles le secteur fait face.
Mon collègue, M. Jurgutis, va maintenant prendre la relève.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur Seppey.
Merci, monsieur le président, et merci au Comité de m'accueillir à nouveau.
Je vais parler d'abord des travailleurs étrangers temporaires, les TET, et de la main-d'œuvre. La pénurie de main-d'œuvre est un problème continu pour le secteur, et nous sommes toujours à la recherche de solutions. Il s'est révélé difficile de recruter des Canadiens pour pourvoir certains emplois dans le secteur. Malgré les efforts déployés pour augmenter les salaires, ainsi que les campagnes de recrutement et les portails d'emplois lancés par les provinces et les territoires, le fait demeure que nous dépendons des TET pour pourvoir certains postes essentiels dans le secteur.
Au début de la pandémie, le gouvernement du Canada a reconnu le besoin de faire en sorte que les TET puissent continuer à entrer au Canada en toute sécurité et il a rapidement mis en place une exemption aux restrictions de voyage. Ce sont EDSC et IRCC qui sont responsables du programme des TET, mais AAC travaille étroitement avec eux, et le ministère a mis une équipe sur pied pour aider à régler les problèmes de logistique et à communiquer l'information. Nous collaborons aussi étroitement avec nos homologues des provinces et des territoires et avec les employeurs pour aider à faire entrer les TET au Canada.
En date de la mi-juin, il y a près de 32 000 TET au Canada, et plus de 21 000 d'entre eux sont arrivés après la mise en place de l'exemption aux restrictions de voyage. Malgré les progrès réalisés, le nombre total de TET demeure inférieur à celui de 2019, et le manque de travailleurs pourrait avoir des répercussions négatives sur la capacité de récolte.
Par ailleurs, le secteur a été touché par plusieurs éclosions de COVID-19. Depuis peu, les éclosions signalées dans des exploitations agricoles de l'Ontario et d'ailleurs au pays ont augmenté. Nous avons été peinés d'apprendre récemment que deux travailleurs mexicains étaient décédés. Nous comprenons la décision récente du gouvernement du Mexique d'empêcher temporairement les travailleurs de se rendre dans certaines exploitations agricoles canadiennes, le temps qu'il examine les détails entourant les éclosions et les mesures prises pour protéger l'ensemble des travailleurs contre la propagation du virus. Nous collaborerons étroitement avec le gouvernement du Mexique, les autorités provinciales et le secteur pour assurer la sécurité des travailleurs à leur arrivée et durant leur séjour au Canada.
Le dépistage et les inspections sont des éléments essentiels nécessaires pour déterminer l'origine des éclosions, pour protéger les travailleurs et pour empêcher les futures éclosions. Les provinces sont passées à l'action: elles collaborent avec les agences de santé publique provinciales et elles ont augmenté la fréquence des inspections. La protection de la santé et de la sécurité de l'ensemble des travailleurs, qu'ils viennent du Canada ou d'ailleurs, est une priorité absolue.
[Français]
Pour diminuer l'énorme pression subie par les agroentreprises et les producteurs, le gouvernement du Canada a mis sur pied plusieurs initiatives pour appuyer ce secteur. Nous avons annoncé, par exemple, le Fonds d'urgence pour la transformation, qui se chiffre à 77,5 millions de dollars et qui a pour but d'aider les producteurs ainsi que les transformateurs.
Des mesures ont été prises pour permettre au Programme d'emploi et de compétences des jeunes de financer jusqu'à 700 nouveaux emplois pour les jeunes dans le secteur agricole. Une somme de 50 millions de dollars a été versée au Programme d’aide pour l’isolement obligatoire des travailleurs étrangers temporaires. Une capacité additionnelle de près de 5 milliards de dollars a été créée par l'intermédiaire de Financement agricole Canada. Un investissement de 100 millions de dollars a été fait pour faciliter l'accès aux aliments pour la population canadienne, et ce, dans le cadre du Fonds des infrastructures alimentaires locales. Un montant de 50 millions de dollars a aussi été versé au Programme de récupération d'aliments excédentaires. Il y en a encore d'autres aussi.
Le secteur va continuer de faire face à des difficultés. Celles-ci se maintiendront vraisemblablement à moyen terme. Nous constatons aussi que des agriculteurs, des transformateurs et des commerçants s'adaptent pour mettre en vigueur de nouveaux protocoles; pour respecter des règles et des règlements; et pour trouver de nouvelles façons de maintenir un approvisionnement alimentaire sûr pour la population canadienne.
Notre priorité sera toujours d'assurer la santé et la sécurité des producteurs, des transformateurs, des fabricants de produits agricoles ainsi que de la population canadienne. Nous continuerons à chercher des moyens de nous adapter à la situation au fur et à mesure qu'elle évoluera.
Je vous remercie.
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Ma prochaine question s'adresse aux représentants du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Vous devez savoir que la a dit qu'en raison de la taxe sur le carbone, le coût maximal approximatif du séchage du grain était de 819 $, et qu'à certains endroits, il était aussi bas que 210 $. Elle a dit que pour ces raisons, les agriculteurs n'avaient pas droit à une exemption de coûts au beau milieu de cette pandémie mondiale.
Todd Lewis, le président de l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan, l'APAS, a dit que selon lui, ces chiffres n'avaient aucun sens, puisque certains agriculteurs dépensent près de 10 000 $ pour payer la taxe sur le carbone associée au séchage du grain. Je peux vous le confirmer, parce que de nombreux électeurs de ma circonscription m'ont montré leurs factures, qui s'élèvent à ces montants astronomiques.
Les responsables du ministère ont dit que les chiffres évoqués par la étaient tirés des présentations de plusieurs groupes, notamment de l'APAS.
Pouvez-vous nous dire pourquoi il y a un tel écart entre ce que dit la et ce que disent les agriculteurs?
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Je vous remercie de votre question, monsieur Desilets.
Nous travaillons étroitement avec les producteurs, en particulier les maraîchers, pour suivre l'évolution de l'ensemencement ces dernières semaines. Nous constatons pour l'instant que certaines productions très précises dans des régions très précises n'ont pas été en mesure d'ensemencer autant qu'elles l'auraient voulu. C'est particulièrement le cas des asperges au Québec et en Ontario, sans oublier une baisse importante de la production de champignons, notamment en Ontario.
Il est difficile d'anticiper la situation qui prévaudra l'automne prochain. C'est pour cela que, comme le disait M. Jurgutis, nous maintenons nos efforts pour faire venir le plus possible de travailleurs étrangers. Nous maintenons également nos programmes de dotation, comme le programme Emplois d'été Canada pour les jeunes, pour nous assurer que les producteurs maraîchers auront la main-d'œuvre nécessaire pour la récolte de l'automne prochain.
J'aimerais compléter la réponse que M. Jurgutis a donnée plus tôt sur le Mexique. Il est important de se rappeler que, même si le gouvernement mexicain a un rôle à jouer dans les demandes, notre ambassade à Mexico continue de traiter aussi rapidement que possible toutes les demandes de visa des travailleurs étrangers temporaires qui souhaitent venir au Canada.
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Monsieur le président, je peux commencer et peut-être que M. Jurgutis voudra ajouter quelque chose.
Vous avez tout à fait raison de dire qu'au début de la pandémie, il y a eu un certain nombre de cas très médiatisés. Nous pensons au cas d'Olymel au Québec, qui a eu une énorme incidence sur la production et l'abattage de porcs. Aujourd'hui, il y en a très peu.
Dans le secteur de la viande, il y a encore un certain nombre de petites exploitations dans quelques régions du pays qui ont des cas et qui ne fonctionnent pas à plein régime. Toutefois, pour ce qui est du porc et du boeuf, le processus d'abattage a maintenant presque repris sa vitesse de croisière. Bien sûr, avec la fermeture de certaines exploitations, il y a eu un arriéré dans l'offre de bêtes, mais l'industrie s'est rattrapée. Grâce aux heures supplémentaires consenties et à l'addition de quarts de travail, les entreprises sont en mesure de rattraper ce retard, mais il faudra plusieurs mois avant que nous puissions le combler tout à fait.
Il n'y a pas eu un seul instant où nous avons cru que la sécurité alimentaire allait être menacée. La question était plutôt de veiller à ce que la machine continue de rouler.
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Permettez-moi alors de vous poser une petite question.
Le 15, le 14 ou le 11 avril, l’ACIA a reçu 20 millions de dollars afin d’intensifier ses efforts et de se préparer à cette pandémie grâce à un nombre suffisant... d’inspecteurs, je suppose, et tout le reste. Or, il a fallu attendre jusqu’au 15 juin avant que le gouvernement débloque 50 millions de dollars pour un programme de récupération d’aliments excédentaires.
Quand on pense à ce programme, aux 50 millions de dollars — cela ne représente que 450 millions de livres de pommes de terre excédentaires —, pourquoi l’ACIA a-t-elle obtenu 20 millions de dollars au début, alors que nous voyons maintenant un maigre financement de 50 millions de dollars pour la récupération d’aliments excédentaires? Qui a la priorité ici? Qu’en pensez-vous? S’agit-il de l’ACIA ou des agriculteurs?
Peut-être que Mme Barnes pourra répondre ou, encore, l’un des représentants d’Agriculture Canada. C’est comme vous voulez.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma première question s’adresse à Mme Barnes, de l’ACIA.
Comme vous le savez, le Syndicat de l’agriculture a comparu plus tôt au cours de notre réunion d’aujourd’hui. M. Murphy a clairement demandé l’établissement de certaines normes nationales.
Vous avez également dit qu’en ce qui concerne vos employés et des questions comme l’équipement de protection individuelle et tout le reste, vous dépendiez beaucoup des unités locales de santé publique. Je suppose que cela explique, en partie, le manque d’uniformité de certains des conseils qui ont été donnés au sein de chacun des... eh bien, disons, des abattoirs ou des usines de transformation.
Ne pensez-vous pas qu’il serait préférable d’avoir des normes nationales plus claires concernant les pratiques de santé publique?
Sachez que, ces derniers mois, dans le cadre des délibérations de notre comité, un appel a été lancé en faveur de normes nationales plus claires en matière de santé publique.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet? Du point de vue du syndicat, ce manque d’uniformité a certainement abouti à des résultats disparates dans les usines elles-mêmes.
Compte tenu de l’importance que vous accordez à la santé de vos employés, je suis sûre que vous seriez, vous aussi, plutôt en faveur de quelque chose de plus clair à l’échelle du pays.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels pour nos producteurs. Monsieur Seppey, vous avez parlé de certaines productions qui ont connu de graves problèmes, notamment celles des asperges et des champignons.
Des producteurs de chez nous, en plus d'être sur la corde raide à cause d'une pandémie sans précédent, comme tous les citoyens, n'ont pas reçu à temps les signaux qui leur auraient permis de prendre des décisions éclairées quant à leur capacité de production.
Mon collègue M. Powlowski veut qu'on rapproche les producteurs de son assiette; encore faut-il que ces gens veuillent produire quelque chose.
Il y a donc eu des ratés. Nous sommes là pour trouver des solutions. Êtes-vous d'accord maintenant pour dire que le montant de 1 500 $ aurait dû être forfaitaire, puisque cela n'a pas incité les gens à faire la transformation des aliments?
La mise en quarantaine aurait dû, selon certains témoins que nous avons entendus, être prise en charge par l'État. J'imagine que vous êtes d'accord là-dessus. Que faudrait-il ajouter à cela pour que les producteurs, avant, pendant ou après une deuxième vague, reçoivent les signaux à temps et se mettent à produire leurs aliments pour qu'on évite un problème d'approvisionnement?