Je vous souhaite la bienvenue à la 31e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du 26 mai 2020, le Comité poursuit ses séances d'information sur la réponse canadienne à l'éclosion du coronavirus.
J'aimerais vous faire part de quelques consignes pour le bon déroulement de la réunion. Pendant la vidéoconférence, le service d'interprétation sera très semblable à celui offert lors d'une réunion de comité habituelle. En bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, le canal anglais ou le canal français. Lorsque vous prendrez la parole, si vous avez l'intention de passer d'une langue à l'autre, vous devrez également changer le canal d'interprétation pour qu'il corresponde à la langue dans laquelle vous vous exprimez. Je vous encourage également à faire une petite pause lorsque vous changez de langue.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme, sauf pendant une série de questions. La personne qui pose une question indiquera généralement à qui s'adresse sa question. Lorsque vous êtes prêt à prendre la parole, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. J'aimerais rappeler aux membres du Comité et aux témoins que tout commentaire doit passer par la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro devrait être éteint.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins. Du Canadian Center for Vaccinology, nous accueillons le Dr Scott Halperin, directeur de microbiologie et immunologie, et professeur de pédiatrie à Dalhousie University. De l'Association canadienne du médicament générique, nous accueillons M. Jim Keon, président et M. Peter Hardwick, directeur commercial et vice-président administratif d'Apotex. De Médicaments novateurs Canada, nous accueillons Mme Pamela Fralick, présidente et le Dr Dion Neame, directeur des affaires médicales et scientifiques pour Senofi Canada.
Nous entendrons maintenant les exposés des témoins. Chaque groupe dispose de 10 minutes pour faire un exposé.
Nous entendrons d'abord le témoin du Canadian Centre for Vaccinology.
Docteur Halperin, vous avez la parole. Vous avez 10 minutes.
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Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant votre comité et à vous faire part de mes réflexions sur la réponse du Canada à la pandémie de COVID-19. Je vous parle à titre personnel et je ne représente aucun groupe en particulier. Je passerai la majeure partie de mon temps à décrire le groupe de recherche et les réseaux de recherche que je dirige, car mon message est assez court et les détails de mes activités de recherche vous permettront de mieux comprendre le contexte, ce qui vous sera utile dans le cadre de vos questions.
Je suis professeur de pédiatrie, de microbiologie et d'immunologie à Dalhousie University. Je suis également sous-spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques au centre de santé Izaak Walton Killam à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Je suis à Halifax depuis 35 ans, mais j'ai grandi et j'ai suivi toute ma formation aux États-Unis. Je consacre environ 25 % de mon temps professionnel au travail clinique, 25 % à l'enseignement et à l'administration et les 50 % restants à la recherche sur les vaccins. Je déclare être chercheur et je reçois des fonds de recherche de multiples sources, notamment d'organismes de financement fédéraux et provinciaux, de fondations et de fabricants de vaccins. Je fais également partie d'organismes consultatifs du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux, et de groupes consultatifs spéciaux de l'industrie. L'un de ces comités fédéraux est actuellement le Groupe de travail canadien sur l'immunité.
Dans le cadre de mon engagement qui vise à consacrer 50 % de mon temps à la recherche, je suis directeur du Canadian Center for Vaccinology. Cet organisme est une collaboration de recherche entre des chercheurs de Dalhousie University, du IWK et de la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse. Même si le Canadian Center for Vaccinology est principalement basé à Halifax, il compte également des chercheurs de St. Francis Xavier University et d'autres centres universitaires de l'Atlantique. Le Canadian Center for Vaccinology est organisé en trois groupes.
Le groupe de découverte comprend des spécialistes des sciences fondamentales, notamment des virologistes, des bactériologues et des immunologistes. L'objectif est de créer des vaccins nouveaux et améliorés, de nouveaux adjuvants et de nouveaux systèmes d'administration des vaccins, ainsi qu'à comprendre la réponse immunitaire aux agents pathogènes des maladies infectieuses. Le groupe de découverte participe activement au développement d'un vaccin contre la COVID-19. Il élabore le modèle animal de l'infection à la COVID-19 et évalue les biomarqueurs de la maladie.
Le groupe d'évaluation est composé de cliniciens scientifiques, d'épidémiologistes et de statisticiens qui mènent des études épidémiologiques [Difficultés techniques]. Notre groupe, qui est l'un des principaux sites d'essais de vaccins au Canada, est occupé à préparer plusieurs études de phase 1 sur la COVID-19.
Le groupe responsable de la politique, des programmes et de la mise en œuvre est notre groupe le plus diversifié, car il est composé de chercheurs en sciences infirmières, de pharmaciens, d'économistes de la santé, de bioéthiciens et d'experts en droit de la santé, en anthropologie, en psychologie, en pédiatrie, en médecine interne et en santé publique. Ce groupe s'efforce de comprendre comment et quand les vaccins sont utilisés, de comprendre les attitudes du public et des fournisseurs et d'évaluer l'efficacité des politiques et des programmes de santé publique. Ce groupe reçoit du financement des Instituts de recherche en santé du Canada et du Conseil de recherches en sciences humaines pour explorer les effets de la politique de santé publique liée à la COVID-19 sur diverses collectivités au Canada, ainsi qu'à l'étranger.
Dans le cadre de mon programme de recherche, je suis chercheur principal désigné ou chercheur principal associé pour deux réseaux nationaux pertinents de la recherche sur les vaccins. L'appellation « chercheur principal désigné » signifie que cette personne est chargée d'administrer le réseau d'une manière responsable sur le plan financier et d'atteindre les objectifs du bailleur de fonds. Elle ne signifie pas que cette personne effectue la majeure partie de la recherche, car ce travail est en fait effectué par les chercheurs associés et les cochercheurs.
IMPACT, le Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins, est un réseau de surveillance financé par l'Agence de la santé publique du Canada et administré par la Société canadienne de pédiatrie dans 12 hôpitaux pédiatriques du pays, ce qui représente 90 % des lits d'hôpitaux pédiatriques de soins tertiaires au Canada. IMPACT existe depuis 30 ans et assure la surveillance de certaines maladies infectieuses pouvant être prévenues — ou qui pourront bientôt être prévenues — par un vaccin, et des effets indésirables consécutifs à l'immunisation qui sont suffisamment graves pour nécessiter une hospitalisation.
Le deuxième réseau est le Réseau canadien de recherche sur l'immunisation, également appelé le RCRI. Ce réseau a été créé en 2009 sous le nom de Réseau de recherche sur l'influenza de l'ASPC et des IRSC, ou le PCIRN, afin de renforcer les capacités de recherche canadiennes en prévision d'une pandémie de grippe prévue, qui s'est justement déclarée dans la semaine suivant l'obtention du financement. Le PCIRN a reçu 3,5 millions de dollars par année sur trois ans, un montant qui a été augmenté à 4,5 millions de dollars par année au déclenchement de la pandémie.
Le PCIRN a notamment réussi à entreprendre des essais cliniques rapides de vaccins expérimentaux contre la grippe pandémique, à exercer une surveillance de la sécurité à grande échelle pendant les premiers déploiements de vaccins et à assurer la sûreté de la vaccination chez les personnes allergiques aux œufs. Le PCIRN a connu un tel succès qu'il a été décidé, au moment de son renouvellement, d'étendre son mandat pour qu'il ne se limite plus à la grippe, mais qu'il vise aussi tous les vaccins présentant un intérêt pour la santé publique, en changeant son nom de Réseau de recherche sur l'influenza à Réseau canadien de recherche sur l'immunisation et en réduisant son budget de moitié, c'est-à-dire de 4,5 millions de dollars par année à 2,2 millions de dollars par année.
Voici mon premier message.
Même si je suis très reconnaissant du soutien substantiel à la recherche offert au PCIRN et du soutien continu à la recherche offert au RCRI, les pandémies et les maladies infectieuses émergentes ne sont pas éradiquées. Elles sont réduites, mais elles continueront de sévir. Au cours des 11 dernières années, l'Organisation mondiale de la Santé a déclaré des urgences de santé publique de portée internationale pour la grippe H1N1, l'influenza, la polio, le virus Zika, le virus Ebola — deux fois — et maintenant, le SRAS-CoV-2. La réduction de l'état de préparation de la santé publique entre les crises ralentit la réponse à la prochaine maladie émergente. Si le financement de l'état de préparation peut sembler un gaspillage et une cible facile lorsqu'on réalise des réductions de coûts, il faut en payer le prix par la suite. Une fois que la pandémie de la COVID-19 sera passée — et elle le sera —, nous ne devrions pas baisser la garde en ce qui concerne notre capacité de recherche sur les pandémies.
Que fait actuellement le RCRI dans le cadre de la pandémie actuelle de COVID-19?
Le RCRI est un réseau organisé en huit sous-réseaux. Ces sous-réseaux couvrent tout le pays. Plus de 100 chercheurs dans plus de 30 établissements sont membres du RCRI. Les réseaux du RCRI sont soit activement engagés dans la réponse de recherche contre la COVID-19, soit prêts à participer lorsque des vaccins expérimentaux seront mis au point.
Le Réseau de surveillance des effets graves des hôpitaux de soins actifs pour adultes a déjà reçu un financement supplémentaire pour entreprendre une surveillance de la COVID-19 dans les hôpitaux pour adultes et pour collecter des échantillons qui aideront à comprendre comment les gens développent une immunité, ainsi que des biomarqueurs qui pourraient permettre de prévoir qu'un patient développera une maladie grave.
Le réseau d'essais cliniques du RCRI, qui a réalisé des études de phase 1 et de phase 2 sur le vaccin canadien contre le virus Ebola il y a cinq ans, conçoit actuellement des études de phase 1 et de phase 2 sur des vaccins expérimentaux contre la COVID-19. Plus de 10 groupes ont demandé au RCRI d'entreprendre des études de phase 1 pour eux, et cinq sont en phase de planification active.
CANVAS, le réseau de sécurité en matière de vaccin, est prêt à exercer une vaste surveillance pour détecter tout effet indésirable associé à un vaccin au cours des premières phases de son lancement. Le réseau des sciences sociales et humaines du RCRI examinera la réaction du public aux nouveaux vaccins mis au point pour prévenir la COVID-19.
Les autres réseaux du RCRI, notamment le réseau de laboratoires de référence, le réseau de modélisation, le réseau des cliniques d'immunisation spéciale et le réseau de collaboration provinciale seront également fortement engagés à mesure que les vaccins seront disponibles.
Quels sont les points forts de la réponse du Canada en matière de santé publique et de recherche sur la COVID-19?
Je suis très satisfait de la réponse énergétique du Canada en matière de recherche face à cette pandémie, car les appels de propositions et les fonds pour la recherche ne se sont pas fait attendre. Les concours interconseils ont été bien diffusés et bien gérés, et le montant du financement était substantiel. Pourrait-on en faire plus? Bien entendu, étant donné que pratiquement toutes les recherches, à l'exception de celles liées à la COVID-19, ont été interrompues au Canada en raison des restrictions sanitaires sur les lieux de travail, y compris dans les universités. Cela signifie que tous les talents de recherche du Canada se sont tournés vers la COVID-19.
Malgré l'augmentation des niveaux de financement, le taux de réussite des subventions aux conseils subventionnaires n'a pas augmenté, les notes requises pour réussir n'ont pas diminué et des recherches qui ont reçu une note très élevée à la suite d'un examen par les pairs n'ont toujours pas été financées. Le deuxième message est donc que le Canada a beaucoup de talents, et si tout le monde se concentre sur un seul sujet, il faut beaucoup d'argent — plus encore que le montant impressionnant déjà engagé — pour financer tous les projets prometteurs.
Mon prochain point va un peu au-delà de mon expertise scientifique et relève davantage d'une observation personnelle. L'un des éléments essentiels du succès de la réponse du Canada en matière de santé publique et de recherche face à la pandémie, c'est qu'elle n'a pas été politisée. Jusqu'à présent, le Canada a maintenu son engagement de laisser les meilleures preuves scientifiques guider sa politique de santé publique et ses priorités de recherche. Je pense qu'il s'agit là d'un facteur essentiel du contrôle de la pandémie que nous avons réussi à exercer jusqu'à présent et que c'est la meilleure façon de garder le contrôle en attendant un vaccin.
Pour conclure, même si je pense qu'aucun élément de la réponse du Canada n'a été mal exécuté, je pense tout de même qu'on pourrait faire mieux. Le processus de recherche et de mise au point d'un vaccin qui est en cours aurait peut-être été plus efficace si une seule personne avait été responsable de coordonner toutes les activités nécessaires à l'utilisation généralisée d'un nouveau vaccin.
Même si toutes les activités nécessaires sont en cours, certaines ont été retardées et les renseignements n'ont pas toujours été facilement accessibles en cas de besoin. Il n'y a aucune source unique pour tous les renseignements et aucun répertoire pour orienter une personne dans la bonne direction et lui donner des réponses sur les prochaines étapes à suivre. Par conséquent, des processus sont parfois mis en œuvre une fois que les intervenants sur le terrain ont déjà pris des décisions cruciales, ce qui cause de faux départs et une perte de temps et d'efforts.
Un centre d'échange central établi au début de la pandémie en prévision de la mise au point d'un vaccin aurait pu faciliter le processus et le rendre plus transparent pour toutes les parties concernées. Toutefois, il s'agit d'une critique ou d'une suggestion liée à la logistique d'une réponse par ailleurs très efficace à la crise de la COVID-19.
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Bonjour tout le monde. J'espère que vous m'entendez bien. J'aimerais remercier le président et les honorables membres du Comité d'avoir invité l'Association canadienne du médicament générique à comparaître devant vous aujourd'hui.
En plus de mon rôle de président élu de l'Association canadienne du médicament générique, ou l'ACMG, je suis également directeur commercial et vice-président administratif d'Apotex, une multinationale pharmaceutique canadienne et le plus grand fabricant de médicaments au Canada.
Jim Keon, le président de l'ACMG et moi-même sommes heureux d'avoir l'occasion de vous communiquer la réponse de notre industrie à la pandémie de COVID-19 et de souligner certaines des façons dont le Canada peut en faire plus pour assurer un approvisionnement durable et plus résilient en médicaments sur ordonnance pour les Canadiens.
Les fabricants de médicaments génériques sont les principaux fabricants et exportateurs de médicaments au Canada. Les sociétés membres de l'Association canadienne du médicament générique exploitent les plus grandes entreprises des sciences de la vie et les plus grandes installations de fabrication de produits pharmaceutiques en Ontario et au Québec. L'industrie emploie directement plus de 11 000 Canadiens dans des postes de recherche, de développement et de fabrication hautement qualifiés. En plus des médicaments destinés au marché canadien, des médicaments génériques fabriqués au Canada sont exportés dans plus de 100 pays différents.
Notre industrie joue également un rôle important dans le soutien au système de soins de santé canadien. En effet, les médicaments génériques sont utilisés pour remplir 73 % de toutes les ordonnances au Canada, mais ils représentent 19 % de 31 milliards de dollars dépensés annuellement pour les médicaments sur ordonnance. Aujourd'hui, il est possible de remplir jusqu'à 10 ordonnances de médicaments génériques pour le coût d'un médicament d'origine sur ordonnance.
Dès le début de la pandémie, les entreprises membres de l'Association canadienne du médicament générique se sont efforcées d'apporter leur soutien à nos travailleurs de première ligne. Elles ont notamment fait des dons d'équipement de protection individuelle et de désinfectant pour les mains, et elles ont fourni un soutien financier aux hôpitaux.
L'industrie a également offert un soutien aux éventuels traitements contre la COVID-19 qui sont des médicaments génériques. Ce soutien s'est concentré sur deux volets principaux. Premièrement, notre industrie s'est efforcée de garantir un approvisionnement en médicaments génériques pour ces produits, afin de répondre aux besoins actuels des patients et d'assurer la continuité de leurs soins. Deuxièmement, notre industrie a fait don de dizaines de millions de comprimés destinés à des essais cliniques canadiens et internationaux, et s'est déclarée disposée à réoutiller ses installations et à augmenter la production de ces produits s'ils sont des traitements efficaces contre la COVID-19.
Notre industrie a également travaillé avec les gouvernements, les autorités de santé publique, les hôpitaux et des partenaires internationaux pour aider à établir des listes de médicaments essentiels nécessaires aujourd'hui et une liste de ceux qui doivent être mis en réserve en cas de vagues ultérieures de la pandémie. Toutefois, la contribution la plus importante de l'industrie du médicament générique à la réponse du Canada à la COVID-19 a peut-être été de fournir aux Canadiens les médicaments dont ils ont besoin chaque jour et de s'efforcer de répondre aux nouvelles demandes de produits hospitaliers et d'autres produits nécessaires pour traiter les patients atteints de la COVID-19.
La pandémie a créé des défis et une incertitude sans précédent pour les chaînes d'approvisionnement mondiales dans toutes les industries, en raison de la fermeture des frontières et des restrictions à l'exportation imposées par certains pays et des réductions importantes de la capacité de distribution mondiale. L'industrie pharmaceutique n'a pas échappé à ces défis.
Pensez un instant au nombre élevé de médicaments dont nous nous occupons. Les fabricants de médicaments génériques approvisionnent le marché canadien en centaines de médicaments différents, dans des milliers de formes pharmaceutiques différentes. Ces produits sont utilisés pour remplir trois ordonnances sur quatre. Même si un grand nombre de ces médicaments sont fabriqués au Canada, l'industrie est entièrement mondialisée. Des produits finis, des intrants de fabrication et des ingrédients pharmaceutiques actifs proviennent également de l'étranger.
L'Association canadienne du médicament générique est extrêmement fière du dévouement et du travail acharné des employés de l'industrie des médicaments génériques pour maintenir la production de médicaments dans nos usines de fabrication et pour assurer leur cheminement dans la chaîne d'approvisionnement. Ils continuent à fournir un service essentiel aux Canadiens chaque jour, et nous les remercions. Nous tenons également à souligner le travail important de Santé Canada et du Service des délégués commerciaux, qui aident nos membres à relever les défis liés à la connectivité de la chaîne d'approvisionnement, ainsi que le travail de plusieurs provinces, distributeurs et pharmaciens qui nous aident à assurer un accès équitable à l'approvisionnement en médicaments dans cette période de bouleversement de la chaîne d'approvisionnement mondiale.
La circulation de tous les produits à l'échelle internationale, y compris les médicaments, est beaucoup plus lente et difficile qu'auparavant. De plus, elle est beaucoup plus coûteuse. Bien que la situation se soit considérablement stabilisée, notre industrie suit continuellement l'évolution de la situation dans le monde, afin de cerner les risques potentiels liés à la chaîne d'approvisionnement.
Je vais maintenant donner la parole à Jim Keon, qui vous fournira les recommandations de notre industrie qui découlent des leçons apprises de la COVID-19.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur Hardwick.
Je sais que la greffière a distribué aux membres du Comité un résumé du plan de l'Association canadienne du médicament générique pour un approvisionnement durable en médicaments sur ordonnance pour les Canadiens. L'Association a élaboré ce plan en se fondant sur certaines des leçons apprises au cours des trois premiers mois de la pandémie. Le plan présente nos recommandations pour rendre la chaîne d'approvisionnement en médicaments sur ordonnance encore plus solide et plus sûre pour les Canadiens.
La pandémie de COVID-19 a servi de signal d'alarme aux gouvernements, aux professionnels de la santé et au grand public sur l'importance d'avoir une industrie pharmaceutique nationale robuste et résiliente. Dans une récente entrevue accordée à l'émission The House, à CBC Radio, la a fait remarquer que l'une des conséquences du coronavirus sur l'économie sera le passage d'une sorte de modèle « juste à temps » qui met l'accent sur les prix très avantageux à un modèle qui met davantage l'accent sur la résilience et des chaînes d'approvisionnement plus près de chez nous.
Mettre davantage l'accent sur la résilience dans la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique signifiera qu'il faudra remettre en question le statu quo et adopter de nouvelles approches politiques. C'est précisément ce que recommande l'Association canadienne du médicament générique.
L'ACMG cerne des mesures précises pour améliorer la capacité actuelle de fabrication pharmaceutique au Canada et les capacités nationales, créer une chaîne d'approvisionnement pharmaceutique plus résiliente avec une redondance accrue de l'approvisionnement, assurer le rôle du Canada dans une chaîne d'approvisionnement mondiale qui fonctionne bien et encourager l'adoption d'une approche plus coordonnée pour équiper le Canada en prévision de futures urgences en matière de santé publique.
Je vais maintenant aborder notre premier volet, à savoir le renforcement de l'industrie pharmaceutique nationale. Des investissements sont nécessaires pour soutenir l'infrastructure pharmaceutique du Canada. Les entreprises auront besoin d'aide pour préserver, recentrer et développer les infrastructures de fabrication nationales, et pour renforcer la capacité d'autres infrastructures telles que l'entreposage. Les entreprises pourraient également avoir besoin d'un soutien supplémentaire pour faire face au fardeau financier important lié au maintien de stocks plus élevés d'intrants de fabrication et de médicaments essentiels.
Le deuxième élément du renforcement de l'industrie est représenté par l'accroissement de la convergence réglementaire, tant à l'échelon national qu'à l'échelon international. Il faut se rendre à l'évidence: le Canada est un endroit coûteux et complexe pour les fabricants de médicaments génériques qui veulent y mener leurs activités. L'élimination des obstacles réglementaires inutiles devrait donc être une priorité.
Le troisième élément est celui du niveau des prix. L'approche du prix le moins élevé possible ne permet pas de renforcer la résilience. Un examen du régime de prix actuel du Canada est nécessaire pour garantir qu'il est économiquement réalisable de fabriquer des médicaments au Canada et d'être suffisamment concurrentiel pour acquérir des produits finis et d'autres intrants sur le marché international.
Le quatrième élément du renforcement du marché est lié au renforcement de l'industrie nationale. En effet, si le pourcentage de médicaments génériques utilisés au Canada correspondait au niveau actuel d'utilisation aux États-Unis, le Canada économiserait plus de 11 milliards de dollars par année.
Le cinquième élément consiste à encourager la mise en œuvre d'un marché intérieur durable pour les médicaments biosimilaires. Cela permettrait de maximiser l'utilisation des médicaments biosimilaires par la mise en œuvre à grande échelle de politiques de substitution bien contrôlées par les régimes d'assurance-médicaments publics et privés au Canada, y compris les régimes fédéraux.
Un deuxième volet clé de notre plan consiste à protéger et à renforcer le rôle du Canada dans la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique internationale. Cela pourrait inclure, par exemple, l'élaboration d'un accord international sur la sécurité de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique, une initiative que nous avons recommandée.
Le troisième et dernier volet du plan de l'Association canadienne du médicament générique consiste à cerner les médicaments génériques essentiels qu'il faut produire et entreposer à l'échelle nationale pour les besoins du Canada. Il sera nécessaire d'adopter une approche coordonnée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour établir une liste de médicaments hautement prioritaires. La constitution d'une réserve nationale de ces produits nécessiterait également des ententes de volume et de prix garantis avec les entreprises.
L'Association canadienne du médicament générique et ses entreprises membres se réjouissent de travailler avec les gouvernements canadiens et les autres parties intéressées pour concrétiser l'objectif d'un approvisionnement durable en médicaments sur ordonnance pour les Canadiens.
M. Hardwick et moi-même serons heureux de répondre à vos questions. Merci beaucoup.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité, de nous donner l'occasion de nous adresser à vous aujourd'hui.
J'aimerais d'abord souligner les efforts déployés par l'ensemble du gouvernement fédéral afin de lutter contre la propagation de la COVID-19 et de protéger notre économie. En tant que Canadienne, je suis fière de la façon dont notre gouvernement a relevé le défi. J'ai passé la majorité de ma carrière dans le secteur des soins de santé. Je peux vous dire honnêtement que je n'ai jamais vu une telle collaboration entre les gouvernements, nos systèmes de santé, l'industrie et la société civile, et cela est à l'avantage des Canadiens.
Je comparais aujourd'hui au nom de l'organisme Médicaments novateurs Canada. MNC représente non seulement 40 entreprises qui œuvrent dans les secteurs de la médecine innovatrice et des sciences de la vie, mais aussi les dizaines de milliers de Canadiens qui travaillent dans ces entreprises. Jour après jour, ils se dévouent pour s'assurer que tous les Canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin lorsqu'ils en ont besoin.
Je suis accompagnée par l'un d'entre eux aujourd'hui, à savoir le Dr Dion Neame. Le Dr Neame est directeur des affaires médicales à Sanofi Canada et directeur des affaires médicales à Sanofi Pasteur, la branche qui se consacre aux vaccins. Il est également pédiatre dans des cliniques de soins d'urgence. Il ne comparait pas aujourd'hui en tant que représentant d'une entreprise, mais à titre d'expert dans le domaine des vaccins qui pourra répondre à vos questions au sujet des progrès dans la lutte contre la COVID-19 au Canada et ailleurs dans le monde.
J'ai mentionné que nous représentons 40 entreprises. Ensemble, ces entreprises contribuent à l'activité économique à hauteur de 19 milliards de dollars annuellement et elles soutiennent 30 000 emplois de haute qualité dans l'économie canadienne. Elles investissent également 10 % de leurs revenus, soit 1,2 milliard de dollars par année, dans la recherche et le développement au Canada. À l'heure actuelle, plus de 500 nouveaux produits, médicaments et vaccins sont en cours d'élaboration au Canada, notamment des traitements visant les maladies les plus dévastatrices, comme le cancer, ainsi que des maladies rares et infectieuses.
Toutefois, en ce moment, la plus grande priorité est de lutter contre la COVID-19.
Nos membres collaborent plus que jamais en vue d'accélérer la découverte et la mise au point de traitements destinés aux personnes infectées et de vaccins pour stopper la propagation du virus. Nos membres offrent également un soutien financier et effectuent des dons en nature à des organismes sur le terrain au Canada et ailleurs dans le monde. Ils appuient également des programmes de soutien aux patients et de soins de compassion mis en œuvre par l'industrie pour éviter que des Canadiens se retrouvent dans les hôpitaux et ainsi alléger nos systèmes de santé. Ils travaillent également avec les gouvernements et d'autres intervenants pour s'assurer que les patients, les médecins et les hôpitaux continuent d'avoir accès aux médicaments dont ils ont besoin quotidiennement.
Le Dr Neame va maintenant vous décrire les activités entreprises par nos membres en vue de découvrir un vaccin.
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Je vous remercie, docteur Neame.
J'aimerais passer à un sujet qui, je le sais, occupe l'esprit d'un bon nombre de personnes, c'est-à-dire le risque de pénurie de médicaments en raison de la COVID-19.
Les membres de MNC sont des entreprises pharmaceutiques qui découvrent, mettent au point et offrent de nouveaux médicaments novateurs, c'est-à-dire des médicaments d'ordonnance de marque. Nos membres demeurent vigilants en vue de repérer des problèmes potentiels d'approvisionnement et ils sont résolus à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements au Canada pour trouver rapidement des solutions. Nous appuyons les efforts de Santé Canada à cet égard. Advenant des retards prévus dans l'approvisionnement sur le marché canadien d'un médicament approuvé, nos entreprises membres, conformément à la loi, signaleraient cette situation à Santé Canada, et cela serait rendu public sur le site Web penuriesdemedicamentscanada.ca.
S'il est un domaine dans lequel le gouvernement fédéral pourrait offrir davantage de soutien, c'est celui de l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments utilisés pour traiter la COVID. Précisément, le gouvernement fédéral pourrait jouer un plus grand rôle sur le plan de la coordination des demandes des provinces pour un approvisionnement plus important de certains médicaments, afin de s'assurer qu'aucune province et aucun Canadien ne se retrouve sans les médicaments nécessaires.
De façon plus générale, nous savons qu'un accès fiable aux médicaments dépend de nombreux facteurs. Il y a notamment la simplicité de la réglementation, les approbations en temps opportun de nouveaux médicaments et le fonctionnement constant et harmonieux des chaînes d'approvisionnement mondiales. Nous appuyons donc l'engagement qu'a pris Santé Canada de simplifier le régime de réglementation. Cependant, il doit en faire davantage pour accélérer l'approbation des nouveaux médicaments. Nous félicitons le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux pour les efforts qu'ils ont déployés en vue de protéger les chaînes d'approvisionnement médicales dont dépend le Canada.
En ce qui a trait à la réglementation, nous sommes encore profondément préoccupés par les répercussions des modifications aux règlements sur les médicaments brevetés sur l'accès pour les Canadiens aux nouveaux médicaments. Les changements apportés récemment aux lignes directrices n'ont pas permis d'apaiser suffisamment les préoccupations de l'industrie. Nos inquiétudes s'appuient sur des études indépendantes et tiennent également au fait que le lancement de certains médicaments a été retardé en raison de la réglementation. Les règlements nuiront également à la capacité du Canada de mener à bien la Table de stratégies économiques pour le secteur des sciences biologiques et de la santé du ministère de l'Innovation et des Sciences et d'attirer des investissements dans notre secteur des sciences de la vie à un moment où des provinces comme l'Ontario et le Québec souhaitent accroître la capacité dans ce secteur.
Je peux vous assurer que les membres de MNC sont conscients de la pression croissante qui s'exerce sur les budgets consacrés à la santé. Toutefois, depuis la décision récente de la Cour fédérale qui a entraîné l'élimination de l'un des éléments clés de l'approche du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés à l'égard de la réglementation des prix, le Conseil doit maintenant repenser en profondeur son approche. Nous tenons à travailler avec le gouvernement fédéral sur des solutions de rechange aux changements proposés aux règlements sur les médicaments brevetés qui feraient en sorte que les Canadiens continuent d'avoir accès à des médicaments abordables et novateurs. Il n'est pas trop tard pour trouver une autre solution en vue d'atteindre cet objectif.
Pour revenir à la réponse de l'industrie à la COVID-19, j'aimerais, en terminant, vous donner trois exemples de la contribution apportée par nos membres.
Premièrement, certaines de nos entreprises membres assurent l'accès continu des patients aux traitements dont ils ont besoin en fournissant gratuitement leurs médicaments si les patients ne sont pas en mesure d'en assumer le coût ou s'ils ne bénéficient plus d'un régime d'assurance-médicaments privé parce qu'ils ont perdu leur emploi en raison de la COVID. Je peux vous dire, d'après ce que nous ont fait savoir certains de nos membres, que très peu de patients ont demandé à recevoir leurs médicaments gratuitement. L'un de nos membres, par exemple, a mentionné qu'il avait observé une augmentation de moins de 2 % des demandes de médicaments gratuits. D'autres membres ont indiqué avoir observé à peu près la même chose. Cela nous indique qu'il y a beaucoup moins de personnes que nous l'avions prévu qui n'ont pas accès aux médicaments dont ils ont besoin.
Deuxièmement, étant donné que certains systèmes de soins de santé provinciaux sont aux prises avec de graves pénuries de main-d'œuvre, les entreprises membres de Médicaments novateurs Canada viennent en aide aux patients et aux collectivités. Un grand nombre de nos membres offrent des congés payés à des professionnels de la santé pour leur permettre de faire du bénévolat dans les établissements de soins de santé où les besoins sont les plus grands.
Enfin, les membres de MNC ont créé un fonds spécial COVID-19. Une initiative importante entreprise grâce à ce fonds est la création d'une chaire de recherche sur la préparation à une pandémie. Il s'agit d'une façon pour l'industrie d'aider le Canada à se préparer pour la prochaine crise sanitaire.
Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de nous adresser à vous au sujet de la façon dont les secteurs des médicaments novateurs et des sciences de la vie au Canada répondent à la COVID-19. À l'instar des autres témoins, nous serons ravis de répondre à vos questions.
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Je vous remercie beaucoup pour votre question.
« Prometteur » est un mot intéressant. C'est pratiquement comme si vous me demandiez lequel arrivera en tête. Il y a un certain nombre de vaccins qui arriveront en tête. Il y en a un en particulier qui provient d'Oxford, sur lequel a travaillé AstraZeneca. Il s'agit d'un vaccin vecteur avec un ARN messager sur l'adénovirus. Je le répète, c'est fantastique. Il semble qu'en théorie, selon les données scientifiques, ce candidat-vaccin pourrait fonctionner, mais nous devons faire des essais cliniques. Le fait qu'un candidat-vaccin franchisse en premier la ligne d'arrivée ne signifie pas qu'il sera sécuritaire et qu'il sera efficace.
Nous avons un autre vaccin au Canada mis au point par CanSino, dont le Dr Halperin peut parler. Il s'agit d'un vaccin qui est déjà à l'essai en ce moment. Le Dr Halperin entamera la troisième phase des essais cliniques très bientôt à Halifax.
Il y a également Sanofi qui collabore avec GlaxoSmithKline. Elles ont recours à un système utilisé pour la production de vaccins contre l'influenza qu'on appelle un système d'expression de baculovirus. Étant donné qu'un tel système a permis de concevoir des vaccins contre la grippe dans le passé, nous avons confiance de pouvoir créer des protéines COVID avec un adjuvant de GlaxoSmithKline, et ce, très bientôt. Toutefois, je le répète, nous devrons procéder à des essais cliniques pour nous assurer de l'innocuité et de l'efficacité.
Il existe un certain nombre de vaccins différents qu'on appelle des vaccins à ARN messager ou des vaccins à ARN. Moderna — vous avez peut-être entendu parler de cette entreprise — progresse assez rapidement relativement à ses essais cliniques.
Je n'aime pas me répéter, mais je dois dire encore une fois qu'il faut nous assurer de l'innocuité et de l'efficacité des vaccins.
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Merci beaucoup de me donner l'occasion de répondre à cela. J'aurais quelque chose à ajouter en réponse à la question que vous avez posée précédemment à M. Keon, si j'en ai le temps.
Nous avons examiné les données de Santé Canada — ce ne sont pas nos données, mais celles de Santé Canada — et nous avons comparé les données du quatrième trimestre de 2019. Les dispositions réglementaires ont été adoptées le 21 août 2019. Nous nous sommes penchés sur le quatrième trimestre et sur le nombre de nouveaux médicaments qui sont arrivés au Canada par comparaison avec les trois années précédentes. Selon l'année, il y a une diminution d'environ 50 % des médicaments qui entrent au Canada. J'ai souligné que M. Clark avait dit que nous n'avions peut-être pas toutes les données, mais si nous ne les avons pas toutes, j'espère bien qu'il nous transmettra les données manquantes. De la même façon, avec les données de Santé Canada, nous avons remarqué que les essais cliniques ont connu une diminution se situant entre 38 et 47 % au cours de ce même trimestre. C'est pour nous très révélateur.
Très récemment, une analyse documentaire couvrant environ 49 études examinant le lien entre les prix et les lancements de médicaments a été rendue publique. Elle montre clairement que 44 des 49 études examinées ont conclu à une relation négative importante entre les contrôles des prix des médicaments, ou une relation positive importante entre les niveaux des prix des médicaments. Il y a plus de détails à ce sujet. Je sais que nous n'avons pas le temps, mais je serai ravie de vous transmettre cette information. Le plus important est qu'il n'y a aucun doute dans notre esprit quant aux liens très clairs entre les prix et les lancements de médicaments, ainsi que les investissements et, manifestement, au bout du compte, l'accès aux médicaments.
J'aimerais faire un autre commentaire en réponse à votre question sur l'investissement, car il était davantage question de nos membres et de l'engagement d'investir 10 % de nos revenus pris envers le CEPMB. La définition de l'accord avec le CEPMB visait un programme très particulier, soit la recherche scientifique et le développement expérimental, que vous connaissez probablement, et qui est un programme de crédit d'impôt. À ce moment-là, l'industrie s'est effectivement engagée à consacrer 10 % de ses revenus, et pendant de nombreuses années, elle a augmenté son investissement dans ce programme. Le problème, c'est que l'industrie a changé. Le monde a changé, en 30 ans. Effectivement, la contribution de l'industrie est d'environ 5 % maintenant, au lieu de 10 %, en RS et DE, mais l'industrie consacre au moins 10 % de ses revenus à la recherche et au développement, dans ce pays.
J'ai un exemple… et nous en parlons depuis le début de la matinée. Les essais cliniques sont un élément crucial du processus de recherche. Il y a toujours environ 4 500 essais cliniques en cours au Canada. Ils sont financés par cette industrie. Santé Canada n'estime pas qu'il s'agit de recherche. Plusieurs d'entre vous connaissent peut-être MaRS, à Toronto, et JLABS, un incubateur de nouvelles recherches auquel des millions de dollars sont consacrés chaque année. Ce n'est pas inclus.
Le gouvernement du Canada a reconnu qu'il faut moderniser la définition de ce qu'on entend par la recherche et le développement. ISDE et Statistique Canada ont, avec l'industrie, un projet dans le cadre duquel nous avons redéfini ce que signifie la recherche et le développement, et les données sont calculées en ce moment même. Ernst and Young a réalisé une étude, il y a quelques années, et c'est la raison pour laquelle nous sommes arrivés aux 10 % — ce sont en fait 9,97 % des revenus. L'industrie contribue dans une très grande mesure à la recherche et au développement au Canada et aimerait en faire plus si les circonstances et la situation s'y prêtaient mieux.
Je suis désolée de vous avoir fourni une aussi longue réponse, mais j'estimais que vous méritiez une réponse à ces questions.
Bienvenue à tous. Nous poursuivons la 31e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du 26 mai 2020, le Comité poursuit sa séance d'information sur la réponse canadienne à l'éclosion du coronavirus.
J'ai quelques consignes à transmettre aux nouveaux témoins. Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme, sauf pendant les séries de questions. Je demande alors à la personne qui pose la question d'indiquer à qui elle s'adresse. Lorsque vous êtes prêt à parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Je vous rappelle que toutes les interventions doivent être faites par l'intermédiaire de la présidence.
Pour ce qui est de l'interprétation de la vidéoconférence, le fonctionnement sera très semblable à celui d'une séance normale. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pendant que vous parlez, si vous comptez passer d'une langue à l'autre, vous devrez également changer le canal d'interprétation pour qu'il corresponde à la langue que vous utilisez. Je vous invite à faire une courte pause lorsque vous changerez de langue.
Lorsque vous n'avez pas la parole, votre microphone devrait être éteint.
Je souhaite la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins. Nous accueillons, à titre personnel, M. Mario Possamai qui, de 2003 à 2007, a été conseiller principal auprès de la Commission chargée d'enquêter sur l'introduction et la propagation du syndrome respiratoire aigu sévère. Nous accueillons aussi M. Paramvir Nagpal, fondateur et président-directeur général de Mapsted, et M. Patrick Hupé, directeur principal aux stratégies du système de santé chez Medtronic Canada.
Je vais inviter les experts à présenter leur exposé. Ils auront jusqu'à 10 minutes chacun.
Nous commençons avec M. Possamai. Allez-y, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de l'occasion de vous parler de la façon dont la pandémie de COVID-19 a révélé les défaillances du système visant à protéger les travailleurs de la santé canadiens pendant une situation d'urgence de santé publique et la nécessité d'apporter des correctifs de toute urgence avant la deuxième vague attendue.
Dès le début de l'épidémie, l'Agence de la santé publique du Canada a déclaré que les précautions contre la transmission par gouttelettes, y compris les masques chirurgicaux, suffisaient à protéger nos travailleurs de la santé, car la COVID-19 ne se propageait pas par voie aérienne, mais seulement par grosses gouttelettes.
À l'époque, les experts canadiens qui appuyaient la position de l'ASPC ont déclaré que si la COVID-19 se propageait par voie aérienne, il y aurait des éclosions là où les mesures de protection contre les gouttelettes étaient appliquées. Un expert a déclaré que si cette maladie se transmettait par voie aérienne, tous ces travailleurs de la santé deviendraient malades.
Voici ce qui s'est passé depuis: à l'échelle nationale, les travailleurs de la santé représentent près d'un cas d'infection à la COVID-19 sur cinq. C'est près de trois fois la moyenne mondiale, selon le Conseil international des infirmières.
C'est aussi environ quatre fois le taux enregistré en Chine, où des précautions contre la transmission par voie aérienne, y compris les N95, ont été exigées dès la fin janvier. En Chine, la plupart des infections chez les travailleurs de la santé sont survenues avant la mise en place des précautions plus strictes. En raison de cette situation troublante, la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers m'a demandé de faire enquête, en m'appuyant sur mon expérience à la commission sur le SRAS, pour déterminer la cause du taux d'infections élevé chez les travailleurs de la santé au Canada. Même si l'enquête ne fait que commencer, j'aimerais vous présenter quelques constatations et recommandations préliminaires.
La première constatation porte sur le principe de précaution et la question de la transmission par voie aérienne. Lorsque votre comité s'est réuni le 7 avril, des experts canadiens dévoués ont déclaré, avec les meilleures intentions, que la COVID-19 se propageait uniquement par grosses gouttelettes et par contact avec des surfaces contaminées, et que les masques chirurgicaux constituaient une protection suffisante. Les N95, disaient-ils, étaient seulement nécessaires pour les procédures à haut risque. Les connaissances ont depuis évolué. Les chercheurs de Hong Kong — les premiers à constater la transmissibilité aérienne du SRAS en 2004 — ont récemment publié un article examiné par les pairs selon lequel la transmission par grosses gouttelettes est un mode de transmission négligeable comparativement à la transmission par voie aérienne.
Le CDC des États-Unis considère maintenant que les surfaces infectées pourraient n'avoir qu'un rôle mineur dans la transmission de la COVID-19. Plus important encore, dans une lettre ouverte publiée aujourd'hui, 239 scientifiques de 32 pays, l'OMS et des agences de santé publique indiquent que des études ont démontré hors de tout doute raisonnable que les virus sont libérés sous forme de microgouttelettes assez petites pour rester en suspension dans l'air lorsqu'on expire, lorsqu'on parle et lorsqu'on tousse, de sorte qu'il y a toujours un risque d'exposition au-delà de la distance de un à deux mètres.
Quant à savoir qui a raison ou tort, seul le temps le dira, mais je pense que les preuves tendent de plus en plus vers la transmission par voie aérienne. C'est exactement dans ce genre de situation qu'il convient de s'appuyer sur le principe de précaution et les conclusions de la commission sur le SRAS. En cas d'incertitude face à un nouvel agent pathogène, mieux vaut être prudent et adopter les mesures de protection les plus strictes comme les précautions contre la transmission par voie aérienne — ce qui comprend les N95 ou mieux — afin de protéger les travailleurs de la santé jusqu'à ce qu'on ait plus de certitudes sur le plan scientifique. Voilà ce que la Chine a réussi à faire, et c'est pourquoi l'OMS a conclu que la transmission de la COVID-19 chez les travailleurs de la santé et dans les établissements de soins de santé n'est pas un facteur en Chine.
Gardez à l'esprit que les meilleures preuves de la transmissibilité du SRAS par voie aérienne, dans certaines conditions, ont été publiées seulement un an après l'éclosion du virus. Le juge Archie Campbell, qui a dirigé la commission sur le SRAS, considérait qu'une approche préventive en attendant l'acquisition de connaissances scientifiques était une application pertinente du principe de prudence.
Étant donné les preuves croissantes de transmission par voie aérienne et les nouvelles de la reprise de la production de N95 au pays, je recommande que l'Agence de la santé publique du Canada invoque le principe de précaution et exige des mesures de protection contre la transmission par voie aérienne, y compris le port d'un masque N95 bien ajusté pour l'ensemble du personnel de la santé dans tous les établissements de soins de santé où des cas de COVID-19 sont soupçonnés et confirmés. Je recommande aussi de modifier la loi fédérale pour exiger que l'Agence adopte une approche de précaution pour toutes les directives liées à la sécurité des travailleurs.
La deuxième conclusion préliminaire concerne notre grave pénurie de masques N95. Même si la commission sur le SRAS a recommandé de créer une réserve de cet équipement essentiel, la et l'administratrice en chef de la santé publique ont affirmé que c'était de compétence provinciale. En tout respect, je ne suis pas d'accord. Ottawa a détruit deux millions de masques N95 l'année dernière. Il aurait dû les remplacer et en acheter d'autres, comme le semble maintenant le concéder. Souvenez-vous que la réserve fédérale ne comptait que 100 000 masques N95 lorsque la pandémie a été déclarée.
Cela dit, je crois que l'administratrice en chef de la santé publique et son prédécesseur immédiat ont manqué à leur responsabilité, en vertu de l'article 12 de la loi sur l'Agence de la santé publique du Canada, d'aviser le Parlement et les Canadiens que nous n'étions pas prêts, que nous n'avions pas assez d'équipements de protection individuelle, notamment des masques N95.
En 2004, lors de la création des postes de la Dre Tam et de son homologue ontarien, le juge Campbell a conseillé aux deux gouvernements de faire des titulaires du poste des tuteurs publics en leur donnant les droits, les devoirs et l'indépendance nécessaires pour signaler les risques pour la santé publique. Les deux ordres de gouvernement ont écouté; le libellé de l'article 12 de la loi fédérale et de l'article 81 correspondant dans la loi ontarienne est pratiquement identique. Au cours des cinq dernières années, la Dre Tam et son prédécesseur immédiat ont publié sept rapports à l'intention du Parlement et du public sur divers enjeux importants de santé publique, notamment sur l'alcoolisme et la toxicomanie. Toutefois, aucun de ces rapports ne portait sur l'état de préparation du pays en cas d'urgence de santé publique représentant une menace existentielle comme cette pandémie ni, malgré la volonté clairement exprimée dans la loi, sur la question de savoir si nous avions des masques N95 en nombre suffisant.
Étant donné cet échec systémique, je recommande que le Parlement envisage de modifier la loi sur l'Agence de la santé publique du Canada de toute urgence afin d'exiger que l'administratrice en chef de la santé publique présente chaque année un rapport détaillé sur l'état de préparation du Canada aux futures urgences de santé publique et de demander au vérificateur général du Canada d'évaluer régulièrement et de manière indépendante la capacité de l'Agence de la santé publique du Canada à contrôler et à évaluer notre état de préparation en cas d'urgence de sanitaire.
Merci.
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Monsieur le président, membres du Comité, merci.
Pour commencer, j'aimerais vous donner quelques renseignements sur notre société, Mapsted. Nous sommes en activité depuis 2014. Mapsted est une entreprise canadienne de technologie primée qui fournit des solutions de localisation très évolutives et précises, à l'intérieur et à l'extérieur de tout bâtiment, sans recours à du matériel externe supplémentaire comme les balises Bluetooth ou la connectivité sans fil. Notre technologie utilise plutôt des algorithmes innovants et adaptatifs, qui fonctionnent par fusion de données et autoapprentissage pour fournir un positionnement précis et évolutif avec n'importe quel téléphone intelligent offert sur le marché. Cela signifie que notre technologie peut fonctionner partout, y compris dans des zones généralement considérées comme des zones mortes, comme les endroits souterrains ou les gratte-ciel.
Nous avons perfectionné notre technologie de base et mis au point une plateforme de services géolocalisés, qui comprend un système de géorepérage extérieur-intérieur intégré, le suivi des actifs, des alertes et des notifications ciblées, des analyses, des renseignements sur la localisation et une fonction sécurisée de traçage des contacts. Nous travaillons avec une multitude d'entreprises et de secteurs, notamment le commerce de détail, les soins de santé et l'enseignement supérieur. Notre technologie a été reconnue comme l'une des technologies de localisation les plus avancées au monde, avec 62 brevets délivrés à ce jour. Nous avons déployé notre technologie partout dans le monde, sur une superficie de 255 millions de pieds carrés.
Ces derniers mois, le secteur de la technologie a réagi de façon sans précédent à la propagation de la COVID-19 dans nos communautés à l'échelle mondiale. La plupart des pays se sont concentrés sur le développement de technologies de traçage des contacts dans le but d'aplatir la courbe et d'éviter une surcharge du système de santé.
Singapour a été l'un des premiers pays à adopter une application de recherche des contacts, à l'initiative de la communauté, et les États membres de l’Union européenne adoptent maintenant un modèle décentralisé utilisant la technologie Bluetooth pour la recherche des contacts. Dans ce modèle, aucune donnée n'est stockée de manière centralisée, ce qui empêche la reconstitution des relations d'une personne ou la découverte de son identité. Les Européens ont prévu une fonction d'itinérance internationale qui pourrait contribuer à la relance du secteur du voyage et du tourisme dans la région. Chaque pays aurait sa propre application, mais les applications pourraient communiquer entre elles et rendre plus sûrs les voyages dans la région.
D'autres pays, notamment la Chine, sont allés plus loin que le traçage des contacts et utilisent la technologie de localisation à d'autres fins pour aider les gens à avoir accès à des produits et services pendant cette période difficile. Par exemple, les gens peuvent connaître l'état des stocks des masques, des désinfectants et des gants dans les magasins à proximité. De plus, une part importante des consultations de routine en soins de santé se fait maintenant en ligne.
En outre, ils utilisent des codes QR dans le domaine de la santé pour s'assurer que les lieux de travail qui doivent demeurer ouverts sont plus sûrs. Si un employé reçoit un code QR vert, il peut travailler. Un code jaune ou rouge signifie qu'il doit se placer en isolement. Des cartes de densité de population ont aussi été utilisées pour aider à cerner les populations vulnérables, à détecter les rassemblements importants et, grâce à certaines données en temps réel sur la santé et les voyages, pour fournir aux citoyens une représentation visuelle des endroits susceptibles d'être des zones chaudes, ce qui aide les gens à réduire les risques en évitant ces secteurs.
Comme nous l'avons vu récemment, ce type de technologie a soulevé des enjeux et des préoccupations, tout particulièrement la protection de la vie privée. Le Canada envisage d'adopter un modèle de traçage des contacts décentralisé, ce qui permettra de répondre à de nombreuses craintes liées à la protection de la vie privée, mais pour le moment, ces préoccupations ont entraîné un faible taux d'adoption, ce qui rend les applications moins efficaces. À titre d'exemple, l'application de l'Alberta a seulement été téléchargée par 200 000 personnes, sur une population d'environ 4,4 millions. Pour qu'une application de ce genre soit efficace, elle doit être utilisée par environ 60 % de la population.
Alors que le pays s'apprête à relancer ses activités, par étapes, il nous faut un moyen pour assurer la sécurité de la population tout en permettant la reprise de la croissance économique du Canada. Essentiellement, nous devons trouver une façon de fonctionner en toute sécurité dans une société où le virus est présent d'ici à la mise au point d'un vaccin. La technologie de localisation jouera un rôle important dans ce processus.
Premièrement, l'intégration de la technologie numérique de traçage des contacts et des méthodes conventionnelles peut être plus efficace pour cerner les points chauds et suivre la propagation de la maladie. L'intégration de ces deux approches règle les problèmes inhérents à chaque méthode. Par exemple, la recherche des contacts conventionnelle a ses limites sur les plans de l'adaptabilité, les délais de notification et l'identification des contacts dans les espaces publics. De plus, même si la technologie numérique de traçage des contacts n'était pas pleinement adoptée, la méthode conventionnelle pourrait combler de nombreuses lacunes, ce qui garantirait dans l'ensemble une plus grande efficacité.
Une technologie de localisation supplémentaire nous permettrait d'assurer une plus grande sécurité alors que nous recommençons à fréquenter de nombreux lieux qui offrent des services non essentiels. Il ne s'agit plus simplement d'empêcher la surcharge de notre système de soins de santé par l'afflux de cas de COVID-19. Il faut aussi accueillir les patients qui ont besoin d'un diagnostic et de soins pour d'autres maladies et les aider à accéder aux services dont ils ont besoin en toute sécurité. Des patients doivent avoir accès rapidement à des examens de dépistage du cancer. Ceux dont le système immunitaire est affaibli doivent planifier et s'assurer d'un séjour sécuritaire à l'hôpital ou à la clinique pour obtenir des soins. Ils doivent éviter de s'exposer inutilement au virus en ayant des contacts prolongés avec la population générale.
Une technologie de géorepérage extérieur-intérieur intégrée, combinée à des notifications et des analyses fondées sur la localisation, peut aider ces patients à planifier des itinéraires optimisés. Cela va de la recherche de l'entrée de l'hôpital la plus proche du lieu de leur rendez-vous jusqu'à la planification de l'itinéraire le plus court dans le bâtiment lorsqu'ils ont plusieurs rendez-vous dans différentes parties de l'hôpital. La technologie peut aussi les aider en leur envoyant des notifications indiquant le moment propice pour entrer en toute sécurité dans une salle d'attente et en fournissant des instructions sur les mesures de sécurité à prendre. Des cartes des points chauds pourraient aussi servir à indiquer les goulots d'étranglement et les zones achalandées. Ainsi, les patients vulnérables pourraient éviter les situations comportant plus de risques pour leur santé.
En outre, cette approche permettrait d'espacer les rendez-vous, de laisser assez de temps pour le nettoyage des salles entre chaque patient et de réduire considérablement l'anxiété liée à ces visites. On réduirait ainsi le nombre de personnes qui reportent des tests et des traitements potentiellement vitaux par crainte d'être infectées.
Le système infonuagique de gestion des cas qui sera lancé prochainement en Ontario et qui reliera le système des laboratoires à celui de la santé publique est un autre exemple de la complémentarité de service qu'offre la technologie de localisation. Dans ce cas, il s'agit de rendre plus sûrs les déplacements pour se rendre à un rendez-vous pour des tests et des diagnostics. Cette technologie permettrait d'aiguiller les patients vers les laboratoires proches de leur lieu de résidence. Des notifications ciblées informeraient les patients que le médecin ou le technicien est prêt à les recevoir afin qu'ils n'aient pas à attendre dans une salle avec d'autres personnes, ce qui représente un risque d'exposition accru. Pour dissiper toute préoccupation au sujet de la protection des renseignements personnels, toutes les données devraient être stockées localement, sur l'appareil lui-même, pendant une période limitée, en plus d'être anonymisées.
Utiliser la technologie de localisation de cette façon permettrait aux gens de continuer de pratiquer la distanciation sociale et physique de manière efficace tout en leur permettant d'obtenir des services essentiels. Une telle approche fonctionnerait aussi très bien dans les centres commerciaux et les magasins de grande surface. Grâce à cette technologie de géorepérage, les clients seraient non seulement informés du chemin le plus court ou optimisé vers le bon rayon, mais seraient aussi dirigés à l'emplacement exact du produit qu'ils cherchent. Par conséquent, ils n'auraient pas à arpenter inutilement les allées des magasins en essayant de trouver, avec une frustration grandissante, le produit qu'ils cherchent. Cela contribuerait à réduire le temps que les gens passent à l'intérieur à proximité d'autres clients et à réduire leur risque d'exposition.
Les files d'attente posent problème dans de nombreux magasins, y compris les chaînes d'épicerie, en raison des restrictions sur le nombre de clients en magasin. Pendant qu'ils attendent à l'extérieur, les gens sont en contact avec d'autres pendant des périodes prolongées. On le constate particulièrement à l'approche des vacances et des longues fins de semaine. C'est dans ce genre de contexte que ces solutions de géolocalisation se démarquent: elles aident les services essentiels, comme les épiceries, à créer un milieu dans lequel leurs clients pourront faire leurs achats en sécurité en appliquant des mesures d'éloignement et en réduisant les risques de propagation du virus. Les magasins peuvent se servir de cette technologie pour ériger une clôture électronique autour de leur commerce et contrôler la circulation des clients à l'intérieur, sans file d'attente, ce qui permet d'éviter les rassemblements et les goulots d'étranglement.
Cette technologie continuera de jouer un rôle essentiel au fil des étapes, alors que nous passerons des mesures initiales visant à ralentir la propagation du virus à l'assouplissement des restrictions, puis à l'ouverture d'un plus grand nombre d'entreprises, en route vers une nouvelle normalité.
Les utilisations de cette technologie vont bien au-delà des applications liées aux soins de santé et au commerce de détail. Les applications de traçage des contacts peuvent être un compromis entre la protection de la vie privée et l'efficacité, mais si nous intégrons cette technologie aux méthodes traditionnelles, et que nous la complétons par d'autres produits et solutions fondés sur la localisation comme la navigation pour l'intérieur, les notifications ciblées, le géorepérage et le marquage, elle pourrait aider un plus grand nombre de Canadiens à reprendre le travail en toute sécurité, à avoir des rendez-vous médicaux, à prendre part à des activités, y compris des activités parascolaires, et beaucoup plus, d'ici à ce qu'un vaccin ou un traitement efficace contre la COVID-19 soit mis au point.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également les députés ainsi que les témoins et les invités.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de vous faire part de nos commentaires sur la réaction du gouvernement canadien à la pandémie.
J'aimerais d'abord féliciter le gouvernement d'avoir à ce jour pris les mesures suivantes. Il a reconnu activement l'importance de maintenir des relations internationales qui tiennent compte de l'intégration de la chaîne d'approvisionnement mondiale afin de s'assurer que les patients infectés ont accès à des technologies médicales rapidement. Cela a été primordial. Le Canada a joué un rôle important à cet égard, notamment au sein du G20. Il a aussi créé un plan d'action pour mobiliser l'industrie afin de relever les défis engendrés par la pandémie. Il a centralisé l'approvisionnement en fournitures essentielles et, enfin, a mis sur pied du soutien financier destiné aux personnes ayant perdu leur emploi afin d'alléger le fardeau de la pandémie.
Si vous le permettez, j'aimerais maintenant vous présenter bien humblement Medtronic Canada.
Il s'agit en fait de la plus grande entreprise au monde de technologie des services médicaux et des solutions médicales. Nous avons 90 000 employés dans le monde, dont 1 000 employés au Canada. Nous sommes présents d'un océan à l'autre et nos activités comprennent la commercialisation, la recherche-développement, la production, l'enseignement et la formation. La société se consacre à cinq domaines clés: les maladies cardiovasculaires, le diabète, les thérapies minimalement invasives, les neurosciences et les services d'expertise-conseil, qui aident les systèmes de santé à réduire les temps d'attente et à améliorer l'expérience des patients et des prestataires.
Comme bon nombre d'entreprises du secteur des dispositifs médicaux, nous avons été considérablement touchés par la pandémie. D'une part, la demande touchant nos ventilateurs, les oxymètres de pouls, les appareils d'oxygénation extracorporelle et d'autres dispositifs liés à la prise en charge respiratoire a augmenté. Cela a eu deux conséquences essentielles. Tout d'abord, nous sommes passés en mode humanitaire quant à l'attribution de nos appareils qui étaient fortement demandés là où le besoin était le plus pressant. Nous n'étions plus en mode conventionnel d'affaires, où l'on se base sur la réception de bons de commande et où le premier arrivé est le premier servi. De plus, nous avons permis le libre accès à notre propriété intellectuelle dans le cas d'un ventilateur portable afin que d'autres partenaires spécialisés, y compris Ventilators for Canadians, puissent fabriquer plus de ventilateurs localement.
Enfin, nos techniciens de maintenance et nos formateurs cliniques ont dû travailler sans relâche pour coordonner l'installation, l'entretien et la formation du personnel soignant, particulièrement en ce qui a trait à ces ventilateurs. L'annulation des liaisons aériennes a rendu la tâche particulièrement difficile. Nos équipes cliniques ont continué à soutenir des chirurgies essentielles malgré la crise, et ce, partout au pays.
D'autre part, étant donné que nous fournissons des technologies et des services liés à plus de 70 maladies, l'annulation et le report d'interventions chirurgicales non urgentes nous ont obligés à suspendre nos activités pendant plusieurs mois. Malgré les répercussions financières qui ont suivi, nous n'avons licencié personne en raison de la pandémie. Nous nous préparons plutôt à soutenir la reprise des interventions chirurgicales en mettant au service des systèmes de santé nos experts et nos produits, tout en offrant notre expertise en matière de parcours de soin clinique, d'analyse et de réduction des temps d'attente, et ce, pour redéfinir les protocoles de triage des patients, optimiser les procédures et accélérer le retour à la maison à la suite d'une intervention.
Alors que nous en sommes à réfléchir à la reprise des interventions chirurgicales, nous croyons sincèrement que Medtronic Canada et certains membres de l'industrie, compte tenu de l'expérience internationale et de l'ingéniosité des PME canadiennes dans ce domaine, peuvent faire partie de la solution plutôt que d'être simplement confinés au rôle de fournisseurs réduits à évoluer dans une relation d'affaires purement transactionnelle.
Ainsi, il y a trois domaines sur lesquels j'aimerais axer mes commentaires aujourd'hui. C'est là que nous pouvons offrir des solutions tangibles, probantes et éprouvées afin de reprendre rapidement les procédures et d'assurer la santé ainsi que le bien-être de nos concitoyens. Il s'agit de la transition, effectuée le plus rapidement possible, de l'hôpital vers le domicile, du système d'approvisionnement et de l'optimisation du parcours de soin clinique. La pandémie a certainement mis en lumière l'importance de garder les patients hors de l'hôpital une fois qu'ils ont reçu les soins appropriés. La santé numérique peut certainement jouer un rôle important en ce sens.
Dans un premier temps, cela permet, sur le plan hospitalier, de respecter les mesures d'éloignement physique et de réduire ainsi le risque de contamination. Qui plus est, ce volet des technologies médicales permet de suivre les patients à la maison et ainsi de réduire leurs visites au centre hospitalier.
Il est certain que la santé est essentiellement une compétence provinciale. Cependant, le gouvernement fédéral a l'occasion de tirer parti de la santé numérique pour les anciens combattants et la population autochtone qu'il sert et de devenir ainsi un exemple à suivre quant à l'innovation en matière de soins de santé auprès des provinces canadiennes.
Les technologies qui permettent la surveillance à distance et les visites virtuelles sont disponibles depuis plus de 10 ans, mais en raison de la pandémie, nous avons connu une adoption plus rapide de ces technologies au cours des trois derniers mois que depuis les 10 dernières années. Il s'agit là d'un point de bascule, et nous ne pouvons nous permettre de revenir en arrière. Les entreprises canadiennes sont des pionnières à cet égard. Selon Inforoute Santé du Canada, avant la pandémie de la COVID-19, seulement de 10 à 20 % des visites de soins de santé au Canada étaient effectuées virtuellement. Aujourd'hui, ce chiffre s'approche de 60 %. Le gouvernement fédéral et chacun des gouvernements provinciaux ont la possibilité de poursuivre les visites virtuelles une fois la pandémie résorbée.
Laissez-moi illustrer le tout au moyen d'exemples très concrets. La santé numérique ne permet pas seulement d'établir un éloignement physique, c'est aussi un outil incroyable pour communiquer avec les patients dans des endroits éloignés. Par exemple, un patient, un ancien combattant ou un membre des Premières Nations porteur d'un stimulateur cardiaque doit faire un bilan de santé quelques fois chaque année, et ce rendez-vous prend environ 10 minutes. Si ce patient vit dans le Grand Nord ou dans une région éloignée de notre pays, il peut mettre des heures, voire des jours pour se rendre à la clinique. L'utilisation d'une forme de technologie numérique qui existe depuis des années et qui consiste à effectuer un examen à distance diminue les risques de contamination, réduit les coûts et augmente l'efficience des services promulgués. Jusqu'à maintenant, cette option était limitée, parce que les médecins ne pouvaient pas facturer leurs services ou parce que les patients n'avaient pas accès à une connexion Internet stable. Ces deux aspects peuvent certainement être réglés grâce à l'appui du gouvernement fédéral.
Par ailleurs, afin d'accéder aux technologies et aux solutions qui aident les patients à obtenir des soins plus sûrs en temps voulu, le gouvernement doit se concentrer sur l'approvisionnement. En effet, la pandémie a prouvé hors de tout doute que l'approvisionnement n'est pas une vulgaire fonction qui permet simplement l'acquisition de matériel. Elle requiert des hommes et des femmes avec une vision stratégique, une bonne connaissance des technologies à acquérir et une connaissance solide des nouveaux concepts d'approvisionnement qui sont basés sur la valeur et qui ont d'ailleurs été adoptés ailleurs dans le monde, particulièrement en Europe.
Pendant la pandémie, le gouvernement fédéral a pris deux mesures en matière d'approvisionnement. D'abord, il a centralisé l'approvisionnement, notamment pour les ventilateurs et l'équipement de protection individuelle. Libérés d'une partie de ce fardeau, les hôpitaux et les industries ont ainsi pu se concentrer sur ce qu'ils font le mieux, c'est-à-dire prendre soin des patients. Ensuite, le gouvernement a commencé à mettre en œuvre des politiques d'innovation axées sur la demande.
Historiquement, le gouvernement fédéral s'est concentré sur l'offre d'innovation plutôt que sur la demande. Pour plus d'information à ce sujet, vous pouvez lire l'article de Neil Fraser, président de Medtronic Canada, dans Longwoods. Pour l'instant, je peux vous dire que les politiques d'innovation axées sur la demande supposent de demander et d'obtenir des solutions, plutôt que de simples produits. C'est exactement ce que le gouvernement fédéral a fait lorsqu'il a lancé le Plan canadien de mobilisation du secteur industriel pour lutter contre la COVID-19.
En mettant en œuvre des politiques d'innovation axées sur la demande, le gouvernement commençait à suivre les recommandations de la Table de stratégies économiques pour le secteur des sciences biologiques et de la santé, qui a été mise en place par le gouvernement en 2017 avec la collaboration du ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique et de Santé Canada. Cette crise a démontré à tous l'importance d'avoir un secteur de fabrication plus avancé au Canada. Je dirais que le gouvernement peut y parvenir en réexaminant les recommandations de la Table de stratégies économiques pour le secteur des sciences biologiques et de la santé.
J'aimerais terminer par les solutions de santé intégrées.
En ce qui concerne la quête de solutions pour améliorer notre système de santé, l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les gouvernements fédéral et provinciaux consiste à trouver une solution pour résorber l’incroyable retard des interventions chirurgicales et des procédures de diagnostic qui ont été reportées, et éviter d’autres décès liés à ces retards.
Avant l’émergence du virus au Canada, les hôpitaux fonctionnaient déjà dans un environnement complexe. Le chemin à parcourir sera de plus en plus difficile si nous n’agissons pas rapidement. Les hôpitaux devront également s’adapter aux nouvelles attentes des patients qui ont été exposés aux avantages des soins virtuels par rapport à la crainte de rester trop longtemps dans une salle d’attente.
Malgré tout, il y a de l’espoir et énormément d’optimisme. Je vais vous donner quelques exemples concrets à cet égard. Par exemple, l’Hôpital Fraser Health, en Colombie-Britannique, effectue désormais des évaluations préalables à l’admission des patients de façon virtuelle. En Ontario, les soins virtuels sont utilisés pour plus de 50 % des patients au Peter Munk Cardiac Center. Au Nouveau-Brunswick, le Réseau de santé Vitalité a mis sur pied une clinique spécialisée pour les stimulateurs cardiaques accessibles en voiture afin de réduire le nombre croissant de patients qui attendent de faire vérifier leur appareil cardiaque.
Medtronic Canada dispose de l’expertise et des outils nécessaires pour aider le gouvernement à élaborer ce type de nouveaux protocoles et ainsi créer des parcours d’accès aux soins centrés sur les patients afin d’aider les systèmes de santé à relever ces nouveaux défis et à répondre à ces nouvelles attentes. Nous sommes déterminés à fournir les résultats promis.
Au nom de Medtronic Canada, je tiens à vous remercier encore une fois de m’avoir donné la possibilité de vous faire part de mes commentaires en espérant que cette séance aujourd’hui n’est que le prélude à une initiative concertée qui permettra de mettre à profit le leadership et le courage nécessaire de nos gouvernements, l’expertise du milieu académique, la résilience, l’expérience et l’ingéniosité des entreprises canadiennes et de leurs filiales internationales qui ont choisi d’investir ici, au Canada, au profit de la santé de tous les Canadiens.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leurs exposés. Je vous en suis très reconnaissant.
Monsieur Possamai, je vous suis très reconnaissant de votre présence parmi nous et du travail que vous avez fait à la commission sur le SRAS, car vous avez ainsi contribué à la création de l'Agence de la santé publique du Canada, l'ASPC, comme vous l'avez mentionné un peu plus tôt aujourd'hui, et à l'établissement des protocoles et des politiques pour faire face aux pandémies. Nous avons vu que c'est qu'ont fait à l'époque non seulement le Canada, mais aussi d'autres régions du monde.
Taïwan a fait exactement la même chose, et le pays a mis en œuvre ces politiques et ces procédures dès le premier jour, dès le début. Mes collègues et moi avons abordé, à quelques reprises, auprès de la ministre et du gouvernement, les questions de la fermeture de la frontière, du port d'un masque, du dépistage et ainsi de suite. Comme je l'ai dit, Taïwan a fermé sa frontière et a eu recours aux masques ainsi qu'à la vérification de la température dès le premier jour, et le pays a fait un travail remarquable pour réduire l'incidence de la COVID-19 et le nombre de décès.
J'ai une question sur la vérification de la température. Le mois dernier, le Comité a questionné les fonctionnaires de Transports Canada sur l'efficacité de la vérification de la température des voyageurs pendant la pandémie de COVID-19, surtout aux aéroports. La Dre Tam a elle-même dit que la vérification de la température s'est avérée inefficace dans le cas du SRAS. Mes collègues et moi avons demandé aux fonctionnaires de Transports Canada de nous fournir de nouvelles preuves scientifiques de l'efficacité de cette mesure. Ils n'ont toutefois qu'exprimé une opinion, sans fournir d'article scientifique. Ils ont dit que le nombre plus élevé de cas de COVID-19 fait en sorte qu'il est plus probable que la vérification de la température soit efficace.
Compte tenu de votre expérience et de votre examen de l'épidémie de SRAS, je me demande si vous connaissez les données scientifiques qui prouvent l'efficacité de la vérification de la température.