Bienvenue à la 24e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui de 16 h 7 à 18 h 7. Nous allons entendre le témoignage de la dans le cadre de l'étude du Comité sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
Je profite de l'occasion pour rappeler à tous les participants à la réunion qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de son écran.
Afin d'assurer le bon déroulement de la réunion, j'aimerais énoncer quelques règles à suivre.
L'interprétation au cours de cette vidéoconférence fonctionnera de la même manière que lors d'une réunion ordinaire du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Veuillez attendre que je vous appelle par votre nom avant de prendre la parole. Lorsque vous êtes prêts à parler, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine.
Pour faire un rappel au Règlement pendant la réunion, les membres du Comité doivent s'assurer que leur microphone est activé et dire « rappel au Règlement » afin d'attirer l'attention du président.
Pour garantir le maintien de la distance entre les personnes présentes dans la salle de Comité, si vous avez besoin de parler en privé avec le greffier ou les analystes pendant la réunion, veuillez leur envoyer un courriel à l'adresse électronique du Comité. Les personnes présentes dans la salle sont priées de noter qu'elles doivent porter un masque sauf si elles sont assises et lorsqu'il est impossible de maintenir la distance physique nécessaire.
J'invite maintenant la ministre à prononcer sa déclaration liminaire.
Je vous remercie, madame la ministre.
[Traduction]
Je vous remercie infiniment, monsieur le président.
Permettez-moi tout d'abord de souligner que je vous parle depuis le territoire de plusieurs Premières Nations, dont les Mississaugas de Credit, les Anishinabes, les Chippewas, les Haudenosaunees et les Wendats.
Je suis accompagnée aujourd'hui du sous-ministre Bill Matthews et d'autres membres de notre équipe.
Je suis très heureuse de pouvoir contribuer à l'étude du Comité sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
[Français]
Depuis le début de la pandémie, mon ministère travaille jour et nuit pour acheter l'équipement de protection individuelle et les autres fournitures médicales essentielles à la protection de nos travailleurs de la santé de première ligne.
Vu l'évolution rapide et le caractère incertain de la pandémie, nous avons acheté de manière proactive un vaste éventail de matériel et de fournitures pour préparer le Canada à toutes les éventualités, y compris les pires scénarios.
[Traduction]
Nous avons dû nous battre durement dans un marché mondial ultra-compétitif pour obtenir les fournitures et l'équipement dont nous avions urgemment besoin. Au total, nous avons acheté environ 2,7 milliards de divers articles d'équipement de protection individuelle, ou EPI, dont 1,5 milliard a été livré à ce jour.
Parallèlement, les entreprises canadiennes d'un océan à l'autre ont répondu à notre appel et ont augmenté leur production au pays. L'année dernière, les masques N95 n'étaient pas produits au Canada. Aujourd'hui, ils sont fabriqués notamment par Medicom au Québec, qui en a créé 100 millions à ce jour. Il y a aussi l'entreprise 3M à Brockville qui a fabriqué 1 million de N95 jusqu'à maintenant.
Il y a 40 % des contrats d'EPI qui sont attribués à des entreprises canadiennes, sur le plan de la valeur monétaire. L'action simultanée de ces différentes chaînes d'approvisionnement a été déterminante dans notre stratégie d'approvisionnement en EPI.
Malgré tous les efforts et les nombreux sacrifices personnels faits par la population pour suivre les consignes de la santé publique, nous vivons actuellement la troisième vague de cette pandémie. Nos achats d'EPI nous ont permis de bien constituer notre réserve, et nous continuerons d'aider l'Agence de la santé publique du Canada, ou ASPC, ainsi que les provinces et les territoires tandis que nous nous dirigeons vers l'autre côté de la pandémie.
[Français]
Nous savons que nous vaincrons la COVID-19 seulement si nous continuons de suivre les consignes de la santé publique tout en veillant au bon déploiement des vaccins.
Pour acquérir des doses de vaccins sûrs et efficaces, nous avons adopté une approche tout aussi dynamique que notre démarche d'achat d'équipement de protection individuelle. Nous nous sommes dotés d'une stratégie fondée sur la science pour obtenir le plus grand nombre possible de doses de vaccins.
[Traduction]
Nous avons entamé rapidement d'intenses négociations avec les fabricants dans le but de constituer un portefeuille des vaccins les plus prometteurs, afin de protéger la santé des Canadiens et des Canadiennes. Mon ministère a également acheté des fournitures, comme les 175 millions d'aiguilles et les 262 millions de seringues nécessaires à l'administration des vaccins, ainsi que des centaines de congélateurs pour tout le pays.
Monsieur le président, nous avons jeté les bases de la plus grande campagne de vaccination que ce pays ait connue, et le portefeuille de candidats-vaccins que nous avons constitué bénéficie maintenant à toute la population.
Initialement, on nous a promis 6 millions de doses de vaccins avant la fin du premier trimestre. Nous avons dépassé cette cible de 3,5 millions de doses et en avons obtenu 9,5 millions avant la fin du premier trimestre. Ce sont plus de 3,5 millions de doses que mon ministère et moi avons négociées fermement.
À ce jour, le Canada figure parmi les trois premiers pays du G20 pour le nombre de personnes ayant reçu au moins une dose, et parmi les quatre premiers pour le nombre total de vaccins administrés à ce jour par population. En date d'aujourd'hui, 12 millions de doses des vaccins de Pfizer, de Moderna et d'AstraZeneca, approuvés par Santé Canada, ont été livrés aux provinces et aux territoires, et 8,8 millions de vaccins ont été administrés.
Chaque jour, il y a de plus en plus de Canadiens et de Canadiennes qui se font vacciner. Parallèlement, mon ministère et moi continuons de négocier des délais de livraison de plus en plus courts avec les fournisseurs de vaccins, ce qui a porté ses fruits. Soyons clairs: mon rôle consiste à faire entrer les vaccins au Canada le plus vite possible, et c'est exactement ce que je fais.
Nos plus récentes négociations ont donné des résultats très encourageants. Entre avril et juin, nous allons maintenant recevoir 18 millions de doses du vaccin de Pfizer au lieu des 8 millions initialement prévues. Au total, nous avons accéléré la livraison de 22 millions de doses qui devaient être reçues plus tard dans l'année — ce sont 22 millions de doses qui arriveront plus tôt que prévu.
Par ailleurs, Moderna a confirmé qu'en plus des stocks livrés cette semaine, nous devrions nous attendre à recevoir un peu plus de 1,2 million de doses à la fin du mois d'avril et plus de 2,8 millions de doses en mai. Nous avons également négocié avec AstraZeneca la livraison de millions de doses, qui continueront à arriver au pays.
Grâce à ces négociations fructueuses, monsieur le président, d'ici la fin septembre ou avant, nous aurons amplement de doses pour vacciner toutes les personnes admissibles au Canada.
Pour conclure, le gouvernement du Canada continue de fournir de l'information sur le nombre de doses livrées au pays. Nous avons dépassé les cibles, mais nous sommes encore bien loin de la ligne d'arrivée.
[Français]
Même si les chaînes d'approvisionnement sont plus solides, les vaccins qui sont produits passent directement à l'expédition, si bien que tout problème lié à leur fabrication a une incidence directe sur les délais de livraison.
Pour atténuer les perturbations à cet égard, nous collaborons étroitement avec les fournisseurs et, par l'entremise de l'Agence de la santé publique du Canada, avec les provinces et les territoires afin de communiquer l'information en temps réel.
[Traduction]
Et comme je l'ai mentionné, j'exerce des pressions chaque jour pour que nos fournisseurs devancent encore plus la livraison des vaccins.
Monsieur le président, notre gouvernement continuera de mettre tout en œuvre pour aider la population canadienne à surmonter cette pandémie. Au ministère des Services publics et de l'Approvisionnement, nous y contribuerons grâce à nos acquisitions.
J'ai hâte de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
J'en suis conscient, mais si nous n'arrivons pas à donner cette deuxième dose, c'est à cause de l'inaptitude lamentable de votre gouvernement à répondre aux besoins des Canadiens.
J'aimerais apporter un peu d'humanité dans tout cela. Je vais vous parler d'un monsieur dont j'ai déjà parlé à la Chambre, un ami, Fred Russell. C'est un Canadien, un ancien combattant. Il a été déployé outre-mer pendant les presque six années complètes qu'a duré la Deuxième Guerre mondiale. Il a atterri à Dieppe et a réussi à s'en sortir vivant. Il fait partie des rares survivants du raid de Dieppe encore vivants aujourd'hui; il en reste peut-être 10. Il a débarqué en Normandie, a marché vers Dieppe avec les troupes canadiennes pour la libérer et s'est battu contre les Allemands et les Hollandais.
Je veux vous lire une note que sa fille m'a envoyée. C'est si triste. À 102 ans, il est vraiment isolé. Il m'a dit qu'il se sentait tellement seul que j'en ai pleuré. Ces trois mois dans sa chambre sont un lourd tribut à payer pour lui, compte tenu du temps qu'il lui reste à vivre. Il allait si mal vendredi qu'il a reçu les derniers sacrements.
Cet homme a essentiellement baissé les bras. Nous l'avons privé de ses derniers moments, c'est un homme qui a tout donné au Canada. Tout cela parce que votre gouvernement a mis ses œufs dans le même panier que les sociétés pharmaceutiques chinoises qui ont volé la propriété intellectuelle du Canada, plutôt que de faire comme l'Angleterre ou Israël ou une cinquantaine d'autres pays, à ce qu'il semble, pour nous garantir un approvisionnement adéquat.
Je ne suis absolument pas d'accord quand je vous entends vous vanter de faire de l'excellent travail. Nous sommes en confinement pour la troisième fois en Alberta. Quand j'allume la télévision, je vois des reportages sur des jeunes de 25 ans sous respirateur. De nombreuses vies sont détruites, et cette idée qu'une dose, la première, nous place devant les pays du tiers monde ne tient pas la route.
Trouvez-vous cela acceptable? Trouvez-vous vraiment qu'on dépasse les cibles?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre. Je suis certain que je m'exprime au nom de l'ensemble des Canadiens quand je vous dis merci du fond du cœur pour tout le travail accompli avec votre ministère pour que nous obtenions les vaccins nécessaires en ces temps difficiles.
Madame la ministre, dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé d'un plan d'approvisionnement de 6 millions de doses d'ici la fin du premier trimestre, alors que nous en avons reçu 9,6 millions. Au total, nous en avons reçu environ 12 millions à ce jour, et 8,8 millions de doses ont été administrées. Il y a un écart d'environ 3,2 millions.
Avant de vous poser la prochaine question, comme je suis la dernière personne à vous interroger avant que vous ne nous quittiez, j'aimerais vous donner l'occasion de répondre à mon collègue, M. Green, qui a fait des commentaires auxquels vous n'avez pas eu l'occasion de répondre.
La parole est à vous, madame la ministre.
Dans ma réponse à M. Green, j'ai essayé de faire deux choses.
Premièrement, j'ai essayé d'expliquer comment fonctionne le COVAX, parce que je pense que la façon dont le COVAX est présenté et la façon dont la question a été posée portent à croire que nous sommes en train de prendre des doses que nous n'avions pas l'autorisation de prendre, au départ, selon le Mécanisme COVAX.
J'essayais de vous expliquer qu'il y a deux volets au Mécanisme COVAX. Le premier s'adresse aux pays développés, c'est celui que le Canada utilise, alors que l'autre s'adresse aux pays en développement, et le Canada a injecté plus de 300 millions de dollars dans ce volet. Nous ne sommes pas seuls dans cet effort. Par exemple, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande ont elles aussi utilisé ce volet du COVAX pour les pays développés. Nous continuerons d'appuyer le COVAX et le multilatéralisme dans les mécanismes d'approvisionnement communs. C'est la première chose que j'essayais d'expliquer.
Je n'ai pas pu faire valoir mon deuxième point, faute de temps. Il s'agit de l'Accord sur les ADPIC. Le Canada n'a pas bloqué la dérogation demandée à cet accord. En fait, il en a discuté avec les parties favorables à cette dérogation, de même qu'avec tous les membres de l'OMC, pour mieux comprendre leurs préoccupations et travailler à la recherche d'une solution fondée sur le consensus.
L'Accord sur les ADPIC régit tout ce qui concerne la propriété intellectuelle. Or, à l'heure actuelle, les problèmes d'accessibilité aux vaccins ne sont pas liés aux brevets ou aux droits de propriété intellectuelle, mais plutôt à la production, à la distribution et à la chaîne d'approvisionnement.
En plus de nous être engagés à injecter 1,6 milliard de dollars dans la lutte mondiale contre la COVID, à l'OMC, nous continuons de réclamer l'accélération de la production et de la distribution de vaccins et d'équipement médical abordables, sûrs et efficaces pour lutter contre la COVID-19. Nous continuerons de travailler de concert avec l'ensemble des pays à la recherche de solutions concrètes pour que nos réponses à la COVID-19 ne créent pas d'obstacles à l'accès équitable aux vaccins.
Je sais que ma collègue, la , a cette question très à cœur, et je me réjouis à l'idée de travailler avec elle dans ce processus.