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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous mes collègues des deux côtés de la Chambre. Je suis ravie d’être ici.
Je vais essayer de m’en tenir aux 10 minutes initiales pour que nous ayons amplement le temps d'échanger entre nous, et je vous remercie toutes et tous pour votre sollicitude.
Laissez-moi vous dire tout d’abord que je suis ravie de pouvoir vous parler de mon mandat et d’être accompagnée de mes collaborateurs qui travaillent très fort, soit M. Stephen Lucas — qui vient de se joindre à nous en qualité de sous-ministre de la Santé — et Mme Tina Namiesniowski qui préside l’Agence de la santé publique du Canada.
De plus, juste au moment où j'allais vous la présenter, voilà que la Dre Tam entre dans la salle, elle que la plupart d’entre vous connaissent sans doute, sans quoi...
Des voix: Bravo!
L'hon. Patty Hajdu: C'est ça, et applaudissez ces fonctionnaires parce qu’ils travaillent dur pour les Canadiens depuis des mois — en fait depuis plus longtemps que cela, mais depuis plusieurs mois sur le coronavirus.
Mme Catherine MacLeod, que le président a déjà présentée, est la vice-présidente directrice des Instituts de recherche en santé du Canada, et Mme Siddika Mithani est la présidente de l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
Comme vous vous en doutez, je me tournerai vers elles pour obtenir des réponses plus techniques au besoin, mais commençons tout de suite par le coronavirus ou l’éclosion de COVID-19, car cela me semble approprié.
Comme vous le savez, et comme je le dis depuis deux mois et demi, nous avons affaire à une situation très fluide. La maladie a évolué partout dans le monde et nous constatons qu’elle évolue très rapidement ici aussi, au Canada. Le nombre de cas chez nous et dans le monde continue d’augmenter, et l'on recense maintenant plus de 100 pays touchés. Vous savez toutes et tous, j'en suis sûre, que l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré qu’il s’agit d’une pandémie. Cette annonce ne nous choque pas parce que nous avons agi dès le début comme si tel allait être le cas et, depuis les dernières semaines et les derniers mois, nous œuvrons pour préparer le Canada au pire scénario.
De toute évidence, les choses évoluent vite à l’échelle mondiale et, comme nous l'avons appris cette semaine dans les journaux à propos des nouveaux cas, le Canada n’est manifestement pas à l’abri de cette pandémie mondiale. Pour tout vous dire, j’ai passé neuf ans en santé publique, et je sais que les pandémies et les épidémies reviennent en leitmotiv, peu importe ce que l'on fait au niveau des agences de santé publique. Cependant, je pense que c’est à des moments comme ceux-ci qu'on se rend compte à quel point il est important de disposer, à l'échelle du pays, d'une approche solide et coordonnée en matière de soins de santé et de santé publique.
[Français]
Des fonctionnaires de tous les ordres de gouvernement travaillent pendant de très longues heures pour protéger la population canadienne. Je tiens à les remercier de leur dévouement et de leur professionnalisme quant à cette menace pour la santé internationale.
[Traduction]
Je vais vous redire cela dans l'autre langue parce que je pense qu’il vaut vraiment la peine de le répéter. Vous avez devant vous le visage de l’équipe de direction qui a géré la crise du coronavirus, mais derrière elle, il y a des centaines, voire des milliers de professionnels de la santé qui travaillent de très longues heures pour les appuyer. Je suis extrêmement reconnaissante des efforts que tous ces gens ont déployés dans ce dossier pour protéger les Canadiens.
L’Agence de la santé publique du Canada travaille en étroite collaboration avec les provinces et les territoires pour veiller à ce que nous disposions d'une approche cohérente reposant sur des données probantes pour faire face à cette crise. À l'échelon fédéral, nous effectuons une surveillance nationale des maladies et fournissons des conseils sur les mesures de santé publique.
Je participe à des réunions hebdomadaires avec mes homologues provinciaux et territoriaux de la santé. J’ai travaillé en étroite collaboration avec les ministres de la Santé des provinces les plus durement touchées, chaque fois que cela s'est imposé. Nous avons tous les numéros de téléphone des uns et des autres, et nous nous parlons chaque fois que quelque chose de nouveau se produit.
Notre Laboratoire national de microbiologie nous aide à confirmer les nouveaux cas de COVID-19 et mène des recherches pour faire progresser notre compréhension du virus.
La semaine dernière, j’ai annoncé que les Instituts de recherche en santé du Canada allaient investir près de 27 millions de dollars sur deux ans dans la recherche sur le coronavirus. Cette somme servira à financer la recherche dans les outils de diagnostic et sur les vaccins expérimentaux, ainsi que des stratégies de lutte contre la désinformation, la stigmatisation et la peur. Nous pourrons ainsi comprendre en quoi ce que nous sommes en train de vivre à l'échelle planétaire, et plus particulièrement au Canada, va changer les façons de voir et les comportements de nos compatriotes.
Et puis, l'annonce de ces fonds vient d'être reléguée au second plan par le milliard de dollars supplémentaire dévoilé aujourd’hui pour lutter contre la COVID-19, une somme qui est assortie d'un engagement important à l’égard de recherches supplémentaires. Il ne nous faudra pas longtemps pour distribuer cet argent aux incroyables chercheurs que nous avons partout au pays. Il y a une chose qui m'a rendue particulièrement fière de ma participation à ce gouvernement libéral, c’est l’investissement réalisé dans la science, la recherche et la capacité des chercheurs à très vite entamer des essais et des études. En fait, l’annonce d’aujourd’hui sera la garantie que d'autres excellentes demandes que nous avons reçues puissent aller de l’avant. J’ai hâte d’en apprendre davantage à ce sujet au moment où ces annonces seront faites.
Assurer l’accès aux vaccins et aux antiviraux est une priorité absolue. Bien qu’il n’y ait actuellement aucun médicament expressément autorisé pour traiter la COVID-19, il existe diverses options de traitement autorisées dont font partie les médicaments antiviraux généraux utilisés pour traiter les patients infectés par le coronavirus. Santé Canada invite les entreprises et les chercheurs possédant des médicaments susceptibles d'être efficaces dans le traitement à communiquer avec le ministère. Il est possible d'autoriser et de lancer très vite les essais cliniques, surtout dans des situations urgentes comme celle-ci.
Santé Canada dirige également des initiatives fédérales en santé au travail afin de préparer le terrain à l'adoption de règlements et de fournir des conseils en matière de santé et de sécurité au travail aux employés fédéraux.
[Français]
À titre de ministre de la Santé, je me concentre sur les effets de ce virus sur la santé de la population canadienne et sur notre système de santé, mais il n'y a pas que cela. La maladie à coronavirus 2019, ou COVID-19, a déjà des effets négatifs sur l'économie mondiale. Nous devons nous préparer à l'éventualité d'une vaste gamme de répercussions.
[Traduction]
La semaine dernière, le a annoncé la constitution d’un nouveau comité du Cabinet chargé de superviser la réponse du gouvernement fédéral à la COVID-19. Ce comité, présidé par la , va superviser la planification et la prise de mesures proactives à l’échelle du gouvernement pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens, afin de réagir aux répercussions sur les travailleurs et les entreprises, et de faire en sorte que le gouvernement puisse continuer d’offrir ses services aux Canadiens en fonction de tout un éventail de scénarios.
L’annonce d’aujourd’hui montre que le Comité travaille d’arrache-pied et qu'il ne perd pas de temps pour assurer que des réponses soient prêtes et mises en œuvre.
La COVID-19 est un sérieux défi de santé publique, mais nous travaillons avec diligence pour être prêts. Le gouvernement agit sur tous les fronts pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être des Canadiens. Nous continuerons de collaborer avec les provinces et les territoires, les communautés et les dirigeants autochtones, les organisations du secteur privé et les groupes communautaires de sorte à réduire au minimum les répercussions sanitaires, économiques et sociales de ce problème de santé publique qui évolue rapidement. Bien sûr, je tiendrai le Comité au courant des nouveaux développements au fur et à mesure, comme je le fais avec les Canadiens depuis l’apparition du virus.
Notre réponse à la COVID-19 illustre l’engagement du gouvernement à protéger la santé et le bien-être des Canadiens, engagement que je partage avec conviction. Bien que mon mandat de ministre de la Santé soit très vaste et touche à de nombreuses facettes importantes, il est évident que la question du coronavirus nous mobilise énormément, en temps et en énergie. Je peux cependant vous assurer que le reste du travail au ministère continue de se dérouler sous la direction avisée de la sous-ministre Lucas, et j’apprécie le travail acharné du personnel de Santé Canada qui veille au bon déroulement des différentes dimensions de mon mandat.
À titre de ministre, je pilote l'action gouvernementale visant à renforcer les soins en santé publique pour tous les Canadiens. Nous sommes en train de préparer la mise en œuvre d’un programme d’assurance-médicaments national et universel afin que les Canadiens puissent avoir accès aux médicaments d’ordonnance dont ils ont besoin sans se soucier de leur prix. Nous avons déjà renforcé notre approche réglementaire en matière de tarification des produits pharmaceutiques, ce qui va contribuer à réduire le prix des médicaments brevetés au Canada et à rendre l’assurance-médicaments plus abordable. Le budget de 2019 a fourni un soutien aux Canadiens qui ont besoin de médicaments coûteux pour les maladies rares, ainsi que le financement nécessaire à la création d’une agence canadienne des médicaments qui, là encore, va réduire davantage le prix des médicaments.
Bien que l’accès aux médicaments soit un élément essentiel de la santé, les Canadiens doivent aussi avoir accès à un médecin occasionnel ou à un médecin traitant quand ils en ont besoin. Cela est d'autant plus important en période de crise émergente, comme c’est actuellement le cas. Notre objectif est de veiller à ce que chaque Canadien ait accès dans des délais raisonnables à un médecin de famille ou à une équipe traitante en soins primaires.
Comme il ne peut y avoir de véritable santé physique sans santé mentale, nous sommes en train d'élaborer des normes nationales en matière d'accès aux services de santé mentale. Il est extrêmement important que les Canadiens aient accès à de tels services quand ils en ont besoin.
Les Canadiens devraient aussi avoir un meilleur accès aux soins à domicile et aux soins palliatifs. Je suis heureuse d'affirmer que nous avons fait des progrès grâce au cadre sur les soins palliatifs au Canada et au plan d’action qui en fait partie, lesquels visent à rendre les soins à domicile et les soins palliatifs plus accessibles à l'échelle du pays.
Pour certains, l’accès à l’aide médicale à mourir, l’AMM, est une dimension importante des soins de fin de vie. Comme vous le savez, il y a quelques semaines, le et moi-même avons présenté des modifications à la loi actuelle sur l’AMM en vue de rendre l’AMM plus accessible à celles et à ceux qui y sont admissibles, cela tout en veillant à ce que les personnes vulnérables continuent d’être protégées.
En tant que ministre de la Santé, je me concentre également sur la consommation problématique de substances. Comme vous le savez, le Canada est toujours aux prises avec une crise mortelle de surdoses d’opioïdes qui a coûté la vie à près de 14 000 Canadiens depuis 2016. Cette crise exige une réponse globale fondée sur la compassion et sur des données probantes.
[Français]
Nous devons protéger la population canadienne contre la production illégale de drogues et de médicaments synthétiques assez puissants pour causer la mort, comme le fentanyl. Ces substances psychoactives se retrouvent maintenant dans des collectivités de partout au pays et constituent la principale cause de surdose.
[Traduction]
Nous devons aussi nous attaquer aux causes profondes de la consommation de substances et du phénomène de toxicomanie, comme la maladie mentale, les traumatismes et la douleur chronique. Cela comprend la stigmatisation, qui marginalise injustement les gens et les empêche d’aller chercher de l’aide. Grâce à nos efforts d’éducation et de sensibilisation du public, nous cherchons à mettre fin à la discrimination dont sont victimes les personnes qui consomment des substances, de sorte qu’il leur soit plus facile d’obtenir les soins dont elles ont besoin et qu’elles méritent.
La gestion des risques pour la santé auxquels font face les Canadiens ne se limite pas aux opioïdes. Nous demeurons préoccupés par le nombre de jeunes Canadiens qui vapotent, et nous avons pris des mesures pour limiter la promotion des produits de vapotage partout où les jeunes peuvent les voir ou en entendre parler.
Nous continuons d'oeuvrer pour limiter l'impact des pénuries de médicaments sur les Canadiens en travaillant en étroite collaboration avec les provinces et les territoires, les fabricants et d’autres parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement, de sorte que les Canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin.
Nous prenons des mesures, tant au pays qu’à l’étranger, pour contrer la menace croissante que représente la résistance aux antimicrobiens en santé publique. Cette année, nous publierons le Plan d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens, qui est en cours d’élaboration en collaboration avec des partenaires provinciaux, territoriaux et non gouvernementaux.
Mon mandat englobe la promotion de la santé, domaine que je connais très bien pour avoir été planificatrice en promotion de la santé. Dans le cadre de ce pan de mon mandat, je collabore avec le à la mise en oeuvre d’une stratégie pancanadienne sur les commotions cérébrales et à la sensibilisation des parents, des entraîneurs et des athlètes au traitement des commotions cérébrales. Cela comprend le projet d’harmonisation du protocole relatif aux commotions cérébrales, protocole qui représente une approche exhaustive fondée sur des données probantes pour traiter les commotions cérébrales, peu importe leur origine.
Les Canadiens atteints de troubles du spectre de l'autisme ont des besoins divers et souvent complexes. Pour répondre efficacement à ces besoins, nous devons faire participer tout le monde, des divers ordres de gouvernement aux fournisseurs de services de première ligne en passant par les familles. C’est pourquoi nous travaillons en collaboration avec toutes ces parties prenantes à la création d’une stratégie nationale sur l’autisme.
[Français]
La recherche est essentielle au travail du portefeuille de la Santé et constitue le fondement de notre approche fondée sur des données probantes.
J'ai mentionné plus tôt notre investissement récent en recherche sur le coronavirus. Ce n'est qu'un exemple de notre engagement à comprendre les défis en santé auxquels nous devons faire face.
[Traduction]
Par exemple, le budget de 2019 prévoyait 2,4 millions de dollars sur trois ans pour la recherche sur les dons de plasma par des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Cela s’appuie sur les efforts continus visant à réduire les obstacles aux dons de sang et de plasma. Nous cherchons également à faire en sorte que les facteurs liés au sexe, au genre et à la diversité soient inclus dans les initiatives de recherche et à fournir des fonds supplémentaires pour favoriser l’étude de questions liées à la race, à la diversité et au genre.
Je vais maintenant vous parler du pouvoir de dépenser dont je dispose à la tête de mon portefeuille.
S’il est approuvé par le Parlement, le Budget supplémentaire des dépenses (B) permettra au portefeuille de la Santé d’obtenir une augmentation de ses crédits de 34,1 millions de dollars. Cela représente une augmentation de 0,6 %.
Commençons par Santé Canada qui dispose d'un budget d’un peu moins de 2,7 milliards de dollars qui n'augmentera que légèrement en fonction de ce qui est demandé dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), d'autant que nous ne réclamons pas de nouveaux fonds pour le moment. Toutefois, certains fonds sont transférés du ministère pour mieux appuyer les priorités du gouvernement en matière de santé.
Ensuite, l’Agence de la santé publique du Canada demande 13 millions de dollars en autorisations votées et 1,8 million de dollars en transferts. Ces fonds seront consacrés à des initiatives destinées à répondre à un certain nombre de priorités essentielles, comme la démence, les problèmes de santé auxquels font face les Canadiens noirs, la crise des opioïdes et la collecte de données sur la santé dans le cas de la nation métisse.
Passons à l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
En 2019-2020, l'Agence s’attend à recevoir 3,8 millions de dollars de plus qui serviront en partie à diriger un groupe de ministères et d’organismes à vocation scientifique dans le cadre du renouvellement de l’infrastructure scientifique du gouvernement du Canada. Il sera aussi question de planifier et de concevoir le nouveau Centre pour la protection des végétaux à Sidney, en Colombie-Britannique. Celui-ci mènera des recherches sur les maladies touchant les plantes et les arbres fruitiers.
Enfin, je veux vous parler des Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, qui demandent une augmentation budgétaire de 15,1 millions de dollars. De ce montant, 2 millions de dollars de fonds nouveaux iront au Women’s Hospital and Health Centre, en Colombie-Britannique, dans le cadre d’un investissement récemment annoncé de 10 millions de dollars dans la recherche destinée à éradiquer le cancer du col de l’utérus au Canada. De plus, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada transfère 12,4 millions de dollars aux IRSC pour le Programme des chaires de recherche du Canada. Il s’agit d’une initiative tripartite visant à attirer et à maintenir en poste une communauté diversifiée de chercheurs.
Tout ce que nous faisons au sein du portefeuille de la Santé vise à protéger la santé et le bien-être des Canadiens. Nous sommes déterminés à faire un travail efficace.
[Français]
Pour ce faire, nous aidons notamment les provinces et les territoires à renforcer le système de santé financé par l'État de manière à ce que les Canadiennes et les Canadiens aient accès à des services de grande qualité. Je suis enthousiaste à l'idée de travailler avec les membres du Comité et l'ensemble de mes collègues de la Chambre des communes pour veiller à ce que nous continuions de répondre aux besoins.
[Traduction]
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui, et je serai très heureuse de répondre à vos questions.