:
Chers collègues, je vous souhaite la bienvenue à la 20
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
[Français]
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 22 octobre 2020, le Comité reprend son étude sur les vulnérabilités qui ont été créées et exacerbées par la pandémie de COVID-19.
[Traduction]
Pour assurer le bon déroulement de la réunion, j'encourage habituellement tous les participants à laisser leur micro en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole et à adresser leurs commentaires à la présidence.
Lorsqu'il vous restera 30 secondes pour poser vos questions ou pour parler, je vous ferai signe avec ce bout de papier.
Les services d'interprétation sont accessibles à partir de l'icône du globe au bas de votre écran.
[Français]
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins de la Fondation Paul Gérin-Lajoie: Christian Champigny, directeur par intérim des programmes internationaux, et Florence Massicotte-Banville, chargée de projets internationaux.
[Traduction]
Je souhaite également la bienvenue à Scott Walter, directeur général de CODE; à Lorrain Swift, directrice générale de Change for Children Association, ou CFCA; et à Chris Eaton, qui est directeur exécutif d'Entraide universitaire mondiale du Canada.
[Français]
Je cède maintenant la parole aux représentants de la Fondation Paul Gérin-Lajoie pour leur présentation de cinq minutes.
[Traduction]
Si vous pouviez vous en tenir à quatre minutes pour vos déclarations, ce serait encore mieux pour permettre aux membres du Comité de poser plus de questions, mais j'accorde cinq minutes aux témoins pour leur discours préliminaire.
[Français]
La parole est aux représentants de la Fondation Paul Gérin-Lajoie.
:
Je vous remercie, monsieur le président et membres du Comité.
L'éducation est un droit de la personne fondamental et un puissant agent de changement essentiel à la réalisation de chacun des 17 objectifs de développement durable. Consciente de ce pouvoir transformateur de l'éducation, la communauté internationale s'est fixé comme objectif d'assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et de promouvoir des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous d'ici 2030. La Fondation Paul Gérin-Lajoie a fait de cet objectif le cœur de sa mission.
Il est important de rappeler que, même avant la pandémie de COVID-19, le monde devait faire face à plusieurs défis dans le secteur de l'éducation. À titre d'exemple, 258 millions d'enfants et de jeunes en âge de fréquenter l'école primaire ou secondaire n'étaient pas scolarisés. Les enfants vivant dans les pays fragiles ou touchés par un conflit étaient plus de deux fois susceptibles de ne pas être scolarisés. Les filles étaient une fois et demie plus susceptibles que les garçons d'être exclues de l'école primaire.
Aujourd'hui, la pandémie met encore davantage en péril l'atteinte de cet objectif. En fait, la pandémie de COVID-19 provoque, depuis son apparition, la plus importante perturbation de l'éducation de l'histoire. Quatre-vingt-quatorze pour cent des élèves et des étudiants dans le monde subirent les répercussions de la pandémie par l'intermédiaire des mesures de confinement et des fermetures des écoles. Ce sont 1,6 milliard d'enfants et de jeunes.
La crise a mis en relief la fracture numérique importante entre les pays. Les apprenants, et surtout les apprenantes, des pays à faibles et moyens revenus, et particulièrement les personnes déplacées ou réfugiées, ont accédé de façon très limitée aux mesures d'enseignement à distance mises en place. La fermeture des écoles a mené à un accroissement des tâches domestiques et des activités de soins à autrui non rémunéré pour de nombreuses filles, adolescentes et jeunes femmes, ce qui a limité leur accès à l'éducation. La crise a exposé les filles, les adolescentes et les jeunes femmes à divers risques en matière de protection, en les privant notamment de la structure et de la confiance qu'apportent les écoles en temps normal.
Les effets négatifs de la pandémie s'aggraveront par ailleurs à la suite d'une possible crise économique mondiale, effets tels que: la baisse du pouvoir économique des ménages, qui mènera à un plus haut taux d'abandon scolaire — on estime qu'environ 24 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes pourraient abandonner ou ne pas avoir accès à l'école cette année, simplement en raison de l'effet économique de la pandémie; les abandons scolaires, qui iront de pair avec une augmentation marquée du travail des enfants, de l'exploitation sexuelle et des mariages précoces; les compressions dans les budgets nationaux alloués à l'éducation, frappant ainsi directement les écoles et le personnel enseignant; et une baisse possible et considérable de l'aide publique au développement, qui pourrait entraîner une réduction de l'aide à l'éducation de 2 milliards de dollars américains d'ici 2022.
Dans le cadre de ses projets internationaux, la Fondation Paul Gérin-Lajoie a pu observer les répercussions de la crise sur le terrain. À titre d'exemple, grâce au financement d'Affaires mondiales Canada, la Fondation met actuellement en œuvre, de concert avec le Centre d'étude et de coopération internationale, un projet pour l'éducation des filles réfugiées et déplacées au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo.
Au camp de Mahama, au Rwanda, plus de 60 000 réfugiés burundais se sont trouvés confinés en raison de la pandémie, alors que, pour plusieurs, les seules possibilités d'avoir un revenu se trouvaient à l'extérieur du camp. Les écoles durent fermer leurs portes. À la suite de nos observations, nous prévoyons qu'un nombre important de filles ne retourneront pas à leur parcours éducatif, notamment pour appuyer leur famille économiquement. Nous notons par ailleurs une forte augmentation des grossesses précoces, un autre facteur important limitant le retour à l'école. Pour de nombreux enfants de ce camp, en particulier pour de nombreuses filles et adolescentes, la pandémie signifiera une perte ou un retard d'apprentissage, ou encore l'arrêt de leur scolarité, et laissera une trace sur l'avenir de toute une génération.
En conclusion, la Fondation Paul Gérin-Lajoie souhaite joindre sa voix à celles de la centaine d'organisations de défense du droit à l'éducation souscrivant au livre blanc produit par la campagne « Sauver notre avenir », qui propose une série de mesures à mener à moyen et à long terme pour éviter une catastrophe éducative.
Nous souhaitons porter votre attention sur deux éléments névralgiques de ce livre blanc qui, à notre avis, méritent une considération particulière.
En premier lieu, en réponse à la crise, on peut être tenté de tout miser sur une logique de rattrapage en se concentrant sur les enfants nouvellement affectés par le déficit éducatif et sur une surutilisation de l'apprentissage assisté par la technologie, détournant de ce fait l'attention des problèmes structurels fondamentaux préexistants en matière d'apprentissage. Or il est essentiel que les politiques et les réformes du secteur de l'éducation ne soient pas que réactives et à court terme, mais qu'elles se concentrent sur des interventions éprouvées et particulièrement sur le renforcement du personnel de l'éducation.
En deuxième lieu, il sera important de protéger le financement de l'éducation. Cela signifie notamment de plaider pour la préservation des budgets alloués à l'éducation dans les pays en développement et de protéger l'aide publique au développement destinée à l'éducation.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Mes observations se fondent sur les expériences de CODE, un organisme à but non lucratif fondé il y a 60 ans pour favoriser le développement par l'entremise de l'éducation, et sur celle de nos partenaires et des programmes que nous appuyons en Afrique.
L'éducation de qualité est habilitante. Elle permet aux personnes de réaliser leur plein potentiel et de contribuer au bien-être de leur famille, de leur collectivité et de la nation dans son ensemble. C'est le fondement d'un cadre mondial comme l'Éducation pour tous.
Au départ, il y avait consensus afin que l'Éducation pour tous accorde la priorité à l'inscription universelle à l'école primaire, mais on a rapidement réalisé que l'école n'avait de valeur que si les enfants y acquéraient des compétences et des apprentissages. Sans une éducation de qualité, le rendement du capital investi sera peu élevé. Comment peut-on, donc, mesurer cette qualité désirée?
L'indicateur de base, c'est la capacité d'un enfant à lire et à écrire. C'est un signe avant-coureur des problèmes à venir. Si un enfant ne peut pas lire, il prendra de plus en plus de retard, jusqu'à ce qu'il décroche parce qu'il est illettré. On apprend à lire pour comprendre et l'incapacité d'acquérir des compétences en littératie a une incidence sur la capacité d'aller au-delà de l'apprentissage de base pour acquérir les compétences en matière de réflexion qui sont nécessaires dans le monde d'aujourd'hui, les compétences en matière de résolution de problèmes et de raisonnement critique.
Pour ceux d'entre nous qui travaillent dans le domaine, il est évident depuis plusieurs années qu'un trop grand nombre d'élèves n'apprennent pas à lire et à écrire. Le problème est tellement criant dans les pays en développement que la Banque mondiale a déclaré qu'il y avait une crise d'apprentissage, qui nuit aux efforts des pays pour bâtir un capital humain et atteindre les objectifs en matière de développement durable.
Il faut être clair: le capital humain — qui représente une mesure de la productivité, en gros — est la plus importante caractéristique de la richesse à l'échelle mondiale. Dans les pays à faible revenu, le capital humain représente environ 40 % de la richesse; dans les pays à revenu élevé, il représente plus de 70 % de la richesse.
Selon l'UNESCO, si tous les élèves des pays à faible revenu quittaient l'école avec des compétences élémentaires en matière de lecture, 171 millions de personnes pourraient se sortir de la pauvreté, ce qui représente une réduction de 12 % de la pauvreté à l'échelle mondiale. En d'autres termes, l'analphabétisme et l'éducation de mauvaise qualité entraînent des coûts. Nous accueillons donc favorablement la demande de la Banque mondiale visant à réduire de moitié le taux de pauvreté en matière d'apprentissage, qui est calculé selon le pourcentage d'enfants de 10 ans qui ne savent pas lire.
Vous vous demandez peut-être pourquoi je n'ai pas encore parlé de la COVID-19. En fait, les données probantes montrent que la fermeture des écoles en raison de la pandémie a exacerbé toutes les inégalités qui existaient déjà, et que les enfants qui sont déjà les plus à risque de ne pas recevoir une éducation de qualité — les enfants les plus pauvres et les plus marginalisés — sont ceux qui ont été le plus durement touchés.
Les filles sont particulièrement vulnérables. Par exemple, notre organisme est très actif en Sierra Leone et au Libéria et nous savons, depuis la fermeture des écoles en raison de la pandémie d'Ebola il y a quelques années, que les filles ont moins de chances de retourner à l'école après leur réouverture. Avec les confinements et les restrictions imposées, et comme l'économie était en chute libre, les filles devaient assumer plus de responsabilités et donc rester à la maison. Certaines ont même été forcées de se marier de façon précoce. Nous avons aussi constaté qu'avec l'isolement, les filles risquaient davantage d'être victimes d'exploitation sexuelle. Le taux de grossesse chez les adolescentes a doublé.
À notre avis, il est essentiel de s'attaquer à la crise de l'éducation en se centrant sur l'alphabétisation, pendant la pandémie de COVID-19, et après également. CODE croit que la meilleure façon de faire est de favoriser un accès continu aux documents de lecture et d'apprentissage de qualité et de veiller à ce que les enseignants aient les compétences requises pour utiliser le matériel scolaire de façon adéquate.
L'accès à la technologie est très restreint dans les régions où nous travaillons. Dans de nombreux cas, la solution passe par une technologie rudimentaire. Il faut donc appuyer les entreprises de publication, par exemple, afin qu'elles produisent de bons documents d'apprentissage avec l'impression traditionnelle, ou organiser des classes virtuelles où l'enseignant fait une lecture radio. L'apprentissage numérique, l'accès à Internet et la création de modules d'apprentissage interactifs doivent s'adresser aux professeurs plutôt qu'aux élèves.
La perte de l'apprentissage est grave et bien réelle, et les conséquences d'une pauvreté accrue en la matière se feront sentir pendant plusieurs années, mais nous avons des outils pour y remédier et nous savons que nous pouvons en faire plus pour établir les compétences fondamentales de l'alphabétisation. Nous devons aider les enfants à lire, peu importe où ils se trouvent.
Merci.
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Bonjour à tous. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant le Comité.
Cette année, Change for Children célèbre son 45e anniversaire. Depuis 45 ans, nous appuyons le développement fondé sur les droits dans l'hémisphère Sud et nous offrons un programme d'éducation primé au Canada. Notre siège social se trouve dans l'Ouest canadien. Nous sommes heureux de pouvoir prendre part à cette discussion. C'est pour moi un honneur d'être invitée à témoigner devant vous, puisque je travaille dans le domaine du développement international depuis 25 ans.
Puisque vous avez déjà entendu le témoignage de bon nombre d'autres intervenants du domaine, je vais me centrer sur notre perspective unique à titre d'ONG de l'Alberta qui travaille avec les populations autochtones des pays en développement, qui sont déjà vulnérables, marginalisées et qui sont les plus touchées par les changements climatiques.
Change for Children bénéficie d'un soutien important de la part des Albertains et des Canadiens, notamment de la part d'Affaires mondiales Canada. Les dons associés à notre programme d'atténuation des changements climatiques et à nos projets en matière d'éducation et de santé dans les collectivités autochtones ont augmenté en 2020. Bien qu'il ne soit pas offert à l'heure actuelle, notre programme de brigades permet aux professionnels de la médecine, des soins dentaires, de l'optométrie et de l'enseignement du Canada d'offrir un soutien et des services plus que nécessaires à certaines des populations les plus éloignées du monde. Depuis l'année 2000, nos brigades ont permis à plus de 1 000 Canadiens de se rendre dans la réserve de la biosphère de l'UNESCO appelée Bosawas, au Nicaragua, où vivent les peuples autochtones miskito et mayangna. La pauvreté et l'insécurité alimentaire se sont intensifiées en raison des changements climatiques et de la pandémie de COVID-19. Cette région a été durement touchée par deux ouragans consécutifs — Eta et Iota —, qui ont ravagé l'Amérique centrale l'automne dernier.
Dans certaines des collectivités autochtones les plus éloignées, des familles ont de la difficulté à survivre en raison de leurs vulnérabilités existantes, qui ont été exacerbées par la pandémie. Nous constatons aussi que les femmes et les filles sont celles qui souffrent le plus. En raison de la discrimination persistante fondée sur le sexe, les femmes et les filles qui vivent dans l'extrême pauvreté sont les plus vulnérables aux conséquences les moins visibles de la COVID-19 et des changements climatiques. Les filles voient leur éducation perturbée, par manque de temps, et présentent des risques plus élevés.
Il existe une solution. Nous savons qu'une éducation de qualité pour les filles représente une solution sur le plan de la santé publique et des changements climatiques. L'éducation habilite les filles à prendre le contrôle de leur propre corps, ce qui leur permet de décider du moment où elles veulent avoir des enfants, si tel est leur souhait. Si les taux de naissance diminuent, les populations seront plus en santé et les émissions de carbone seront plus faibles. L'éducation permet de s'attaquer aux inégalités sous-jacentes qui exacerbent la vulnérabilité des filles face à la COVID-19 et aux changements climatiques.
Dans les Amériques, les régions autochtones présentent les plus faibles taux d'éducation chez les filles. Le rétablissement passera nécessairement par la reconnaissance des droits des Autochtones. Plus tôt ce mois-ci, dans une publication Twitter, Elon Musk a offert 100 millions de dollars pour trouver la meilleure technologie de capture du carbone. Une personne lui a répondu: « Félicitations à celui qui inventera la forêt. » La préservation des forêts représente notre meilleur moyen de défense contre les changements climatiques, contre la COVID-19 et contre les prochaines pandémies. Bien qu'ils n'aient pas inventé la forêt, les Autochtones en sont les gardiens.
Les Autochtones de tous les pays du monde font partie de la catégorie des personnes les plus vulnérables en matière de santé. Ils présentent des taux de maladie et de mortalité plus élevés, et ont une espérance de vie moins grande que leurs homologues non autochtones. Change for Children travaille avec les collectivités autochtones des régions forestières les plus éloignées des Amériques. Nous travaillons à la promotion de l'atténuation des changements climatiques et de l'adaptation à ces changements. Nous faisons la promotion de l'éducation en langue autochtone par l'entremise des technologies. Nous travaillons avec les populations autochtones qui n'ont pas accès aux services en raison de leur éloignement et de leur ethnicité. Ces personnes risquent aussi de ne pas avoir accès au vaccin contre la COVID-19.
Aujourd'hui, nous sommes face à deux urgences sanitaires qui se chevauchent: la COVID-19 et les changements climatiques. Les deux problèmes exacerbent les inégalités et les vulnérabilités existantes. Ils peuvent tous deux faire tomber les systèmes de santé et les économies. Ils font tous deux reculer les progrès associés à tous les indicateurs du développement humain d'au moins 10 ans. Pour mieux reconstruire, nous devons concevoir nos plans de rétablissement liés à la COVID-19 de manière à faciliter la collaboration entre tous les intervenants. Les petites et moyennes entreprises — comme Change for Children — qui travaillent depuis des décennies dans les collectivités les plus éloignées du monde et qui ont tissé des liens serrés avec elles sont au cœur de ce rétablissement, et y sont essentielles.
Il est impossible de concevoir des plans de rétablissement efficaces sans le financement nécessaire à leur mise en œuvre. Il est impossible d'atteindre les collectivités les plus vulnérables et les plus éloignées sans avoir de moyens. Affaires mondiales Canada n'a pas fait d'appel de propositions auprès des PME depuis le début de l'année 2019.
La COVID-19 nous a appris que nous ne serons pas en sécurité au Canada si le reste du monde n'est pas en sécurité. Il faut en faire plus. Les PME ont besoin d'un financement stable et continu de la part du gouvernement du Canada pour mieux reconstruire après la COVID-19 et pour poursuivre leur travail essentiel en vue d'atteindre les objectifs en matière de développement durable d'ici 2030.
Merci.
Mon organisation, Entraide universitaire mondiale du Canada, a pour objectif d'accroître les possibilités d'éducation et d'emploi pour les jeunes marginalisés et assure une présence importante en Irak, en Jordanie, dans les camps de réfugiés et les communautés d'accueil du Nord du Kenya et du Nord de l'Ouganda, et au Soudan du Sud. Nous travaillons avec les établissements locaux de toutes ces régions pour améliorer la qualité de l'éducation et les possibilités d'emploi pour les filles, les jeunes femmes et les réfugiés. Comme c'est le cas au Canada, tous ces jeunes ont été touchés par la pandémie en raison de la fermeture des écoles et d'une diminution marquée des activités économiques locales et des possibilités d'emploi.
Dans ces circonstances, les réfugiés et les filles qui ne fréquentent plus l'école sont particulièrement vulnérables aux pertes d'apprentissage importantes et à la perte des protections sociales souvent offertes par les écoles. Ce qui nous préoccupe à l'heure actuelle, c'est que bon nombre de ces jeunes ne retourneront pas en classe lorsque les écoles rouvriront, et ceux qui y retourneront n'obtiendront pas le soutien dont ils auront besoin pour se rattraper et rester à l'école. Ainsi, les taux de décrochage augmenteront et les taux de diplomation diminueront, le nombre de mariages précoces augmentera et les revenus futurs diminueront.
En effet, nous constatons déjà une diminution importante du nombre de filles qui retournent en classe dans les écoles des camps de réfugiés de Kakuma et de Dadaab dans le Nord du Kenya, où nous travaillons.
Les réfugiés et leurs communautés d'accueil ne sont pas des acteurs passifs dans ce contexte. Ils font au contraire partie de la réponse à la crise de l'éducation entraînée par la COVID et doivent faire partie intégrante de la solution à long terme. Par exemple, nous avons vu à de nombreuses reprises les réfugiés et les communautés d'accueil entreprendre des campagnes de porte à porte pour cibler les élèves vulnérables et organiser des groupes d'aide à l'apprentissage par les pairs ou des groupes de partage sur les technologies pédagogiques... Toutes ces initiatives ont permis d'éviter le décrochage et les pertes d'apprentissage, ont assuré une protection sociale continue et — de façon plus importante — ont permis d'alimenter l'espoir chez les jeunes vulnérables.
Malheureusement, ces efforts ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Ils ne sont pas valorisés et ne sont pas appuyés par les gouvernements et la communauté du développement international. Cela démontre une perspective à courte vue, puisque ces initiatives menées par les réfugiés représentent un complément essentiel aux autres investissements dans la formation des enseignants, les plus petites classes et l'intégration de la technologie d'enseignement pour les classes et les collectivités éloignées, qui sont tous nécessaires.
Dans ce contexte, l'annonce récente du gouvernement au sujet de la campagne Ensemble pour l'apprentissage, qui vise un effort international pour veiller à ce que tous les enfants et les jeunes réfugiés ou déplacés aient accès à l'éducation dont ils ont besoin — et qu'ils méritent —, arrive à point nommé. Toutefois, pour réaliser le potentiel de la campagne et répondre aux besoins grandissants des enfants et des jeunes vulnérables en raison de la COVID, le gouvernement doit garantir un financement suffisant et cohérent, notamment en investissant dans les approches novatrices qui soutiennent les initiatives entreprises par les réfugiés pour répondre aux problèmes d'éducation auxquels ils font face. Il est temps d'investir, maintenant.
Je vais conclure ma déclaration par deux recommandations.
Premièrement, le gouvernement s'est déjà engagé à consacrer un minimum de 10 % du budget d'aide internationale du Canada à l'éducation, de façon générale. Il est maintenant temps de centrer ces ressources et d'affecter une partie importante de ces fonds à la campagne Ensemble pour l'apprentissage, puisque les efforts du Canada en matière de développement international n'ont pas été dirigés vers l'éducation des réfugiés, alors qu'elle est nécessaire.
Deuxièmement, le gouvernement doit créer un fonds visant à soutenir directement les porte-parole, les leaders, les organisations et les interventions des réfugiés dans le secteur de l'éducation. On pourrait s'inspirer du Fonds pour l'égalité, auquel le gouvernement a contribué en 2019, pour changer de façon permanente le modèle de soutien pour les organisations de défense des droits des femmes. De façon similaire, un fonds visant à modifier de façon permanente le modèle d'aide aux organisations et aux interventions gérées par les réfugiés permettrait de combler une lacune importante dans l'architecture de soutien des réfugiés. Le nouveau modèle pourrait être un instrument important dans la boîte à outils du Canada en matière de développement international, et devenir un pilier de la campagne Ensemble pour l'apprentissage.
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Je vais essayer de répondre à quelques points.
Premièrement, par exemple, je dirais qu'en Sierra Leone — qui est un cas plutôt unique en raison de son contexte post-conflit —, il y a beaucoup moins d'enseignantes dans les salles de classe. Les filles n'ont pas ces mentors, ces modèles à suivre. Afin d'augmenter la présence des femmes en enseignement et dans les salles de classe, le programme Transforming Girls' Education, ou TGEP, offre notamment des bourses aux jeunes femmes afin qu'elles puissent étudier en enseignement.
Deuxièmement, les filles commencent plus tard que les garçons. Nous savons très bien que si elles ne parviennent pas à rattraper leur retard et à progresser, elles abandonneront leurs études. Cela découle en partie des pressions familiales. Souvent, si les filles n'ont pas de bons résultats, les familles s'empressent de les retirer de l'école afin de leur faire faire des travaux ménagers à la maison ou les envoyer travailler au marché. Il y a aussi des pressions liées au mariage précoce. En Sierra Leone, les filles se marient à l'âge de 13, 14 ou 15 ans, souvent pour des raisons économiques. Dans certains pays, on observe des cas de mariage précoce chez des filles beaucoup plus jeunes.
En outre, je pense qu'il subsiste un déséquilibre entre les sexes quant à la qualité du matériel. J'ai parlé d'alphabétisation et de l'importance d'apprendre aux enfants à lire et à écrire, car ce sont des facteurs essentiels à la poursuite des apprentissages. Les enfants qui ne savent ni lire ni écrire ne peuvent progresser en sciences, en mathématiques, en histoire ou dans d'autres matières.
Souvent, le matériel d'apprentissage — lorsqu'il y en a — véhicule des stéréotypes sur les filles, notamment que les filles devraient plutôt se tourner vers les travaux domestiques.
Je pense que ce fossé découle de divers facteurs: la qualité de l'enseignement, la qualité des ressources disponibles, le fait qu'elles commencent l'école plus tard, les pressions qu'elles subissent pour quitter l'école et le manque de modèles.
Je ne les ai probablement pas très bien exprimés, mais ce sont les principaux aspects qui ont des répercussions sur les jeunes filles.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier également les témoins qui participent à cette rencontre. Leur apport est des plus pertinents pour les travaux de ce comité.
Vous entendre et observer votre détermination à avancer malgré les difficultés est très inspirant.
Le portrait qui nous est brossé, d'un témoignage à l'autre, est extrêmement déprimant. La dernière fois, j'avais posé une question sur l'espoir. J'avais demandé s'il y en avait encore. Le dévouement et la détermination dont vous faites preuve sont ce qui nous permet de garder espoir. Je vous remercie donc infiniment de ce que vous êtes et de ce que vous faites.
J'aimerais m'adresser d'abord aux représentants de la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Vous avez cité, à la fois dans un communiqué de presse et sur votre site Internet, cette phrase de Nelson Mandela:
L’éducation est l’arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde.
Or on constate — on l'a évoqué tout à l'heure — qu'entre 250 millions et 260 millions de jeunes en âge d'aller à l'école ne sont pas scolarisés. Vous qui menez des opérations tant au pays qu'à l'étranger n'êtes pas sans savoir qu'assurer la littératie d'enfants dans un pays développé, les intéresser à la lecture, à la grammaire, à l'écriture et à l'orthographe et faire en sorte qu'ils soient performants en la matière constitue déjà un défi. Évidemment, on peut penser que la situation est d'autant plus complexe dans les pays en développement.
On faisait déjà face à un problème quant aux structures qui permettent l'apprentissage dans les pays en développement. Or on nous a répété à de très nombreuses reprises que ces difficultés étaient exacerbées par la pandémie. Comme on le sait, les élèves du Canada et du Québec ont de la difficulté à conserver leur motivation et leur niveau de réussite en raison de l'apprentissage à distance. Pour des raisons de logistique, c'est un défi additionnel.
Cette situation exacerbée nous amène à penser — je me rapporte ici à une statistique de la Banque mondiale — que la fermeture des écoles pendant trois, cinq ou sept mois, voire davantage, va se traduire éventuellement pour ces enfants par des pertes de revenu. Cette crise aura donc comme effet d'accentuer la pauvreté à long terme. C'est probablement pourquoi un des témoins nous a dit — je pense que c'était encore là un représentant de la Fondation Paul Gérin-Lajoie — que nous assistions peut-être à la plus grave crise de l'histoire sur le plan de l'éducation. S'ajoutent à cela les difficultés d'accès au vaccin dans les pays en développement.
De façon simple, ordonnée, systématique, que pourrait-on faire pour aborder cette série de problèmes à multiples facettes auxquels on fait face présentement? Par quoi doit-on commencer et dans quel ordre devons-nous procéder?
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Je vous remercie, monsieur Bergeron.
Cette question est évidemment extrêmement complexe et personne n'est en mesure d'y répondre avec certitude.
Vous avez parlé d'espoir et des 258 millions d'enfants qui n'avaient pas déjà accès à l'éducation. Je ne sais pas si mes collègues des autres organisations seront d'accord avec moi, mais il s'agit d'une diminution par rapport à ce qui existait. Je pense qu'il y a eu des améliorations sur le plan de l'éducation, mais le problème est beaucoup plus large, et la crise actuelle est certainement une crise économique qui va accentuer les obstacles à l'accès à l'éducation.
J'ai travaillé dans ce domaine pendant de nombreuses années et j'ai pu constater que les gens ont généralement soif de connaissances et veulent apprendre. Or il y a des manques du côté de la qualité de l'éducation, de la structure de l'éducation ou de la capacité économique, parfois culturelle, d'y avoir accès. C'est surtout à cela qu'il faut travailler.
Par où doit-on commencer? Dans les autres sociétés ou dans les sociétés d'ici, je dirais que tout doit se développer en même temps. Quand j'ai parlé de la plus grande catastrophe éducative, la crise de COVID-19, j'ai aussi fait mention du livre blanc « Sauvons notre avenir », auquel ont souscrit une centaine d'organisations. Je vous invite d'ailleurs à le consulter, parce qu'il parle exactement de la crise de la COVID-19 — il est très récent. On peut parler de catastrophe éducative, mais l'éducation est aussi source d'espoir. Il est certain que cela ne se réglera pas d'un coup, et il faut tenter, dans cette mouvance, d'inclure le plus de gens possible.
Nous saluons l'initiative que la ministre Gould a présentée il y a quelques semaines, qui porte sur l'éducation des réfugiés, particulièrement des filles réfugiées et déplacées. Cette initiative doit être soutenue par du financement, bien entendu. On attend des nouvelles à cet égard, comme M. Eaton le mentionnait.
Cela va donc prendre forme, mais graduellement. En effet, il s'agit d'un processus graduel, mais il faut commencer quelque part et l'éducation est un point de départ absolument névralgique.
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Merci beaucoup, madame McPherson.
Chers collègues, voilà qui conclut notre temps avec nos témoins cet après-midi.
Comme d'habitude, j'aimerais les remercier tous en notre nom collectif pour leur expertise, leur témoignage et, surtout, leur service. Ce fut un plaisir de passer du temps avec vous. Nous aurions aimé avoir plus de temps, mais le temps est limité. Si vous n'avez pas eu l'occasion d'exprimer toutes vos réflexions ou recommandations, vous avez toujours la possibilité de vous adresser à nous par écrit après la réunion. Je vous remercie encore une fois. Nous vous accordons quelques minutes pour vous déconnecter.
Nous avons des affaires à régler, chers collègues. Nous sommes toujours en séance publique.
Nous continuons notre discussion sur la motion présentée par M. Harris et Mme McPherson. Lors de notre dernière discussion à ce sujet, un amendement a été présenté par Mme Sahota, si je ne m'abuse.
J'aimerais lui céder la parole pour qu'elle continue de discuter de cet amendement. Ensuite, nous prendrons une liste d'intervenants comme d'habitude, en utilisant la fonction « lever la main », s'il vous plaît.
Madame la greffière, procédons de la même manière que la dernière fois en ce qui concerne les membres qui sont présents dans la salle du Comité.
Madame Sahota, on vous écoute.
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C'est vrai. Merci, monsieur Genuis. Je suis contente de ne pas être entrée dans les détails. Merci de m'avoir prévenue. Je vais faire de mon mieux pour être plus prudente. Je ne veux pas dévoiler le contenu du rapport.
Pour en revenir à l'amendement à la motion de M. Harris que j'ai proposé, il consistait essentiellement à reformuler la première phrase pour que la motion se lise comme suit: « Que le Comité reconnaisse qu’en raison des circonstances globales, le gouvernement a fait face à des retards dans l’approvisionnement des vaccins pour la population canadienne par l’entremise de fabricants nationaux et de fournisseurs étrangers ». Le reste de la motion reste inchangé, et j'ai ensuite supprimé la dernière phrase de la motion.
Si tous les membres ont la motion sous les yeux, j'espère qu'ils ont aussi l'amendement. La dernière phrase, qui a été supprimée, est la suivante: « Enfin, que le Comité fasse rapport de cette motion à la Chambre. »
Je vais d'abord vous parler de la dernière phrase: « Enfin, que le Comité fasse rapport de cette motion à la Chambre. » J'ai proposé cette modification à la motion de M. Harris parce que je m'oppose vraiment à ce que nous rapportions chaque commentaire ou réaction que nous recevons à la Chambre de cette façon, sans avoir fait une étude ou une enquête approfondie. Le travail du Comité consiste à travailler à un dossier et à en faire rapport à la Chambre, comme nous l'avons fait dans l'étude que nous avons devant nous. Il ne s'agit pas que de faire une déclaration et de l'envoyer ensuite à la Chambre.
Il y a beaucoup de travail à faire sur cet enjeu. J'ai dit la dernière fois que je suis réceptive aux sentiments du NPD à ce sujet, mais ce que je refuse, c'est que nous ne fassions que monopoliser le temps de la Chambre, sans faire le travail que le Comité devrait faire. C'est essentiellement ce qui se passe. De nombreux comités envoient tout simplement des motions à la Chambre pour qu'elles y soient adoptées et pour que nous passions quatre heures à en discuter à la Chambre, ce qui retarde l'adoption de bien des projets de loi importants.
Je veux m'assurer que tous les membres du Comité sont conscients des conséquences que cela peut entraîner si nous persistons dans cette voie. En ce moment, à cause de cela, le projet de loi n'a pas bénéficié du temps nécessaire pour cheminer. Le projet de loi C-14 est l'énoncé économique de l'automne. Il est important pour les Canadiens. Il est important dans le contexte de la pandémie.
Tout comme le sentiment exprimé dans cette motion au sujet des vaccins destinés aux pays à faible revenu ou à revenu moyen... Je suis tout à fait d'accord pour dire que cette pandémie doit être au sommet de nos préoccupations en tant que gouvernement, et c'est le cas. Toutefois, retarder notre soutien aux Canadiens et l'adoption d'une loi à la Chambre n'aidera pas les Canadiens ou les pays en développement.
Un autre projet de loi présenté à la Chambre, qui me semble important pour la sécurité des Canadiens, est le projet de loi , Loi modifiant la Loi électorale du Canada. La Chambre n'a pas consacré de temps à ce projet de loi, je pense...
Je sais gré à tous mes collègues des commentaires qu'ils ont formulés. Je trouve inacceptable que Mme McPherson essaie d'orienter mes propos. Je pense que mes propos sont tout à fait pertinents. Je pense qu'il est important que je parle de mon amendement. Mon amendement consiste à supprimer la dernière phrase. Une partie de mon amendement vise à supprimer la dernière phrase de la motion du NPD, et je pense qu'il est important que nous comprenions les répercussions, si nous devons mettre aux voix mon amendement ou la motion, qu'elle soit modifiée ou non.
Je veux que ce soit très clair afin que nous comprenions tous bien avant de voter. Je veux même, peut-être dans le cadre de la discussion que nous allons avoir à ce sujet, comprendre parfaitement les objectifs ou les intentions du NPD ou des autres partis qui souhaitent soutenir l'amendement original. Est-ce que c'est afin que nous puissions mieux comprendre l'initiative Covax? Est-ce pour que nous puissions mieux comprendre comment le Canada peut jouer un meilleur rôle en fournissant des vaccins non seulement aux Canadiens, mais aussi en soutenant d'autres pays? Est-ce essentiellement ce que nous essayons d'accomplir, ou essayons-nous de réaliser autre chose?
Je dirais qu'en fin de compte, cette dernière phrase est vraiment là à une autre fin. Cela ne se produit pas seulement au sein de ce comité. C'est le cas dans de nombreux comités. Il se fait bien des choses pour que tout le temps dont dispose la Chambre soit monopolisé par des motions de l'opposition et des motions d'adoption. Nous voyons même — nous venons de le voir ici, mardi... En fait, je ne parlerai pas de cela, mais nous voyons dans d'autres comités également qu'on cherche à soumettre dès qu'on le peut des questions, des rapports et autres, à la Chambre pour les y faire adopter après la tenue de débats sur ces questions à la Chambre. Je veux que tout le monde comprenne bien ce qui est en jeu ici.
Je sais que pour Mme McPherson et son parti, le projet de loi est incroyablement important. Le projet de loi concerne la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. L'un de ses estimés collègues du NPD a travaillé avec acharnement pour s'assurer que le gouvernement ferait avancer ce projet de loi et que nous reconnaissions ces droits dans notre propre pays. C'est très important pour moi, mais vu l'évolution de la situation, j'espère vraiment que cela pourra cheminer au Parlement.
Si nous continuons à envoyer à la Chambre tout le travail que nous sommes censés faire dans les comités, nous n'arriverons à rien du tout avec les projets de loi. Pourquoi essayons-nous de nous débarrasser du travail que nous devrions légitimement faire au sein du Comité en tant que membres? Nous devrions faire notre travail. Nous devrions peut-être faire venir le ministre pour essayer de comprendre la façon dont le programme Covax a été mis en place et pour en connaître les objectifs. Nous pourrions faire venir d'autres témoins si ces propositions sont sur la table. Mais je ne vois dans cette motion originale qu'une tentative de porter des jugements de valeur et d'en saisir la Chambre de manière à empêcher le cheminement des projets de loi. C'est ce que je vois.
C'est pourquoi j'essaie d'en arriver à un point où nous pourrions trouver une solution qui servirait mieux les motifs qui se cachent derrière la motion originale — ou du moins ce que j'espère être les véritables motifs qui se cachent derrière —, afin que nous puissions jouer notre rôle de leader.
Je n'ai même pas tenté de modifier certains passages, car j'essayais de modifier le moins possible la motion originale afin de ne pas en altérer l'intention. Il y a certainement d'autres passages qui ne me plaisent pas, mais j'ai laissé faire. J'essaie de faire le strict minimum pour que nous puissions quand même aller de l'avant, accomplir du travail important et examiner l'ensemble de l'initiative Covax.
C'est pourquoi je n'ai pas proposé de supprimer la mention selon laquelle Covax est une initiative visant à fournir des vaccins pour les personnes à risque élevé des pays à faible revenu et à revenu moyen.
En ce qui concerne l'intention du programme Covax et de l'initiative, je pense que l'intention du programme n'est pas bien comprise. Son but est de fournir un accès équitable. Cela ne veut pas dire qu'on refuse à un pays développé l'accès au programme Covax. Le but est de faire en sorte que tous les pays qui investissent dans ce programme et qui y contribuent puissent également en bénéficier. C'est un programme qui vise l'égalité des chances. Je suis vraiment fière que le Canada soit un leader sur le plan des investissements qu'il a réalisés dans le programme Covax.
Une autre question qui me semble importante est... Dieu m'en garde, je ne veux pas que cela se produise et je ne pense pas que la plupart des membres qui siègent dans mon autre comité aimeraient vraiment que cela se produise, mais lorsque j'ai été interrompue tout à l'heure, j'étais sur le point de dire que la Chambre est également saisie du projet de loi . Il vise la Loi électorale du Canada. Le commissaire aux élections nous a demandé de l'adopter parce qu'il faut se préparer à l'éventualité de la tenue d'élections pendant cette pandémie. Le gouvernement ne contrôle pas nécessairement cela. Beaucoup de choses peuvent se produire. Souvent, vous savez, j'en arrive au point où...
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Merci, monsieur le président.
Je n'ai jamais siégé dans un autre gouvernement minoritaire, mais d'autres députés m'ont dit qu'il devient parfois impossible, surtout lorsqu'il y a beaucoup de désaccord, qu'une mesure législative franchisse les étapes à la Chambre, qu'il y a essentiellement une impasse. Aucun travail n'est fait. Les Canadiens nous ont envoyés ici pour travailler, pour adopter des lois importantes, pour faire avancer les travaux des comités.
Nous entendons souvent cette notion idéaliste selon laquelle les gouvernements minoritaires sont formidables parce qu'il y a beaucoup de collaboration et de consensus. J'espère que nous pourrons parvenir à un consensus aujourd'hui au Comité et collaborer pour que la Chambre ait le temps de faire l'important travail qui est nécessaire pour les Canadiens. Sans collaboration et dans une impasse, il est possible que nous finissions par avoir des élections. Il est possible que nous nous retrouvions dans une situation où personne ne veut collaborer. Je détesterais que cela se produise, et d'autant plus avant que le projet de loi soit adopté.
À défaut d'adopter des dispositions modifiant la loi électorale, de franchir l'étape de la deuxième lecture, d'en saisir le Comité pour qu'il puisse faire son important travail et proposer des amendements qui seront renvoyés à la Chambre pour franchir l'étape de la troisième lecture, nous ne pourrons pas donner au commissaire aux élections les importants pouvoirs qui sont nécessaires pour pouvoir mener des élections de la manière la plus sûre possible pour les Canadiens.
J'estime qu'il nous incombe de faire ce qui s'impose pour les Canadiens au bout du compte. C'est très important.
La Chambre est également saisie du projet de loi , Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050. Je pense que c'est également une mesure législative très importante, et j'espère que le NPD et le Parti vert l'appuieront sans réserve, et, qui sait, peut-être que les conservateurs en feront autant. On ne sait jamais.
J'ai hâte de voir la Chambre faire tout ce travail pour que je puisse voir le résultat final, mais pour l'instant, il ne se fait absolument rien. C'est pourquoi je reviens à la raison pour laquelle il est important pour nous de réexaminer cette motion et de comprendre les répercussions qu'elle aurait à la Chambre si elle est adoptée dans sa forme actuelle. Je pense que le Comité aurait totalement échoué dans son travail.
J'ai voulu changer une partie du libellé dans la motion originale. Je ne pense pas que les efforts du gouvernement en vue de se procurer des vaccins pour les Canadiens peuvent être décrits de la sorte. Je crois sincèrement — et je sais que les Canadiens y croient aussi et que mes collègues seront, à tout le moins, d'accord avec moi — que le pays reçoit actuellement des vaccins et qu'il en recevra encore plus rapidement, au point où les provinces ne pourraient peut-être pas tous les distribuer, mais je suis très optimiste. Je pense que les Canadiens le sont aussi. Mes concitoyens commencent à exprimer beaucoup de soulagement à cet égard. Je sais qu'ils sont très préoccupés. Ils veulent d'abord faire vacciner nos aînés, les gens immunodéprimés, les travailleurs de première ligne.
Pour revenir à Covax, à la quantité de vaccins que le Canada recevrait ainsi, je crois que ce serait quelque chose comme 1,9 million de doses d'ici la fin de juin. La majorité des doses que nous recevons actuellement proviennent de Moderna. AstraZeneca nous en achemine également. Il y a évidemment Pfizer, qui nous fait parvenir le plus grand nombre de doses.
Je sais que les livraisons à des pays développés dans le cadre du programme COVAX pourraient être retardées, mais je suis heureuse d'entendre que...
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J'invoque le Règlement sur ces propos.
Monsieur le président, les observations de M. Oliphant ne confirment pas l'avis de notre greffière, qui a jugé qu'il était raisonnable, dans le cadre actuel du Règlement de la Chambre, de proposer des motions pour demander le consentement unanime quand ces motions visaient à faciliter ou à accélérer le travail du Comité, ce qui était mon objectif. J'essayais de proposer, après consentement unanime, une façon de terminer le travail à faire. Des membres du parti ministériel ont rejeté cette motion.
Très bien. C'est leur droit. Mais il est très fréquent, y compris après des manœuvres d'obstruction parlementaire, comme ça s'est vu au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, qu'on demande le consentement unanime pour, par des moyens réguliers, accélérer le travail ou trouver des accommodements. Par exemple, dans le milieu d'un discours, on peut demander le consentement unanime pour suspendre les travaux ou autoriser l'intervention d'un tiers.
On demande très souvent le consentement unanime pour abréger les travaux. Celui qui n'est pas d'accord peut toujours simplement le refuser, mais c'est normal, c'est dans les règles, et j'essaie, de mon côté, de proposer une issue pour aller plus loin. Si ça déplaît à certains, qui ne veulent pas conclure la discussion pour se trouver du temps pour autre chose, c'est parfait. Ils peuvent refuser leur consentement, mais c'est la marche normale à suivre, ce que notre greffière a confirmé.
Je voudrais méditer sur ce qui vient de se passer. Une de mes paroles en est peut-être en partie la cause, quand j'ai demandé la collaboration de tous pour la recherche d'une solution, d'un compromis, ce qui, peut-être, a incité M. Genuis à aller plus vite que les violons pour obtenir le consensus. Je lui laisse donc le bénéfice du doute: il n'essayait peut-être pas de ruser, mais j'ai l'impression qu'il voulait se mettre en valeur à mes dépens. Il peut certainement lever la main, s'il ne l'a pas encore fait, et Mme McPherson est la prochaine également. Ils auront donc vraiment du temps à eux pour proposer différents compromis pour peut-être conduire notre comité à une vraie solution et nous amener à collaborer à un résultat utile aux Canadiens et au reste du genre humain.
Je reviens à la raison d'être du dispositif Covax. Je crois que la motion initiale n'en saisit pas le véritable objectif. Covax était un plan mondial de partage des vaccins auquel de nombreux pays ont adhéré. Son objectif était d'accélérer la mise au point et la fabrication de vaccins anti-COVID-19. Il s'agissait de garantir un accès juste et équitable aux vaccins à tous les pays.
Ce n'était pas aux dépens des pays investisseurs, qui ne pourraient obtenir aucun vaccin de cette initiative ou grâce à la fabrication de vaccins. Il n'est dit nulle part que les pays riches doivent investir sans rien recevoir en retour. Au contraire. L'initiative visait entièrement à procurer des bienfaits aux pays investisseurs également, ce qui encourageait, j'en suis convaincue, l'adhésion de plus de pays au programme, ce qui aide à redistribuer des vaccins aux pays en développement et à d'autres pays.
Je crois avoir parlé de l'annonce récente de la réception, par le Ghana, de 600 000 doses, l'autre jour, grâce à Covax. Des retards de livraison y seraient également possibles, mais c'est vrai aussi pour beaucoup de pays. Des retards ont été attribuables à diverses causes indépendantes de notre volonté, en raison de l'augmentation des cadences de fabrication, de modifications apportées aux chaînes de fabrication et tout le reste. Mais il n'en demeure pas moins que les annonces de ces livraisons par Covax sont bonnes à entendre. Il faut se réjouir du rôle important du Canada pour l'avoir maintenant rendu possible.
Notre investissement initial, en septembre — et beaucoup d'autres ont suivi depuis —, était de 440 millions de dollars. La moitié était destinée à assurer la livraison de doses aux Canadiens, l'autre à aider d'autres pays. Voilà qui révèle directement que c'était l'entente conclue par le Canada. Comme je l'ai dit au début, je comprends les sentiments et les émotions qui peuvent nous couper de ce que nous croyions que le programme était et de ce qu'il était effectivement.
Je tiens également à répéter que je suis convaincue que beaucoup de mes collègues devraient savoir que, comme le Canada, d'autres pays comme Singapour, la Nouvelle-Zélande et de nombreux autres sur cette liste qui s'allonge ont obtenu des vaccins grâce à ce programme.
Nous avons aussi entendu la ministre. À la Chambre, on a déjà posé beaucoup de questions sur cette affaire. Les ministres assistent à la période des questions, pour répondre à d'autres.
Mais je comprends que mes collègues veuillent des réponses plus détaillées sur cette affaire, pour que nous puissions comprendre mieux le programme. Je trouve que c'est une excellente idée. Ce serait génial que la ministre vienne nous éclairer un peu.
La ministre a donné des explications dans les médias; la ministre , pendant la période des questions. Des membres de notre comité qui font partie de l'opposition ont également posé des questions sur diverses plateformes, et la période des questions reste un moyen de savoir. Des mécanismes et du temps sont prévus, à la Chambre, pour ces questions importantes.
Sinon, il importe pour nous de reconnaître que notre comité devrait faire ce travail et il ne devrait pas, pour en discuter, prendre du temps réservé à l'étude des projets de loi.
Voyons un peu les conditions générales que Gavi a exposées pour les participants au dispositif Covax. On lit dans les clauses, qu'elles énoncent la base à partir de laquelle les économies qui s'autofinancent participeront au dispositif visant à assurer un accès équitable dans le monde à la vaccination anti-COVID-19, que toutes les économies sont invitées à y participer et que toutes les économies participantes en profiteront en obtenant l'accès à une réserve de vaccins mise à leur disposition grâce au dispositif.
Voici les conditions générales de l'entente signée par le gouvernement:
Toutes les économies, peu importe leurs moyens financiers, peuvent participer au degré de soutien des participants du groupe AMC déterminés par les ressources mobilisées par COVAX AMC.
[...] Pour vaincre la pandémie, la collaboration doit être mondiale, et le dispositif fonctionnera d'autant mieux qu'un nombre aussi grand que possible d'économies s'engageront dans cet effort mondial de collaboration. Chacun participe à l'effort pour que tous en profitent. Ce principe sera concrétisé par des engagements financiers et politiques clairs.
Cet extrait des conditions générales énoncées dès le début me fait dire que la motion dont notre comité est saisi est vraiment fausse, qu'elle repose sur un malentendu, un faux récit affichant un fort parti pris, qu'on essaie de fabriquer pour nuire aux intérêts supérieurs, je dirais, des Canadiens et des autres peuples.
Actuellement, l'enjeu des vaccins pour les Canadiens et le reste du monde est important, et le Canada s'est désigné volontaire pour que les Canadiens soient bien servis, mais pas seulement eux, tous les peuples de la Terre, qui en profiteront également. Il est très important pour nous de nous rappeler de cesser de propager ce faux récit et d'inquiéter les gens en prétendant que le Canada accapare tous les vaccins de ce programme. C'est absolument faux.
Oui, c'est absolument faux, et comme je l'ai dit, les vaccins que le Canada a obtenus grâce à ce programme ne seront pas même donnés à des Canadiens par le Canada avant la fin de juin. Notre comité devrait examiner ce dossier en invitant la ministre et d'autres témoins pour peut-être faire le bilan des répercussions et des effets réels.
La fabrication des vaccins s'accélère — nous le voyons déjà, et nous pourrons encore le constater dans les semaines à venir. Puisque le Canada a obtenu un si grand nombre de doses et que, d'ici la fin septembre, tous les Canadiens qui souhaitent se faire vacciner pourront l'être, j'imagine que les surplus seront renvoyés aux pays qui en ont le plus besoin.
Nous consacrerons à l'aide humanitaire non seulement notre contribution au Covax — nous allons nous assurer d'accroître la vitesse et la capacité de cette initiative —, mais aussi les autres vaccins que nous avons obtenus en dehors du Covax. C'est vraiment important. Le Canada va donner en retour et l'a déjà fait de très belle manière.
Je pense qu'il faut le reconnaître. Il ne faut pas induire en erreur les Canadiens en leur faisant croire cette fabulation selon laquelle le Canada ne se retrousse pas les manches et n'assume pas son rôle et son devoir sur le plan international. Je trouve tout simplement que ce n'est pas juste.
La a également été très transparente à ce sujet. En réponse aux questions qui lui ont été posées devant le Comité, elle a dit que le Covax avait été conçu délibérément pour que les pays riches contribuent à la fois à l'achat de vaccins et à l'augmentation du pouvoir d'achat, dans le but de subventionner les vaccins destinés aux pays à faible revenu tout en favorisant un accès équitable.
Elle a ajouté que le Canada est le deuxième contributeur en importance à la garantie de marché Covax AMC, ce dont nous sommes fiers. Nous avons une occasion sans précédent de créer, de collaborer avec d'autres pays et de faire partie d'une initiative aussi formidable qui aidera tant de personnes dans le monde. Je pense que nous devrions être fiers d'avoir contribué à la mise en place de ce mécanisme mondial sans précédent.
Par ailleurs, si tout le monde n'est pas convaincu qu'il s'agit d'une question intéressante que nous devrions examiner à la Chambre — pardon, je veux dire au Comité, et non à la Chambre. Ce n'était vraiment pas mon intention. Je pense que nous n'arriverions pas à régler cette question à la Chambre. Tout ce qui se passerait, c'est que les députés se lèveraient pour faire des discours sur la question. Et qu'arriverait-il ensuite? Les députés conservateurs prononceraient leurs discours. Un temps leur serait imparti, et nous aurions peut-être trois heures pour régler la question, après quoi nous tiendrions un vote. Le vote servirait à quoi? À faire une déclaration quelconque? Je pense que nous pouvons aller beaucoup plus loin au sein du Comité.
Je ne crois tout simplement pas que les vaccins ou la santé des Canadiens et des gens du monde entier devraient être un enjeu politique. Je peux vous dire une chose, et je suis persuadée que de nombreux députés siégeant aujourd'hui au comité virtuel pourront en témoigner. Au début de la pandémie, et même lorsqu'elle était bien entamée, ce dont les Canadiens ont été le plus fiers a été le fait que nos partis ont travaillé ensemble dans l'intérêt des Canadiens.
Mes électeurs m'ont dit à maintes reprises qu'ils apprécient la collaboration entre les partis. Ils aiment nous voir travailler ensemble. Ils aiment constater une collaboration entre les différentes instances gouvernementales.
En effet, monsieur Fonseca, c'est précisément ce qui leur plaît. Ils aiment nous voir travailler main dans la main et d'arrache-pied pour les Canadiens.
La situation transpire les intérêts politiques et la partisanerie. J'ai bien peur d'avoir raison. C'est mon avis. Je pense que la dernière phrase a été ajoutée pour une raison, et je doute que ce soit un objectif valable. Je crois qu'elle a été ajoutée expressément pour la raison que je viens d'énoncer. C'est par intérêt politique. C'est pourtant inutile, car nous pourrions parler de...
Je pense que c'est dans les comités que nous travaillons le plus en collaboration. C'est toujours ce que je dis aux jeunes que j'encadre. Ils viennent me parler pour me demander conseil et savoir s'ils devraient se lancer en politique. Ils trouvent que c'est un milieu vraiment moche. Ils parlent des situations déplaisantes qu'ils voient à la période des questions. Je leur dis qu'une grande partie du travail se fait en coulisses, et qu'il y a beaucoup de camaraderie et d'amitié. Je leur parle de l'esprit de collaboration qui règne même entre les partis, et je leur dis qu'une grande partie de ce travail est réalisé au sein des comités.
Les gens n'écoutent pas autant les délibérations des comités. Il y a peut-être des personnes qui nous suivent aujourd'hui puisque notre séance est publique. Je voudrais remercier tous ceux qui regardent aujourd'hui le comité des affaires étrangères. Mais je ne suis pas naïve non plus. Je doute que bien des gens aient le temps de suivre les travaux des comités, alors que beaucoup voient de courtes séquences télévisées de la période des questions. Ils en déduisent que c'est ainsi que les choses se passent: des querelles, des questions tendancieuses et même des réponses biaisées.
Je ne me leurre pas. Je pense qu'il y a énormément de choses que les gens n'ont pas l'occasion de voir et d'approfondir parce qu'ils sont occupés à travailler. Ils s'affairent à essayer de joindre les deux bouts. Nous savons qu'ils sont extrêmement occupés pendant la pandémie. Les personnes qui doivent s'isoler et rester chez elles sont inquiètes. Elles ont autre chose en tête et ne se soucient pas de savoir si la Chambre des communes tiendra un débat de trois heures sur le Covax, ou si nous arrivons à travailler ensemble au sein du Comité. Pouvons-nous trouver un compromis qui nous permettrait de voir comment des programmes comme celui-ci et d'autres initiatives pourraient être créés pour améliorer la Chambre des communes et les gouvernements du monde entier?
J'apprécie vraiment l'étude que nous réalisons actuellement; elle est toutefois considérable. C'est tout à l'honneur de Mme McPherson: il faut un très grand cœur pour faire le travail qu'elle a accompli dans le domaine de l'aide et du développement. Cela s'accompagne également d'une charge émotionnelle. J'ai beaucoup de respect pour tous mes collègues et pour leur dur labeur.
En conclusion, je veux pouvoir faire un travail vraiment intéressant au sein du Comité...